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Vous pouvez effectuer des recherches en ligne dans le texte intégral de cet ouvrage à l'adressefhttp: //books .google. com| unemtstry Ubrar/ I .ûe^. y- JODENAL DE PHARMACIE ET DE CHIMIE. ÇUATKzilMB sAkIB. TOME VINGT-ET-UNIÈME. pAïus.— ivpiiiiiiiB Avmns d« imiis bt c*, &ra iàcimb, î6. JOURNAL DE PHARMACIE ET DE CHIMIE PAR MM. BUSST, F. BOUDET, GAP, BOOTROll'GHARLARD, FRSMT, BUI6NET. 60BLET, LÉON SOUBEIRAN, P066IÂLE, RE6NAULD, LEFORT ET PLAfïGHON, GOIfTKNAlIT LIS TRATADI DK Ik SOCIÉTÉ DE PHAIIAC» DE PARIS, UNE REVUE MÉDICALE, Par H. le Professeur GCBLER, UNI MVOI NS TRATIIJI Dl FHARMACII PVBLliS A lItRANHR, Par M. HÉHU, BT UNE REVUE DES TRAVAUX CHIMIQUES PUBLIÉS A L'ÉTRANGER. PAE M. JONGFLEISCH AIT8 : BBDWOOD, à Londres. HALAGIITI, à lUnDes. JOHN BUOT HOWARD (P.JI. S.)i À Londres. DE VRT, à La Haye. CHRI8TI80M, iÉdimbourg. IAGOUBilIII,i Nancy. ORAOBNBORFF, i Dorpat. Quatrième série. TOME VINGT-ET-UNIEME. PARIS G. MASSON, ÉDITEUR LIBBAIRIE DB L^AOADÉMIB DB MÉDBOINB DE PARIS 17, place de rÉcole-de-Médecine. 1875 JOURNAL DE PHARMACIE ET DE CHIMIE. IV* SÉRIE. — TOME XXI. — ANNÉE 1875, F* PARTIE. Essai ou titrage de Vioiure de potassium à Vaide de liqueurs titrées; par J. Personne. L'iodure de potassium n'étant plus préparé dans le labora- toire du pharmacien et ^industrie fournissant tout ce produit au commerce, il devient nécessaire que le pharmacien puisse en déterminer la richesse et par conséquent la pureté d'une ma- nière exacte. Plusieurs procédés ont été imaginés pour opérer la détermi- nation et le dosage des chlorures et bromures, ainsi que le car- bonate alcalin contenus dans Tiodure de potassium du com- merce ; mais tous ces moyens présentent plus ou moins d'exactitude et sont souvent d'une application difficile pour le pharmacien. On peut ajouter qu'ils sont, pour ainsi dire^ à côté de la question ; car , s'il est parfois nécessaire de connaître la na- ture des matières qui souillent le produit qu'on demande au commerce, ce qu'il importe surtout, c'est de déterminer d'une manière simple, rapide et économique la pureté de ce produit. Le procédé que je propose a pour but de combler cette lacune. Mis en pratique depuis 1869 au laboratoire d'analyse de l'École supérieure de phaimacie, employé à la pharmacie centrale des hôpitaux oùl'on apu apprécier son exactitude, ce n'est qu'après un temps d'épreuves assez long que je le livre à la publicité. — 6 — Principe. — Il repose sur le même principe que celui que j'ai fait connaître pour le dosage du tneicure par les volumes, à l'aide de liqueurs titrées {Comptes rendus de P Institut^ t. LVI). Voici ce principe : Si, dans und diisoltttion froide et étendue d'iodure de po- tassium, on verse peu à peu une dissolution de bichlorut-e de mercure, il se forme du chlorure de potassium et de Tiodhy- drargyrate d'iodure de potassium, selon l'égalité suivante : 2RI -f HgCl s= kCl + Kl, tigt) la liqueur reste parfaitement transparente, les deux sets étant trës-solubies; mais quand le bichlorure de mercure a été ajouté en quantité suffisante pour détruire la moitié de Tiodure Je potassium existant dans la liqueur, la plus petite trxce de bichlorure ajoutée donne naissance à un léger précipité rouge ou plutôt rosé persistant, qui est l'indice de la fin de l'opération. Gomme on le voit, les liqueura portent avec elles le réactif qui doit marquer le terme de cette opération, et J'ajouterai que la couleur du léger pré- cipité qui se forme alors est d'une sensibilité telle qu'elle permet d'opérer aussi bien à la lumière artificielle qu'à la hi- mière solaire. Ainsi, si l'on prend 10 centimètres cubes d'une dissolution d'iodure de potassium renfermant 2/10 d'équivalent^ soit par litre dd^^âO, et qu'on y vei^e une dissolution de bichlorure de mercure pur renfermant 1/10 d'équivalent, soit par litre 13*',SÔ, on sera obligé d'ajouter exactement 10 centimètres cubes de la solution mercurielle, plus une très-petite fraction (une goutte) pour faire naître dans la liqueur un précipité rouge persistant. Ces deux liqueurs se neutralisent donc à volumes égaux, ce qui rend ce procédé semblable à celui du titrage alcalimétrique que nous devons à Gay-Lussac. Liqueur titrante. — Pour préparer la liqueur titrante, on pèse très^xaciemcnt 13*'',5ô de bichlorure de mercure pur qu'on place dans un vase jaugé de 1 litre avec 8 à 10 grammes de sel marin ou de chlorure de potassium et 200 à 250 gram- mes d'eau distillée pour en opérer la dissolution. Cette dissolu** tion opérée) le vase est rempli d'eau distillée jusqu'au trait de jauge, et après l'avoir soigneusement bouché, on agite pour ob- tenir une liqueur bien homogène : 10 centimètres cubes de -"7 — eetts lohitlim yehfermént 0,1 S5S de btdhlorilre de ittefcùre. SùlniiWi d^Mure é ttif^. -^ Après avoir fait un ëchantilloh moyen de f iodUre à titrer, oii eh pèse exactement SS^^Sô, on le place dans tme carafe jaugée de 1 litre atec suffisante quaki- théd'eaupour le dissoudre; la dissolution obtenue, on corn- plèu le toltttue du litre avec de Veau distillée. Mais comme riodure de potassium est quelquefois d'un prix assez élevé, le pharmacien économe peut n'opérer que sur une quantité dix fois plus faible, c'est-à-dire 3'',32 qu'il dissoudra dans l'eau distillée de manière ft cdiitenir 100 centimètres cubes, quantité bien suffisante pbur opérer convenablement un titrage. Mode opératoire. — Le titrage s'effectue de la manière sui- vante : on prend à l'aide d^une pipette graduée 10 centimètres cubes de la solution d'îodure à essayer ; on la fait couler dans un verre à pied ou dans un petit vase à saturation, et en agi- tant constamment cette liqueur, soit avec une baguette de verre, soit à l'aide d'un mouvement giratoire de la main, on y fait tomber, goutte à goutte, la solution mercurielle titrante, contenue dans une burette de Gay-Lussac divisée en dixièmes de centimètre cube. L'opération est terminée quand une goutte de la solution mercurielle fait naître dans la liqueur un léger précipité rouge persistant. Arrivé à ce terme, il suffit de lire sur la burette le nombre de divisions de liqueur mercurielle employée pour connaître exactement la pureté ou la richesse de l'iodure essayé. En effet, on a vu plus haut que les deux liqueurs sont préparées de telle façon que, si elles sont pures toutes deux, elles doivent se dé- truire à volumes égaux, par conséquent, si l'on a ajouté exacte- ment 10 centimètres cubes ou 100 divisions de la burette en solution mercurielle, c'est que l'iodure essayé est pur, qu'il renferme 100/100 d'iodure de potassium ; si, au contraire, on a employé 8 centimètres cubes ou 80 divisions, c'est que l'iodure ne renferme que 80 p. 100 d'iodure pur. Observation, -^ tl est très-important et de toute nécessité d'o- pérer comme il vient d'être indiqué, c'est-à-dire de verser la dissolution mercurielle dans la solution d^odure de potassium qui doit être agitée continuellement. En opérant d'une manière inverse, c'est-à-dire en versant l'iodure dans la solution ihercu- _ 8 -^ rîelle, il eU imposeible d'obtenir un résultat présentant quel- que exactitude. Dans ce cas, le précipité qui se forme immédia- tement, ne trouvant pas dans la liqueur d'iodure de potassium avec lequel il puisse former une combinaison soluble, prend alors assez de cohésion pour exiger une très-forte quantité d'iodure alcalin pour le dissoudre : de là des résultats tout à fait faux. Observations sur quelques propriétés physiques de la quinine; par M. Jules Regnauld. Plusieurs chimistes ont publié, dans ces dernières années, les résultats d'expériences sur la solubilité des sels de qui- nine, et ils se sont spécialement occupés de substituer au sulfate ordinaire de quinine une combinaison plus soluble dans l'eau et susceptible de mieux se prêter aux besoins de la médication hypodermique. Je me suis proposé de vérifier ces nombres souvent peu concordants, en préparant moi- même des sels bien déûnis au moyen de la quinine parfai- tement pure : la présente note est une sorte de préliminaire où je traite de la solubilité de l'alcaloïde libre dans les véhi- cules usuels de l'analyse immédiate: l'eau, l'alcool, le chlo- roforme et l'éther suif urique. Solubilité dans Peau. -~ Pelletier et Caventou, dans leur célèbre Analyse chimique des quinquinas (1), disent simplement : « L'eau bouillante dissout environ 0,005 de quinine, l'eau froide en dissout moins encore. » De cette donnée, on serait en droit de conclure que la solubilité de la quinine dans l'eau est assez considérable car, en calculant d'après ce coefficient de 0,005, on trouve que 1 gramme de quinine, se dissout dans 200 grammes d'eau bouillante, et qu'il exige une quantité plus grande, mais indéterminée, d'eau froide. La plupart de nos traités classiques français donnent des nombres différents, mais dont malheureusement ils n'indiquent pas l'origine; le désaccord qui règne entre eux peut être ap- précié d'après les exemples suivants : (1) Paris, 1821. 1d-8«. Poids d*eau néeeuair9 pour dissoudre I gramme de quinine. X à 4- 1&*. . 300 gramineB i + 100* (Dumas). 3S0 grammes ^ . . 400 — — (Gerhard!). 400 — — . . 150 — — (PelooieetPrémy). 400 — — . . 350 — — (Wurti). 480 — à H- 19*. . 200 — — (Berthelot). • La solubilité du sulfate de quinine ordinaire G^^H'^Az'O^, SO*, HO est telle, suivant les mêmes auteurs, qu'il faut eniployer environ 7ô0 grammes d'eau à -|- 15* (j'ai trouvé 755 grammes) pour dissoudre 1 gramme de ce sel. D'où il résulterait qu'une solution aqueuse de quinine neutralisée par l'acide sulfurique abandonne, sous la forme d'un dépôt de sulfate insoluble, près de la moitié de l'alcaloïde qu* elle contient : fait qui est mani- festement inexact. En un mot* le chiffre donné pour la solu* bilité de la quinine dans l'eau par Pelletier et Gaventou et par les chimistes français est exagéré. M. Braggendorff (1) exprime la solubilité de la quinine dans l'eau par le rapport 1/1667; ce nombre, tiré du mémoire de M. Fausto Sestini (2) , s'éloigne beaucoup des précédents^ et pour- tant, d'après mes expériences, il est encore notablement supé- rieur au nombre vrai. Voici sur ce point le résultat de trois déterminations exécutées à l'aide de la quinine pure, c'est-^-dire privée avec les plus grands soins de tous les alcaloïdes congé- nères des quinquinas. Cette quinine est anhydre et présente l'aspect de lamelles vitreuses, amorphes, complètement inco- lores et transparentes. Finement pulvérisée dans un mortier de verre, puis agitée pendant vingt-quatre heures dans un ballon fermant à l'émeri avec un grand excès d'eau distillée pure et préalablement bouillie, elle donne une dissolution qui, main- tenue pendant deux heures à une température de -j- Id*, fournit les résultats suivants : Solution saturée Quinine pure à -f iS». 8é€héei + li0o. gr. gr. l** eipérience. 49,8278 0,025 r — 40,9780 0,0J4 3* — 49,(950 0,025 (1) 7oxteo/o^i>. Tradaction de Rltler. PariB, 1878, p. 302. (2) Bulletin de la SodéU chimique, t. XI, p. 175. — 10 — Ces nombres rapporté» à 100 grammes de la solution sa- turée à -l» lÔ"^ donnent : 100 grannuM de solnlion satnrée Quinine sécUe à + 15«. à + IIO*. l^ expérience 0,0501 2* — 0,0480 8- — 0|0603 La moyenne pour 100 grammes de solution est 0",0404 qui- nine dissoute; d'où Ton conclut que le coefficient fie solubilité à '^Ib'' est i/2024, c'est-à-dire que 1 gramme de quinine pure eûge, pour se dissoudre^ ûu peu plus de 3 litres d'eau distillée La solubililé s'accroît notablement à la température de Tébul* lition^ comme l'ont dit La plupart des auteurs^ et ainsi que le démontrent les deux eipériences suiTantes : fisn satnrée OûniQa P^^m à + 100«. aéehéeà + iiO"* l'* expérience.. . . » 64^30 0,0870 2* — .... 65,5265 0,0840 Pour la moyenne de 100 grammes, on tf^uve 0*',1314; d'où il est facile de conclure que le coefficient de solubilité dans l'eau à 4- lûO* ^8t 1/760. Quand donc on sature l'eau de quinine à 4*100', la liqueur abandonne, en se refroidissant, à -f 1^% près des 9/3 de l'alcaloidë primitirement dissous. Solubilité dans l'alcool. -^ Il s*agit^ bien entendu, de l'alcool éthylique absolument pur et anbydre : voici le résultat d'une expérience conduite avec beaucoup de soin *, elle n'a pas été ré- pétée eb raison de la grande proportion d'alcalo'ide qu'elle né- cessite, et parce que la valeur trouvée s'éloigne peu du nombre inscrit dans les traités de chimie. Alcool abfioln saturé à + 15*. Quinine séchée à + f iO». il, 454 49,428 Le cliiffre calculé pour 100 grammes de solution est 46",866, et le coefficient de solubilité à +15* est4/l,133; en d'autres termes, 1 gramme de quinine pure se dissout k -^-Xb"" dans i*%133 d'alcool absolu. Beaucoup de chimistes se bornent à signaler la grande solubilité de la quinine dans l'alcool. _ H -• Hfmf^^eodôrff et Wurti donnent comme coefficient lé rapport 1/2 qui est trop faible. Cette différence dépend proba- bkment de ce que, dans les essais antérieurs, on s'est servi d'alcool un peu hydraté, car la solubilité de la quinine dans l'alcool décroit rapidement même pour de très-faibles additions d*eau. Sctuhiliii danê le chloroforme. — 100 grammes de chloro- forme saturé à 4* 1^* ont donné 34", 177 de quinine séchée à «^ 1 10*^ donc le coefficient dedolubilité est 1/1 ,926. Ce nombre est sensiblement d'accord avec le chiffre de Petlenkofer 95/100 ou 1/1)801. Le coefficient 1/6,58 correspondant à 45,2/100 (Schlimpert)) mentionné par Àf * Draggendorff^ est évidemment erroné. Solubîliié dam l'éther êulfuriguê,-^ L'éther qui a servi dans ces expériences était entièrement privé d'aldéhyde, d'alcool et d'eau. Éther saturé Quinine séchée à + 15». & + 4i(r. ffr. gr. 1'^ expérience 32^3545 1,3990 2* ^ 18,6590 0,'7905 Ces nombres rapportés à 100 grammes de la solution saturée a -f- 15* donnent : 100 grammet d'ither nturé Qninine séebée à + 15». à + 110*. V* expérience 4,1943 2* — 4,2686 La moyenne pour 100 grammes de solution est 4'%2314 de quinine; d'où Ton oonclot que le coefficient de solubilité à -f*15* est 1/22^632) c'est-à-dire que pour dissoudre 1 gramme de qui'- nine il faut employer 22*',632 d'éther sulfuriquepur à^-lô** Cette valeur est très-différente de celle indiquée par M. Drag- gendorff qui, d'après Pettenkofer^ admet que 100 grammes d'éther dissolvent i'^yOO ro- eyanhydrique, nb sautait dbtic étire ihis en suspicion conime l'acide tartriqtie, emplbyë j^ar les aiiteui^ que je yieni de nbtnùieir. C'est ail Cbdtk'àite à l'Action de l'acide cak^boniqùé de l'air qu'est due Todbur byànhydrique qu'exhale lé c^ànûk*b de potassium solide ou sa dissolution. Tbici de ^lué, iine de mes eicpériences de courâ destinée à montrer ^Ul yeuic cette activité : Je fais traverser par Un bourant d'acide bÀk-boriiqu'e .ube ^latiôn de cyanure de potassium danè l'albbol ordinaire, et Ton voit rapidement se former ub (Précipité de carbonate de potasse. Dans un cas d*ex^ertiêe médibo-légale, Une partie de la bouillie deè mÀtîèréè organiques, nbUtràlîséé ^âr la toude pùré, sera placée dans un balloaqu'uttbain-mâriechàuffera à40 ou 50*; on fera barboter dans ce balLôki un cburàut assez lent d'acide car- bonique; purifié par lavàgé dans Une eàu aiguisée de câk*bohate de soUdb, et eu le faisant passer par deux tubes eU tJ i'eniplis de fragments d^marbre; le gaz sortant duballbii, entraînant l'acide cyanhydrique, se rendra daus un tube â bouleâ de Lieblg k^hfermant de l'eaU distillëe, et dé là dàUs Uli secôbd tube de Liebig contenant UUe dissôlutiôU étendue de niUate d'argent légèreiAebt acide^ qUi sàisiVa les traces d'acide cyanhy- dHqué ébhappées à la condensation dans l'eau, et les précipitera à l'état de cyanure d'argent. On pbUtÀussi diriger le gaz sortabt du ballon, par un serpentin de verre reftioidià la glace foudante, et disposé Sur ùiv^etit matras-réciplenty d'où l'on conduira ensuite le ga2 par \xn seul tube de Liebig, suffisaiUmeul rempli de dissôlutioù de bitrate d'argent. On conçoit qu'avec db telles dispositions aUcuUe trace d'acide cyanhydrique^ provenant de la décomposition dU cya- nure de potassium, ne peut échapper, et tout le parti que l'ex- pert pourra lirer de la dissolution d* acide cyanhydrlqUe obtenue, et du précipité de cyanure d'argent. — 19 — Préparation et propriétés de l^ acide dioxymatéique ; par M. Ëdine fiouRGOlN (I). L'acide bibromomaléique est uta cbr{>s très-stable qui peut être disttUë sanâ altéfatioi). Sa solution aqUeuse n'eét nullemehl attaquée par l'ogiyde d'argeât : àprèls Une ébullilion pVôlông^e, le mélanjge nft renfei'tne pas tnkcé de bromure d^argeût. Même résultat négatif lorsque Von fait bouillir dans Teau le bibro- Ukomaléàte d^aigéttt. le su» cepeudaût pàryètaU à déplacer le brome en ehauffatit à \&f pendant six béul'es len vase clos une soIutioU étendue d'acide bibromomaléique. Le liquide filtré, exactement saturé par l'ammoniaque, a don né un abondant précipité parle nitrate d'argent; éU Ir^renant ce précipité par de l'ammoniaque éten- due, ii est resté comme résidu du bromure d'argent. Il s'est formé, dans cette réaction, un nouvel acide organique, l'acide dioxymaléique, conformément à l'équation ta|yante : C^H'BrW + 2HW = 2HBr 4- C«flH)«. Pour obtenir l'acide dioxyinaléique, on délaye le bibromo- maléate d'asgent dans ée l'cau et on ^hauile le métatige d&ns d«s tubet adellés. L'attaque ^t sensiblement ttulle ApVès plu- sieurs heures de dwiiffe A 12faregi-aff, fut s^iy^Qt Vlialjitude d^i temp^, d'abord séparé, k titrç 4'b^rbe. des autres qu) étaient des plaptes ligneuses. Cçl^i-U est a^38i le pWs facile è^ r^cpnnaitre, ç% il est asseï^ ^ien ^gnré pquf Vépoquf dans l'ouvrage dPRt il est que^iiou (qvioiq^^ inférjfii^r comme dessin à plusieurs àç» espèces utiles qu^ s'y frouvcat décrite^). D'fiUleurs la plante entière, tu ses faib.l^ dfn^eofiionf^ ^ pu y être représentée, ayep sa racine, ses feuilltat alternes, trj»: foliotes, et ses petitesiqflorescence8,souYenthKurquées,eDcyp[ie« unilatér^leSt ^'ailleurs ce que Pîsoq dit de sea fruits^ fMafoui<, poiufue ceux du Chanyre, dans des foliole« permutantes et ap* crues, ne pernaet guère de méconnaître le 4^oimtVra irifolinta de I^inné, pins tard bien figuré dans l'ouvrage d'Aublet snr les plantes de )a (Jruyane (II, 730, t, 293). Celui-ci, bien éloigné p^r ses affinités des Jabprandi précédents, est une Rutacée de la tribu des Cuspariées, qui croit dans toutes les régions çbaUr des et orientales de l'Amérique du Sud, commun «lurtout dfiDS pçrtiiines portions du littoral du Brésil où il est connu sous le nom de Alfwwa dt cobra. C'est, comme I4 plupart des plantas du ménie groupe, une espèce aromatique, stimulante, qu*au* jourd'hui Ton préconise comme sudorifique, diurétique, siala* gogue. Marpgraff dit que sa racine odorante est d'une saveur aussi forte que celle du Pyrètbre, et la vante surtout comme an remède puissant d des a poisons froids 9. De son temps, on broyait la racine fraîche et on la faisait prendre dans du ▼in. PisoD eite entre autres un cas frappant de guérison dont il fut témoin, en même temps que le prince de Nassau. Il s'agit d'un capilan qui s'était empoisonné avec des champignons et qui fut radicalement guéri. Aussi n'y avait-il plus à douter de la puissance de ce remède merveilleux qui triomphait, dit^il, de la plupart des poisons en provoquant la sueur et les urines. « Yis cujuscumque fere veneni per sudores et urinas exturbat. a Ou jus portentosum spécimen Barbaros edidisse vidi. b Quant au Jaborandi dont il est tant question aujourd'hui — 28 — dans nos hôpitaux, je suit àrriT^ à rastimiler par comparai- son à une plante d|4 même groupe naturel que le Monni^ra trifoliaiQ^ cultÎTée depuis un certain nombre d'annëes dans les serres du Jardin des Plantes sous le nom de Pilœarpu^ nm'^ jdtx. Mon collègue M, Gubler, qui m'en ayait remis une por- tion de feuille, n'avait pu me donner d'autres renseignements sur ce fragment que son nom vulgaire de Jaberandi et sa provenance brésilienne. Les Pf/orârpt» connus sont, en efiei, toua des végëtanx de T Amérique méridioniile ; mais il n'y en a pas beaucoup qui aient les feuilles composées-peqnëes* parla se trouvait fort circonpcrit le champ de nos recherches. Seul Ch. Lemaire en a décrit une espèce qui soit dans ce cas, en i8ftS, sout le nom de P.pennatifblius^ dans le vol. III des Jlluêirtttùmêi horticoles (t. 263), et c'est au P. pennmtifoUus que Je dois rapporter le P. ritnplex des serres du Muséum. C'est en 1^47 que Libon recueillit les premiers pieds de P. jnennaH/blia qui aient été envoyés en Europe, dans la pro- vince brésilienne de Saint-Paul, anx environs de Yillafranca. Ils ont fleuri peu de temps après à Dulmen en Westpfaalie, dans les serres du duo de Croy. Depuis lors, les fleurs ont pu être observées fraîches en Belgique et à Paris. Mais il y avait longtemps que Bonpland avait récolté cette plante dans la pro*» vince de Ck>rrientes, et je la vois dans son heri>ier, en état fort imparfait, il est vrai, avec l'indication de : « Picaâa de Tri* nidad ». La connaissance de cette localité est précieuse, parce que si, contrairement à tant de médicaments dont la réputa- tion n'a guère survécu, ce Jahorçndi continuait d'être recher* ché en thérapeutique, la plante pourrait sans doute être cul- tivée avec succès dans le midi de l'Europe ou dans notre colonie algérienne. C'est, dans nos cultures, un fort joli ar- buste, haut de 2 à 3 mètres, entièrement glabre à TÂge adulte. Ses tiges cylindriques sont recouvertes d'une écorce pâle, toute parsemée de taches lenticellaires saillantes et blan- châtres. Ses feuilles, alternes, sans stipules, sont composées- pennées, le plus souvent avec impaire. Elles ont ordinairement sept, plus rarement neuf folioles, articulées sur le rachis com- mun et supportées -par un court pétiolule articulé à sa base. Leur forme est un peu variable suivant les individus et suivant J — 24 — les points occupa par la feuille, oblongue -lancéolée^ avec la base atténuée en coin et le sommet subaigu ou plus ordinai- rement obtus, émarginé, échancré. I^s dimensions d'une fo- liole, plus ou moins étroite^ varient pour la longueur de 8 à d2 centimètres, et pour la largeur de 2 i/2 à 5 centimètres. A l'état frais on voit sur les folioles les nervures pennées dont les anastomoses sont bien plus évidentes sur la feuille sèche. La nervure médiane des folioles est seule bien proéminente en dessous; elle rougit souvent par la dessiccation. Le paren- chyme est légèrement charnu dans l'état frais; il est tout criblé de fines ponctuations glanduleuses qui correspondent à autant de petits réservoirs d'huile essentielle. Le rachis est un peu renflé au niveau de l'insertion des folioles, et surtout à la base de celle qui termine la. feuille. Les fleurs sont disposées en une longue grappe flexible, qui peut atteindre près d'un demi -mètre et en porter plus d'une centaine. Chacune d'elles est supportée par un pédicelle grêle sur lequel se remarquent vers le milieu deux bractéoles. Je me rappelle avoir vu ces fleurs épanouies; elles représentaient bien une petite étoile à cinq branches triangulaires, de la couleur d'un kermès un peu rougeâtre. Ces branches sont les pétales qui sont valvaires dans le bouton, assez épais et charnus, et cachent lors de l'épanouissement le calice beaucoup plus court. Sur la corolle épaqouie on voyait souvent rouler une goutte de nectar sucré et aromatique, sécrété par un gros disque glandu- leux dont le pied du gynécée est entouré. Dans l'intervalle des pétales, ce disque présente cinq sillons verticaux qui le séparent en lobes incomplets et qui logent chacun un des filets stami- naux. Ceux-ci, presque aussi longs que les pétales, sont subulés et supportent une anthère d'un beau jaune d'or, ovale-cordée, introrse, à loges déhiscentes par deux fentes longitudinales, écartées l'utae de l'autre inférieurement et finalement oscil- lantes sur le sommet du filet. Le gynécée est celui d'une Ru- tacée en général. Les cinq ovaires oppositipétales sont, suivant Taxe même du pistil, séparés les uns des autres par un vide fusiforme peu considérable. Mais de l'angle interne de chacun d'eux il naît, un peu au-dessous du sommet, un petit style qui va tardivement se coller aux quatre autres styles, et leur en- — 25 — semble constitue une petite masse turbinée et stigmatifère qui dépasse un peu le sommet des ovaires. Dans l'angle interne de ceux-ci s'observent deux ovules descendants, à microp'yle pri- mitivement supérieur et extérieur. Le fruit n'est pas connu; mais il est probable que ses coques sont organisées comme celles de tous les autres Ptlocarpus. Cette plante est à Vétat frais un peu amère et aromatique, Ch. Lemaire a comparé à celle du Figuier commun Todeur qu'elle répand quand elle est frappée par les rayons du soleil. Pour ihoî, je trouve que l'essence contenue dans ses réservoirs pellucides (organisés comme ceux des Aurantiées) est fort ana- logue pour le parfum à celle qui se rencontre dans certaines Rutacées et surtout dans quelques plantes du genre Citrus. De là aussi une saveur qui rappelle celle de ces végétaux et qui est bien différente de celle des Jahorandi du groupe des Poi- vriers; celle-ci est bien autrement chaude et piquante. On peut d'ailleurs tirer des affinités botaniques du Filocarpus quelques indications thérapeutiques que je me permets de recommander aux praticiens. Parmi les Rutacées, aujourd'hui trop négligées peut-être dans la pratique et qui sont à notre disposition comme sudorifiques^ on pourrait soumettre à des expériences compa- ratives avec le Jaborandi^ non pas la Rue commune qui est nne espèce trop dangereuse, mais les feuilles des Limouiers, Bigaradiers, etc., et aussi celles du Dictamnus Fraxinella, Nouveaux faits corwemant la mutabilité des germes microsco^ piques. Rôle passif des êtres classés sous le nom de ferments ; par M. J. DuvAL, pharmacien à Yersailles. J'ai démontré antérieurement que cer lai ns microphytes, non ferments (1), placés dans des conditions physiologiques conve- nables, pouvaient néanmoins remplir le rôle de ferment alcoo- lique. Je suis à même de prouver aujourd'hui que la levure (1) Consultes l'extrait de la thèse loaugaralede Taateur, fait par M. Buesy, eo ]S69,daD8 ce Journal, le tome LXXXII des Comptes rendus, l^lZ^tX le Jtwrnat de fÀnatomie et de la Physiologie de M. Gb. Robin, 1874. — 26 — de bière elte-mêipe est mi être à foDciions multiples et qu'elle est siJiseeptibl^, en outre, de ployer sa forme aux oopditioiis vl* taies auxquelles elle est soumise. Pour établir la double mutabilité physiolc^ique et morpho^ génique de la levure, il est oéceisaire, av^nt tout, de n'opérer que sur un sujet bien homogène et bien pur de tout méiaoge. Sans cette condition fondamentale, les homogénistes invoque- ront toujours pour eux les causes d'erreurs inhérentes à l'im'^ puveté des matières premières, et c'est pour satisfaire à eettç exigence classique que j^ai entrepris tout d'abend ^e purger la levure ordins^ire des* corpuscules étrangers susceptibles de se trouver mélangés avec elle. J'ai employé pouv cela la méthode des ensemencements suc-, cessifs, et j'ai pris comme terrain nourricier le suc de raisins bouilli, filtré, et conservé à l'abri des poussières de l'air dans des ballons préparés à la manière de ceux dont M. Pasteur s^est servi pour faire ses expériences. <— La levure obtenue de la sorte, après trois ou quatre géiiérations consécutives, est aussi vieinge que possible, et Ips granules qui la constituent, isolés ou réunis par chapelets de deux à six individus, présente Paspect uniforme représenté pi. II, ftg. 1 1 (1). C'est avec cette semence leràrienne prise sur le fait, en plein travail de reproduction, qu'ont été effectuées les trois épreuves qui font l'objet de cette note. Première épreuve. — Transformation du ferment alcoolique en ferment tactique en présence d*une liqueur eucrée neulre* — Application indirecte de ee procédé à la préparation éeononii' que du lactate de chaux pur. Le petit-lait limpide que Vqn prépare dans les pharmacies, étant soumis à Vél^uUitiqa dans des vases disposés à l'instar de c^WX 4Qnt il vient d'être question pouE la régénératipn de la l^YHre, pent se cpnserver inuct durant un temps indéterminé* (I) On peut, au lien de levure de bière^ prendre indifféremment à sa place, celle qui se développe spontanément dans les sucs naturels acides et sucrés, abandonnés à la fermentation. — 37 — ei (ftttfU que eoît la température à laquelle on l'expose (1). C'e^t là un fait aequia à Vffspérience, et tout le inonde con- naît la rapidité avec laquelle «^altère, au contraire, le peiit-laît conservé à Tair ordinaire. Or, si la soustraction des corpuscules $olida9 de l'atmo^plièfe peut s'opposer à elle seule à la genèse du fermant lactiqvia dans des milieux propres, néanmoins^ à favoriser Vévolution de cç inéma ferment, rien notait plus fa- cile que de profiter de cet élément de stérilité pour étudier Vaction dfi^ milieux sur tel ou tel proto-organisme choisi 4'aFaPce, et vice ver$0. Cfitte ét^de^ appliquée à la leruve alcoolique, m'a donné tout d'abord des résultats négatifs, et soit que j'aie opéré sur do petit 4ait resté acide, sqit que mon sévum ait été préalable- . ment neutralisé par un excès de carbonate de chaux, je n'ai pu obtenir d'une manière nette le dédoublement du sucre de lait. Cette inactivité physiologique prouve tout au moins que le ferment mis en travail était bien exempt de ferment lactique tout foit; elle rend compte, en outre, de la difficulté pratique que l'qn a toujours eue à faire subir au lait la fermentation vineuse. En cherchant à interpréter la cause de l'inertie de la levure alcDplique en présence de la lactine, j'ai pensé à ajouter au petitrlait, pour oonunçncer la féaotioni une certaine quantité de glucose. Cette expérience mixt^ a pleinement réussi, et, comme je l'avais prévu, la fermentation, tout d^abord alcoo- lique, est bientôt devenue exelusivemeuê lactique, avec forma- tion fie levure correspondante. 20 décembre 1873. — Le contenu de trois ballons^ resté primitivement stérile, et renfermant ensemble 8,000 grammes de petit-lait réduits à moitié de leur volume, ayant été trans- vasé dans une même capsule, j*ai ajouté au liquide 50 grammes de glucose demi-fluide du commerce, et j'ai soumis le tout à l'ébullition. Le liquide filtré, ayant été reçu dans un ballon (f ) ^fln de remplacer çp partje 4^1)9 |e petit- lait Tazot^ dp P#s^mn coa- gulé, j*add|tioone ordinairement celui-ci, pour mes expériences, de 4 à ^ millièihes de phosphate d'ammoniaque ou de tartrate neutre de la même base. — 28 — unique^ je l'ai additionné de 125 grammes de craie précipitée, et comme d'ordinaire, je l'ai fait bouillir une seconde fois dans le ballon même muni de son système de tubes. (Voyez pi. I, fig. 3.) Après quinze jours de repos à l'étuve où l'on a entretenu uue température moyenne de 30 à Z5*^ le liquide est resté in- tact. Je procède alors, 6 janvier 1874, à l'ensemencement d'une parcelle de levure alcoolique bien pure. — Au bout de très- peu de temps, le mouvement de fermentation devient apparent, et quelques heures se sont à peine écoulées qu'il s'échappe déjà des bulles gazeuses continues. Après trois mois, la fermen- tation, qui a été surveillée de jour en jour et a subi une oscil- lation croissante jusqu'à fin janvier pour retomber ensuite^ est devenue alors presque nulle. On laisse néanmoins le ballon en place sans l'agiter. Il s'est formé à cette époque, dans la masse liquide, des concrétions blanchâtres, boursouflées, ayant l'ap* parence de choux-fleurs. Le gaz dégagé pendant la fermentation a été, tant qu'elle a duré, presque entièrement absorbable par la potasse, et le ballon, à la fin de l'expérience, avait perdu une partie notable de son poids. Sous plusieurs lamelles de verre préparées au début pour observer la morphogénie cellulaire, il y a eu développement exclusif de levure alcoolique avec soulèvement du vernis au bitume de Judée appliqué autour des préparations, et il a été impossible de poursuivre plus loin les recherches optiques. A l'ouverture de l'appareil qui a été laissé à l'étuve jusqu'au 11 avril, on constate que le liquide est fortement acide. La surface est maculée de taches mycodermiques formées presque au commencement de l'expérience, et qui ont persisté depuis, sans néanmoins s'accroître. Au fond du ballon et sur ses parois, se trouvent des masses mamelonnées, légères, empâtées dans du carbonate de chaux non encore décomposé. Le tout est sali ^ar un mucus grisâtre qui, examiné au microscope, n'est autre chose qu une variété bien déterminée de ferment lactique. Une petite quantité de la liqueur, filtrée et soumise' à la dis- tillation, a donné iin liquide qui, ramené à son volume pri- mitif, titrait 3,20 p. 100 d'alcool absolu. Le produit distillé — 29 — était parfaitement neutre et n'avait nulle odeur acétique ou butyrique. Après un premier traitement, j'ai obtenu de tout le contenu du ballon un poids de 75 grammes de iactate de chaux, en masse spongieuse, très-blancbe. Ce Iactate, décomposé par la- cide oialique^ m'a donné 53 grammes d'acide lactique ambré, de cousistance sirupeuse, et entièrement inodore. En prince de la netteté des résultats obtenus après cette première tentative, j'ai institué quelques expériences compara- tives dans le but de faire de Tacide lactique pur rien qu'avec du glucose (1), des sels assimilables convenablement choisis et un ferment bien nourri. Or, tout dans ces épreuves, sauf la plus grande lenteur de la réaction, a répondu en faveur de la supériorité de la nouvelle méthode sur les méthodes auciennes. Je suis arrivé à préparer en petit, pour mon usage personnel, de l'acide lactique à un prix de revient moitié moindre que celui auquel le commerce le livre habituellement, et je ne doute pas que le laciate de chaux ou de zinc fait ainsi indus* triellement, sur une plus grande échelle^ ne puisse s^abaisser à une valeur vénale qui serait encore bien moindre. Seconde épreuve. — Transformation du ferment alcoolique en ferment benzoïgtie. L'urine des herbivores, on le sait, renferme à l'état normal deTacide hippurique, et lorsque cette urine est abandonnée à eUe-méme, celui-ci ne tarde pas à se dédoubler en deux corps qui sont : l'acide benzoïque et le sucre de gélatine. C'est le mucus plus ou moins modifié de l'urine qui fait ici fonction de ferment, et je considère le fait comme indubitable. Le mucus urinaire, toutefois, n'est pas indispensable à l'accomplissement de cet épiphénomène, et si l'on vient à détruire ses propriétés physiologiques spéciales, il sera nécessaire de faire intervenir à sa place un ferment étranger. Où l'urine le puisera-t-elle? Dans les poussières de l'air, si elle s'y trouve exposée ; sinon, l'acide hippurique n'éprouvera point la catalyse chimique. En l'absence des corpuscules organisés de l'atmosphère, ainsi (1) On da sucre de canno Interverti par Tacide tartrique. — SK) — qu'en l'abienoe An mtt^s des Urihâ alc&liùéè, bieb d'autres agents seraient sans doute capables de remplir le mêhië office, et la levûlre alttoolique, ett qualité d'étré pui^tiient cellulaire, mise en leur lieu et place, j jouera absôluihéht le uiêitie t-ôle. Ydici rexpërience qui le déttiontk^ : 30 décembre 1^73. -^ 400 grammes d'urine humaine ayant été additionnés de 12 grammes de bihiiiptitàte d'ammoniaqUè à réaction acide, j'ait fait bouillit le liquide et je Pài filtré dans un ballon préparé. La liqueur, soumise à une seconde ébulli^ tien dans son récipient lui-même, à été conservée jusqu^au len- demain, jour oà je Tai fécondée par l'addition d^une trace de leyure alcoolique. J'ai prépàné en même temps déui lames porte-objet propret à servir de contrôle. Depuis l'époque de l'ehsemetocément jusqu^au 16 février, jour où 1\mi a mis fit^ à Texpériene^, diverses végétations micro- scopiques de nouvelle formation sont apparues dans le ballon tàmi que sous les lamelles de verre. Je n'insisterai pas ici sur les phases variées de ce métamorphisme que j'ai développé ailleurs; il est facile, élà i^sté, de les suivre sur les fig. 13 et 14 de la pi. II, annexée à ce travail. Au moment où Ton a débouché le ballon, le liquide qu'il renfermait était transparent^ coloré, d'une odeur d'urine ré- cente^ quoique un pieu plus aromatique^ à réaction acide. Ce liquide^ aoumis k Tébullitiott, filtré et traité par un excès d'acide chlorhydrique, s'est pris à chaud en un magma cris- tallin. Les cristaux, égouttés et lavés à l'eau froide, ayant été d'abord traités par un lait de chaux, oi!it été décomposés iine deuxième fois par l'acide chlorhydrique. Où a obtenu dans cette nouvelle opération une cristallisation non moins abon- dante que la première, et il a été facile, de è'afôUrer que ces cristaux, d'apparence nacrée et parfaitement blancs, ti'étaiéht autres que de l'acrde benzolquè bien pur. Après lavage et des- siccation, ces cristaux pesaient 4 grammes. Dans la liqueur mère acide, j'ai pà enfin ^ comme corol- laire, constater la présence d'une quantité fort appréciable de glycolammine impure. Cette expérience, t[àe tout le monde peut contrôler, prouve — 81 — tttinboiidtmnieiit qd'il n'at pas toujours indispensable d'avôir recours à des germes spéciaux pour provoquer telle ou telle fermentation, et la levdre alcoolique dëknontreici, une fois de plus, son indifférence physiologique. TftoisiàMB ÉPREUVE. — Transformation du ferment alcoolique en ferment uréique indéterminé. En est-il de même que précédemment à l'égard du ferment de l'urée? Pour ce qui est de l'aetion spécifique du mucO'fms de l'urine des carnivores, par rap^rt à son rôle comme fer- ment, la question ne me parait pas douteuse^ Jusqu'ici, toute- fois^ je B*ai pas entrepris de recherche directe en ce sens, et dans l'expérience de substitution que j'ai faite en remplaçant les éléments du mucus normal par la levure alcoolique, l'urée semble s'être transformée ^n un corps simplement isoménqne. Je cite sommairement l'expérience : 20 décembre 1873. — 100 grammes d'uritte humaine addi- tionnée de 2 grammes d'urée cristallisée, retirée de ma propre nrinC) sont soumis à l'ébullition et filtrés. Nouvelle ëbullition dans le ballon et dépôt-contràle sous lames de verre. L'ensemencement proprement dit a lieu le lendemain et l'expérience est suspendue le 16 février suivant. Au point de vue micrographique, l'étude du tnétâïntor- pfaisme s'est trouvée non moins curieuse ici que pour Turine additionnée de bihippurate. A ce sujet, consulter la pi. II, fig. 15 et 16. Quant au phénomène chimique, il a marché parallèlement à la reproduction d'une levure spéciale, mais les résultats obte- nus n'ont été nuUeràent ceuJc de là felnnentatioa ammoniacale. Cet insuccès confirme^ à priori, le privilège qu'aurait le mucus urinaire d'être le véritable germe du ferment qui préside à la transformation naturelle de l'urée animale en acide carbonique et ammoniaque. Lors de l'essai chimique, le liquide resté dans le matras présentait une réaction très-acide; son odeur était assez sem- blable à celle d*un mélange d'urine fraîche et de bière. Éva- poré en consistance d'extrait friable et traité par l'alcool à 96^, — S2 — il a donoé une solution ambrée neutre. Le résidu salin a été jeté par mégarde. La solution alcoolique, évaporée et traitée par un excès d'acide oxalique, a donné un sel acide parfaitement caracté- risé. Ce sel, après purification et traitement par le carbonate (le chaux, sVst enfin résolu en un corps neutre, azoté, forme de lames cristallines superposées, jaunâtres, d'une odeur légè- rement balsamique. Cette nouvelle substance a fourni avec Tacîde nitrique comme avec l'acide oxalique des composés cristallins, qui, examinés . au . microscope, . différaient sensible- ment comme forme de celle des cristaux de nitrate et d'oxalate d'urée ordinaires. Ayant eu trop peu de matière à ma disposition, je n'ai pu déterminer rigoureusement à quelle espèce chimique je pou- vais avoir affaire^ je n'ai pas non plus recherdié la présence des autres corps qui auraient pu se former en même temps. Si l'on songe aux arrangements moléculaires multiples que, sous diverses influences, les urées composées sont susceptibles de prendre, il ne paraîtra pas étonnant de voir l'urée normale subir la loi de l'isomérie sous l'empire des ferments. Les re- cherches .dirigées de ce côté me paraissent fécondes en résul- tats inattendus, et quelque incomplète ou indécise que soit l'expérience prjécédente, je me permets de la signaler particu- lièrement à l'atièntibn des chimistes. Sur le, terrain de la phy- ..siologie où je me suis plus exclusivement ptacé^ cette épreuve, d'ailleurb, n'en marque pas moins une étape nouvelle dans le champ de la mutabilité (1). EXPLICATION DES PLANCHES (2). PLANCHE I. Fig. h — Lame de verre porte-objet placée suc la tournetie des micro- graphes, et disposée de façon à être recouverte par une lamelle mince. (1) Consultez Comptes rendus, t. LXXIX, p. 1160, année 1874 : Sur la portée philosophique des expériences positives sur la mutabilité. (S) Le défaut d'espace uous a empêché de donner le détail complet des planchés et la pratique de reosemencement levùrien minutieusement dé ve- Journ.de Pharm el de Chimie APPAREILS PU1;R LËTUI^B DES HYfODERMES im JaUe ffiiiv/ Bo^i- propt. — 35 — Fig. 11. — Tube porte-lamelle. Petit appareil, de grandeur natareile, ser- Tant à étaler régolièremeDt la lamelle couvrante sur la gouttelette liquide fraîchement ensemencée, et dans laquelle on se propose d'assister^ de visu, aux dlTcrses phases de la morphogénie cellulaire. Fig. III. — Ballon de Terre rempli aux trois quarts d'une solution fer- mentescible soumise à rébullltion dans le ballon lui-même. — Ce ballon est chanflé sor la lampe à gaz de Wiesnegg. Fig. IV. — Ballon dans lequel le liquide étant encore en pleine ébulli- tion» on coupe tout d'abord le Jet de vapeur qui s'échappe du tube ense- menoeur^ en fermant l'ajutage de caoutchouc qui le surmonte^ avec une pince* de Mohr. Fig. y. — Même ballon refroidi à la température ambiante et présentant sa disposition définitive après l'ensemencement. Fig. VI. — Étuve à air chaud de construction simple et dans laquelle on peut obtenir une température variant de 20 à 40* centigrades. Cette étuve^ chauffée avec un bec de gas de très-petite dimension, pourrait, à la rigueur, l'être avec une veilleuse à l'huile, dans le cas où Ton n'aurait pas le gai à sa disposition. PLANCHE II. Fig. I. — Cellules normales de Palmellées. Fig. II. — Première modification des oellnles précédentes dans une goutte de décoction de levure sucrée, préparée sous une lamelle de verre. Fig. ni. — Métamorphisme pins accentué des mêmes mierophytes. Fig. m bis. — Zjmogénèse intracellulaire complète, chez les mêmes Palmella, Fig. IV. — Cellules-mères crevées laissant échapper leur contenu. Plu- sieurs soufl- cellules bourgeonnent librement au milieu du liquide. Fig. V. — Nature du dépôt-ferment développé dans un ballon contrôlé où ont été semées quelques parcelles de Palmella. Pour les expériences se rapportant à ces cinq figures, voyez l'extrait de la thèse inaugurale de l'auteur sur les Ferments organisés, dans ce Journal, année 1869. Fig. VI. ^ Cellules normales de Protococcus viridis (mafor). Fig. VI bis, — Modification morphogénique opérée sous lamelle de verre chez ces mêmes utricules au bout de huit Jours, dans une goutte de décoc- tion d'asperges sucrée. Fig. VII. — Cellules normales de Rotococcus pluvialis ou tuBmato- coceut. Fig. VIII. -^ Cellules ^hcematococcus modifiées sous lamelle de veire, dans Tean de levure sucrée, seulement après deux mois d'exposition sons celle-ci. — "^ — - - — — ,1 loppée par l'auteur dans son mémoire original. Les savants que celte question pourrait intéresser plus particulièrement, n'auront qu'à consulter lo Joum. de VAnaL et de la Physioh, 1874. Jmuii. êê PkÊm. et de Chim., 4« siin, t. XXI. (Janvier 1875.) 3 - 34 - Plg. IX. — Nature du triple dépôt-ferment développé dins im milôti â suc de raisins où l'on a semé quelques pàitelles û^hœmûiocottuê d-dessds. FIg. X. ^ Spores diverses de Moeédtiiées. Fig. X bis, — Métamorphisme des spornies d^itt fiMitUttHm développé sur du marc de café. Ces sporales ont été dessinées à dent époques diffé- rentes après l'ensemencement dans des liqueurs sucrées. Fig. XI. — Levure alcoolique pure obtenue par la méthode des ensetten* céments successifs. Fig. XII. — Gelluies mycodermiques superficielles observées dans le ballon à liquide lacto-glycosique dont il est parlé dans cette note, et sédi- ment de levure lactique recueillie sur le dépôt de lacto- carbonate de chaux du fond du ballon. Fig« Xill. — Ferment benzoîqne développé sous lamelle de verre ense- mencé avec la levure alcoolique. Fig. XIV. — Cellules mycodermiques et sédiment de levÛré benzoîque formés dans le ballon à urine humaine additionnée de bihippurate d'am- moniaque. Fig. XV. — liCvûre uréique iodéterminée^ développée sotts lamelle de verre ensemencée avec la levure alcoolique. Fig. XVI. — Cellules mycoderailquei et sédiment de Uvûre uréique in- déterminée^ forméa dans le bâUon à uxtaie Hmmaiiie aurehaïf ée d'mée. ACADÉMIE DES SCIENCES. Du fer dans Vorgunimm; par M. P. Picard. Les substances que Ton trouve dans le sang n'y existent pas dans une quantité fixe : cette quantité, au contraire, y est es- sentiellement variable. Ce sont ces variations qu'il importe de ooonattre, et dont le physiologiste doit recherdber la loi. C'est avec cette pensée que j'ai commencé sur le fer des recherches dont je donne aujourd'hui les premiers résultats. 1® En premier lieu, j'ai cherché dans quelles limites peut varier le fer du sang. Les dosages que j'ai faits dans ce but ont été exécutés avec le sang de chieti. Les animaux étaient, au moment du dosage, les uns dans des conditions indéterminées, antérieures à l'observation; chez les autres, on a créé expéri- mentalement des conditions en vue d'exagérer les phénomènes. Tous les animaux ont été tenus à jeun le jour où l'on a fait la — 85 — prise du sang, L^anâlyse a toujôuirs été faite atec le sang défi- Inriné) parce qu'on roulait utiliser ^^**'^,^^^^Êmi*'*^ des doios de fer poar iM^ de itag. Sn toL £o poids* et «'eiygiae* I. 0»0m 2t,64 0,0397 M2L == J^gl \ 0,0200 ' ' 0 A4S m. 0/H8 i4,a 0^21* ^gj^ « t;» — 36 — Je m*eD tiens à ces cIii£Eres, qui suffisent à montrer que ces deux quantités varient parallèlemeilt et que leur raf^rt est sensiblement constant et égal à 2,3. Gela revient à dire que le fer mesure sensiblement la capacité respiratoire du sang; en étudiant le fer, c'est elle que nous aurons en vue. 3o En troisième lieu, j'ai cherché s'il n'y avait pas un oi^ane qui pût être considéré comme un lieu de réserve du fer, et j'ai fait des dosages dans les organes glandulaires , en vue de savoir s'il n'y en aurait pas un qui contint, k volume égal, une proportion de fer plus élevée que celle existant dans le sang. Je suis arrivé à ce résultat, que la rate seule peut contenir et contient dans les conditions ordinaires une quantité de fer très supérieure à celle du sang* Fer poor 100*^ de rate. Chien 0^24 Chieii 0^22 Bœuf 0,i& Chat 0,84 Dans le foie, qui après la rate cod lient le plus de fer, la proportion n'égale pas ou au moins ne surpasse jamais celle du sang. Sur le développement des vapeurs rouges pendant la cuisson des jus sucrés^ en fabrique; par M. E. J. Maumené. J'ai eu l'occasion, pendant la dernière campagne sucrière, d'assister à un développement extraordinaire de vapeurs rouges, au moment où les pompes à air de l'appareil pour la cuite en- traient en fonctions et dans presque toutes les périodes du tra- vail. Le volume des vapeurs lancées d'un seul coup par la pompe m'a paru considérable. J'ai examiné les causes de ce dégagement qui a été très-fréquent cette année dans beaucoup d'usines, et je crois devoir publier les expériences que j'ai effec- tuées à cet effet. Il y a généralement dans les jus de betteraves une quantité notable d'azotates. C'est évidemment de la décomposition de — 37 — ces aeb que provient raccident en question; mais sous quelle influence les azotates sont-ils décomposés? Est-ce le sucre qui les détruit ou bien les matières étrangères? La question a de l'importance, car si Taction est due au sucre, il éprouve lui- même une altération et par suite le fabricant doit compter avec cette cause de déchet. Si l'action est due, au contraire, à une des parties étrangères au sucre, au lieu d'une perte signalée par la vapeur rouge, le fabricant peut se réjouir d'une amélioration des jus, sirops, masses cuites; car la vapeur rouge provient alors de la destruction réciproque de deux substances nuisibles : 1* la matière étrangère, albuminoïde par exemple, matière qui communique aux jus, sirops, etc., l'odeur de gélatine altérée qui les souille toujours; 2* les azotates, dont la proportion diminue et abaisse le coefficient salin du sucre. Pour râoudre la question, j'ai traité le sucre candi très-pur, en solution plus ou moins étendue, par les azotates dont l'exis- tence dans les betteraves peut être regardée comme certaine. J'ai d'abord examiné les actions des azotates de potasse, soude, chaux, magnésie (ordinairement 100 à 200 grammes de sucre, 100 à 200 grammes d'eau, 2 à 25 grammes d'azotate). Aucun de ces sels n'a d'action. On n'obtient pas le moindre d^age- ment de AzO* ou AzO^ en prolongeant l'ébuilition jusqu'à la cuite complète des jus, et même jusqu'à la calcination des masses cuites au degré de chaleur suffisant pour les rendre noires. Mais, si la stabilité de ces premiers sels pei*met de comprendre leur inactivité, il n'en est pas de même pour l'azotate d'ammo- niaque, si facile à modifier par la chaleur en sel acide et sel basique, comme le montre l'expérience suivante : 200 grammes de sel sec, dissous dans 300 grammes d'eau et concentrés par distillation dans le vide, donnent les 300 grammes d'eau ou à peu près, avec 0",25S d'ammoniaque dissous , ce qui est un minimum, un peu de gaz étant entraîné. Lorsqu'on fait bouillir ÔO grammes de sucre, 100 d'eau et 2 d'azotate, on voit bientôt le liquide se colorer; comme sous l'influence des acides à -|- 120'' , il devient brusque- ment très-foncé; quelques instants plus tard, à + 125% il se soulève en une masse buUeuse formée par des vapeurs — 88 — mixt^ presque entièremeiit oondenflablet, douées d'une odeur cyaoique^ mais ooD tenant du bioxyde d'azote, seul insoluble daas Teau et facile à caractériser. Ainsi le sucre peut être la cause ou l'une des causes de for- mation des vapeurs rouges; toutes les fois que les jus renfer^ ment de l'azotate d'ammoniaque (ils en contiennent toujours quand ils renferment Un azoute quelconque et un sel ammo- niacal), leur altération est imminente. C'est bien certainement l'une des causes les plus actives de la coloration des niasses cuites et de la formation de la mélasse dans les dernières pé- riodes de la cuisson. Rien de plus dangereux que les arrêts du travail pendant lesquels la température peut atteindre li5 ou 120^. J'appelle toute l'attention des fabricants sur ce point. Y a-t-il un remède à cette cause prescpie permanente d'alté^ ration? Le remède est difficile. Prolonger les défécations jus- qu'au dégagement complet de l'ammoniaque par l'influence de la cbauxy ce qui serait bien simple si l'ammoniaque se dé- gageait avec rapidité; conserver les jus chaulés pendant un oer^ tain temps, comme je l'ai conseillé autrefois et comme beau- coup de personnes le font aujourd'hui, tout le monde le sait; les jus conservés, même vingt-quatre heures seulement, sont d'un travail beaucoup plus facile : je l'ai fait voir en 18Ô5t et depuis la preuve est devenue notoire* J'avais annoncé le déga-* gement complet de l'ammoniaque par la chaux ; il est frap« pant dès les premières minutes et il est bien clair aujourd'hui que cette élimination de l'ammoniaque explique la solidité des jus et leur facile travail : c'est une raison de plus pour songer sérieusement à la conservation prolongée dont cet avantage est loin d'être le seul. La dépense de construction des dteraes (ou magasins à parois métalliques) devient chaque jour moins ef* frayante en raison des bénéEces dont elle peut être la cause : l'action dont je viens de parler suffirait pour justiâer leur emploi ; dans l'esprit des fabricants, la réunion des avantages qu'elles procurent doit rendre cet emploi prochain et général. — 3» — Emploi du charbon de cornue dum la distillation de V acide mlfurique ,• par M. F. M. Raoult. La distillation de Tacide eulfurique dans une cornue de verre est une opération toujours dangereuse. Malgré le chauf* fage latéral et l'introduction de fils de platine, il se produit parfois des soubresauts assez violents pour laocer au dehors le liquide bouillant^ et briser ainsi soit le col de la cornue^ soit le fond du récipient. Je suis parvenu à éviter oomplétement les soubresauts et à obtenir une ébuUition parfaitement régulière, en introduisant dans l'acide sulfurique quelques fragments de charbon de cor* nue. La condensation des vapeurs se fait comme à rordinaire, et la distillation marche avec une rapidité remarquable. Les fragments de charbon de cornue (qu'il convient de pren« dre très^enses) sont à peine attaqués dans cette opération, et lesmêmeft peuvent servir à un très-grand nombre de distilla- tions aucoessive^. En voioi la preuve : trois morceaux de char-» bon, pesant ensemble 4*^,567, ont été soumis à Taotion de Ta- dda sulfurique bouillant pendant huit heures ; après cela, ils pesaient encore 4",501 ; ils n'avaient, par conséquent, perdu que O'',066. Ils paraissaient d'ailleurs avoir conservé leur forme et leur volume. Le charbon de cornue soumis à ce traitement devient, à la longue, traçant comme la plombagine; peut-être^ dans cet état) est-il susceptible de recevoir quelques applications. Pour toute impureté, le liquide distillé par ce moyen ne ren- ferme, par litre, que 20 centimètres cubes environ de gaz acide sulfureux* Il serait aisé de l'en débarrasser au moyen d'un courant d'air sec; mais trè^-généraleuient cela n*est pas utile. -- 40 — Sur les charhans décolorant$ et leur production artificielle; par M. Melsens. ... Le seul procédé qui permette de produire des charbons décolorants artificiels^ se rapprochant du charbon d^, con- siste à impr^ner des matières ligneuses de phosphate calcaire dissous dans l'acide chlorhydrique; on répartit ainsi les phos- phates comme ils le sont dans la matière des os naturels ou d'une façon qui s'en rapproche ; on calcine ensuite. La diffi- culté consiste à obtenir des produits d'une densité et d'une richesse minérale suffisantes et débarrassés de sels étrangers, car il faut laver les charbons obtenus à grande eau pour en- lever le chlorure de calcium, si l'on part de ooproliihes peu riches. Je me suis servi, à cet eifet, des coprolithes que l'on ren- contre sous forme de petits grains dans la craie phosphatée grise de Ciply^ découverte par MM. F. L. Cornet et Alph. Briart, décrite déjà par le premier de ces savants dans l'ouvrage Pairia belgica^ publié en 1873, et récemment par tous deux dans la séance de l'Académie royale des sciences de Belgique^ du 6 juin. M. le D' Petermann, directeur de la station agronomique de Gembloux, en r\ donné des analyses dans les Documents et Rapports des jurés et délégués belges à V Exposi- tion universelle de Vienne; moi-même j'ai présenté un mémoire sur ce phosphate dans la séance de l'Académie des sciences de Belgique du 4 juillet dernier. M. Nivoit n'avait, sans doute, aucune connaissance de ces travaux antérieurs au sien. Sur Véthirification du glycol (1); par M. Lorin. J'ai indiqué l'année dernière deux caractéristiques nouvelles des alcools polyatomiques proprement dits, savoir : qu'ils se (1) Le glycol, CWO« = CW | ^ a été découvert par M. Wurti; il — 41 — combinent avec l'aâde oxalique pour donner une oxaline, et qu'arec oe même acide ils fournissent également de l'acide formique et finaletnent une formine et de Tacide formique au titre normal 56. Voici le détail des expériences faites en 1869 et que j^ai étendues depuis : I. Acide oaxtiique et glycol, —Cet adde, dissous dans le glyeol, se décom- pose d'une manière normale Ters 80 degrés, e'est-l-dlre qu'il donne nais* sanee à de l'ean, à de l'adde formiqae et à de l'acide carbonique, comme l'a Indiqué autrefois M. Lourenço. Le gai acide carbonique qui se dégage est pur, même quand on fait réagir sur l équivalent de glycol plusieurs équi- valents dTadde oxalique^ pourvu que la diuolution de l'adde soit fkite d'abord. An bain-marie, par l'kddition de chaque équivalent d'adde, 126 grammes pour SO de glycol^ n'étant pas d'une pureté absolue, la décom- positloo produit un liquide contenant principalement de Taeide formique, et dont le titre en adde formique vrai €*H*0^ s'est trouvé succesdvement de 6,7 — 22,8 — S9 — 47,15 —52 — 52,9 59,7. Il faut plus de vingt heures pour que la décomposition de 1 équivalent d'acide oxalique soit ter- minée. Pour la glycérine, la quantité d'eau en excès est rigoureusement propor* tionneile à la quantité d'acide formique restant dans la cornue lorsque cesse le dégagement d'acide carbonique, et J'ai eu bien des fois l'occasion de vé- rifier ce caractère si net que présente aussi le glycol, pourvu que Ton tienne compte de la formine entraînée. En efiTet, le poids du liquide éliminé a tou- jours surpassé la somme des poids de l'eau de cristallisation, de l'adde oxalique, de Tadde formique et de l'eau de combinaison de l'adde formique avec le glycol. Cette exception à l'analogie complète des phénomènes que présentent la glycérine et le glycol avec l'acide oxalique tient à ce qu'il s'élimlne> pendant toute la série des opérations, surtout de l'éther formique, du glycol, ce qu'indiquent constamment le titrage de i'addité et la trop lirible portion de liquide de la oomue lorsqu'on est arrivé, pour l'acide for- mlque* au litre normal de 56 pour 100. Finalement 819 grammes d'adde oxalique ont fourni 558 d'adde formique aqueux, au titre moyen 80, eteon« tenant 221 granunes d'acide formique vrai. La perte de 78 grammes est due lia production de formines, à l'impureté de l'adde oxalique, etc. Le résidu de l'opération a donné, par la distillation, de la monoformine, de la difor- mine, du glycol, de l'eau et de l'adde formique. s'obtient en traitant le bromure d'éthylène par l'acétate d'argent ou une solution alcoolique d'acétate de potasse : CmW + 2((?HW)Ag =C»H^ j ^î+2AgBr. Bromiire Acétate Glycol Bromnre d'étbyltae. d'argent. diaeétique. d*argent. On distille le produit de la réaction, et l'on traite par la baryte caustique le liquide qui passe entre 140 et 200°. Il se forme ainsi du glycol et de l'acétate de baryte. — A2 — II, Diférminê du glytoi* «*• Lu addés fnnlfDM élMMt, OMttti«Bft nécessalreiBADt une grande partie des formiaes prôdoitea, «Mit dM k^qpîi eu résidu de la cornue et distillas de 10446 à 120 degrés, de 130 à 173, de 173 k 175, et enfin an-dessus de 175 degrés^ ce dernier liquide obtenu étant formé de glyco! pres le quercitron, le curcumai le fustet et les laques qu'on peut obtenir avec ces substances; pour le vert, le mélange des couleurs bleues et des diverses couleurs jaunes; pour le violet^ le bois d'Inde et le bleu de Prusse; pour la couleur pensée ^ le bleu de Prusse et le carmin. Les couleurs blabches ne sont pas usitées pour la coloration des bonbons. Les papiers à employer pour les enveloppes sont les papiers lissés, le papier recouvert d'oxyde de sine et lissé. Pour les papiers de couleur, on emploie les couleurs qui peuvent servir à colorer les bonbons. La coloration des liqueurs a été aussi le sujet des reeherdies du conseil. Pour le curaçao, on recommande la couleur du bois de campêche; pour Tabeinthe^ le bleu d'indigo solable et le safran; pour les liqueurs, le bleu d'indigo soluble. Le conseil de salubrité a interdit l'usage des couleurs miné- rales, le bleu de Prusse et l'outremer exceptés. Ainsi sont in- — â7 — tordit» Its oxydes de cuirte, les cendres bkuM^ l«s Oxyàéê de plomb comme le massicot et le minium, le sulfure de mercure ou TermilloU) le jâune de chrome ou chromftte de plomb^ le irert de Sohweinfurih, le Tert de Scheele^ le blanc de plomb ou cëruse et blanc d'argent. Les couleurs d'aniline n'ont pas été autorisées, parce que la plupart sont obtenues par l'intervention des produits toxiques dérivant du mercure, de l'arsenic, qui peuvent, Selon que les manipulations ont été bien ou mal exécutées, retenir de ces principes actifs. M. Dragendorfif a reconnu qu'un grand nombre de couleurs d'aniline renferment, comme impuretés, des quantités variables de composés arsenicaux toxiques ; que d'autres couleurs sont des arséniates ; que le rouge d'aniline parait être de l'arséniate de rosaniline ; que l'on a réussi à préparer des sels d'aniline complètement purs, mais qtie leur prix de revient est assez élevé pour que leur usage ne soit pas suffisamment répandu. Il est évident que l'empoisonnement par ces matières, en raison de leur petite quantité, peut n'être pas complet^ mais il est cer- tain que des accidents plus ou moins graves peuvent avoir lieu. Eo résumé, de ce qui précède il faut conclure qu'aucune substance colorante nouvelle, quelle qu'elle soit^ ne devrait être employée dans les substances alimentaires, dans les condi- ments, dans les sucreries, sans avoir été l'objet d'un examen fait par ordre de l'administration chargée de la santé pu^ blique. SUT le décMKtté de salep; par M. Défaire^ pharmacien à Liège. ^-« Lorsqu'on prépare le décocté de salep, il n'est pas toujours facile d'éviter la formation de grumeaux, malgré le 80in que l'on met à employer l'eau froide et à agiter sans cesse $ l'expansion du grain de salep au contact de l'eau est si consi- dérable, que l'espèce de mucilage qui en résulte ne tarde pas à envelopper la masse de la poudre et à entrater son gonfle- ment régulier. M. Depaire indique un moyen très-simple d'obvier à cet inconvénient. Il suffit pour cela de mouiller préalablement k poudre de salep au moyen de quelques — 48 — gouttes d'alcool. Par oe moyen^le dëcocté se prépare avec beaucoup de facilité* H* Depaire pense que dans cette cir- cODStance Talcool agit en isolant les grains de salep les uns des autres, ralentissant, graduant et régularisant Taction de l'eau sur eux. (Joum, d'Anvtrs.) sirop antiftcrofuleiuc du docteur Yerneuil. lodare de potassiam.. . • 4 gramou». Teinture d'iode 4 ~ Sirop de gentiane 150 — Sirop de quinquina 150 — Une à deux cuillerées à café par jour aux personnes atteintes de iBcrofules. En même temps huile de foie de morue et tisanes amëres. Sirop disphoréliqoe du docteur Trousseau. Esprit de mindererus 8 grammes. Hydrolat de mélisse 00 — Sirop d'éther W - Sirop de fleurs d'oranger 20 — On donne cette potion par cuillerées. En même temps infu- sions aromatiques chaudes. ( Union midic. ) T. G. Étitde pratique sur la fermentation du suc de groseilles; par M. H. Mayet. La préparation des sucs de fruits n'a plus heu que rarement dans les pharmacies, elle tend de plus en plus à devenir l'ob- jet d'une exploitation induslrielle; parmi les causes de cet abandon il faut placer en première ligne l'économie qui résulte pour le fabricant de la préparation en grand des sucs de gro- seilles, de cerises, de framboises, etc., par suite des achats considérables qu'il fait à la fois sur le marché, mais il est une cause non moins prépondérante et à laquelle nous allons nous attacher d'une manière toute particulière : nous voulons parler — 49 — de la perfectioo du produit que donne l'habitude de la prépa- ration. S'il est vrai qu'aujourd'hui peu de pharmaciens préparent leurs sucs de fruits, il en résulte qu'un petit nombre d'élèves ont occasion de voir par eux<*mémes ce que la pratique seule peut apprendre ; or, en pareille matière^ la théorie ne saurait remplacer l'expérience. Autrefois les sucs de fruits ne se préparaient guère que dans les pharmacies et les plus anciens Codex en font mention; seu- lement les modes de préparation et de conservation indiqués par les Codex de 1645 et de 1758 ne ressemblaient pas à ceux que nous employons aujourd'hui ; à cette époque, lorsqu'on ne faisait pas usage immédiatement du suc, on l'épaississait par la chaleur jusqu'en consistance de miel; on obtenait ainsi la pré- paration désignée sous le nom de rob. Pour le conserver li- quide, on l'enfermait dans des vases de verre en mettant une couche d*huile à la surface; mais ces sucs obtenus par l'expo- sition au soleil jusqu'à ce que la fermentation fût terminée avaient dû épix>uver une altération assez profonde dans leurs principes constituants. Baume est le premier qui, à notre connaissance^ donne dans ses Éléments de pharmacie y édition de 1773, des détails impor- tants sur la préparation des sucs ; il limite à un jour ou deux le temps de la fermentation pour les sucs placés dans un en* droit frais. 11 faut arriver jusqu'au Codex de 1837 pour trouver indiquée dans les formulaires officiels la préparation des sucs telle qu'o'n la pratique à peu près aujourd'hui, soit qu'on les transforme en sirops, soit qu'on les conserve par le procédé d' Appert; mais la formule laisse encore au préparateur le soin d'arrêter à temps la fermentation. Or c'est de la conduite de celte fer- mentation que dépend entièrement la bonne qualité du produit. C'est qu'en effet il est assez difficile de poser des règles fixes à ce sujet; une température plus ou moins élevée active ou restreint la fermentation; l'eut de l'atmosphère plus ou moins chargée d'électricité influé d'une manière singulière sur son dé- veloppement, et bien que le Codex de 1866 ait cherché à servir autant que possible de guide au préparateur, en fixant à vingt- Journ. de Pkarm, et dô CMm., 4* gÉuB, t. XXI. (Janvier 1S75.) 4 — 60 — quatre heures la durée de la fermentation, il arrÎTe encore, comme nous Tavons vu cette année pour la seconde fois depuis que nom nou» occupons de pharmacie^ qu'un orage étant sur- -venu pendant la nuit, le suc préparé la Teille, et quoique placé à la cave, avait subi au bout de moins de douze heures une fer- mentation tellement tumultueuse qu'il nous fut impossible de Tobtenir clair; mis en bouteilles immédiatement et ehauffié par le procédé d' Appert, nous avons eu peine à arrêter. la produc- tion d'acide carbonique, quelques bouteilles ont éclaté, les autres ont été mises à la cave pour être examinées plus tard. Nous avons dû recommencer ropération, mais mis en garde par Vaccideut aixivé la première fois, nous avons étudié avec soin tous les temps de la préfiaration et nous croyons être utile à nos confrères en leur faisant part de nos observations. Nous avons pensé qu'en partant de ce principe que lorsque la fermentation se produit dans un milieu sucré elle donne lieu à de Talcool et à de l'acide carbonique eti quantité propor- tionnelle à celle du sucre détruit, il suffisait de connaître jour par jour le poids du sucre restant dans la liqueur pour déter- miner avec certitude le moment où le suc se trouvera dans les conditions, soit pour être transformé en sirop, soit pour étie conservé par le procédé d'Appert. Le 28 juillet dernier, par une température de 22* dans le laboratoire, nous avons écrasé 20 kilogrammes de groseilles additionnées de 3 kilogrammes de cerises en prenant les pré- cautions indiquées par le Codex pour la préparation du suc. Les fruits étaient à un point de maturité très-convenable ; le produit obtenu a été mis dans une grande terrine que nous avons descendue à la cave afHrès avoir prélevé dix échantillons de 100 granunes chacun que nous avons placés dans les mêmes conditions avec Tintention d'étudier jour par jour les progrès de la fermentation, La température de la cave s'est maintenue entre 15 çt 1& pendant le cours des expériences. Bien qu'il ne nous fût pas indispensable pour le résultat de nos recherches de recueillir l'akool produit pendant la fermen- tation, nous avons distillé chaque échantillon à la cornue de maniée à obtenir 20 ceutiusètres cubes de liquide que nous avons mis à pah; puis le tendu de la cornue ayant été pesé, — 51 — OD a «jouié la quaoûté d'eau diaûllée néoessaire pour rétablir le poids primitif et Ton a dosé le sucre contenu dans ce résidu au moyen de la liqueur de FehlÎDg* Pour les cinq premiers échantillons il a été nécessaire d'éten» dre le liquide d^un poids d'eau égal au sien parce que le suc ayant une certaine viscosité se bounouflait dans la oornue, et sans cette précaution il eût passé en partie dans le récipient. Il a été tenu compte nécessairement de cette addition* La matière mucilagineuse ayant été détruite par la ieruten- tation dans les autres échantillons, la distillation s'est faite arec facilité sans addition d'eau. Préalablement nous avons commencé dès le premier jour par doser le sticre coiitenn dans le jus de groseilles de la terrine arant que la fermentation se fût déclarée. (Il est sans doute inutile de rappeler que d'après les obser- vations de M. Buignet le suc se trouvant naturellement inter- yerti dans les groseilles, nous avons pu le doser directement.) On a trouvé que le suc contenait 111 grammes de sucre par kilogramme. Cette expérience a été renouvelée sur le suc d'une nouvelle dose de groseilles mise en préparation le 14 août, et le résultat a été absolument le loéme. Voici maintenant les diû'érents caractères observés chaque jour dans les échantillons : Le n* 1, examiné dès le premier jour aussitôt l'expreision des fruits terminée, présente le suc à l'état naturel avant la fermen- tation ; il est en conséquence semblable k celui de la terrine, c'est-è-dire trouble, peu coloré et tenant en suspension le paren- chyme du fruit. On Ta distillé à la cornue après avoir ajouté 100 fprammes d'eau distillée^ on a reoueillie 20 centimètres cubes de liqueur qu'on a mise à part^ puis après avoir ramené le résidu de la cornue au poids primitif de 200 grammes par l'addition d'eau distillée^ on a dosé le sucre dans ce résidu* Le chiffre uouvé a été de 111 grammes par kilogramme eh tenant compte de l'eau qui avait été ajoutée au sucre avant la distil- lation, ce qui nous a démontré que dans la disiillatiori à la cor* nue l'action de la chaleur appliquée pendant une heure envi* — 52 — ron n'apportait aucune modification au résultat relativement au dosage du sucre. Le 29 juillet, c'est-à-dire vingt-quatre heures après l'expres- sion, le suc uiis la veille à la cave dans la terrine se séparait clair du parenchyme lorsqu'on divisait la masse avec une écu- moire ; il était d'un beau rouge, il passait facilement à travers une étaïuine; nous avons pu le transformer immédiatement partie en sirop, partie en suc conservé par le procédé d'Âp- peru Le même jour l'échantillon n* 2 se présentait dans les mêmes conditions apparentes que le suc de la terrine; il était très- limpide, d*une belle couleur rouge, très-agréable au goût. Il importait de doser avec soin le sucre restant dans le résidu de la cornue et comparativement celui du suc fermenté dans la terrine, car par cette double opération nous devions constater si la fermentation opérée sur une grande masse de produit pouvait avoir quelque influence sur la destruction du sucre. Le résultat a été absolument le même, nous avons trouve 105'',20 de sucre par kilogramme dans les deux sucs, provenant l'un de la terrine qui contenait le produit de 22 Kilogrammes de fruits, l'autre de 100 grammes de jus mis à fermenter séparément. Le troisième jour l'échantillon n9 3 offre les caractères sui- vants : le suc est clair, parfaitement séparé du chapeau qui parait avoir été soulevé par un dégagement abondant d'acide carbonique. Le dosage du sucre indique qu'il en reste 90", 90 par kilogramme de jus. Quatrième jour, échantillon n** 4. Le dégagement d'acide carbonique continue, le suc est clair, bien séparé du chapeau ; il contient 74*' ,60 par kilogramme* L'échantillon n* 5 examiné le cinquième jour présente les mêmes caractères apparents que le n" 4, mais le suc commence à avoir une odeur vineuse ; cette même odeur est très-manifeste dans le produit de la distillation. Le résidu de la cornue con- tient 64*',80 de sucre par 1,000 grammes. Un jour d'intervalle a été laissé entre l'observation des échan- tillons n*' ô et 6 ; ce n'est donc que le septième jour que l'échan- tillon n" 6 a été examiné : à ce moment-là le suc est encore _ 6? — t clair, le chapeau sans cohésion se divise facilement dans la masse liquide en déga(;eant de Vacide carbonique^ l*odeur vineuse est très-prononcée, le sucre n'existe plus dans la liqueur que pour 33*%32. Le huitième jour, IVchantillon n* 7 commence à changer de couleur, le chapeau est couvert de moucherons, la liqueur contient encore 12'',50 de sucre par kilogramme. Le neuvième jour IVchantllIon n' 8 est envahi par les moi- sissures, Todeur est fortement vineuse et acétique; on remarque que le résidu de la cornue filtre moins bien que les précédents, la liqueur ne contient plus que 1 1*%1 1 de sucre par kilogramme. Les dixième et onzième jours les échantillons n^'O et 10 sont couverts de moisissures, de moucherons, le suc est tout à fait gâté, le chapeau n'existe plus. Il nous a semblé sans intérêt de pousser plus loin l'observation. Les liqueurs recueillies à la distillation présentent dans leur ensemble les caractères suivants lorsqu'on les examine peu de temps après l'opération, plus tard elles deviennent toutes acides. Le n* 1 est acide dès le premier jour ; nous pensons qu'il faut attribuer ce caractère au passage à la distillation d'une petite quantité de la matière qui s'est boursouflée dans la cornue ; les n** 2, 3 et 4 sont neutres au papier de tournesol, mais les n»' 5, 6, 7 et 8 sont acides. Enfin nous dirons pour terminer que le suc de groseilles fer- menté pendant l'orage et conservé dans des bouteilles chauffées a été examiné trois mois après la préparation ; il présente les caractères suivants : il est trouble, d'une couleur rosée plutôt que rouge, ne laisse au fond de la bouteille dans laquelle il a été conservé qu'un dépôt peu considérable. Il ne se produit aucun bruit lorsqu'on débouche la bouteille, mais aussitôt que le suc est versé sur le filtre il se fait un dégagement abon- dant d'acide carbonique et le liquide filtre avec beaucoup de difficulté. Recueilli sur le sucre à mesure de la filt ration et transformé en sirop, il donne un produit, sinon mauvais, du moins peu satisfaisant ; on reconnaît au dosage qu'il contient 65 grammes de sucre par kilogramme, c'est-à-dire la même -64 - quantité que le suc fermenté régulièrement lé cinquième jour après sa préparation. Si nous cherchons à déduire de ces expériences les consé- quences pratiques, nous voyons que dès le second jour, à moins de perturbations atmosphériques orageuses qui activent consi- dérablement la fermentation, le suc se sépare nettement du parenchyme, clair, limpide, d^une belle couleur et d'une sa- veur agréable^ se rapprochant autant que possible de celle du fruit, sans aucune odeur vineuse. A ce moment le suc contient environ lOS grammes de sucre par kilogramme, le mouvement de fermentation qui s'est opéré depuis la veille par la destruc- tion de 6 grammes de sucre par kilo a suffi pour produire la quantité d'alcool et d'acide carbonique nécessaire à la trans- formation de la pectine en acide pectique et à la séparation du parenchyme. Après les troisième et quatrième jours le suc, quoique bon encore en apparence, a déjà perdu inutilement au détriment de sa qualité une quantité considérable de sucre (30 grammes par kilogramme). Le cinquième jour il a pris un goût vineux qui nuit à sa sa- veur. Il n'est plus bon à partir du sixième jour, la destruction du sucre qui, sans avoir cependant une marche régulière, ma- thématique, s'était faite progressivement du deuxième au qua- trième jour décroît le cinquième pour reprendre avec une nou- velle force les sixième, septième et huitième jours, époque à laquelle elle cesse presque complètement. Si nous examinons les diverses périodes de cette fermenta- tion, nous voyons que jusqu'au quatrième jour il ne se produit que la fermentation alcoolique comme i'mdiquent les produits distillés n** 2, 3 et 4, mais qu'à partir de ce moment la fermen- tation acétique intervient, détruit rapidement le reste du sucre et transforme les éléments constitutifs du suc de groseilles qui ne conserve plus les caractères propres à un bon produit. En résumé, la préparation des sucs doit ctre surveillée avec la plus grande attention . Le plus souvent, lorsque la température se trouve entre i5 et iÔ*», c'est la température ordinairedes caves au mois de juillet, la fermontation se fait régulièrement et le suc est bon à prendre -- 66 — fiD^t-quatre heures aprètl'ëcrasement des fruits; le suc de gro- seilles doit alors ooDtenir environ 105 grammes de sucre iiiter* rertl par kilogramme ; passé ce temps, la fermentation continue aux dépens des qualités du sue. Une temprérature éleyée, compliquée d'un état orageux de l'atmosphère^ peut en quelques heures provoquer une fer- mentation tumultueuse qui empêche le suc de se séparer clair de la masse parenchymateuse ; en pareille circonstance il est nécessaire, aussitôt que se manifeste la fermentation^ de se ren- dre compte de ses progrès en dosant toutes les heures le suc contenu dans le liquide afin de l'arrêter aussitôt que le suc a perdu 6 a 10 grammes de sucre par kilogramme. On arrêtera la fermentation srât en transformant immédia- tement le suc en sirop, soit en le chauffant par le procédé d'Appert. SÉANCE DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS DU 2 DÉCEMBRE 1874. Présidence de M. PlanchoD, Vice^Président, Le procès-Terbal de la dernière séance est lu et adopté. La correspondance manuscrite comprend : Une note de M. Stan. Martin sur une racine de Tayuya dont il présentera les échantillons dans la prochaine séance» et qu'il croit d'une grande utilité dans le traitement des maladies syphi- litiques. Notre collègue présente en outre une plante exotique du nom d'herbe au boue ou de Beimbac. La correspondance imprimée comprend : Une brochure de M. Roucher sur les empoisonnements par le phosphore, l'arsenic, Tantimoine et le plomb. Une brochure sur la destruction du Phylloxéra, par M. Yi* dau. Une note sur la coloration artiHcielle des vins , par M. Mar- tin Barbet. Le Moniteur thérapeutique; le Compte rendu des trataux de la Société médicale de Gannat; le Journal de Pharmacie qui se — 56 — publie à Philadelphie (renvoyé à M. Mëhu) ; le Bulletin de la Société de pharmacie de Bordeaux; le Répertoire de pharmacie; la Gazette médicale de Bordeaux; le Journal de Pharmacie d'Alsace-Lorraine ; quatre numéros du Journal de Pharmacie qui se publie à Vienne; un numéro de l'Art dentaire; un nu- méro du Journal.de Pharmacie et de Chimie. M. Schaue£fele présente de la part de M. Tabourin, de Lyon, le 1" volume de la 2* édition de son Traité de matière médi< cale, de thérapeutique et de pharmacie vétérinaire. MM. Poggiale et Buignet présentent comme candidats au titre de membre correspondant MM. Jacquemin et Schmitt, de Nancy, qui envoient la liste de leurs travaux à l'appui de leur demande. (Renvoyé à une commission composée de MM. Mialhe, Boudet et Lefort.) La Société procède à l'élection d'un vice-président et d'un secrétaire annuel pour 1875. Le scrutin pour l'élection d'un vice-président donne : M. Goulier, 20 voix; M. Boucher^ ô; M. Latour, 1; M. Ma- rais, 1; M. Lebaigue, 1. En conséquence, M. Coulier est élu vice-président pour 1875. Le scrutin pour l'élection d'un secrétaire donne : M. Fr. Wurtz, 15voix;M.yigier (Ferd.), i3;M. Limousin, 1; M. Lebaigue, 1. Après un deuxième tour de scrutin, M. Wurtz obtient SO voix, et M. Yigier (Ferdinand), 10. En conséquence, M. Wurtz est élu seci^taire annuel pour 1875. M. le président désigne MM. Yuaflart et Stan. Martin pour * composer la commission chargée de vérîifier les comptes du trésorier. M. Lebœuf, de Rayonne, sur la candidature duquel M. Ferd. Yigier avait fait un rapport dans l'une des précédentes séances , est élu membre correspondant national. M. Yuaflart présente un échantillon de minerai de fer pro- venant de Dulette (Manche) et qui renferme 70 p. 100 de mé- tal pur. Au nom de M. Toselli, M. Stan. Martin présente un instru- ment composé de plusieurs crochets mobiles, destiné à la pèche — 57 — du corail, des éponges, des plantes marines, et qui, si Ton augmentait ses dimensions, pourrait servir d'appareil de sau- vetage pour les objets submergés. M. Petit a la parole pour rendre compte de nouvelles expé- riences qu'il a faites sur le sucre contenu dans les feuilles de ?igne. Les dosages par la liqueur de Fehling, contrôlés par la fer- mentation et l'examen polarimétrique ayant et après l'inver- siion» lui ont prouvé que les feuilles de vigne contiennent un mélange de sucre réducteur et de sucre non réducteur. La pro- portion du sucre non réducteur, qui présente toutes les pro- priétés du sucre de canne, s*est élevée dans certains cas aux trois quarts du sucre total. La quantité de sucre varie de 20 à 25 grammes par kilogramme de feuilles. D'expériences antérieures, M. Petit a cru pouvoir conclure que dans le melon le sucre réducteur se transformait, au mo- ment de la maturation, en sucre non réducteur. Il a pu cette année observer la même transformation sur un melon détaclié de la plante avant la maturation complète. MM. Bourgoin et Buignet présentent quelques observations sur la dénomination de glucose qu'il donne au sucre inter- verti contenu dans les substances qu'il a examinées. Après quelques observations de M. Lefranc relatives aux travaux analogues de M« Dubrunfaut sur les topinambours, M. Buignet rappelle ses anciennes observations sur les bananes. Il existe, selon lui, une différence très-grande entre la matière sucrée des fruits, suivant qu'elle se produit sous l'action des forces végétatives ou eu dehors de leur influence. L'expérience montre, en effet, que le sucre qui continue à se former dans les bananes après qu'elles ont été détachées de l'arbre, n'est plus du sucre de canne, mais du sucre interverti. M. Boudet entretient la Société de ses recherches sur les al- térations des eaux de la Seine pendant les mois d'août, sep- tembre et octobre. (Voir page 63.) M. Grassi présente quelques observations sur le mode d'é- puration, et demandes! la quantité d'eau drainée serait suf- fisante pour purifier les eaux de la Seine. M. Boudet répond affirmativement et ajoute que les terrains — 68 — nëceseaires sont disponibles, et qu'il vaudrait mieux drainer que colmater seulement les eaux, parce que, dans la première opération, elles se décolorent et reprennent leur oxygèaequi leur manque encore dans la seconde. Après un court comité secret dans lequel il est voté une somme de 250 francs pour l'érection d'un monument à là mémoire de Scheele, la Société décide qu'elle tiendra sa séance publique annuelle le mercredi 6 janvier 187Ô. La fléance est levée à quatre heures. sx: REVUE MÉDICALE 8nr la kumys; parM. J.Bibl (1). — Tout près de Saint- Pétersbourg, dans le voisinage du palais de Tsarskoé-Sélo, il existe une fabrique de kumys' dirigée aujourd'hui par le doc- teur Ebermann. Six personnes y sont constamment occupées aux soins à donner aux vingt juments qui fournissentle lait^à la préparation et à l'expédition du kumys. Au commencement de l'année prochaine, l'établissement possédera quarante ju- ments. Le personnel et les juments sont originaires des steppes du sud de la Russie^ où le personnel a été employé dès sa jeu- nesse à la préparation du kumys. De' vastes prairies offrent aux juments des moyens d'existence assez semblables à ceux des steppes; aussi peuvent-elles y vivre en liberté avec leurs pou- lains depuis le moment où, au printemps, la neige vient de disparaître^ jusqu'à l'automne et à l'apparition des premières neiges; pendant l'hiver, elles se rassemblent dans une cour spacieuse, où elles s'abritent sous un hangar. Les juments lai- tières ne sont soumises à aucun travail. En été, on les nourrit d'herbes ^ en hiver, on leur donne de l'orge et de la paille ré- cemment mouillée. La traite des juments dont la mamelle est bien développée se fait jusqu'à six fois par jour en été et seu- lement une fois en hiver; on obtient 1 à 6 litres de lait par (1) Unterstichungen ûbei' den Kumys und den Stoffioechsel wâhretuf der ^ Kumyskur. ftoMoek, tS74. — 69 — jument. Maïs fti Vune dVlleft perd son poulain, elle né donne plus de lait au bout de trois jours. Immédiatement après chaque traite, on commence le kumys. Le lait encore chaud est versé dans des tonneaux de petit dia- mètre, où Fon a mis une bouteille de kumys déjà prépavé pour dix bouteilles de lait ; ces tonneaux sont à la température de l'atmosphère pendant l'été, mais, en hirer, ils sont conserrés dans le voisinage d'uu poêle; dans chacun d'eux plonge un long agitateur dont l'extrémité Inférieure est munie d'une planchette arrondie^ d*un diamètre à peu près égal à la moitié du diamètre du tonneau, et que l'on agite modérément de cinq en cinq minutes. Cette agitation a pour but, d'une part, d'empêcher que le liquide devienne acide, d'autre part de le mettre en contact parfait avec l'air atmosphérique. La qualité et la bonne saveur du kumys dépendent des soins donnés au battage par l'ouvrier, de sa durée et de la température qu'il a maintenue. Dès que la fermentation commence, on perçoit l'odeur propre du kumys ; après deux ou trois heures, quand une prise d'essai^ mise dans un verre conique, laisse dégager du fond du verre des bulles gazeuses, on juge que le liquide est bon à soutirer. On l'introduit alors dans de fortes bouteilles, assez semblables aux bouteilles à vin de Champagne, que l'on ferme solidement avec un bouchon et un ftl de fer ; on con- serve ces bouteilles dans une glacière jusqu'au moment d'en faire usage. Bien que ces bouteilles soient dans un milieu à la température de la glace fondante, la fermentation du liquide continue, et la pression de l'acide carbonique devient si forte qu'elle donne lieu à de fréquentes explosions de bouteilles. Quand on manque de kumys tout préparé pour commencer une opération, on procède comme il suit : on prend une bou- teille de lait de vache aigri par un repos suffisant, on l'ajoute à dix bouteilles de lait de jument et Von opère comme précédem- ment. Après trois heures de fermentation, on verse trois bou- teilles du nouveau liquide dans dix bouteilles de lait de jument, etl'onfaitfermenter le nouveau mélange dans les condi- tions précédemment décrites. Ce dédoublement est répété trois ou quatre fois de suite avec trois bouteilles du dernier liquide et dix bouteilles de lait frais de jument. Après 18 ou 20 heures — 60 — de ce travail, oii obtient le liquide normal de la fermenta tioo, dont une bouteille suffit pour dix bouteilles de lait frais. Dans l'établissement situé près de Tsarskoé-Sélo, on dis- tingue trois espèces de kumys : i** le kumys d'un jour ou ku- mys faible; 2" le kumys de deux ou trois jours ou kumys moyen (c'est celui dont on fait usage habituellement pour la cure de kumys) ; 3« enfin le kumys de cinq à sept jours ou ku- mys fort. Ce dernier constipe^ tandis que le kumys d'un ou deux jours provoque habituellement des selles liquides. Tout kumys maintenu pendant un ou plusieurs jours à la tempéra- ture de la chambre devient trè&-acide et fait naître une sensa- tion de dégoût qui empêche d'en continuer longtemps l'usage; le kumys conservé pendant un long temps peut provoquer des vomissements et de la diarrhée. La saveur du kumys est à la fois douce et acidulé ; elle rap- pelle celle des amandes ; comme le vin de Champagne et les liquides chargés d'acide carbonique, le kumys, au sortir de la bouteille, provoque le picotement de la membrane muqueuse du nez. Les malades s'habituent vite à le boire $ pris en petite quantité, il excite l'appétit; en plus grande proportion, il fait disparaître le besoin des aliments solides et les malades peuvent vivre pendant plusieurs semaines sans prendre aucune autre nourriture. Jamais le kumys ne surcharge l'estomac ni ne l'in- commode ; il y excite une agréable sensation de chaleur qui se propage bientôt à tout l'individu. Il n'agit presque pas comme enivrant : ce n'est guère que dans le commencement de la cure que l'on ressent ses effets capiteux ; les malades tombent dans un assoupissement insurmontable, ils ne peuvent s'occuper à rien, pas même à se promener. On n'arrive pas précisément à s'enivrer de kumys, mais on peut éprouver un commencement d'ébriété gaie, sans que celle-ci ait la moindre suite désa- gréable. L'usage du kumys provoque, ainsi que l'a remarqué M. Stahlberg, une sécheresse de la bouche et une soif assez marquées ; ces phénomènes s'observent surtout avec le kumys fort^ ils indiquent une diminution des sécrétions des mem- branes muqueuses. Pour avoir un kumys de bonne qualité, il faut un lait de choix, provenant de juments en liberté, jamais soumises à un — 61 — trayaîl quelconque, et autant que poesibk proveoaDt des steppes de Kirgis. Dans, tous les pays on a essayé de préparer du kumys, tantôt avec du lait d'ànesse^ plus souvent avec du lait de vache ; le lait d'ânesse parait avoir donné de bons résultats aux Eaux- Bonnes. Mais il faut considérer comme une imitation indigne du nom de kumys tout lait de vache chargé d*alcool et d'acide carbonique par une addition de sucre ordinaire et de levure de bière. Cette fabrication presque frauduleuse , prônée sur- tout en Allemagne, tend à se propager de plus en plus en Amé- rique, où Ton a donné à cette boisson le nom de punch de lait {miik punch) (!)• Il y a loin de cette drogue factice au lait de jument fermenté ; ce serait se préparer de pénibles déceptions que d'en attendre les effets bienfaisants si souvent constatés en Russie chez les phthisiques avec le véritable kumys. Le Russe, qui ajoute du suc de pommes douces à du vin blanc d'Allemagne, ne fabrique pas plus du vin de Sauteme que l'Allemand ne produit du kumys en ajoutant au lait de vache de la levure de bière et du sucre. Le lait des juments des steppes a beaucoup de ressemblance avec le lait de femme. La présure ne précipite point leur caserne comme elle précipite celle du lait de vache. Étendus Fun et l'autre de plusieurs fois leur volume d'eau, puis acidulés par l'acide acétique, le lait de jument et le lait de femme restent troubles, et leur caséine n'est précipitée que dans une petite proportion. Un courant d'acide carbonique ne détermine pas la coagulation de la caséine, comme cela se pro- duit nettement avec le lait de vache (2) dans les mêmes con- ditions. Tous deux sont, au contraire, complètement coagulés quand on les chauffe après une addition suffisante d'un sel neuue (chlorure de sodium, sulfate de soude); on peut alors obtenir par filtration un petit-lait limpide. La caséine précipitée est en petits flocons et non pas en grosses masses comme celle du lait de vache. (1) The Pharmacist, dov. 1874, p. 349. (2; Consultci ce recueil, 4- série, 1873, t. XVII, p. 16«. I, pour 1,000 pir- 1S,8S ts,o» — 62 — LeUtt det jumento des MepfM* ronfer ties ; Sucre de lait i3,37 &:,i Matière gras*». .... li.âS ll,i Catéine IS,:1 IS, Laelo-albomiiM. . . . 4,31 4,16 3,18 LMto prottiBS. . . . . e,i3 i,U, 4,81 SeUiDBolubles.. | ' ' " i î^ei J,59î Hatiires Oxei 9:,11 63,78 »e,l7 Aux éWmenU qui coDitituent le lait naturel (le cucre de lait, la matière graist:, la oaaâae, l'albumioe, la lacto-protéine et lei scU) la fermeotatioB ajoute de l'aoide carbonique Kbre et duaoufl, de l'alcool, de l'acide lactique, enfin des produit* de la UraDsfonnatwn des subitaDoes albuminoïdes, La eoupuBiiion du kumys vaiie aTeo la qualité du lait et la durée de la fer- mentation; le tableau suivant donne la composition du kutnys de diSëreoU figes. 1000 partiel de kumfs renferment t Kua.).. i 1 1 i 1 1 1 1 ; i 1 1 1 i J a D'un Jour. . . 3,87& 1.SÎ8 lî.3) 18,00 i.lb 11.8* 38,35 «!,94 a iovn. . . . 4 7,11 a,7oi lfi,*7 i3,in «sn lî.Ofl !!,l8]0,B7i|î,4Gl 3 }OUTI. . . . i.,»OÏ 17,17 lï.Bl) «,Ï4 11, ÏU Î5,87 |î,m Sf,OS 5 jonre 3.3B7 S,»IO 18,1 18 Jours. . . . !l,liit 10,1 7,UUÏ b~ Le kumys est depuis longtemps en Russie un des moyens de tiaiteinent des plus populaires et l'un de ceux qui ont reodu le plus de services aux plitliisiques tout particulièrement. On fait en Russie, et mieux encorij en Tartarie, dans les steppes de Kirgis, une cure de kuuiys, comme en Frarjce une saison — 63 -~ AUX eaux tulfurettses des Pyréaëes. La quantité de kuinys Tarie ordinairement de 2 à 5 litrea par jour. M. J. Bîel a ëtodié attentivement les modifications que Tu- sage du kumys exerce sur la sécrétion urinai re. La quantité d'urine renduechaque jour s'accroît considérablement, en même temps que sa densité diminue; l'acidité disparaît peu à peu, au point que Turine peut derenir neutre; les dépôts d'nrates, gêné* lalement si al>ondant9 après le refroidissement de Turine des fébricitants^ cessent bientôt de se montrer. Le poids de l'urée rendue chaque jour augmente dans une proportion très-sen- sible^ l'acide sulfurique et l'acide phospborique sont excrétés dans une plus grande proportion, tandis que Facide urique se réduit de près de la moitié. L'augmentation du poids du corps est un des phénomènes les plus constamment observés ; chez les personnes déjà à demi épuisées par une affection chronique fébrile, cette augmenta- tion de rembon})oint est une des plus heureuses manifestations du meilleur fonctionnement de l'appareil digestif. La diminution ou la suppression des accidents fébriles et peu à peu la'disparition des accidents locaux pulmonaires, des sueurs nocturnes, [etc., témoignent hautement dans bien des cas, de l'influence salutaire du kuinys chez les phthisiques peu avancés. Le kumys rend également de grands services dans les affec- tions catarrhales et ralbuminurie. Le Journal de thérapeutique a tout récemment publié une étude intéressante sur le rôle thérapeutique do knmys. G. MÉHU . HYGIÈNE PUBLIQUE (4). De l'altération des eaux de la Seine par les égouts collecteurs de Paris et de leur assainissement^ par M. F. Boudet. Extrait d'où rapport fait au Conseil de salubrité le 23 octobre 1874. Au mois de juin dernier, l'altération des eaux de la Seine (1) Noua regrettons f}ue le délÉut d'espace ne nous permette pa» d'insé- rer dans ce cahier un intéressant rapport lait par M. Troost au Conseil de salobritë de la Seine sur l'explosion de nitrate de niélhylc dans l'usine de N. Poirier, à Saint-Denis. Nous le publierons dans le numéro de février. — 64 — par les ëgoute collecteur d' Asoières et du Nord, et la grande mortalité des poissons constatée en divers points de son cours, ont provoqué, de la part des riverains, des plaintes très-vives. Le conseil d'hygiène et de salubrité, saisi de ces plaintes par M. le préfet de police, m*a chargé d'en examiner la valeur, et de consigner dans un rapport le résultat de mes observations. En me notifiant cette mission, AI. le préfet m'a invité à récla- mer le concours de M. Gérardin, inspecteur des établissements classés, pour les expériences qui me paraîtraient nécessaires. Déjà en 1859 et en 1861 j*avals été appelé à étudier l'altéra- tion des eaux de la Seine. Au pont d'Ivi7, avant leur entrée dans Paris, elles contenaient, d'après mes analyses, de 6 à 17 centièmes de milligramme d'ammoniaque par litre et, d'après M. Poggiale, 9 centimètres cubes d'oxygène. A Asniè- res et à Saint-Ouen, en aval de Tégout collecteur, je trouvaisdes proportions d'ammoniaque de 513, 284, 232 centièmes de mil- ligramme et des quantités d'oxygène réduites à 6'' ,87 et même à 4 centimètres cubes seulemeni par litre. Depuis 1861, l'in- fluence des égouts collecteurs d'Asnières et du Nord ou de Saint-Denis, s'est considérablement accrue^ en raison de la suppression des égouts secondaires, du développement du ser- vice général de la salubrité dans Paris et de Taccroissement de sa population. L'altération des eaux du fleuve a été ainsi portée à un degré beaucoup plus élevé et à une distance beaucoup plus grande. A la date de mes premières recherches, les moyens d'in- vestigation eu usage pour apprécier l'altération des eaux consistaient à déterminer leur degré hydroti métrique, la proportion de matières minérales, de matières organiques et d'azotates qu'elles tenaient en dissolution, et particulièrement à y doser l'ammoniaque par les procédés si ingénieux et si dé- licats que la science doit à M. Boussingault. La composition de l'atmosphère des eaux, c'est-à-dire la proportion d'oxygène, d'azote et d'acide carbonique qu'elles tenaient en dissolution était aussi considérée comme un caractère de la plus haute importance; mais les procédés de dosage de l'oxygène dissous étaient d'une exécution lente, laborieuse, délicate, et il était impossible de multiplier beaucoup les expérienjes. — 65 — Aujourd'hui, grâce à la découverte de Tacide hydrosulfu- reux par M. Schutzenberger^aux études de MM. Schutzenbei'ger et Gérardin sur l'emploi de l'hydrosulfite de soude pour la dé- teriiiination de l'oxygène libre, grâce surtout à l'application in- génieuse que M. Gérardin a faite de cette méthode au dosage sur place de l'oxygène dans les eaux, la science est en posses- . sion d'une méthode éminemment pratique, aussi précieuse par sa simplicité que par son exactitude, pour doser en quelques instants l'oxygène en tous lieux et sur place, et pour multiplier les expériences autant qu'elles peuvent être utiles (1). Ayant à faire connaître, dans un bref délai, FaUération des eaux de la Seine par les égouts collecteurs de Paris, j'ai consi- déré, d'après mes expériences antérieures, la notion de leur degré d'oxygénation comme plus instructive, plus intimement liée que toute autre à leur salubrité et comme sa représentation la plus oompréhensive.En conséquence, sans prétendre atténuer la valeur des autres moyens d'investigation , j'ai adopté le dosage oxymé- trique comme la bsise de mes recherches. Convaincu d'ailleui-s que la mission qui m'avait été donnée ne devait pas se borner à reconnaître l'altération des eaux en aval des égouts collecteurs et sur les points où elles présentaient Taltéraiion la plus pro- fonde dans le département de la Seine, mais que mes études intéressaient tous les riverains du fleuve sur un très-long par- cours, je me suis proposé de les étendre en amont de Paris, jusqu'au- dessus de Gorbeil, là où les eaux de la Seine^ n'ayant pas encore reçu les déjections de cette ville ni celles des usines d'Essonne, sont limpides, transparentes et sensiblement pures ', en aval jusqu'aux environs de Mantes, où elles ont recouvré les qualités qu'elles possédaient à Corbeil, et même jusqu'à Temon et à Rouen. C'est ainsi qu'a été dressé le tableau ci-joint^ qui coutprend les r^ultats de quatre cents analyses exécutées avec la colla- boration de M. Gérardin, en août, septembre et octobre. On peut suivre^ sur ce tableau^ toutes les phases de l'altération et de la r^énération des eaux de la Seine, sous l'influence des (1) Voyes pour la description delà méthode, Joum. dePhami,, t. XV 1^ p. 4S5, 1872. /Mm. d€ Pkarm. et de CAtoi., V séaie, t. XXJ. (Janvier 1875.) ^ — 66 ~ causes divterses qui h, diéterininent, constater ^'elles «e pro- duisent sur uue étendue d'environ 130 kiiomèires ei qu'elles se montrent toujours en rapport âTec ces causes et avec le dtre oxymétrique. Quantité dooc^gène dissous dans un litre deau de Seine. liAoyeaaê des analyse^ laites par la méthode et avec la collaboration de M. GjâaAaaiif, en août, septembre et octobre 187é.) D'Evry, { De Port-à-rAng1ai8. De la Monnaie. . . . De Suresne?. » » M \ De BexoDS. D^Andreïy. ' DeMmilan. ( Oe la Garenne.. . ., De Rouen — 5,3 0 8 10 12 22,5 23,5 26 28 30 33 36 39 45 4S 58 78 96 93 109 150 241 Amont de Çorbeil A 1,500 mètres ea aval de Çor- beil Evry (barrage) Ghotsy-le-Roi Port-à-r Anglais (barrage). < Pont d'Ivry. , , Pont de la TourDelle,. • . Viaduc d'Auteuil Pant de Billancourt. . . . Pont de Sèvres Pont d'Asnlères Pont de Giichy Pont de Saint-Oaen Pont de Saint-Denis. . . . Uilriche(fortiacatloas). . Ëpinav (prise d'eau d'). . . Pont d'Argenteoii Pont de B<'Xoni Pont de Ciiatou Mari y (mactiloe de). . . . Maisons-Lafllte (lavoir de).. Pont de Polssy Pont de Triel Pont de Meulan Pont de Mantes Piont de Vemon Rouen 8,77 7,58 Î.M 8,80 a,oO 8,05 5.99 6,aa 5,40 S,34 4410 4.07 2,65 1»02 1,05 1,45 1.^4 1.61 1,01 3,74 6,12 7»0f 8,17 8,96 10,40 10,42 Les sables blancs, les herbes vertes et les mollusques que Ton observe en amont du collecteur d'Asnières disparaissent en aval, dès que les eaux de la Seine sont mélangées à Team d'égout. Les sables de macadam, entraînes par IVgoot dans le lit de la Seine, y occupent une étendue de l,t)00à 1 ,200 mètres. La vase formée d€ diétritos oi^aniques se iiouve au maximum à Tembouchure du collecteur de Clichy et du collecteur du — 67 - Noid^ eUe •'étend jusqu'à la niachitie de Marly« De celle ti se dégagent de groset bulles de gaz des ttaniS) Orèt-ebondanteB dans les trois f renùets kilomètre^ eu aval de chacun des djemc grands collecteurs. Depuis le mois de mai 1874| on les observe jusqu'à la machine de Mariy, Les petites bulles de gai se dé- gagent de tous les points du lit, depuis le grand collecteur d'Asnières jusqu'à la prise d'eau de Saini^Denis, et depuis le coUectenr du Nord jusqu'à Épinay^ c'est-à*dire mr d àilo*- Biètres enTÎroo en aval de diaque ëgout. Les tàchures quel'iNi fait périodiquement pourchasser la rase en aval, ont pour ttet d« souiller et de teindre en gris les sables depuis Argen- teuil jusqu'au pont du Pecq, où les sables blancs eonuneDcent àappttrattreet à derenir susceptibles d'exploiution. C'est dans la partie infectée du cours de la 8eine qu'une grande mortalité frappe les poissons, que la vie végétale et animale est détruite on deneendue au dernier degré de l'échelle. A la suite de ce rapide expoié des faits, est-il besoin que j'insiste sur la nécessité de porter remède à un mal qui eon*- traste d'une manière frappante avec les progrès de l'hygiène publique et des institutions destinées à en répandre les bien- fiûts dans Paris et dans toute la France? Le sol et Tstmosphère entretiennent la végétation à la sur- face de la teiwe* I^s végétaux eotretienAent la vie des hommes et des animaux qui doivent rendre au sol et à l'atmosphère ks éléments fertilisants d'une végétation nouvelle, et ainsi se maintient le cycle de la vie. PaiHout où la nature n'est pas en- travée, àa terre reçoit, absorbe et consomme les d^ections de la vie aoimale et les emploie au profit de la vie Vf^éule. C'est donc dans le sol et non dans nos fleuves qu'il faut enfouir ces résidus de la vie animale, qui, dans les eaux, deviennent une source de putréfaction et de mort^ tandis que dans la terre ils sont une source de fécondité e| de vie. Des expériences nom- breuses ont déjà démontré les heureux résultats que l'on peut obtenir ^r le colmatage, seul ou rendu plus puissant par le drainage. Les cultures de Genneviiriers, si habilement dirigées par MM. Belgrand, Mille et Durand-Claye^ ont permis d'ap- précier toutes les conditions de Tutilisatlion et de la régénéra- tion des eaux d'égout. Les applications de drainage faites par M. Gérardin dans plusieurs usines ont montré avec quel succès — (5S — Qn pouyait assainir certaines eaux iadustrielles et particalière- ment celles des féculeries. Enfin l'opinion des hommes de science les plus compétents^ tels cpie M. Ghevreul» qui en a signalé depuis plus de vingt ans les avantages; M, Wurtz, qui, dès 1859^ recommandait le filtrage des vinasses à travers des terrains drainés et cultivés, s'est prononcée depuis longtemps en faveur du colmatage et du drainage des terrains^en culture, et aucun doute ne peut rester dans les esprits sur l'efficacité de ce procédé d'épuration des eaux et de fertilisation du sol. L'agriculture intelligente en expose incessamment la pratique et les résultats, et il se rattache intimement aux grandes lois de la nature. Ce rapport entendu, le conseil de salubrité a émis le vœu qu'en présence des faits constatés dans ce rapport, M. le préfet de police voulût bien insister auprès de l'administration mu- nicipale pour que les études^ les recherches et les travaux des- tinés à résoudre l'important problème de l'assainissement de la Seine soient poursuivis avec la plus grande activité. Un premier ci^dit de 1 million de francs, voté en 4872, a permis d'établir le système d*irngation qui fonctionne aujour- d'hui sur la plaine de Gennevilliers. Un nouveau crédit de 1 million, inscrit au budget delà ville en 1874 et applicable à des projets approuvés par le conseil municipal les 5 et 20 no- vembre dernier, permettra de porter les eaux d'égouts, dans la plaine de Gennevilliers, sur une surface de 1,000 hectares, qui pourront absorber 50 millions de mètres cubes d'eaux d'égout, c'est-à-dire la moitié du produit total annuel des deux collecteurs d'Asnières et du Nord, VARIÉTÉS. jfeoola sapérienre de pharmacie de Parla. — La distri- bution des prix aux lauréats du concoura de l'École et des travaux pratiques de l'année scolaire 1873-74 aeu lieu le samedi, 28 novembre^ à trois heures, dans la salle des Actes de l'École, en présence de M. Baret, inspecteur de l'Âcadéniie, et de tous les professeurs. — 69 — M. le Directeur a prononce rallcKïutîon suivante : c Messieurs, c En se réunissant pour décerner les prix de Tannée qui « vient de s'écouler, TÉcole supérieure de pharmacie est heu- a reuse d'appeler pour la première fois les lauréats des tra- « vaux pratiques avec ceux qui ont obtenu les prix ancienne- c ment fondés. c C'est en développant les études scientifiques, en vous y c conviant par un plus grand nombre de récompenses, que a nous pourrons régénérer la pharmacie^ profession essentiel- c lement libérale qui^ depuis trop longtemps, s'abaisse par la c prédominance qu'accordent à son côté commercial des élèves « restés, au fond d'officines où ils éludent la loi sur la scolarité^ « étrangers aux pratiques de la science. « Nous avons la confiance qae vous voudrez désormais^ par c de fortes études continuées même après Tobtention du di- « plôme, ramener la pharmacie à ces temps glorieux où sor- a taient de ses laboratoires des naturalistes comme Linné, des a chimistes tels que Vauquelin et Dumas. « Aux prix déjà nombreux dont nous disposons aujourd'hui, « d'autres seront prochainement ajoutés. L'École poursuit, à « cet effet, l'exécution de trois legs dont chacun a pour objet a un prix annuel de chimie de 500 francs environ. Quant aux n botanistes^ jusqu'à ce jour trop oubliés, ils devront à un € généreux donateur, M. Desportes, de recevoir, dès la pré- « sente année scolaire, en vertu d'un acte signé d'hier, un « beau prix de 700 francs^ destiné à récompenser à la fois les f travaux micrographiques, la connaissance des plantes et les fl études de physiologie végétale. c Courage donc^ Messieurs, vous sur qui reposent, avec nos c espérances les plus chères^ l'avenir de la pharmacie, et sur- « tout n'oubliez pas que, avec une volonté ferme, les vaincus « d'aujourd'hui sont appelés à devenir les vainqueurs de de- c main! » Les prix ont ensuite été décernés dans l'ordre suivant : I. — Prix de i/Écolk. -»• r* armée. Chimie : 1"^ prix : — 70 — M. Truelle ; 2* prix : M. Léger; mention honorable : M. Si- mon net. 2* année. Physique et botanique : 1*' prix : M* (xérard; 2* prix : M, Beuffeuil ; mention honorable : MM . , Gantenot et Demelle. 3* année. Chimie : l«'prîx : M. Battandier; 2* prix : M. Hu- guet; mention honorable : MM. Schmidt etDarragon. n. — Prix des travaux pratiques. — V* ann4e. !•* prix. Chimie : médailles d'or : MM. Ghermezon, Leleu, Schiffina- cher et Pages; 2^ prix, médaille d'argent : MM. Ruyssen, Osset, Weill et Josse; 3*prix, médaille de bronze : MM. Huot, Fleury, Ebeder et Gonstaut; citations honorables : MM. Bor« denave et Talon. 2* année. Physique et botaniqne : l*' prix, médaille d'or : MM. Dardel et Demelle; 2' prix, médaille d'argent : MM. Gantenot et Gantrelle; 3* prix, médaille de bronze : MM. Demelle et Gantenot; citations honorables : MM. Gé- rard, Gantrelle, Dardel, Grérard et Beuffeuil. 3* année. Chimie : 1" prix, médaille d'or : M. Huguet; 2* prix, médaille d'argent: M. Pérou; 3* prix, médaille de bronze : M. Yillejean; citations honorables: MM. Schmidt et Goquelin. »m-^m A€«4éBiie dm i|léd#Qlii«.— Une commission de onae mem- bresy désignés par les sections, composée àç MM, Cl. Bernard, Chauffard, Trélat, Jolly, Broca, Qébier, Depaul, D^lpecb, Bou- Wyi Buwy et Poggiale, du président et du secrétaire perpétuel, a été chargée d'étudier le règlement de l'Académie de méde- cine et de proposer, s'il y avait lieu, des réformes. La oomnnssion a proposé de réduire à cinq le nombre des sections et à soixante le nombre des membres de l'Académie. La 4* section comprendrait Tbistoire naturelle^ la physique, la chimie et la pharmacie. Après une discussion vive et intéressante, l'Académie a ren- Toyé le projet i la commission , mais ce renvoi équivant i un rejet, 26 membres contre 27 ayant voté pour le s(aiu quo» MM. Bussy et Poggiale ont combattu les propositions de la majorité de la commission. — 71 — Le péMMAge de Ténus sur le solefl a eu Ken dans ta nuit du 8 m 9 déeembf e. La Chioe, une pattie de Tlade, le JapoD» etc., ont été témoins de ce phénoinèoe qui excite en Europe un si vif intérêt; on sait qu'il doit servir à la déter- minatkH) fxfiote de U distance de û Terre eu Soleil. H« Jansfieo a adressé, le 9 décefnbre» de Nagasat^^i la dépêche suivante au secrétaire perpétuel de l'Académie des sciences : « Passage observé et contacts obtenus. Belles images avec le télescope. Yénus observée sur la couronne du Soleil. Observa- tion ^yee succès à Kobe, » Toutes les pbases du passage de Ténus ont été obseryées çivec succès à Melbourne. L'expédition allemaude n'a pas pu obseryer, à cause des nuages, la coïncidence des deux astres. Od a reçu à Saint-Pétersbourg des renseigacmeaU favora- bles de plusieurs stations, A WladivQStok, Tobservalion n'a pas <;u dç boQS résultats 4 cause du temps iiuageux« Opt été promus ou nommés dans le corps de santé de la ma- rine: Au grsde de pharmaden de 1'* classe : MM. Cbalmé^ Léo- nard, Raoul ; Au grade de phannaoien de S^* elasie: MM. Rouliaud^ Piriou^ Peytral, Despreta; Au grade d'aide-pharmacien : MM. Geffray, David, Be«»r- dos, Durand, Daillet, Baiis, Minier, Gairœ^d. Le concours ouvert par l'administration de l'Assistanet pu^ blique^ pour une place de pharmacien en chef, vient de se ter- miner par la nomination de M. Lextrait. I I ■ 9^'^Ê'^'m M. Bertrand vient d -être élu secrétaire perpétvel de rAea«> demie des sciences (sciences mathématiques), en remplacement de M. Ëlie de Beaumont, décédé^ M. Keignier^ pharmacien -major de I*' clasee, es* nemofié officier de Ta Légion d*hofineur. — 72 — REVUE DES TRAVAUX DE PHARMACIE PUBLIÉS A L'ÉTRANGEB^ Comblnaiton cristallisée de la eontne avec l'iode; par M. R. Bauer(I). — Pour obtenir ce produit, l'auteur ajoute goutte à goutte une solution alcoolique d'iode à une dissolution de conine dans l'alcool; la solution d'iode est versée en quan- tité insuffisante, de façon à laisser un léger excès de conine dans la liqueur. Tout d'abord^ la présence de l'iode détermine un trouble qui disparait assez proinptement. Le mélange étant évaporé à une douce chaleur, il reste un résidu jaune, à odeur de conine, très-soluble dans l'eau, l'alcool, l'éther et le chloro- forme, insoluble dans la benzine et presque insoluble dans le sulfure de carbone. Ce résidu dissous dans l'eau, abandonné au repos en prt^- sence du chlorure de calcium, dépose peu à peu des cristaux octaédriques assez volumineux, légèrement colorés en jaune^ et dont l'odeur est celle de la conine. On peut également les obtenir sous la forme d'aiguilles radiées en faisant évaporer leur solu- tion dans l'éther. L'azotate d'argent décompose assez facilement cette combi- naison, ce qui a permis de doser l'iode des cristaux desséchés dans le vide. La décomposition effectuée dans un tube de verre soudé à la lampe^ en présence de l'azotate d'argent et de l'acide azotique, a donné en moyenne 57,37 p. 100 d'iode et 42,63 de conine. Cinq dosages de l'iode^ dont les résultats sont à très- peu près les mêmes, s'accordent avec la formule 3(C*'H"Az) 3HI,P; cette combinaison de l'iode avec la conine serait donc un iodhydrate de conine triiodée. Salaison du beurre; par M. Muller. — L'analyse compa- rative du beurre frais et du beurre salé a donné les résultats ci-dessous : £au. ]tfAtiër« Caséine. Sacre Gendres, grtsse. de lail. Beurre salé 9,50 86,92 0^46 0,86 2.67 = 100,00 Beurre fraU 18,00 85,69 0,62 0,49 0,20 = 100,00 (1) Archiv. (1er Pharm., sept. 1874, p. 214. -^ 73 — Sur la pureté da otaloroforma; par H. Rump (1). — La substitution de Falcool de grains à l'alcool de vin pur paraît être la cause principale de la mauvaise qualité de certains chloroformes du commerce. M. Rump a eu l'occasion de recti- fier d'assez grandes quantités de chloroforme d'origines di- verses : une partie de ce chloroforme provenait d'une fabrique de Saxe, une autre partie^ dans un parfait état de conser- vation, appartenait à un dépAt établi pendant la guerre de 1870. Ce chloroforme fut soumis à la distillation fractionnée et chaque dixième fut séparé. La dernière livre recueillie bouil- lait entre 72 et 82*. La distillation donna lieu aux remarques suivantes : vers 57* des bulles de vapeur d'eau s'élevèrent et vinrent en se condensant recouvrir d'une rosée le col de la cornue. M. Rump attribue ces traces d'eau à de la vapeur d'eau dissoute par le chloroforme. Le liquide commença à bouillir entre 69 et 59*»5 ; le produit recueilli (D = 1,480 à 1,481) fut agité avec de l'eau, pour le dépouiller de l'alcool qu'il contenait, puis déshydraté par du chlorure de calcium. Après ce traitement, le produit parut pur; sa densité s'éleva à 1,499. Quand le point d'ébuUition monta à OCT, l'allonge fut rem- placée ; peu à peu la température s'éleva à 60*,5 ; la distilla- tion fut continuée jusqu'à ce que la température atteignit 60*,75. Le fractionnement des produits a donné du chloro- forme d'une pureté irréprochable, bouillant à 60*,5, à la tem- pérature de 15*, sous la pression de 760 millimètres. Les nouvelles distillations ont isolé les produits bouillant entre 61 et 62* ; ceux-ci contiennent quelques éléments étran- gers au chloroforme. Leur odeur rappelle celle des combi- naisons amyliques et butyriques, et l'odeur que l'on perçoit en faisant réagir du chlore ou du chlorure de chaux sur des substances animales. Un échantillon de chloroforme du com- merce, d'origine inconnue, soumis au même traitement, exha- lait l'odeur de l'éther acétique. Aucune combinaison chlorée solide n'a pu être extraite de ces divers produits. (1) Archiv, dêr Pharm^, oct. 1874, p. 313. .— 74 — Les liquida dénies proTe^wt 4« ces 4iY?(& çblovoformes oifkt été distillés iuf de la potasse caqstique 4 Valcool; U y a eu un dégagement de gaz ; U densité du produit est montée à l,âl et son poipt d'éhuUitiou à 70\ Une trè^faible quantité d^alcqot abi^issaît trèt-sençiblement le point d'ébullition. Af • 3cbi^cht avait constaté TinaUériibiUté du chloroforme pur df^n^ le vide, alor^ même qu'il subit l'action de la lui»i^ solaire. Mais, dftns le« conditioqç ordinaires, Valr agit d'une façon manifeste sur le chloroforme; l'humidité rend la décpQ)- posîtion posiible nsémc) dan^ l'obscurité. {^ gf^ cUoreocy- qarhanique es( ^^ decî produits de la distiU^^tÎQlu M* Rump considère l'eau comme l'iigeut le |>lus énergique d» la décoiu*- position du chlorofpnne ; c'est Talpool, que contient presque toujours le chloroforme du cownnerce, qui fait obstacle ^ cette action émineiumeot destructive de l'eau* Aussi reoom- mande-t-il de conserver le chloraforiue d^ms des vases de verre parfaitement «ees et d'une irréprochable propreté. Du chloro- forme additionné de 1/8 p. 100 d'alcool ^'e«t mieux conservé au soleil pendant deux semaines que celui qw contenait 1/4 à 1/2 p. l(W4'alcool. L^addition de 1/8 p. 100 d'alqqol ^u chloroforme abaisse sa deufité de 0»003. (4^ chloroforme décomposé décolore rapi- dem^KIt le pajHer de tourne^l ; un papier de tournesol flottant à la Siurfaçe de ce liquide est donc uu indicateur précieux de sou état de conservation. En faisant évaporer à c^aud du chloroforme s^ur une solution à 1/lQO d'a>otate d'argeqt» cell<^ ci reste limpide, apr^ l'évaporation, si le chlontformc e$t pur; elle devient plus ou moii^. ti^uble. si le chloroforme est impur, par iiuite de la formatiou du chlorure d'argeut. Les éléments étraugers à Talcool pur, fournis par la distil- lation des grains, sont l'origine des p|o4uit^ à odeur désa- gréable qui çouitlent le cfaloro|orme et élèvent sou point d'ébul- lition. Ces produits faciliteut la 4écompositioii du chloroforme et «xci^ut la toux des opérés^ Qu'il soit doue dç règlç de ne pas employer d'alcool chargé de produits au^ylique^ à la préparar tion du chloroforme. C. Méhu. — 76 — REVCJE DES TRAVAUX DE CfllMIR PUBLIÉS A L'ÉTRANGER. flnr la c^érpli^iione ; par M. C. Liebermann (1). — ifème tilJet; par M. A.W. Hofmann (2). — Gertaios fabriainis d'acide acétique, après avoir préparé l'acide pyroligneux brut en dé- composant le pyrolignite de chaux par l'acide chlorhydrique, avant de le redistiller, le font digérer avec une petite quantité de bichromate de potasse pour oxyder et séparer diverses ma- tières étrangères. Bans ces conditions, on voit se former à la surface du liquide des pellicules bleues composées d'aiguilles microscopiques qui tombent peu à peu au fond du liquide, M. Liebermann a étudié ce produit cristallisé et l'a désigné sous le nom de cérulignone. Il se forme par l'oxydation d'un principe particulier renfermé ^ams l'acide brut. La cérulignone peut être obtenue, à l'état de pureté^ au moyen des dépôts formés dans le traitement au bichromate dont il vient d'être question. Il suffit de les laver à l'alcool, puis à l'acide acétique, et de les traiter par le phénol froid : la cérulignone se dissout; on la précipite ensuite de la solution ronge obtenue par addition d'alcool ou d'éther. Elle se pré- sente sous )a forme d'une poudre cristalline d'un bleu d'acier. Sa composition correspond à la formule C*'H^'0^*. Elle se dis- sout dans l'acide sulfurique avec une coloration bleue. Avec la. potasse^ elle donne d'abord une solution verte qui passe rapi- dement au jaune; enfin la solution étant évaporée et le résidu chaufie jusqu'à fusion de la potasse^ puis repris par l'eau, il se forme une solution violette. La cérulignone n'est passublimable et ne se dissout dans aucun des dissolvants neutres autres que le phénol. La cérulignone n'existe pas dans l'acide pyroligneux qui ne (1) Berîchte der deutschen chemischen Geselischaft, t. V, p. 746. (2) Beriehtê der deutschen chemischen Gesellsehafly t. VI, p. 984. -* Berichte der deutschen chemischen GeseiischafI, t. VII, p. 78.; — 76 — la dissout pas; elle semble donc se former par oxydation d'un des produits qui souillent cet acide. M. Liebermann a pensé que par l'action des réducteurs elle pourrait régénérer ce produit. A Tébullition, l'étain et Pacide chlorhydrique forment rapide- ment, avec la cérulignone, une solution incolore*, la liqueur obtenue, additionnée de perchlorure de fer, se colore instantané- ment en brun rougeâtre, et aussitôt de la cérulignone se dépose sous forme d'aiguilles soyeuses violettes. Toutefois le dérivé formé par Faction de l'hydrogène dans ces conditions est diffi- cile à isoler. Le même corps se forme également par l'action de la potasse en fusion sur la cérulignone. On l'isole en reprenant le pro- duit par l'acide chlorhydrique qui sépare une matière résineuse : celle-ci étant mise en solution dans l'alcool bouillant, on ob- tient facilement par refroidissement des crîstaux mesurables d'hydrocérulignone. Cette dernière substance s*ob tient plus facilement encore en employant comme réducteur le sulfhy- dra te d'ammoniaque ; la réaction s'effectue alors très- rapidement et avec dégagement de chaleur. Une solution aqueuse d'acide sulfureux donne du premier coup des cristaux d'hydrocéruli- gnone quand on la fait agir à 170". L'amalgame de sodium, au contraire, ne donne pas de bons résultats. L'hydrocérulignone C'*H"0" renferme 2H de plus que la cérulignone. Elle forme de beaux cristaux clinorhouibiques. Elle est peu soluble dans l'eau , soluble dans l'alcool et l'acide acétique, fusible à 190'' et sublimable presque sans décomposi- tion à une température un peu supérieure. Elle passe à la dis- tillation avec l'acide acétique, surtout lorsque certains points de l'appareil sont surchauffés. Tous les oxydants la trans- forment en cérulignone. Le zinc en poussière la détruit, comme la cérulignone, en produisant un hydrocarbure. Elle se dissout dans l'acide sulfurique froid et donne un liquide orangé qui, sous l'influence de la chaleur, prend la teinte des solutions de fuchsine. Elle se combine à la potasse et à la soude pour donner deux composés, G"H"R'0" et G"H"Na'0", insolubles dans l'alcool absolu, jaunes, décomposables par l'eau. Elle donne avec les anhydrides acétique et benzotique des déri- vés cristallisés, C"H"(G*H^O»)«0" et C»»H" (C«*H»0«)»0". // L'une des réactions signalées par M. Liebermann esl particu- lièrement intéressante au point de vue de la constitution de la cérulignone ; elle est fournie par l'acide chlorhydrique. Lors- qu'on cLaufFe vers 200' de l'hycrocérulignone avec de l'acide chlorhydrique, il cristallise par refroidissement des tubes une matière soyeuse et incolore; en même temps on observe que du chlorure de méthyle a été mis en liberté. Les cristaux ob- tenus, purifiés par cristallisation dans Veau^ sont solubles dans la plupart des dissolvants. Avec les alcalis, ils forment des so- lutions pourpres qui précipitent en bleu ou en violet certains acétates métalliques. Leur composition est G**H*®0" ; l'auteur les considère comme un hexa-oxydiphényle, c'est-à-dire comme du diphényle (C"H')', sur lequel seraient fixées six molécules d'oxygène 60'. En les traitant par le zinc en poussière, on ob- tient en effet du diphényle cristalhsé; mais celui-ci est accom- pagné d'un carbure liquide. La composition du nouveau dérivé, sa facile oxydabilité, la coloration que prennent à l'air les so- lutions alcalines le font envisager par l'auteur comme de l'acide dipyrogallique C"H»(C"H»0«)0^ Quant à Thydrocémlignone, elle serait son dérivé tétraméthylé (?*H«(C«H«)*0" = C«HW0". Enfin la céruUgnone elle-même serait la quinone correspondante, La cérulignone existe dans les produits de la distillation du buis de hêtre, mais non dans ceux fournis par la cellulose et le tannin. Elle provient donc d'un principe contenu dans le bois de hêtre, car elle n'existe pas toute formée dans celui-ci, ou plus exactement dans les portions solubles de celui-ci, M. Lie- bermann n'ayant pu reconnaître sa présence dans l'extrait alcoolique. M. Hofmann a fourni dernièrement quelques renseignements nouveaux sur l'origine de cette intéressante série de composés. 11 a vu en effet que les dernières portions du goudron de hêtre donnent à la distillation un liquide qui, traité par la soude, se prend en une masse cristalline. Ce liquide fractionné donne vers 270® un liquide à odeur de créosote qui forme avec la soude les mêmes cristaux, qui^ par l'action du bichromate de pousse, brunit et produit de la cérulignone accompagnée d'un — 78 — autre corps en grandes aiguilles jaunes^ que Tacide «ulfuiique dissout en prenant une vive couleur rouge. Sur la blxine; par M. Carl Etti (1). — La matière co^o rante du Bixa orellana a déjà été l'objet d'un grand nombre de travaux, mais si on considère les descriptions qui en ont été données jusqu'ici, on peut croire qu'elle n^a pas encore été obtenue à l'état de pureté. D'après M* Etti^ en traitant l'extrait alcoolique du produit commercial par l'alcool et le carbonate de soude en petite quantité, on peut obtenir une matière cris- tallisée à éclat cuivré qui n'est au ire chose qu'une combinaison sodique du principe colorant cherché, combinaison qui permet de préparer facilement la bixine elle-même à Tétat cristallin. sur las acides dtriqoa et dlacottlqne; par M. Otto HergT (2). — Lorsqu'on chauffe Tacide citrique avec de Facîde chlorhydtique concentré, on obtient entre l4Toduits. Le contenu des tubes chauffés (1) Berichte 0*. Ae. Ae. citrique. diaeoniqne. On peut admettre que l'acide citrique se transforme préa- lablement en acide aconitique par élimination d'eau : l'acide aconitique donne en efiet le même produit quand on le soumet au traitement en question. L'acide diaconique est soluble dans l'eau, l'alcool et l'éther. Il forme des cristaux assez nets que Tauleur croit cUnorhom- biqueSy fusibles en s'allérant à {99", décomposables dès I90o en donnant des aiguilles incolores. Sa solution aqueuse préci- pite le protochlorure d'étain; ses solutions, saliues précipitent le perchlorure de fer et le sous -acétate de plomb. L'auteur décrit un certain nombre de diaconates, presque tous cristallisés, et Téther neutre édiylique. La composition de ces corps établit que l'acide diaconique est bibasique et proba- blement triatouiique. une combinaiioti du i^rotochlornre de etihrre; par M. Cl. Winckler(I). — I^ prolochlornre de cuivre précipité mis en contact avec une solution dTiyposulfite de soude se co- lore en jaune puis se dissout en donnant une liqueur jaune limpide. Additionnée d'un acide minéral, la solution n'est pas altérée à froid, â moins évidemment qu'elle ne renferme un excès d'hyposulRte. îl est dès lors établi que l'on a affaire à une véritable combinaison. Cette combinaison est à équivalents égaux ; si en effet on chauffe la liqueur acidulée, à l'ébutlition il se précipite du sulfure de cuivre; mais il ne se dégage pas d'acide sulfureux; d'autre part un équivalent d'hyposulfite dis- sout exactement un équivalent de protochlorure de cuivre. (I) C/iemiickei CentraiUaa,i. V, p. 30$. — 80 — sur la diffoaibilité des seU; par M. R, Sachse (1). — Grahain a moatré que les sels se diffusent avec des vitesses fort inégales. L'auteur, en prenant les nombres fournis par le chi- miste anglais, a recherche si la diffusibilité plus ou moins grande de ces substances ne pourrait pas être reliée à cer- taines de leurs propriétés physiques, notamment à leurs poids moléculaires. Tout d'abord, il n'a considéré que les sels qui cristallisent anhydres, les sels hydratés pouvant se décomposer lors de la diffusion. Yoici les conclusions auxquelles il est arrivé. Le nombre des molécules diffusées diminue lorsque le poids moléculaire augmente, sauf pour l'acétate de potasse qui fait exception. Deux sels se diffusent en quantités ^ales lorsque leui*s nombres de molécules diffusées sont en raison inverse de leui^ poids moléculaires. La solubilité des sels est sans influence sur leur diffusibilité. 8ar la baryte et le blojcyde de baryum ; par M. C. Ràm- MELSBERG (2). — Le produit de la calcination du nitrate de baryte n'est pas de la baryte, mliis un composé plus oxygënr, indécomposable à une température très-élevée. Ce corps a pour formule Ba'O^ ou 2BaO.BaO'. L'auteur y a dosé l'oxygène par une méthode indiquée en 1860 par M. Aschoff: une molécule d'acide permanganique ou de permanganate décomposant exac- tement cinq molécules d'eau oxygénée en solution acide, on transforme l'oxyde métallique à doser en eau oxygénée, que Ton dose ensuite volumétriquement par une solution titrée de permanganate. M. Rammelsberg a examiné également le bioxyde de baryum préparé par les méthodes ordinaires : il lui a trouvé la formule Ba'O'' ou 2BaO' -|- BaO*. Ce serait donc un mélange dont la composition tendrait à faire admettre l'existence d'un oxyde BaO*. £. JUNGFLEISGH. (1) Berichte dêr deulschen ckemùchen Gesellschaft, t. V, p. 237. (2) Berichte der deutschen chemiséhen Gesellschaft, t. Vil, p. 54S. Le Gérant : Georges MASSON. S6S2 Tyi», — Imprimerie Amous de RirièM et G* ,nie Racine, 26. - 81 — i^— ij» Sur une nouvelle classe de composés organiques, les carbonyles^ ei sur la fonction véritable du camphre ordinaire: par M. Berthelot. 1 . Je propose d'instituer une nouvelle classe de composés, subdivision de la fonction générale des aldéhydes, les carbo" nyles. Elle comprend dès à présent trois corps bien définis, dont elle systématise les réactions. Ce sont : le camphre ordi- naire, Toxyde d'allylène ou diméthylène^carbonyle^ que j'ai découvert il y a peu d'années, et le diphénylène-carbonyle^ désigné sous le nom de diphénylénacétone^ par MM. Fittig et Ostermayer. qui l'ont découvert, et doBt M. Barbier fait en ce moment une étude approfondie, après l'avoir obtenu par l'oxydation du fluorène : Oxyde d'allylène ou dîméthylèoe-carbonyle. C«H*0« ou (C«H«,C«H«)C«on DiphénylèDe-carbonyla C^EKfi ou (C<«HSC«H*)C»0«. Camphre on térébutylène-carbonyle G»Hi<4. H«=C'OH««(HW), alcool camphollque. Cette réaction générale est celle que j'ai proposée pour ca* ractériser la fonction aldéhyde^ laquelle comprend déjà dans mon tableau les aldéhydes proprement dits ou primaires; les aldéhydes secondaires ou acétones, et les aldéhydes à fonction mixte, parmi lesquels fiigurent les quinons. 2" Les carbonyles peuvent être formés, directement ou in- Jwrji. de Pkarm. et de C/W«., 4* s^rie, t. XXI. (Février 1875.) 6 — 82 — directement, par la substitution de faocygèneà rhydrogène^ à équivalents égaux y 0* d IV, dans des carbures incomplets : C^H«|»-»)B^-) eoieodre. C*««(»+i»)0»(-) Le propylène C^SH>(-) engendre ainsi C«HH)^-) L'bydnire de earophéne C*>H^«,H*(-) engendre. • C^i^*(-) Le flaorène (?W,H«(-) engendre C"«HW(-) Oa peut auisi les former, et cela directement, conune je l'ai obserré, en oxydant par l'adde chronique les carbures plus incomplets encore, qui dérivent des précédents par perte d'hy- drogène: L*illylène^ CW -h 0*, engendre. .... CHi* + 0*, engendre. . G*^H^>0*. Ces deux modes de formation synthétique sont analogues à ceux que Pon obsenre dans l'étude des aldéhydes proprement dits et- des aldéhydes secondains ou acétones* En dfet, par oxydation directe au moyen de l'acide chroonqne pur^ d'après mes expériences : L'éthylène, CHI^ + 0", engendre C«HM)* : l'aldéhyde éthyliqne; Le propylène, C'H»+ 0«, — C«H«0« : raeétone (et le propylal- déhyde à la fois). D'autre part, par oxydation indirecte : L'hydrare d'ëthylène, C^H^(H*), engendre C^H^O>). L'hydmre de propyièue, C«fl«(H«), - C«fl«(0»). Mais les carbures qui engendrent les aldéhydes proprement dits et les acétones par cette dernière substitution sont saturés; tandis que les carbures qui engendrent semblablement les car- bonyles sont incomplets : différence essentielle qui entraîne de grandes conséquences dans leurs réactions. II résulte en effet de leur synthèse que les carbonyles sont eux-mêmes des corps incomplets^ et cela indépendamment de leur fonction d'aldéhyde. Outre l'aptitude à se charger en al- cool par hydrogénation, en tant qu'aldéhydes en général, les carbonyles offrent ce caractère spécial de fixer par suerott les éléments de l'eau, H*0', et même, en principe, de tout autre corps simple ou composé occupant le même Tolume gazeux. 3* C'est ainsi qaeM fixation des éléments de Veau dwige les ~ 8S — ettrbmyU» en oeûlef numoboÊiqiM; elk etC pareille 4 U fixation de l'eau tur Foxyde de carbone, laquelle engendre Pacide for* mique^ et elle s'opère de même avec le concours des alcalis : CW H + HW = C« H« 0*. Acide formique. C«m4«0» M + H«0* = C«>tt«0». Acide camphollque. C^IP 0* H + H*Os r= C^^H^HH. Acide diphëDyUormique. C«H^OS[^ + fl>0* ss G> H« 0». Addt propionique* 4* En vertu du même caractère incomplet, les earbonytes peuvent être changés en acides bibasiques par fixation de 6 équi- valents d^oxygine : Gs^H^H)* H 4- 0* s= (?»H^H)»,0». Acide camphoriqoe. G» H* 0« H + ()• = C« H* 0»,0*. Acide malonique. Cette fixation peut être interprétée de deux manières ; s^it que le camphre fixr d'abord 0*, à la façon de Paldékydê ordi^ noire qui devient acide acétique : le caractère incomplet de l'acide dérivé du camphre le rendrait apte à fixer aufsitàt O^ additionnel ; soit que le camphre tende à former du premier coup les deux acides G*U*0^ + C"H^*0% suivant le type de PoxydaHon de l'acétone qui engendre G'H*0^ + G^H^O*; mais les deux acides dérivés du camphre se combineraient ensemble à l'état naissant, toujours en raison du caractère incomplet de l'un d'entre eux. fi* Les carbonyles peuvent être formés analytiquement au moyen d'une seule molécule d'acide* bibasique, par perte d'eau et d'acide carbonique : Ce mode de formation rappelle les acétones ; mais oenx^ dérivent de deux molécules distinctes d'acide monobasique, œ qui leur assigne une constitution bien difFérente, surtout au point de vue du caractère incomplet des carbonyles. La théorie que je viens de présenter reptae sur des relations de fait, indi^^endantes de toute hypothèse concernant h oon-» stitution interne des carbures^ des aldéhydes ou des acides; mais il est facile de la rattacher A ce que. nous savons de la formation des carbures eiucrmèmes, sans avoir besoin de recou- rir aux radicaux, ni même à un symbdisme particulier. — 8A — Tous léB Carbures peutent être dérivés du formène, par l'u- nion successive de ce carbure à une première molécule de for- mène, avec séparation d'un volume d'hydrogène égal ou supé- rieur à celui du formène qui entre en combinaison. Les aldéhydes^ à leur tour (aldéhydes proprement dits» acétones, carbonyles), résultent en fait de la substitution de Toxjgène à l'hydrogène à équivalents égaux, 0* à H', dans les carbures. On peut donc admettre que les aldéhydes résultent tous de l'oxydation d'une certaine molécule de formène; mais leurs propriétés doivent varier, suivant le nombre et la nature des réactions préalables déjà accomplies sur la molécule de for- mène qui leur donne naissance. L'institution de la classe des carbonyles mettra^ je l'espère, fin aux controverses pendantes jusqu'à présent sur la fonction véritable du camphre. Rappelons en peu de mots l'histoire de cette question. Dès 1840, Pelouse avait découvert que le camphre ordi- naire peut être obtenu en oxydant à l'aide de l'acidenitrique le camphre de Bornéo ; mais il prit soin de déclarer expressé- ment qu'il refusait de s'arrêter, soit à l'opinion qui envisagerait le camphre de Bornéo comme un alcool, jK)it à celle qui le regarderait comme un hydrure du camphre, la relation entre ces deux corps n'étant pas plus étroite, ajoutait-il, que celle qui existe entre Tacide oxalique et les « matières organiques c qui produisent de Tacide oxalique quand on les traite par te l'acide nitrique » . Ayant repris Tétude du camphre de Bornéo en 1859, à la suite de mes recherches sur les principes sucrés et sur l'éihéri- fication, je découvris^ par synthèse directe, les combinaisons du camphre de Bornéo avec les acides et je démontrai ainsi qufil remplissait la fonction d'un alcool ; ce qui en fixait la place et l'importance dans la classification générale des prin- cipes organiques. Dès lors il était probable que le camphre jouait à son égard le rôle général d'aldéhyde; je réussis, en effet, à opérer la synthèse du camphre de Bornéo par l'hydro- génation du camphre ordinaire. Je reconnus également qu'un camphre isomère avec le camphre ordinaire peut être obtenu expérimentalement en oxydant le camphène cristallisé. — 86 — (?»HW + 0» = C«W«(^, • et je ne tardai pas à former de même l'aldéhyde ordinaire par l'oxydation directe de l'éthylène : C*H*+ 0« = C*H*0"- Cependant le camphre se distingue des aldéhydes propre- ment dits par ce fait que son oxydation directe ne fournit pas un acide monobasique, comparable à l'acide acétique ; et il ne se distingue pas moins des acétones, parce que son oxydation fournit un acide unique et bibasique, sans le dédoubler en deux acides distincts, comparables aux deux acides dérivés de Tacétone. ^aptitude du camphre à fixer les éléments de l'eau pour se changer en un acide monobasique n'est pas moins éloignée des propriétés des acétones. Ce n'est donc en réalité ni un aldéhyde proprement dit, ni un acétone, et sa constitu- tion n'a pas cessé d'être controversée à ce point de vue depuis mes expériences. J'avais hésité à en former le type d'une classe nouvelle de composa, tant qu'il était seul de sou espèce; mais la découverte de nouveaux corps doués de réactions analogues éclaircit ces anomalies et elle autorise, selon moi, l'établisse- ment de la nouvelle classe d'aldéhydes que je propose sous le nom de carbmyles. Sur la préparation de P acide farmique cristallisMe ; par M. Berthelot. Lorsqu'on veut obtenir l'acide formique pur et monohydraté, C*U'0^) on procède en général en décomposant le formiate de plomb par l'hydrogène sulfuré sec, ce sel étant placé dans un long tube que l'on chauffe avec quelques charbons* L'acide ainsi obtenu, quoi qu'on fasse, est souillé par un produit sul- furé, bien connu de tous ceux qui ont préparé l'acide formique, et qui lui communique une odeur spéciale. On ne réussit guère à l'éliminer tout à fait, même par des rectifications réitérées. Ayant eu occasion de préparer en grande quantité de l'acide formique pur, j'ai réussi à éviter complètement la formation du produit sulfuré par un artifice très-simple. U suffît, en efiet^ d'opérer la dessiccation complète du formiate de ^lomb, puis -^ 8» — sadéoomposition par Fl^ydrogèiie siUfurç sec, au bain d'huile^ à une température qui ne dépasse pas lâO^. On place le sel dans un large tube en U^ effilé et recourbé en pointe incli- née^ à celle de ses extrémités par laquelle se d^agent les Ta- peurs de l'acide. Celui-ci, une fois isolé, on le rectifie^ en fractionnant les pro- duits pour avoir une pureté plus grande; puis on fait cristalli- ser dans un mélange réfrigérant. L'acide purifié par des cris- tallisations réitérées fond à-f ^%^9 température plus élevée que toutes celles indiquées jusqu'à présent. Aciion du chlore sur le perbromure (Tacétylène; par M. Edme Bourgom. J'ai étudié l'action du chlore sur le perbromure d'acétylène dans deux conditions spéciales, au soleil et à la lumière dif- fuse. Bien que l'intensité de la réaction soit très-différente, le résultat final est le même dans les deux cas : l'hydrogène et la moitié du brome sont remplacés par du chlore. Contrairement à mes prévisions, je n'ai observé ni la for- mation d'un chlorobromure d'acétylène, ni celle d'un per- chlorure d'acétylène, l'hydrogène et le brome paraissent être éliminés simultanément à équivalents égaux. Dans des flacons à l'émeri remplis de chlore, d'une capacité de 4 à 5 litres, on verse 25 à 30 grammes de perbromure d'a- cétylène^ et on abandonne le tout à la lumière diffuse, en ayant soin d'agiter deux fois par jour, afin de renouveler les surfaces. Après une semaine environ, alors que le mélange a pris une oouleur jaune rougeâtre, on réunit les liquides et on les déco- lore à l'aide d'une dissolution étendue de potasse cau8tî<[ue. En cet état, l'analyse démontre qu'une jietite quantité de chlore seulement est entrée en combinaison. On réitère l'action du chlore, et ce n'est qu'après cinq ou six traitements siçmhlables que des cristaux commencent à se montrer sur les parois des flaeons. Le liquide, privé du brome qu'il tient en dissolution, est alors refroidi par un mélange de glace et de sel marin; il se prend en cristaux que l'on goutte — 87 — elfue l'on prire par compression dan» du papier buvard des dernières traces de perisromiue d'acétylène. On diisoat ces cristaux dans Falcool bouillant; par refroidissement, on ob- tient de beaux prismes incolores et transparents qui répondent à la formule G^Gl^Br*. r 0,737^ brûlés par du chromate de plomb, ont fourni 0,195 d'acide carbonique et ft,0l4 d'eau; sc»t 7,31 p. 100 de carbone. Théorie pour G^Cl^Br* : 7,36. 8* 0,377 et 0,378 ont donné respectivement 1,08 et 1,092 do chlorure et de bromure d'argent. Lr théorie exige 1,098. On a donc C WBr* + Cl« = 2HC1 + C*Cl*Br«. Autant l'action est lente à la lumière diffuse, autant elle est rapide quand on expose les flacons au soleil : le perbromure d'acétylène, qui est incolore et transparent, se trouble immé- diatement ^1 prenant une couleur jaune rougeâtre, par suite de la mise en liberté d'une certaine quantité de brome. À l'ou- yerture des flacons, il se dégage d'abondantes vapeurs d'addè chlorhydrique. Après quelques heures d'exposition, on recudlie une masse cristalline rougeâtre que l'on purifie par des lavages à l'alcool f roid^ puis par une seule cristallisation dans l'alcool bouillant. Yoici maintenant les caractère de ce composé, identique à celui qui a été obtenu précédemment. n cristallise en prismes droits, rectangulaires, nettement définis. Sa saveur est à peu près nulle; son odeur est forte, aromatique, quelque peu camphrée. A une faible tempéra-^ ture, il émet des vapeurs qui provoquent la toux et un lar- moiement des plus douloureux. n est insoluble dans Teau, peu soluble dans l'alcool froid, très-soluble dans l'alcool bouillant et dans Féther. Soumis à l'action de la chaleur, il se sublime déjà vers 100* \ chauffé graduellement jusqu'à 200*, et même au-delà, il se sublime encore sans entrer en fusion, mais en se décomposant partiellement ; bref, toute la matière finit par disparaître sans laisser de résidu. Lorsque l'on opère en vase clos, dans une petite ampoule de — 88 — ▼erre^ par exemple, les phéDomènes sont différeots, parce que les produits de la décomposition peuvent réagir les uns sur les autres. C'est ainsi qu'à la température de 18ô«, il se dégage lentement du chlore; puis ce gaz attaque la masse, la liquéfie et met du brome en liberté. Il en résulte un liquide qui pos- sède une belle coloration rouge et qui se prend en cristaux par le refroidissement ; mais ces derniers ne présentent pas de fixité dans leur point de fusion, celui-ci étant d'autant moins élevé que l'action de la chaleur a été plus prolongée. Le mé- lange finit même par rester liquide au-dessous de 100' ; il con- tient alors du brome libre et de l'éthylène perchloré que Ton peut isoler par un refroidissement brusque, C*Cl»Br«==C*Cl*-hBr«. D'après sa composition^ comme d'après l'ensemble de ses propriétés, le corps que je viens de décrire se rapproche singu- lièrement du bromure d'éthylèue perchloré ou bromure de chloréthose de M. Malaguti, composé qui a été obtenu dès 1846 par ce savant en soumettant à la radiation solaire un mé- lange de brome et d'éthylène perchloré (1). Toutefois, j'ai observé un phénomène qui pourrait bien conduire à une isomérie curieuse et non à une identité, s'il ne se reproduit pas avec le bromure d'éthylène perchloré. D'après M. Malaguti, ce dernier corps se décompose en brome et en éthylène perchloré, tandis que le composé que j'ai obtenu donne du chlore sous Finfluence de la chaleur. Pour constater d'une manière certaine la nature de ce dégagement gazeux, il suffit de chauffer vers 180*", dans un tube fermé et terminé en pointe, 2 ou 3 grainmes de produit. Dès que l'intérieur du tube a pris une teinte jaune uniforme, alors que la masse n'est pas encore liquéfiée, on casse la pointe dans une dissolu- tion étendue de potasse caustique; celle-ci, sursaturée par l'a- cide azotique, donne avec le nitrate d'argent un abondant pré- cipité de chlorure d'argent. (1) Annales de chimie et de physique, t. XVI, p. 24, 3* série. — 89 — Note sur rapomot*phine; par M. Oberun. Parmi les nombreux alcaloïdes ou les modifications des alca- loïdes primitifs obtenus de Topium, Tapomorphine surtout a été l'objet d'expërimentatioos physiologiques. Il m'a semblé utile d'établir les principaux caractères diffé- rentiels de ce nouveau corps avec la morphine, dont il diffère au point de vue de sa composition élémentaire^ ayant un équi- valent d'eau en moins. La formule de la morphine étant C*''H"AzO', celle de Tapomorphine ou morphine déshydratée est C*''H**'AzO'. Cette différence suffit, toutefois, pour donner à cette dernière des propriétés tout autres que celle de la morphine; ainsi Uapo- morphine n'agit plus comme soporifique, analgésique et anexos- motique, au moins à la dose employée, mais elle possède une action émétique très-puissante, sans dépression fâcheuse, sans provocation de nausées. En 1845 Arppe indiquait dqà la modification qu'éprouve la morphine par Vaction prolongée à une haute température de l'acide chlorhydrique concentré, sans toutefois faire connaître les propriétés organoleptiques de ce nouveau corps. Ce sont les docteurs Matthiessen et Wright qui ont employé les premiers l'apomorphine en médecine et en ont constaté l'effet énergique comme vomitif. Le docteur Gee conseille l'in- jection sous-cutanée à la dose de 3 à 4 milligrammes, le doc- teur Pierre, 1 à 2 centigrammes à l'intérieur. Les premiers essais faits à Strasbourg, en 1870, n'ont donné Ueu à aucun résultat; mais depuis, j'ai pu me procurer de l'apomorphine de la fabrique de produits chimiques Macfarlane et compagnie, à Édinibourg, et l'essai qu'en a bien voulu faire M. le professeur Feltz a été suivi d'un résultat complet. Trois milligrammes en solution, donnés parla méthode hypo- dermique à un chien, ont provoqué un vomissement sans efforts au bout de trois minutes. Deux centigrammes, administres à r intérieur à un chien, ont été suivis de vomissemenls après huit minutes. — 90 — Assuré^ par conséquent, de l'action thérapeutique spéciale de l'apomorphine, j*ai cherché à établir les caractères chimiques qui la distinguent de la morphine. Le peu de substance que j'ai eu à ma disposition ne m'a pas permis de compléter cette étude autant que je Faurais touIu. L'apomorphine constitue une poudre amorphe grisâtre, assez soluble dans Peau ; la solution conserve, pendant quelque temps, la teinte grise, mais prend peu à peu un léger reflet verdâtre qui tend à augmenter; après douze heures, si la solution est exposée & l'air, elle est d'un beau yert très-prononcé. Dans cet état l'injection hypodermique est restée sans effet par suite de l'altération de la solution. Au contraire, une solution faite avec du sirop de sucre et mise dans un flacon fermé n'a éprouvé aucun changement^ même au bout de quelques semaines. Les résultats fournis par d'autres réactift sont les suivants : 1* Avec l'alcool, l'apomorphine concerve d'abord sa couleur grise, puis passe successivement au vert et finit par prendre une belle couleur émeraude bien stable. 2* Avec l'éther, la benzine^ le chloroforme^ pas de change- ment appréciable. 3* L'acide azotique donne lieu à une coloration rouge-violet très-prononcée avec l'apomorphine; cette couleur se conserve ainsi pendant plusieurs heures ; on sait que la morphine se colore en rouge vif et passe rapidement au jaune. 4** Le réactif de Frohde (1 milligramme de molybdate de so- dium dissous dans 1 centimètre cube d'acide sulfurique con- centré) donne, avec l'apomorphine, une coloration vert intense passant insensiblement à la couleur violette mêlée A la première nuance. La solution d'apomorphine altérée à l'air et desséchée prend une couleur violacée. ,5" Avec le chlorure ferrique, coloration rose, tandis que la morphine se colore en bleu. Enfin^ avec une solution aqueuse d'acide iodique au 10' l'apomorphine se colore en rouge grenat; ce même acide en dissolution alcoolique donne lieu à une coloration rouge. La vérification de ce nouveau produit est donc facile à éta- bUr. — 91 — SBSSssyrrTT"^ n II II iiipiin)ini> ■ Il 1 7**T*'nr'"nr'^Msa8gagarîrrTîTï ■ u Sur le procédé de M. Deacon pour la fabrication du chlore. Rapport de M, Labiy. Le preoédé de M. Deacon pour la fabrication du chlore ecmttste à faire passer Tacide chlorhydrique, à la température d'enrirbn SOO*, sur des fragments d'argile imprégnés de sulfate de euiyre. L'acide cfalorliydrique est décomposé en partie; le Mare qui en résulte mêlé, àtcc de l'acide chlorhydrique non décomposé, de l'air, de l'azote et de la Tapeur d'eau, traTcrse d'abord un appareil condensateur qui retient l'acide chlorhy- drique, puis une tour remplie de coke chargé d'adde sulfu- rique qui absorbe la Tapeur d'eau, et enfin il se combine aTcc la chaux pour former le chlorure de chaux. M. Deaeon a étudié dans un long mémoire publié dans le Journal of chemical Societp l'influence de la température, de la composition et de la Titesse du mélange gazeux. Il résuite de ses expériences que les matières poreuses imprégnées de sulfate de cuivre opèrent facilement la décomposition du mélange gazeux, que la température favorise jusqu'à 500* envi-^ ron cette décomposition et que la matière active agit par sa surface. M. Lamy^ dans son rapport sur la grande industrie chimique à l'Exposition universelle de Vienne, a examiné le procédé de M. 0eacoD. Nous donnons ci «après un extrait de ce rap- port (1). Au Ueu de chercher à régénérer le peroxyde de manganèse^ M. Deacon le supprime, et lui substitue un autre oxyde pou- vant se révivifier dans des conditions complètement difiérentes. En principe, dans cette nouvelle méthode, on fait réagir le gaz chlorhydrique sortant des fours à décomposition du sel, et une quantité d*air convenable, sur du sulfate de cuivre chauffê de 400 à 500*, par l'intermédiaire de larges surfaces rugueuses ou poreuses en terre cuite. L'acide chlorhydrique est partielle- ment décomposé, et l'on obtient un courant continu de chlore, avec une quantité constante^ très-minime d'ailleurs, d'oxyde (1) BippMrt présenté à la Sodété d'encouragement. — 92 — de cuivi*e, lequel se régénère indéfiniment dans les appareils de production, sans manipulations secondaires ou accessoires. Pour surface d'action, M. Deacon a adopté des boules ou des billes en terre cuite qiii ont été imprégnées préalablement d'une dissolution saturée de sulfate de cuÎTre* Elles sont placées dans des cylindres en fonte, et maintenues^ autant que possible, à une température voisine de 450*. L'acide chlorhydrique des fours à sulfate, avec une quantité d'air convenable, est aspiré par un ventilateur à travers les cylindres à décomposition. L'acide non décomposé e6t condensé à la manière ordinaire ; la vapeur d'eau en excès est absorbée dans une tour à coke mouillé par de l'acide suif urique ; enfin, le chlore est dirigé dans les chambres qui renferment la chaux hydratée en couches minces. Seulement, comme ce gaz est dilué dans un volume au moins triple d'air ou plutôt d'azote, on a dû donner une très- grande surface de développement à ces chambres et opérer par absorption méthodique pour arriver à un degré chlorométrique suffisamment élevé. La grandeur même de ces chambres est d'une installation coûteuse. L'absorption serait plus facile^ parunt le procédé plus applicable, dans le cas oul'on se propo- serait de fabriquer du chlorure liquide ou du chlorate de potasse. Une autre difficulté est celle de maintenir sensiblement constante la température qui est nécessaire au succès comme à l'économie du procédé. Cette température ne peut guère sortir des limites de 400 à 500"*. Au-dessous et au-dessus, les réactions sont incomplètes, et de plus, dans le cas de l'excès de température, du cuivre est volatilisé et perdu à l'état de bichlorure. Ajoutons enfin que, d'après les premiers essais faits en grand à Widnes^ les surfaces actives semblent perdre de leur efficacité avec le temps, soit à cause des poussières ferrugi- neuses et autres entraînées par le courant gazeux, soit à cause de l'entraînement du cuivre lui-même, lorsque la température atteint le point de volatilisation du bichlorure/ Il ressort des publications de M. Deacon qu'il considère l'action du sulfate de cuivre, en particulier, comme une action de présence ou catalyûque, expression malheureuse qui a été trop souvent acceptée comme explication véritable d'un phé« — 9â — nomène qu'on ne sait expliquer^ en dispensant de toute recherche plus attentive ou plus approfondie. M. Deacon, je me hâte de le dire^ n'est pas un de ces chimistes à se contenter d'un mot; aussi a-t-il cherché une expheation aux phénomènes si curieux qu'il a, le premier^ observés^ et en a-t-il donné une théorie extrêmement ingénieuse sans doute, mais qui ne satisfera pas tous les chimistes. Sans vouloir l'exposer ou la discuter ici, j'en dirai pourtant quelque chose. M. Deacon admet, comme une conséquence de ses nom- breuses observations, que la surface et non la. masse de la substance est la mesure de l'action ; par suite, que cette action est purement mécanique et nilUement chimique, dans le sens qu'on attribue généralement à cette expression. C'est donc en Cl choquant » le sulfate de cuivre que le mélange d'acide chlorhydrique et d'air se décompose, a Ainsi, dit M.' Deacon^ l'activité d*une molécule du sel de cuivre dépend de la rapidité avec laquelle le mélange arrive et les produits de la décompo- sition s'en vonty non qu'il y ait création de force, mais, pour me servir des paroles de Bunsen, l'action eataly tique n'est pas équivalente à une quantité illimitée de travail; seulement, pour chaque décomposition effectuée, une quantité équivalente de force est absorbée, exactement comme, dans le cas d'un poids entraîné par un corps qui tombe, il y a une dépense de force équivalente au travail produit. » Entre autres observations qui servent de base à sa théorie, M. Deacon admet l'inaltérabilité, à peu près absolue, du sel de cuivre. Il a remarqué que du sulfate de cuivre pur, même après une action continuée pendant six mois, ne contient que de simples traces de chlore, et que, si le sulfate, est décomposé en présence de la brique, c'est que celle-ci contient probable- ment une base qui se combine avec l'acide sulfurique. Cette observation tendrait à faire supposer que le sel de cuivre n'agit bien réellement que par sa présence; d'où l'hypo* thèse que la décomposition est due au choc des molécules du mélange gazeux contre les molécules du sulfate. Or^ une telle supposition n'est pas admissible, ainsi qu'il résulte de nom- breuses expériences que j'ai entreprises, sur la même question, depuis le commencement de l'année 1872* — 94 — Nme sur le rilkmte de pùiàsie et le iilicate ietmde; par M. MaSBIK, ph&rmaciéti principal. Depuis plusieurs années M. Rulhaiana^ die LâUey a donné une grande importance aux silicates de potasse et de soude peur durcir la pierre à bâtir, le plâtre, et pour fixer des matières oo« loranies à la surface des pierres, du Terre, etc.^ etc. L'industrie fait usage des silicates à des degrés divers de oon* centration; mais, habituellement^ les fabricants se bornent à un pi^uit unique* Ainsi, M. Kulkmann ne fabrique que du silicate de potasse à 3d* B. (celui à 40* étant trop gélatineux)^ Le silicate de soude peut être liquide â un degré plus élevé, 58* et plus. Depuis que M. Michel et M. le professeur Shun ont proposé comme appareil contentif, poUr remplacer les appareils inamo* TiUes à la dextrine et au plâtre, des bandelettes der toile ou de eoton enduites de silicate de potasse, cette substance est deve-» nue indispensable au chirurgien. Le formulaire pharmaceutique des hôpitaux militaires de la France, de 1870, a admis le silicate de potasse, et recommande de ne le recevoir qu'à 40*, d'une densité environ de 1,380; il n'a donc été reçu dans le service militaire que du silicate à 4(^. Généralement ce silicate n'a pas répondu â l'attente de nos chirurgiens, parce que le silicate de potasse liquide à 40* n^était jamais pur. (Yoir le travail de M. Iules Regnauld Sur les pro- priétés et la préparation du silicate de potasse destiné aux usagei chirurgicaux, Jùurnal de pharmacie et de chimie^ avril 1874, t. XIX, p. 273.) n contenait : 1* Une proportion plus où moins grande de soude; 2* du silicate de soude à 68**, ou moins concentré; 3* ou enfin il pouvait n'être que du silicate de soude pur à 40*. Désirant, dans l'intérêt du service, élucider cette question, je me sais assuré que M. Kulhmann ne fabriquait point de siUcate de potasse & 40*. (Lettre de MM. Gamoin frères et Peytral, de Marseille, â M. Kulhmann, de Lille, le 14 no- — 96 — Tembre iSTS, ^ui a répôAdû qu'il ne fabriquait pas de sUicate cie potasse titrant plus de 36*, eeliû à 40* étant trop giéla- tineux.) 300 kifegratàued de ritica^ de potas^ à 35* furent «pédiÀ sur la réMnrfi de MarsdiUe. Ce silicate est liquide, visqueux, d'une couleur lëgèremoat jaunâtre, inodore, aloalin, marque 35*, et sa densité à -f" ^%^ est de 1,306. Par leâ acides étendus, il laisse un Tolundneux précipité gélatineux. 100 centimètres cubes de silicate de potasse pur ont été diauffés au bain-marie dans une capsule de porcelaine tarées de manièreà lui faire perdre par Tévaporation 30 grammes dleau^ ce silicate, de potasse s*est pris en g$Ue par le refroidissenieot> et sa surface n'adhérait plus au doigt» Exposé à l'air, ilperdait encore de l'eaii et deyenait friable entre le& doigts. Sa composition chimique est, pour 100, silice, 20; eau, 68; potasse, etc. 12, dosée par différence. Des bandes de coton plongées dans ce liquide pendant en- Tiron une minute, sécbées ensuite au soleil ou à l'étuve, sont raîdes et restent toujours dans cet état de fermeté, abandonnées k elles-4némeSk Un aj^reil construit avçc ces mêmes bandes derient très-ferme et trèa-solide. Ce silicate offre donc toutes les propriétés requises pour satisfaire aux besoins de nos hôpi: taux militaires, SUicaie dt icude» — Le silicate de soude à 35*B. est liquide, moins coloré et moins visqueux que le silicate de potasse, sans odeur, alcalin et donnant aussi un précipité trè^-abondant par les addes étendus. 100 centimètres cubes de silicate de soude chauffés au bainr marie, comme le silicate de potasse, après une évaporation de 30 grammes d'eau restent fluides. Pour atteindre une consistance rapprochée de celle du silicate de potasse, il faut pousser l'éva- poration jusqu'à une perte d'eau de 66 grammes. Ce rësidu est alors visqueux, mai^ Jamais gélatineux; exposé à l'air, il reprend de l'humidité et devient très-adhérent à la peau. Sa composition chimique est pour 100 i eiUce, 1AJ&; eau, 71,6; sonde, etc.^ 13,8 titrés par différence. Des bandelettes de ooton imbibées de silicate de soude^i sér diées au soleil ou à l'étnve, sont d'abord roides, mais elles se — 90 --. ramollissent à l'air en reprenant de rfaumidité, et ces bandes n'adhèrent ' nullement entre elles. Le siUicate de soude ne peut donc servir pour établir des bandages solides. Par cette différence de consistance des silicates, après une même évaporation d'eau, il sera assez facile de reconnaître : 1"* un silicate de potasse pur; 2* un silicate de potasse mé- langé de silicate de soude ; 3* enfin du silicate de soude pur. Après la perte, au bain-marie^ de 30 grammes d'eau, le sili- cate de potasse pur se prend en gelée par le refroidissement ^ tandis que le silicate de potasse additionné de silicate de soude reste coulant; le silicate de soude conserve sa fluidité complète. On pourra encore distinguer le silicate de potasse de celui de soude par un léger excès d'acide chlorhydrique, filtrer et essayer les liqueurs par le chlorure de platine ou par le bimeta anti* moniate de potasse; on aura les réactions de la potasse ou de la soude. M. Personne recommande le procédé suivant pour distinguer le silicate de potasse du silicate de soude : on introduit dans un tube à essai, 1 centimètre cube de silicate de potasse à examiner^ avec 8 ou 10 centimètres cubes d'eau distillée , on agite et l'on additionne la solution de 1 centimètre cube d'acide acétique qui doit la laisser parfaitement transparente; on lui ajoute alors son volume d'alcool à 90*^ et quelques petits fragments d'acide tartrique, et l'on agite le tout rapidement; on voit bientôt appa- raître un précipité grenu et cristallin de bitartrate de potasse, si le silicate contient cet alcali; si c'est du silicate de soude la li* queur restera transparente, et ne fournira des aiguilles cristal- lines de tartrate de soude qu'après vingt-quatre ou quarante- huit heures d'attente. Sur Forigne des sulfures qu*on rencontre dans leseaxtx sulfureuses; par M. le professeur PoLLAGCf. On pense généralement que les sulfates, le sulfate de chaux par exemple, se décomposent en traversant des terrains chargés de matières organiques ; on admet qu'ik se transforment en sul- fures et qu'ils donnent naissance en même temps à de l'acide — g? — carbonique et de Teau. H. Pollacci ne cfx>it pa6 que la réduc- tion des sulfates en sulfures soit aussi fréquente et aussi facile qu'on le suppose ; pour lui cette conversion n'a lieu que dans des conditions déterminées et en présence de certaines matières organiques. La majeure partie du sulfure de calcium qui se produit dans la nature serait due à V action de V acide sulfhy- drique sur le carbonate de chaux. En effet, si Ton fait passer un courant d'acide suif hydrique à travers une solution de bicar- bonate de chaux dans l'eau, il se dégage de l'acide carbonique et il se forme du sulfure de calcium. La réaction est nette et complète; lorsque l'action de l'acide sulfhy drique est suffi- samment prolongée, la liqueur présente tous les caractères du sulfure de calcium et ne contient plus aucune trace de bicar- bonate. 2(C0»), CaO + HS = CaS + 2C0* + HO. Si» au lieu de bicarbonate de chaux, on emploie le carbonate neutre, la réaction est un peu plus lente, mais le résultat est exactement le même. L'auteur pense donc qu'il serait beaucoup plus conforme à l'expérience de faire dériver le sulfure de cal- cium de la réaction qu'on vient d'indiquer, au lieu de suppo- ser qu'il provient de la réduction du sulfate de chaux par les matières organiques. Le sulfure de calcium qu'on trouve dans les eaux serait donc le produit de l'action des courants souterrains d'acide sulfhydrique sur le carbonate de chaux. M. Pollacci admet que, même dans les eaux stagnantes, le sulfure de cal- cium a la même origine; le soufre des matières organiques se transforme d'abord en acide sulfhydrique et celui-ci réagit ensuite sur le carbonate de chaux. L'auteur rappelle que l'acide carbonique peut à son tour reproduire avec le sulfure de calcium du carbonate de chaux avec dégagement d'acide sulfhydrique. Ces résultats s'expli- quent par l'influence de la masse et permettent de comprendre pourquoi le sulfure de calcium ne se trouve dans les eaux qu'en très-petite quantité. L'acide sulfhydrique ne décompose pas seulement le carbo- nate de chaux, mais tous les carbonates terreux et alcalins. L'auteur n'affirme pas cependant que tous les sulfures des eaux /Mm. ie Pkarm. et de Ckim., 4* sAkie, t. XXI. (Février 1875.) ^7 — 98 — minérales proviennent de l'action de Tacide sulfhydrique sur les carbonates. Ainsi^ il existe dans les Pyrénées des eaux miné- rales ne renfermant pas de carbonates, maïs du silicate desotide qui serait décomposé par l'acide sulfhydrique. P. Sur la coagulation de Valbumine; par M. Y. Urbain (1). Dans le procès-verbal de- la séance du 19 juin de la Société chimique, je vois que M. Gautier a signalé une expérience qui, d'après lui, tendrait à infirmer la théorie que nous avons donnée^ M. Mathieu et moi, de la coagulation de l'albumine par la chaleur. Le résultat de l'expérience de M. Gautier ne me, parait pas avoir une telle portée, car^ pour en tirer cette conclusion, il eût fallu que l'auteur démontrât que l'albumine encore coagu- iable par la chaleur, résultant du traitement qu'il indique, ne contenait plus d'acide carbonique. C'est ce que M. Gautier n'a pas fait. Le mode opératoire qu'il a suivi (mode opératoire qui, du reste, lui appartient en propre, car jamais nous n'en avons in- diqué de semblable) est insuffisant pour enlever à l'albumine l'acide carbonique qu'elle contient. En opérant comme il l'a fait, M. Gautier a sans doute été in- duit en erreur par une expression peut-être impropre que nous avons employée, en disant que Tacide carbonique était en dissolution dans l'albumine normale. Nous ne nous sommes servi de ce terme que pour mettre en opposition les deux états sous lesquels se présente ce gaz dans l'albumine liquide et dans l'albumine coagulée par la chaleur, laquelle est une comèi' naison stable, définitive. Mais il ne faudrait pas en conclure que, dans l'albumine normale, l'acide carbonique suive les lois connues de la dissolution des gaz dans les liquides. S'il en était ainsi, le traitement que M. Gautier a fait subir à cette substance l'eût évidemment privée de son acide carbonique, et par suite l'eût rendue incoagulable par la chaleur. (1) Note présentée à la Société de chimie. Voir Journal de pharmacie et de chimie, t. XX, p. 337. — 99 — - En réalité, dans Talbumine liquide, l'acide carbonique «$t combinéy au moins en grande partie^ aux sels que renferme la matière azotée. Les composés résultant de cette union (dont le plus important, le phospho-carbouate de soude, a été déjà si- gnalé par MM. Femet et Preyer), en dissolutions assez concen- trées, ont une tension de dissociation à peu près nuUo aux températures inférieures à 60% mais se détruisent lorsqu'on les dilue suffisamment. Aussi le liquide de l'œuf, qui dans le vide n'abandonne aucun gaz, quand il a été étendu de 8 à 10 fois son volume d'eau perd tout son acide carbonique par simple évaporation de la solution. Nous n'avions pas cru devoir insister sur cet état spécial sons lequel Tacide carbonique existe dans l'albumine normale, parce qu'il nous paraissait pouvoir être facilement déduit de faits bien connus. En effet, si ce gaz eût été simplement dissous dans les sub« stances albuminoïdes^ il est bien évident que l'évaporation de ces liquides, soit à l'air, soit dans le vide, les en eut privés complètement et eut donné par suite des produits incoagu- labiés par la chaleur, ce qui n'est pas. D'autre part, on sait depuis longtemps que de l'albumine, étendue de 10 a 15 fois son volume d'eau, n'est plus précipitée, même à 100*. Le rapprochement de ces deux résultats nous semblait dé- montrer clairement l'influence de l'eau pour déterminer le départ de l'acide carbonique contenu normalement dans tous les liquides de l'économie; la note de M. Gautier m'a montré que notre rédaction avait dû manquer de clarté, puisque, à cet égard du moins, nous n'avions pas été compris. M. Gantier fait suivre la lecture de cette note des obser- vations suivantes : n n^a point voulu contester les expériences de MM. Mathieu et Urbain, qu'il n'a pas eu Toccasion de répéter en effet, mais ayant eu l'occasion de faire passer de l'hydrogène à travers de l'albumine d'oeuf maintenue à 36* dans un vide partiel et pro- longé, il n'a pu constater la non coagulation de l'albumine, quoique dans ces conditions il lui parût que l'acide carbo- nique dissous aurait dû être entraîné par l'hydrogène. L'expé- rience précédente a été faite d'ailleurs avec du blanc d'œuf — 100 — étendu de trois fois son volume d'eau et légèrement acidulé par une trace d'acide acétique. Quant à la dissociation du phosphocarbonate de soude qui fournirait Tacide carbonique auquel serait due la coagulation de l'albumine et à la nécessité d'étendre la *lîqueur albumineuse de 8 à 9 fois son volume d'eau, pour répéter avec succès l'expérience de MM. Mathieu et Urbain, M. Gautier fait observer que ces auteurs n'en avaient point encore parlé et que c'est là sans doute une condition né- cessaire qui n'avait point été remplie par ceux qui avaient ré- pété sans succès les expériences de MM. Mathieu et Urbain. M. Gautier a répété depuis^ quelques-unes des expériences de MM. Mathieu et Urbain, sur la coagulation de l'albumine. Il a reconnu que si l'on suit les indications données par M. Ur* bain dans sa dernière note^ c'est-à-dire si l'on épuise de tons ses gaz le blanc d'œuf étendu de 8 à 40 fois son volume d'eau, il devient en effet incoagulable par la chaleur. M. Gautier à constaté aussi que la quantité de gaz, extraite par le vide, de l'albumen étendu était toujours beaucoup supérieure à celle que l'on retire de l'albumen simplement filti*é« L'albumen étendu de 8 à 10 fois son volume d'eau est toutefois à peine coagulable à 100*. Lorsqu'on l'a chauffé, presque toute la matière pro- téique reste en solution, désormais transformée en une sub- stance que les acides les plus faibles précipitent à froid, et qui se redissout dans un excès. L'albumine devenue incoagulable par l'addition d'eau, ou par le départ de tous ses gaz, et portée à 100*, précipite ensuite à froid par l'acide carbonique; le précipité se redissout à chaud et se reforme à froid. L'acide acétique précipite l'albumine ainsi transformée et la redissout lorsqu'il est en faible excès. Lorsqu'on ajoute à de l'albumine une quantité de potasse étendue ou de baryte, exactement suffisante pour saturer l'a- cide carbonique qu'on peut extraire par le vide, elle devient incoagulable à chaud. — 101 — ACADÉMIE DES SCIENCES. Aeilon de la chaleur sur le diphénylméihane et le phényl- toluène j carbures isomères; sur les produits de réduction de la benzophénone ; par M. Ph. Barbier* Dans une note précédente, jai fait voir que le fluorène pouvait être représenté par la formule G'^H^^, et j'ai donné en même temps la description de quelques dérivés de ce carbure; je reviendrai prochainement sur ce sujet pour le compléter. • Je me propose ici de faire connaître le résultat des expériences, que j'ai tentées dans le but de réaliser la syntlièse du fluorène. Ce carbure ayant pour formule G**H^^, en enlevant H* aux car« bures C'*H^*, on pouvait espérer arriver au fluorène ou à un carbure isomère; or il existe plusieurs carbures possédant la formule CH*' : on a d'abord le diphénylméthane^ découvert par M. Zincke, qui peut se représenter par ensuite le phényltoluène, qui peut s'écrire C«H«, C«H*[C«H«] = C«H« que j'ai préparé en faisant réagir le sodium sur un mélange de benzine bromée et de toluène brome. Comme il existe deux bromotoluènes, il doit y avoir au moins deux phényltoluènes. J*ai donc étudié l'action déshydrogénante de la chaleur sur le diphénylméthane et sur celui des deux phényltoluènes qui dérive du bromotoluène liquide; j'ai aussi examiné les pro- duits de réduction de la benzophénone CH^^O*. Action de la chaleur sur le diphénylméthane, — Chauflé dans des tubes clos pendant cinq minutes, il donne un produit com- posé de deux parties, une partie solide et une partie liquide. Le produit solide est de l'anthracène facilement puriflablc et sur lequel on peut véiifier tous les caractères ; le produit li- quide est composé debenziue et de toluène, la benzine étant en quantité plus oonsidéi'able. que le toluène. L'équatien suivante : 2C»H" = C«Hw -f 2C"H« H- H* AnUiTaGène. — 102 ~ représente la réaction principale; il se produit âmultaiiénwiit une réaction secondaire dans, laquelle l'hydrogène libre, réa- gissant sur le diphénylméthane en excès, le détruit en repro- duisant les carbures générateurs (?«fl" + B* = Ci*H« + C"H«. Je n'ai pas trouvé trace de fluorène, et Tanthracène formé dans cette réaction présente les lamelles brunes, ce qui indique la présence d'une petite quantité da phénanthrène« Action de la chaleur sur le phényltoluène. — Le pbényltoluène est un carbure liquide bouillant entre 958 à 26(K; d'une odeur aromatique analogue à celle du diphényle^ il est isomérique avec le précédent. Je l'ai obtenu en traitant par le sodium un mélange de benzine bromée et de bromotolnène liquide. H se produit en même temps du diphényle, dont il est presque im- possible de se dâ>arrasser. L'analyse suivante indique ta pré- sence d'une petite quantité de ce carbure : G«Htî. C 98,0 92,8 H 7,1 7,2 Placé dans les mêmes conditions que le diphénylméthane, le pbényltoluène régénère de la benzine et du toluène, mais il ne se fait pas d'anthracène. Le produit de désbydrogénation est un liquide épais, bouillant vers 300*, dont je n'ai pas pour- suivi l'étude faute de moyens pour le caractériser. Pour tous ces carbures pyrogénés, en effet^ l'analyse élémentaire est in- suffisante, car ils présentent dans leur composition centésimale des différences du même ordre de grandeur que les erreurs d'analyse. Dans cette réaction, on n'observe ni fluorène ni car- bure cristallisé. Réduction de la benzophénone par la poudre de zinc. — M. Stœdel a signalé comme produit de cette réduction un car- bure liquide qu'il a identifié au diphénylméthane, quoiqu'il n'ait pu le faire cristalliser. Relativement à ce oarbuve, j'ai observé quelques di£Eérenees, que je crois devoir signaler : il ne cristallise pas dans un mélange réfrigérant, même quand on y projette un cristal de diphénylméthane; rectifié plusieurs fois • • ■ — 103 — sur le eodiutn, il bout à 269-370* (température corrigée). II a donné à l'analyse les chiffrée suivants : I. II. C«Hi*. CMHiî. C 91,96 91,98 9i,3 92,8 H 7,25 7,59 7,7 7,3 Ce n'est donc pas du diphényl méthane. Enfin, oe qui le diCEérencie d'une manière très-nette du di- phénylniéthane, cW que, chauffé à 500*, en vase clos, il ne donne ni anthracène, ni benzine, mais bien une petite quantité de toluène. Le carbure pyrogéné complémentaire est un li- quide vtfqueus. Ici, oomme dans le cas du phényltoluène, il ne se forme pas de fluorène. Ji 'J! Star la dissociation des sels hydratés; par M. H. Pebray. M. G. Wiedemann a publié récemment uo jnémpire sur la dissociation des sulfates hydratés du groupe magnésien, dont les conclusions sont identiques à celles que j'ai énoncées en 1868 dans mon travail sur Tefflorescence. Je n'aurais qu'à me félici- ter de cette con&rmation de mes propres recherches, si ce sa- vant les avait rappelées avec exactitude; mais l'historique qui précède son mémoire et la note qui me concerne sont rédigés de telle sorte qu'un lecteur, peu au courant des travaux publiés dans ces derniers temps sur la dissociation, ne peut manquer de lui attribuer tout le mérite de ses conclusions. C'est préci- sément ce qui est arrivé, il y a quelques jours^ dans un journal scientifique français, où l'on a publié une analyse du travail de M. G. Wiedemann. J'espère que les explications qui suivent ne laisseront aucun doute dans l'esprit de personne sur le bien fondé de ma récla- mation. Voici d'abord l'historique et la note dont je viens de parler : [itflcherlich a lait, en 18i4, la remarque suivante, consignée dans la qoatriëme édition de son Traité de chimie (p. 566). Si Ton place des cris- taux de fioUàte de soude hydraté dans le vide baroniéiclque à 9% la colonne merpurielle subit une dépression de 2 1/2 lignes, parce qu'une partie de la vapeur combina prend Tétat gaxeui» tandis que l'eaU pure prednirait ooe dipiBsilon de 4 lignes; d*où il conduaU que la force d'afflnite de i'eai) peur le soUàte de soude à cette température était mesurée par la pression d'une 104 — colonne de mercure de 1 1/3 ligne, ou environ 1/16 de livre par pouce carré. « Cette obsenralioD, déjà aucienne, qui donne It mesure d'un phénomène important de dissociation, est restée presque entièrement Inaperçue, même quand^ dans ces derniers temps, les recherches de M. Sainte-Glaire Deville et autres eipérimentateurs ont attiré de nouveau l'attention sur la décom- position partielle et croissante d*one quantité déterminée de matière, quand la température s'élève. Aussi m'a-t-fl semblé intéressant de faire pour di- vers sels une série de détermioations de la tension de vapeurs, émises par eux à diverses températures. J'indique dans oe qui suit la méthode employée dans mes recherches, ainsi que quelques séries d'observations faites à di- verses époques (les premières remontent déjà à l'année 186i.) » Nous verrons tout à l'heure ce que contient ma note de 1868« Je passe la description de la méthode employée par M. Wiede* mann, et j'arrive de suite aux conclusions de l'auteur, dont j'emprunte la traduction an Bulletin de la Sociélé chimique de Paris (t. XII, n^ 6 et 7, p. 260). M. WiEDKMARN {Pogg> Aniu, Jubelband, 1874). — « Ces ex- périences montrent que la tension de l'eau de cristal- lisation est indépendante de la quantité du sel cristallisé et du- volume de l'espace vide dans lequel se répand la vapeur, pour- vu que la surface du sel puisse fournir assez de vapeur pour saturer tout l'espace. Il s'ensuit que la quantité de sel qui se dissocie dépend, non-seulement de la température, mais aussi de la capacité de l'espace dans lequel se répand la vapeur. « À une basse tempéra- ture déjà les sels hydratés pro- duisent une faible tension qui indique un commencement de dissociation ; mais cette tension est en 'général beaucoup plus faible à la température ordi- naire que celle de l'eau^ de sorte que la tension de rhomldité at- mosphérique suffit fort souvent à empêcher un sel de perdre de l'eau de cristallisation à l'air, M. Debrat (Comptes rendusy 1863). -^ ff L^efflorescence est un cas particu- lier du phénomène de dissociation dé- couvert par M. H. Sainte-Claire De- ville. « En effet, lorsqu'on mesure la ten- sion de la vapeur d'eau émise par un sel hydraté dans un espace vide, oti constate que cette tension varie avec la température, mais qu'elle est constante pour une température déterminée* Si, après avoir chauffé le sel, on le laisse revenir à une température inférieure, la tension de la vapeur diminue parce que le sel effleuri absorbe rapidement une partie de l'eau dégagée et reprend la valeur qu'elle avait acquise dans la pé- riode d'échauffement pour cette même température. Un sel hydraté a donc pour chaque température une tension de dissociation qui est mesurée par la force élastique de la vapeur d'eau qu'il émet à cette température. • On s'explique maintenant avec faci- lité la condition d'efflorescence ou d'hy- dratation d'un seL effleuri plaoé dans une atmosphère Illimitée. La pression de l'air n'ayant pas d'influence sensible — 105 — piroe que u tension est égAlê on supérieure à celle de cette ean de cristallisation. Seuls, les lels pour lojiquels cette circon- stance ne s'oltserve pas sont eflloreseents à la température ordinaire. > « An delà du point de fasion du sel la tension aug- mente pins rapidement, mais il ne se produit pas un saut brus- que an moment de la fusion. » sur la tension des vapeuri qui s'y for- ment, un sel s'effleorit lorsque la ten- sion de sa vapeur est supérieure à celle de la vapeur d'ean existant dans l'air à la température de l'expérience; au con- traire, un sel effleuri s'hydrate dans l'eau si la force élastique de la vapeur contenue dans l'atmosphère est supé- rieure à celle qu'émet à la même tem- pérature le sel effleuri. « Les sels hydratés qui ne s'efflenris- sent point dans i'alr doivent donc cette propriété à cette circonstance que la tension de la vapeur qu'Us émettent aux températures ordinaires est tou- jours inférieure à celle que possède ha- bituellement la vapeur d'eau contenue dans Tair. « Si l'on chauffe un sel hydraté, du sulfate de soude hydraté (NaO,SO* + lOHO) par exemple , à la tempéra- ture de 33* i laquelle II fond, on ob- serve qu'il n'y a point de changement dans la tension de la vapeur d'eau pendant toute la durée de la fusion ; il en est de môme pour le carbonate de soude ordinaire.(NaO, C0*+ tOHO) à 34*,5 et l'hyposnlflto de soude conte- nant 5 équivalente d'eau vers 48*. « La fusion de ces sels hydratés res- semble donc à celle de la glace, qui s'opère sans variation dans la tension de vapeur, comme Ta démontré autre- fois Gay-Lossac, ete.» La note citée par M. Wiedemann contient donc autre chose ipi'une détermination de tension de vapeurs de phosphate de soude. Si ce savant avait lu cette note, il y aurait vu (en outre de ce que je viens de rappeler) que les déterminations relatives au phosphate de soude avaient pour but d'établir un point im- portant de la théorie de la dissociation, à savoir que le phos- phate de soude ordinaire (âNaO, HO, PhO*-fi4H0) se décom- pose d'abord comme une combinaison d'eau avec le phosphate à 14 équivalente d'eau, en donnant, par conséquent, une ten- — 106 — siofi de dissociation copstaote tant que la quantité d'eau restant dans le sel dépasse 14, équivalents d'eau. Cette première phase terminée, ce sel à 14 équiralents d'eau se dissocie avec une tension moindre. Donc il résulte de ce qui précède que la mesure des tensions de vapeurs d'un sel plus ou moins hydraté permet de reconnaî- tra s'il existe plusieurs combinaisons successives d'un sel avec l'eau. M. Ditte s'est servi de cette méthode pour démontrer que l'acide iodique ne possède qu'un seul hydrate, et elle a reçu de M. Isambert une généralisation très-imiportante de ses belles r€cfaei*ches sur les combinaisons des chlorures anhydres avec le gaz ammoniac, qui se comporte avec eux comme la vapeur d'eau dans les sels hydratés. Sur les transformaiims du persulfacyanogène; par M. J. PONOMAREFF. Dans le but de préciser autant que possible la constitution du pei*suIfocyanogène, et en même temps d'indiquer plus net- tement la place qu'il occupe dans la série des composés carbo- niques azotés^ j'ai entrepris des recherches sur les transforma- tions de ce corps et sur ses dérivés. Dès à présent, je suis à même de faire connaître quelques ré- sultats, à mon avis assez intéressants, obtenus en étudiant l'action du perchlorure de phosphore et de l'ammoniaque sur le fiersulfocyïiiiogène. I. Action du perchlorure du phosphore. — En admettant, pour la formule du persulfocyanogène, l'expression C'Az*S'H, proposée par Laurent et Gerhardt, et considérant la propriété de se transformer par les acides en acide cyanurique^ jai pensé que le perchlorure de phosphore réagirait de la manière sui- vante : C»Az»S«H + 3PC15 — 2PC1» + S«C1« + PSCl» + HCl -f G»A«^P, et qu'il ae formerait du chlprur^ de eyaiMigène solide. G'esti en eSi^i, ce que l'expérience eonfirme. Vn «nélapge intime de persuUoeyaQogène et de perchlorure — 107 — de phosphpre « éi^ cloiifl'é <}aAS une petite cornue au baîa d'huile. A 125-130<>, la masse se ramollit avec d^ageneul d'acide chlorbydriquef et il distille uii liquide brun lougeâ- tre, à odeur piquante; à 170*, il commence à se svbUmer dei ^ndes lames brillaotes se diépo^ant peu à peu «ar 1^ pfunoi^ de la coFoue. Après la distillation, il ne reste dans la ocnaitte que très^peu de sulCocyanogène non attaqué* Les grandes lames étant séparées, lavé^ à Teau froide^ fé* chées et cristallisées dans Tétber fort, présentent les caraotèrei du chlorure de cyanogène solide. Elles fondent A 140**; fUes ont une odeur forte, piquante surtout à une température élerée, rappelapt celle des excréments de souris. Bouillies arec la soude cppcentrée, elles se transforqnent en aiguilles fines de cyanurate trisodique» Le dosage du chlore a donné des nombres concordant arec la théorie. Le produit liquide de la distillation a été fractionné* La portion qui a passé jusqu'à 110" était du protochlorure de phosphore, entre 110-130*^ du sulfochlorure de phosphore, dé- composable par Veau en acides sulfhydrique, cUlprhydriqtte et phosphorique, et enfin entre 130-1 tô** 4u chlorure de soufre (S'Cl'); il reste aussi comme résidu des cristaux du chlorure de cyanogène solide. II* Action dej'ammonia^e. -^ L'ammonit^que aqueuse à la température ordinaire dissputen partie le persulfocyanogène; les 9cides le précipitent de cette solution sans l'altérer; maiS| si l'on chaufSe les deux corps jusqu'à IdO-lOO"* pendant quelques heures, dans un tube scellé, le persulfocyanogène ^ diasout complètement avec formation de sullhydrate d'a^iivuoniaqiie. A la fin de la réaction, le contenu des tubes a été étendis avec beaucoup d'eau et bouilli jusqu'à dispariMon d^ l'odeur du sulfbydrate d*ammoniaquie ; œla fait» la solution claire et encore chaude a été séparée du dépôt de soufre. Par refroidis- sement, il se déposait des flocons volumineux, lorsque la quan- tité d'aipmoniaque était insuffisante, et des petites aiguilles, dans le ca» d'MA excès d'aionuMÛaque ; les ^istoux augmear taieot ooosidérablement pv ^vaporatiw des liquides* Je mç bçrnetai aaiattf4'lMÛ 4 Récrire la nature dç ces derr — 108 — nierê cristaux, et j'espère revenir prochainement aax dépots floconneux. Les cristaux, purifiés par une ou deux cristallisations dans l'eau bouillante, représentent des petites aiguilles fines, diffi- cilement solubles dans Teau froide, mais plus solubles dans l'eau bouillante, insolubles dans Talcool et dans Téther. Chauf- fées légèrement^ elles se subliment en partie en donnant des vapeurs piquantes, qui rappellent celles de l'acide acétique; à une température plus élevée, il y a dégagement d'ammoniaque, et il reste un résidu jaune grisâtre, qui à son tour se volatilise par une calcination plus forte. L'analyse conduit à la formule GHAz''H''S. C'est un sulfo- cyanure de mélamine, C'Az*H*,HCÂzS^ comme le prouvent les observations suivantes : Leur solution avec les sels de cuivre donne un précipité vert sale, qui devient blanc au bout de quelque temps; avec le perchlorure de fer elle se colore en rouge de sang. L'hydrate de potasse dissout le sulfocyanure de mélamine à chaud en le dédoublant; par refroidissement, il se dépose des paillettes brillantes, faciles à purifier par une cristallisation. Ainsi obtenues, ces paillettes présentent tous les caractères de la mélamine. Elles sont assez solubles dans l'eau bouillante et s'en séparent en gros octaèdres irréguliers, très-brillants. Leur solution donne par l'acide azotique de longues aiguilles soyeuses et des aiguilles courtes par l'acide sulfurique. Avec l'azotate d'argent elles donnent un précipité blanc cristallin. L'identité de ce produit avec la mélamine est confirmé aussi par l'analyse. Les eaux mères du produit de l'action de la potasse, séparées des cristaux de mélamine, étant évaporées à siccité, le résidu sec se dissout dans l'alcool bouillant; il se dépose des grands prismes déliquescents, très-solubles dans l'eau et dans l'alcool; leur solution se colore en rouge de sang par le perchlorure de fer. Ces caractères sont ceux du sulfocyanure de potassium. La formation du sulfocyanure de mélamine est assez inté- ressante et prouve que la réaction entre le persulfocyanogène et l'ammoniaque ne se borne pas à une substitution de sulfhy* drik (SH) et du soufre (S') par les résidus de l'ammoniaque. — 109 — mais qu'il y a eo même temps un dédoublement plus piofond de la molécule. Eu eSei^ si on. laisse évaporer plus longtemps les eaux mères de première cristallisation du sulfocyapure de mélamifiey il ne tardera pas par refroidissement à se déposer des grandes tables déliquescentes, qui présentent tous les carac- tères du sulfocyanure d'anunonium. La formation de ce dernier composé n'est pas sans analogie. Jamiesson, en 1846, en traitant le persulfocyanogène par le suif- hydrate de potasse, a observé aussi la formation de sulfocya- nure d'ammonium en même temps que celle d'acide mélanu- rique. La présence du sulfocjanure d'ammonium est probablement la condition de la formation de mélamine sous forme de sulfo- cyanure. Se passe-t-il ici une réaction du sulfocyanure d'am- monium sur les produits intermédiaires entre le persulfocya- nogène et la mélamine, ou y à-t-il, sous l'influence de l'acide snlfhydrique, régénération de l'acide sulfocyanique et son ad- dition à la mélamine ? Je me propose d'élucider cette question pit)chainement. sor le floorène^ par M. Barbier.— L'auteur a établi dans une note précédente, par l'analyse de plusieurs dérivés, que le fluorène pouvait être représenté par la formule G'^H'® on par la formule rationnelle G**H*(C*H*); le fluorène est ainsi envi- sagé comme du diphényle G'^H*^ dans lequel H* est remplacé par du méthylène G*H*.-*Les expériences de M. Barbier sem- blent prouver que cette dernière formule est exacte et que le fluorène est un carbure incomplet. Par Taction ménagée du brome sur le fluorène il a obtenu le produit C"e*Br»=C"ff Br(C*H"Br«) ; c'est le bromure de fluo- rène monobromé qui se présente sous la forme de fines aiguilles jaunes soyeuses. Il est peu stable, la chaleur et la potasse lui enlèvent HBr et donnent naissance au dérivé bibromé du fluo- rène C"H»Br*. Le fluorène donne plusieurs produits d'oxydation, lorsqu'on le traite par un mélange de bichromate de potasse et d'acide sulfurique étendu. Parmi ces produits, l'auteur a isolé : — no ^ 1« Ud cèmposé erfsitiUHë en iwet àigoiHes d'un bknc jau- nâtre, fusibles vers 270^ que M. Barbier croît être le quliion S» Un corp^ criMidBié en bellei tables rectangulaires^ fusibles encre 81 et 82*^ qui n'est autre que le éUphénytène^arbonyte, corps identique avec le dipkênylénaûéione de MM. Fittig et Ostennayer. Ce composé est représenté par la formule Le corps que Ton obtient par l'oxydation du fluorène et celui qui dérive du pbénanthrène sont identiques. Ce résultat important fixe^ suivant l'auteur, la constitution du fluorène^ en le rattachant au pbénanthrène et au dipbé- nyle. Le fluorène est le point de départ d'une série de corps nou- veaux^ comparables aux dérivés du propylène, dont la compo^ sitîon lui est symétrique. Parmi les nombreux composés dont M. Barbier poursuit l'étude, on peut signaler dès k présent l'existence d'un alcool fluorénique de la formule C'^H^^O*. Action exercée par nn électro-aimant anr les spec- tre» des ff an raréfiés, traversés par des déchari^s élec- triques; par M. CHÂtrrARD. — M. GhauUrd a étudié l'action que les aimants puissants font éprouver aux spectres des gai raréfiés, traversés par la décharge d'une bobine d'induction. Ces spectres caractéristiques de la matière au sein de laquelle jaillit l'étincelle, offrent des particularités très^curieuses. Les corps sur lesquels ont porté les expériences étaient renfermés dans un tube de Geissler, présentant une partie étranglée, presque linéaire, que Ton disposait entre les pôles d'un électro- aimant et à une faible distance de la fente d'un spectrosoope. Un autre tube tout à fait analogue au premier était destiné à servir de terme de comparaison. Les deux tubes étant disposés^ on y fait jaillir l'étincelle et l'on constate la parfaite concor- dance des raies fournies par chaque spectre ; mais cette con- cordance cesse d'exister au moment où l'aimant entre en action. Les corps sur lesquels l'auteur a expérimenté sont l'hydro* — m — gène, le chlore, le brome, riodef l'fMLygèae^ If tOnfre^ le aélé- Dium, l'azote. La lumière du soufre et du sélénium diminue d'intensité et le spectre, peu apparent d'aboird, ûoit par dispa- raître. Le chlore et le hrome sont, au contraire, caractëriaés par un éclat plus considérable et par le développement de raies fineSj brillantes, nombreuse», dans le vert stirtôut. Ces phéno- mèces sont remarquables par leur netteté et leur beauté. sur le rapport qui exiate «Btre la éomposltion elil- ■liqne da l'air de la veMie natatoira al la profondeur à laquelle sont prie les poiesofiM; par M. Moreau. — Biot a établi, en 1807, que l'oxygène augmente de proportion dans l'air de la vessie natatoire, en raison de la profondeur à laquelle est pris le poisson. Cette proposition , qui est considé- rée comme étrange par M. Schultze, a été vérifiée par l'auteur* Ses expériences prouvent que le poissou qui s'enfonce dans la mer se comporte comme celui auquel on a soustrait une partie de l'air de sa vessie natatoire, c'est-àrdire que l'air qui arrive dans cet organe n'est pas un mélange d'azote et d'oxygène^ comme l'air qui s'y trouvait, mais est formé seurement par dé l'oxygène» L'auteur a constaté d'abord l'augmentation de la quantité d'air. Deux poissons de l'espèce dite vieille ont été placés dans un panier submergé à une profondeur de 7 à 8 mètres, où ils oot séjourné pendant quarante-deux heures. Remis ensuite dans un bassin d'une profondeur de moins de 1 mètre, on trouva que le volume avait augmenté de 6**, 53 pour le plus gros, et de 4'*'^64 pour l'aïutre. Cette augmentation de volume était due évidemment à l'introduction d'une nouvelle quantité d'air dans la vessie natatoire. Pour connaître la composition chimique de l'air des pois- sons qui ont séjourné au fond de l'eau, l'auteur a opéré sur deux grondins aussi semblables que possible et pris dtns un même bassin. L'un d'eux ayant été sacrifié, on a trouvé 16 p. 100 d'oxygène ; on a maintenu l'autre pendant quarante- huit heures à la profondeur de 7 à 8 mètres et l'on a reconnu que l'air de la vessie natatoire renfermait 52 p. 100 d'oxygène. D'autres expériences ont donné des. résultats analogues. j — H2 — 8ar TAcaeia ipommifèn dm la niiltia; par M.' Dou- met-Adanson\ — Dans un voyage d'exploration entrepris dans le sud de la Tunisie, l'auteur a observe que l'Acacia gommi- fère occupe dans la plaine du Thala^ au pied des montagnes de Bou-Hedma, un espace d'environ 30 kilomètres de lon- gueur sur 12 de largeur; cette station, la seule connue en Tunisie^ est située à peu près sous 33*,3(y latitude nord. Un mélange de sable, de gros graviers et de galets forme le sol dans lequel vivent les gonuniers. lies gommiers ne constituent pas une véritable forêt; ce sont plutôt les restes d'une ancienne forêt décimée par des causes diverses, notamment les dévastations par la main de l'homme. L'auteur en évalue le nombre à environ 20,000 ou 30,000 pieds. Ils ne dépassent pas une hauteur de 7 à 8 mètres. Leur tronc, recouvert d'une éoorce rugueuse, se divise en plusieurs grosses branches à la hauteur d'environ 1 à Smèu-es; il atteint des proportions qui vont jusqu'à 3"',70 de circonférence. Leur tête élargie, et extrêmement rameuse, offre généralement une forme arrondie, plus large que haute, et presque tabulaire à la partie supérieure. M. Doumet-Adanson a rencontré quelques-uns de ces arbres sous lesquels le sol était littéralement jonché de gousses de Tannée précédente, non ouvertes, mais les graines avaient été dévorées par un petit ooléoptère du genre Brtichus. La gomme coule des cicatrices du tronc et des grosses bran- ches. L'Acacia de Tunisie doit être rapporté à VAeacia tartilis dont l'aire géographique comprend l'Arabie, l'Egypte^ la Nubie et le Sénégal. sur le prodolt d'addition dn propylèna à l'aolde hypoehloreux; par M. Henry. — Loi-squ'on fait agir l'acide hypochloreux sur le propylène, il se forme de la monochlorhy^ drine fropylénique^ G'H*(0H)G1, résultat de la combinaison directe du propylène avec l'acide hypochloreux. Cette mono- chlorhydrine bout à 127-128*, a une densité de 1,095 et une densité de vapeur égale à 3,15. L'auteur a consacré à la préparation de ce produit en- — 113 — TÎron 43 lities de gaz propylène. Ce gat était réparti dans sept flacons de capacités diverses dans lesquels on a introduit Tacide hypocfaloreux dilué dans l'eau. Le contact s'est pro« bngé pendant trois jours dans l'obscurité. Le produit d'addition a été repris par l'ëther et la liqueur éthérée a été soumise à l'action d'un courant d'hydrogène sulfuré pour précipiter le chlorure mercurique dissous pendant la préparation de la mo- Dochlorhydine, On a filtré ensuite, puis distillé, et le produit restant était formé en parties à peu près égales de monochlor- hydiine propylénique et de dichlorhydrine glycérique bouil- hnt vers 180", produite par l'addition du chlorure d'ail jle^ contenu dans le gaz propylène, à l'acide hypochloreux. M. Henry a préparé le propylène par la méthode indiquée autrefois par MM. Berthelot et de Luca, en faisant agir l'acide dilorhydrique concentré sur l'iodure d'allyl^ en présence du mercure : le propylène préparé ainsi contient de la vapeur de chlorure d'allyle, coi*ps très- volatil et bouillant à 45^. M. Henry a soumis la monochlorhydrine à l'oxydation, en introduisant par petites portions, 22 grammes de ce composé dans 100 grammes d'acide azotique assez concentré; elle s'y dissout en s'échauffant modérément et en se transformant en ddoro-'ûzotate de propylène^ G*H^(AzO*)Cl. Le mélange a été chauffé à l'aide de l'eau tiède le lendemain, pendant une journée^ dans une cornue. L'oxydation marche paisiblement; il se d^;age des vapeurs rutilantes et le liquide, d'un brun intense d'abord, devient d'un rouge orangé clair. Le produit brut de Fopération a été étendu d'eau et la solution agitée avec de l'éther. La liqueur éthérée a laissé un résidu contenant de l'acide monopropionique pur. Cet acide, identique avec l'acide dérivé directement de l'a*- cide lactique sous l'action du perchlorure de phosphore, est un liquide incolore, épais et visqueux, fortement acide, solu- ble dans l'eau, l'alcool et l'éther. Sa densité est 1,26; il bout vers 180-185**, sa densité de vapeur égale 3,64. Sa formule est C'H'CIO*. Cet acide serait de V aldéhyde propicmique numo- chlorée. Sur 1m MMli d'acclimatation de* arbres à quinquina /«ini. de PImm, ei de Ckim., 4* win, t. XXI. (Février I87!i.) B ^ 114 - àllU de la Réanion; par M. le D* Yinson. — Les pre- mièreB graines enyoyëes par MM. Decaisne et Morin, semées près du littoral, puis transplantées à des altitudes de 700 à 800 mètres, ont inunédiatement fourni des sujets de la plus belle yenue. Dans l'espace de quatre années, une bouture pro- venant des premiers plants était devenue un arbre de 6 mètres de haut. Les cinchonas ainsi obtenus ont donné des fleurs et des graines fécondes et produit des éoorces. M. le D' Yinaon a entrepris une culture en grand, qui pos* sède aujourd'hui plus de trois cents arbres, sur lesquels cent cinquante environ n'ont pas moins de 9 mètres de haut. Des échantillons d'éooroes prélevés sur des sujets encore trop jeunes pour avoir atteint leur développement, ont donné pour 1,000 d'écorce 14^,3 de quinine et O'^ô de cinchonine* L'influence des cyclones ne parait pas être plus dange- reuse pour ces arbres précieux que pour ceux des autres essences* sur les nréides de l'acide ipyraTiqae; eyntbèee d'un honoloirne de l'allantolne; par M. Griiuux (1). — Lors- qu'on arrose 2 parties d'urée finement pulvérisée avec 1 partie d acide pyruvique bouillant de 160 à 1 70" et qu'on maintient le mélange à 100^ pendant quelques heures, la masse devient liquide en dégageant de l'acide carbonique pur, puis elle se trouble^ s'éfmissit et se rempUt d'une matière solide. On reprend ensuite le tout par un excès d'alcool bouillant, on filtre et l'on dissout le résidu dans dix fois son poids d'eau bouillante. La liqueur, filtrée laisse déposer, en se refroidissant^ des cristaux blancs, brillants, formés de tables lozangiques. M. Grimaux désigne se composé sous le nom de pyvuriley C'H^Az^O'* Sa formation est représentée par l'équation sui- vante : C»HH)» + 2C0AiW=C«H«A2H)8 + 2H*0. Il se produit par l'union de 1 molécule d'acide pyruvique (1) On sait qne l'acide pyruvique est un liquide faiblement coloré en jaune qui s'obtient en chaufliiint l'acide tartrique dans une cornue de verre à la température d'eavlroo 300'' et on rectlûant le prodiiU. — 115 — et de 2 molëculcs d'aree avec ditninatioB de 2 moléeidiM d'eau. Le pyrurile est insoluble daûs l'alcool et dans l'éther, peu soluble dans l'eau froide, soluble dans dix fois son poids d'eau bouillante, soluble dans Tammoniaque sans se combiner avec elle. Il ne perd de l'eau qu'à 155<> seulement et se convertit en UD nouveau corps formé de petites paillettes jaunâtres; à une température plus élevée il se détruit et laisse un résidu de charbon. Soumis à l'ébuUition avec l'eau de baryte, il donne de l'urée. Il ne précipite pas les sels métalliques, excepté l'azo- tate mercurîque avec lequel il donne un précipité blanc abon- dant. Chauffe avec de l'acide chloiiiydrique concentré, il se dis** sont; la liqueur évaporée au bain*marie laisse un liquide siru- peux qui, additionné d'alcool, se convertit en une substance cristalline, C^H^Az'O', qui constituerait la mono^uréide pyru" vique. La solution alcoolique renferme de l'urée. Si Ton traite le pyrurile à Pébullition, par lacîde azo- tique ordinaire, il se forme de l'aEÔCate d'urée d-abord, pais UB dérivé aitré, la mùM-uréide pymvique niir^, C^H'(AxO*)Âs'0'. EUe cristallise en belles aiguilles jaunes, for- mées par des prismes rhombiques brillaofs, ne perdant pas d'eau à 145". CSe oorps est ua pm loluble dans l'alcool bouil- lant et tcès-peii soluble dans l'«au; il précipite l'acétate de plomb et l'azotate d'argent. M. Grimaux a constaté par une nouvelle réaction les rap- ports qui existent entre les composés uriques et les dérivés de Facide pyruvique; il a converti, en effet, le pyrurile par oxyda- tion iadirecte en cxalylurée ou acide parabanique, en mélan- geant le dérivé nttré de la mono-uréide pyruvîque avec vingt- cinq on trrate fois son poids d'eau et deux à trois fois son poids de brome, et ea distillant jusqu'à ce que le liquide de la cor- nue devienne incoloie. Il passe alors une huile lourde qui présente les caractères de la bromopicrine, La solution aqueuse qui reste dans la cornue est évaporée au hain-marie et l'on obtient ainsi, après les avoir purifiés, des prismes qaï présentant Sous les caractères de l'acide paraba- — 116 — nique ou oxalylurée. Le dédoublement qui lui donne naissance est représenté par l'équation suivante : C*H»(A20>)0« + 6Br + H*0 = CBi^AiO» + CWAiK)» + 3Hfir. MoDO-aréide Bromo- Ouljlorée. pyrnTiqoe picrine. Ac. hitrée. parabaniqae. P. ACADÉMIE DE MÉDECINE Rapport iur le$ spécialitéi pharmaceutiques^ lu à 1* Académie de médecioe dans la séance du 5 janvier; par M. BuiGNET. Messieurs, dans la séance du 4 août dernier, M. le secrétaire perpétuel de l'Académie de médecine reçut de M. le ministre de l'instruction publique la lettre suivante : « Monsieur le secrétaire perpétuel^ « Divers projets ont été soumis à TAssemblée nationale et à la commission du budget, tendant à frapper d'une taxe élevée le prix de vente des spécialités pharmaceutiques ou remèdes nouveaux et spéciaux. « L'administration des finances aurait besoin, avant de se prononcer sur le mérite de ces propositions, de savoir s'il est possible de définir^ d'une manière nette et précise, ce que l'on doit entendre par spécialités pharmaceutiques ou remèdes spé^ doux et nouveaux* a Ces produits devant former la base et l'assiette de l'impôt en question, il importerait en effet que le fisc, pour les frapper fût à même de les désigner et de les reconnaître exactement. a Je vous serai donc obligé, monsieur le secrétaire perpétuel, de vouloir bien demander à l'Académie de médecine de me renseigner à ce sujet le plus tôt possible. » Pour répondre à la question posée par M. le ministre, l'Aca- démie nomma une commission composée de MM. Bussy, Ghatin, Th. Roussel, Regnauld, Gobley, Boudet et Buignet, auxquels devaient s'adjoindre M. Devergie, président, et M. Bé- — 117 — clard^ secrétaire perpétuel. C'est l'avis de cette commission que je viens vous exposer aujourd'hui comme rappoiteur. Sous le nom de spécialités pharmaceutiques ou remèdes spé^» eiaaxy on comprend les substances ou préparations, aujour* d'hui en très-grand nombre, qui sont présentées au pubUc comme réalisant un perfectionnement de l'art pharmaceutique ou comme offrant des avantages thérapeutiques spéciaux* La forme sous laquelle elles se produisent est excessivement ▼ariable : Tantôt ce sont des produits naturels, des drogues simples, que l'on tire de contrées plus ou moins éloignées et auxquels on attribue des propriétés médicales particulières ; Tantôt ce sont des médicaments déjà connus^ inscrits dans les pharmacopées françaises ou étrangères, que Ton présente comme préparés d'après un procédé nouveau qui rend leur action plus énergique et plus sûre; Dans d'autres circonstances, la spécialité consiste en une simple forme pharmaceutique, un nouveau système d'enrobage des médicaments, dont l'effet doublement précieux, aux yeux de l'inventeur, est de faciliter leur administration et de dissi- muler leur mauvais goût; Ici, c'est une substance alimentaire à laquelle on a cru re- connaître des propriétés médicamenteuses, et que l'on recom* mande dans tels otf tels cas de maladie. Là, c'est un produit pharmaceutique ou chimique que l'on prépare en grand, et dont on vante les avantages au double point de vue de Téconomie et delà pureté; Enfin, et c'est là un cas qui ne se montre que trop souvent, la spécialité consiste dans un médicament que l'on prend tout simplement dans le Codex, que l'on s'approprie, pour ainsi dire, en y attachant son nom, et dont on parvient à se faire une sorte de monopole, à force d'annonce et de publicité. En présence d'une pareille variabilité de formes et de carac- tères, il serait bien difficile, pour ne pas dire, impossible, de donner des spécialités pharmaceutiques une définition qui fût à la fois assez générale pour les comprendre toutes, et assex simple pour être ramenée aux termes nets et précis que réclame la lettre de M. le ministre. — H8 — Cependant, en s'attachant au point de vue paiiicuUer de cette lettre^ et en considérant qu'il s'agit surtout de donner le moyen de frapper d'une taxe le prix de rente des remèdes spé- ciaux, la commission a pensé qu'elle pouvait désigner ces re^ mèdes d'une manière assez claire pour que les agents du fisc pussent les reconnaître partout et avec certitude. Il e»t évident, en effet, que la spécialité visée par les projets d'impôt, est la spécialité industrieUe^ eommereùdey lucrative: et n'est-il pas logique alors de prendre comme base de la définition demandée, la cause effective qui, donnant au médicament tous les caractères d'un produit commercial, assure ensuite à la vente de ce produit les conditions les plus favorables de pros- périté et de succès? Si la spécialité pharmaceutique a pris naissance dans l'amour du progrès et dans le désir de perfectionner l'art pharmaceu- tique, il faut reconnaître qu'elle s'est propagée par la spécula- tion et par l'industrie. C'est à Tannonce qu'elle doit le dévelop- pement extraordinaire qu'elle a pris depuis quelques années^ et ce développement est tel aujourd'hui que le médicament spé- cialisé par l'annoocê a pris presque partout la place du médi* cament normal. Nous n'avons pas à exposer ici les inconvénients et même les dangers qu'entraîne avec elle une pareille situation. Le ddulI existe, et nous ne pouvons que le déplorer. Mais la spécialité n'étant et ne pouvant être, au point de vue q^i. nous occupe, qu'un produit commercial, et Vanwmce étant la condition essen- tielle qui donne à ce produit la prospérité exceptionnelle dont il jouit, la commission a pensé que la spécialité pouvait être définie par l'annonce elle-même, et qu'on pouvait ainsi consi- dérer comme spécialité pharmaceutique ou remède spécial, tout médicament annoncé^ quel que fût, d'ailleurs, le mode d'annonce adopté par le spécialiste* La commission, toutefois^ ne se fait pas illusion sur la valeur qu'il convient d'attacher à cette définition. SUe la présente comme la meilleure et la plus pratique au point de vue du fisc; mais elle reconnaît qu'elle ne saurait convenir dans un sens ^grammatical absolu. La spécialité, en effet, peu^ exister en de- hors de l'annonce. Elle peutfse produire sous forme de mé» — 119 — moire renfermant rindication d'un médicament nouveau, mais avec tous les attributs d'un travail purement scientificpie, n'ayant par conséquent, d'autre intérêt que celui de la science elle-même, d'autre mobile que celui du progrès qu'elle doit accomplin Certes la commission n'a pas eu et n'a pas pu avoir l'intention de fermer la porte à toutes les découvertes. Aussi a-t-elle considéré qu'un produit nouveau, présenté dans de pareilles conditions, ne devait pas rentrer dans la définition donnée par elle de la spécialité pharmaceutique. Il est à re- marquer, d'ailleurs, qu'il n'a rien de commun avec le produit commercial auquel s'applique cette définition ; et il ne pren- drait vraiment ce caractère que le jour où, s'ofirant au public avec les avantages vrais ou supposés qu'il possède, il cherche- rait dans Tannonce et la réclame tous les moyens possibles de devenir lucratif et prospère. C'est donc l'annonce qui est le véritable critérium de la spé- cialité pharmaceutique. Mais, pour que la définition basée sur l'annonce soit complète, il importe qu'elle comprenne toutes les substances, de quelque nature qu'elles soient, qui sont jour* nellement présentées au public comme jouissant de propriétés médicamenteuses. Beaucoup de ces substances ne sont, à pro- prement parler, que des produits alimentaires et sembleraient ainsi devoir échapper à une définition qui s'applique d'une ma- nièpe exclusive aux médicaments. Mais si les produits dont il s'agit n'ont pas de propriétés médicales bien établies, les vertus particulières qui leur sont attribuées par les spécialistes les assimilent aux médicaments proprement dits, et l'annonce qui en est faite marque leur place parmi les spécialités pharmaceu- tiques que le projet d'impôt doit atteindre. Dans tout ce que nous avons dit jusqu^ci des spécialités pharmaceutiques, nous avons supposé que le titre sous lequel elles étaient annoncées en définissait suffisamment la nature ou la composition* S'il arrivait, cependant, que la spécialité frappée par les agents du fisc fût reconnue comme ayant le caractère d'un remède secret, l'impôt perçu contre elle ne sau- rait constituer un droit en sa faveur, la taxe ne pouvant, en aucun cas, être prélevée que sous la réserve des dispositions — 120 -* prohibitives formulées par la loi de germinal contre l'annonce et la rente des remèdes secrets. C'est en ayant égard aux diverses considérations présentées dans ce rapport que la commission vous propose de répondre à M. le ministre, qu'au point de vue d'une taxe à prélever sur les spécialités pharmaceutiques^ il est possible de donner de ces spécialités une définition qui permette de les désigner et de les reconnaître exactement. Cette définition est ainsi formulée par la commission : Sont considérées comme spécialités pharmaceutiques : lo Tout médicament annoncé par la voie des journaux, affiches^ circulaires ou par tout autre moyen de publicité ; 2o Toute substance^ préparation ou composition quelconque^ annoncée par les mêmes voies de publicité, comme possédant des propriétés médicamenteuses. Ces conclusions sont adoptées à l'unanimité. Rapport sur le cataplasme au Fucus crîspus, lu à F Académie de médecine au nom de la Commission des remèdes secrets et noti« veaux; par M. J. Lefort. M. le d' Lelièvre, pharmacien à Chatou (Seine-et-Oise), a adressé à M. le ministre de l'agriculture et du commerce, le mode de préparation d'un nouveau cataplasme émoUient instantané. Pour cela, il fait servir la gelée du Fucus crispus ou carragaheen sous la forme de cataplasme, afin de remplacer la farine de lin qui, malgré son usage presque immémorial, n'est cependant pas dépourvue de certains inconvénients. Une feuille de ouate, simplement cardée, de 1 mètre carré environ, est étendue sur une claie et on y répand une infusion concentrée et mucilagineuse de Fucus crispus : on met par- dessus celle-ci une autre feuille de ouate de même dimension et on frappe légèrement avec une brosse, afin que la gelée pé- nètre très-également dans toute l'étendue de la ouate« Cela faitj on expose le tout à l'étuve modérément chaufiëe et le mucilage ayant perdu toute son eau d'hydratation, revient peu — 121 — à peu à rétat de Fucuê sec. Au sortir de l'étuve, le cataplasme ressemble à une feuille de carton épais, et malgré le temps qu'il a passé dans une atmosphère chaude, il n'a pas contracté la nx>indre odeur. Pour en faire usage^ il suffit de le placer dans une large assiette et de l'arroser d*eau presque bouillante. Après 15 ou 20 minutes, le Fucus se gonfle trè&-considérablemeni, et dans cet état, la ouate contient sous la forme de mucilage une grande quantité d'eau saturée des principes émoUients de la plante elle*méme* Les nombreuses expériences qui ont été faites par les soins de TOtre Commission dans plusieurs services des hôpitaux ciyils et militaires de Paris ont prouve que les cataplasmes au Fueu$ pouvaient demeurer très-longtemps sur la peau sans l'irriter, sans répandre la moindre odeur, enfin sans subir la moindre altération. Votre Commission vous propose donc de répondre à M. le ministre que l'emploi du Fucus crispus^ pour la préparation des cataplasmes émoUients, constitue une application digne d'attirer l'attention du corps médical et en particulier, des services hospitaliers tant civils que militaires de terre etde mer. M. Gosselin : J'ai essayé le cataplasme en question, et j'en ai constaté les bons effets que signale M. J. Lefort dans son rap- port. J'ai fait des expériences comparatives sur un étudiant en médecine qui avait deux abcès, l'un fut recouvert d'un cata- plasme ordinaire, l'autre d'un cataplasme au Fucuê criipuê. Ce jeune homme put en étudier comparativement les efiPets qu'il consigna même par écrit : il accorde sans hésiter la préférence au nouveau cataplasme, lorsqu'il est recouvert d'un tissu im- perméable; il a le grand avantage de ne pas se dessécher comme l'autre, et surtout de ne pas glisser; il esc assez adhérent pour ne pas se déplacer. M. Vemeuil: M. Lelièvre a mis à ma disposition son cata- plasme que j'ai expéiîmenté pendant plusieurs mois dans mon service. Je trouve d'abord qu'il est d'un emploi beaucoup plus commode que le cataplasme de farine de lin : on peut le tailler, le couper, lui donner facilement les dimensions voulues, il suffit ensuite de le plonger dans l'eau chaude pour le voir se — 12-2 — gonfler eo quelques minutes. Il peut rester dans cet état pea* dant douie heures^ dix^huit et même vingt heures. Après douze heures, il est aussi frais qu'au moment ou il a été posé, il n'est donc pas nécessaire de le renouveler toutes les dnq ou six heures, comme l'autre. Il ne dégage en outre aucune mau- vaise odeur, et ce n'est qu'à la longue qu'il devient i^èrement acide. Il ne fuse pas, ne s'écrase pas, et ne souillant jamais les plaies, o£fre des conditions de propreté dont il faut tenir grand compte. Il paraît de plus économique, car il permet de suppri- mer les compresses ou les linges à cataplasmes qui sont sou- vent'mal lavés et mal blanchis. Cette dernière circonstance est importante, car si l'on est obligé de se servir de linges souillés sans le vouloir, dans des conditions détestables, l'on s'expose à produire Tinfection des plaies. Pour toutes ces diverses raisons, je crois qu'il faut encourager la propagation de ce nouveau procédé thérapeutique. M. Ijarreyx J'ajouterai à ces observations fort justes qu'ayant reçu de l'obligeance de M. le Rapporteur une certaine quantité de Fucus émollient, j*en ai fait l'envoi au^Yal-de-Grâce, et je crois que cette substance sera une précieuse ressource comme cataplasme, par les facilités de son transport, de la conservation et de son emploi économique pour le service des ambulances militaires. M. Demarquay : j'ai beaucoup expérimenté ces cataplasmes. Je crois comme M. Larrey qu'ils sont appelés à rendre de très- grands services dans les ambulances, ils sont faciles à trans- porter, peu encombrants et ne s'altèrent que très-difficilement. C'est donc une très-bonne préparation. M. Depaul : quel est le prix de revient de ce cataplasme com- paré à l'ancien ? M. y. Lefort : je ne saurais vous le dire, M. J. Lelièvre ne m'a donné aucun renseignement précis à ce sujet, je crois que lui-même n'est pas encore bien fixé, mais il affirme que fabriqué sur une très-grande échelle il reviendrait à meilleur marché que le cataplasme de farine de graine de lin. M. Leroy de Méricourt : au point de vue du service de la marine, je pense que ce nouveau cataplasme pourrait rendre de grands services. U est ei^ effet le plus souvent impossible de — 12S — laver, à bord, le linge des cataplasmes ; on ne peut, ein outre, conserver la farine de graine de lin ; on est obligé de faire les cataplasmes avec du tourteau ou de la machemoure, c'est-à-dire de la poussière de biscuits. Les cataplasmes que Ton obtient ainsi sont de mauvaise qualité, et je crois qu'il y aurait avan- tage à leur substituer les cataplasmes de M. Lelièvre. Les conclusions du rapport sont mises aux voix et adoptées. REVUE PHARMACEUTIQUE. snw riiyosoyaiiilne ; par M. Thibaut. — Il est très-difficile, comnae on le sait, d'obtenir Thyoscyamine cristallisée ; celle du commerce est presque toujours sous la forme d'un liquide ttni* peux et de couleur brunâtre. M. Thibaut, n'ayant pu arriver à préparer cette substance à l'état cristallin, ni par les procédés indiqués par les auteurs allemands, ni par le procédé de Stass modifié par M. Duquesnel, a eu recou» à Tiodure de potas* sium ioduré qui lui a donné de bons résultats. Les semences de j usquîame, d'abord broyées au moulin, ont été épuisées de la grande quantité de matière grasse qu'elles renfer- ment par le sulfure de carbone, l'éther étant d'un prix plus élevé et présentant Tinconvénient de dissoudre une partie de l'ai- caloide. M. Thibaut s'est servi de l'appareil de M. Gloez pour cette opération. Les semences ainsi privées de leurs corps gras, sont mises à sécher au soleil ou à une température de 30 à 35*, pour chasser l'excès de sulfure de carbone. Elles sont ensuite pulvérisées de nouveau et mélangées avec 2 à 3 p. 100 d'acide tartrique en poudre; on laisse le contact se prolonger pendant deux jours. Au bout de ce temps on traite, à deux reprises différentes, par digestion, le mélange par de l'eau distillée ; le liquide est filtré et le marc soumis à la presse. Les liqueurs étant réunies, on les précipite par un excès d'iodure de potassium ioduré, préparé avec iode, 7<%50; iodui*e de potassium, 15 grammes; eau distillée, 250 grai^mes. Le précipité recueilli sur un filtre, puis lavé à l'eau distillée, — 124 — est déconipofi^ par l'acide sulfureux. Sous l'influenoe de cet agent, la combinaison iodée se trouve transformée en sulfate d'alcaloïde et en acide iodhydrique et devient presque incolore. Le mélange est alors traité par la magnésie calcinée, base très- faible qui ne peut, malgré son excès, altérer Talcaloïde. La masse, séchée à 30 ou 35**, est reprise par de Talcool à 95*. L'al- cool est distillé dans le vide ; le résidu qu'on obtient se présente sous la forme d'une masse légèrement colorée. On la traite par le chloroforme pur et anhydre pour séparer une certaine quan- tité d'iodure de magnésium que l'alcool a entraîné. Le résidu chioroformique ne présente alors que quelques petits cristaux enchevêtrés dans une matière visqueuse. On la traite par l'acide sulfurique étendu ; on agite avec le chloroforme pour enlever ce qui reste d'impuretés, puis on ajoute à la liqueur filtrée un léger excès d'une solution de potasse; on agite avec du chloro* forme et on décante rapidement. On répète deux fois ce traite- ment dans les mêmes conditions que précédemment, on fait évaporer le chloroforme dans une capsule ou un verre de montre, et l'on trouve pour résidu l'alcaloïde sous forme d'ai- guilles soyeuses incolores, groupées en étoiles^ tandis que sur le fond, on remarque une masse visqueuse, incolore, alcaline aussi, et jouissant des mêmes propriétés que les cristaux. Après avoir enlevé les cristaux déposés sur les parois, M. Thi- baut a vou)u les faille recristalliser dans un mélange d'alcool et d'éther, mais le résultat n'a pas répondu à son attente, et les cristaux se sont transformés en une matière visqueuse incolore qu'il n'a pu faire cristalliser ensuite. M. Thibaut a pu cepen- dant examiner quelques-unes des principales propriétés de ce corps. D'abord il ne ressemble en rien à ce que livre le com- merce sous le nom à^hyoscyamine. Quant à ses autres pro- priétés, sa saveur est assez piquante; sa réaction est alcaline, et il forme avec les acides des sels cristallisables. Il est assez soluble dans l'eau, très-soluble dans l'alcool, l'éther et le chloroforme. L'iodure de potassium ioduré le précipite en brun chocolat. L'iodhydrargyrate de potassium donne lieu à un précipité blanc verdâtre en solution acide et non alcoolique ; le tannin donne aussi lieu k un précipité grisâtre, mais seulement dans des solu- tions concentrées. Comme l'atropine, il dilate la pupille, et se ~ 125 — effets peuvent persister )>endant quarante-huit heures. Si Ton rapproche ces propriétés de celles que l'on connaît à l'atropine, on ne peut s'empêcher de reconnaître que ces deux corps se ressemblent beaucoup. M. Thibaut se popose de préparer une plus grande quantité de ce corps et d'en faire une étude complète (Rép. ph.) Sur la téparation des limaillet de oolvra et de fer ; par M. Charles Yavin. — M. Vavin a présenté à la Société d'encouragement une machine pour opérer mécaniquement la séparation des rognures et poussières de fer qui se trouvent mêlées au cuivre dans les détritus et limailles des ateliers. Ce triage se fait ordinairement k la main ; il exige beaucoup de temps et nuit essentiellement k la santé des ouvriers courbés toute la journée sur des matières pulvérulentes contenant du cuivre. M. Vavin opère ce triage en employant deux cylindres creax superposés tournant dans le même sens, sur lesquels la matière à trier est répandue par une trémie. La surface de ces cylindres est formée de bandes en fer doux maintenues dans un état de magnétisme continu par des aimants enchevêtrés. Les particules de fer contenues dans la matière à trier s'atta- chent sur la surface de ce cylindre, et, à un certain moment de la rotation, elles sont détachées par des brosses tournantes et rejetées dans une botte latérale, tandis que les particules cuivreuses et terreuses tombent au bas de l'appareil. Celte petite machine qui fonctionne dé|à dans plusieurs ate^ liers, peut opérer le triage de 500 kilogrammes de matière par heure. M. Mangon a employé cet appareil pour rechei*cher le fer titane dans les terres arables. La précision obtenue ainsi est très* remarquable. Il a pu, en effet, séparer en très*peu de temps 1 gramme et même 1 gramme et demi de fer titane disséminé dans 100 kilogrammes de terre. Aucun moyen chimique ou autre n'aurait permis d'obtenir une aussi grande précision. Pilolee d*albiimlne Iodée; par M. Collas. — L'iode, à cause de son action irritante sur nos organes, est rarement em- ployé à l'état libre. On a cherché à l'associer à une matière - 126 — organique aEo d'en diniiouer les propriétés caustiques; c'est ainsi qu'on Ta administré avec du sirop d'écorces d'oranges ou uni à Tamidon. M. Collas conseille de l'administrer combiné avec ralbuinioe. L'iode est complètement dissimulé dans son union avec csette substance et sa présence ne peut être constatée qu'après des- truction de la matière organique. De plus l'iode peut s'y trouver en proportion constante et connue* Cette albumine iodée se pvépare en agitant vivement une «okition d^albumine avec l'iode en poudre très*fine ou en dis- solution dans un véhicule approprié. Le mélange, d'abord fortement coloré en brun noirâtre, se décolore après quelques heures de contact et ne donne plus avec l'amidon la coloration violette. Le produit est alors desséché à une douce chaleur, à rétuve, et il est mis ensuite sous forme pilulaire. Le dosage doit être fait de telle sorte que chaque pilule corresponde à Ô miUigntmmes d'iode. DVprès M. Dolbeau, l'iode, ainsi administré, ne provoque- rait aucun accident, et pourrait être continué pendant plusieurs semaines sans troubles de l'estomac et sans inconvénients no* tables. La dose des pilules serait de 5 à 6 par jour, dans les cas d'engoiigement ganglionnaire et d*ostéite chronique. {Union pharm^) Poudre contre le raohitisme; par M. Boughut. Phosphate de chaux. ....... i grammes. Carbonate de aoude 8 — Snere de lait 12 — On mêle. Trois pincées à chaque repas aux enfants rachi- tiques. — Huile de foie de morue; bains salés et aromatiques; fricdons sur la peau, avec une flanelle imprégnée de vapeurs aromatiques. Gonttee antiirAf aUri^I^^ » P^ M* NiÉMEYsa, Teinture de ooix vomique 4 grtnunes. Teinture de caatoreum i — On mêle. Deux gouttes pendant l'accès dans une deiai-iasse d'infusion de valériane. — Applications chaudes au creux épi- gastrique. T. G. — 127 — Sur quelques Micromycèies parasiies du Glechoma kederaeea L. ; par M. L. Crié, Préparateur de botanique à la Faculté des sciences de Caen. Le Glécome (Glecboma hederacea (1) L.) est une labiée bien connue dans Touest de la France sous le nom à' herbe de Saint- Jean ; ses femWes' et ses fleurs sont employées comme stimu- lantes, béchîques, vermifup,es et surtout, dans la médecine populaire, comme vulnéraires. Chez nous, il n'est pas rare d'observer sur les tiges de cette plante des galles ou excmis* sances spongieuses teintes de rouge et produites par la piqûre des CtffiipsGlechomaiis GmeX; ces galles, d'une odeur aroma- tique et d^une saveur agréable^ dites pommes ou poires de Ten'èdCj se développent assez fréquemment sur les tiges du Glécome à feuilles larges et profondément crénelées, qui n'est autre que le Glechoma magna de Mérat. Cette forme, remar- quable par ses larges feuilles et ses corolles allongées, nous a offert dans l'Ouest^ ainsi que le type, quelques micromycètes qui ont particulièrement attiré notre attention et que nous rapportons aux genres Puccmay Fusisporiumy Septoria et Aspergilius, Comme toutes nos Labiées indigènes, le Glécome est souvent ravagé par un micromycète du genre Pueeinia. Les fruits de ce dernier ne sont pas, ainsi qu'on l'observe dans un bon nombre d'espèces, précoces et caducs, c'est-à-dire qu'ils ne se détachent pas de leur support au fur et à mesure de leur matu* rite. Ici, croyons-nous, les fruits biloculaires qui, chez la ma-- jorité des Puccinies demeurent attachés aux feuilles, tombent le plus souvent à terre et emportent avec eux la partie du pa^ renchyme qui les a nourris. Il en résulte, sur le support, de (j) Glechoma àorealis Salisb. G. repen» Gillb. Calaninstma hederacea Soop. Chamœclema hederacea Moeocli. Nepeta Glechoma BenL — Caïu. épit« 400. je. YaiU. bot., t. XI, 1. 56. Rlv. mou. irr., t. LXVIl, f. 2. Bull, pnr.^ L GGCXXXlli^ herb., t. GCXLL Lam. iU.» t. DV. JOrev. et Hayn. em., t. XXI. Plée. herb. ic. — 128 — nombreuses perforations qui correspondent à autant de groupes pucciniens ; ces perforations sont tantôt régulières, arrondies^ et c'est là le cas }e plus fréquent; tantôt irrégulièi*es, ërodées, lorsque plusieurs groupes^ en se réunissant, perdent leur forme primitive et deviennent irréguliers par confluence. Le Glécome peut nous présenter sur ses feuilles un exemple de Puccinie perforante, tandis que le /^ttcmia circe» Pei-s. (1), espèce assez commune dans TOuest mais plus rare aux environs de Paris, sera pour nous le type des Puccinies à fruits caducs. Bien sou- vent, le Glécome que nous avons observé dans les pharmacies présente, alors que les fruits ont disparu, ces vides pucciniens réguliei*s et circulaires que l'on attribue a tort à la morsure des insectes; une zone de couleur verdâtre, indice de l'altération du parenchyme, entoure l'espace occupé par les organes repro- ducteuà*s de la Puccinie. Ces mêmes feuilles présentent aussi fréquemment k leur face inférieure des traînées blanchâtres et grumeleuses, plus ou moins régulières et renfermant des organes particuliers qui ont été signalés pour la première fois par M. Desmasières, dans ses Plantes cryptogames du IVord de la France. Ces taches gri- sâtres, larges de 0,003 à 0,004 millimètres de diamètre, sont entourées d'un cercle brun assez lai^e et les organes cylindri* ques (sporidies Desmu)ou fusif ormes peuvent avoir jusqu'à un dixième de millimètre. La production entière bien connue au- trefois sous le nom de Fusisporium calceum Desmu, ne repré- sente en réalité que l'état préformatif d'un autre micromycète thécasporé. Il n'est pas rare de voir ce Fusisporium et le Pue* cinia Glechomatis D. G. se développer simultanément sur le support. Les cercles brunâtres répandus ça et là sur les feuilles du Glechoma ftederacea indiquent la place occupée par le Fusis^ porium calceum; cependant il faut bien se garder de les con« (1) Cord. Icon. IV. tab. 3. fig. 34; West. Herb. crypt. — Desm. pi. crypt. asc. 13, n*6l5. Groupes hypophylles, rassemblés en amas arrondis, con* vexes ou même pulvérises» d'abord brunâtres, puis noirs. Spores subovoides, Jaunâtres, à loges inégales, la supérieure ovale, l'Inférieure obovale. — Psylospores {Uredo Circem, Alb. et Schw. suborvoides, petites, sessiles, réa* nies en groupes arrondis. — 129 — fondre avec la zone brunâtre que nous avons observée sur les feuilles de la même plante et qui présente à son centre une co- loration Jaunâtre due à l'altération du parenchyme. Cette tache, sur laquelle sont éparpillés çà et là des points noirâtres, co- niques, représente une production nouvelle que nous rattachons au groupe des Depazea. Ces corps^ souvent d'une ténuité extrême, ne sont autres que ks conidies de cette sphérie foliicole; ils représentent, si Ton veut, l'état conidifère d'un pyrénomycète plus élevé, encore inconnu, mais qui doit appartenir au genre Stigmatea. Le Fusisporium calceum, loin de disparaître par la dessicca- tion, étend^ au contraire, Paire de ses taches, lorsque la plante est conservée dans des endroits humides; de plus, sous l'in- fluence de cet agent puissant, l'humidité, nous avons 'vu plus d'une fois apparaître sur le gléchome des pharmacies les Didy- mocrater elegans et Aspergillus flavus. Ces deux micromycètes se développent également ainsi que nous l'avons observé sur toutes nos Labiées officinales desséchées puis exposées à l'humidité : Melissa offlcinalis L., JUentha pi" perita L., Pulegium L., Teuerium chamœdrys L. T., Scar- dium L., Beionica offlcinalis L., Thymus serpyllum L., Nepeta cataria L., Hyssopus offlcinalis L,, Ajuga reptans L., Marubium vulgare L., Ballota fœtida Lams, Origanum vul- gare L., Salvia offlcinalis L. Bon nombre d'entre elles possèdent également leurs Puc^ cinia et iS>«p/orta respectifs; mais, jusqu'à ce jour, nous avons vainement cherché sur leurs feuilles le Fusisporium calcium^ production trop commune sur notre Glechoma kederacea de l'Ouest de la France. SEANCE DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS DU 6 JANVIER 1876. SÉANCE PUBLIQUE ANNUELLE, Présideooe de M. Rbgnauld. La séance est ouverte à deux heures. Le procès- verbal de la dernière séance est lu et adopté. «Mm. ie Pkarm. et de Ckim., 4* iéiii, t XXI. (PéTrier 1875.) 9 — 130 — La ooitespoadance manuscrite comprend : 1* Une lettre de M. Louradour qui, obligé de quitter Pari», exprime à la Société de pharmacie tous les regrets qu'il éprouve de se séparer d'elle* La Société, considérant que M. Louradour est inscrit sur le tableau des membres résidants depuis plus de ▼ingt-cinq ans, lui accorde le titre de membre honoraire; 9* Une lettre de M. Bor, pharmacien à Amiens, qui annonce la mort de son pèrei membre correspondant de la Société de phannacie de Paris; 3® Une lettre de H. Claude Verne, l'un des candidats pour le prix des thèses, qui s'excuse de ne pouvoir assister â la séance. M. Schaeuffible, en son nom et au nom de M. Desnoix, pres- sente M^ Frémineau^ chef des travaux de botanique k l'Ecole de pharmacie, comme candidat au titre de membre résidant de la Société. Les titres de M. Frémineau sont renvoyés à une Commission composée de MM. Lefranc et Wurtz. M. Poggiale présente de la part de M. Gauvet un travail sur le stlphium^ accompagné d'une note résumant les principaux points qui ne sont pas en harmonie avec l'opinioa exprimée par M. Stanislas Martin; œ dernier demande à répondre dans la prochaine séance* • M» Poggiale présente également : i* un mémoire de M. Pol* lacci, de Pavie, Sur l'origine des sulfures et des hyposulfites amienns dans les eaux sulfureuses (Voir p* 96); 2* un tra- vail du même auteur stir un liquide hémostatique plus efficace que l'eau de Pagliari et propre à la conservaiioH des prépara^ tians anatamiques* Suivant M. PoUacci, Teau de Pagliari pré- sente le double inconvénient de produire des caillots peu con- sistants et de les dissoudre, quand on l'emploie en excès. Ce chimiste assure avoir réussi à composer une liqueur qui n'a pas ces deux inconvénients et qui n'irrite pas les tissus. Pour cela, il ajoute à l'eau de Pagliari préparée par le procédé or- dinaii*e, une quantité de sel marin de très-bonne qualité suffi- sante pour saturer la solution et il la filtre ensuite. 100 parties de ce liquide dissolvent environ 29 parties de sel marin ; il marque alors 21* à l'aréomètre de Baume ou environ 1,17 au densimèOne; il est oompoaé pour 100 d^environ 73^53 d'eau — ISi — ooDienani de Vaciâe benzolque ei des principes balsamiques, de 6,99 d'alun et de 22,48 de chlorure de sodium. De nombreuses expériences faites avec le sang, l'albumine et le sérum ont démontré que les caillotsobtenus avec cet hémos* tatique ont aUe grande consistance et qu'ils ne se dissolvent pas dans un excès du liquide. L'eau de Pagliari ainsi modifiée conserve parfaitement les matières animales; elle a une odeur agréable, n'est pas vola- tile, altère peu les pièces qu'on y plonge, ne dissout "pas les matières grasses, ne diminue pas l'élasticité et la résistance des tissus et modifie moins que l'alcool la couleur des pièces ana- tomiques. M* Baudrimont remet à la Société une note de M. Ch. fB,* IrouiUard, de Gisors, sur une falsification du polygala. M. Pa- tron illard demande â être compris parmi les candidats au titre de membre correspondant national. MM. Buignet et Baudri- mont appuient cette candidature qui est renvoyée à la Com- mission précédemment nommée pour les membres résidants. M* Baudrimont offre ensuite à la Société le second fascicule formant le complément du Traité des falsifications qu'il a fait paraître en collaboration avec M. Chevallier. L'ordre du jour appelle l'installation du bureau pour 1875 M. ilegnauld, en cédant le fauteuil de la présidence à M. Planchon, remercie la Société de la bienveillance qu'elle a bien voulu lui témoigner, et invite MM. Goulier et Wurtz à prendre place au bureau. M. Planchon inaugure sa présidence par une courte allocu- tion, à la suite de laquelle il propose de voter des remerci- menlt aux deux membres sorunts, MM. Regnauld et Du- quesnel* La Société les vote à l'unanimité. M* Duquesnel lit un compte rendu des tmvaux accomplis par les membres de la Scxsiété pendant les années 1870 à 1874. Ce raf^rt écouté avec intérêt est renvoyé au Comité de ré- daction du Journal de pharmacie et de chimie. M< Mébu donne un récit détaillé du voyage qu'il a fait à Saint-Pétersbourg, comme délégué de la Société, à l'occasion du Congrès international de pharmacie* ~ 182 — M. WurU donne lecture du rapport sur le prix des soutenues en 1874 devant TÉcole de pharmacie de Paris. Ce document, comme les précédents, est renvoyé au Comité de rédaction du Journal de pharmacie et de chioiie. Les conclusions, adoptées par la Société, sont les suivantes : Prix. M. Gondart (Octave); MmUioM hmorahlen. MM. Âubert (Léon); Verne (Claude). M. Gondart, présent à la séance, reçoit sa médaille des mains de M. le président. La séance est levée à quatre heures et demie. Bappart iur le IV* Congrès international pharmaceutique; par M. C. Méhu, délégué de la Société de pharmacie de Paris. Messieurs^ Dans sa séance du 10 septembre 1869, le troisième Congrès international pharmaceutique, séant a Tienne, avait désigné Saint-Pétersbourg pour le siège du IV* Congrès, et fixé la date de sa réunion en 1872. En conséquence de cette décision, la Société de pharmacie de Saint-Pétersbourg fut investie du soin de préparer le pro- gramme du IV* Congrès. Dès le mois d'avril 1871, elle sV dressa donc aux Sociétés de pharmacie de Paris, d'Autriche, du Mord et du Sud de l'Allemagne, pour obtenir leur consen- tement à la date et au lieu choisis. La Société d'Autriche fut la première à donner son assen- timent, mais les Sociétés du Nord et du Sud de l'Allemagne demandèrent qu'en considération d'événements politiques dont nous subissions les trop cruelles conséquences, la convocation du Congrès n'eût lieu qu'en 1874. Les deux grandes Sociétés allemandes avaient aussi l'espérance de se fondre en une seule Société avant la réunion du Congrès. La Société de pharmacie de Saint-Pétersbourg consentit â la demande des Sociétés allemandes, et, dès le mois de mai 1873, elle constitua un Comité composé de MM. le conseiller d'État — 188 — R. Ton Schrttder, Mai-tenson, Feldt, Schuppe, Poehl, Pelti, BjôrlLlund^ Schulu, Rennard et de son secrétaire gënëral H. Jorban. Cette commiBsion entra immédiatement en fonc- tions, et, Ters la fin de décembre 1873, elle obtenait du gou- vernement russe Tautorisation d'ouvrir le Congrès, mais à la condition que Tune des cinq questions qu'elle arait soumises à son appréciation serait rayée du programme. Cette cinquième question, que la haute prudence du gouvernement russe inter- disait, était celle-ci : Vexweice de la pharmacie peut^il être confié à des femmes ? Je reviendrai tout à l'heure sur chacune des quatre questions qui ont été l'objet des délibérations du Congrès. Dès que l'autorisation fut obtenue du gouvernement russe, le Comité d'organisation s'empressa d'annoncer à toutes les grandes Sociétés d'Europe et aux deux grandes Sociétés amé- ricaines, l'ouverture du prochain Congrès, et leur demanda si d'autres questions que celles posées par le Comité leur sem- blaient devoir être ajoutées à son programme. Puis, une invi- tation fut envoyée à toutes ces Sociétés pour qu'elles se fissent représenter au IV* Congrès. Investi par la Société de pharmacie de Paris de l'honneur de la représenter au lY* Congrès international, je me rendis à Saint-Pétersbourg, où j'ai reçu de MM. les membres du Comité d'organisation un cordial accueil dont je resterai toute ma vie très-reconnaissant. Le 13 août 1874, à dix heures du matin, à Saint-Pétersbourg^ dans une des grandes salles de l'hôtel Demouth, le IT* Congrès fut ouvert par S. E. M. Trapp, directeur de la Société de pharmacie de Saint-Pétersbourg» qui souhaita la bienvenue aux délégués et aux nombreux invités venus de tous les points de la Russie. Sur l'invitation de M. le président de l'Assemblée et du plein consentement de celle-ci, une Commission composée de MM. R. von Schrœder, président du Comité d'organisation, Dittrich, Greenish, Pécher et Rennard, a procédé à la vérifi- cation des pouvoirs des délégués. M. Rennard a proclamé leurs noms en séance publique ; les voici : — 184 — At'triche^Hongneu ♦-^ M. J. E. Pécher, de Temeswar, dé- l^é de TAsBociation nationale hoDgroise : a Mialânos Jtfogya* rorszdgi Gyogyszerészek Egylete ; » M. Jos. Dittrichy de Prague; M. Ricb. Godeffroy, de Vienne; M. A. yon Waldbeim, de Vienne, délégués de la Société des pharmaciens autrichiens; M. Gust» Janecek, de Prague^ délégué de la Société de Bohême : Spolek lékaroikuv oeskych. Danemark. — M, Madscn, délégué de la Société des phar- maciens de Copenhague. France, — M. C. Méhu, délégué de la Société de pharmacie de Paris. Grande-Bretagne. -^ MM» Thomas Greenish, de Londres, et Francis Sutton, de Norwich^ délégués de la Société pharma- ceutique de la Grand&'Bretagne. Russie. — M. Toroo, délégué de la la Société de Kiew ; M. Eym^ithal^ délégué de la Société de Moscou ; M. Theegarten, dél^;ué de la Société d'Odessa ; MM. Exe. Trapp, Jordan et G. Dragendorff, délégués de la Société de Saint-Pétersbourg; M. Frederkiog, délégué de la Société chimique et pharma* ceutique de Riga ; M. Earl Lilpop, délégué de la Société de Varsovie ; Towar^ zysttuQ farmaceytyczne. Il faut ajouter à cette liste environ deux cents autres per- sonnes, pharmaciens, savants ou dignitaires russes, n'ayant pas une délégation régulière des Sociétés de pharmacie* En outre, MM. Schacht, de Berlin, et Reichardt, d'Iéna, délégués allemands, se sont excusés, par dépêche télégraphique, de ne pouvoir pas assister au Congrès, parce qu'ils étaient rete^^ Qus, au moment même de leur départ, pour l'enquête que la Chambre des députés de l'Empire d'Allemagne a réclamée sur la situation des pharmacies. M* le directeur Trapp a conimuniqué k l'Assemblée une lettre de S. A. le prince Ssuworow-Rimnikski, curateur d'honneur de la Société de pharmacie de Saint-Pétersbourg, empêché par des affaires ui^entes de présider à l'ouverture du — 185 — Congrès, et qui tëtnoignait du haut intérêt que Son AlteMe attachût aux travaux du Congrès. M. ZaTÎzianos, professeur de pharmacie à Athènes, AL Lan- derer^ d'Athènes, et M. Arnoldi, de Koskm, ces deux derniers anciens membres de la Société de 8ftînt«-Pé(eftbourg, se sont également excusés de ne pouvoir pas prendre part aux délibé- rations du Congrès. Le Comité a également reçu de l'Association générale phar- maceutique de Belgique, de TAssoeiation pharmaceutique de l'Amérique, de la Société des pharmaciens de la Suisse, et de la Société Progreênê de Graz, des lettres de sympathie ou des mémoires pour le Congrès. Au moment de désigner son bureau, l'Assemblée exprima le désir d'aTOÎr pour président un pharmacien ayant officine ouverte ; elle nomma : PrésidevU : M. von Waldheim ; Vice^présidenti : MM. Madsen et Trapp ; Seerétairei : MM Janecek, Méhu, Bennard et Sutton. Elle décida que la discussion aurait lieu en allemand. M* von Waidheim, notre très-honorable président, qui parlait l'alle- mand, le français et l'anglais avec une rare facilité, voulut bien ajouter à ses fonctions de président celle plus modeste d'interprète pour les délégués de France et de Grande-Bra- ta{^e. Je renouvelle ici tous mes remerciments pour l'extrême bienveillance dont M. von Waldheim voulut bien faire preuve envers moi dans plus d'une occasion. Après avoir constitué son bureau, le Congrès, à la demande de M. le professeur G. Dragendorff, discuta inunédiatement la troisième question du programme : « JS$t*il mdiipefi»able que la chaire de pharmacie ne eoit occupée que par un pharma- cien? » Plusieurs membres prirent la parole sur ce sujet, dont la solution ne laissait aucun doute dans l'esprit, et qui n'était présentée sous la forme dulâtative que pour mieux ménager les susceptilnlités du gouvernement russe. La discussion eut surtout pour effet de mettre en relief les inconvénients qui résultent de la présence, dans les chaires de pharmacie, de médecins et de chimistes étrangers à la pratique de la pharma- — 1S6 — cie; elle indiqua combien il devenait nécessaire de séparer l'enseignement de la pharmacie de celui de la médecine, et de confier renseignement de la pharmacie chimique et celui de la pharmacologie à deux professeurs, tous deux pharmaciens. A cette occasion, j'ai eu à exposer en quelques mots Torgani* sation et le classement des chaires de l'Ecole supérieure de phar- macie de Paris^ dont l'enseignement, plus complet et plus libre que celui d'aucune autre École de l'Europe, est à la fois un objet d'enyie pour toutes les Sociétés de pharmacie étrangères et l'honneur de notre profession. Le Congrès, après une longue délibération, a voté les deux résolutions suivantes : € 1* Il est éminemment désirable que l'enseignement des « sciences pharnuiceutiques ne soit confié qu'à des pharma«- < ciens. « 2* Le Congrès émet le vœu qu'il soit établi dans les Ecoles ft et dans les Universités deux chaires distinctes de pharmacie, c Tune pour les drogues pharmaceutiques, l'autre pour la n d'études théoriques dans une école spéciale ou dans une Université, est admis à passer les examens de Prom^ 8or ; avec ce nouveau titre, le jeune phannacien a le droit de devenir possesseur ou simplement gérant d'une phamsacie. Le titre de maître {magister) n'est pas nécessaire pour Texer- cice professionnel. Je reviendrai dans une de nos plus pro- chaines séances sur l'organisation de la pharmacie russe et sur la collation des grades.' Le terme général assistent s'applique également en Russie au Gehûlfe et au Provisor^ La part de responsabilité réclamée par le Congrès pour Vassistent incombe donc à des jeunes pharma- ciens qui ont reçu, à la suite d'examens réguliers, des titres légaux leur conférant des droits bien définis. Dans l'Empire russe et dans d'autres États européens, il n'y a guère qu'une pharmacie par 8 ou 10,000 habitants environ. Le pharmacien titulaire peut avoir plusieurs assistent pour le seconder dans la gérance de son établissement. D'autre part, la loi russe n'oblige pas le pharmacien à être propriétaire de la pharmacie qu'il dirige; elle accorde à tout idiarmacien le droit de gérer une pharmacie. Ce droit devient surtout précieux pour les veuves, qui ne sont point contraintes, comme en France, de céder le patrimoine de leurs enfants dans un court délai, et peuvent faire diriger leur pharmacie indé- finiment par un pharmacien diplômé et par des aides; aussi la question de la responsabilité des aides a«t-elle dans ce pays une haute importance. Trois mémoires sur la responsabilité des aides ont été adressés au Congrès par la Société Progressus^ de Gras^ par la Société des pharmaciens de Vienne ( Witner Pkarmaeeuienmrein) et — 18Ô — )Mur une Socnété d^Amstefdam {NedeHandseke Maatichappij ter Bevordering der Pharmacie). Cette derDière Société a rappelé la loi hollandaise du 1'^ juin 1865, art. 23 : c Les aides-pharmaciens et les élèves sont responsables des 0 infractions (aux règlements] qu'ils commettent. Mais le c pbarniacien ou le médecin demeure responsable dans tous ( les cas où Ton constate une contravention à la loi, quand c bien même la contravention serait le résultat d'une erreur « ou d'une négligence. » Après une discussion intéressante^ le Congrès a voté la réso- lution suivante : « Le chef d'une pharmacie est responsable de la qualilé des « drogues et de celle des préparations chimiques et pharma- c ceutiques ; il est égalenxent responsable si, par inobservation c des prescriptions légales, il a donné occasion à une erreur ou c à une contravention, ou si un assistent, c'est-à-dire celui a qui librement et dans des conditions légales s'est chargé « d'un travail phairmaceutique, transgresse avec l'assentiment c du chef de la pharmacie les prescriptions des lois médici- c nales. Après cela, commence la responsabilité exclusive de (( Y assistent j pour les conséquences de ses erreurs ou de ses a contraventions. Le chef de la pharmacie est responsable de c ses élèves ou en son absence son remplaçant est respon- « sable. » Cette décision prise, le Congrès a abordé la deuxième ques- tion du programme ; c Comment les commissions d'inspec- « lions des pharmacies doivent- elles être composées? » Tandis qu'en France^ l'inspection des pharmacies est confiée aux écoles supérieures de pharmacie et à des jurys où les pharmaciens sont toujours en majorité^ il arrive trop souvent, à l'étranger, que ce soin incombe uniquement à des médecins dont les con- naissances techniques sont parfois des plus insuffisantes. Aussi, dans les pays soumis A une telle juridiction, les pharmaciens se sont-ils de tout temps efforcés de faire admettre quelques- uns des leurs dans les commissions d'inspection. Les médecins, partout plus nombreux que les pharmaciens, exercent une piépondéranoe souvent illégitime que les Congrès ne doivent jamais pardfe de Tue* Ce n'est . qu'en nous unissant étroite* — lao — ment que nous parviendronsà effacer ces vieux restes de féodalité professionnelle. Après diverses propositions^ la résolution suivante a été fina-» lement adoptée : c Les inspections des pharmacies seront faites par deux per- « sonnes du service de santé désignées par l'Etat; l'une d'elles, « à qui incomberont l'examen des médicaments et tout ce « qui concerne l'exercice professionnel, sera un pharmacien te praticien* c II est désirable que ce dernier soit désigné par le choix de « ses collègues. « Dans le cas d'opinions contraires, l'appel sera porté devant « une Commission compétente dans laquelle les pharmaciens « praticiens seront en nombre égal à celui des médecins. » Dans la soirée du 15 août eut lieu le banquet officiel. Le 16 août, les commissions tinrent de nouvelles séances; après quoi les délégués visitèrent les principaux monuments de Saint-Pétersbourgi puisse rendirent à Péterhof. Le lendemain 17 août fut consacré à des communications scientifiques. M. Poehl fils exposa les résultats de ses expé- riences sur la combustion des cadavres pour la recherche des poisons minéraux et sur des applications du spectroscope à celte question. M. R. Godeffroy fit connaître de nouvelles combinaisons des chlorures de ceesium et de rubidium avec les chlorures d'anti-- moine, de bismuth et de zinc. M. von Waldheim indiqua brièvement sa méthode de traduire en grammes les poids exprimés en grains. M. Dragendorff rappela les expériences de M. Gùnther, aujourd'hui .pharmacien à Saint-Pétersboui^, sur la composition des myrobalans, des galles, du dividivi, du sumac et du bablah. M. Mann indiqua la composition d'un crayon propre à tracer des caractères sur le verre et la préparation d'un f ulmi- coton particulier^ lequel, sous la forme de mèche, permet d*allumer instantanément de nombreuses bougies. M. Dragendorff termina la séance par des considérations sur l'aloès et ses élémenu actifs. J'espère vous faire connaître peu — 141 — à peu ces différents progrès dans les sdenoes qui nous inté- ressent. L'après-midi et la soirée se passèrent dans les charmantes promenades de Tsarkoé-Sélo et de Paulowsk. J'arrive à la quatrième question du programme : « Le temps 0 n'est-il pas Tenu de rédiger une pharmacopée interna- c tionale? » Le Comité russe semble avoir présenté cette question sous la forme dubitative pour éviter toutes difficultés avec la cen- sure. Longtemps avant l'ouverture du Congrès, j'avais fait connaître à la Société de pharmacie de Saint-Pétersbourg que la Société de pharmacie de Paris tiendrait à la disposition du lY* Congrès le projet de pharmacopée internationale que le Congrès de Vienne Pavait priée de rédiger. Dès la première séance du Congrès, j'avais fait hommage au Congrès, au nom de la Société de pharmacie de Paris, du projet manuscrit rédigé par une Commission choisie dans son sein et adopté par elle. M. le président du Congrès avait aussitôt constitué une Commission d'examen composée de MM. Bittrich, Dragendorff, Godeffroy, Greenish, Janecek, Lilpop, Madsen, Méhu, Sutton, Theegarten, Trapp et von Waldheim, président. La Commission a tenu trois séances où les propositions les plus diverses ont été émises et discutées. Dans la séance publique du 18 août, M. R. Godeffroy^ se- crétaire de la Commission, a lu devant le Congrès les proposi- tions suivantes délibérées par la Commission : « 1* Le lY* Congrès international pharmaceutique pro* c clame qu'il est temps de rédiger une pharmacopée interna- « tionale. Celle-ci ne supprime point les Pharmacopées na- « tionaleSy mais il est éminemment désirable que dans les « nouvelles rédactions des Pharmacopées de chaque pays, les « principes généraux et les prescriptions de la Pharmacopée f internationale soient insérés sans modification. * c 2* Le lY* Congrès international pharmaceutique adresse f à la Société de pharmacie de Paris l'expression de sa recon- « naissance pour les laborieux efforts que lui ont coûtés — 142 — (( le piojet de pharmacopée internationale qu'elle a envoyé au « Congrès (1). » a 3** Le TV* Congrès international pharmaoeutique nomme « un Comité, qu'il charge d'eauiminer le tràyail de la So" « ciété de pharmacie de Paris, et de l'envoyer, ëventuelle- «c ment aux frais des sociétés qui sont représentées au Congrès, a à ces diverses sociétés pour qu'elles émettent leur ayis* « L'appréciation du Comité sera terminée au 1*' décembre « (vieux style). ce Le siège du Comité est à Saint-Pétersbourg. a 4* Le projet de Pharmacopée adopté par le Comité et c approuvé par les sociétés de pharmacie sera adressé, à la <( demande de la Société de pharmacie de Saint-Pétershoui^Ty « par le gouvernement impérial russe et par la voie diploma- te tique, à chacun des Etats particuliers, avec prière de vou- a loir bien inviter ces Etats à désigner une commission d'en- « quête pour examiner promptement ce projet de Pharmacopée a internationale, afin que ce projet soit publié sans change- « ment ou qu'il serve de base à une Pharmacopée internatio- B nale dont la publication est très-ardemment désirée. « S* Sans Touloir en quelque sorte empiéter sur le travail du oc Comité, te IV* Congrès international pharmaceutique émet e le vœu que le Comité de la Pharmacopée internationale se d confoime aux prescriptions suivantes : » a) Ainsi qu'il a déjà été discuté et décidé aux Congrès inter-* nationaux pharmaceutiques de Paris et de Vienne, la Phar- macopée internationale sera écrite en latin. b) Le système décimal (les Allemands disent centésimal) sera appliqué à toutes les manipulations et à toutes les préparations pharmaceutiques. c) La nomenclature sera tracée suivant un plan uniforme. d) Les drogues pharmaceutiques importantes seront l'objet d'une description concise. Ijb. richesse mini ma eu principe actif sera indiquée pour les substances les plus toxiques. (1) A ce moment, l'Assemblée s'est levée poor mieux manifester ses senUments de gratitade. J'ai remerdé le Gongrèi^ aa nom de la Société de pharmacie, pour l'accueil bienveiliaDt qu'il faisaità son oMtvre. — 148 — e) Les prëparatîoiis guléniques seront aussi simples que pos* sible et décrites suirant un même plan. f)llj aura l'indication du maximum des impuretés que pourront renfermer les produits chimiques. Chacun de ces points a été successivement discuté et adopté par le Congrès; en outre, il a été décidé que la nomenclature chimique serait, autant que possible, conforme à celle de Berzëlius, et que les délégués du Congrès auraient la faculté de Caire concourir d'autres personnes à la rédaction de la Phar* macopée internationale. Dans la séance de la Commission qui saîvit la séance publique, le manuscrit du projet de Pharmacopée internatio- nale fut partagé entre les divers délégués^ afin qu'aidés par leurs Sociétés respectives, ils pussent faire les additions et les critiques qu*ils jugeraient utiles, et les transmettre au Comité de Saint-Pétersbourg. n fut convenu que Fon ne ferait point figurer dans la Phar* macopée internationale la préparation des extraits dans le vide, que les sous-commissions donneraient leur avis sur les extraits Suides de la Pharmacopée américaine, enfin que la densité des liquides serait indiquée pour la température de 15* C* Plusieurs membres du Congrès s'étaient effirayés à Tappari-^ tion d'une Pharmacopée aussi volumineuse que votre projet. Il m'a été facile de démontrer que ce manuscrit n'était en réalité qu'un petit livre, grossi par les dispositions prises pour faciliter le classement des matériaux. Quelques délégués ont rappelé qu'à Vienne il avait été question de limiter la Pharmacopée internationale aux seules substances toxiques; d'autres regardaient comme inutile la nomenclature des matières premières ; d'autres enfin préten- daient qu'il suffirait de fondre la Pharmacopée française avec la Pharmacopée allemande pour arriver à un bon résultat. Il fallait s'attendre à de nombreuses objections, à beaucoup d'idées préconçues sur un travail inconnu de ceux qui le dis- cutaient ou qu'ils n'avaient examiné que pendant de courts moments* J'ai fermement Fespoir que la rédaction proposée par la Société de pharmacie de Paris subira peu de dbtange- ments importants» Plus qu'aucune autre, notre dernière Phar-' — 144 — mftoopée internationale avait été oomposëe avec des matériaux puisés dans les diverses Pharmacopées étrangères; aussi votre Commission de rédaction lui avait-elle fait de larges emprunts pour la Pharmacopée internationale» sans que son amour-propre national eut jamais à souffrir, toutes les fois gu'il lui fallut re- courir aux formulaires étrangers pour satisfaire à votre pro- gramme. Tous les délégués proclamaient d'ailleurs bien haut que tous aviez fait faire un grand pas à cette question de la Pharma- copée internationale, sans cesse débattue de Congrès en Congrès, et toujours à réaliser; tous reconnaissaient que grâce à votre initiative et à vos persévérants efforts, cette question serait bientôt résolue à la satisfaction générale. Assurément, il eut été préférable que votre projet, traduit en latin, fut imprimé au nom des Sociétés représentées au lY* Congrès; après avoir été examiné dans tout son ensemble par les Sociétés de pharmacie européennes, un prochain Congrès serait venu l'approuver et une conférence diplomatique lui au- rait alors plus aisément donné la sanction officielle. Mais ce n'est là qu'un retard ; la Société de pharmacie de Saint-Pétersboui^, dans sa séance du 3 septembre 1874, a nommé un Comité pour se conformer aux décisions du Congrès concernant la Pharmacopée internationale. MM. Martenson, Bjorklùnd, Rennard, Schuppe, Thorey, Jordan et Trapp, président, composent ce Comité. Avant de clore ce compte rendu, je dois vous dire quelques mots du prochain Congrès. Pendant la durée du lY* Congrès, un télégramme est venu de Philadelphie apporter au Congrès, de la part de la Société des pharmaciens américains, une invitation à désigner Phila- delphie pour le siège du Y* Congrès, en 1876. La Société amé- ricaine annonçait qu'une exposition internationale de l'indus- trie se préparait dans cette ville pour la même époque. A ce propos, MM. les délégués anglais ont déclaré que la Société de pharmacie de la Grande-Bretagne avait déjà soumis à une délibération un projet de convocation du Y* Congrès à Londres» Ils ont prié TAssemblée de sui-seoir à toute réponse définitive à adresser à la Société de Philadelphie et de laisser r- 1*5 — aux directeurs ou présidents des grandes Sociëtés de pharmacie eoropëennes le soin de designer l'époque de la prochaine réunion. En conséquence^ après une courte délibération, le lY* Congrès a décidé que le Y* Congrès se réunirait au plus tard dans cinq années, et que les membres du Comité des Congrès interna- tionaux étaient de droit les directeurs des grandes Sociétés pharmaceutiques de chaque État. Ainsi donc^ c'est en 1879 au plus tard, et fort probablement à Londres, que se tiendra le T* Congrès international pharma- ceutique. Messieurs, je viens de résunier aussi complètement que possible les principales discussions et les décisions du Congrès de Saiut-Pétersbourg. Pendant toute la durée de ce Congrès, j'ai fait tous mes efforts pour remplir dignement la mission que vous m'aviez confiée; je n'ai plus maintenant qu'à vous remercier du grand honneur que vous m'avez décerné en me désignant pour votre délégué ; je le fais du fond du cœur. REVUE MÉDICALE. Sur le Jaborandi du D' Coutinho; par M. A. Gubler. Parmi les nouveaux médicaments qui ont fait leur appari* tion depuis quelques années, il n'en est pas de plus remar- quable que celui dont M. le D* Coutinho a doté la matière médicale. La plante brésilienne apportée, vers la fin de l'année 1873, à l'hôpital Beaujon, par notre distingué confrère de Pernambuco, sons le nom de Jaborandi^ ne répondait cependant à aucun des signalements donnés par les auteurs qui ont décrit les nom- breuses espèces végétales connues sous cette appellation vulgaire dans l'Amérique du Sud. Ainsi que je l'ai établi tout d'abord et comme le fait voir le savant exposé de M. le professeur Bail- Ion, dans le dernier cahier du Journal de pharmacie et de cki'^ mie^ ce n'était certainement ni une Gratiole, ni un Poivre, ni /Mm. de Pham et de C*f»., V •*««, t. XXI. (Février 4875.) iO - 146 ~ en particulier Tespèce de Piper dont mon illustre ami et maître Ch. Gaudichaud avait fait le type du genre Serroconia. J'avais donc lieu de croire à quelque méprise. Mais mon incertitude au sujet des vertus thérapeutiques de la plante recommandée par M. Coutinho ne fut pas de longue dui^ée, et bientôt j'eus acquis la conviction que sa puissance était peut* être supérieure à tout ce que les récits des naturalistes et des voyageurs nous avaient appris des effets extraordinaires de ses homologues contre diverses affections spontanées et principale- ment contre certaines intoxications. Dès lors il importait de savoir à quelle espèce botanique appartenait la plante de M. Coutinho* Mon collègue, M. le professeur Bâillon, à qui j'en communiquai un spécimen, eut la bonne fortune de pou- voir la déterminer par confrontation, malgré l'insuffisance des échantillons dépourvus de fleurs et de fruits. C'était une plante appartenant à la tribu des Cuspariées de la famille des Rutacées : le Piloearpus pinnatta Lem. qu'il serait plus correct d'appeler ptnnata si l'espèce est arborescente. Les résultats cliniques obtenus dans mon service dépassèrent mon attente. Je m'empressai en conséquence d'en donner le résumé (Journal de thérapeutique y 10 mars 1874) à la suite d'une note de M. leD'Coutinho qui produisit une vive sen- sation dans le public médical, en France et A l'étranger. Depuis cette époque j'ai fait un grand nombre d'applications thérapeutiques du Jaborandi ou, plus précisément du Pilocar^ pu$ ptnnolus, sur des malades de la ville et de l'hôpital. Mes expériences ont été répétées par plusieurs de mes confrères et d£ mes collègues, et je puis affirmer que loin d'avoir quelque chose à rabattre des prétentions qu'il affichait dès ses débuts, le nouveau remède a tenu au contraire toutes ses promesses tant sous le rapport de l'intensité que sous celui de la sûreté de ses efiets physiologiques. Il serait trop long de rappeler ici les noms de tous ceux qui ont observé des faiu confirmatifs des déclarations de H. le , D' Coutipho ou de mes propres assertions; qu'il me suffise de dire que mon collègue de la maison municipale de santé, M, le D' Féréol, m'a remis sur ce suget des observations non moina probantes que celles qui ont été recueillies à l'hôpital Beaujon — i47 — et que M. le D' Abadie a d^à obtenu d'exeelfetiiA êftitt de l'emploi da jaborandi contre certaînei apkthalmiee grares et rebelles. Quelques expériences ont été faites aussi sur les animaux en vue d'élucider le mécanisme opératoire du Jàboraadi. Le» pre- mières, par ordre de dates, ont été tentées peu de temps après la publication de nos articles dans le Journal de thérapeutique; malheureusement M. Rabuteau n'ayant à sa disposition que quelques grammes de substance, ne pouvait obtenir aucun ré* sultat décisif. Plus tard, ces expérienees^ reprises presque si- multanément par M. le D' Carville, et d'un autre o6té par MM* Albert Robin et P. Bouley, ont fourni quelques données précises et intéressantes pour la solution du problème physio- logique. Nous les utiliserons tout à l'heure. Une fois Tattention éveillée sur ce produit exotique, les grandes maisons de pharmacie et de droguerie firent les plus louables efforts pour s'en procurer dlreotement de quoi répon- dre aux demandes venues de toiites les contrées de l'Europe, mais on ne leur expédia que de petites provisions des anciens Jaborandi : notamment ànSerroconia Jaborandû Par exemple j'ai entre les mains un échantillon de Piper ^ facilement recon- uaissable à la forme et à la structure de sa feuille^ dont la ra- cine possède une saveur piquante tout à fait semblable à celle de la Pyrèthre. De son côté, mon savant ami M. le professeur Decaisne a trouvé dans un paquet de poudre de Jaborandi livré au cottitnerce des fragments dé feuillet d'une espèce de poivre mêlés à ceux d'une autre espèce de feuille qui pourrait bien appartenir au fiiloûorpus pintiatus. Quant & ce dernier, il demeure jusqu'ici la propriété exclusive de M. le D' Coutinho qui est parvenu non sans peine à en réunir une quantité assez considérable et qui en à mis libéralement à ma disposition. N'ayant point essayé des autres Jaborandi^ je ne parlerai id que du PUoeârpm ptfmaCus. Il est superflu de rappeler les caractères botaniques de ses feuilles ; je n'insisterai que sur la ptésenee d'une multitude de petites glandes pelluCides qui rappellent la disposition des feuilles de Millepertuis et renfement i|>robabltmeht le prin» cîpe, ou du moins l'un des principes actifs de la plante. La — 148 — présence d'une huile eafientielle rend bien compte de son odeur l^èrement aromatique, elle permet de comprendre les e£Ects physiologiques, maintenant bien constates, du nouveau médi- cament, sans faire intervenir ni un gluooside, ni un alcaloïde v^étal dont Teidstence me parait d'ailleurs peu vraisem- blable. En effet, les alcaloïdes s'adressent généralement soit à l'en- semble, soit plus habituellement à Tune des divisions du sys- tème nerveux et parfois à une r^on très-restreinte de cet appareil; leurs effets sur les sécrétions sont obtenus par l'in- termédiaire de leurs actions nerveuses, tandis que la stimula- tion directe des organes sécréteurs est ordinairement produite wit par des sels minéraux, soit par des composés binaires ou ternaires^ tels que les essences, les résines et quelques substances analogues. Or, toutes mes observations me conduisent à ad- mettre de la part du Pilocarpta une action stimulante s'exer- çant à la traversée des émonctoires sur les acini glandulaires, plutôt qu'une influence sur le grand sympathique et les nerfs vaso-moteurs qui règlent la pression sanguine, la vitesse du courant et dispensent aux glandes sécrétoires une irrigation plus ou moins abondante. Nous allons voir en quoi consistent les effets du Jaborandi de M. Coutinho. Disons d'abord quelques mots de son mode d'emploi. La meilleure forme pharmaceutique est aussi la plus simple : c'est la poudre de feuilles à la dose de 4 ou ô grammes en infu- sion dans 150 ou 200 grammes d'eau bouillante, chez un adulte. Il en faudrait nécessairement moins pour les jeunes sujets et 3 grammes suffiraient peut-être chez les femmes. Avec 2 grammes seulement M. Féréol a obtenu dans plusieurs cas des effets considérables. Vélîxiry c'est-à-dire la solution alcoolique et le sirop préparé par mon interne en pharmacie, M. Colîgnon, V extrait alcoolique et les granules m'ont quelquefois donné de bons résultats, mais ces préparations n'ont pas encore été régularisées et n'ont pas atteint le degré de perfection dont elles sont susceptibles. Quant à Vextrait aqueux, je l'ai trouvé à peu près inerte, comme me — 149 — le faisait présumer riosolubitité de l'essence dans un Téhicule aqueux. L'infusion de Jaborandi légèrement aromatique et peu sa- pide n'est nullement désagréable à prendre. Elle n'en produit pas moins^ dans Timmense majorité des cas^ des phénomènes physiologiques d'une intensité extraordinaire. Au bout de quelques minutes le sujet ressent des picotements, d'abord au visage qui se colore yiFement, et bientôt sur le reste du corps ; des gouttelettes de sueur sourdent de toutes parts et ne tardent pas à ruisseler. En même temps la salive afflue dans la bouche d'où elle s'écoule en telle abondance que la parole en est em- barrassée et que le patient est obligé de se tenir incliné sur unie cuvette pour y laisser tomber le flot de liquide. Ces symptômes sont accompagnés d*une élévation notable de température et d'une diminution sensible de pression intravasculaire, dont l'importance me parait tout à fait secondaire. Après avcûr grandi, ils décroissent progressivement et cessent complètement au bout d'une heure, une heure et demie ou deiix heures de durée, laissant après eux un peu d'abattement, de soif et de la sécheresse de gorge, comme à la suite de toutes les spoliations On peut dire que la salivation ne manque jamais et qu'elle l'emporte ordinairement sur la sudation quand les effets sont incomplets. La sudation liquide plus irrégulière et plus incon- stante,fait parfois complètement défaut ; mais ce cas est extrê- mement rare et je suis convaincu que la transpiration insensible est toujours accrue, alors même que la sueur ne perle pas à la surface du corps. Avec des effets sialagogues et diaphorétiques faibles ou nuls coïncident d'autres phénomènes hypercriniques qui semblent y suppléer. Il survient de la diarrhée et même de la diurèse aqueuse, comme si les reins et le pancréas ainsi que lés glandes intestinales exerçaient une action vicariante par rapport aux glandes sudoripares et salivaires. Je pense qu'il serait possible de faire prédominer à volonté l'une ou l'autre de ces séries d'irritadon sécrétoires en interver'- tissant les conditions du milieu ambiant et les circonstances adjuvantes. Avec un breuvage froid, une basse température — 160 ~ atmosphérique^ on activerait la sécrëtioD uritmire et le» sëcrë-^ tioos intestinales. Au contraire, si la température de rapparCê* ment est élevée, le sujet très-eouTert et l'infusion très^haude, on ne donnera lieu qu'à des effets sudorifiques et siala* gogues. Empressons-nous d'ajouter que ces dernières conditions sont loin d'être indispensables à la réalisation des efiets ordiaairtis du Jaborandi, et que le diaphorétique importé par M. Oou'- tinfao possède en lui*méme une telle puissance qu^il se montre efficace là où nos sudorifiques ordinaires échoueraient presque certainement. Ainsi l'm/ÎMtar les oam- munications officieuses de M. Gh. Lauth et de IML. Baubigny, chimistes collaborateurs de M. Poirrier. Elle s'est transportée à Saint^Denis^ dans l'usine de M. Poir- rier, a visité avec lui la partie de l'usine qui est consacrée à la fabrication de produits chimiques proprement dits et s'est fait expliquer sur place la préparation et la purification du nitrate de méthyle. Le contre*maître et deux ouvriers pénétraient seuls dans l'atelier où se préparait le nitrate de méthyle. Les opérations qu'on y pratiquait n'étaient^ du reste, que l'application en grand des procédés si bien décrits par MM. Dumas et Péligot dans le beau travail qu'ik ont publié en 1835 sur l'alcool mëthyli- que et ses dérivés. On mélangeait d'abord 2^.500 d'esprit de bois pur du commerce avec 5^.800 d'acide sulfurique à 66". Le mé- lange bien refroidi pénétrait en mince filet dans un ballon chauffé à 80* et contenant 5^.500 de nitrate de potasse. Le nitrate de méthyle distillait au fur et à mesure de sa pro- duction et arrivait par un serpentin refroidi dans un récipient de verre. Quatre ballons semblables, de 15 à 18 litres de capacité cha- cun, étaient juxtaposés dans une même marmite pleine d'eau chauffée par la vapeur. Trois marmites étaient placées les unes à la suite des autres dans un même massif de briques. On avait donc ainsi une batterie de douze ballons. Les quantités totales qui intervenaient dans une opération étaient par suite : 66 kilogrammes de nitrate de potasse et un mélange de 27^.5 d'esprit de bois avec 70 kilogrammes d'acide sulfurique. Une opération durait de trois heures et demie à quatre heu- res ; on en faisait deux par jour et Ton obtenait un rendement journalier de 90 à 95 kilogrammes de nitrate de méthyle brut. Le nitrate de méthyle brut était d'abord séparé par décan- tation des eaux acides plus légères, puis débarrassé de l'esprit de bois par un contact prolongé avec du chlorure de calcium en morceaux. Eu le chauffant ensuite lentement jusqu'à 60% — 15S — oo chassait les produits plus volatils qu'il pouvait contenir, tels que le chlorure de mëthyle dissous, par exemple. Cette dernière opération se faisait tous les trois jours dans un atelier voisin du premier et séparé de lui par une simple cloi- son. Le produit total de trois journées qui, par la première pu- rification, avait été réduit à ne peserplusque 230 kilogrammes, était placé dans une chaudière étnaillée, chauffée aubain- marie et recouverte d'un chapiteau doublé de plomb communi- quant par une allonge en verre avec un serpentin refroidi. Au bout d'une heure et demie la température d'un thermomètre intérieur marquait 60^ ; on arrêtait Topération en vidant le bain-marie à l'aide d'un siphon et on laissait refroidir jus- qu'au lendemain, la chaudière émedllée contenant alors 210 à 212 kilogrammes de nitrate de méthyle. Le lendemain on transvasait à l'aide d'un siphon le nitrate de méthyle de cette chaudière dans des bombonnes de 70 litres de capacité que l'on plaçait dans un magasin. G*est pendant ce transvasement que s'est produite l'inflammation puis la-dé- tonation du nitrate de méthyle. Cette opération, de même que toutes les précédentes, ne devait, d'après les ordres du directeur de l'établissement^ être effectuée qu*en plein jour. On ne devait jamais pénétrer dans Tatelier avec une lampe. En l'absence du contre -maitre, retenu 'chez lui par une in- disposition, les deux ouvriers chargés de la préparation du nitrate de méthyle pénétrèrent avec une lampe marine, le 19 au matin, dans l'atelier, et commencèrent à décanter à Taide d'un siphon les 210 kilogrammes de liquide qui se trou- vaient dans la chaudière éniailiée. Déjà 2 touries avaient été ainsi remplies et l'on procédait au remplissage de la troisième, lorsque celui des deux ouvriers qui tenait la lampe eut l'im- prudence de la descendre dans la chaudière pour mieux voir quelle quantité de liquide y restait encore. La vapeur du nitrate de méthyle produisit immédiatement une flamme qui s'éleva jusqu'au plafond; les deux ouvriers se précipitèrent hors de l'atelier en criant au feu ; ils étaient à peine sortis qu'une première explosion se produisait dans Tate- — 164 — lier flaîviè aussitôt d'nne seconde explosion des magasins où se trouvait le nitrate de mëthyle dëji prépara. CSctie explication de la catastrophe du 19 norembre s'ac- corde arec tout ce que MM. Damas et Pélîgot nous ontaEppri^ des propriété du nitrate de méthyle : « C'est un liquide incolore d'une densité de 1,182 à la tem*- pérature de 3d*. Il bout k 66<» et exhale une odeur faible éthé- vée. Il brûle bmsquement et avec une flamme jaune. Tant qu'il est liquide, il parait sans danger, mais sa vapeur, à une température qui ne dépasse pas i50*, détone avec une violence singulière* Quand on en met quelques gouttes dans un tube el qu'on chauffe celui-ci, le liquide entre bientôt en vapeurs et détone avec force si l'on continue à chauffer. Quand la vapeur est renfermée dans une ampoule, elle détone avec violence par l'approche d*un corps en combustion. Une ampoule d'un demi*centimètre cubique, en détonant, a crevé un fort creuset de platine qui la renfermait. Un ballon de iOOcentimètrescubcs» plein de vapeurs, a brisé une épaisse bassine de fonte où on le chauffait au bain-marie, au moment où Ton essayait d'en fermer la pointe effilée au moyen de la flamme d'une lampe à alcool. « On conçoit facilement, d^ailleurs, pourquoi ce corps détone. c En efiet, il renferme un acide de l'azote, de l'hydrogène et du carbone^ c'est-à-dire des éléments analogues à ceux de la poudre à canon. » Ces propriétés permettent de se rendre compte de l'énergie avec laquelle s'est produite la détonation des quantités consi- dérables de nitrate de méthyle qui se trouvaient dans l'atelier et dans le magasin. Il y avait en effet : 1* Dsns l'aUlier. ... 88 kU. d« nittats de néthyis, produit de Topoia- tiou du 18 noTembre. — — > .. 210 — de nitrate de méthyle, produit de la rectifi- cation du IS novembre. 3* Dans te magasin. . 528 ^ de nitrate de mëtbyle, pvidait d'epdratlons antérisarss. Tetal S?t kn. de DKrate de méthyle. — 156 — Si d'auaBÎ éaonneft quantités d'une matière trës-combus* tible, détonante, et qui ne doit être maniée qu'avec de grande^ précautions, ont pu se trouver accumulées dans un atelier et dans un magasin voisins d'habitations et d'usines^ cela tient à œ qu'il existe dans la législation une lacune regrettable rela* tive aux composés obtenus par l'action de l'acide nitrique sur les naatières organiques, lacune déjà signalée plusieurs fois par le Conseil d'hygiène publique et de salubrité de la Seine. Nous trouvons en effet dans la nomenclature des établisse- ments insalubres que la fabrication de la nitrobenzinê est ran- gée dans la seconde classe; mais il n'est question ni de la Cabri- cation ni des dépôts du fulmieoton, de la nitroglycérine et des autres éthers nitriques résultant de l'action de l'acide nitrique sur les divers alcools, et cependant ces composés sont incompa- rablement plus dangereux que les premiers. En effet, les produits obtenus par Taction de l'acide nitrique sur les carbures d'hydrogène (nitrobenzinê, nitrotoluène, nitranaphtaline, etc.) sont des composés très-stables; ils ne sont nullement détonants, aussi le législateur a-t-il eu raison d'en placer la fabrication dans la deuxième classe des établis- lements insalubres. Il n*en est pas de même des éthers nitriques obtenus par l'action de l'acide nitrique sur les alcools; ces produits tels que le nitrate de méthyle, le nitrate d'éthyle, la nitroglycérine, le fulmieoton, etc., sont des composés très-peu stables; il suffit d'élever la température pour en déterminer la décomposition avec explosion par suite de l'énorme quantité de chaleur qui résulte de l'action de l'oxygène de l'acide azotique sur le car- bone et l'hydrogène qu'ils contiennent. La fabrication de ces produits devrait être rangée dans la première classe des établis- sements insalubres. Les dépôts même temporaires de ces matières, ainsi que des fulminates (tels que le fulminate de mercure), des picrates et de toutes les autres matières fulminantes ou détonantes, devraient être rangés dans la première classe des établissements réputés insalubres, incommodes ou dangereux. En proposant de combler la lacune que nous signalons» nous ne pouvons espérer d'empêcher les explosions dues à l'impru- — 166 — deace des ouvriers, mais on rendra du moins impossible leur production au milieu des populations que l'administration a le droit et le devoir de protéger. Pour résumer les mesures que nous croyons les plus propres à prévenir le renouvellement d'explosions semblables à celles de la place Sorbonne, en 1869, et de Saint-Denis, en 1874, nous proposons de soumettre au ministre le projet d^ décret suivant : Art. 1". Les fabriques dans lesquelles on fait réagir Tacide nitrique sur le$ alcools pour obtenir des corps tels que le nitrate de méthyle, le nitrate d'éthyle, la nitroglycérine, le fulmi- coton, sont rangées dans la première classe des établissements réputés insalubres, incommodes ou dangereux. Art. 2. Les dépôts même temporaires de poudres ou matières détonantes et fulminantes de quelque nature et en quelque quantité qu'elles soient, et notamment les dépôts de fulminate de mercure, de picrate de potasse, de nitrate de méthyle, de nitroglycérine, de fulmicoton^ sont rangés dans la première classe des établissements réputés insalubres, incommodes ou dangereux. Art. 3. Les dépôts de fulmicoton en quantité n'excédant pas 3 kilogrammes pourront être établis dans des magasins faisant partie de maisons habitées, aux conditions suivantes : 1* Le ful- micoton devra être divisé en paquets de S50 grammes au plus, renfermés dans un vase clos non métallique ; 2* La vente ne pourra avoir lieu que pendant le jour ; 3° Le propriétaire du dépôt devra au préalable en faire la déclaration à l'autorité municipale. TOXICOLOGIE. ObserFatlons au sqjet de la présenoe dn plomb dana la système nerveuM., et de la recherche de ce métal dans les cas d'empoitowiemeiit ; par M. le D^ RouGHERy pharmacien principal de l'armée. — Dans une note insérée au Journal de pharmacie et de chimie — 157 — (ao&t 1874, t. XX, p. 109)^ MML Bergevon et VlMte ont rendu compte d'un cas d'empoisonnement par le plomb occa- lionné par du beurre conservé dans de la saumure plombifère. Ces savants ont recherche le plomb dans les organes d'une des victimes de cet empoisonnement, et indiquent brièvement la nature et le résultat de leurs essais. La note dont il s'agit nous parait susceptible de quelques observations qui ne sont peut-être pas sans importance pour l'histoire toxicologique du plomb. La première obser¥ation a trait à la présence du plomb dans le cerveau à la suite des empoisonnements. Le métal, disent les auteurs, a été trouvé en proportion no- table dans les intestins, dans le foie et dans le cerveau. MM. Bergeron et L'H6te font remarquer que l'existence du plomb dans le cerveau, dans les cas d'empoisonnement de cette nature, a été niée par divers auteurs, et ib ajoutent que cette constatation a été faite par eux d'une manière certaine. Le plomb extrait par eux avec toutes les garanties désirables a été pesé. Le seul fait antérieur qu'ils rappellent^ sans date, à ce sujet, appartient à M. Daremberg qui a trouvé des traces de plomb dans le cerveau d'un peintre en bâtiment atteint de saturnisme. n est vrai que MM. Plandin et Danger ont arancé dès 1844 {Comptes rendus des séances de V Académie des sdenees, t. XYIII, p. 177, 690) que ni l'antimoine, ni le cuivre, ni le plomb ne se retrouvent dans le. cerveau à la suite des empoisonnements. Mais, depuis cette époque, les affirmations contraires n'ont pas manqué, et le fait de la présence des métaux toxiques dans le système nerveux, à la suite d'accidents aigus ou chroniques, est suffisamment établi. Sans parler de l'arsenic, de l'antimoine, du cuivre, du mer- cure, retrouvés avant et jusqu'en 1852 par Orfila, Strohl de Strasbourg, MiUou et nous, dans le cerveau à la suite des em- poisonnements par les métaux,, on sait que pour le plomb, M. Devergie avait déjà, à cette époque, extrait du cerveau d'un homme atteint d'enoéphalopathie saturnine chronique une quantité de plomb plus considérable que celle reconnue par lui à l'état normal. Postérieurement aux recherches de — 168 — M* Det^rgte, Guâl^urt a ^fU coiituter la prësênoé dtt pIcKnb daos le c^ireaa d'ua homme mort à la fuite d'ëpikpsîe satur-- DÎae (Devergie, Méi. lég.^ U 3, p. 535). Plus tard MM. Ghatia et Bouvier retirèrent QF'fiOÇXLb de plomb toxique da cenreau d'un bomoie ayant succombé k une èncéphalopatkie saturnine aiguë. Lassaigne en avait extrait une quantité de 0^,0001 de la masse totale du conreaiu d'un honttneranrt à la suite d'ona m^ ladie de ploidb aociaue* En I85S, nous ayons retroùYédans le cerveau d'un thïen empoisonné par Tacétate de plomb et inort en trois jours, plus de 1 milligramme de sulfate de plomb, pour un poids de 80 grammes de substance cérébrale. On voit relatée sous la date de 1854, dans le Traité de Vem^ poiwnnement de MM. Tardîen et Rèussin, l'observation de MM. Tardieu et Lassaigne d'un cas d'empoisonnement lebt par le plomb, où 250 grammes de matière cérébrale ont fourni une quantité faible^ mais appréciable, de plomb à Tétat d'iodure. Enfin, dans un rapport que nous avons présenté au mois d'août 1874 à la Sodéiéde médecine l^ale de Paris^ au sujet d'un cas d'empoisonnement multiple par le plomb relaté par M. le D' Mahier de Ghâteau-^Gontiery nous avons pu extraire du plomb de deux échantillons de charbon provenant du cerveau d'une enfant de six ans^ l'uU des échantillons de oharbon pesant 7 grammes et l'autre 23 grammes. Il est donc depuis longtemps avéré que les composés plom«- biques pénètrent jusqu'aux centres nerveux, lors de leur inttu- ductiod dans l'économie, et l'observation de MM. Bergeron et L'Hôte confirme simplement les faits de même nature anté- rieurement acquis. {A suivre,) Motu smr deoDjc oau Intéreaauiits d'uaip«lMiiiiuaMtfit par lu ohloral; par le docteur Austie* -^Dans le premier cas il s'agit d'un homme qui pendant plusieurs mois prit ohaqàe jour du chldral; la dose journalière était de 8 gramuies. Parmi les troubles qu'il présentait^ le docteur Anstie note les suivants comme n'ayant pas encore été signalés : — 149 — 1* Doalnun cUm 1« Touiiiagt des iotieul^tiotts, Ptnemblaat à œlles de Falcoolisnie chronique (douleurs rares du reste dans rintoiicatioB alooolique). Ces douleurs ne suivent pas le trajet des nerfs comme dans les néTralfiies, elles ne siègent pas dans les jointures mêmes comme dans le rhumatisme; elles forment un cercle entourant le membre au-dessus et aunicssous de l'article. On retrouye ce symptôme dans lei cas où il y a eu abus prolongé des inhalations de chloroforme. Pour le docteur Anstie ee serait encore U une preuve en faveur de la déoom- posîtioB. du chloral dans le sang. 2* On sait déjà que le chloralisme chronique produit l'in- tolérance de Talcool. L'insomnie accompagnée de sécheresse de la peau est combattue arec avantage par de petites doses répétées d'aconit. M. Ansde rappelle à ce propos l'abus de chloral que l'on fait en Angleterre. Le deuxième cas est une paraplégie incomplète chez une femme de trente-huit ans. Le médecin ne pouvait découvrir la cause de l'aflfection, et tout traitement était resté sans effet, quand à bout d'expédients il tit suspendre le chloral dont celte dame se servait depuis longtemps comme hypnotique; la pa* ralyû disparut. (The ptgciUiKmery février 1864, et Ga%«tte hMamaianre.) OfaMi^AttoU ^'empotoonmament ai#ii par l'acido phéoUgûm-, par le D' K,'U. Kronlsin (1). -— Un malade du service de chinu^ avale, par mégarde, au lieu d'une iqfu- sioQ deséoé^ environ une demi-once d'une solution concentrée d'acide pkénique cristallisé. Il ressent aussitôt une violente brûlure dans le pharynx et fait d'énergiques efforts pour vomir, mais sans résultat. L'auteur arrive immédiatement après Tac- cident^ trouve le patient le visage décomposéy anxieux, la res- pimtion oonvulsive et trèS'-agité.. Comme, il est imposable de lui faire prendre de l'eau, on provoque un vomissement en chatouillant l'arrîère-gor^ ; les matières rendues exhalent une (l) Berlin, KtM. Wochenâ* 1 Ammm des edeneee médicaies. — 160 — forte odeur phëniquée. Puis, à trois reprises suoeessÎTes, on opère le lavage de l'estomac en y injectant de l'eau ; à sa sortie^ ce liquide présente aussi une odeur caractéristique. Le malade vomit une seconde fois ; pendant ces manœuvres, qui durent une heure, il est sans connaissance, dans une résolu- tion complète^ la bouche ouverte, les pupilles extrêmement étroites et insensibles à la lumière, la respiration stertoreuse, Tabdomen un peu météorisé et d'une coloration livide, les tégu- ments baignés d'une sueur visqueuse ; le pouls dur, irrégulier et d'une fréquence considérable, 184-204 pulsations par mi- nute; au début, le thermomètre placé dans Faisselle marque S&'y puis, peu à peu, il tombe a 3d,2. Les bronches commen- cent à se remplir d'écume, on pratique une saignée de 5 oooes; le sang retiré de la veine est très- noir, n'a aucune odeur et ne se coagule qu'imparfaitement et lentement* Le patient meurt deux heures après l'ingestion du poison. VARIÉTÉS. Préparation de la matlèra colorante de l*iirlne à l'aide de la matière colorante dn san^; par M. Hoppb- Seyler (1). — Dans une publication antérieure^ M. Hoppe-Seyler avait décrit une matière colorante d'un beau jaune verdâtre à la lumière réfléchie, qu'il avait obtenue par l'action de plu- sieurs agents réducteurs sur l'hématine en solution alcoolique (le plus simplement par l'étain et l'acide chlorhydrique), et émettait l'opinion que cette substance était probablement iden- tique avecl'urobilinede M . Jafieet la matière colorante obtenue artificiellement par M. R. Maly en traitant la bilirubine par l'a- malgame de sodium. Dans ce travail, M. Hoppe-Seyler compare le produit obtenu par l'action des agents réducteurs sur l'hé- matine, d'un côté avec l'urobiline de M. Jaffe, de l'autre avec l'hydrobilirubine de M. Maly, et tant par la manière d'être de ces trois substances vis-à-vis des dissolvants et des sels métalli- (1) Berichte der devisehen chemischen Gesellxhafty n*> 13,. p. 1066. — 161 — ^es que par leurs propriétés optiques^ arriTe à conclure à leur complète identité. La matière colorante des fèces et celle de Turine n'est donc^ d'aprèsM.Hoppe-Seyler, qu'un produit de réduction de l'héma- une; quant aux matières colorantes de la bile (bilirerdine et bilirubine]^ elles ne seraient que des termes intermédiaires entre l'hématine et l'urobiline. L'auteur poursuit du reste cette étude. PréMnoe de U fnotafine daos la vin. — M. Schuttle* worth (G. B.) ayant eu à examiner des échantillons de vin de Porto qui avaient été colorés artiûciellement par la fuchsine, dit que le procédé qui lui a donné les meilleurs résultats con- siste à agiter dans un tube une certaine quantité du rin suspect avec de l'alcool amylique et à laisser ensuite les deux liquides se séparer. Si le vin est pur, la couche supérieure est incolore ou à peine colorée, tandis qu'elle offre une coloration rosée ou pourpre quand il y a de la fuchsine. À défaut de l'alcool amy- lique on peut faire usage d'éther, mais ce procédé ne donne pas des résultats aussi nets. (Canadian pharm. journal^ juin 1874. — Amer. J. of Pkarmacy, 4* série, t. IV, p. 334, 1874.) Falslfloatton du storaz. — Hager indique, pour recon- naître la présence de la térébenthine dans le storax, de liquéfier au bain-marié la résine dans un tube et d'y ajouter la moitié de son yolume d'alcool absolu : pn favorise la dissolution par l'agitation. On traite alors par plusieurs volumes de benzine. On répète deux fois le traitement ; puis on évapore dans un vase taré les liqueurs obtenues et l'on obtient pour le storax pur un résidu (45 à 55 p. 100) incolore, d'un bleu léger opalescent et d'une odeur agréable; pour le mélange avec la térébenthine un résidu plus considérable, jaunâtre, et ayant l'odeur de térébenthine. — {Pharm. Centr. Halle, n* 21, 1874; American J. of Pharm., 4* série, t. IV, p. 330, 4874.) L. S. StenM pnblfqae annuelle de l'Aoedémie des solenoeaj présidée par M. Paye. M* Dumas a lu un éloge très-remarquable de M. de la Rive. Jttn. U PhÊm, et d$ CMm,, 4* siUib, t. XXI. (Février 1S75.) il — 162 — Année 1872. Les prix décernes sopt pour la physique, la chimie, la botanique, la médecine et la chirurgie : Phyiique. Prix Bordin à M. Lecoqde Boisbaudran; Chimie. Prix Jecker, à notre collaborateur M. Jungfleisch ; Botanique. Prix Barbier, à HM. Byasson (1,000 fr.), Joannès Ghatin et CSoutaret (chacun 500 fr.). — Prix Des- mazières à M. Max. Cornu^ M. Bornet (1,000 fr.). Médecine et chirurgie. MM. Luys, Magnan et Woillez. Année 1873. Grand prix des sciences physiques à M. Balbiani. — Physique* Prix Lacaze, à M. Lissajous. — Chimie» Prix Jécker^ à M. Aimé Girard. *— Prix Lacaze, à M. Friedel. —* Botanique. Prix Barbier, à M. Lefranc (1,000 fr.)* —Prix Desmazières^ à M. Sirodot. MM. Yan Tieg^en et Le Monnier (1,000 fr.). ~ Prix Bordin à M. Yesque. Anatomie et zoologie. Prix Bordin à M. Alph. Milne-Edwards. — Médecine et chirurgie. Prix A MM. Hartiiig, notre collabo- rateur, Jules Lefort et Péan. Prix Montyon, arts imalubrei» MM. Constantin et Gérardiu (1,600 fr.). Prix proposés pour les années 1874, 1875, 1876, 1877 et 1883. (Voir le n"* 26 des Comptes rendus de l'Académie des sciences^ 28 décembre 1874), p. 1720. Suivant le projet de réoi^anisation des cadres de Tarinée^ le corps des pharmaciens militaires serait composé comme il suit : Inspefitear l Principaox do l"* elasse 8 — de 2* classe. 16 Majors de l'* classe 40 — de 2* classe 65 Alde-maJoTB de l** classe 50 — de 2* classe. , . • . • 16 Total 185 L'Assemblée nationale vient de voter la création de deux Facultés^mixtes de médecine et de pharmacie, l'une à Lyon, l'autre à Bordeaux. L'école prépai^toire de Lille, est'transfor- mée en école de plein exercice, pouvant conférer toutes les inscriptions et faire passer les examens semestriels et de fin r — 163 — d'année. Les examens de réception et les dièses restent téterrés aux Facultés. M. Chevreul, direeteur du Huséum, est promu au grade de grand-croix de la Légion d'honneur. M. Gommaille est nommé pharmaciea«major de 1'* classe. M. E. Dingler» directeur du journal scientifique^ industriel. Polytechnische Journal fondé par son père, est décédé à Augs^ bourg, à Tâge de soixante-neuf ans. Le professeur Friedrich Rochleder^ bien connu par de nom- breux trayaux de chimie, et l'un des membres les plus éminents de l'Académie des sciences de Tienne, est décédé le 5 no- vembre 1874) â l'âge de cinquante-cinq ans. BIBLIOGRAPHIE- Traité pratique de la détarminatlon des dr^fT^M stmplee d'orifine végétale; par M. G. Planchon^ t. l", chez F. Savy. — L'ouvrage que M. Planchon vient de publier, et dont le but est suffisamment expliqué par son titre même, nous parait appelé à rendre aux pharmaciens de grands ser- yices en leur donnant les moyens les plus sûrs pour distinguer les unes des autres les diverses drogues simples, telles qu'elles doivent se présenter à leur entrée dans l'officine i cette con* naissance est d'autant plus nécessaire au pharmacien qu'il ne peut recueillir lui-mênae la majeure partie de ces substanceS| et qu'il lui faut absolument les vérifier avant que d'en faire usage, pour s'assurer qu'elles offrent tous les caractères, indices de leur bon état. Pour donner au praticien ces éléments de certitude de leur bonne condition, M. G. Planchon ne néglige pas les caractères extérieurs ou empiriques, mais il en renforce la valeur par — 164 — remploi des procédés scientifiques suivis par les naturalistes. C'est ainsi que toutes les fois que cela est nécessaire, il a recours à Vétude de la structure anatomique, qui permet de connaître le siège de9 principes actifs et donne le moyen de différencier des espèces voisines, mais de qualités inégales. Laissant de côté ce que nous pourrions appeler les curiosités de la noAtière médicale, Fauteur s'est astreint à ne parler que •des substances inscrites au Codex, sauf quelques exceptions^ pour des produits nouvellement introduits dans la thérapeu« tique. Dans la première partie de son ouvrage, M. Pianchon étu- die successivement les plantes entières et les parties de plantes dont les caractères d'organisation pourront être appréciés à Tceil nu ou au moyen du microscope, et passe en revue les cryptogames cellulaires^ les herbes, les feuilles et bourgeons, les fleurs, les fruits, les graines, les racines, les tubercules et bulbes, etc. Dans la seconde partie, qui doit paraître incessamment^ l'auteur traitera des sucs et des produits artificiels retirés des plantes^ mais ne présentant pas, même au microscope, les ca- ractères des tissus végétaux. Gomme nous le disions, en commençant, Touvrage de M. G. Pianchon est éminemment pratique, et nous ne doutons pas qu'il soit très-favorablement accueilli des pharmaciens. J. L. S, Traité de la oonsarvatton des boit, das rabttancaa éUmantalraa et daa divarsea matièras orffanlqnaa. — Étude chimique de leur altération et des moyens de la pré- venir. — Théories émises et procédés de conservation appliqués depuis les temps anciens jusqu'à nos jours, par Maxime Pau- let, 1 vol. grand in-8* raisin. Prix : 9 francs. Chez Baudry, rue des Saints-Pères, 15. Cet ouvrage est divisé en trois parties : 1'* Partie» — Résumé des moyens de conservation employés dans l'antiquité, le moyen âge et jusque vers 1700. 2* Partie, — A dater de 1700, les descriptions étant plus précises, un long tableau synoptique ei chronologique résume — 166 — les procédés appliqués à la conservation des bois Jusqu'à nos jours. 3* Partie. — Application des agents conservateurs aux iubstances alimentaireSy aux iissm, etc. Un cliapitre spécial est consacré à Texamen des nouvelles et récentes études entreprises au sujet des sels conservateurs et de la résistance qu'ils opposent à la fermentation. HoiiTélle méthode ipénérale pour la reoherobe des ftobstaiiCM vénénentes; par. le professeur Francesco Sblni^ A Bolognei chez Zanichelli. Prix : 3 francs. Le professeur Selmi, connu par d'importants travaux de toxi- cologie, vient de publier un livre intéressant sur la recherche des poisons. Cet ouvrage comprend la recherche de l'acide cyanfaydrique et des cyanures, du phosphore et de ses combi- naisons acides, de l'arsenic,- de l'antimoine, de l'étain, du plomb et du mercure, des alcaloïdes et des glucosides. Nous le recommandons aux médecins, aux pharmaciens et aux chi- mistes. Ejcamen des eaux potables en Algérie; par Bl. le Jy Berthbrand. Ce travail sera très-utilement consulté par les médecins de colonisation de l'Algérie. Des alcQM marines da littoral de Bastia (Corse); par M. Debeaux, pharmacien-major de i"* classe. M. Bebeaux a recueilli 140 espèces d'algues qui ont été sou- mises à l'examen des botanistes les plus compétents, et dont il a tracé les caractères dans un travail intéressant. M. Debeaux a ajouté à la flore marine de la Méditerranée une espèce rare qui n'y avait pas encore été signalée, le Cla- dophora (iEgagropila) membranacea Kutz. Cette confervacée appartient aux mers chaudes des Canaries, des Antilles et des Iles Marquises. Chez Sa vy, rue Hautefeuille. — 166 — REVUE DES TRAVAUX DE PHARMACIE PUBLIÉS A L'ÉTRANGER. Action rédactrice da stannlte de sqode sur le falmi- coton; par MM. Bôttger et Petersen (1). — Si Ton fait bouil- lir dtt fulmi-^oton dans une dissolution de protoxyde d'étain dans la soude^ au bout de dix minutes d'ébullition enriron, la dissolution est complète. La liqueur est limpide et légèrement colorée en jaune; l'addition d'une quantité considérable d'eau ne la trouble pas. Un excès d'acide chlorhydrique y détermine la formation d'un dépôt gélatineux, qui a tous les caractères de la cellulose régénérée, en tout point semblable à celle que l'acide chlorhydrique sépare d'une solution de cellulose dans l'oxyde de cuivre ammoniacal. Une longue ébullition dans le stannite de soude ne fait subir aucune modification à la cellulose (coton purifié); aussi ce réactif peut-il servir à faire reconnaître la présence du coton dans le fulmi^coton. Le coton non transfermé en cellulose tri- nitrée reste indissous dans le réactif. Pepsine da porc ; par M. Rother (2). — Les Américains et les Anglais donnent aujourd'hui la préférence à la pepsine du porc. Les estomacs frais sont débarrassés de leur contenu, puis lavés légèrement avec de l'eau douce en évitant soigneusement toute compression et tout grattage. Cela fait, on les découpe en minces lanières que l'on met en macération deux ou trois fois, et chaque fois pendant deux jours, dans de l'eau acidulée par de l'acide chlorhydrique ; aussi l'opération ne peut-elle avoir lieu qu'en hiver. Les divers liquides sont réunis et additionnés de quatre fois leur poids de chlorure de sodium. La pepsine se sépare en flocons ; on recueille ces flocons à l'aide d'une cuiller et on les jette sur un tamis, après quoi l'on exprime fortement (1) Neuis Repert. fur Pharm,^ 1874, p. 6)5. (2) Archiv der Pharm,, dot. 1874, d'après The PharmactsL — 167 — le produit d'abord seul, puis entre des papiers à filtrer afin de le rendre aussi sec que possible. Cette pepsine est triturée avec une quantité de sucre de lait suffisante pour que le mélange contienne un dixième de son poids de pepsine sèche. Quand cette préparation a été obtenue dans de bonnes conditions, elle dissout douze fois son poids de blanc d'œuf coagulé. Au lieu de sucre de lait, on peut employer la glycérine faiblement acidulée par l'acide cblorbydrique ; la solution de pepsine dans la glycérine se conserye assez bien. La nouvelle édition de la Pharmacopée britannique (1) pres- crit indifféremment la membrane muqueuse des estomacs de porc, de mouton et de veau, au moment où l'animal vient d'être abattu ; on détache les débris alimentaires et les autres impu- retés qui la souillent et on en lave légèrement la surface avec de Teau froide. Cela fait, à l'aide d'un couteau à tranchant émoussé, on ratisse toute la muqueuse ainsi nettoyée, et l'on étendla pulpe visqueuse, détachée par un couteau, sur une plaque de verre ou de faïence, enfin on la dessèche aussi rapidement que possible à une température qui n'excède pas 38®. Le résidu desséché^ puis réduit en poudre, est conservé dans un flacon bien fermé. 11 est difficile que des animaux dont l'alimen- tation est si différente donnent un produit d'une force con- stante, à plus forte raison quand le mode opératoire est purement mécanique, on ne peut espérer qu'un produit de très-médiocre qualité. Mlatlon an protoohlomre de cuivre dans i'iiypo- ■Dlfite de soude; par M. Bôîtger(2). — Le docteur Cl. Wink- 1er a observé que Ton peut dissoudre son équivalent de proto- chlorure de cuivre pur dans une solution d'hyposulfite de soude. La liqueur est jaune, elle résiste bien à l'ébullition, à la condition de ne renfermer aucun acide libre. L'addition des acides sulfurique, cblorbydrique ou azotique ne détermine à froid aucune trace de précipité dans cette liqueur, si elle ne renferme pas d'excès d'hyposulfite, et il se d^age de l'acide (1) Additions to the British Pharmacopaia, London^ 1874. (2) Neves Repert, fur Pharm.^ 1874. p. 626. — 168 — sulfureux. Mais à la taïupërature de l'ébuUiCioD, la liqueur acidulée dépose peu à peu du sulfure de cuivre^ sans dégage- ment d'acide sulfureux. Cette solution, bien neutre et préservée du contact de tout agent oxydant, est bien propre à démontrer les caractères particuliers de Toxydule de cuivre. Préparation de l'éther méttayloxallqne ; par M. Erlen- MEYER (1). — Au lieu de distiller un mélange d'alcool métfay* lique, d'oxalate de potasse et d'acide sulfurique, M. Erlen- meyer fait arriver de l'acide oxalique déshydraté à la tempéra- ture de 100* dans de l'alcool méthylique bouillant, puis il laisse refroidir la liqueur. Pour purifier les cristaux d'éther méthyloxalique, on les place sur du papier à filtrer et on les lave à l'eau froide jusqu'à ce que la liqueur de lavage ne puisse plus donner d'iodoforme. L'ébuUition dans l'eau décompose lentement cet éther ; il se volatilise de l'alcool méthylique pur. Béaotlon de la naroélna; par M. Yogel (2). — Quand on verse de l'eau de chlore sur de la narcéine placée dans un verre de montre, puis quelques gouttes d'ammoniaque, et que l'on mélange le tout, il se produit bientôt une coloration rouge sang foncée^ qui résiste à l'action de la chaleur et d'un excès d'ammoniaque. On peut remplacer l'ammoniaque par un autre alcali. sur la raelna de sambal; par M. Bracn (3). — Cette ra- cine parut pour la première fois, en 1835, à la foire de Nijni- Nowgorod. En 1869, le naturaliste Pedchenko rencontra la plante qui la fournit sur les monts Sarafschan, dans le khanat de Bochara; elle n'avait pas de fleurs, ce qui la lui fit prendre d'abord pour une fougère. Des échantillons envoyés à Moscou (1) Neues R^oert, fur Pharm,, 1874, p. 624. (2) Pharmacêutische Zeitschrift fur Ruêslandy 15 sept. 1874. (5) ZeittchHft des allg. Osterr. Apotheker-Vereineê , !•* od. 1874, p. 620. New, tném.de la Soc, imp, des nahiraiistes de Moscou, t. VX\, 1871. — 160 — y deTinrent prospères et M. le professeur Rauffmann put décrire la plante sous le nom d'Euryangium Sumbul, L'étude micro* scopique de la racine fut faite par M. Tchistiakoff, et ces deux travaux devinrent l'objet d'une dissertation de M, PetournikoS dans Botan. Zeitung von Mohl und Schlecktendakl. M. Petour- nikofi fit observer que le genre Euryangium ne peut pas être séparé du genre Ferulaj parce que les différences signalées sont beaucoup trop minimes, et il proposa en conséquence de dési- gner cette plante sous le nom de Ferula Sumbul. La plante est aujourd'hui cultivée dans plusieurs jardins botaniques de la Russie, mais le sol ou plutôt le climat humide y est peu favo^ rable à la grande culture. Les Orientaux recherchent la racine de Sumbul pour son odeur agréable. Préparation du knmys; par M. Wilcrens. (1) — Ce que propose M. Wilckens est praticable dans toutes les pharmacies. On prend une bouteille à vin de Champagne, on la remplit de lait pur que Ton additionne de 30 grammes de sucre par litrç et de deux fois la grosseur d'un haricot de levure de bière pressée et fraîche, bien divisée avec du sucre. La bouteille n'est pas complètement remplie, entre le bouchon et la surface liquide, il doit rester un vide d'un pouce. Un bon bouchon de liège est alors fixé par un double nœud solide. Dans rAllemagne du Sud, on peut remplacer la levure pressée par une cuiller à thé de levure ordinaire. On agite de temps en temps la bouteille ; celle-ci doit être maintenue à la température ordinaire de la chambre pendant les deux premiers jours (dans le voisinage du fourneau dans les temps froids], puis laissée trois jours a la cave avant que l'on en fasse usage. A partir du cinquième jour de sa préparation, ce prétendu vin de lait peut être bu; il est bon jusqu'au vingtième jour. Si donc on prépare d'abord six bouteilles de kumys une première fois, puis une chaque jour, on aura tous les jours une bouteille de kumys d'une composition constante. En ayant la précaution de ne pas com- plètement remplir la bouteille et de faire usage de levure non (1) PharmaceutUche Zeitung fur Russland^ 1874, p. 464, d'après àpoih.'Zeitg. — 170 — acide, on évitera l'explosion des bouteilles. Il est aussi prudent de déboucher la bouteille dans un espace libre et non dans une chambre, de crainte de projection, et de préférence sur un large plat. Mieux vaut encore recourir au siphon à robinet. Une première bouteille de kumys produit assez ordinairement un effet laxatif, mais cet effet ne persiste point. Sur la coair^lAtlOD da lait; par M. A. YoGEL (1). — D'après M. Schwalbe, l'essence de térébenthine ajoutée au lait (une goutte par 20 grammes] empêche sa coagulation. M. Yogel a examiné Tinfluence qu'exerce l'essence de mou- tarde sur la formation de l'acide lactique dans le lait abandonné à lui-même, et il est arrivé à cette conclusion que la propor- tion de l'acide lactique, appréciée au moyen d'une solution normale de soude, est considérablement diminuée. Dans les onze premiers jours (du 15 au 26 janvier], la quantité de l'a- cide lactique était presque nulle, et au vingt-cinquième jour elle n'était encore que 1/7 de celle du lait non additionné d'essence de moutarde. De plus, l'essence de moutarde con- serve au lait son homogénéité; après quinze ou vingt jours, on peut l'étendre d'eau et le filtrer sans que le liquide perde son état normal, tandis que le lait ordinaire donne un liquide clair. L'odeur et la saveur communiquées au lait par l'essence de moutarde sont des plus désagréables; son remplacement par une égale quantité d'essence de cannelle ou d'amandes amères a démontré que ces deux dernières essences n'avaient qu'une puissance très-faible pour prévenir la coagulation du lait et la production de l'acide lactique. L'essence de girofle, la benzine, l'acide phénique, l'hydrogène sulfuré, le sulfure de carbone sont à peu près sans influence pour empêcher la coagulation du lait. C. Méhu. (1) News Repert. /• Pharm,, 1874, p. 505. — 171 — REVDE DES TRAVAUX DE CHIMIE PUBLIÉS A L'ÉTRANGER. 9nr les Gomblnalsons photpboréas aromatiques ; par M. MiCHAELis (1 ). — Les travaux de MM. Cahours et Hofinann ont montré que le phosphore peut donner une série de com- posés jouant le rôle de bases et reproduisant en quelque sorte Fhistoire des ammoniaques composées : les phQ$phines ne diffè- rent en un mot des aminés que parce que le phosphore y joue le rôle rempli par l'azote dans ces dernières. Toutefois on n'avait pas encore préparé jusqu'ici de phos- phine avec les radtcanx de la série aromatique ; autrement dit on ne connaissait aucun alcali phosphore comparable à Tani Une. M. Michaelis, qui a publié dans ces derniers temps des travaux remarquables sur les combinaisons du phosphore (voir ce recueil) vient de combler cette lacune. M. Hofmann n'ayant pu obtenir la phosphaniline PH'.G"H* par Taction de l'iodure de phosphonium PH^I sur la benzine monochlorée, l'auteur a cherché d'abord à préparer le chlo- rure de phosphényle ou Voxychlorure de phosphényle. Le chlorure de phosphényle peut être considéré comme du trichlorure de phosphore PGl* dans lequel un équivalent de chlore est remplacé par le phényle C**H*, On peut l'obtenir en faisant passer à plusieurs reprises de la benzine et du trichlo- rure de phosphore en vapeurs sur de la pierre ponce chauffée au rouge ci«n« + PCI» =c?H5.pci«+ Ha. Le produit renferme bientôt des quantités croissantes d'un liquide bouillant à 222* et présentant la composition indiquée. L&chlortire de phosphényle est un liquide très-stable, réfrin- gent, fumant à l'air et émettant à la fois l'odeur de l'hydrogène (1] Berichte der dmtschen ch^mischen Ge$elischaft, t. VI, p. 601, 723 et 816. — 172 — phosphore et celle de l'acide chlorhydrique. Sa densité est 1,319 à 20*. L'eau le décompose vivement. Le chlore et le brome se combinent à lui en donnant des composés jaunes : !• Un tétrachlorure de phosphényle, C"H*.PCP.CP, cristal- lisé en fines aiguilles, obtenu par l'action du chlore sec sur le chlorure refroidi, fusible à 73* , sublimable en se décomposant à une température supérieure, décomposable par l'eau en don- nant de roxychloruie de phosphényle dont il sera parlé plus loin ; 2* Un chloro-bromure de phosphényle, C"H'.PCP.Br% de même constitution que le précédent, obtenu par une réaction analogue, fusible à 208», sublimable dès 130* sans s'altérer, 3* Un chloro-tétrabromure de phosphényle, C*'H'.PCl*.Br*, rappelant la composition du composé PCP.Br^, se préparant en faisant agir le brome sur le précédent. Uoxychlorure de phosphényle^ C^'H*,PG1H)*, correspond à l'oxychlorure de phosphore PC1*0'. Il peut être obtenu en fai- sant agir l'eau en quantité limitée sur le tétrachlorure de phos- phényle C"H».PC1«.C1« + H«0»= C«H«.PCI«0« + 2HC1. C'est un liquide épais, incolore, bouillant vers 260* en s'alté- rant^ possédant une odeur de fruit. Sa densité est 1,375. Lorsqu'on le traite par un excès d'eau, ou, ce qui revient au même, lorsqu'on traite par beaucoup d'eau le tétrachlorure de phosphényle, on obtient peu à peu un composé entièrement privé de chlore que l'auteur désigne sous le nom à^ acide pftos- f»Aény/ijt««. Ce dernier composé a pour formule C^H'.Pfl'O*; il prend naissance dans la réaction suivante : C»W.PC1H)« + 2H«0« = C««H».PHW -f 2HCI. Il constitue des lamelles nacrées, blanches, fusibles à 158*, inaltérables à l'air, solubles dans l'eau et l'aloool. Le chlorure de phosphényle, sous l'influence des agents ré- ducteurs, peut échanger son chlore contre de l'hydrogène et donner naissance à la phosphaniline C>W.PCP + H» s= C*n!».PH» 4- 2HCI. Toutefois^ si l'on emploie k cet elTet un mâange de zinc et — 178 — d'acide chlorhydriqae ou de zinc et d'acide acétique, on n'ob- tient que des traces de produit. L'amalgame de sodium en li- queur acide donne un résultat analogue. Il est préférable de faire agir le gaz iodhydrique sec sur le chlorure : la masse s'échauffe spontanément^ de l'acide chlorhydrique se dégage et l'on obtient un produit cristallin qui absorbe du gaziodhydri- qae en se transformant en iodhydrate d'iodure de phosphé* nyle C"H».PI«,HI C«W.PCl« + 3HI = ÎHCI + CW.PI«.HI. Cet iodhydrate distille au-dessus de 350*' en dégageant de l'acide iodhydrique. Il peut être transformé en phénylphosphine par l'action de l'eau, ou mieux encore de l'alcool absolu : on fait tomber goutte à goutte ce liquide sur l'iodhydrate. On obtient par distillation du produit d'abord de l'iodure d'éthyle et de Talcool, puis un liquide laiteux se partageant en deux couches, l'une formée de benzine et l'autre, la plus dense, de phényl- phosphine. On purifie cette dernière en la rectifiant dans un courant d'hydrogène. Cette réaction est d'ailleurs assez com- pliquée. La phénylphosphine bout à 160*; elle est plus dense que l'eau et insoluble dans les acides même concentrés. Son odeur est fort désagréable ; ses yapeurs causent des maux de tête et attaquent la muqueuse nasale. Elle s'oxyde rapidement à l'air en se transformant en un oxyde de phénylphosphine cristallin, et soluble dans l'eau. Avec l'acide iodhydrique, elle donne de Tiodure de phénylphosphonium G^'H'.PH'.I, composé subli- mable dans un courant de gaz iodhydrique et déoomposable par Teau. snr la protamine, base or^anïqpLÛ extraite da frai de saumon; par M. F. Mibschbr (i). — Lorsqu'on analyse le frai de saumon, on trouve que sur cent parties il renferme entre autres matières 7^5 de lécithine, S^d de cbolestérine^ 4,5 de corps gras, 10,3 d'albumine et 48,7 de nucléine. Cette der- nière substance, qui constitue à elle seule près de la moitié du frai, est uu composé protéique renfermant 9,6 p. 100 de (1) Berichtt der deutschen chemischen Geseilschaft, t. VIF, p. 376. - 174 — phosphore, dépourvu de soufre Jouissant de pfOfiriélé8 acides; elle a déjà été entrevue dans un certain nombre de produita de Torganisme aninnal, notamment dans le jaune d'œuf et dans le lait. Jouissant de propriétés acides, elle se trouve dans le frai de saumon combinée à une base particulière avec laquelle elle forme un composé insoluble dans Teau. L'auteur a étudié cette base, qu'il désigne sous le nom de protamine et qu'il prépare par deux procédés différents. On peut, après avoir épuisé le frai de saumon par l'alcoo bouillant, le traiter rapidement par de Tacide chlorhydrique étendu. La liqueur acide, saturée presque complètement, donne avec le bichlorure de platine un précipité jaune à apparence résineuse^ devenant peu à peu cristallin, insoluble dans Peau et l'alcool, soluble dans Tacide chlorhydrique, fusible yers 120». Ce précipité peut être traité immédiatement par l'acide suif- hydrique, il donne alors une solution de protamine; mais on a un produit plus pur en produisant de nouveau du chlorhydrate de protamine que l'on transforme une seconde fois en sel pla« tinique. On peut encore épuiser le frai par l'acide azotique étendu, neutraliser presque entièrement la liqueur et y verser du ni- trate de mercure: il se forme un précipité qui^ lavé et débar- rassé du mercure par l'acide sulfhydrique^ donne du nitrate de protamine. Par ces traitements le frai sec fournit 26^8 p. 100 de protamine, de telle manière qu'un seul saumon peut en donner jusqu'à 30 grammes. Toutefois elle n'existe dans le firaii qu'à l'époque de la ponte. Les sels de protamine cristallisent difficilement; toutefois le nitrate et le chlorhydrate donnent des prismes orthorhombiques quand on évapore lentement leurs solutions. Ils sont solubles dans l'eau, peu solubles dans l'alcool et insoluble dans Téther. L*alcali libre se présente sous forme d'une masse gommeuse so- luble dans Teau, à réaction alcaline, insoluble dans l'alcool et l'éther^ décomposable par la chaleur. Le sel de platine a une composition qui assigne à la base elle- même la formule C"H"A2»0*. Les sels précipitent en blanc laiteux avec Tacide pbospbomo- — i75 — lybdique, l'iohydrargyrate de potasse^ le prussiate rouge et le platinocyanure de potasûam; ils donnent avec Fazotate d'ar^» gent un précipité floconneux. Leur solution, évaporée avec de Tacide nitrique^ produit une tache jaune citron devenant rouge par Faction des alcalis à froid et violette à chaud. Snrlasnbérone; par MM, C. ScHORLEiaiBRetR.S.DALB(l). — D'après MM. Boussingault et Tilley, lorsqu'on distille de Tacide subérique avec de la chaux^ on obtient un liquide bouil- lant à 486», de Thydrure de suberyle C^'H'^0% qui serait susceptible de régénérer l'acide subérique par oxydation. Ger» hardt avait &it remarquer le peu de vraisemblance de cette réaction et avait considéré le produit obtenu comme de la subé- rone C'^H^'O*; toutefois la subérone oxydée ne peut fournir de l'acide subérique. MM. Schorlemmer et Dale ont et udié de nouveau ce sujet et ont reconnu que le produit de la distillation du subérate de chaux est bien de la subérone^ G*^H"0% bouillant à 180*^ ce composé oxydé par l'acide azotique donne^ non pas de l'acide subérique, mais de Tadde pûnélique G^^H^'OS l'homologue inférieur de l'acide subérique. Cet acide pimélique cristallise en prismes rhomboidaux droits, fusibles à 103*. Son sel d'argent est un précipité dense, pep soluble dans Teau bouillante. Le sel de bar3fte cristallise avec une molécule d'eau et constitue des tables rhomboïdales. Le sel de chaux est plus soluble à froid qu'à chaud. L'acide pimélique ainsi obtenu étant différent de celui préparé par M. Eachler en partant de l'acide camphorique, les auteurs le désignent sous le nom ^^acide pimélique a. Sur rostmthine; par M. E. db Gorup-Bbsarez (2). — Erdmann a retiré de la racine d'impératoire [Imperaioria Os^ truthium) la peucédanine, puis Osann et Wackenroder en ont obtenu Pimpératorine. En dierchant à préparer de la peucéda- nine, M. Gorup-Besanez a extrait de cette racine un troisième principe qu'il nomme ostruthine. Voici comment cette substance peut être obtenue : (1) Berichteder deutschen chemischen Gesellschaft. V. n*' 17 et 10. (2) BaichU 4er deutschen chemiêchen GeulUchaft^ t. VU, p. 664. — 176 — On prépare avec de l'alcool à 80 centièmes un eitrait alcoo- lique que Ton épuise par Péther. La liqueur éthérée ayant été additionnée d'essence de pétrole jusqu'à ce qu'elle se trouble^ laisse déposer une masse amorphe brune et fournit ensuite par évaporation spontanée des cristaux jaunes. On purifie ces der» niers qui constituent Tostruthine^ en les lavant à Téther, en les faisant recristalliser dans l'alcool, puis en les dissolvant dans la potasse et les' précipitant de nouveau par Tacide carbonique^ enfin en les faisant cristalliser une dernière fois par addition d'eau à leur solution alcoolique. Leur composition correspond à la formule C^'H^'^O*. Ils forment des aiguilles soyeuses quand ils se déposent rapidement, et des dodécaèdres rbomboîdaux quand on abandonne à Pévaporation spontanée leurssolutions. Ils fondent à il 5* et se décomposent à unetempérature plus élevée. L'ostruthine est presque insoluble dans Teau bouillante, assez soluble dans l'alcool froid en produisant un liquide fluorescent, soluble dans l'éther^ peu soluble dans la benzine et le pétrole. Elle n'agit pas sur la lumière polarisée. L'acide carbonique la précipite de ses solutions dans les alcalis caustiques; l'eau la pré* cipite de sa solution dans Pacide sulfurique concentré. L'étude de ce corps n'a pu être poussée plus loin à cause du manque de produit. Toutefois ses propriétés le distinguent nette- ment de la peucédanine. D'après l'auteur^ l'impératorine serait identique à la peucédanine. Préparation dn protocblomre de ooivra; par M* C. Hau- MiNN (i). — Le protochlorure de cuivre est un réactif actuelle-' très*empIoyé, qui s'obtient d'habitude en ramenant par l'action du cuivre métallique le bichlorure de cuivre à l'état de proto* sel; cette réduction exige toujours un temps notable. D'après l'auteur, en versant dans de l'acide chlorhydrique un mélange de 142 parties d'oxyde de cuivre noir et de 70 parties de pous- sière de zinc, on obtient immédiatement une solution chlorhy- drique de chlorure cuivreux ; on isole ce dernier sel en le préci- pitant par l'eau. E. JUNGFLEISCH. (1) Befiehte der deuischen chemiscken Gesellschaft, t. VII, p. 720. Le Gérant : Gborgss MâSSON. S7I0 ruit. -* Imprimerie Arooiu de RiTièi» et C;* , nie lUchiey S6, — 177 — Sur r oxydation ménagée des carbures d'hydrogène : amylène: par M. Berthelot. 1. La constitution des composas organiques, c'est*à-dire le système des composés plus simples au moyen desquels on peut les engendrer et qui peuvent en être régénérés, doit être étudiée en recourant aux réactions les plus ménagées, à la tempéra- tore la plus basse, et au moyen des agents les moins violents. Par exemple, l'acide chromique pur doit être préféré au bi- chromate de potasse mêlé d'acide sulfurique, réactif employé par la plupart des chimistes pour déterminer par voie d'oxyda» tion la constitution des carbures d'hydrogène et désigné par eux sous le nom abrégé, mais incorrect, A'aeide chromique* En effet, l'acide chromique véritable donne naissance à des pro- duits beaucoup plus voisins du corps oxydé, surtout si on l'emploie à froid et à l'état de dissolution étendue : circon- stance dans laquelle il cède seulement le cinquième de son oxy- gène, ensechangeanten chromate chromique, au lieu d'en perdre la moitié en passant à l'état d'alun de chrome. J'ai déjà montré toute l'efficacité de ce réactif pour changer régulièrementlecam- phène en camphre, l'éthylène en aldéhyde et acide acétique; l'acétylène en acide acétique, l'allylène en oxyde d'allylène et acide propionique, le propylène en acétone et acide propioni- que, etc. J'ai cru utile d'étendre mes expériences à l'amylène dérivé de l'alcool amylique de fermentation, ainsi qu'à Thy- drure d'amylène de même origine. 2. Uhydrure d'amylène pur, G'^H", a été dissous dans l'eau (1 centimètre cube de carbure dans 2 litres d'eau), et oxydé dans des conditions toutes semblables à celles que je vais déve- lopper pour l'amylène. J'ai obtenu une proportion notable d'acide valérianique, CtoH«« + 06 = C"H«oo* + HW. Cette réaction étant prévue par toutes les théories, je n'insiste pas. 3. Vamylène^ C^^H^®, préparé avec soin dans la fabrique de Jowm, de Vkarm, et de Ckim., 4* siais, t. XXI. (Mars 1875.) i2 — 178 — M. BiUaudot, était très-pur. H bouillait Ters -f 40*, et il se contenait pas trace sensible d'hydrure d'amylène. Je m'en suis assuré en le traitant par le brome, dans un mélange réfrigé- rant, et en distillant aussitàt au bain^marie. Après deux traite- ments successifs, tout est demeuré combiné au brome, sans résidu d'hydrure : résultat qui m'a surpris nioi-mème par sa netteté. J'ai d'abord essayé d'oxyder Tamylène liquide, vers 25 à 30*, par une solution moyennement étendue d'acide chromi- que pur, A la suite d'un contact de quelques semaines, avec agitation fréquente, j'ai distiUé et changé les acides yolatils ea sels de baryte. Mais ceux-ci étaient fonués principalement par de l'acétate* avec une petite quantité d'acides plus élevés, trop peu abondants pour être séparés. J'ai alors répété l'expérience dans dés conditiotis mieux mé- nagées, c'est-à-dire aveà une solution aqueuse d^amylène, suivant l'artifice qui m'avait déjà réussi pour transformer entièrement Tacétylène en acide acétique. Un litre d'eau dissout 1**,5 d'amylène, et même un peu plus, c'est-à-dire trois fois autant que d'bydrure d^amylène. J'ajoute à cette solution un demi-litre d'eau, renfermant 5 grammes d'acide chromique bien cristallisé et pur, plus 1 gramme de bichromate (destiné à saturer les traces d'acides étrangers). J'ai préparé une cinquantaine de litres de ce mé- lange, et je l'ai abandonné à lui-même, vers 15 à 20*, dans un lieu obscur, pendant cinq mois; puis j'ai distillé avec précau- tion. Aucune trace d'amylène n'a pu être recueillie, même dans des mélanges réfrigérants. L'eau distillée renfermait de l'acide carbonique, des acides gras volatils et une proportion très-sensible de composés volatils neutres, doués d'une odeur pénétrante et aromatique. Ces derniers sont des corps de la famille des aldéhydes, ou plutôt des acétones; j'en ai isolé pé- niblement une petite quantité par des distillations méthodi- ques, difficulté qui indique un point d'ébuUition voisin de celui de l'eau : car il est très-facile de séparer par cette voie des traces d'acétone ordinaire, qui bout à 56*, ou d'alcool qui bout à 78*. Un tel degré de volatilité répondrait bien à des acétones de la formule C^^H^^^; mais la majeure partie en est — 179 — demenrëe dissoute dans les masses ënormes d'eau employées, et D'à pu ètxe étudiée, à mon grand regret. Je me suis attaché exclusirement aui acides Tolatik. J'ai réttnî les liqueurs distillées et je les ai saturées par la baryte, puis concentrées. Le sel de baryte obtenu présentait une com- position à peu près intermédiaire entre le butyrate et le pro- pionate. Il contenait aussi une proportion notable de valéria- nate, facile à distinguer par son odeur et divers autres signes : c'était donc un mélange. Je l'ai repris parla méthode des satu- rations fractionnées^ conformément au procédé classique de Liebig. La pesée et l'analyse séparée de chacun des sels de baryte obtenus m'ont conduit aux résultats suivants : 100 pai^ ties du mélange des acides renferment, en poids : Acide valérianiqne. C^oHioo^ . . 36 Acide batyriqae GWO^. ... 16 Acide proplonIqQe Cro^ort!dn des acides inférieucs. Chacun des acétones ci-dessus sera aussi susdentï- — 18S — hle de fournir par oxydation des acétones homologues înfé» rieois, etc. » On Toit comment la théorie précédente rend compte des ré* sultats obserrës dans mes expériences^ et même dans toute oxydation ou réaction complexe. La complexité des résultats est une conséquence nécessaire de la constitution du carbure^ en tant que formé par plusieurs molécules génératrices, attaqua- bles simultanément; les produits se distinguant d'ailleurs par leur proportion rektire, qui dépend de leur vitesse inégale de formation» Sur Faeéiate d^ammùniaqtu; par H. Bbrthelot. Je crois utile de donner quelques indications sur la prépara- tion de ce sel, qui n'a jamais été obtenu pur à l'état isolé, du moins à ma connaissance. La matière cristallisée que l'on vend sous ce nom dans le commerce est d'ordinaire un sel acide, analogue au biacétate de potasse anciennement connu et au triacétate de soude que j'ai observé il y a quelque temps, {Journal de pharmacie et de chimie^ t. XX, p. 91.) Elle ren- ferme de l'acétamide, lorsqu'elle a été préparée à chaud. Pour obtenir le véritable acétate d'ammoniaque sous forme solide, il suffit d'en évaporer la solution en présence d'un excès d'ammoniaque, en terminant à basse température. Yoici com- ment j'ai opéré : j'ai dissous l'acide acétique cristallisable dans l'ammoniaque caustique, dans une cornue refroidie^ et en pre* nant la précaution d'ajouter assez d'eau au mélange pour qu'il ne cristallisât pas pendant la saturation, ce qui rendrait celles:! imparfaite. Gela fait, j'évapore au bain-marie, dans un courant de gaz ammoniacal sec, jusqu'à ce que la liqueur se solidifie par refroidissement. Je l'introduis alors dans une large capsuk que je dépose sous une grande cloche avec de la chaux causti» que, et j'injecte dans la cloche une grande quantité de ga^ ppfk' monîac. Après un intervalle de quelqipes jours, on Qfiliweili^ daclie^ ^étt divisegroësièrement hi masse cristaUiBej âtHÈt^ iË^ aii^Wriéaëtràtîod dd gai àmiï^onîàç; ^ suie sur la chamt avec du gaz anunoniac* L opér — 184 — et il faut plusieurs mois pour la complëter. Mais j'ai préparé ainsi plusieurs centaines de grammes d'acétate d'ammoniaque parfaitement pur. C'est un sel extrêmement soluble; il cristal- lise en grosses aiguilles analogues à l'azotate de potasse, et sem- blables au formiate d'ammoniaque. Il ne possède aucune réac- tion acide. Son analyse a fourni AzHS=21,9; la formule C^HH>*ÂzHs exige 2M- Sa dissolution dans Teau dégage une petite quantité de cha- leur : -f O^'^SS pour 77 grammes. Elle se rapproche par là des acétates de potasse et de soude, que l'on obtient également anhydres en les séchant à la température ordinaire, et qui dé- gagent de la chaleur en se dissolvant. Sur le perbromure d^acétylène bromé^ par M. Edme BûUKGOiN. Lorsque Ton fait réagir le brome en vapeur sur l'acétylène, il se manifeste une réaction très-énergique : il se forme de l'a- cide bromhydrique, et le perbromure d'acétylène qui prend naissance contient une certaine quantité d'un produit de sub- stitution, le perbromure d'acétylène brome (1) : CWBr* + Br« = HBr + C*HBr». Pour obtenir ce composé, je fais réagir le brome en vase dos sur le perbromure d'acétylène dans les proportions sui- vantes : Perbromure d'acétylène 30 grammes. Brome 4'*,7 L'attaque est difficile. A la température de 125'', l'action est sensiblement nulle, même après plusieurs jours. A 150®, après trente-six heures de chauffe, il se dégage de l'acide bromhy- (1) 11 se forme également nne trôs-petite quantité d'un corps cristallisé qui se dépose à basse température. Ce corps n'est ni de l'bydrure d*éthy- lène tétrabromé, ni de Téthylène perbromd, ni du sesquibromure de car- bone. Il tire sans -doute son origine de quelque corps étranger qui accom- pagne Tacétylène provenant de la combustion incomplète du gas d'éclai- — 186 — drique à ToaTerture des tubes ; mais le produit, qui renferme encore beaucoup de brome libre, reste liquide à basse tempé- rature. Il est nécessaire de chauffer le mélange à 165* pendant deux jours pour obtenir une cristallisation abondante dans un mélange de glace et de sel marin. Bien que la réaction ne soit pas complète, il convient de terminer rexpérience, afin d'éviter la formation d'une quantité notable d'un produit de substitu- tion plus avancé, le sesquibromure de carbone. C'est pour la même raison qu'il ne faut pas chauffer jusqu'à 180*, tempé- rature à laquelle la réaction n'exige plus alors que quelques heures pour s'accomplir. On égoutteles cristaux, on les débarrasse des dernières tra- ces liquides qui les imprègnent en les comprimant dans du papier à filtrer blanc, jusqu'à ce que ce dernier ne soit plus taché. En les dissolvant à froid dans de l'alcool à 90*, on obtient, à l'évaporation spontanée, de belles aiguilles prisma- tiques douées d'un grand éclat^ pouvant atteindre jusqu'à 2 ou 3 centimètres de longueur. Ce corps, d'après son mode de formation, est du perbro- mure d'acétylène brome parfaitement pur, comme l'indique l'analyse suivante : I. 0,4015 ont donné 0,888 de bromure d'argent ; IL 0,659, brûlés par du chromate de plomb fondu, ont fourni 0,137 d'acide carbonique et 0,022 d'eau. D'où l'on déduit, pour la composition en centièmes : I. U. C^HBrB. G 5,66 » 5,65 H 0,37 » 0,24 Br » 94,11 94,n Le perbromure d'acétylène brome est insoluble dans l'eau, soluble dans l'alcool, très-soluble dans l'éther, dans le chloro- forme et dans le sulfure de carbone. Il fond à 56-57« en un liquide incolore et transparent. Ce point de fusion a été déterminé avec beaucoup de soin : en opérant sur plusieurs échantillons provenant d'opérations différentes, j'ai toujours obtenu une valeur comprise entre 56 et 57*. Lorsque l'on augmente graduellement la température, il — 1«6 — n'éprouve aucune altération jusqu'à 160*; au-desBtts de cette température, il se colore peu à peu, puis distille vers 200% sans décomposition notable. En effets le produit distillé, après cristallisation dans l'alcool, reproduit le corps primitif avec toutes ses propriétés* Chauffé avec du brome à 180% le perbromure d'acétylène brome se transforme en sesquibromure de carbone. Le perbromure d'acétylène brome possède la même formule que le bibromure d'éthylène tribromé, C*HBr»Br«, corps, d'après M. Reboul, qui fond de 48 à 50^ et que la chaleur décompose. Ces deux composés sont-ils isomériques ou identiques ? On voit qu'il existe entre-eux une différence notable dans les points de fusion. Cette différence n'est pas due à la présence dans mon produit d'une petite quantité de sesquibromure de carbone ; car, outre que ce dernier n'est pas sensiblement soluble dans l'alcool froid, il ne peut se volatiliser sans décomposition. M. Friedel, qui avait autrefois examiné au point de vue cristallographique le bibromure d'éthylène tribromé et qui avait trouvé 104* 20' pour l'angle du prisme, a bien voulu faire la même détermination sur mes cristaux. Il a trouvé 104* 16'. Les deux corps sont donc identiques, les différences obser- vées tenant sans doute à ce que le composé obtenu à l'aide de l'acétylène brome est moins pur que celui que l'on prépare en faisant réagir le brome sur le perbromure d'acétylène. Beeherches $ur les matières albuminoîdes; par M. P. SCHUTZENBERGER. Ayant eu l'occasion d'observer une réaction dans laquelle l'albumine et ses congénères se dédoublent par simple hydrata- tion en produits presque tous cristallisablçs et partant plu^ faciles h^ déf ^rmip^er, J'^f p^sé qj^e ^exl^]Çlea «pp^fofidi 4e n|^re^^pi^ ii^nv^ti^^t e^us. ff^rme 4^ ^j^lCofff^ m — 188 — conduit à songer à la taurine de la bile, que les alcalis bouil- lants dédoublent en sulfate et acétate. Ce rapprochement est d'autant plus permis que j'ai pu retrouver dans la liqueur des quantités très sensibles diacide acétique. Revenons au liquide barytique, séparé par filtration du pré- cipité de carbonate et débarrassé par une ébullition assez pro- longée de Tamnioniaque libre : il est jaunâtre couleur de bière. La baryte en excès est enlevée par un courant prolongé d'acide carbonique, et l'on constate qu'il reste une quantité assez sen- sible de baryte retenue par un ou plusieurs acides organiques. Cette baryte est exactement enlevée par de l'acide sulfurique, et la solution filtrée est concentrée convenablement. Par le re- froidissement, elle se prend en masse cristalline. Les eaux mères fournissent de nouveaux cristaux par concentration. Il reste à la fin une dernière eau mère sirupeuse, de saveur su- crée, relativement peu abondante, qui ne cristallise plus que très-lentement, mais qui, évaporée à sec, peut encore céder à l'alcool une notable quantité de produits cristallisables. Ces diverses cristallisations et le résidu ont été soumis à une analyse immédiate attentive, contrôlée à chaque pas par l'ana- lyse élémentaire. Si dans mes investigations je n'étais arrivé qu'à des corps déjà connus, dont la constitution est établie, le problème général de la constitution de l'albumine serait ré- solu; mais ceci n'est encore vrai qu'en partie; à côté de prin- cipes classés, j'ai rencontré d'autres corps pour lesquels il reste à faire un travail spécial, plus simple il est vrai, qui fera l'ob- jet de publications ultérieures. Voici, en résumé, les résultats trouvés. Les cristallisations aqueuses successives renferment : i* De la tyrosine, environ 5 p. 100; 2» de l'acide amido-œnan- thylique, très-peu: 3* de l'acide amidocaproïque ou leucine, proportion notable; 4^ de l'acide amîdovalérique^ butalanine; 5* de l'acide amidobutyrique. Avant d'aller plus loin, je ferai observer que l'albumine ne peut en aucun cas être le résultat unique de l'union de la leu- cine et de ses homologues, comme on l'a avancé. En effet, la formule de l'albumine qui représente le mieux les résultats des analyses est G^*H*^*Az*'0**S. Si nous enlevons l'urée — 189 — trouyée et sif doub remplaçons le soufre par une quantité équi- Yalente d'oxygène, nous aurons G^^H^^^Az^^O*'; enfiVi, en com- plétant par addiion d*eau l'oxygène qui manque pour le rap- port Az**0*** existant dans la leucine et ses homologues, on a Q7e||ii«^2^4QM^ formule dans laquelle il manque 38 atomes d'hydrogène pour qu'elle puisse représenter un corps de la série CH*""** Az 0' (leucines et homologues). L'expérience confirme ces considérations ; en effet^ à côté de la leucine et de ses homologues, j'ai pu isoler des corps cristal- lisés et définis qui en difierent par de l'hydrogène en moins. Le plus important par la masse se , trouve dans les eaux mères des premières cristallisations et s'obtient en évaporant celles-ci à sec et en épuisant par Talcool absolu. La solution alcoolique concentrée laisse déposer rapidement, par refroidis- sement, une masse cristalline formée de grumeaux caséeux blancs. Ces cristrux, purifiés par plusieurs dissolutions dans l'alcool, ont donné : Carbone 50^0 Azote 13,6-14 Hydrogène 8/1-8,2 nombres qui. conduisent à la formule C^'H" Az'0% que je ne donne ici que pour traduire les analyses. Ce corps est sucré, très-soluble dans l'eau, peu soluble dans l'alcool; il précipite par le nitrate de mercure; la chaleur le volatilise partiellement. J'ai également rencontré deux autres corps sucrés cristallisant en feuillets et en mamelons, précipi- tables par le nitrate de mercure et donnant les nombres de la leucine^ moins 2 et 3 atomes d'hydrogène. Je ne me prononce pas encore définitivement sur la constitu- tion de ces produits : ou ce sont des termes d'une série paral- lèle à celle des acides amidés de la série grasse, contenant moins d'hydrogène, telle que C^H'^'^AzO*, ou ils représen- tent des combinaisons complexes de la leucine et de ses homo- logues avec un acide plus riche en oxygène. J'ai, en effet, ren- contré au moins deux acides de cet ordre, et c'est à leur pré- sence que la baryte doit de ne pas être entièrement précipitée par l'acide carbonique. Ils sont incristallisables 6u difficilement cristalUsables, déliquescents, et ne précipitent que par le nitrate — lÔO — mercurique. Ces caractères rendent leur élude et leur sépara- tion très-délicates. L'un deux offre la composition d'un isomère de l'acide aspartique déjà trouré par Ressler dans les produits de décomposition de l'albumine par l'acide snlfurique, mais il en diffère par sa grande solubilité dans l'eau. Un autre, peu abondant, m'a fourni des nombres correspondant à la formule d'un acide diamidoci trique. Quoi qu'il en soit, ces acides, qui, sans aucun doute, se rapprochent des acides aspartique, glutamique, malamiqucy devront faire l'objet de nouyelles recherches. Je dois encore signaler la production, dans cette réaction, d'une petite quantité de dextrine. Je passe sous silence, en ce moment, un grand nombre de produits intermédiaires, formés par un dédoublement incomplet, que j'ai eu l'occasion d'étu- dier. Ces produits offrent cependant quelque intérêt, parce qu'ils permettent de suivre le dédoublement progressif de l'al- bumine en corps de moins en moins complexes. J'ajouterai seulement que, par une ébuUition de une heiure et demie à deux heures, avec de l'acide sulfurique étendu, Talbumine se scinde en deux parties à peu près égales : l'une soluble, conte- nant G = 49, H = 6,8, Âz= 14,5; l'autre insoluble, conte- nant C= 53,3, H= 7,2, Az = 14,2. La première n'offre plus les réactions colorées caractéristi- ques des matières albuminoïdes; la seconde les présente d'une manière nette. Traitées par l'hydrate de bai-yte, elles donnent toutes deux les mêmes dérivés, ammoniaque,- acide carbonique, leucine, etc. ; seulement la partie soluble ne donne pas de ty- rosine, tandis que la partie insoluble en fournit. C'est donc au groupement tyrosique qu'ils renferment que les albuminoïdes doivent leurs réactions colorées par Tacide azotique, le nitrate mercurique, l'acide sulfurique et le sucre. En résumé, l'albumine se dédouble par la baryte, entre 100 et 140*, en fixant de l'eau, en acides carbonique, oxalique, sulfureux, acétique et ammoniaque, éléments de l'urée, de l'oxamide et de la taurine; en tyrosine, en acides amidés de la série grasse, et en acides amidés plus oxygénés et moins hy- drogènes. En dehors de ces termes, on ne trouve plus rien de saillant. — 191 — Les muttres matièrei albaminoldeB se comportent comme FalbiimiDe et donnent des produits snalognes ; c'est surtout dans les proportions relatives de ces produits qu'il faudra chercher la raison des nombreuses variété de ces corps si complexes et à équiralents si élevés. Je suis heureux^ en ter- nânant^ de pouvoir remercier publiquement mon préparateur, M. A. Bourgeois, du zèle infatigable avec lequel il m'a secondé dans ces longues recherches. Nœe sar le dosage du glucose dans les urines^ lorsquHl n'y existe qu*en petite proportion; par M. Strohl, docteur es. sciences. Préparation du réactif de Fehling, — On mélange une so- lution de 34'%65 de sulfate de cuivre pur dans 200 centimè- tres cubes d'eau avec une solution de 150 grammes de tartrate neutre de potasse dans environ 500 centimètres cubes de les- sive de soude caustique (densité = 1,14); on ajoute 100 gram- mes de glycérine pure et on complète le volume de 1 litre avec de l'eau distillée. 10 centimètres cubes de ce réactif correspondent à 0'%05 de glucose et à 0'%067 de sucre de lait. Le réactif préparé d'après cette formule extraite de l'ouvrage de Hager sur les falsifications^ présente l'avantage de se con- server beaucoup plus longtemps que le réactif préparé selon la formule ordinaire. Manière d'opérer, — ■ On met 10 centimètres cubes du réactif dans un matras, on l'étend de 40 centimètres cubes d'eau, on chauffe à l'ébullition, on ajoute la solution sucrée qui ne doit renfermer qu'environ 1 p. 100 de glucose jusqu'à ce que la couleur bleue du réactif ait entièrement disparu. On laisse déposer, ou filtre un peu du liquide surnageant, on Facidule avec de l'acide acétique étendu et on l'essaye avec une solu- tion très-étendue (1/100) de cyanure jaune. S'il se forme un trouble brun, on continue d'ajouter de la solution sucrée jus- qu'à ce qu'on n'ait plus la réaction des sels de cuivre. Dans ce dosage, il peut se présenter deux cas : V la quantité — IM — de glucose eantenue dans Vurine dépane 1 p. 100. Il suffit d'é- tendre l'urioe d'une suffisante quantité d'eau pour rentrer dans les conditions conyeoabies. 2* La quantité de glucose est inférieure à i p. 100. Dans ce cas, ni la concentration du liquide, ni le traitement successif par Facétate de plomb et le carbonate de soude ne donnent de bons résultats, comme nous avons eu l'occasion de le constater par nos nombreuses analyses faites à l'hôpital militaire de Vichy. Nons-eulement le précipité ne se dépose que difficilement ou même quelquefois pas du tout et n'a pas même la teinte du protoxyde de cuivre, mais on n'arrive jamais à réduire complètement le réactif. On ne peut donc nullement être cer- tain du dosage. Pour remédier à ces inconvénients, nous avons eu l'idée d'ajouter à l'urine à examiner un volume déterminé d'une solution titrée de glucose, de celle-là même qui sert à titrer le réactif cupro-potassique, c'est-à-dire une solution renfermant 1 centigramme de sucre interverti par centimètre cube. En opérant de cette manière, le précipité *se dépose rapide- ment et l'opération se termine dans très-peu de temps. Il suffit, pour avoir la quantité de sucre contenue dans 1 litre d'urine d'employer les formules que nous allons déterminer. Supposons qu'on fasse un mélange de 1 volume d'urine et de 2 volumes de la solution sucrée et qu'on emploie pour la réduction complète de 10 centimètres cubes de liqueur de Fehling un nombre de centimètres cubes représenté par n. Il est évident que n^ du mélange sucré renferment 5 centigram- 2 mes de glucose. Mais sur ces n'^ il y a -n** de solution sucrée «5 1 2 • . , 2 , et -n" d'urine. Or --n" de solution sucrée renferment -n'cen- 3 3 3 tigrammes de glucose, donc ^ n** d'urine renferment une quan- «5 tité de sucre représentée par la différence [5 — « ** ) 2 grammes ou 15 — -n centigrammes. ô centi- — 193 — Si un nombre de centimètres cubes d'urine représenté ptit -R renferme centigrammes de glucose, la quantité 3 ô de glucose contenue dans 1000 centimètres cubes ou 1 litre sera donnée par la proportion 1 *AAA 1* — 2n - n : 1000 = s — : x, 3 3 ' d'où X = ^ ' centigrammes = grammes. Si on voulait employer un mélange de 1 volume d'urine et de 4 volumes de solution sucrée, on aurait la formule «A 25 — 4n « = 10 — — . n Cette manièfe d'opérer présente des avantages. Les sels, l'urée et tous les éléments de l'urine autres que le glucose font réduits au tiers et la quantité de sucre contenue dans le mélange est au moins égale à 0,66 p. 100, c'est-à-dire qu'on ne s'éloigne ainsi pas beaucoup de la meilleure condition dans laquelle il faut opérer, c'est-à-dire de la condition dans la- quelle on a titré le réactif. En résumé, si la quantité de glucose contenue dans l'uriue est inférieure à 10 grammes par litre^ on recommence le do- sage avec un mélange de 1 volume d'urine et de 2 volumes de solution sucrée. Si dans cette deuxième expérience ou trouve une quantité de sucre inférieure à ô grammes, on fait un troi- sième dosage avec up mélange de 1 volume d'urine et de 4 volumes de solution sucrée, en employant ainsi la métbode des approximations successives. Comme il est probable que c'est la présence de l'urée en une certaine quantité qui s'oppose en partie à l'action réductrice du glucose sur le réactif, nous nous proposons de faire de nou- velles recherches à ce sujet. J#»M. de Pl^rm. et de CM»., *• rfui, t. XXI. (Mtw 1875.) 43 — 194 — Sur quelques réactions de substances azotées de l'organisme; par M. R. Engel. M. Jacquemîn a montré rëoemment {Journal de pharmacie et de chimie) qu'en faisant agir l'hypochlorite de sodium sur un mélange de phénol et d*aniline, on obtenait une coloration bleue d'un pouvoir colorant extraordinaire. Ce savant profes- seur a paiement essayé l'action des hypochlorites sur le phénol additionné d'ammoniaque et^ successivement, sur le phénol en présence de la méthylamine et de Téthylainine. Il a constaté^ ainsi que Ta fait M. Cotton {Bulletin de la Société chimique de PariSf 1874y t. XXI, p. 8), qu'un mélange d'acide phénique et d'ammoniaque prend une belle coloration bleue en présence des hypochlorites alcalins (1), que cette coloration prenait aussi naissance lorsqu'on remplaçait l'ammoniaque par la méthyla- mine ou l'éthylamine, enfin qu'elle était d'autant plus intense que la molécule de l'ammoniaque composée était plus com- plexe {Revue médicale de l'Est, t. I", p. 359). J'ai cherché quelle était l'action de Thypochlorite de sodium sur le phénol^ en présence des ammoniaques composées en général et plus par- ticulièrement de celles qui se trouvent dans l'organisme humain ou qui dérivent de substances existant dans l'économie. Mon but, dans ces recherches, est à la fois de trouver des réactions qui permettent de distinguer certains corps qu'on n'est pas encore arrivé à caractériser nettement, et de voir si les différents groupes de la classe des ammoniaques composées, aminés, amides et alcalamides, se coûiportent de la même façon ou difiéremment en présence du phénol et des hypo- chlorites. J'ai également étudié l'action de deux autres réactifs sur les ammoniaques composés : le chlorure pyrogalioferrique et le réactif de Nessler. M. Jacquemin a montré qu'en traitant le pyrogallol en excès (1) Ce fait a déjà été signalé par M. Bertlielot. Rép. de chimie appliquée, 1859, p. 286). — 195 — par le perchlorure de fer et étendant d'eau^ on obtient uii liqiûde rouge dans lequel l'addition d'une trace d'ammoniaque provoque une coloration bleu yiolacé fonce, virant au rouge intense sous l'influence d'un excès d'alcali* D'après l'auteur, les alcaloïdes se comportent comme l'ammoniaque, et le chlorure pyrogalloferrique permet de distinguer les alcaloïdes des glu- cosides. a Dans certains cas, il sera bon de préférer cette réaction à la teinture de tournesol. L'aniline, comme on le sait, ne ramène pas au bleu la teinture de tournesol rougie par un acide. Il suffit, au contraire, d'en ajouter une goutte à la dissolution aqueuse étendue de chlorure pyrogalloferrique, et d'agiter pendant quelques secondes pour obtenir une magni* fique couleur bleue, d Quant au réactif de Nessler, qui sert à constater la présence de l'ammoniaque, il s'obtient en dissolvant, à chaud et jusqu'à refus, de l'iodure mercurique dans une solution de 2 grammes d'iodure de potassium, dans 50 centimètres cubes d'eau. On laisse refroidir, on ajoute 20 centimètres cubes d'eau et l'on traite 2 parties de cette solution par 3 parties d'une lessive concentrée de potasse ; on filtre s'il se forme un trouble. J'ai étudié jusqu'à présent l'action des trois réactifs dont je viens de parler sur les composés suivants : glycocoUe, leucine, taurine, créatine, créatinine, tyrosine, xanthine, hypoxanthine, urée, acide urique et alloxane. La difficulté qu'on a de se procurer ces substances ne m'a pas permis d'étendre jusqu'à présent ces recherches à un plus grand nombre de composés. Je donnerai ici sommairement les premiers résultats obtenus, sans tirer encore de conclusion d'un travail trop peu avancé, 1* L'action de l'hypochlorite de sodium sur le phénol en présence des différents corps que je viens de nommer est la sui- vante : GlycocoUe et leucine. — Coloration bleue. Taurine. -— ' Coloration bleue (très-sensible). La taurine, d'après un travail récent de M. Leyberth (Ber. Chem., Ges, VII, 391, avril 1874), doit être considérée, non pas comme une amide (iséthionamide), mais comme un glycocoUe. En pré- sence de l'hypochlorite et du phénol elle se comporte comme le — 196 — glycocolle ordinaire et oomme la leucine (glycocolle oorrespoa- dant à l'acide leucique). Mais la réaction est beaucoup plus sensible avec la taurine qu'avec les deux glycocolles précé- dents. Xanthine, hypoxanthine, urée^ alloxane. — Coloration bleu verdâtre. Créatine, créatinine et tyrosine. — Rien, ou tout au plus une teinte verdâtre à peine sensible. Avec l'acide urique on obtient une belle coloration' rouge, passant au vert sous l'influence d'un excès d'faypochlorite. 2** Le chlorure pyrogalloferrique n'est bleui que pa^r la créatinine. Tous les aulres composés dont j'ai parlé sont sans action sur lui. 3* Enfin le réactif de Nessler n'est pas précipité par les trois glycocolles : glycocolle ordinaire, leucine et taurine, ni par la ty rosi ne. Il précipite en jaune serin la xanthine, l'hypoxanthine, l'acide urique et Talloxane. L'urée ne précipite pas le réactif de Nessler. Enfin la créatinine donne un précipité jaune serin trè«-fugace et passant rapidement au noir par suite de la réduction de la solution mercurielle. La créatine donne un précipité jaune plus persistant et la réduction ne se fait qu'à la longue et à chaud. Dans toutes ces expériences j'ai employé des solutions renfer- mant 0",50 de chaque corps pour 20 centimètres cubes d'eau et des solutions saturées dams le cas où la solubilité était moindre. ACADÉMIE DES SCIENCES. De la fermentation des pommes et des poires; par MM. G. Lechartier et F. Beluimy. Dans une note publiée dans ce Recueil (t. XYIl, p. 123), nous avons constaté que de l'acide carbonique et de l'alcool pren- nent naissance dans des fruits maintenus en vase clos, à l'abri — 197 — de Toxygène de l'air, sans qu'il soit possible de trouver de fer- ment alcoolicpie à leur intérieur* M. Pasteur, comme déduction logique des principes qu'il a exposés sur la théorie des fermentations, considère que h for^ motion de Vcdcool est due à ce que la f>ie physique et chimique des cellules du fruit se cimtinue dans des conditions nouvelles^ semblables à celles des cellules du ferment. Des expériences con- tinuées pendant les années 1872^ 1873 et 1874 sur divers fruits nous ont donné des résultats qui tous nous paraissent être d'ac- cord avee cette proposition et en constituer une véritable dé- monstration. Expérience n* 7. — Le 15 novembre 1872, une poire beurré royal, arrivée à maturité et pesant 155 grammes^ a été suspen- due par la queue dans un flacon à large goulot ayant une ca- pacité de 1,150 centimètres cubes. Quelques grammes de chlo- mre de calcium déposés au fond du flacon étaient destinés à absorber l'humidité que les fruits exhalent même dans un es- pace clos saturé d'humidité. Le flacon a été fermé hermétique- ment par un bouchon recouvert d'une couche de mastic et muni d'un tube de dégagement dont l'ouverture a été main- tenue sous le mercure au-dessous d'un tube gradué. Le 22 novembre, tout l'oxygène de ratuio6]>hère du flacon était absorbé et remplacé par de l'acide carbonique et le déga- gement du gaz commençait. Il a continué pendant soixante jours et, malgré des oscillations dues aux variations de la pres- sion et de la température ambiantes, on a pu constater qu'il est allé sans cesse en diminuant pour devenir ensuite complètement nul. A partir du % janvier 1873, le gaz recueilli n'a plus été que le résultat de la dilatation causée par l'accroissement de la température. Après le 12 juin, il n'est plus sorti du flacon une seule bulle de gaz, et la poire était encore inerte le 18 novembre 1873, jour où le flacon a été ouvert. La totalité du gaz dégagé s'est élevée à 794 centimètres cubes. Expérience n« 31. — Le 29 février 1873, une poire belle an- gevine, pesant 329 grammes, a été suspendue dans un flacon où l'on n'a pas ajouté de chlorure de calcium. Le dégagement du gaz, commencé le 21 mars^ a duré jusqu'à la fin du mois de juillet; il n*apas repris une seule fois jusqu'au 21 novembre — 198 — 1873^ époque à laquelle on a mis fin à rexpërience. 3,897 cen timètres cubes de gaz ont été mesurés, et Ton a extrait de la poire 1 1'',4 d'alcool. On n'a pas retrouvé de ferment alcoolique dans le fruit. Toute sa surface , de même que les parois du flacon, était recouverte d'humidité. La poire n'avait perdu que 1 1 grammes de son poids. Des poires ont été conservées inertes, à l'époque de tannée où la chaleur est la plus forte, pendant des temps variant de- puis 31 jusqu'à 272 jours. Au moment où l'on a mis fin à ces expériences, rien ne pouvait faire supposer que cet état de choses dût se modifier. Aujourd'hui encore nous avons dans un flacon une poire qui n'a pas fourni une bulle de gaz depuis 272 jours. Une colonne de mercure de quelques centimètres reste soulevée dans le tube de dégagement. Les pommes nous ont donné des résultats identiques aux pré- cédents. Les auteurs donnent le résumé de neuf expériences dans lesquelles des pommes enfermées à diverses époques, va- riant entre le mois de décembre et le mois de mai, sont restées inactives pendant des temps compris entre 8 et 345 jours. Ces pommes, de même que les poires, ne contenaient pas de ferment alcoolique, n peut arriver qu'un fruit ne reste pas indéfiniment dans cet état d'inactivité que nous venons de constater; mais toujours la reprise du dégagement gazeux coïncide avec la présence d'un ferment organisé. De même, toutes les fois que, dans une ex- périence semblable aux précédentes, on ne voit pas se produire dans le dégagement du gaz un arrêt nettement caractérisé, on peut être certain de constater à l'intérieur du fruit l'existence d'un ferment. Expérience n« 6. — Une poire beurré royal, suspendue dans un flacon le 15 novembre 1872, produis d'abord 1,494 centi- mètres cubes de gaz; elle reste inactive pendant 32 jours, au bout desquels du gaz sort de nouveau de l'appareil d'une ma- nière régulière. On ouvre le flacon et l'on trouve, en plusieurs points de la poire, du ferment alcoolique bourgeonnant. Les pommes et les poires qui n'ont pas encore atteint leur développement complet se comportent comme le fruit mûr. Expérience n* 38. — Le 28 juin 1873, deux pommes de Lo- — 199 — card, pesant ensemble 25'',7 et cueillies le jour même, ont été suspendues dans le même flacon; quatre jours après, du gaz se dégageait et l'activité du fruit se maintenait jusqu'au 10 juillet. A. partir de ce moment, les pommes sont demeurées inertes pendant 157 jours. On a mis fin à l'expérience le 16 décembre 1873. On avait recueilli 209 centimètres cubes de gaz et les pommes renfermaient de l'alcool; on n'y a pas trouvé de fer- ment alccolique. Dix expériences ont été faites dans de semblables conditions, soit sur des pommes, soit sur des poires, dont les poids ont va* rié depuis 9 jusqu'à 49 grammes. Nous n'avons arrêté les expé- riences qu'après avoir constaté, pendant des durées de 24 à 218 jours ^ une activité dont rien ne pouvait faire prévoir la fin. MM. Lechartier et Bellamy ont expérimenté sur les cerises, les groseilles, les figues, les citrons, les feuilles de cerisier et de groseiller, les châtaignes et l'oi^e ; les résultats ont été les mêmes qu'avec les poires et les pommes. A la suite du travail interne signalé par les auteurs, les fruits subissent de profondes modifications. Exposés au contact de l'air, ils deviennent bruns et le tissu cellulaire est en partie ou complètement désagrégé. Le fruit qui a perdu son activité, ne la reprend plus et le germe participe à son altération, aussi la graine perd-elle la propriété de germer. Suivant les auteurs, les faits qu'ils ont observés seraient d'ac- cord avec les propositions suivantes : Au moment où le fruit, la graine et la feuille sont détachés du végétal qui les porte, la vie n*est pas éteinte dans les cellules qui les composent. Cette vie s'accomplit à l'air en consommant du sucre et en produi- sant de Talcool et de l'acide carbonique. L'instant où cesse la production de l'acide carbonique est aussi celui ou s'éteint dans leurs cellules toute vitalité. Les fruits, les graines et les feuilles restent alors inertes, si un ferment organisé ne se dé- veloppe à leur intérieur* — 200 — Absorption de gaz par les fils de fer recuits au rouge et décapés dans Vacide sulfurique étendu^ pendant les opérations de la tréfilerie; par M. D. SÉvoz. Dans rindustrie de la tréfilerie ^ une fois qu'on est arrivé à certains numéros de fil de fer^ pour pouvoir tréfiler plus fin, on est obligé de recuire le fil au rouge dans des chaudières en fonte, aussi hermétiquement closes que possible, puis de le dé- caper à froid dans de Teau acidulée à 2,3 p. 100 d'acide mono- hydraté. Il arrive assez fréquemment que du fil de fer qui a subi ces deux opérations j par exemple au n* 18 (34/10 de millimètre), devient cassant, quand il arrive au n* 8 (13/10) ; si l'on brise ce fil et si l'on plonge la cassure dans un verre d'eau, on voit s'en échapper des bulles de gaz rapides et nombreuses^ comme au bout des fils de platine d'un voltamètre en fonction. Il est facile de recueillir ce gaz dans un petit tube fermé ; en une heure environ, on a facilement un centimètre cube. Si Ton brise le fil plus loin, le même phénomène se produit, mais en diminuant d'intensité. J'ai recueilli de ce gaz, je l'ai mé- langé avec de l'air et, en approchant d'une flamme l'ouverture du tube, j'ai eu une explosion bien nette. Le gaz est-il de l'oxyde de carbone absorbé par le fer pen- dant l'opération du recuit, ou bien de l'hydrogène dissous par le métal pendant le décapage à l'acide et fortement comprimé par l'opération du tréfilage qui suit? Je ne suis pas encore en mesure de résoudre cette question. Ce qu'il y a d'intéressant, c'est la fragilité que donne au fil de fer la présence de cette petite quantité de gaz. Quand les ouvriers tréfileurs rencontrent des pièces de fil cassant, ils ne manquent pas de s'assurer, en mettant de la salive sur la cas- sure, si la fragilité du fil tient à du gaz interposé; dans ce cas, ils laissent le fil de côté pendant cinq à huit jours; après ce temps, le gaz ayant disparu, le fil de fer a repris sa malléa- bilité ordinaire et se tréfile plus fin sans la moindre difficulté. — 201 — Sur une fermentation butyrique ipéciale; par M. P. SCHirrZENBERGBR. Lorsqu'on abandonne à lui-même, à une température de 20 à 30* C, et à l'abri delà lumière directe du soleil, un flacon contenant des tiges d'Elodea canadensis^ immergées dans de l'eau sucrée (solution de sucre de canne à 5 pour 100 environ)^ on constate qu'au bout de quelques heures le sucre de canne est en partie interverti ; il ne tarde pas à se former de nombreuses bulles de gaz que Ton voit perler à la surface des feuilles et qui se détachent à mesure qu'elles grossissent. Le dégage- ment gazeux s'accélère rapidement, au point qu'au bout de huit à dix heures on peut recueillir près de 100 centimètres cubes de gaz en trente minutes, si la quantité de plante employée est suffisante. Ce gaz est un mélange d'hydrogène et d'acide carbonique, dans lequel Tacide carbonique ne l'emporte pas de beaucoup en volume sur rhydrogène. En même temps que ee phénomène se produit, le liquide prend une réaction acide qui augmente progressivement et exhale Vodeur d'acide butyrique mêlée à celle du butyrate d'éthyle. En interrompant l'expérienee au bout de quarante-huit heures^ lorsque le dégagement gazeux commence à se ralentir, la plante s'altérant peu à peu dans ce milieu acide, on peut re- cueillir, après distillation et sa tu ration par le carbonate de soude du liquide distillé, des quantités notables de butyrate de soude. Sans aucun doute, on se trouve en présence d'une fermen- tation butyrique franche. Le liquide qui baigne YElodea devient légèrement opales- cent pendant la fermentation et offre les apparences d'une émulsion persistante très-diluée. L'examen microscopique de ce liquide décanté de dessus la plante, après une forte agita- tion, ainsi que celui du dépôt formé par le repos, ne révèle que la présence de quelques globules de levure alcoolique et de débris de cellules végétales. Nous n'avons rien pu y trouver — 202 — qui répondit au signalement du ferment butyrique ordinaire. Cependant^ je l'avoue^ je ne me sens pas suffisamment exercé aux observations microscopiques de ce genre pour oser tirer de là une conclusion certaine, et j'ai cherché une autre voie pour résoudre la question qui se pose ainsi : la fermentation butyrique observée est-elle due au ferment butyrique ordi- naire ou à une manifestation spéciale des fonctions physiolo- giques des cellules végétales (1)? Si la fermentation est provoquée par des bactéries qui auraient échappé à notre investigation^ il est clair qu'elle devi*a continuer dans le liquide décanté; or il n'en est rien. Le solution du sucre séparée de la plante, même après une vive agitation^ opérée en vue de détacher les bactéries qui auraient pu rester à la surface des feuilles, ne dégage plus qu'une quan- tité très-faible de gaz, tandis que la réaction reprend aussitôt, dès qu'on met le liquide en contact avec VElodea, Bien plus, dans certaines expériences, on voit^ dans le liquide décanté^ une fermentation alcoolique franche et très-énergique succéder à la fermentation butyrique ; celle-ci est accompagnée d'un développement abondant de levure de nouvelle fermentation* UElodea canadensis n'est pas seule à donner des phénomènes de cet ordre. On l'observe avec plus ou moins d'intensité, en employant les diverses plantes aquatiques fluviales et même des algues marines. D'après les résultats variés que nous avons constatés, nous pensons que les tissus végétaux vivants, immergés dans l'eau sucrée, peuvent agir sur le sucre de canne, d'abord en Tinter* vertissant, puis en le dédoublant en acide butyrique, hydro- gène et acide carbonique. La fermentation alcoolique n'est donc pas le seul phénomène de cette nature où la levure spé- ciale, qui le provoque de préférence, peut être suppléée par des cellules vivantes appartenant aux grands végétaux, lorsque celles- ci sont placées dans des conditions physiologiques anormales. (1) Dans une eommnnicatlon verbale faite tout récemment à rAcadémie de médecine, M* Pasteur a affirmé qoe la furmentation n'est pas pcovoqoée par les oeiloles de YElodea canadensis mais par des vibrions qui restant adhérents à la plante. P. — 203 — Sur la distribution du sucre et des principes minéraux dans la betterave; par M« Ch. Yiollette. M. Viollette termine ce travail par les conclusioDS suivantes : 1. Contrairement à l'opinion admise jusqu'ici, les tissus sac- charifère et cellulaire de la betterave contiennent des propor- tions de sucre peu différentes. 2. Le sucre augmente très-sensiblement en progression arith- métique suivant l'axe de la betterave, depuis le collet jusqu'à l'extrémité de la racine. 3. L'ensemble des matières minérales n'éprouve point de variation régulière suivant l'axe de la betterave ; mais, comme l'a constaté M. Peligot, les chlorures sont plus abondants vers le collet que vers l'extrémité. J'ajouterai que la proportion de chlorures suit une progres- sion arithmétique décroissante depuis le collet jusqu'à l'ex- trémité. 4. La proportion de matières minérales est plus considérable dans le tissu cellulaire que dans le tissu saccharifère. ô. La proportion des chlorures est considérablement plus grande dans le tissu cellulaire que dans le tissu saccharifère. Elle peut être de trois à huit fois plus grande. Ce fait conduit à des conséquences importantes, telles que : L'explication des erreurs commises dans les procédés de do- sage du sucre en nature; L'explication de l'abondance des chlorures, signalée par M. Peligot, dans la partie supérieure de la betterave. Il permet de se faire une idée nette de la végétation de la betterave et de la répartition inégale des principes minéraux et organiques, suivant les lois de l'osmose. Il fournit à l'industrie sucrière un procédé pratique pour le choix des porte-graines et rend compte des avantages des se- mis serrés, dans la culture de la betterave, propagés depuis au moins quinze ans par M. Despretz. 6. La plupart des principes minéraux subissent des varia- tions dans les deux sortes de tissus^ mais moins grandes que les chlorures. — 204 — Influence de Veau distillée bouillante sur la liqueur de Fehling; par MM. E. BoiviN etLoiSEAU. Nous avons souvent constaté que la liqueur de Fehling, très-étendue à' eau distillée^ fournit à rébullition un dép6t d*oxyde de cuivre, en même temps que la couleur bleue du li- quide disparaît plus ou moins complètement. Le même phénomène de décoloration n'a pas lieu quand on substitue Veau de Seine à l'eau distillée. Première expérience. — Ainsi, par exemple, en portante Fébullition, dans une capsule de porcelaine, 50 centimètres cubes d'une dissolution contenant 20 centimètres de liqueurde Feliling pour 1 litre d'eau distillée pure, on voit apparaître à rébullition naissante, au fond de la capsule, un dépôt adhé- rent qui augmente progressivement en même temjis que le li- quide se décolore. Toutefois, le dépôt formé en dernier lieu reste généralement en suspension dans le liquide bouillant. Deuxième expéî*xence. — La décoloration de la liqueur de Fehling a encore lieu quand on en verse 1 centimètre cube dans 50 centimètres cubes d'eau distillée pure préalablement portés à rébullition; mais le dépôt qui se produit alors reste en grande partie en suspension dans le liquide bouillant. Si Ton répète, avec l'eau de Seine^ les deux expériences dont nous venons de parler, on peut concentrer le liquide bouillant jusqu'à siccité sans en faire disparaître la couleur bleue. Ces faits sont importants à connaître, si Ton veut doser sûre- ment de petites quantités de glucose par la méthode Barres- will. On sait, en effet, qu'alors, lorsqu'on emploie cette mé- thode, il est nécessaire de diluer avec de l'eau la liqueur cu- pro- potassique destinée à cet usage. Quant à la cause qui produit ou empêche la décoloration de la liqueur cupro-potassique, selon qu'on l'étend d'eau distillée ou d'eau de Seine, nous avons pensé qu'elle pourrait se ratta- cher aux phénomènes de dissociation découvera par M. H. Sainte-Claire Deville.' La décoloration de la liqueur cupro-po- — 20Ô — tassîque serait aloi'S due à une dissociatioa du tartrate cupro- potassique sous l'influence de Teau pure bouillante. Les expériences que nous avons faites dans le double but d'ap- puyer l'hypothèse précédente et de déterminer si le pouvoir de dissociation de l'eau distillée bouillante, pour la liqueur cupro-potassique, ne pourrait pas être neutralisé par la pré- sence de corps solubles dilFérents de ceux qui se trouvent dans l'eau de Seine. Le pouvoir de dissociation de l'eau distillée bouillante, pour la liqueur de Fehling, augmentant avec la pureté de cette eau, nous nous sommes proposé d'obtenir de l'eau distillée très- pure. A cet effet, nous avons soumis l'eau de Seine à deux dis- tillations successives. L'eau distillée pour la deuxième fois fut fractionnée en condensant sa vapeur successivement dans trois vases en verre dont la surface était simplement refroidie par l'air extérieur. La vapeur non condensée dans ces trois vases arrivait dans un serpentin refroidi extérieurement par un cou- rant d'eau froide. Sur 3 litres d'eau soumise à la seconde distillation, il resta un volume de 100 centimètres cubes non distillés. Ces diverses eaux distillées et le résidu de la deuxième dis- tillation, servirent d'abord à faire divers essais. Nous avons reconnu que 50 centimètres cubes d'une eau distillée dont le titre hydroti métrique est presque nul (de 1/3 à t/2 degré), décolorent facilement 1 centimètre cube de liqueur de Feliling. Lorsque le titre hydroti métrique atteint 2 degrés pour 40 centimètres cubes d*eau, la décoloration est faible. La dé- coloration est nulle quand le titre hydrotimétriqueatteint5'',5. La cause qui produit la décoloration de la liqueur de Feliling peut donc être paralysée par une très-faible quantité d'un sel calcaire. Nous nous sommes assurés que le même résultat est atteint avec les dissolutions suivantes, savoir : 1* Avec 2 centimètres cubes d'une dissolution de chlorure de calcium contenant l",ô de ce sel par litre, ce qui commu- nique au liquide bouillant un titre hydrotimétrique de 5* environ pour 40 centimètres cubes; 2* Avec des dissolutions titrées de chlorure de baryum, de — 206 — chlorui*e de sodium, de chlorhydrate d'ammoniaque, de tar- trate neutre de potasse ou de polasse. Les expériences s'appliquaient à un liquide contenant 50 centimètres cubes d'eau distillée pure et 1 centimètre cube de liqueur cupro-potassique. Enfin, si l'on décolore un certain volume de liqueur de tar- trate cupro-potassique^ 20 centimètres cubes par exemple^ dilués avec 1 litre d'eau distillée, la coloration reparaît si Ton concentre le liquide de façon à le ramener à 20 centimè- tres cubes. En résumé, une eau distillée pure, à laquelle on ajoute 20 centimètres cubes de liqueur de Fehling par litre, occasionne la décoloration de cette liqueur après quelques minutes d'ébul- lition ; mais^ dans les mêmes circonstances, l'eau pure ne pro- duit aucune décoloration si on lui ajoute préalablement cer- tains corps solubies. La constatation de ces faits permet de pratiquer sûrement la méthode Barreswill pour doser de petites quantités de sucre incristallisable, alors même que l'on n'a à sa disposition que des eaux très-pures. De ce' qui précède il résulte, en outre, un moyen expéditif de voir si une eau distillée est pure, puisque 50 centimètres cubes d'uneeaupure rendent instable à l'ébullition 1 centimètre cube de liqueur de Fehling (1). ■ .. . ■ ■ ■ i.-a, r ■ ,. , .. ..- ■ ■ ■ ■ sasgsssssBs^ss9 Sur un appareil destiné d la mesure des gaz dans les analyses industrielles ou gazhydromètre ; par M. E. J. Mauhené. Les fabricants de sucre demandent depuis longtemps un moyen simple, pratique et peu coûteux, d'apprécier rapide- ment la qualité de la chaux sortant des fours, c'est-à-dire le degré vrai de sa puissance alcaline, au moment de la faire servir en lait dans les carbonatations. (1) II Importe de faire remarquer que les expériences fort intéressantes de MM. BoiTin et Loiseau n'ont pas pour conséquence de modifier soit la mé- thode de Barreswill» soit la composition de la liqueur de Fehllog. P. — 207 — Je doDue le nom de gazhydramèfre au nouvel instrument que j'ai imaginé pour cet objet, parce que le gaz dégagé dans les analyses auxquelles il peut suffire est mesuré par un égal Tolume d'eau. Ge n'est pas un simple calcimètre^ ou instru- ment pour mesurer la chaux; c'est, tout aussi bien, un poiaê- nmitrey un acidimêtre^ etc. Le même instrument peut servir an fabricant de sucre pour connaître la valeur de la chaux, celle des pierres à chaux, celle des écumes de carbonatation, des tourteaux de filtre pressés, celle des acides employés au lavage des noirs, celle des noirs eux-mêmes avant et après la révivification, etc. La partie essentielle est une bouteille de caoutchouc ajustée par son goulot sur l'extrémité d'un tube de cuivre; l'autre extrémité de ce tube porte elle-même un tube de caoutchouc, Ué soigneusement à un tube de cuivre doublement recourbé qui traverse un bouchon de caoutchouc; ce bouchon sert à fermer hermétiquement un flacon dans lequel on produit les actions chimiques. Supposons, par exemple, qu'il s'agisse de l'essai d'une pierre à chaux ; on prend six morceaux au moins dans le tas, et en choisisssant ceux qui paraissent le plus différents. On broie ces morceaux dans un mortier de fer, jusqu'à ce que les plus gros fragments soient de la grosseur d'un pois. Alors on passe le tout sur un tamis fin : c'est la poussière tombée sous le tamis qui doit être employée pour l'essai. On pèse 10 grammes de cette poussière sur une balance sensible à 10 milligrammes (ou 1 centigramme) au moins. On fait tomber les 10 grammes, au moyen d'un entonnoir (de gutta-percha, de papier), dans le flacon; on lave l'entonnoir avec la dose d'eau ordinaire que peut contenir un tube de caoutchouc durci qui y est contenu; on essuie l'extérieur de ce tube, et on le remplit jusqu'à 2 centimètres des bords environ avec de l'acide chlorhydriquc ordinaire (jaune, fumant, D = 1,18 ou 1,20). On saisit ce tube en y introduisant une pince en laiton dont les deux branches, écartées à l'extrémité, logent leurs crochets sous un rebord intérieur du tube et permettent de le transporter faci- lement. On le descend bien droit dans le flacon, et l'on rap- — 208 — proche les crochets pour retirer la pince sans répandre la moindre goutte d'acide. Un cylindre de cuivre qui entQure la bouteille de caout- chouc, mis dans la position verticale, est rempli d'eau ordinaire autour de la bouteille. On le ferme hermétiquement avec un bouchon de caoutchouc percé de deux trous qui contiennent, Tun le tube de cuivre précédemment indiqué, l'autre un tube de métal pour le déversement de l'eau. Le flacon étant alors fermé avec son bouchon, on relève le cylindre de cuivre jusqu'à la position horizontale; l'appareil est prêt à fonctionner. On incline doucement le flacon pour mêler l'acide avec les 10 grammes de pierre; aussitôt un dégagement de gaz carbo- nique fait gonfler la bouteille de caoutchouc, et couler de l'eau qui l'environne dans une éprouvette graduée, où on la recueille : le volume de l'eau étant le même que celui du gaz dégagé, la lecture sur l'éprouvette donne le volume du gaz. La division tracée sur l'éprouvette peut être en décilitres et centilitres pour tous les usages, mesure de la valeur d'une pierre h chauTc, d'un acide, etc.; mais il faut alors, pour chaque usage spécial, connaître le maximum de gaz développé par la substance type, par 10 grammes de carbonate calcaire pur (spath d'Islande), s'il s'agit d'une pierre à chaux, etc. Presque toujours ces maxima sont connus à l'avance, parce qu'on peut les calculer au moyen des équivalents chimiques... Sur rinconvénient que présente remploi des vases en verre de Bohème dans les analyses chimiques et en particulier dans r alcalimétrie; par M. P. Truchot. On sait que les vases de verre dans lesquels on fait bouillir divers liquides, et uiéine de l'eau ptire, cèdent peu à peu une petite quantité de leur propre substance : silice, potasse, soude, chaux; Lavoisier a cité cette réaction pour prouver que l'eau ne se change pas en terre par l'ébullition. D'autre part, quel- ques traités d'analyse signalent le même fait, pour mettre en garde les opérateurs dans les analyses qui exigent une grande précision. En général, on ne tient pas compte de cette cause — 209 — d'erreur, tout à fait négligeable dans la plupart des dosages. Il n'en est plus ainsi lorsqu'il s'agit de ralcalimétrie, et lors- qu'on emploie ces vases en yerre de Bohême qui se répandent aujourd'hui en France dans les laboratoires de chimie, à cause de la facilité avec laquelle ils supportent l'action du feu, et qu'on appelle hockflascken ou becherglaSy suivant que leur forme rappelle celle de nos anciennes fioles à médecine ou celle des vases à précipiter. Si l'on veut, par exemple, déterminer dans une liqueur un carbonate alcalin, on y verse goutte à goutte une solution titrée d'un acide jusqu'à ce que la teinture de tournesol ajoutée vire au rouge, et, pour éliminer l'acide carbonique qui donne- rait une couleur rouge vineux, on porte à l'ébullition. Or les vases en verre de Bohême, très-commodes d'ailleurs pour cette opération^ par une ébullution de quelques minutée seulement, cèdent assez d'alcali pour ramener au bleu la teinture de tour- nesol après la saturation. On est conduit à ajouter encore de l'acide et à porter de nouveau à l'ébullition; mais le même phénomène se reproduit^ l'analyse est erronée et d'autant plus qu'on fait bouillir plus longtemps. Du moins^ c'est ce qui ré- sulte de l'emploi de vases venus d'Allemagne et achetés à Nancy en 1873 et 1874. On met très-aisément ce fait en évidence en faisant bouillir, dans un kochflascheriy de l'eau pure additionnée de teinture de choux rouges, ou de sirop de violettes coloré en rouge par un acide ; après quelques instants d'ébuUition, la liqueur devient verte. Les vases français, verres à base de soude, ne sont pas sen- siblement attaqués et ne présentent pas cet inconvénient. Sur rammoniaqae de l'atmotpbèrei par M. Sghlcesing. — ^L'auteur a étudié dans une première note, les lois des échanges continuels d'ammoniaque entre l'atmosphère d'une part, la mer et les continents de l'autre, et dans une deuxième note, il a fait connaître un procédé rapide, pour déterminer l'ammo- niaque répandue dans un très-grand volume d'air. /Mm. 4e Pkarm. et de Ckim,, V siaiB, t.-XXI. (Mars 1875.) i^ — 210 — Oki Mît depuis longtèifips Timportance de la production d'a- cide nîtiique par l'électricité etTeffluTte électrique agissant sur l'ozone. L'assimilation directe de l'azote par les plantes n'est plus admise. M. Schlcesing pense que, jusqu'à présent^ l'élec- tricité atmosphérique semble être la seule cause réparatrice dont les effets soient bien réelletnent constatés. Cependant quand on calcule la quantité d*azote combiné apporté au sol par les météores aqueux, on trouve que cette quantité est inférieure à celle qui est exportée par les récoltes et les eaux souterraine et l'on est tenté de nier que l'électricité atmosphérique soit une cause suffisante de réparation. La surface des continents est un milieu essentiellement oxydant. La nitrification s'y développe abondamment, comme le témoignent les eaux de drainage, de sources, de rivières, relativement riches en nitrates et pauvres en ammoniaque. Une partie des nitrates rentre dans le cycle de la vie; l'autre est emportée à la mer. Les nitrates ainsi charriés ne s'accumulent pas dans la mer; ils y servent sans doute à la végétation, car l'analyse n'en constate que des traces. Ainsi, l'auteur n'a trouvé dans l'eau de mer puisée à marée haute, près de Saint-Yalery^n-€aux^ que 0""',2à 0*'',3 d'acide nitrique par litre et (^•',4 à (r'',5 d'am- moniaque. L'azote des nitrates est inférieur, dans Teau de mer, à celui de l'ammoniaque. L'acide nitrique produit dans l'atmosphère arrive tAt ou tard à la mer: là, après avoir passé dans les êtres organisés, il est converti en ammoniaque qui passe dans l'atmosphère, et voyageant avec elle, va, comme l'acide carbonique, à la ren- contre des êtres privés de locomotion, à la nutrition desquels il doit contribuer. A chaque hectare de la surface de la mer, en supposant un titre uniforme de 0"'', 4 d'ammoniaque, correspond une quantité d'environ 4,000 kilog. d'ammoniaque. La mer est donc un im- mense réservoir d'aiote combiné. Pour doser l'ammoniaque contenue dans Pair, M. Schloesing s'est servi de la méthode généralement employée et qui consiste à faire passer un volume mesuré d'air à travers un appareil d'absoption chargé de fixer l'alcali. L'appareil très-simple qu'il — m - a eoiitÉrok petWÊiet de doser en quelques heunes rammoniaque contenue dans dO^OOO litres d'ak. Il se oompose d'une eloche à doniUe, en rei^re, d'une capacité de 3 litres, fermée par un disque de platine exaciement emboîté sur ses bords et percé de 300 trous de 1/2 mill.; cette cloche repose sur trois cales en rené à yitre, dans un vase à fond plat, un peu plus large: ce ▼ase porte une large tubulure rdiée à un gros tube chargé de puiser l'air au dehors^ L'espace compris entre la cloche et le vase est fermé, au-dessus de la tubulure, par un tube annulaire en caoutchouc, auquel est soudé un petit tube muni d'un rdbînet et communiquant avec uki réservoir d'eau; sous une charge de S à 4 mètres, le caoutchouc se gonfle instantanément et forme un joint parfait. Si l'on verse dans la cloche 300 centimètres cubes d'eau pure aiguisée d'acide sulfurique, et si on la fait communiquer par sa douille arec un appareil d'aspiration, Tair se répand entre la cloche et le yase, passe entre les deuai fonds en chassant l'eau devant lui, et pénètre dans la cloche par les 300 trous du discpiede platine. Le barbotage ainsi produit, est tellewAnt énergique que le liquide n'a plus le temps de se réunir en couc^ au fond de la cloche ; il est employé tout entier à former les parois de bulles entassées en forme de mousse sur une hauteur de 20 à 25 centimètres. Cela fait, on extrait le liquide et on le distille sur la ma* gnésîepour y doser l'ammoniaque. PoursimpUfier, autant queposâUe, lesappareils d'aspiration qui doivent accompagner le barboteur, M. Schlcesing a eu recours à Ventrainement de l'air, produit par un jet de vnpeur lancé dans un tube. Tout l'appareil se réduit ainsi à une très- petite chaudière en cuivre de 12 litres, munie d'un niveau d'eau d'un indicateur de pression à mercure, d'une pompe alimen- taire établie sur un fourneau en fonte en usage dans les petits ménages. La vapeur est lancée par un mince tube, légè- rement conique, dans un ajutage en verre relié avec la douille du barboteur par un long tuyau de caoutchouc. L'auteur a adopté pour le débit de l'air la pression de 30'cen- timètres de mercure et une quantité d'eau de 300 centimètres cubes. — 212 — . Il résulte de plusieurs expériences que, lorsque l'air oontient de 0*'.03 à 1 milligramme d'ammoniaque par mètre cube, on peut fixer dans le barboteur une proportion de l'alcali comprise entre les 4/5 et les 9/10 de la quantité totale. De la déoompositloD de la llqvenr de Pehlinir; doeaçe dn iflnooee en préeenoe do encre ; par MM. Champion et Pellet. — Les auteurs ont reconnu que la liqueur de Fehling étendue se décompose : V graduellement avec le temps d'ébul- lition ; 2* suivant la quantité d'eau ajoutée et les proportions de sucre et de potasse ; 3* la soude en solution, chaufiëe en pré» sence du sucre, modifie ce dernier^ mais sans formation de glucose; 4* le sucre pur, ajouté à la liqueur de Fehling, portée à Tébullition, donne naissance à un corps réducteur (glucose ou autre.) Ainsi que l'ont constaté MM. Boivinet Loiseau (voir page 204)^ la liqueur de Fehling, dans les conditions où ils se sont placés, est décomposée par l'ébuUition ayec l'eau distillée ; le cuivre précipité est à l'état de bioxyde. Si on substitue à l'eau distillée une eau chargée de sels calcaires, la liqueur reste bleue; mais elle doit en partie sa couleur à la présence d'un précipité en suspension, et le rapport entre la quantité de cuivre précipité et de sucre ne change pas. Si l'on augmente la proportion de sel calcaire et qu'après ébullition on filtre la solution, cette der« nière passe incolore et ne renferme plus de cuivre. Lorsqu'on emploie le chlorure de sodium ou de potassium en pipportion convenable, la liqueur de Fehling prend une teinte verte, due à la formation de chlorure de cuivre. Si l'on y ajoute du chlo- rhydrate d'ammoniaque, cette liqueur devient également verte et est sans action sur le glucose. L'addition de la soude augmente la stabilité du tartrate et s'oppose à la décoloration de la liqueur. La liqueur de Fehling ne permet pas de doser de très*petites quantités de glucose en présence d'une proportion considérable de sucre. Les auteurs emploient, dans ce cas, la méthode sui- vante : on additionne la solution contenant du sucre et une proportion quelconque de glucose, d'un excès de liqueur de Fehling, (modifiée par M. Possoz) et on la maintient à la tem- — 213 — pérature de 75* au bain-marie, pendant troia quarts d'heure environ. On recueille sur un filtre Toxydule formé et on lave, puis OD introduit le filtre encore humide dans une capsule et Ton ajoute de Tacide chlorhydrique étendu qui transforme le cuivre en sous^hlorurè de cuivre. On recueille la liqueur qu'on porte à l'ébulUtion en ajoutant peu à peu du chlorate de potasse; la liqueur se colore et le cuivre passe à l'état de bichlorure de cuivre, vert, jaunàtse, qu'on dose par le procédé de M. Weil^ après avoir chassé par Tébullition les produits ddorés. Ce procédé consiste, à décolorer le bichlorure de cui- fre par une solution titrée de protochlorure d'étain. CSorputenlM aériens et matières salines oontenvs dans la nei^^e; par M. TISSANBÎER. — M. Tissandier a pu reconnaître dans la neige tombée^ au sommet des tours de Notre-Dame, au mois de décembre dernier, la présence de substances étrangères très-abondantes. Un litre d'eau de neige a donné un résidu sec pesant 0'%118. Les dernières neiges ne donnaient plus que 0*^,016 à 0'',024 par litre d'eau. Le résidu, riche en carbone, brûle avec éclat et laisse 57 p. 100 de cendres. composées de silice, carbonate de chaux, alumine, chlorures, sulfates, nitrate d'ammoniaque. Ce résidu contient aussi du fer; dissous dans l'acide chlorhydrique, il produit, en effet, une coloration rose avec le sulfocyanure de potassium. Comme M. Boussingault^ l'auteur a reconnu dans l'eau de neige la présence du nitrate d'ammoniaque, en faisant évaporer une goutte d'eau sur une lamelle de verre^ on aperçoit au mi- croscope, dans le résidu obtenu, des cristallisations remar- quables; tantôt ce sont de longues aiguilles, extrêmement minces, tantôt des étoiles à six branches. Ces cristaux sont for- més de nitrate d'ammoniaque. Hs se dissolvent, en effet, dans l'alcool, se décomposent parla chaleur sans laisser de résidu et renferment de l'acide nitrique et de l'ammoniaque. Parmi les cristallisations des résidus d'eau de neige, on voit quelquesfois des cubes nettement définis^ formés très-probablement de chlorure de sodium et des prismes à quatre pans qui paraissent être du sulfate de soude. — îiâ — ■«ohoMBM sBr le sue f astrlqas ; par M. RjwmAD. — L'acide qui communique au suc gastrique soa acidité «tt-ît de l'acide cfalorfiydrique on de l'acide lactique ? Après aruir filtré le snc gastrique de deux diiens, M. Rabuteau l'a additionné de quinine pure récemment précipitée, bien iarée et desséchée ; la quinine ^at dissoute arec facilité et a formé un sel de qui- nine. Pour isoler ce sel, on filtre le suc gastrique saturé de quinine et l'on érapore à siccité au bain-marie, puis dans le fide de la machine pneumatique. Le résidu, parfaitement eec, est traité soit par l'alcool amjlique, soit par l'aloool étfayliqoa, puis on évapore la liqueur alcoolique et l'on traite ensuite le nouveau résidu par la chloroforme ou par la benzine qui dis- Mdrent le sel de quinine et non le* cUorurcs qui euGtent not- Btalement dans le suc gastrique. En dosant le chlore au moyen d'une liqueur d'aïf ent titrée, l'auteur a trouvé 3,& d'acide chlorhydrique pour 1,000 parties d'acide gastrique. Schmidt avait cJtttenu 3 p. 1,000, à la suite de neuf expériences faites par une autre méthode. M. Rabuteau s'est assuré par des expériences directe» que le Bucgastrique ne contient pas d'acids lactique. Ces expériences confirment celles de Braconnot, de Prout, de Lassaigne et de Sdunidt. P. REVUE PHARMACEUTIQUE. ur l'eut de U cantharldine dans 1m bueotee tM- lU; par H. Béguin. — M. B^in ayant remarqué que les lolvants agissent d'une manière très-dilTcrente sur la caniha- ine et sur les caotbarides, s'est demandé si le principe actif, is ces insectes, se trouvait à l'état de liberté ou au moins eu tie 1 l'état de cantharidates. Lprès avoir mouillé uniformément 200 grammes de canlha- BS grossièrement pulvérisées avec 10 grammes d'acide acé- iie étendu d'un peu d'éther, le mélange a été introduit dans «pareil i déplacement et traité par l'éther. M. Béguin a ueilli de cette manière 1*',30 de cantharidine iupure qui, — 3i6 — purifiée, sW réduite à |**,26. Ia rendement de celte opération était donc d'environ GF',ib par kilogramme d'insectes, c'estrè« dire supérieur au rendement ordinaire des cantharides* Si la cantharidine existait dans les insectes à l'état de liberté et à l'état de cantliaridate, il est évident qu'en traitant les coléoptères par le chloroforme^ la cantharidine libre serait seule dissoute; on obtiendrait ensuite la portion supposée à Tétat de cantharidate par l'emploi de l'éther et de l'acide acétique, comme il a été dit d-dessus ; mais M. Béguin n'a jamais pu obtenir de principe actif après le traitement par le chloroforme. La cantharidine ne serait donc pas a l'état de cantharidate, comme le pense M. Blum (j). De ses recherches, M, Béguin conclut qu'on peut employer indifféremment pour extraire la cantharidine, l'éther acétique ou le chloroforme, et de préférence à tous les points de vue, l'éther acétique comme l'a proposé dans ces derniers temps, M. Galippe. Sur la dejctrine ; par M. Bondonneau. — La dextrine du commerce renferme toujours une certaine quantité de glucose, c'est à la présence de ce corps qu'elle doit de réduire le sel cnpro-potassique. M. Bondonneau a cherché à quelles causes il fallait attribuer la formation de ce glucose dans la fabrica- tion de la dextrine par torréfaction à SW. Les différents échantillons qu'il a eu l'occasion d'examiner dans le cours de son travail présentent des quantités de sucre variant de 2 à 6 p. 100. En examinant si toutes les matières premières étaient identiques, il a reconnu que les fécules com- merciales sont toutes acides, et que cette acidité varie de 35/100,000 à 2/1^000 d'équivalent pour 100 de fécule, soit sèche^ soit verte. Les acides que l'on rencontre sont les acides suif urique^ lactique et butyrique ; c'est la très-faible quantité de ces acides qui, non-seulement active la transformation de la fécule en dextrine, mais qui augmente encore la quantité de glucose qui peut s'y trouver. Le point de départ des recherches M. Bondonneau devait donc être la préparation d'une matière prentière aussi pure que (1) ^mm, de Pk. et d9 Ch.^ JalUet 1S73. — 216 — possible. Pour robtenir, il a traité une fécule sèche de très- belle qualité par de l'eau faiblement ammoniacale ; puis après un lavage plusieurs fois répété à l'eau ordinaire, la fécule a été séchée à la température ambiante, enfin tamisée. Le produit ainsi obtenu était chimiquement neutre. Pour opérer la transformation en dextrine par torréfaction, on introduit dans un tube k dessécher les substances oi^aniques, environ 10 grammes de cette fécule sur laquelle on fait passer pendant tout le temps des expériences un courant d'air desséché par l'acide sulfurique, en ayant soin de lui faire traverser ensuite quelques tubes remplis de pierre ponce, pour éviter tout entraînement d'acide. Le tube contenant la fécule est tenu plongé dans un bain de paraffine dont la température est réglée suivant les besoins. 1* Une série d^expériences qui ont donné le même résultat ont été faites comme suit : le bain de paraffine a été maintenu entre 50^ et 60* pendant quatre heures; entre 80^ et 1 10* pen- dant six heures; entre l40<> et 145* pendant quatre heures; entre 145* et 200* pendant vingt minutes et à 200* pendant une heure quarante minutes. Après les quatorze premières heures la fécule était devenue anhydre, point auquel on a commencé la transformation isomérique. Le produit ainsi obtenu est jaune, entièrement soluble dans l'eau froide, donnant une coloration violacée par l'iode. Pour doser le glucose, on a employé un demi- centimètre cube de liqueur cuivrîque normale pour 1 gramme de matière préa- lablement dissoute dans Peau froide; après réduction, la liqueur était encore bleue ; il ne peut donc exister que 25 cen- tigrammes p. 100 fie glucose au maximum ; la soude commu* nique par l'ébullition une coloration jaune faible. 2* La fécule, traitée par l'eau sous pression à 140*, donnant du glucose, il était probable que la présence seule d'une atmo- sphère humide à cette haute température, dans l'appareil de transformation, augmenterait la quantité de glucose. Une série d'expériences faites dans ce but est venue confirmer cette opi- nion. On a chaufié comme dans la série précédente, la fécule en pré- sence d'un courant sec jusqu'à ce que la température de 200* fût — 217 — atteinte; â œ moment Pair sec fut interrompu et l'acide ««Ifa- rique remplacé par de l'eau ; on ayait donc de la fécule anhydre portée à 200^ en présence d'un courant d'air humide. La dex« trine obtenue est jaune, soluble dans l'eau froide, et se colore en rouge violacé par l'iode, mais contient 1 p» 100 de glucose, c'est-à-dire quatre fois plus que dans la série précédente; aussi la soude caustique donne-t-elle une coloration jaune bien plus foncée. 3*» Il restait à vérifier si la présence d'une très-minime quan* tité d'acide influait sur la formation du glucose. On a fait deux ^ries d'expériences concluantes, dans les mêmes conditions de température que les précédentes, la première en employant absolument de l'air sec^ et dans la seconde de l'air sec jusqu'à 3)0« et de l'air humide jusqu'à la fin. La fécule sèche mise en e:périence contenant ^Ô/iOO^OOO d'équivalent d'acide, les résul- tats obtenus ont été les suivants : l" série. Air sec : dextrine d'un jaune foncé, se colorant en roiJ6;e par l'iode, contenant 1,70 de glucose p. 100. 2' série. Air humide : dextrine d'un jaune foncé, se colorant en nuge par l'iode et renfermant 2,30 p. 100 de glucose. DeVensemble de ses recherches, l'auteur a déduit les con- clusions suivantes : 1*" Ia dextrine, à une haute température, se transforme en glucose en présence d'un gaz inerte chargé d'humidité» 2* La quantité de glucose formé est d'autant plus grande que la fécule >mployée est plus acide, la transformation isomérique étant égaliment plus prompte. 8iir im ipparailde préparation oontinne du chlore à froid; pat M. Mermet. — Pour obtenir du chlore à froid, on peut utiUer la réaction qui s'opère quand on met en présence le cUlorure de chaux commercial et l'acide chlo- rhydrique, et s»ii servir soit pour produire le gaz à volonté, soit pour arrête instantanément le dégagement. On met à prott pour cela l'appareil de M. Deville. On dis- pose sur une planche à poignées deux flacons à tubulure infé- rieure d'une capicité de 2 litres; les tubulures sont réu- <» 218 — nîeB par un gn» tube en c^outcbouo; celui*ci çùitk le yarae et permel d'ëvitar l'emploi du liège. L'eau du flacon contient un mélange de 3 vcjumes d'acide cldorhydiique ordinaire et 1 vo- lume d eau^ l'autre renferme le cbkMrure de chaux qu'on place sur une oouehe de verre cassé. Le chlorure de chaux ne peut être emfJoyé sous une forme quelconque; celui du commerce se tasae, et le dégagement de chlore s'arrête. Après différents essais, M. Mermet a été amené à choisir la forme de boulettes obtenues en faisant avec l'eau et le chlorure de chaux une bouillie épaisse qu'on loule à la main en masses ovoïdes du volume d'une noix. On laisse ces masses à l'air pendant quelques heures; elles absorbent superfi- dellement l'acide carbonique, et s'agrègent asses pour qu'os puisse les employer sans qu'elles se déforment. Le flacon à chlorure de chaux est fermé avec un bouchm de caoutchouc que traverse un tube à robinet de verre. Quaid on ouvre ce dernier, l'acide s'élève dans le flacon, attaque les boulettes et les dissout aussi régulièrement que s'il avait aflîire à des morceaux de marbre ; le chlore gazeux est dirigé ians un flacon laveur, une éprouvette desséchante, etc. On sait combien sont utiles les appareils qui dégafent à froid les gaz carbonique^ sulfhydrique, hydrogène, et:. Un appareil qui permet d'avmrdu chlore en tournant simil^ment un robinet doit rendre des services. Le chlore^ ainsi préparé, peut contenir de petites quantités d'acide carbonique; on pourra l'en débarrasser enle faisant passer dans un flacon contenant des boulettes de oilonuce de chaux solide. (Soc* ckirr.) sur mam nouTella rtectloii de la baiMHtto; par M. Klungb. — M. Klunge vient de faire connalti? une nouvelle réaction de laberbérine beaucoup plus sensible {ue celles con- nues jusqu'à présent. On rend fortement acide pir l'acide suif u- rique ou chlorhydrique la solution aqueuse, [uis on ajoute de l'eau chlorée. Dansunesolution audix-millièm<, ilseproduit une zone rouge vif au point de contact des liquid»; en agitant, la couleur se répand dans toute la masse. Elle lersiste assez long- temps si Ton n'a pas employé trop d'eau décolore. Une solu* — 219 — tion au deux-cen^-ciiiquante-niillième donae eneofe une temttt Le pouToir colorant jaune àe la bérbérîne est dëjà une réaction sensible au deux cent^mîllièine. La biuctne donne aussi une coloration rouge avec le chlore, mais elle est très- fugace et la solution de brucine est incolore. Pour rechercher la berbérine dans les ▼ëgétaux, fauteur en fait bouillir un fragment dans Teau additionnée d'acide sulfu- rique, et ajoute de l'eau chlorée. Par ce moyen, il a reconnu la présence de la berbérine dans un grand nombre de subs- tances. T. €r. La Sûrracénie pourprée. — ffêquisse boianiquey chimique et pkarmaeeutique ; par M. le professeur ScimilT^ Chargé du comv de pharmade & l'École supérieure de pharmacie de Nancy. En i865, le docteur anglais Morris avait cité comme médi-* cainent employé dans les Indes contre la petite vérole, la sar* racénie pourprée, plante américaine qui habite les marais bourbeux de la Guyane (?) et de PAmérique du Nord. La failiille des Sarraoinacées à laquelle elle appartient a de grandes affinités botaniques aves les Papavéracées, les Nym-> phéacées et les DrosérAcées. La S^0rraeenia purpurea est une plante herbacée, vivaee, de 3 à 5 décimètres de hauteur; la tige est représentée par une souche rhizomatique munie de fibrilles radicales, et ce rhizome indéterminé se développe d'une façon analogue à celui de la primevère. A sa sortie de terre, il présente une rosette de feuilles spéciales, tout à fait semblables à celles des Népen- thés, c'est-à-dire que le pétiole est conformé en amphore, et qu'un limbe asses petit peut s'appliquer sur l'orifice béant du pétiole. A l'aisselle de l'une de ces feuilles se développe une hMnpe nue uniflore. La fleur est grande et penchée; elle offre cinq sépales à préfioraifioii imbricative, cinq pétales libres hypogiues égale-* ment imbricatifs, un grand ngmàsre d'étainines libres et insé- — 220 — rëes sur i'oTaire. Cet OTaire est surmonté par un stigmate en parasol à cinq lobes pétaloïdes : il donne un fruit capsulaire à cinq loges, la placentation est pariétale et la déhiscence locu- lîcide. Les graines sont petites et nombreuses^ l'embiyon dico- tyledoné est minime, il est entouré par un albumen copieux et charnu. Les caractères botaniques sont tirés tant de l'Atlas de MM. Lemaout etDécaisne que du dictionnaire de M. Germain de Saint- Pierre, M. Stanislas Martin avait^ en 1865, retiré du rhizome un alcaloïde très-peu défini, la sarracénine; notre examen chimi- que et pharmacentique s'est porté sur la plante entière. La sarracénie pourprée est employée en pharmacie sous trois formes différentes que nous examinerons séparément; ces trois formes sont la poudre, la décoction et la teinture* La décoction a été faite dans les proportions de 50 grammes de plante par litre d'eau, avec réduction de moitié, soit à 500 grammes. C'est la préparation adoptée dans les Indes anglaises, et la décoction était prise par demi-yerrées dans les vingt-quatre heures. Cette décoction n'a presque pas d'odeur, sa couleur est jaune brunâtre, sa saveur amère et astringente; elle rappelle beaucoup celle de l'infusion de Busserole« La réaction aux papiers colorés est acide, et cette acidité est due à la matière amère et à un tannin spécial. Traitée par le sulfate ferreux, la décoction donne une colo- ration brune, tandis qu'elle précipite les sels ferriques en vert brunâtre. Le sous-acétate de plomb donne un précipité jaune frana L'ammoniaque et la potasse donnent une coloration jaune^ et cette couleur résiste à Thypochlorite de soude. Le tannin, les acides ne donnent aucune réaction apparente. Enfin cette décoction traitée par l'alcool éthéré laisse un dé- pôt assez abondant de matières gélatineuses et albumi- neuses. La troisième forme, la teinture, est faite par macération ou par déplacement, avec de l'alcool à 80* centésimaux et dans les proportions des teintures officinales, c'est-à-dire une partie de substance pour cinq de véhicule. — 221 — L'odeur de la temture ne présente rien de particulier ; sa couleur est verte, sa saveur comme celle de la décoction est amère et astringente. Les réactions sont les suivantes : Avec Peau distillée elle donne un trouble laiteux du à des matières résineuses; elle colore en rouge le papier bleu de tour- nesol. Les sels ferreux produisent un précipité vert ressemblant au carbonate de fer récemment précipité; les sels ferriques, au contraire, sont colorés en bleu verdâtre. L'acétate de plomb forme un précipité brunâtre et la liqueur reste colorée en jaune; le sous-acétate (extrait de Saturne) donne une coloration jaune* Les alcalis et surtout la chaux et la baryte donnent une colo- ration jaune qui n'est pas détruite par les hypochlorites. La liqueur Jaune obtenue par l'action des terres alcalines (chaux, baryte) sur la teinture, forme avec l'alun une belle laque également jaune, et le liquide après la séparation du pré- cipité reste tout à fait incolore. Cette matière colorante de la sarracénie est peu soluble, pour ne pas dire insoluble, dans l'eau, l'éther et la benzine ; Talcocd est son meilleur dissolvant. Elle est acide^ et c'est sa combinai- son avec les alcalis et les terres alcalines qui donne naissance à la couleur jaune caractéristique. Nous proposons de l'appeler acide sarracénique. Dans un prochain travail nous essayerons de préparer cet acide en plus grande quantité et d'en déterminer les caractères et la constitution élémentaire. Quant au tannin spécial, il appartient à la série des tannins du café, du cachou, des quinquinas. Cette analyse qualitative de la teinture nous prouve que l'al- cool est le véhicule qui dissout le plus de matières, la résine,* le principe amer, le tannin, etc. Aussi la teinture est-elle, selon nous, la seule préparation dont devraient se servir les prati- ciens. Pour compléter cette esquisse, nous avons soumis la plante à la distillation aqueuse; elle n'a donné lieu à aucun produit volatil. La sarracénie pourprée, traitée par le sulfure de carbone ou par l'éther benzine (étber 3, benzine 1), fournit une quantité — 222 — assez ootabk de aaatiires gnases et de matières cfaiRiHêai Les matières (grasses soDt «iponifiables pur l'ammotriaque. Enfin nous ayons recherché les matières inorganiques ; bo«i>- mise à la calcination, la plante a donné 3,32 p. 160 de eeiidres très^blandies ; par une dessiccation prëalaMe à lS(f ^ nousarions constaté 11,43 p. 466 d'eau hygrométrique* Eu résumé la constitution chimique de la samoénie pour* prée sentit exprimée de la façon suirante : squelette végétal, matières gommeuies et albumineuses, résines, acide sarra- oénique (principe acide, amer et colorant), tannin, matières grassea et matières cireuses, eau 11,43 p. 200^ cendres 3,32 p. 100 (silicates, phosphates, sulfates de chaux et de potasse, traces de chlorures), sels de potasse et de chaux à acides organiques. La Sarraeenia purfmrea derra donc être classée dans la série des médicaments amers et astringents et les préparations phar* maceutiques indiquées par l'analyse chimique sont la teintuit et l'extrait hydroalcoolique. SËANCE DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS DO 3 FÉVRIER 1875. Préflidenoe de M. Plamchozi. Le procés-yerbal de la précédente séance est lu et adopté. La correspondance manuscrite comprend : 1® Une lettre de M. Stan. Martin, accompagnant une note sur le sylphium et le thapsia. Le même membre envoie à la Société un échantillon de cristal de roche enfumé du Gaucaseï et des fruits de Bethwood [Maclura aurtantiaca). 2^ M. Armand Julhe, interne en pharmacie à l'hôpital Sainte-Eugénie, adresse une lettre très-déuillée à Toccasion du rapport fait récemment à PAcadémie de médecine sur les spécialités pharmaceutiques. M. Julhe expose dans cette lettre les réformes qu'il voudrait voir introduire dans la l^slation — 2ÎS — relative à Kfet unpdrtatit mjetk La SfO^iMrne pense pas «[u'elte puisse s'occuper aetwellemeiit #tine pareiHe question. 3* M. SchkgcleubaulfeB envoie une note sur le dosage d'un mélange d'acide arsénieux et d'okyde d'atttîMoine, En faisant dissoudre un poids déterminé de ce mélange dans de l'eau ad- ditionnée de sel de Seignette et d'un caritM>nate alcalin, et en ajoutait à la solution une petite quantité d'indigo, on peut établir le rapport qui existe entre l'arsenic, et l'antimoine au moyen d'une solution titrée d*hypochlorite de soudcé Le premier effet du réactif est de changer l'adde arsénieux en acide arsénique, et l'oxyde d'antimoine en acide Antimônîque. Ce n'est qu'après arair opéré cette double métamorphose que le chlore contenu dans l'hypochlorite commence à agir sur l'indigo; de sorte qu'on a, dans la décoloration subite de la li- queur un terme net et précis de la réaction qui s'est accomplie. La théorie indique, et M. Sehlagdenhauffen a reconnu par expérience que, pour un même poids de mélange, k dépense d'hypochlorite varie selon la proportion relative des compo- sants. 11 suffit donc de noter exactement cette dépense pour en déduire, à Taide d'un calcul simple, le résultat quantitatif au- quel il correspond. M. Méhu fait observer, à l'occasion de la note de M. Schlag- denhauffen^ qu'ayant eu à examiner un composé prétendu dé- fini d'arsénite d'antimoine, il a pu en séparer l'acide arsénieux par la simple action de l'alcool fort. 4* M. Baudrimont présente de la part de H. Léon Lerolte une note sur la place que doivent occuper les gymnospermes dans la classification naturelle. M. Boudet dépose sur le bureau : 1* un exemplaire de Téloge de la Rive, prononcé par M. Dnmas dans la séance solennelle de l'Académie des sciences; 2"* un exemplaire du rapport de M. Boudet SUT l'altération des eaux de la Seine par les égouts collecteurs d'Asnières et du Nord et sur son assainissement. La correspondance imprimée comprend : Six numéros du Journal de la Société de phaï'macie de Vienne; deux numéros du Journal de pharmacie d' Alsace-Lor- raine; trois numéros du Bulletin de la Société de pharmacie de Bordeaux; le Journal de la Société de phaimacie de Bru- — 224 — lellfis; le Journal delà Société de pharmacie d'Anyen; on mi- méro du Journal de pharmacie et de chimie ; un numéro du Journal de pharmacie de Toulouse; six numéros de la Gaiette médicale de Bordeaux; deux numéros du Moniteur thérapeu- tique; un numéro de T Art dentaire; un numéro de la Rerue hebdomadaire de chimie. M. Planchon présente à la Société un échantillon de Jàba^ randi qui lui a été remis par M* Donrault. M. Méhu remet à la Société : 1* le compte rendu en allemand du Congrès internajlional de pharmacie de Saint-Pétersboui^; 2** de la part de M. Draggendorff, une brochure sur le dosage des substances actives dans les médicaments, ainsi que les programmes de rUniversité de Dorpat; Z* de la part de M. Ad, Méhu, de Yillefranche, une brochure sur les herbo- risations dans la Campine limbouigeoise, A Toccasion de la lettre de M. Stan» Martin sur le sylphium, M. Poggiale communique à la Société les principaux argu- ments de M. Gauvet en réponse à un article précédemment publié par M. Stan. Martin. A ce sujet, -M. Planchon rappelle le travail de M. <%rsted sur la même question et dit qu'il ne pense pas que Ton puisse affirmer que le sylphium garganica soit le sylphium des anciens. D*après des médailles reprodui- sant la plante, il ne paraît pas douteux que le sylphium ne soit une férule. M. Desnoix dit avoir reçu d'Algérie une résine de thapsia inactive, ce qui parait devoir être attribué à la présence en Algérie de deux espèces de thapsia presque semblables; M. Des- noix offre à la Société de lui procurer ces deux espèces. M. Lefranc dit qu'il a eu l'occasion de constater, pendant son séjour en Algérie, que la résine préparée avec de la racine fraîche est beaucoup plus active que la résine obtenue avec des racines sèches. M. Lefranc montre à la Société des échantillons de thapsia garganica et d'une autre espèce de thapsia, et il ajoute que la plante finira peu à peu par disparaître d'Algérie et qu'en essayant de la reproduire par culture on n'obtiendra, à en (juger par les essais déjà faits, que de mauvais résultats. M. Limousin présente à la Société un petit instrument destiné à doser les poudres que l'on doit mettre en paquets. — 226 — Cet instrument ^ oompose d'un tube fermé à sa partie supé- rieure et soutenu par un manche qui permet de le faire ma- nœuvrer. Au moyen d'une vis mise en mouvement par une rondelle fixée à la partie supérieure de l'instrument, on peut abaisser ou élever la plaque qui forme le fond, faire ainsi varier la capacité intérieure et lui donner la contenance qui correspond au poids de poudre exigé* H. Méhu lit une note sur la pharmacie en Russie. M. Bourgoin expose à la Société les résultats qu'il a obtenus en étudiant l'action du brome sur le perbromure d'acétylène (Voir page 184.) M. Goulier lit une note sur un cas d'inflammation spontanée produite par de Tarsenic métallique du commerce (Cobalt). M. Duquesnel montre un échantillon de bromhydrate d'ésé- rine cristallisé et non hygrométrique. M. Petit rappelle que résérine est très-employée en médecine. La Société se forme en comité secret pour entendre le rap- port de M. Lefort sur les candidats au titre de membres cor^ respondants nationaux. Le rapport conclut à l'admission de MM. Jacquemin et Schmitt. Le vote aura lieu dans la pro- chaine séance. M. Yuafiart lit un rapport sur les comptes du trésorier pen- dant l'année 1874. Sur la proposition de la commission^ des re- merciments sont votés à l'unanimité à M. le trésorier. La séance est levée à quatre heures. Compte rendu des travaux de la Société de pharmacie de Paris; par M. Duquesnel. Messieurs 9 Yousavez désigné cette année votre secrétaire annuel pour vous présenter le compte rendu des travaux de la Société de pharma- cie que vous aviez l'habitude d*entendre exposer avec la science, le talent et l'autorité nécessaires par votre secrétaire général. Yous regretterez avec moi que M. Buignet n'ait pu aujour- d'hui se charger de ce travail qui exige des connaissances va- Jmn. de Pkêm. et de Ckim,, 4« sÉin, t. XXI. (Man 1875.) ^5 liées et une étude approfondie des sciencei pharmaceutiques. Votre secrétaire annuel vous remercie de l'honnneur que ▼oui lui ayez fait en le lui confiant^ mais il réclame votre indul- gCDce pour l'oeuvre qu'il vous présente et qui doit résumer un grand nombre de travaux importants compris dans une période de plusieurs années. Nous avons dû faire^ en effet, Messieurs, un choix des prin- cipales questions, des observations les plus intéressantes, et lais- ser de côté un certain nombre de sujets d'une valeur réelle, mais d'un intérêt moins immédiat, tout au moins pour le phar- macien. C'est pour ce motif et pour ne pas fatiguer votre attention d'une lecture trop prolongée que nous avons dû, bien à regret, nous renfermer dans le cadre que nous nous sommes tracé. Notre profession, Messieurs, pendant les cinq dernières an* nées qui viennent de s'écouler, a continué de soutenir glorieu- sement le nom qu'elle s'est acquis par les plus beaux travaux et les plus importantes découvertes. Si, au commencement de ce siècle, elle pouvait encore embrasser dans|ses études les sciences qu'elle avait vu naître, dont elle pouvait suivre les progrès etqui donnaient à ces réunions d'un intérêt plus général, peut-être, un prestige que rehaussait encore la présence d'honunes éminents qui s'intéressaientàlascience^pouvait-elleespérer conserver unies en un seul faisceau la chimie toute entière sortie de nos labora- toires et qui allait s'emparer du monde organisé après avoir étudié le règne minéral, l'histoire naturelle qui s'enrichissait tous les jours et la physique qui allait, comme la chimie, fournir à l'industrie les immenses résultats dont vos yeux sont chaque jour témoins? Elle veut néanmoins se tenir au courant de ces différentes sciences, de ces branches des sciences pharmaceutiques, deve- nues sciences distinctes à leur tour, et qui ne sauraient ni ne voudraient oublier leur origine. C*est donc auprès d'elle que vous puisez les sujets de vos travaux, destinés, tel doit en être du moins le but, à perfectionner l'art de guérir. Au premier rang de ces sciences se trouve la chimie dont la pharmacie fait chaque jour les plus nombreuses et les plus uti- les applications; c'est donc à elle que je vousdemanderai la per- noission de donner la première place dans ce oonqite rendu. — 287 — Se basaat mtr les analo^ieft qui existent entre certaines rëac- doDS de laboratoire et les phénomènes qui se produisent au sein de Téconomie, un chimiste allemand, le D' Liebreich, tenta d'administrer^ à des animaux d'abord^ le chloral, sub- stance étudiée à peu près à la même époque par M. Dumas et Liebîg et produite^ tous le savez, par l'action prolongée du chlore sur Talcool absolu. Ge corps qui, sous l'influence des alcalis, se décompose en chloroforme et en formiate alcalin, jus* tifia en traversant le torrent circulatoire les prévisions des chimistes et devint promptement un narcotique apprécié et même un anesthésique. Un de vos collègues, M. Roussin, dont nous regrettons l'ab- sence parmi nous, vous a pr^nté un procédé de préparation de ce corps qui est une modification du procédé classique, mais qui vous a permis de retrouver dans le produit obtenu les éléments de l'alcool unis à ceux du chloral et de caractériser un corps nouveau, l'alcoolate de chloral, qui diflère du premier par son point d'ébuUition , sa richesse en chlore et le trouble qu'il détermine dans l'eau, au moment de son mélange avec ce liquide. L'hypothèse de la décomposition du chloral dans l'économie par les alcalis du sang qui avait été émise par M. Liebreich a été vérifiée avec une grande exactitude par un de nos confrères^ pharmacien distingué des hôpitaux, M. Personne, dont M. Bussy vous a présenté le travail. C'est encore lui qui a reconnu la propriété remarquable dont jouit le chloral de former des com- posés définis ayec l'albumine et les matières albuminoïdes dont il assure la conservation, propriété qui ne peut manquer d'être utilisée pour la préparation des pièces anatomiques. N'est-ce pas encore le chloral qui vous donne un moyen de préparer rapidement le chloroforme chimiquement purpour l'a- sesthésie et qui sera peut-être la source de matières colorantes Douvelles, si notre collègue M. Baudrimont parvient à rendre inaltérable à la lumière la matière colorante jaune des plus riches qu'il a obtenue avec ce corps sous le nom de sulfoforme? En mettant à profit les propriétés purgatives en même temps qu'organoleptiques peu prononcées du sulfovinate de soude, la thérapeutique est venue utiliser les immenses ressources, encore » 228 — presque intactes, que lui offire la chimie organique et que ses méthodes synthétiques si savamment créées et appliquées par l'illustre professeur de chimie de cette école ne peuvent man- quer de multiplier encore. L'alcool traité par l'acide sulfurique monohydraté peut donner, suivant les conditions de tempéra- ture de Texpérience, des corps différents; qu'il me suffise de vous rappeler Péther, l'hydrogène bicarboné. Lorsque l'opé- ration se fait à une basse température, on obtient un acide qui possède les éléments de l'alcool et de l'acide sulfurique dont les propriétés sont en partie masquées. C'est l'acide sulfovi* nique qu'il est facile de combiner à la soude pour avoir ce sel purgatif dépourvu de la saveur désagréable du sel de Glauber. La préparation de ce corps demande toutefois quelques précau- tions que nous ont rappelées notre collègue M. Limousin et un de nos confrères du service de santé, M. Dubois, dont le pro- cédé, s'il était plus économique, aurait l'avantage de suppri- mer l'emploi de la baryte dont la présence dans le produit exposerait aux plus graves dangei'S. Notre vénérable collègue, dont la science a profité pendant de longues années à la direction de cette école, M. Bussy, avait remarqué, non sans crainte, que beaucoup d'échantillons de ce produit nouveau renfermaient du bisulfate de soude qu'il ne pouvait attribuera une fraude, mais à un vice de préparation, et ' qui, ce qui était plus grave encore, pouvait provenir d'une altéra- tion spontanée. Vous avez pu voir, dans les renseignements qui ont été donnés par M. Berthelot à ce sujet, que l'eau faisait obstacle à la combinaison de l'acide sulfurique avec l'alcool et réciproquement que l'eau ajoutée à Tacide sulfurique ou à un sulfovinate le décomposait pour reproduire l'alcool et l'acide, réaction qui se produit lentement, il est vrai, à froid, mais ra- pidement à 100*, malgré l'addition de carbonate alcalin qui retarde seulement la décomposition d'un produit renfermant toujours une petite quantité d'eau de cristallisation. Je vous parlais tout à l'heure des résultats que l'on pouvait attendre des méthodes synthétiques. N'est-ce pas en les met- tant à profit que notre collègue M. Jungfieisch, dont l'Acadé- mie des sciences vient de récompenser les beaux travaux sur les benzines chlorées, a pu reproduire artificiellement, en partant — 229 — de substances entièremeot minérales, un corps agissant sur la lumière polarisée? C'est le premier corps sorti d'un laboratoire qui possède cette propriété sur la lumière; c'est, vous le savez déjà, Facide tartrique ou plutôt l'acide racémique découvert dans le tartre par Kestner et qui renferme deux acides tartriques optiquement et inversement actife, faciles à séparer; Partant de Tétliylène qu'il obtient facilement par synthèse, H. Jungfleisch prépare le bibromure d'éthylène, puis le di* cyanure qu'il transforme en acide succinique. Cet acide de synthèse est ensuite transformé en acide bibromo-succinique, lequel donne, comme on sait, par élimination du brome, de l'acide tartrique sans action sur la lumière polarisée. C'est ce dernier acide que M. Jungfleisch transforme ensuite par xm procédé nouveau qu'il vous a fait connaître en acide racémi-* que facile à dédoubler. Ces résultats, qui font honneur à leur auteur et permettent d'entrevoir le jour où Ton parviendra à reproduire artifi- ciellement d'autres corps optiquement actifs, les alcaloïdes, par exemple^ ne sont pas les seuls qui aient été obtenus par la méthode synthétique et qui vous aient été présentés. M. Bourgoîn vous a fait connaître quelques modifications qu'il a apportées au procédé de préparation de l'acide bibromo- succinique. Il vous a exposé aussi le résultat de ses recher* ches sur la préparation de l'acide tribromosucci nique. La théorie indique l'existeDce d'un acide tétrabromosuccinique, mais il n'a obtenu que les produits de sa décomposition, c'est- à-dire de l'acide carbonique et un nouveau carbure brome cristallisé qu'il a appelé hydrure d'éthylène tétrabromé qui est un isomère du perbromure d'acétylène. Continuant à s'occuper des corps de la sérîe succinique, il a découvert deux acides organiques, les acides oxymaléique et dioxymaléique. Ces corps avec l'acide maléique complètent une série remarquable dont les termes difierent des acides succi- nique, malique et tartrique par deux équivalents d'hydrogène en moins. Mais des recherches d'une importance plus grande ont été faites par notre collègue en vue de déterminer, à l'aide de l'électrolyse, les groupements moléculaires des corps en disso- — 230 — lution. Si 76u6 mettez en présence del'eau^ de Facide salfurique ou de l'acide oxalique^ ou une base, ou un sel^ vous retrouyez bien après éraporation de l'eau les corps ayec leur composition primitive, mais vous ignorez sous quel ëtat ils se trouvaient au sein du liquide. S'appuyant d'abord sur un principe démontré expérimen- talement par lui dans son remarquable travail sur l'électrolyse que: dans une solution d'eau et d'unacide, d'une base ou d'un sel, l'eau est un milieu neutre et mobile qui n'est pas décom- posé, mais permet à l'électricité de décomposer les corps qu'elle tient en dissolution. M. Boui^oin a vu que l'acide sulfurique possède dans l'eau la composition SO*, 3H0, que l'acide oxa- lique n'a plus pour formule l'expression C*H*0* mais G*H*0'^ 2H*0«. Cette méthode permet donc de définir rigoureusement les groupements moléculaires des corps qui préexistent dans les dissolutions, problèmes que la science ne pouvait encore aborder. Dans un de ses précédents comptes rendus^ M. Buignet vous avait signalé comme un des produits les plus remarquables que l'analyse ait jusqu'ici présentés à l'observation, l'acide atrac- tylique découvert par notre collègue M. Lefranc dans l'a/roc- tylis gummifera^ plante assez commune de notre colonie afri- caine qui renferme un poison énergique et fugace que Ton n'est pas encore parvenu à isoler. L'auteur de ce travail par ses nouvelles recherches sur la constitution de cet acide, a démontré qu'il pouvait être envisagé comme le représentant d'un nouveau genre d'acides tenant à la fois des composés du genre de l'acide éthylsulfurique et de ceux dont l'acide benzinosulfurique est le type. Les produits nombreux et les résultats nouveaux que notre collègue vous a fait connaître vous permettent de juger de l'im* portance de l'étude qu'il a entreprise et qu'il poursuit ; aussi l'encouragement que vient de lui accorder l'Académie des sciences n'est-il que la juste récompense de ses travaux. Il vous a présenté en outre une étude critique expéri- mentale relative aux diverses modifications d'états physique et chimique que l'inuline peut subir, tant de la part de l'orga- — iU — nkne y^tal dans les composes tubëriftres qui la prodaiseat, que par l'action prolongée et combinée de la chaleur et de l'etu. Notre collègue a répété et éclairé les unes par les autres celles des observations et des expériences» publiées successi- rement depuis plus d'un quart de siècle sur cet intéressant sujet, qui étaient arrivées à. des conclusions divergentes ou d'ap- parence contradictoire. En suivant cette méthode d'étude» M. Lefranc est parvenu à élucider certains points restés obscurs de l'histoire chimique de l'inuline ; c'est en particulier les faits qui sont relatifs ; 1* Aux changements d'état spontanés ou provoqués de cette fécule; 2* A son unité spécifique et au mode de préparation le plus propre à lui conserver, d'où qu'elle soit tirée, des caractères physiques et chimiques identiques. Je n'entreprendrai pas ici, et il serait téméraire de ma part de vous entretenir de la question des fermentations qui a eu souvent le privilège d'amener entre des savants illustres, qui ne sont pas tout à fait des étrangers pour notre profession, de loDgues et intéressantes discussions auxquelles notre Société ne pouvait rester indifférente et que je regrette de ne pouvoir vous résumer ici. Permettez-moi cependant de vous rappeler que pendant ces dernières années quelques-uns de vos collègues l'ont étudiée d'une manière spéciale. Ainsi M. Petit ayant remarqué que la levure de bière dé- layée dans l'eau a la propriété d'absorber, d'une manière in- termittente^ une certaine quantité d'iode qu'elle transforme en acide iodhydrique aux dépens, telle est son opinion, de l'eau qui cède son hydrogène et dont l'oxygène va se porter sur les globules, M. Petit, 'dis-je, croit que dans la fermenta- tion» c'est-à-dire en présence du sucre, l'hydrogène naissant ainsi produit agit sur une molécule de sucre et la détruit en produisant de l'alcool, de l'acide carbonique et un équivalent d'hydrogène qui à son tour décompose une nouvelle molécule de sucre et ainsi de suite. De sorte que si la réaction se produisait comme la théorie l'indique et sans formation de produits secon- daires qui puisent la levure, il laudrait une faible quantité — 282 — de cette Hibstaitce pour décomposer un poids considérable de sucre. Cette théorie, qui expliquerait plusfacilemeotdifférentsphé- nomènes de la fermentation rentrerait tout i fait dans la théo- rie chimique, et permettrait de considérer la fermentation comme un phénomène de même ordre. En poursuivant ses études sur ce sujet fort intéressant, mais difficile, notre collègue a entrepris de rechercher l'action des différents corps, plus ou moins antifermentescibles, sur un mélnnge en proportions bien déterminées de levure, d'eau et de sucre. Il a étudié l'action des métalloïdes, des acides, des bases, des sels et différents produits, tels que la glycérine, le chloral et la créosote. Il a pu grouper ainsi les différentes substances andfermen- tiscibles en cinq classes suivant leur action sur les globules de la levure. Enfin, plus récemment il vous a entretenus de noareUes expériences sur le sucre contenu dans les feuilles de vigne qui se trouve composé d'un mélange de sucre réducteur de la liqueurdeFelhing et de sucre de canne dont la proportion est souvent considérable. Il a fait également quelques recherches sur les phénomines qui se produisent pendant la maturation des fruits, et a vu que dans le melon arrivant à sa maturïtë le sucre réducteur qu'il renferme se transforme en sucre non réducteur ou sucre de canne. A partir de ce moment on peut observer, d'après les expériences de M. Buignet sur différents fruits, la série des réactions inverses, le sucre de canne se transformaot à son tour rapidement en sucre inter- ! même sujet de ta fermentation, notre correspondant ailles, M. Jules Duval, dont vous connaissez déjà les sur les ferments organisés, vous a adressé de nouvelles lications. nt lui, les ferments, qu'il divise en ferments animaux rments végétatu, auraient ta propriété de donner des i variablee suivant les milieux dans lesquels ils sont en donnant naisunce, par une sorte de {trédiqiosition ~ 233 ~ polymorphique à des oi^anifimes différents de eeux qui les ont produits. Partisan des idées de M. Pasteur et n'admettant pas la genèse spontanée, notre collègue attribue aux nombreux ger- mes contenus dans Tair, et qu'il a pu recueillir et étudier, mi- crograpfaiquement, le mouvementde fermentation qui se produit dans certains liquides. Il croit que ces germes ne sont qu'à l'état de première ébauche et ne donnent jamais lieu à la fermenta- tion d'emblée sans subir les modifications qu'il a pu observer, par exemple, sur certaioes cellules d'algue d'un ordre in- férieur. Enfin n'envisageant pas tout à fait la question au même point de vue^ M. Béchamp vous aexposéje résultat de ses intéressantes recherches sur la fermentation latctique et butyrique. La pré- sence et les transformations des mycrozymas permettraient d'expliquer toutes les fermentations aussi bien que l'état de santé ou de maladie qu'il attribue à ces êtres microscopiques et qui résulte de la bonne harmonie qui doit régner entre eux. Certaines circonstances favorisent principalement ces fer- mentations, et je vous rappellerai qu'en faisant l'analyse com- parative des chairs alimentaires dont il observait en même temps les altérations spontanées, notre collègue, M. Lefort, a trouvé la cause de la multiplicité du ferment animal qui pro- duit la putréfaction. Il paraît bien démontré^ en effet, que plus un tissu est riche en phosphate de chaux, plus il semble disposé à se laisser envahir par la putréfaction ; n'est-ce pas également à cette cause qu'il faut attribuer la tendance qu'a la charpente osseuse à se laisser détruire ainsi beaucoup plus ra- pidement que les parties environnantes ? En s*appuyant sur des expériences bien conçues, notre confrère a pu trouver dans la formation d'un composé très-instable, le phosphure de soufre, les causes de l'odeur des produits putréfiés; et, repoussant l'opi- nion très-accréditée d'un phosphure d'hydrogène spontanément inflammable qui explique des émissions lumineuses ou feux follets que l'on observe quelquefois dans les cimetières, il vous a exposé les motifs qui lui permettent de les> attribuer à la présence d'insectes lumineux, principalement à l'époqtie de — 184 ~ lear accouplement. Gomme conséquence pratique de ces dâi- cates recherches, M. Lefort a appelé votre attention sur les dangers que présentent les chairs putréfiées à cause du pbos- phure de soufre qu'elles renferment et sur l'inconvénient pour le lavage des plaies de l'emploi des eaux chargées de sels de chaux et de magnésie qui peuvent donner des phosphates caU caires en présence des phosphates alcalins de l'économie. Bien des essais ont été tentés, vous le savex, dans le but de trouver une substance capable d'arrêter la putréfaction et de l'empêcher d'une manière définitive. Suivant notre savant cor- respondant, M. Calvert, les seuls corps qui permettent d'obte- nir ce résultat sont l'acide phénique et l'acide crésylique, dont il nous a présenté des échantillons et qui, selon lui, réussissent infiniment mieux que le chlorure de zinc, le chlorure de chaux dont les effets ne sont que temporaires. L'acide crésylique se rencontre souvent dans l'acide phéni- que du commerce sur lequel notre coll^;ue vous a donné quel- ques détails de fabrication qui permettent de l'obtenir à l'état de pureté. La chimie, dans des laboratoires plus modestes, n'a pas pris une part moins active aux progrès des sciences que vous cul- tivez, et ses applications à l'analyse des plantes employées en médecine ont donné des résultats remarquables. C'est avec une légitime satisfaction que vous avez entendu prononcer le nom de M. Nativelle, auteur de la découverte de la digitaline cristallisée, l'heureux vainqueur du concours Orfila A l'Académie de médecine. Ce mattre illustre, dont les travaux ont créé une science nouvelle, la toxicologie, ne pou*- vait désigner au choix de l'Académie, dans l'acte de donation qu'il fit en sa faveur pour l'institution d'un prix, une question plus importante que l'examen chimique et toxicologique de la digitale. Par le moyen d'un départ qu'il opère à l'aide de l'eau dans un extrait alcoolique rapproché» M. Nativelle obtient facile- ment un produit devenu insoluble qui renferme la digitaline et une matière inerte cristallisable aussi, la digitine, accompa- gnées de quelques impuretés. Cette petite opén^tion du départ est fort simple et pourtant foadamentalr, car il ne reste pbu — 2S5 — qu'à traiter la partie insoluble par des dissolvants appropriés pour obtenir la digitaline cristallisée, d'une action thérapeu- tique constatée et qui ne semble pas devoir être considérée oomme un produit d'altération. Le point principal de la question posée pour le prix Orfila est donc bien résolu ; mais vous comprenez cependant qu'il reste à compléter l'étude chimique de cette sobstance et à en faire l'étude toxicologique. A ce sujet M. Roucher, qui poursuit d'intéressantes études comparatives d'autres produits connus sous le nom de digita- line avec le produit de M. Nativelle, vous a fait connaître quelques caractères microscopiques de ces substances ainsi que des réactions qui leur sont communes. De notre cAté, nous avions entrepris quelques recherches sur la racine d'aconit Napel et sur son principe actif. Nous avons été assez heureux pour obtenir, en nous écartant peu de la méthode générale d'extraction des alcaloïdes par le procédé de Stas, une substance cristallisée douée d'une énergie considéra- ble, alcaline et se combinant aux acides pour former des sels, la plupart cristallisables. Ce travail récompensé par l'Académie des sciences, sur le remarquable rapport de M, Bussy, nous a valu l'honneur non moins grand pour nous, Messieurs, de siéger parmi vous. De même que la digitale, le séné a été l'objet de nombreuses recherches ; bien des substances considérées comme ses prin- cipes actifs, c'est-à-dire possédant des propriétés purgatives, en ont été extraites sous des noms plus ou moins variés. MM. Bonrgoin et Bouchut ont cherché à donner à l'analyse de ce produit un caractère plus scientifique et ont étudié suc- cessivement les propriétés chimiques et physiologiques des principes suivants: Matière mucilagineuse , liquide extractif, cathartine de LassaigneetFeneuUe^ acide cathartique, acidechrjsophanique. Ds ont vu que les propriétés purgatives du séné ne sont pas dues à une seule substance et ont reconnu d'accord avec leurs prédécesseurs que la meilleure préparation du séné est l'infu- sion avec ou sans la matière mucilagineuse quHl est facile d'enlever en la précipitant à l'aide d^ l'alcool. — 236 — Notre collègue a reconnu en outre que la Bubstance daignée sous le nom de cathartine par Lassaigne et FeneuUe, qui la considéraient comme un principe défini analogue à Témétine n'était pas un produit pur, et a pu en extraire trois corps nouveaux. Il résulte de ces faits que la €[uestion présente encore des desiderata qu'il faudra combler pour fixer la science sur la véritable nature du principe actif du Séné qui paraît se dé- truire en présence de l'eau portée à l'ébuUition. C'est là un important sujet d'étude qui ne peut manquer de tenter les élèves ou de jeunes confrères qui chercberont à apporter quel- ques faits nouveaux aux résultats déjà acquis. M. Bourgoin vous a présenté encore un résumé des résul* tats qu'il avait obtenus avec M. Claude Yerne dans l'analyse chimique du Boldo qui renferme un alcaloïde* dont ils sont parvenus à isoler une petite quantité. Cette plante, encore peu connue, a été l'objet d'un travail important de M. Yerne qui en a fait le sujet de sa thèse. Dans le même ordre d'idées^ notre confrère M. Bourgoin vous a fait connaître ses travaux sur les principes actifs de la scille. Vous avez conservé le souvenir de l'importante thèse de notre collègue, M. Marais^ sur ce sujet et les recherches de M. Mandet. Comme le séné, la scille n'a pas encore fourni un principe bien défini, facile à isoler. Nous nous permettons d'en recommander l'étude à nos confrères d'Algérie, qui ont déjà doté la pharmacie de produits très-utiles, et qui pour- raient, en s'aidant des faits connus, étudier le développement de cette plante qui croit naturellement en Afrique» et chercher à en extraire au moment convenable de sa végétation, un principe défini qui peut se modifier par la dessiccation de la plante ou sous l'influence des réactifs employés à sa prépara- tion. Sans quitter ce sujet si fécond en résultats utiles pour la médecine de la recherche des principes actifs extraits des plantes, je dois vous mentionner le travail de M. Lefort; sur l'atropine, préparée en grand à l'étranger et qu'il serait plus facile, pense notre collègue, d'obtenir en France en suivant un procédé qu'il indique et qui permet - d'éviter presque complé- — 287 — * tement l'emplbi de l'alcool, dont le prix élevé, à cause des droits énormes que dous subissons, nous empêche de préparer la plupart des alcaloïdes qui sont nés dans notre pays. Ce n'est pas seulement dans les racines, souvent mal récoltées, que M. Lefort conseille de rechercher le principe actif qui s'y trouve rarement dans les mêmes proportions, mais dans les feuilles qui, récoltées toujours vera la même époque^ donnent d'excellents résultats. C'est à Toccasion de cette communication que vous avez nommé une commission chargée d'étudier les nouveaux médi- caments actifs, tels que la digitaline^ l'aconitine, l'ésérine^ etc. Tous avez compris qu'il importait d'éclairer la médecine sur la valeur, les propriétés, autant toutefois qu'il serait en votre pouvoir, de ces produits et de donner aux pharmaciens les renseignements nécessaires pour préparer, analyser ou exami- ner ces substances que le commerce pourrait leur fournir dans un état de pureté plus ou moins satisfaisant. C'est également à cette occasion que vous avez étudié une substance un peu oubliée depuis quelques années, et qui a paru fournir dans ces derniers temps cependant à la thérapeutique un médica- ment utile : je veux parler de ce produit extrait de la saumure de harengs et nommé à tort propy lamine, lorsque son véritable nom à l'état de pureté est triméthy lamine. Dans un substantiel rapport, M. Frédéric Wurtz vous a fait connaître son origine, sa composition, ses caractères de pureté, ainsi que son mode de préparation par voie d'analyse et par voie de synthèse, dernier procédé qui, suivant les recherches de M. Petit, donnerait cepen* dant une substance plus difficile à purifier. Si la Société de pharmacie se montre jalouse par ses travaux d'assurer aux malades des médicaments d'une qualité et d'une pureté irréprochables, elle ne se montre pas moins préoccupée des dangers qu'offrent pour les préparateurs certaines prépara- tions et étudie constamment les moyens de les garantir contre les accidents dont ils sont trop souvent victimes. Un grave accident arrivé à un interne en pharmacie pendant la préparation de l'oxygène à l'aide du chlorate de potasse a fourni à votre Société l'objet d'importantes études consignées — 2S8 — dans le remarquable rapport qui tous a été présehité par totie collègue M* Baudrimont. La chaleur mal dirigée, la décomposition irrégulière du sel, le mélange accidentel de certaines substances avec le chlorate de potasse sont les causes qui peuvent rendre dangereuse la préparation de l'oxygène a l'aide de ce sel. Personnellement votre rapporteur a étudié l'action de divers oxydes sur le chlorate de potasse et reconnu qu'il fallaitdonner la préférence aux oxydes de manganèse^ convenablement choi* sis et employés en même proportion que le sel. De son côté M. Jungfleisch vous a donné une explication nouvelle de Faction du peroxyde de manganèse* Repoussant l'expression de force catalytique qui servait à expliquer la réac- tion, il attribue le dégagement à la formation incessante, aux dépens de l'oxygène du chlorate de potasse, d'acide permanga- nique qui vers 3 ou 400* se décomposerait en peroxyde de manganèse apte à subir de nouveau l'oxydation par le chlorate. Je ne m'étendrai pas sur le procédé de préparation qu'indi- que M. Baudrimont dans son rapport, c'est celui que notre habile collègue M. Limousin emploie journellement dans son laboratoire. Permettez-moi cependant de vous signaler une petite modification apportée par M.Gréhan, le savant prépara- teur de physiologie au Collège de France. Elle consiste dans l'emploi, au lieu d'une cornue en verre ou en acier, d'un tube de fer en forme de canon de fusil, que l'on bouche simple- ment avec des bouchons de caoutchouc munis des tubes à dégagement* L'emploi du brome présente quelquefois aussi pour les chimistes les inconvénients que je signalais tout à l'heure, et son action sur les voies respiratoires peut être dangereuse. Ce corps donne lieu à un grand nombre de combinaisons ; ainsi vous avez entendu avec intérêt la communication de M. Pog- giale sur le procédé proposé par M. Gault, de Nancy, pour la préparation d'un produit assez nouveau, en France du moins, où il a été introduit par le D' Clin, le camphre monobromé. Après avoir constaté les inconvénients des différents vésica- toires et les défauts de la cantharidine employée directement comme substance vésicante, MM. Delpech etGuichards'inspi- — 289 — nnt des travaux de MM« Massing et Draggendorf sur les cantha* ridâtes alcalins ont préparé une toile yésicante avec le cantha- ridate de potassium, obtenu par eux suivant une nouvelle méthode qui donne un produit, parfaitement fixe et stable, possédant toute l'action vésicante de la cantharidine. C'est là un médicament excellent, d'un emploi facile et qui devrait avoir sa place marquée dans nos officines. En vous parlant de produits nouveaux, de formes nouvelles données aux médicaments, je suis obligé de me borner à vous citer les notes très-intéressantes de M. Pierre Yigier sur l'épi- thème argileux qu'il propose pour remplacer les cataplasmes de farine de graine de lin ou autres^ de M. Magne-Lahens, dont vous entendez souvent prononcer le nom dans les questions qui intéressent la pharmacie pratique, sur le coaltar pulvérulent obtenu par l'addition à ce produit pyrogéné d'une quantité con- venable de charbon qui modifie sa consistance et assure sa di- vision, et enfin le travail de M. Lcfort sur les extraits sulfo- carboniques qu'il propose pour la préparation régulière et économique des huiles médicinales. Je vous rappellerai encore le mode de préparation proposé par M. Latour pour obtenir les sirops de goudron et de Tolu, vrai- ment médicamenteux et actifs, sous forme d'émulsion dont la sapidité et l'aspect nouveau pourraient ne pas rencontrer cependant auprès des malades l'accueil qu'ils méritent. Il n'en sera pas de même du caustique à l'azotate de zinc qu'il vous a présenté, et qui offre pour la préparation des pâtes escharro- tiques des avantages réels sur le chlorure du même métal d'un maniement si difficile, surtout si Ton n'adopte pas la modi- fication proposée par M. May et. Vous avez examiné aussi du proto-iodure de mercure cristallisé, obtenu par M» Yvon, en chauffant en vase clos, avec certaines précautions, des quantités équivalentes de mercure et diode. C'est assurément un produit remarquable qui remplacera la poudre amorphe, obtenue par trituration, si l'on parvient toutefois à l'obtenir régulièrement exempt de hiiodure, qu'il est plus difficile de séparer d'un produit cristallisé que d'un produit amorphe. A peu près à la même époque, M. Lefort vous a indiqué le moyen de préparer ce produit pur, mais avec — 240 — l'aspect que nous lui connaissons, en précipitant un sel mercu- reux, dissous dans une solution de pyrophosphate de soude, par l'iodure de potassium. Vous n'ignorez pas combien certains malades éprouvent de répvgnance à ingérer des médicaments d'une odeur ou d'une saveur prononcées. M. Limousin, en cherchant à présenter le chloral hydraté sous un petit volume^ est parvenu à le mettre sous forme de dragées^ dans lesquelles il conserve toutes ses propriétés en perdant momentanément son odeur éthérée et sa saveur acre et amère. Pour l'administration des poudres de rhubarbe^ de sulfate de quinine, d'aloès, il a imaginé, sous le nom de cachet médicamenteux^ une ingénieuse modification dans la forme du pain azyme. A ces nombreuses questions de pharmacie pratique je vou- drais pouvoir ajouter, si je ne craignais de m'étendre trop lon- guement, des détails intéressants sur un certain nombre de travaux étudiés ici même dans le cours de vos séances ou qui vous ont été présentés par des membres correspondants et sou- vent aussi par des pharmaciens étrangers à votre Société, Per- mettez->moi cependant de vous rappeler les observations de M. Yuaflart sur l'eau de fleur d'oranger préparée à feu nu ou à la vapeur, et celle de M. Marais sur l'altération produite par un froid de — 22» sur les feuilles de laurier-cerise dont il s'est occupé déjà à plusieurs reprises, pour étudier les variations qu'elles subissent dans leur composition suivant les saisons. Les composés cyaniques qu'elles renferment, heureusement d'un emploi fort restreint à l'état concentré, ont été également étu- diés par M, Petit qui vous a fait voir que leur grande altérabi- lité, j'entends parler de l'acide cyanhydrique du Codex, était due à un état de concentration trop grand, ainsi qu'à leur grande volatilité et qu'on assurait leur conservation en les em- ployant en solution plus diluée, au 50"* par exemple. Je vous signalerai encore les recherches de M. Caries sur le gi- vre de vanille qu'il considère comme un acide particulier nou*^ veau, de M. Fleury sur l'agaric blanc, les observations que M. Méhu vous a présentées sur la préparation d'un prototartrate de fer inaltérable et de deux sels de sesquioxyde à base d'ammo- niaque et de fer qu'il propose pour remplacer le tartrate et le — 241 — citrate de fer, et qu'il obtient à Taide du protosel en évitant la préparation toujours difficile» surtout pour de grandes quan- tités du sesquioxyde de fer. Puis sur l'emploi de l'acide phéni- que pour dissoudre à chaud l'indigo dont l'indigotine pure et cristallisée se sépare par le refroidissement. Pour notre part, nous avons eu l'honneur de tous présenter une courte note sur l'altération qu'éprouve l'ésérine, alcaloïde de la fève de Galabar sous Vinfluence de l'oxygène, en se trans- formant en une substance rouge cristallisable^ inerte, indi- quant un premier degré d'oi(ydation de l'alcalo'ide qui peut encore, en absorbant une nouvelle quantité d'oxygène, se trans- former en une magnifique substance bleue cristaliisable décrite par M. Petit. C'est également à l'action de l'oxygène sans doute, mais sur- tout à celle de la lumière solaire qu'est due la mise en liberté d'une petite quantité d'iode dans les solutions d'iodure de po- tassium, réaction qui a été l'objet de rech^ches intéressantes de la part de M. Yidau , notre confrère du service de santé, ainsi que de M. Husson, deToul, et qui doit modifier quelque peu la valeur du procédé ozonométrique basé sur l'action qu'exerce l'ozone sur le papier ioduré amidonné. Dans ses recherches sur le suc de groseilles^ notre jeune con- frère, M. Mayet fils^ a vu que ce n'est pas seulement l'influence de l'oxygène dont il faut tenir compte, mais également celle de la chaleur qui modifiel'action du ferment spécial qui s*y dé- veloppe en décomposant peu à peu le sucre qu'il transforme en alcool et en acide carbonique. M. Mayet a dosé d'abord avec la liqueur de Felhing, le sucre contenu dans du jus de groseilles au moment où il sortait du fruit et a suivi les progrès de la fermentation d'après la quantité de sucre détruite. Dans cette opération, à laquelle ne préside pas jusqu'à pré- sent de règle bien établie, il a voulu introduire des données plus scientifiques, en recommandant d'arrêter la fermentation, pour conserver le suc ou le transformer de suite en sirop, au moment où il a perdu une quantité de sucre déterminée, ce qui simplifierait beaucoup l'opération en assurant toujours son succès, si les conditions de maturité^ de récolte et l'éiat atmo- /wrs. d€ Pharm. et iê Ckim., 4« siais, t XXI. (Mars 1875.) 16 — 242 — spliërique n'ëtaient pas essentiellement variables et n'exigeaient encore de la part de notre confrère des expériences compara- tÎTes qui lui permettent de poser des règles plus gêné* raies. {La fin prochainement.) REVUE MÉDICALE. Sur le Jàborandi du D' Coutinho; par M. A. Gubler. (Suite) (1). Cependant les physiologistes, qui n'ont jamais rencontré ces lésions pareochymateuses des glandes salivaires, cherchent uni- quement dans les modifications nerveuses la condition pro- chaine de la sialorrhée et, par suite, celle de la diaphorèse. Les expériences intéressantes effectuées par M. GarvîUe, par MM. Albert Robin et Paul Bouley, et en dernier lieu par M. Tulpian, n'en ont pas moins fourni sur l'action physiolo- gique du Jàborandi un supplément d'informations d'une va- leur incontestable. Elles établissent : la rapidité, voire l'instan- tanéité des effets sialagogues, à la suite des injections intra- veineuses d'infusion de Jàborandi ; l'extrême intensité du phénomène chez les chiens qui ne suent pas^ ou du moins presque pas, en même temps que l'apparition d'une sécrétion muqueuse par l'anus et d*un larmoiement considérable^ éga- lement observé d'ailleurs chez les malades de mon service. Elles démontrent l'antagonisme réciproque du Pilocarpus pin-' natus et de la Belladone, laquelle, ainsi que nous l'avons établi antérieurement {Commentaires thérapeutiques du Codex), con- stitue un moyen puissant de tarir l'ensemble des sécrétions orga- niques. Mais les vivisecteurs ne se sont pas bornés à ces constatations, ils se sont proposé pour but principal la recherche du méca- nisme nerveux par lequel se produisent et les sueui'S profuses (1) JounuU de phtxrmaeie et de chimie, t. XXI, p. 145. — 248 — et le flux de salive, sous Tinfluence du Jaborandi. Les belles recherches de M. Cl. Bernard ont mis en relief Taction posi- tive de la corde du tympan et relègue au second plan l'action nëgatire des nerfs vaso-moteurs ganglionnaires sur les sëcrëtions des glandes sous -maxillaires. Les expëriences récenies de MM. Çarville et Yulpian tendraient à déposséder ces deux ordres de nerfs vaso-moteurs de toute influence directe sur la sécrëtioii salivaire. M. Garville fait voir que la section, c'est-à- dire la suppression de tous ces nerfs, n'empêche pas les effets hypercriniques du Jaborandi; son maître, M. le professeur Yulpian, avait déjà été conduit à reconnaître que l'action vaso- motrice était d'une importance secondaire et qu'il fallait admettre des filets sécrétoires de deux ordres, les uns excitant, les autres arrêtant l'activité glandulaire. Le Jaborandi aurait le pouvoir de stimuler les premiers, de même que l'atropine^ sou antagoniste, ferait prédominer l'influence des nerfs d'arrêt. Cette manière de voir est passible de plusieurs objections. D'abord un phénomène de nutrition, et les actions sécrétoires n'en sont qu'une expression particulière, n'est pas attaché à la présence d'une complication organique telle que l'appareil ner- veux : un tel phénomène subsiste dans la cellule indépendam- ment de ses rapports avec l'ensemble du système; seulement il varie en grandeur selon l'abondance du sang qui est la source de toute sécrétion ; et les nerfs sont les régulateurs de la circu- lation sanguine. Ensuite, si l'existence d'une classe de nerfs sé- créteurs n'est pas inadmissible, tant s'en faut, mais elle ne repose du moins encore que sur des inductions. D'ailleurs, à moins qu'ils n'eussent une existence indépendante, c'est-à-dire une origine et un trajet distincts, on comprendrait difficilement qu'ils pus- sent échapper aux graves mutilations infligées aux animaux dont on arrache le pneumo-gastrique en même temps que le ganglion cervical supérieur et dont on sectionne le nerf lingual, avant d'introduire dans leur circulation l'infusion de Jabo- randi ; en sorte que si cette expérience prouvait l'inufilité des nerfs vaso-constricteurs et des vaso-dilatateurs dans le. méca- nisme opératoire du Jaborandi^ elle ne serait pas moins valable pour faire rejeter l'intervention nécessaire d'un ordre de filets — 244 — nerveux plus directement et plu^ étroitement attachés au tra- vail sécrétoire. Mais il s'en faut bien que les vivisections aient démontré la non-participation des nerfs vaso-moteurs aux e(Fets sialagogues du nouvel agent thérapeutique. Certaines expériences ontdonné, au contraire, des résultats positifs, notamment pour la corde du tympan, et je ne doute pas que le flux salivaire observé à la suite de Tinjection de Jaborandi, le lingual étant coupé, n'eût été dans tous les cas plus considérable encore avec le lingual intact, et que la salive, au lieu d'être visqueuse,, ne se fût alors montrée trcs-fluide. En attendant de nouvelles recherches propres à dissiper toutes les obscurités qui planent encore sur cet intéressant sujet, je demande la permission d'esquisser une théorie provisoire des phénomènes observés. A mon avis, le Jaborandi ne porte pas ses premiers efforts sur le système nerveux des glandes salivaires ou sudoripares, mais bien sur l'appareil sécréteur lui-même : ses efiels ne sont pas d'abord névros thé niques pour la corde du tympan ou né- vroly tiques, pour les ganglions et les filets sympathiques, mais bien parenchymateux d'emblée. Il excite au passage les élé- ments glandulaires ou les cellules sécrétantes, et cette stimu- lation périphérique, transmise aux centres réflecteurs par les filets nerveux eisodiques, retourne aux nerfs vaso-constricteurs et aux nerfs vaso-dilatateurs, qui dispensent alors aux oi|;anes de sécrétion toute la somme de liquide nourricier exigée par leur surcroît d'activité. Dans mon opinion, le Jaborandi serait donc un stimulant de l'activité glandulaire comme la belladone en est un. stupéfiant ou un paralysant. U peut augmenter le travail de l'élément sé- créteur en l'absence de toute intervention nerveuse et de toute modification circulatoire, mais ses effets hypercri niques n'at- teignent à leur entier développement qu'à la condition d'être favorisés par un afflux sanguin capable de fournir une énorme dépense de liquide. Or, cet afflux est bien provoqué par les filets terminaux des nerfs glandulaires» directement impres- sionnés par le médicament ou bien influencés de proche en proche par les tissus sécréteurs au milieu desquels ik se trou- — 245 — ▼eiH mêlés; seulement le phénomène ne se développe qu'avec le consentement des nerfs ganglionnaires^ qui cessent de maia«- tenir les vaisseaux en état de contraction, et du nerf lingual qui leur ajoute un surcroît de dilatation active. Ce procédé est analogue à celui par lequel Tœil s'accommode sous l'inftuence des rayons lumineux; il ressemble surtout au mécanisme de la miction, où nous voyons une impression sen- sitive ressentie par le col vésical se transmettre au centre gé- nito spinal et de là se réfléchir à la fois sous deux formes opposées : le relâchement du sphincter et la contraction de la tunique musculeuse de la vessie. Maintenant, quand l'excitation de la substance glandulaire dépasse le degré de Tirritation sécrétoire, il survient des trou- bles nutritifs et formateurs avec tuméfaction des éléments histologiques et engorgement des acini et des conduits excré- teurs, probablement par des cellules épithélialesrudimentaires, c'est-à-dire des néocytes ou des globules de mucus. Ainsi s'ex- pliqueraient^ selon moi^ les gonflements subits^ douloureux, inflammatoires, rarement observés, et dans les glandes sous- maxillaires seulement, à la suite de l'administration du Pt/o- carpus pinnatus, A ces effets fondamentaux du Jaborandi viennent s'ajouter quelquefois des phénomènes accessoires, tels que l'accroissement de la diurèse aqueuse et la diacrise gastrointestinale; mais ces phébomènes ne se montrent que quand les deux grands flux, salivaire et sudoral, n'ont pas -atteint leur accroissement habituel, comme si le principe actif détourné de ses voies or- dinaires d'élimination, ou bien retenu dans le canal digestif, allait porter sur d'autres points de l'organisme son action hyper- crinique. Quelquefois, mais très-exception nellement^ il survient des vomissements en partie bilieux, pouvant faire croire à une irritation sécrétoire du foie. Ces vomissements expriment plutôt l'intolérance de Testomac qui, non-seulement se refuse à l'ab- sorption du médicament, mais finit par le rejeter après une demi-heure, trois quarts d'heure ou une heure d'attente, et même davantage. Us coïncident nécessairement avec une insuf- fisance ou un défaut d'action physiologique. — 246 — Tels sont les effets primaires du nouyeaa Jaborandi importé par le D* Coutinho^ Ses effets secondaires sont : la réduction pai*fois énorme de la partie séreuse du sang et des liquides de Torganisme, ce qu'on pourrait appeler Vankydrémie et le dé- faut d'hydratation des éléments histologiques; puis la résorp- tion, le cas échéant, de la sérosité infiltrée dans les mailles du tissu cellulaire ou dans les cavités séreuses ; la sécheresse con- sécutive des muqueuses et une soif parfois ardente; la consti- pation; et, d'autre part, une fatigue plus ou moins prononcée^ ressentie par le sujet le jour même ou le lendemain de l'adini- nistration du remède. Je n'insiste pas sur ces symptômes, car j'ai bâte d'arriver aux indications thérapeutique^ du Pilocarpus pinnatus. Par sa puissante action diaphorétique et sialagogue, le Jabo- randi n'est pas seulement un moyen de spoliation aqueuse, c'est encore un agent d'élimination pour des poisons introduits du dehors, aussi bien que pour quelques substances salines ou des principes immédiats normaux pouvant surcharger l'éco- nomie et jouer le rôle de causes pathogéniques. Ainsi, les re- cherches consciencieuses et savantes de M. Albert Robin exécutées sous mes yeux, dans mon laboratoire de l'hôpital Beaujon^ ont démontré que, dans la sueur sécrétée sous l'in- fluence du Jaborandi, chez plusieurs catégories de malades la proportion d'urée par litre était de plus de 2 grammes supé* rieure à celle de la moyenne normale. Pour être moindre (2 à 3 décigr. seulement), l'excès de ce même principe dans la salive est également très-notable. Or, dans certains cas d'in- suffisance rénale et d'urémie, il ne serait pas indifférent d'ob* tenir, à un moment donné, l'élimination de 2 ou 3 grammes d'urée par les glandes sudorales et salivaires. Les applications pratiques du Jaborandi découlent de ces deux propriétés physiologiques principales. (A suivre.) — 247 — TOXICOLOGIE. Observations au sujet de la présence du plomb dans le système nerveux et de la recherche de ce métal dans les cas d'empoi-^ sonnement ; par M. le D' Rougher, pharmacien principal de l'armée. (Fin, — Extrait.) La seconde remarque^ et non la moins importante, que sug- gère l'examen de ce sujet, touche aux procédés mêmes de re- cherche du plomb introduit dans l'économie. MM. Bergeron et L'hôte ont procédé à cette recherche en trai- tant la matière animale par l'acide azotique et en précipitant le plomb des dissolutions par un courant d'acide sulfhydrique. Ce mode opératoire est celui qui est décrit plus en détail dans le Traité de V empoisonnement de MM. Tardieu et Roussin (1867, p. 135). Il repose principalement sur la précipitation du plomb par l'acide sulfhydrique au sein de liqueurs très- acides. D'autres procédés que nous trouvons décrits soit dans le traité cité plus haut, soit dans le Manuel de médecine légale de MM. Briant et Chaude (9* édition, 1874), soit encore dans les ouvrages plus anciens de Flandin^ Devergie, etc., reposent sur la carbonisation des matières organiques et le lavage du charbon au moyen de liqueurs fortement acides ou alcalines pour lui enlever le plomb qu'il peut contenir. Dans ces diverses indications, rendues classiques par l'auto- rité des savants qui les ont tracées, il semble que l'on ait perdu de vue certains faits déjà anciennement signalés et qui font pressentir les graves erreurs auxquelles exposent les procédés analytiques que nous venons de citer. Voici ces faits : !« Le charbon provenant de la destruction des matières or- ganiques par la chaleur ou par les acides azotique ou sulfu - rique, retient le plomb que pouvaient contenir ces matières, — 248 — même quand il a subi une combustion ou incinération par- tielle avancée. 2* Ce charbon lavé avec l'acide azotique ne lui cède pas de plomb, même à chaud, quand ce métal est en faible proportion. 3* La dissolution d'un sel de plomb (azotate ou chlorure) ne précipite pas par l'hydrogène sulfuré, quand la liqueur est acide et le plomb en minime quantité. Si Ton ajoute à ces faits : i** Qu'il n'est pas prouvé que le carbonate de soude ou de potasse bouillants transforment en carbonate de plomb tout le sulfate de plomb que peut contenir un charbon suspect ; 2* Qu'il n'est pas prouvé davantage que l'acétate d'ammo- niaque enlève à ce même charbon par voie de dissolution tout le sulfate de plomb qui peut s'y trouver intimement associé ; — on conviendra que chacun des procédés rappelés plus haut est entaché de causes d'erreurs plus ou moins fatales, et que tantôt pour une raison, tantôt pour une autre, aucun d'eux ne saurait inspirer une entière confiance. Reprenons succintemeut l'examen de ces faits : 1^ Fixation du plomb et du cuivre sur le charbon provenant de la destruction des matières organiques. Orfila avait reconnu dès 1843 que la majeure partie du cuivre reste dans le charbon obtenu par la destruction des ma* tières oi^anîques. En 1851, nous avons insisté particulièrement sur ce fait, en le généralisant et en montrant à quelles erreurs il expose quand il s'agit de découvrir les métaux fixes existant normalement ou introduits accidentellement dans Téconomie. Les observations postérieures de MM. Georges, de Nantes, et Chevalier père ont confirmé ce point important; et si, en particulier^ Flandin a cru pouvoir, à plusieurs reprises, nier formellement l'existence dans les organes, soit du plomb et du cuivre normaux, soit mêkne du plomb et du cuivre toxiques, on est en droit de l'attribuer à cette circonstance, qu'il opérait presque toujours sur du charbon provenant de la carbonisa- tion sulfurique. Il résulte de là qu'il ne faut pas se borner k réduire en char- — 2A9 — bon les matières organiques suspectes, mais bien Ifs réduire complètement en cendres. Bien que la raison qui, pour ce genre d'essai, doit faire adopter l'incinëration à l'exclusion absolue de la carbonisation^ n'eût pas été nettement indiquée ayant les époques que nous citons, depuis longtemps déjà certains expérimentateurs, pres- sentant parfaitement la supériorité de l'un des procédés sur l'autre, avaient insisté sur la préférence à donner à l'inciné- ration. C'est ce qui fait que les mêmes auteurs, qui avaient parfois recommandé la méthode de la carbonisation, n'ont pas man- qué cependant de mentionner, comme beaucoup plus rigou- reuse, celle de l'incinération, surtout quand il s'agit de dosages et quand on a affaire à de très-petites quantités de métal toxi- que. Nous croyons que c'est en premier lieu à M. Devergie qu'il faut rapporter le mérite de ce précepte. En parcourant les divers traités sur cette matière, il est facile de s'apercevoir que le cboix du procédé d'analyse toxicolo- gique des métaux fixes a été souvent influencé soit par des pré- dilections d'expérimentateurs, soit par la préoccupation née des anciens travaux touchant la distinction des métaux toxi- ques d'avec les métaux normaux, et que c'est là la cause de l'hé- sitation qui existe encore dans les indications fournies par les toxicologistes. Toutefois il est remarquable de voir que chacun d'eux re- vient toujours naturellement, et comme par la force de la pra- tique, à la méthode de l'incinération. Aujourd'hui que l'on s'accorde généralement à reconnaître que les procédés d*analyse chimique sont impuissants à produire la séparation des métaux normaux et toxiques, et que le dosage seul peut faire savoir si le plomb trouvé dans l'économie était ou non compatible avec la santé ou avec la vie, ces incertitudes n'ont plus de raison d'être, et il y a lieu de s'arrêter au seul procédé qui soit revêtu d'un caractère de rigueur devenu in- dispensable, c'est-à-dire la destruction complète de la matière organique et la recherche des métaux fixes dans les cendres. Encore faut'^il, pour le cuivre, s'entourer de précautions spé- ciales, puisque pendant Fincinération la présence de vapeurs — 260 — ftsolîques d'une part, de chlorures de l'autre, peut oocasionner des pertes sensibles. 2* Précipitation du plomb par Ckydrogène sulfuré au sein des liqueurs acides. Les citations faites au commencement de cette note ont mon- tré que, dans quelques traités actuellement classiques, on n'a point songé à prémunir suffisamment les experts chimistes contre une cause grave d'erreur : nous voulons parler de la non- précipitation du plomb en présence d'une certaine proportion d'acide libre. Là encore nous rencontrons de l'hésitation et quelques contradictions dans les anciennes prescriptions que nous nous permettrons de rappeler, de mieux préciser et d'é- tayer de nouveaux faits. En 1842, M. Devergie, décrivant le procédé de reclierchedu plomb et du cuivre par incinération, avait bien soin de dire que les cendres ayant été reprises par Tea^u, puis par Tacide chlorhydrique, il faut évaporer la majeure partie de l'acide employé et traiter de nouveau par Teau avant de faire passer dans la solution aqueuse très-légèrement acide un courant d'acide sulfhydrique (t. III, p. 536). Le tableau que donne M. Devergie (Méd, lég., 1852, p. 635) de la sensibilité des réactifs pour une dissolution étendue d'a- cétate de plomb porte à l/ôOO.OOO la sensibilité de l'acide sulfhydrique, et il est suivi de cette observation : « Ces réactifs c ne sont pas aussi sensibles quand la dissolution est acide, d € Pour le cuivre, Mitscherlich conseille de traiter les cendres a à plusieurs reprises par l'acide nitrique et de calciner de nou- « veau afin de détruire la totalité de la matière animale , puis « pour arriver à un résultat plus certain encore^ de faire fuser « le résidu avec du nitrate d'ammoniaque et enfin de sa- c turer la liqueur acide par l'ammoniaque, attendu que l'acide a sulfhydrique n*agit pas sur une portion du sel cuivreux quand c la liqueur est acide. » (Devergie, Méd. lég.^ 4852^ t. III, p. 586.) Plusieurs auteurs, néanmoins, omettent à certains moments ce point capital, prescrivant parfois de précipiter le plomb et le cuivre, par l'hydrogènesulfuré^ de liqueurs extrêmement acides obtenues mit par dissolution directe des matières organiques — 251 — dans les acides, soit parle lavage des charbons, soit par le traitement des cendres. Nous passerons ici les citations a6n d'abroger. Mais il est curieux de voir à quel point l'acide en excès peut masquer la présence du plomb dans les liqueurs que traverse un courant d'acide sulfhydrique. Voici quelques chiffres d'expériences entreprises par nous il y a de longues années, pour un autre objet. I. L'acide sulfhydrique en solution colore à peine une solu* tiou d'azotate de plomb à 0,000005 acidulée à 1/100"* d'acide chlorhydrique. II. L'acide sulfhydrique en solution ne précipite ni ne colore une solution d'azotate de plomb à 0,0002 acidulée au 1/10"* d'acide chlorhydrique. IIL L'acide sulfhydrique gazeux ne colore presque plus une solution d'azotate de plomb à 3/1000000"* dans l'eau pure. lY. Dans l'eau acidulée à 1/100"'' d'acide chlorhydrique, la coloration par le gaz sulfhydrique disparaît au titre de 0,00001 d*azotate de plomb. V. Dans l'eau acidulée à 1/iO"* d'acide chlorhydrique au titre de 0,0004 d'azotate de plomb, le gaz sulfhydrique ne détermine qu'une teinte jaunâtre à peine prononcée. YI. Enfin, une solution au titre de 0,002 d'azotate de plomb diversement acidulée par l'acide chlorhydrique et traitée par un courant de gaz sulfhydrique a donné les résultats suivants : Azotate de plomb. Solution acidnlée, • Titiv. Hf.l. 0,00« à 0,1 Apràs one demi-heure de con- tact, précipité abondant de sul- fure de plomb. à 0,2 Rien après Le passage da gaz pendant trois heures, précipité blanc de chlorure de plomb un peu marqaé. à 0,3 Rien après deux henres^ pré- cipité très-léger de chlorure de plomb. — à 0,4 Rien après quatre heures, pré- • cipité trdt4éger de cUorore de plomb. — 252 — La non-prëcipi talion ou la précipitation partielle du plomb dans des liqueurs trop acides a dû causer plus d'une eri^ur. Ainsi, il paraît naturel d'y rapporter une partie des résultats négatifs obtenus si souvent par Flandin dans la recherche du plomb et du cuivre par son procédé de carbonisation sulfu- rique. Outre que Flandin opérait sur du charbon qui retient les composés plombiques et cuivrîques, il traitait souvent par l'hydrogène sulfuré des liqueurs fortement acides (voir Traité des poisons ^ 1853, p. 237 et 319); et cependant on trouve indiquée à la page 220 de son traité, la précaution d'évaporer les liqueurs d'essais pour chasser | l'excès d'acide avant d'employer les réactifs propres à déceler le cuivre. De cet exposé ressortira sans doute la nécessité de dissiper les incertitudes auxquelles sont exposés les experts quand il s'agit du choix d'un procédé rigoureux pour la recherche des métaux fixes en matière de toxicologie. Pour cela, il suffira de bannir des méthodes adoptées la simple carbonisation, et de lui substituer l'incinération complète entourée des précautions nécessaires suivant les cas. Il faudra également s'accorder sur ce point : que les réactions propres à la recherche de ces mé- taux ne doivent s'effectuer que dans des liqueurs neutres ou assez faiblement acides pour ne pas masquer en tout ou en partie la substance à déceler. Sur la préseiice du cuivre dans V organisme; par MlVl. Bergeron et L. L'Hôte. Depuis les travaux d'Orfila, on sait que les poisons minéraux ont la propriété de se localiser dans les grands appareils de sécrétion, le foie et les reins. Nous avons constaté, dans un double empoisonnement aigu par les sels de cuivre, que la tota- lité du cuivre absorbé se retrouvait dans ces organes sécréteurs, et nous nous sommes demandé si le corps humain renferme ce métal localisé dans ces mêmes organes. Nos recherches ont porté sur quatorze cadavres dont nous connaissions parfaitement l'origine. Chaque analyse a été effec- — 253 — tuée sur une masse organique pesant de 800 à 1^000 grammes et comprenant la moitié du foie et un rein. Nous avons évité avec le plus grand som Tintroduction des plus petites traces de cuivre. A cet effet, le cadavre reposant éur une table de bois, les organes extraits étaient reçus dans un bocal et portés au laboratoire, dans une chambre spéciale où il n'y avait pas de cuivre. Les balances, fourneaux à gaz, robinets et bain- marie étaient en fer; les réactifs, le papier à filtre et Teau dis- tillée ont été essayés à blanc dans cette même chambre. Yoici la marche adoptée pour la constatation du cuivre : les organes étaient préalablement chauffés dans une grande capsule de porcelaine, jusqu'à dessiccation et carbonisation ; rincinération du charbon se faisait au moufle à une basse tempé- rature. Les cendres, traitées par Taci de azotique, évaporées à sec et reprises par l'eau, ont donné une dissolution quia été neutra- lisée par un excès d'ammoniaque. La liqueur, séparée du pré- cipité par filtration, puis concentrée et légèrement acidifiée par l'acide azotique, était saturée par un courant de gaz acide sulfhydrique. Dans les quatorze analyses, on a obtenu un faible précipité brunâtre, dont le poids ne pouvait être déterminé à la balance, et qui présentait les caractères chimiques du sulfure de cuivre. Ce précipité, traité par Tacide azotique, a fourni une dissolution donnant les réactions des sels de cuivre avec une aiguille d'acier, l'ammoniaque et le prussiate de potasse. Pour apprécier la proportion de cuivre contenue dans ce précipité, nous avons employé une méthode colori métrique basée sur la teinte bleue que donne l'ammoniaque avec les sels de cuivre. £n partant d'une liqueur titrée de cuivre au 1/1000 préparée avec du cuivre galvanique, on peut construire une gamme de colorations très- nettes, accusant depuis 2 milli- grammes jusqu'à 1/2 milligramme. En opérant sur des volumes identiques de liquide dans des tubes de même verre et de même diamètre, on arrive à doser assez exactement de très petites quantités de cuivre. Si la quantité de cuivre est inférieure à 1/2 milligramme, la méthode colorimétrique n'indique plus rien ; mais, avec le prussiate jaune de potasse, on obtient encore la coloration rouge caractéristique. — 254 — Les résultats obtenus ont été les suivants : Chez deux individus âgés de dix-sept ans, cuivre non dosé, mais constaté avec le prussiate jaune de potasse ; Chez onze individus âgés de vingt-six à cinquante-huit ans, cuivre dosé, quantité maxima i milligramme et quantité mi- nima O"", 7 ; Chez un individu de soixante-dix-huit ans, cuivre dosé, 1«",6. Pour compléter ces études, nous avons recherché le cuivre dans les foies provenant de six fœtus, et dans tous nous avons constaté la présence de ce métal. Le cuivre préexistant dans l'organisme est apporté sans aucun doute par Talimentation. L'emploi de la vaisselle de cuivre, les aliments, le contact journalier d'objets de cuivre et de monnaies de billon, etc., introduisent dans nos organes des traces de cuivre dont la plus grande partie est éliminée; mais il reste fixé à un état de combinaison non encore défini une petite quantité de cuivre dans le foie et dans le rein, et cela quels que soient l'âge^ le sexe, les conditions d'existence. Bans nos expériences, nous avons constaté deux points impor- tants: présence constante du cuivre qu'on ne retrouve que dans le foie et le rein en quantité appréciable, et en second lieu, détermination de cette quantité de cuivre qui, pour la masse totale du foie et des reins, ne s'élève pas au-dessus de 2 1/2 milligrammes à 3 milligrammes, et, dans le plus grand nom- bre de cas, n'atteint pas 2 milligrammes. VARIÉTÉS. Carbonate de fer ancien. — Ayant eu occasion d'exami- ner du carbonate de fer qui avait été conservé pendant plu- sieurs années, M. L. Bidwell d'Elmira (ÉtaU-Unis) fut surpris de le trouver complètement changé de couleur : il était devenu jaunâtre et se rapprochait par sa teinte de l'ocre jaune. Soumis à l'action de la chaleur pendant quelques minutes, le carbonate — 265 — de fer reprit sa couleur aaturelk^ et perdit BtmvM 10 p. 100 de son poids par suite de la vaporisation d'une certaine quan- tité d'eau qu'il avait absorbée. Non-seulement ce carbonate de fer avait cbangé de couleur à Tintérieur, mais toute la masse avait pris la teinte jaune ocreuse, ce qui provenait sans doute du long temps pendant leqnel il avait été conservé. {The phar- maeist, Chicago, t. Vil, p. 3^, 1874.) Acide plcriqne dans la bière. — Brunner indique comme le meilleur procédé pour déceler la présence de Tacide "picri- que dans la bière d'employer le procédé de Pohl, qu'il modifie de la manière suivante : il acidulé la bière par l'acide chlor- hydrique, y plonge un morceau de laine filée, et fait digérer au bain-marie. Il retire la laine, la chauffe avec une solution d'ammoniaque, filtre^ évapore au bain-marie à un petit vo- lume^ et y verse quelques gouttes de cyanure de potassium. La présence de 1 milligramme d'acide picrique dans une pinte de bière déterminera une coloration rouge due à la formation d'isopurpurafe de potasse. (Arch. de pkarm.U XI, p. 343; Chemist and Druggisty novembre 1874, p. 408.) Estai de l'opiam. — M. G. Âmoldi fait digérer pendant vingt-quatre heures 500 grammes d'opium sec dans 3 onces d'eau distillée; il fait passer le liquide à travers un filtre taré et remet à digérer de nouveau la partie insoluble pendant vingt-<]uatre heures dans 3 onces d'eau. Il recueille alors la portion non dissoute sur un filtre, où il la lave aussi longtemps que le liquide passe coloré; il le sèche alors et le pèse : si Topium est de bonne qualité, il ne doit pas laisser plus de 200 grammes de résidu insoluble. La solution est ramenée par concentration à 5 onces agitée avec du charbon animal et filtrée de nouveau; on ajoute alors au liquide un léger excès d'ammoniaque qui détermine un dépôt de morphine impure : on recueille celle-ci, OQ la chauffe pour chasser l'excès d'ammoniaque et on la pèse. Un bon opium doit donner 14,19 p. 100 de morphine impure, [Chem. Centr.y p. 54, 1874; Chemist and Druggist, novembre 1874, p. 407.) — 266 — Timbr««pottet. -^ La oonimîssion chargée en ADgleterre de la réTision de la législation sur les fakifications s'est préoc- cupée de savoir s'il était exact que la gomme employée pour rendre les timbre-postes adhésifs fût de qualité tellement in- férieure qu'elle ait déterminé chez quelques personnes une maladie de la langue, par suite de l'habitude qu'on a d'hu- mecter avec la salive ces timbres. {Çhemist and ûruggùt^ juin 1874.) J. L. S. sarle dosair^ de l'iode dansTarlne ; par M. Hilger(I). — M. Hilger décrit la méthode dé Kersting, laquelle consiste à distiller l'urine contenant de l'iode, avec de l'acide sulfurique, de telle sorte que le liquide distillé renferme de l'acide iodhy- drique, de l'acide sulfureux et les acides volatils de l'urine, puis à détruire l'acide sulfureux par le chlorure de chaux, et alors à précipiter l'iode par une solution titrée de chlorure de palladium. Mais l'auteur montre que ce procédé amène tou- jours une perte d'acide iodhydrique; il lui substitue la mé- thode volumétrique suivante, basée également sur l'emploi du chlorure de palladium titré : On mélange une quantité mesurée d'urine avec la solution de baryte employée dans les dosages d'urée, afin de précipiter les sulfates et les phosphates qui pourraient réagir sur le chlo- rure de palladium ; on acidulé le liquide filtré avec de l'acide chlorhydrique, et l'on détermine l'iode au moyen d'une solu- tion titrée de chlorure de palladium. La solution de chlorure de palladium doit être d'une con- centration telle que 10**= 0,01 19 d'iode; on la titre au moyen d'une solution d'iodure de potassium dont 1*** = 1 milli- * gramme d'iode; on la prépare en dissolvant 1*^,308 d'iodure de potassium calciné dans un litre d'eau. On prend alors 10** ou ô*° de la solution de chlorure de palladium et on la précipite par l'urine à essayer. On peut même par cette méthode doser directement l'iode dans l'urine. On prend 10 centimètres cubes de chlorure cle palladium, on chauffe au bain-marie, on verse l'urine conte- Il) Armaien der Chemie und Pharmacie, Revue des sciences médicales. — 267 — liant de l'iode, acidulëe par l'acide chlorhydriqae tant que l'iodure se précipite; on essaye de temps à autre en filtrant une goutte de la solution afin de Toir si la précipitation est complète. Soeiété de prévoyance des pharmaciens de la Betne. Le conseil de cette Société publiera, à l'avenir^ un compte rendu de ses travaux toutes les fois qu'il jugera cette publica- tion nécessaire. Séance du 21 avril et du 9 juin 1874. — Le tribunal de police correctionnelle de la Seine a condamné à 500 francs d'a- mende et aux dépens, pour exercice^ illégal de la pharmacie, les nommés Hubert, Brisset Billaut, Friloux, Goupy, Ghéra- dame, Gobert, Blum, Legrand, tous herboristes, Quentiui Martin, Meyer, Guigon et Popelin. Séance du 7 juillet 1874. — M. Durosier^ rapporteur de la Commission de l'examen pratique des élèves, donne lecture de son rapport dont les conclusions sont adoptées. (Nous avons déjà fait connaître dans ce journal les principales dispositions du programme d'examen.) MM. Fumouze^ Blondeau, Julliard, Cassan et Limousin sont désignés comme membres du jury. Cinq candidats ont obtenu le certificat d'aptitude. Séances du 12 août et du 10 novembre 1874. — MM, Choppart etLegras, Cubayne, Meny, Froniier, Durand, Marcotte, Pinet, Boulot et Lambert, exploitant des pharmacies sans diplôme, ont été condamnés à 500 franes d'amende et à 200 francs de dommages-intérêts. La célébration du troisième centenaire de l'Université de Leyde a eu lieu le 7 février. MM. H. Mil ne-Edwards, Egger, Wurtz, Alphonse Milne-Edwards et Carrière ont représenté les Facultés de droit^ des sciences et de médecine, l'École de phar- macie et l'Ecole des hautes études de Paris. Par décret en date du 7 janvier 1875, M. Roux, pharmacien en chef de la marine, a été promu au grade d'inspecteur adjoint. Joum. de Pharm. et de Chim,, A* gBin, t XXT. (Mars 1S75.) 47 — 258 — Par décret en date du 3 février 1875, M, SchauefFele, phar- macien-major, est nommé chevalier de la Légion d'honneur. Sont nommés : pharmacien- major de deuxième classe; M. Burcker ; Pharmaciens aides-majors de première classe : MM. Worms, Karcher, Brouant, Trapet, Prestat, Forestier, Jehl, Beunat, Troupeau^ Marteaud, Déchaud, Marby. — La pharmacie militaire vient de perdre M. Beylier, phar- macien-major de première classe. r^ M. Tesson est institué, par suite du coucours ouvert le 16 novembre, suppléant des chaires de chimie et de pharma- cie à l'Ecole préparatoire de médecine et de pharmacie d'An- gers, pour une période de six années. — M. Boudet est chargé du cours complémentaire de phy* sique à TÉcole de Limoges. M. Troost est nommé professeur de chimie à la Faculté des sciences de Paris. M. Julien est nommé professeur d'histoire naturelle à la Faculté des sciences de Glermont. MM. les professeurs Diacon, de Montpellier, Jacquemin, de Nancy, et Oré, de Bordeaux, sont nommés ofûciers de l'in- struction publique* REVUE DES TRAVAUX DE PHARMACIE PUBUÉS A L'ÉTRANGER. Sur la ffomme-réslne Kanrl de la NoaTelle-zélande; par M. Pattisdn Mouir (1). — Cette gomme-résine est fournie par un arbre de la famille des conifères, le Dammara au$tralis» Elle est en masses dures^ fragiles, d'un jaune clair, qui se lais* (1) Journal of the chemical Society, août 1874, p. 733. — 259 — sent aisément couper avec un couteau ; on peut la polir, et la rendre très-ëlectrique par le frottement. Gà et là dans la masse, OD observe des petites masses laiteuses non transparentes. Sa cassure est conchoïdale, sa densité =i 1 ,042. Pulvérisée et traitée par l'eau, elle ne cède à ce dissolvant qu'une très-petite propor- tion de ses éléments. La partie insoluble dans Feau se dissout en grande partie dans l'alcool, et l'eau précipite abondanunent la solution aqueuse. L'alcool bouillant ne dissout que 52 p. 100 de la gomme Rauri ; le résidu, insoluble dans l'alcool, se dissout presque entièrement dans Téther à la température ordinaire. On peut donc considérer^ ce produit comme une gomme-résine, con* tenant probablement plusieurs sortes de résines. L'acide azotique, secondé par une légère élévation de tem- pérature, attaque la gomme Kauri^ donne un produit d'un jaune clair et une petite quantité d'un liquide rouge. La sub- stance solide se dissout difficilement^ même à chaud, dans l'alcool et dans l'éther ; le liquide dépose des flocons jaunes si on le jette dans l'eau. L'acide sulfurique concentré donne une solution rouge; Veau en précipite une substance demi- solide. A chaud, l'acide sulfurique décompose partiellement la gomme Kauri^ le li- quide prend une teinte foncée, et l'eau ne le précipite plus. Le brome et le chlore l'attaquent très-violemment ; il se dé* gage des vapeurs épaisses et il reste une masse noire, dont la solution alcoolique est rouge, et un dépôt de charbon. La potasse et la soude caustique en solution bouillante la boursouf fient considérablement presque sans la dissoudre. Soumise à la distillation sèche, elle fond, se boursouffie, donne des vapeurs denses qui se condensent en une huile lourde, de couleur brune, à fluorescence verte, et une assex grande quantité d'eau. L'essence et l'eau représentent à peu près la moitié du poids de la gomme. Le contenu de la cornue est un liquide rouge foncé, qui se prend en refroidissant en une masse solide très- fragile. L'huile desséchée sur du chlorure de calcium, soumise à une nouvelle distillation, fournit la moitié de son poids d'une es- sence qui passe au-dessous de 320* G. Le résidu de la cornue — 260 — donne .tin produit semblable à celui qu'on ayait obtenu en distillant la gomme brute. La plus grande partie de cette huile bout entre 155 et 165*^9 il n'y en a qu'une faible quantité qui passe entre 270-290^ 1 L'huile essentielle bouillante entre 155-165* correspond, par sa composition élémentaire, à la formule C"H*®0*', BUT l'oléate de mercure; se« luaçet pharmacenti- qaes (1). — L'oléate de mercure a été substitué pour la pre- mière fois à la pommade mercurielle par le professeur John Marshall (2); le produit était obtenu en faisant dissoudre dans l'acide oléique de l'oxyde de mercure préparé par voie humide. La proportion d'oxyde variait de 5 à 15 pour iOO du poids de l'acide oléique. Plusieurs oléates d'origine anglaise ont donné à l'analyse 8 à 10 pour 100 d'oxyde de mercure. Des expériences faites à Dresde (3) ont fait reconnaître que la solution de 5 parties d^oxyde de mercure précipité dans 100 parties d'acide oléique est encore liquide; le produit possède une bonne consistance de pommade quand la proportion d'oxyde s'élève à 20 ou 25 pour 100. D'après M. Christen^ on obtient un bon produit en se servant de l'oxyde précipité du nitrate mercurique par la potasse caus- tique, bien lavé et rapidement desséché; on le dissout à la température de 60 à 70** G. dans l'acide oléique; une tempéra- ture plus élevée amènerait la décomposition rapide de l'oxyde et de l'acide oléique^ avec dépôt de mercure métallique. Quand la proportion de l'oxyde atteint 15 à 16 pour 100 du poids de l'acide oléique, la masse est demi-liquide, sa couleur varie du jaune faible au rouge brun. Avec 30 pour 100 d'oxyde de mer« cure dissous dans l'acide oléique, la masse est dans de bonnes conditions. Une plus grande proportion d'oxyde de mercure donne un produit d'où le mercure métallique se sépare faci- lement. Il est d'ailleurs reconnu par plusieurs expérimentateurs qu'il est difficile d'obtenir par l'union directe de l'oxyde de mer- (1) Nettes Repert, f. Pharm., 1874^ p. 602. (2) Lancety 21» mai 1872, et Annuaire pharmaceutique^ 1874, p. 156. (3) Schmidfs Jahrbûcher, 1. 160. — 261 — cure et de l'acide oléique du commerce un produit d'une con- servation parfaite, et d'éviter l'apparition plus ou moins rapide du mercure métallique. La préparation de Toléate de mercure par double décomposition d'un oléate alcalin et du bichlorure de mercure ne conduit pas non plus à un résultat satisfaisant; le produit noircit très-rapidement parce qu'il se dépose du mercure. La substitution d'une solution alcoolique d'un oléate alcalin ou de l'oléate de baryum avec une solution alcoolique de bichlorure ou de sulfate de mercure n'amène pas des résul- tats plus heureux. La dessiccation seule du produit en provoque déjà la rapide décomposition. La présence d'une petite quantité d'acide stéariquë ou d'acide palmitique dans l'acide oléique augmente la consistance du sel mercuriel (à dose égale d'oxyde mercurique) et en prévient très-sensiblement la facile décomposition. Les pharmaciens anglais et américains (1) ont cherché dans ces dernières années à substituer l'acide oléique à l'huile d'à- mandes douces et à l'huile d'olive dans les préparations phar- maceutiques (liniment ammoniacal, liniment savonneux, etc.). Leurs efforts n'ont pas toujours été couronnés de succès; l'acide oléique des fabriques de bougie est ordinairement trouble, il rancit très-facilement, son odeur est désagréable, au point que les rats et les souris, si avides des graisses neutres, s'en éloi- gnent. Aussi, malgré le bon marché de l'acide oléique, les Américains lui préfèrent^ils l'huile d'amandes douces et l'huile de semences de cotonnier, débarrassée des corps gras neutres solides par le refroidissement et la pression. Coton ferré; par MM. Trapp et Jordan (2). -—Le très-hono- rable directeur de la Société de pharmacie de Saint-Péters- bourg recommande la formule suivante : Sesquichlorore de fer cristallisé. 1 partie. Alcool i 90 p. 100 2 parties. (1) The Pharmadit, août 1873 et oct. 1874, d'après Chemist and Drug- giit. {%) Pharmaeeutiêche Zeitschrift fur Russland, 15 sept. 1874, p. 545. Voir rar ce sujet : Annuaire pharmaceutique, 1873, p. 176. — 262 — Dissolvez et filtrez, puis plongez le coton cardé dans cette dissolution; après quoi, suspendez-le jusqu'à ce qu^il soit des- séché, sans Texprimer, et conseryez la préparation dans des flacons de verre bien fermés. Le papier et la charpie imprégnés de perchlorure de fer constituent) comme le coton ferré, d'excellents moyens d'ar* rèter des hémorrhagies. D'autre part, M. Jordan (i), secrétaire général de la Société de pharmacie de Saint-Pétersbourg, recommande de faire subir au coton une cuisson préalable dans de l'eau rendue faiblement alcaline par 2 p. 100 de son poids de carbonate de soude. On lave avec soin le coton , au sortir de cette lessive, pour le dé- pouiller complètement de tout son alcali. Ce traitement a pour objet d'enlever au coton une petite quantité de matière grasse qui l'empêche de se laisser imbiber par une solution aqueuse de perchlorure de fer. On laisse sécher le coton à Pair, puis on le plonge dans la solution officinale de perchlorure de fer étendue de son poids d'eau distillée ; on exprime l'excès du liquide à l'aide d'un pilon, ou étend le produit à l'air sur du papier. Pour l'avoir tout à fait sec, il faut le maintenir pen- dant quelque temps dans une étuve modérément chauffée, puis l'enfermer soigneusenient. A l'air, le coton imprégné de perchlo- rure de fer devient humide. [Aucun de ces auteurs ne prédise le poids du sel ferrique que doit retenir un poids déterminé de coton. C'est là pourtant ce qu'il faudrait fixer pour avoir un produit d'une force constante. A cause de la grande facilité avec laquelle le perchlorure de fer absorbe l'humidité, on doit dessécher rapidement le pro- duit; en effet, en le laissant dans l'air humide, sur du papier, peu à peu le coton ferré se dépouille de la plus grande partie du perchlorure de fer; ce sel passe graduellement dans le pa- pier, grâce à l'humidité dont il s'est emparé, et le coton est considérablement affaibli par cette perte. Mais il faut le dessécher à une température peu élevée, pour éviter sa rapide carbonisation.] (1) Même recaell, IS octobre 1874, p. 609. — 20S — Bncre ronir^ à marqaer le Un^e ; par M. Wegler (I). -* Od bat un blanc d'œuf avec sou volumed'eau, on le passe à tra- vers un linge fin et Pon y mélange du vermillon ou du cinabra finement pulyéiisë ; on se sert de cette encre pour écrire avec une plume ordinaire sur le linge. Quand les caractères sont secs, on passe sur eux un fer chaud qui coagule l'albumine, fixe le vermillon dans le tissu, sans que* le savon, les acides et les alcalis puissent l'en détacher. G, MÉHU. REVUE DES TRAVAUX DE CHIMIE PUBLIÉS A L'ÉTRANGER. rar l'oxydiicbonidlne ; par M. J. SxALvnsrr {%). — On sait que la quinine renferme deux équivalents d'oxygène de plu9 que la cinchonine. H. Schutzenberger, en traitant la cincho- nîne par l'acide azoteux, a fixé sur elle deux équivalents d'oxy- gène, mais Foxycinchonine obtenue estisomérique et non iden- tique avec la quinine. M. Hermann Strecker a obtenu^ contraire* ment aux prévisions, un autre isomère en soumettant à l'action de la potasse la cinchonine bibromée. L'isomère naturel de la cinchonine, lacinchonidine, aété l'objet de recherches du même genre. L'auteur, en la traitant par le brome dans une solution sulfocarbonique, a obtenu un composé cris- tallisé qui est un bromhydrate de cinchonine bibromée. Ce corps est soluble dans l'eau et Talcoor, presque insoluble dans le sul- fure de carbone. La potasse alcoolique le décompose complète- ment par une ébullitioti prolongée^ en donnant un alcali ren- fermant quatre équivalents d'oxygène de plus que la cinchonidine, la dioxycinchonidine. Ce nouvel alcali est isomère avec l'oxy- quinine C**H"Az*0' décrite antérieurement par M. Schutzen- berger. Le sulfate neutre de dioxycinchonidine S»H*0»2C**IP*Az*0* Wl*0* constitue des lamelles blanches très-réfringentes. (1) PharmacetUische Zeiiung fur Russland, 1874, p. 62S. (2) Ànnaierk derChemie und Pharmacie, t. CLXXII^ p. 102. — 264 — L'acide sulfurique en excès le transforme en sel acide S'â'O^C^^H'^Az'O*. Le cUoroplatinate est jaune^ cristallin^ inso^ lubie dans l'eau. sur roQtremer; par M. Ungbr (1). — Même sujet; par M. E. BûcHNER (i). — M. Unger, en étudiant la fabrication de Toutremer artificiel^ est arrivé à des concli^sions intéressantes relativement à la constitution si controversée de cette sub- .stance. Tout d'abord la principale difficulté de cette étude est due à ce que l'outremer artificiel n'est pas un produit défini, mais un mélange renfermant en moyenne 44 p. iOO de la matière colo- rante bleue. Cette matière bleue présenterait la composition Al*Si«S*Az«0*. Le mélange qui donne avec le plus de facilité de l'outremer est celui d'hyposulfite (2 mol.) et de carbonate de soude (i moi.) agissant sur le kaolin. On obtient la coloration la plus intense lorsque la silice et l'alumine sont à équivalents égaux. Les meilleurs résultats sont fournis par des mélanges dans les pro- portions suivantes : A1«0» + SiO* + 4S«NaW + 4NaO. C0«. Le carbonate de soude peut être remplacé par son équivalent de soude caustique. D'après M. Unger, ce mélange soumis à l'action de la chaleuri donne du sulfure de sodium, du sulfate de soude, de l'acide carbonique et enfin un oxysulfure de silicium et d'aluminium Al'SiS^O*, lequel, sous Tinfluence de l'oxygène^ forme le com- posé Al*SiS^O^° que l'auteur désigne sous le nom d'outreméro- gène. Ce serait ce dernier qui, sous l'influence de la vapeur de soufre et de l'azote de l'air, donnerait l'outremer Al'SiS^Az^O*. Toutefois ces résultats se trouvent infirmés en paKie par ce fait que des analyses postérieures ont fait voir à Tauteur que, contrairement à son opinion première, l'outremer renferme du sodium au nombre de ses éléments. Quoi qu'il en soit, M. Unger attribue à l'azote un rôle essen- tiel dans la production de l'outremer. (1) Berichte der devÀschen chemiscken Geselischaft, t. VII, p. 9S9. — 265 — H. Bùchner ayant répété ces expériences a obtenu au con- traire de Toutremer exempt d'azote et contenant du sodium. La question semble donc rester stationnaire. Quelques auteurs ayant prétendu qu'on pouvait obtenir de Foutremer ne contenant pas de silice, l'auteur a cherché à véri- fier cette opinion par les expériences suivantes : Il a chauffé dans un four à outremer deux mélanges d'âlu- minate de soude, de soufre et de charbon^ en ajoutant à l'un d'eux de la silice. Le premier a donné une masse bleu clairet le second une masse bleu foncé. Or^ la masse claire renfermait elle-même un peu de silice provenant d'impuretés. L'auteur se croit autorisé dès lors à conclure que la silice est indispen- sable à la formation de l'outremer. En faisant agir le gaz sulfhydrique ou les vmpeurs de sulfure de carbone sur le mélange précédent dépourvu de sulfure, on obtient une masse verte devenant bleue par la calcination à Pair ou dans la vapeur de soufre. Si^au lieu du mélange, on fait usage d'un silicate naturel de soude et d'alumine^ la natrolithe, silicate dont la composition est assez voisine de celle de l'outremer natu- rel, on arrive au même résultat. M. Bùchner regarde comme pro- bable que le lupis-lazuli se forme aux dépens de la natrolithe dans des conditions analogues. sur la ptalorétine; par M. Hugo Schiff (1). — L'auteur pré- pare la phlorétine par une méthode simple. Il dissout 20 grammes de phlorizinédans 140 grammes d'eau chaude^ ajoute 50 gram- mes d'eau acidulée d'acide sulfurique à 20 p. 100 et préalable- ment chauffé, et maintient le tout au bain-niarie. Après quel- ques minutes, le liquide se prend en une bouillie cristalline de phlorétine : après refroidissement on exprime les cristaux et on les sèche. Pour obtenir l'acide phlorétique et la phloroglucine^ l'auteur fait bouillir pendant trois heures dans un ballon muni d'un ré- frigérant ascendant, 20 grammes de phlorétine et 150 centimètres cubes de solution de potasse de densité 1,2. Il laisse refroidir^ neutralise exactement par l'acide sulfurique, ajoute un excès de — - — ■- - - _ (I) Annaiender Chemieund Pharmacie, t. CLXXII, p. 354. — 266 — bicarbonate de soade et agite le mélange avec de TéUier qui dis» sont la phloroglucine. Sursaturant alors par Tacide sulfurique, une nouvelle agitation avec de nouvel éther donne une solution éthérée d*acide phlorétique. L'anhydride de la pbloroglucine C"H*0% la pbloroglucide QngioQio^ se produit aisément en chauffant la pbloroglucine avec roxychlorure de phosphore : la réaction terminée, on chasse Toxycblorure, on reprend par Teau^ puis par l'alcool^ et en6n on lave le résidu à Téther. L'acide phlorétique donne un anhydride, la triphlorétide Q5»|ji€Qi4 . QQ obtient celle-ci en dissolvant l'acide phlorétique à 60* daus roxychlorure de phosphore et traitant le tout après une heure de contact par l'alcool absolu, lavant à l'eau et à l'alcool bouillant; on purifie le produit par cristallisation dans l'acide acétique. Ces deux anhydrides ne présentent pas les caractères d'un tannin^ caractères que l'auteur leur croyait trouver. Table pour la dilatlon de l'alcool à an de|pré déter- miné; par M. Bbrquibr (i). — Le tableau suivant donne les quantités d'eau distillée qu'il faut ajouter à un alcool de degré quelconque pour amener celui-ci à un état de dilution déter- miné. Sur la même ligne que le degré centésimal et la densité de l'alcool employé, on trouve les proportions d'eau et d'alcool qui, mélangées^ fournissent 1 kilogramme d'alcool dilué au degré centésimal marqué en haut de chaque colonne. Si par exemple on veut transformer de l'alcool à 90 cen- tièmes et de densité 0,8118 en alcool à OO"*, on cherchera dans la colonne verticale marquée 60^ les deux nombres qui se trouvent sur la même ligne horizontale que le nombre 94* de la première colonne verticale. Ces deux nombres 573 et 427 in- diquent qu*il faudra mélanger 573 grammes d'alcool à 94^ et 427 grammes d'eau pour obtenir un kilogramme d'alcool à 60*. (1) Chemitches Centralblatt, t. V, p. 7j>0. — 267 — ■aBMBi •^ kUMOl . VUOi k OBIBHIA. • e 0 J 1 -— 1.3 1 ' ~ j**^ •^ • W 85« 80» 1 60« M* ^ 1 D=0,8M8. D= 0.8357. 0=0,8483. D=:0,895d. D =0,9047. •cl s 2 •3 857 • a 143 • 795 m e A 205 • 735 • 0 265 522 • 0 H 478 T 482 • 1 100 0,7938 518 99 0,7969 871 129 807 193 747 253 530 470 490 510 98 0,8001 885 115 820 180 759 241 539 461 498 502 97 0^8031 899 101 833 167 771 329 547 453 506 494 96 0,8061 913 87 846 154 783 217 555 445 514 486 95 0,8089 927 73 859 141 796 204 5C4 436 582 478 94 0,8118 9i2 68 873 127 808 199 573 427 530 470 93 0,8145 956 44 886 114 8*20 180 58V 418 538 462 92 . 0,8172 970 80 899 101 832 108 590 410 546 454 91 0,8199 985 15 913 87 845 155 599 401 554 446 90 0,82*28 927 73 858 142 609 391 563 437 89 0,8254 941 59 871 129 618 382 571 429 88 0,8279 955 45 884 116 627 373 580 420 87 0,8305 970 30 898 402 637 363 589 411 88 0,8331 985 15 912 88 646 354 598 402 85 0,8357 926 74 656 344 607 393 84 0,8382. 940 60 667 333 616 384 83 0,8408 955 45 677 323 62<; 374 82 0,8434 9(i9 31 687 313 636 364 81 0,8459 994 16 698 302 646 354 80 0.8483 709 291 (i56 344 79 0,8508 720 280 666 334 78 0,8533 732 :;68 677 323 77 0,8557 744 256 688 312 76 0.8581 756 244 699 301 75 0,8603 768 232 710 290 74 0,8625 781 219 722 278 73 0.8649 79i 206 734 266 72 0,8672 807 193 747 253 71 0,8696 821 179 759 241 70 0,8721 835 1G5 772 228 69 0,8745 849 151 785 215 68 0,87G9 864 136 799 201 67 0,8793 880 120 813 187 66 0,8816 806 104 828 172 65 0,8840 911 89 843 157 64 0,8863 928 78 858 142 63 0,8886 946 54 874 126 62 0,8908 963 37 891 109 61 0,8932 981 19 907 98 60 0,8956 925 75 59 0,8979 ■ 943 57 58 0,9001 961 69 57 0,9025 980 20 — 268 — Il est regrettable que l'auteur n'ait pas fait connaître la mé- thode au moyen de laquelle cette table a été dressée. Il aurait permis ainsi d'apprécier facilement la valeur des résultats qu'elle fournit. Elle donne le moyen d'obtenir l'alcool aux degrés de dilution les plus usités, mais non aux degrés intermé- diaires. Des formules bien connues et dont l'exactitude est satisfaisante donnent les résultats cherchés pour tous les cas possibles. C'est au moyen de l'une de ces formules que M. Pfersdorff a dressé, en i867^ une table qui donne comme la précédente la quantité d'eau à ajouter à un alcool donné pour former 1,000 parties d'alcool d'un degré plus faible. Cette formule^ établie par M. Parmentier, est la suivante a; = -^, dans laquelle x est le poids de l'alcool à employer, a sa richesse centésimale (pon- dérale) en alcool, p le poids d'alcool réduit à obtenir et b la richesse alcoolique centésimale (pondérale) de ce dernier. La valeur de x étant connue, en la retranchant de p on obtient, comme différence, le poids d'eau à ajouter. L'emploi de cette formule, très-simple, exige simplement que Ton ait à sa dispo- tion les tables donnant les poids respectifs d'eau et d'alcool dont le mélange constitue un alcool de degré déterminé; or ces tables se trouvent dans les traités. On a donné aussi une formule permettant d'obtenir le même résultat en rapportant les quantités d'alcool aux volumes, mais cette formule est inexacte, parce qu'elle néglige les contrac- tions. Il vaut mieux transformer par le calcul la proportion en volume d'alcool vrai en proportion pondérale au moyen de la vd formule ^=^ jr dans laquelle v est le nombre de volumes d'al- cool absolu que renferment \ 00 volumes d'alcool de densité D, la densité de l'alcool absolu étant d et qui donne Xy poids d'alcool absolu qui renferme 100 parties en poids d'alcool de densité D. D'ailleurs une formule plus générale permet de résoudre un problème analogue : en quelles proportions doit-on mélanger deux alcools de degrés différents pour obtenir un alcool de dilu- — 209 — tion intermédiaire donnée? C'est la suivante x = \JZS1E • x est le poids de l'alcool le plus concentré à employer^ p le poids d'alcool dilué à obtenir^ b la richesse pondérale en alcool absolu, a le poids de l'alcool faible à employer, et c sa richesse pondé- rale en alcool absolu. Dosage de l'acide aoétique et des aoétatei en pré- sence des acides minéraaz; par M. C. Witz (i). — Le Tiolet de méthylaniline possède la propriété remarquable de virer au bleu verdfttre sous l'influence des plus petites quan- tités d'acides minéraux^ tandis que les acides faibles^ l'acide acétique notamment, restent sans action sur lui. M. Witz a mis à profit cette propriété pour instituer une méthode de dosage volumétrique applicable h un certain nombre de sub- stances. Si Ton veut doser l'acide acétique dans un vinaigre, on peut y parvenir par un dosage acidimétrique effectué avec une liqueur alcaline titrée et de la teinture de tournesol. Mais le résultat est inexact si le vinaigre a été additionné d'un acide minéral dont la présence ne peut d'ailleurs être décelée que par des réactions multiples. La réaction indiquée pour le violet de méthylaniline permet^ au contraire, nourseulement de recon- naître la falsification, parce que la matière colorante vire au bleu verdàtre sous l'influence du vinaigre falsifié, mais encore de déterminer facilement la proportion exacte d'acide acétique existant dans la liqueur. En effet, un dosage alcalimétrique effectué par la méthode ordinaire, au moyen d'une liqueur alcaline titrée et de la teinture de tournesol^ donne l'équivalent en alcali des deux acides mélangés; d'autre part un dosage analogue effectué en prenant pour matière colorante sensible le violet de méthylaniline donne l'équivalent en alcali de l'acide minéral ; la différence entre les deux quantités trouvées étant l'équivalent en alcali de l'acide acétique, on peut dès lors calculer le poids de ce dernier. L'analyse des acétates peut être faite avec le violet de méthyl- (1) Dinglet's polytechnisches Journal, t GGXIV, p. 312. — 270 — aniline anssi facilement qu'un dosage alcalimétrique ordinaire; il suffit en effet de mettre en solution un poids connu de Pa- cétate à analyser, de le dissoudre dans Feau et de l'additionner d'un peu de violet^ puis d'y verser avec une burette de l'acide sulfurique titré; l'acide acétique mis en liberté n'agissant pas sur la matière colorante, la nuance n'est modifiée qu'après le moment où l'on a ajouté une quantité d'acide sulfurique équi- valente à l'acide acétique de l'acétate, si toutefois, ce qui est indispensable, l'acétate analysé était neutre. D'après l'auteur, les pyroiignites de chaux peuvent être dosés de cette manière avec sûi*eté et rapidité. Les carbonates insolubles dans l'eau peuvent être eux-mêmes analysés par cette méthode : on les transforme d'abord en acé- tates par un excès d'acide acétique, puis on dose la base dans la liqueur acétique colorée en violet, au moyen d'une liqueur acide titrée. En un mot, les applications de cette réaction peuvent être variées d*un assez grand nombre de manières. L'auteur se sert comme réactif d^une teinture renfermant i gramme de violet de méthylaniline par litre. Préparatioii de l'aolda hypophoaphoraïuc oriatalliaé; par M. J. Thomsbr (1). — On dissout 285 grammes d'hypopbos- phite de baryte dans 5 litres d'eau, on y ajoute iOI grammes d'acide sulfurique à 66<», étendu préalablement de trois ou quatre fois son volume d'eau, et on laisse déposer le mélange pen* dant vingt*quatre heures. On sépare le sulfate de baryte déposé, on concentre rapidement la liqueur au dixième de son volume, puis l'on transvase dans une capsule de platine oii on continue l'évaporation lentement jusqu'à ce qu'un thermomètre plongé dans le liquide marque 105». On filtre alors et l'on évapore comme précédemment jusqu'à ce que la température atteigne 430"". Le produit, refroidi et conservé dans un flacon bouché en verre, cristallise quand on le maintient pendant quelque temps à la température de 0*. On obtient ainsi des cristaux blancs lamelleux, fusibles à 17<*,4 en donnant un liquide qui ne se (I) Berichteder deutichen chemischen Gesetlschafi^ t. VU, p. 994. — 271 — solidifie de nouveau à une température plus basse que si Ton ajoute un cristal pour faire cesser la surfusion. sur la ctaryséane, nonveaa dérivé «nlfaré de l'acide cyanbydriqiie; par M. 0. Wallach (i). — Si Ton prépare une solution concentrée de cyanure de potassium et qu'on fasse passer dans la liqueur un courant de gaz sulfhydrique, la masse prend après un certain temps une coloration rouge, et ne tarde pas à laisser déposer des cristaux jaunes dont la quantité va en augmentant à mesure qu'on prolonge l'arrivée du gaz. Les cristaux ainsi obtenus ayant été décantés, essorés et purifiés par plusieurs cristallisations dans Teau, donnent à l'analyse des résultats conduisant à la formule C*H*Az*S\ L'auteur explique provisoirement leur formation par la réaction suivante : 4C?AzK + 6mS« = 4KS + AzH*S.HS + C«H»Ai«S». et désigne sous le nom de chryséane la substance qui les compose. Cette substance est soluble dans Teau bouillante qui l'aban- donne par le refroidissement en aiguilles allongées. Elle est soluble dans l'alcool, 1 ether^ les acides et les alcalis. Sa solu- tion aqueuse donne^ avec Tacétate de plomb, un précipité noir- cissant à l'ébuliitiony avec le perchlorure de fer bouillant un précipita noir, avec l'azotate d'argent un précipité rouge noir- cissant rapidement. Les réactions indiquées jusqu'ici par l'auteur ne permettent pas de se rendre compte de la constitution de la chryséane. Sur la lanrostéarine ; par M. H. Sghiff (2). — Marsson a découvert dans les baies de laurier, en 1842^ un principe gras qu'il a étudié et décrit sous le nom de laurostéarine. Le môme corps fut extrait par Sthamer en 1846, de la fève pichurine^ et plus tard par Georgey^ du beurre de coco. On considérait géné- ralement^ d'après Marsson, la laurostéarine comme l'éther dilaurique de la glycérine, ce qui ne s'accordait pas avec l'ob- servation de M. Berlheiot, que toutes les graisses naturelles 1W^— ^»»— ^»"™'"™~^'» Il ■ ■ ■■ I I - I ■ Il - ■ I I II ^■^^«M»— — i (1) Berichte der deutschen chemUehen Gesellschaft, t. VII, p. 902. (2) Berichte der deutschen chemischen Gesellschafty t. VII, p. 781. — 272 — sont des éthers neutres de la glycérine. M. Schiff frit voir que les analyses de Marsson correspondent trèl5-bien à la formule qui fait de la laurostéarine un étber neutre^ la glycérine trilau- rique» Cette observation avait été déjà faite antérieurement. [Dictionnaire Wuriz, t. I, p. 1583.) Sorniie seconde dlnitrobeiixiiie; par HM. A. Riims et Tb. ZiNCKB (i). — Jusqu'ici l'on n'avait réussi à préparer qu'un seul dérivé binitré de la benzme. MM. Rinne et Zincke ont observé que lorsqu'on prépare la dinitrobenzine à la manière ordinaire et qu'on la purifie par cristallisation dans l'alcool, les eaux mères alcooliques ayant servi à la purification d'une grande quantité de produit, se cbargent d'un isomère de la dinitrobenzine : abandonnées à elles-mômes, elles donnant bientôt sous la forme de croûtes cristallines la nouvelle dinitro- benzine qui est relativement peu solubie. On recueille ce pro- duit et on le purifie par des cristallisations dans l'alcool cbaud. Par refroidissement, il se dépose des aiguilles peu colorées^ fusibles kili^ -- 172% facilement sublimables^ moins solubles dans l'alcool froid que la dinitrobenzine ordinaire^ solubles dans l'alcool chaud^ le chloroforme, la benzine, l'éther. Réduite par le sulfhydrate d'ammoniaque, la nouvelle dini- trobenzine donne de l'aniline nitrée a^ fusible à liG*" ; sous l'in- fluence d'un mélange d'étain et d'acide chlorhydrique^ elle se trouve entièrement réduite et donne de la phénylène-diamine fusible à 140*". D'après les auteurs, ce corps n'est pas le seul qui se produise en même temps que la dinitrobenzine ordinaire dans l'action de l'acide nitro-sulfurique sur la benzine : il se forme simultanément une huile jaune et un composé fusible à 145*. £• JUNGFLEISGH. (1) Annalen der Ckemie und Pharmacie, t. GLXXII, p. 2S1. U Gérant : Giorabs MASSON. 2772 Paris. — Imprimerie Arnous de Riyiàre et G" , rue RaciDe, 26. — 27S ^ Nouvelles ob$erva(tùns sur la nature de la fermentation alcoolique ; ^SiX M. L. Pasteur, J'ai proposé, il y a une quinzaine d'années environ, une explication physiologique nouvelle de la fermentation, fort différente des théories par lesquelles on avait essayé antérieu- rement de rendre compte de ce mystérieux phénomène. Toutes mes études subséquentes n'ont fait que me confirmer dans ma manière de voir. L'expression la plus prochaine des faits que j'ai observés peut s'énoncer en ces quelques mots : la fermen- tation est la conséquence de la vie sans air, de la vie sans gaz oxygène libre. Plus généralement tout être, tout organe, toute cellule qui a la faculté d'accomplir un travail chimique, sans mettre en œuvre du gaz oxygène libre, provoque aussitôt des phénomènes de fermentation. Cette théorie de la fermentation me fut suggérée par les résultats de mes recherches sur la fermentation butyrique, et principalement par la circonstance que le ferment butyrique est un vibrion qui a la faculté de se multiplier indéfiniment à l'abri de l'air. Un jour, en répondant à des critiques de M. Liebig, j'offris de préparer, en sa présence, un poids de vibrions aussi consi- dérable qu'on pourrait le désirer, sans autre matière azotée que celle qui serait tirée d'un sel d'ammoniaque et de produits minéraux cristallisés, sans autre matière carbonée que celle de la matière fermentescible; enfin j'affirmais que tout ce travail de vie, de prolifération de vibrions, ou de vie poursuivie de vibrions déjà formés, s'accomplirait sans le concours de la moindre quantité de gaz oxygène libre. M. Liebig refusa d'as- sister à cette saisissante expérience et à d'autres du même ordre, devant une commission choisie dans le sein de TAca- demie, quoique notre président, qui était alors M. Faye, eût déclaré que l'Académie était prête à faire tous les frais de l'expérience dont je parle. Je suis convaincu que^ si cette expé- rience avait été faite, la discussion à laquelle je vais me livrer n'aurait pas été soulevée. Jmts. éê Pikom. a ie CM»., 4* bbue, t. XXI. (Avril 1875.) iS — 274 — La théorie nouvelle de la fermentatioi^ dont je viens de rappeler l'expression sommaire, fut accueillie à Tétranger avec une grande faveur; mais elle a subi, dans ees derniers temps, des objections expérimentales sérieuses de la part d'un natu- raliste fort habile^ le D' Oscar Brcfeld^ qui dirige à Wûrz- bourg un grand laboratoire de physiologie végétale. Les expé- riences du D' Brefeld sont délicatement conduites et assez pro- bantes, en apparence^ pour qu'elles aient modifié l'état de l'opinion de l'autre côté du Rhin, au sujet de la théorie que j'avais proposée comme explication des phénomènes de fer- mentations proprement dites. Yoici comment s'exprime le D' Sacchs, dans la quatrième édition de son Trcdti de physio* logie végétale, ouvrage traduit en français et annoté avec un talent remarquable par M. Yan Tieghem : Pans l'opinion de M» Pasteur, opinion très-répandue depuis ses recher- ches, mais que je n'avais jamais partagée, la lerûre peut virre dans des liquides qui ne renferment pas d'oxygène iibre en dissolution t élis se pn>> 3 are alors Toxygène néeessatre à sa respiration en détruisaot des oombi- liaisons chimiques, et c'est pr^sément ainsi qu'elle provoque la décompo- sition du sucre en acide carbonique, alcool et plusieurs autres pro- duits, liais des recherches récentes, entreprises à l'Institut botanique de Wùrzbourg, par M. Brefeld, prourent que cette manière de voir est entiè- rement dépourvue de fondement. Pour s'accroître, les celiules de levure» eemme tout^ les cellules végétales, ont besoin d'oxygène libre, 8$!uui oo dissous dans le liquida. L'accroissement de la levure, en l'abseace du gae oxygène libre, est impossible. Telle est, en effet, la contradiotion prin* cipale soulevée par M. Brefeld : « Non, conclut cet obeerve*- r «■ 1 Identité des dérivés brames de Vkydrure d'éthylène fétrabr&mé avec ceux du pe bromure d'acétylène ; par M. EdMi BotmcotNi J'ai démontre dans un mémoire précédant qttê lorsque Tott fait réagir le brome sur l'acide btbromosucciniqUé, on obtient finalement un carbure brome cristalliflé^ Th^drure d'étfaylène létrabroméi isomérique avec le perbromure d'acétylène (1). J'ai fait yoir ensuite que ce dernier composé, traité par le bromci donne du perbromure d'acétylène brome, identique ayec le bibromure d'étbylène tribromé de M. Reboul (2). G6tt6 identité se conçoit aisément, puisque le» deux produits tirent leur origine d*un seul et même corps, l'acétylène. Il était intéressant, d'autre part, d'examiner si le dériré brome de l'hydrure d'étbylène tétrabromé, répondant à la for- mule G^HBr', était isomérique ou identique avec le perbro- mure d'acétylène brome» L'expérience a été faite en chauffant en vase clos le mélange suivant : Hydrare d'éihylône tôtrabromë 16 grammes. Brome, . , • » 2**,5. Bien que très-soluble dans le brome, l'hydrure d'étbylène tétrabromé est aussi difficilement attaqué que le perbromure d'acétylène. En effet, après 52 heures de chauffe à 160% il s^est dégagé d'abondantes vapeurs d'acide bromhydrique à l'ouver- ture des tubes, et cependant la réaction n'était pas complète { ce résultat n'a été atteint qu'en chauffant de nouveau les tubes k la même température pendant 36 heures. Le produit, ainsi préparé, s'est dissous presque en totalité dans l'alcool froid. A l'évaporation spontanée, il s'est déposé des cristaux prismatiques qui ont été obtenus à l'état de pureté en les faisant cristalliser une seconde fois dans l'alcool froid. Ces cristaux entrent en fusion à 56% 5, à deux degrés seule- ment au-dessus du corps dont ils dérivent. Ils possèdent les (1) Joum. de phatm. et ds ehim., t. XX, p. 433, 1874. (2) Même recueU, t. XXI, p. 184, 1875. — 279 — propriétés et la composition du perbromure d'acétylène brome : 0,436 ont fourni 0,089 d'acide carbonique et 0,017 d'eau. Xxpériebce. àfiorlê. CarboDS» . • » ft,67 G^. . • . 5,64 Hydrogène. . . 0,43 H. . . . 0,25 Brome » Br*. . • . t>4,ll Dans une autre série d'essais, • l'hydrure d'éthylène tétra- hromé a été chauilé pendant trois jours environ avec du brome en excès et de Veau à la température de 175''* Le produit de la réaction ne s'est plus dissous que partielle* ment dans l'alcool froid. La partie indissoute était peu soluble dans réther^ très-soluble dans le sulfure de carbone; ce der« nier véliicale a fourni des cristaux tabulaires, infusibles, se dédoublant vers 200** en brome et en éthylène perbromé. Lorsque l'on opère dans une petite ampoule close et que l'on refroidit brusquement la ma^^ celle*ci reste liquide : sous l'influence des rayons solaires^ le brome entre de nouveau en combinaison, ce qui reproduit le corps primitif. Ce corps est du sesquibromure de carbone qui prend naissance d'après l'équation suivante: C»H«Br* + Br» « SBBf -h CS*Bi«. Il résulte des expériences qui précèdent que l'hydrure d'é- thylène tëtrabromé et le perbromure d'acétylène donnent, sous l'influence du brome, les mêmes produits de substitution. 'Il If 'Il ■! I ttatc Recherches sur V agaric blanc; par M. G* Fleurt. L'agaric blanc [polyparus offidnalis^ Fries) a été l'objet de plusieurs analyses, déjà bien anciennes, et dont les résultats sont très-încobérents. C'est ce qui nous a décidé à étudier de nouveau ce champignon. lé Traitement par Véther* «- La matière pulvérisée et dessé«- cbée à IIO® a perdu 9> 2 pour 100 d'eau. On a pris 580 gram- mes de la poudre non d^séohée et on l'a épuisée par l'éther pur dans un appareil à déplacement. Cette opération est icxces- sivement longue à cause de la faible solubilité d'un des pro- — 280 — duits extraits par l'éther. La liqueur obtenue est rouge au débutf incolore à la fin; elle contient d'abord en abondance une résine que j'ai décrite sommairement dans une communi- cation antérieure (1), puis un corps cristalHsabie que j'ai nommé acide agariclque. Ces deux substances se ressemblent beaucoup par leurs propriétés physiques et chimiques. J'ai employé pour les séparer Téther bouillant qui abandonne en refroidissant presque tout l'acide agaricique qu'il avait dissous ; une longue série de de purifications n'a conduit qu'à un acide de pureté douteuse, car il était un peu coloré; ce corps parait s'altérer à l'air sous l'influence des dissolvants. Un autre procédé de sépa- ration, mais qui est très-laborieux, consiste à dissoudre la masse résineuse fournie par l'étfaer dans une solution de soude caustique et à précipiter la liqueur obtenue par l'alcool absolu. L'agarîcate de soude se sépare en un précipité caséeux qui s'agglomère par l'agitation et forme une masse plastique très- difficile à laver. Il faut le dissoudre dans l'eau et le précipiter à plusieurs reprises par l'alcool. Il cristallise en présence de ce liquide sous forme de prismes translucides, mous du comme une gelée, du moins tant qu'ils sont imprégnés d'alcool. On a analysé plusieurs agaricates sans obtenir des résultats concordants pour la proportion de base. Le sel d'argent, dont la composition a présenté le moins de chances d'erreur, conduit à une valeur de l'équivalent égale à 224. Mais aucune formule déduite de l'analyse élémentaire ne s'accorde avec cet équiva* lent ; peut-être faudrait-il le doubler, ce qui conduirait à la formule €^**H**G''. I) n*a pas été possible de former des sels dans des conditions assez variées pour savoir si l'acide agari- cique est bibasique. Ce corps, soumis à l'action de l'acide sulfurique très-dilué à lOO^, produit un corps soluble, réduisant la liqueur cupro- potassique : est-ce du glucose? Une coïncidence très-remar- quable qui résulte des analyses élémentaires que j'ai publiées, c'est qu'en ajoutant les éléments de l'eau à la résine d'agaric, on obtient la composition de l'acide agaricique. Ce corps cris- tallisable présenterait donc vis-à-vis de celui qui l'accompagne (1) V. Journal de pharmacie et de chimie, t. XI, 4* série. — 281 — eo plus grande quantité la relation que M.' Maly attribue k l'acide abiétique yis^à-vis de la colophane, celle d'un hydrate à son anhydride. Il n'y aurait rien d'étonnant à ce que lé poids moléculaire de l'anhydride fût' plus élevé que celui de l'hy- drate \ cela est conforme à la plupart des ' faits connus en chimie. Je signale en passant l'analogie de ces matières avec les aci- des gras, leur facile solubilité dans les dissolutions alcalines, et U viscosité extrême qu'elles leur communiquent. D'ailleurs l'acide agaricique forme environ le cinquième du poids de l'agaric. U. Traitemetd par V alcool. — L'agaric a été ensuite épuisé par Talcool absolu qui s'est fortement coloré en rouge; cette coloration parait due à l'action de l'air. Le résidu de l'évapo- ration (B) est rouge, de consistance de cire dure. L'étfaer le dissout en partie et fournit un produit .résiniforme (Ba), se gonflant beaucoup au contact de Teau^ soluble dans les liqueurs alcalines. 'Ce corps est incristallisable, à réaction acide^ ne se décolore pas au contact du charbon animal ; il renferme 1, 5 pour 100 d'azote, même après toutes les purifications qu'on lui a fait subir. Il forme des combinaisons avec les oxydes alca- lino-terreux ou métalliques. Le produit non dissous par l'éther (Bb) cède peu de chose à l'eau, mais surtout du sulfate de magnésie. Il se comporte comme une résine rougeâtre, azotée, fusible bien au-dessus de 100*^ non décolorable par le charbon animal ; ce corps donne des solutions visqueuses avec les alcalis et des précipités géla< tineux avec les autres bases. III. Traitement par Veau froide, — On obtient une solution rougeâtre qui, réduite à un petit volume, donne une liqueur (Da) et un dépôt (Db). Ce dépôt contient des cristaux micro-* scopiques d'oxalate de chaux et probablement d'oxalate de magnésie, peu de matière organique ; calciné, il laisse de la chaux, de la magnésie et de l'oxyde de fer. Dans la liqueur (Da) on trouve une matière résinoïde, colorée en brun, très^azotée, à réaction acide, réduisant peu la liqueur cupropotassique, soluble dans l'ammoniaque. L'alcool absolu en précipite une matièrequi, débarrassée de toute substance précipitable , par l'àcétote àe pkimb^ se présente comme un corpè floooAneux, adhëlreat auic parois des rases, oommtuiiquftnt de la Tiecosité à l'eau. Cette matière desséchée est en écaiUes blondes, friables, translucides; elle n'est pas précipitée par le perchlorure de fer, le tannin, le bichlorure de mercure, l'acétate de plomb. Elle ne produit pas d'acide pectique. On l'a purifiée en la traitant par une solution faible de permanganate de potasse ; elle ne contenait plus alors sensiblement d'azote. Cette matière nous paraît analogue ou identique à celle qu'on trouve dans beau- coup de champignons comestibles et que M. Boudier a nommée YÎscosine. Ce n'est point dans l'agaric blanc qu'il faudrait aller la chercher pour en faire une étude approfondie. La liqueur (Da) contient un peu d'oxalate de ehafux dissous à la faveur d'un acide libre^ et laisse des cendres riches en magnésie et en oxyde de fer, avec un peu d'acide suif urique. ly. Traitement par l*eau bouillante. -^ Le résidu des opéra* tions précédentes a été soumis k une courte ébuUitlon aveo l'eau et à l'expression dani un linge fin. Plusieurs traitements semblables donnent une liqueur E qui est trouble, un peu jaune. Les matières en suspension sont des débris de tissu végé« tal et des cristaux d'oxalate de chaux. La liqueur, qui filtre très-lentement, laisse par évaporation un résidu (Eb) coloré, incomplètement soluble dans l'eau acidulée par HCl; il se dissout de la potasse^ de la chaux, beaucoup de magnésie, du fer, des acides oxalique et sulfurique* Le r^idu (Eb) contient une matière organique soluble dans la potasse et lui commu- niquant la propriété de mousser p&r l'agitation ; elle est axotée, mais d'ailleurs peu abondante. y. Traiiement par Veau acidulée. — * On a fait digérer le résidu des opérations précédentes avec de Teau contenant 2 pour 100 d'acide chlorhydrique à la température de SO à 25^. Après épuisement on pèse le produit non dissous. La liqueur concentrée laisse déposer de l'oxalate de chaux; le liquide surnageant est jaune ; additionné d'acétate de soude il donne lieu à une autre précipitation d'oxalate calcique accom- pagné de fer et d'acide phosphorique. On sature la liqueur par l'ammoniaque, ce qui conduit à la séparation de phos- phates de chaux, de magnésie et de fer. En poursuivant la — 28» — fech^rchè déê acides organiques dans la liqueur^ on anfré à caractériaer Tacidé malique. VI. Traitemeni par Veau alcaline. — ■ La matière est sou- mise ensuite à l'action de la potasse diluée i 2 pouf 100 sans intervention de la chaleur. La filtration se fait dans Une allonge, mais elle est si lente qu'on est obligé "d'opérer en même temps par décantation. La solution obtenue est brun TOUgeâtre ; additionnée de HGl, elle donne un préoipité flocon*» neux brunâtre (A). Cette matière bien lavée est peu solttblt dans l'ammoniaque et les carbonates alcalins ; les acides acé- tique et phosphorique sont sans action sur elle ; le réactif de HlUon la colore faiblement en rouge. Elle contient 8, 12 p. 100 d'atote. n est difficile de la considérer comme un mélange d'acides de l'humus avec une matière albumino'ide» Le résidu de tous ces traitements (B) est floconneuH) blaii<* diâtre avant la dessiccation; il devient noirâtre, compacte^ cas- sant comme de la gomme adragante après avoir subi l'action de la chaleur à 100*. Cependant son aspect au microscope n'a pas changé; ce sont toujours les tubes ramifiés d^un champi- gnon. Calcinée, cette matière laisse 2 pour 100 de cendres com- posées de carbonate de potasse, de peroxyde de fer, de chaux, de magnésie (principalement)^ d'acide sulfurique et d'acide phosphorique. Pour que ces matières minérales échappassent au traitement par l'acide chlorhydrique^ il a fallu qu'elles fussent étroitement liées à la constitution du tissu (B). Cette matière, que nous appellerons fungine, après Braconnot^ con- tient 1,21 pour 100 d'azote^ déduction faite de sa partie minérale; traitée par Phypochlorite de soude en solution acide, elle est peu modifiée et conserve son azote. L'acide chlorhydrique ne l'attaque que par une ébullition prolongée; l'acide se colore et contient du glucose ; il reste un résidu noir formé par des produits humiques solubles dans la potasse. L'acide azotique ordinaire attaque la fungine à l'ébullilion; il se produit des acides oxalique et succîoique, sans acide picrique. Le réactif de Schweitzer ne la dissout pas. L'acide sulfurique la dissout en se colorant en noir; l'addition d'eau en précipite des flocons noirs. — 284 — Ces propnëtës ne concordent pas parfaitement avec celles que Braconnot attribue à la futigine; ce principe immédiat serait-il susceptible de se présenter sous des formes aussi variées que la cellulose elle-même ? Béèultais d'ensemble. — Le dosage des cendres de l'agaric donne 0,647 pour 100, celui de l'azote 0,49. Les cendres ren- ferment potasse, chaux, magnésie (très-abondante), oxyde de fer, oxyde de manganèse, chlore, acides carbonique, sulfurique, pbosphorique. Gomme les bases sont combinées en grande partie à des acides organiques dans le végétal, sous forme de sels solubles dans les différents véhicules, on ne peut les faire figurer dans aucun article spécial, ni apprécier le poids exact de ces combinaisons. En définitive^ on peut présenter les résul* tats de l'analyse comme il suit, les numéros d'ordre renvoyant aux paragraphes qui développent chaque résultat particulier : Eau 9,200 (1) Résine solable dans l'éther et acide agaricique 60,58i (2) Autre résine avec da eulfate de magnésie 7,282 (5) Matière résinoide avec sels de chaux et de magnésie. 9,514 (i) Matière azotée avec sels prédominants 1,900 (6) Oxalate, mtlate, phosphate de chaux, de magnésie et de fer 1,068 (6] Substance azotée soluble dans la potasse 7,776 Résidu de funglne 9,686 100,000 Ce qu'il y a de remarquable dans ce champignon, c'est l'é- normeproportion de matière résineuse qu'il renferme; comment s'effectue la fonction respiratoire pendant la vie de ce végétal? Est-ce avec dégagement diacide carbonique comme chez les autres champignons où Ton trouve surtout des sucres et de la mannite? L'altérabilité de seséléments, pour être peu apparente, n'en est pas moins réelle; on est fort surpris en traitant une poudre blanche par plusieurs liquides neutres d'obtenir chaque fois des liqueurs fort colorées; ces colorations exigent d'ailleurs le contact de l'air. La persistance avec laquelle l'azote se pré- sente dans tous les produits est frappante , et explique peut-être leurs caractères indécis. r — 285 — On peut regretter que la rareté de la matière empêche d'u- tiliser dans l'industrie l'aptitude k former des sarons que pré- sentent les substances résineuses de l'agaric. Sur la nouvelle burette pour les essais volumitriques ; par M. A. PlNCHON. La burette est l'instrument le plus indispensable de Pappli- cation des méthodes d'analjse volumétrique qui tendent à se répandre de plus en plus dans les laboratoires de chimie industrielle. Bien que cet instrument ait déjà pris, entre les mains des chimistes qui s'en sont occupés, des formes bien TariéeS; aucune des dispositions adoptées jusqu'ici ne m'a paru réunir toutes les conditions de solidité, de commodité et de précision que l'on est en droit de demander à un instrument d'un usage aussi journalier. La burette de Mohr, simple tube gradué, facile à remplir et à nettoyer, solidement fixé sur son support vertical et muni d'un tube en caoutchouc pressé par une pince en cuivre, est certainement un instrument fort comniode; mais elle ne peut recevoir les liquides qui attaquent le caoutchouc, et notam- ment le caméléon, dont on fait un si fréquent usage dans les analyses volu métriques. Pour obvier à cet inconvénient, on a remplacé le tube de caoutchouc et la pince par un robinet en verre, mais l'instrument est alors devenu fragile et plus diffi- cile à manier. Je suis arrivé au même but à l'aide de la dispo- sition représentée par la gravure ci-jointe. La burette est inclinée sur un support à deux branches iné- gales, sur lesquelles elle est solidement fixée. Elle communique par son extrémité supérieure avec une poire en caoutchouc, pouvant fonctionner à volonté comme aspirateur et comme compresseur. Le mécanisme, des plus simples, se compose d'une vis tra- versée, dans toute sa longueur, par la tige creuse d'un cham- pignon métallique qui vient appliquer sa tête sur le fond de la poire en caoutchouc. Une tige de laiton , munie d'un anoeau dans lequd t'engage le pouce de l'opérateur, permet de comprimer la poire par siuiplo prewion. L'air qu'elle con- tient se trouve ainii eipubé. En plongeant alors U bec d« la burette dans le liquide dont on veut le remplir, et en lais- sant ta poire pevenir sur elle-même, le liquide monte par aspiration dans la burette. Lorsqu'il est arrivé au zéro et le dépasse même un peu, on laisse rentrer de l'air bulle à bulle jusqu'à ce que la poire ait repris ton volume primitif. Il est alors très-facile d'affleurer le liquide au zéro en comprimant Ug^renent la poire au moyen de la ris. — «87 — successifs, on arriye rapidement à vider une quantité de liquide suffisante pour approcher du terme de l'opération. On m 8et% alors de la vis pour faire écouler le liquide goutte à goutte jusqu'à ce que la réaction caractéristique soit obtenue. La lectiive se fait alors très-f aoilement sur l'échelle divisée pla- cée à la partie supérieure de la burette. Il est bien entendu que lo tube a été gradué sur le support même, de teile sorte qoe ahaque espace représente exactement 1/10 de centimètre eobe de Uqueur. M. DmAB a ajouté à cette communication la remarque sui- vante : Lorsqu'on veut étudier l'action de la chaleur sur la vapeur d'un liquide volatil, ou bien encore lorsqu'on veut faire agir cette vapeur sur un corps solide chauffé, en emploie ordinai- rement un appareil distîllatoire mis en communication avec un tube de porcelaine. Mais, l'ébullition du liquide se faisant par secousses porte dans le tube des bouffées tantôt trop abon- dantes, tantôt trop rares de vapeur. La température du tube de porcelaine change à chaque instant, et s'élève ou s'abaisse brusquement, La vapeur se trouvant tantôt en excès et tantôt en défaut, les réactions ne sont pas constantes, et Ton obtient des produits qui ne se rapportent pas à des phénomènes nets. Dans des recherches de cette nature, M. Dumas s'est servi d'un appareil contenant de l'air comprimé, mis en communi- eadon avec un réservoir contenant le liquide A étudier, que la presnon de l'air amenait, goutte A goutte, dans le tube de poreelaine. Les gouttes tombaient dans une gouttière de pla- tine, se convertissaient en vapeur, et, en réglant leur arrivée, on obtenait une action continue, régulière, et des produits constants. L'appareil très-simple de M. Pinchon sera de la plus grande utilité en de telles occasions^ — 288 — Sur la nouvelle balance de M. Mendeleef; par M. Salleron. . Tontes les fois que Ton a voulu peser avec une grande pré* cisîon des poids un peu considérables, i kil<^ramme par exemple, on a construit des balances à fléaux très-loogs, que l'on 8*est efforcé d'alléger en les évidant. Cette construction n'est que l'application logique des principes théoriques; niais elle a pour inconvénients l'augmentation de l'inertie et la len- teur des oscillations, en sorte que les pesées exigent beaucoup de temps. M. Mendeleef; professeur à l'Université de Saint-Pétersboui^, a pensé que l'on pourrait obtenir des résultats aussi précis, tout en opérant plus rapidement avec des balances à fléaux très-courts : l'appareil représenté fig. 1 a été construit d'après ses idées. Le fléau F n'a que 12 centimètres de longueur totale; toutes les parties sont en aluminium ou en bronze d'aluminium, afin de diminuer le poids, et l'on a conservé les dispositions ordi- naires de la suspension des plateaux^ attachés sous des plans de cristal de roche reposant sur des couteaux d'acier. Le réglage du centre de gravité s'obtient aussi à l'aide d'écrous E^ se déplaçant au-dessus de l'axe de suspension du fléau. Ce der- nier étant très-court, ses oscillations ont une faible amplitude; c'est pourquoi, au lieu de les suivre au moyen d'une aiguille qui se meut devant un arc de cercle divisé, on a placé à cha- que extrémité du fléau un anneau A portant un réticule, et derrière celui-ci un micromètre M divisé en dixièmes de milli- mètre. La croisée des fils se déplace devant cette division, et, k l'aide d'une lunette-viseur, on peut suivre aisément les mou- vements du fléau. A l'aide de cette disposition, on reconnaît que, la balance étant équilibrée avec 1 kilogramme dans chaque plateau, une surcharge de 1 milligramme donne au fléau un inclinaison de 15 divisions, d'où il suit que l'on peut apprécier nettement 1/15 de milligramme, c'est-à-dire peser 1 kilogramme avec une erreur relative moindre que 1/15000000. Je ne crois pas que — 289 — cette «pprozimation ait été atteinte jusqu'il présent d'une maDière aiuà pratique, et cette facilité résulte de la petite longueur du fléau, qui réduit à Iquelques secondes la durée des oscillations; pour cette raison, les pesées n'exigent qu'un temps fort court. La balance est montée sur une platine rodée P, et, conuna son Tolume total est très-réduii, on peut la couvrir au moyen d'une cloche de machine pneumaûque ordinaire, ce qui permet de faire les pesées dans le vide, sans le secqurs d'un appareil qtéciaL J'appelle encore l'attentif» sur une disposition nourelle, qui a été adoptée dans cette balance, pour mettre le fléau en liberté ou arrêter ses oscilUtione. La disposition ordinairement /«un. it Ptvm. a i* Ckkm., V UtlM, t. XXL {ÂnA ISTS.) 19 V — 290 — employée oomîsteeteeiitiell^meDt, comme on sait^ en une ira» versa faorixontale qui •oulère les ëtriers et arrête les oecillations du fléau t cette travene ae déplace parallèlemeiit à elle-même tandis que le fléau décrit un aro de cercle. Les surfaces frot- tantes de ces organes changent donc pour chaque îndinaisoB du fléau ; il en résulte un déplacement latéral des chapes d'a- gate sur les couteaux d'acier. Ce glissement occasionne des vibrations qui^ non-seulement nuisent à la stabilité de l'appa- reil, mais encore usent rapidement Içs' tranchants des couteaux et détruisent la sensibilité de la balance. Dans le nouvel appareil^ on a remédié à ce défaut en subs- tituant au bras horizontal deux leviers articulés autour d'un axe placé sur le prolongement de Taréte du couteau ; à l'extré- mité de chacun de ces leviers sont taraudées des vis coniques y, dont les pointes s'engagent dans des cônes fraisés sous les chapes. De cette manière, les pointes des vis et les sommets des cônes décrivant une même circonférence, il y a contact des mêmes points dans toutes les positions^ sans aucun glisse- ment. Réduite aux dimensions indiquées, la balance ne pourrait être utilisée pour peser des corps volumineux, et son emploi serait limité à quelques cas particuliers, comme la comparaison et la vérification des poids; mais on peut lui demander les mêmes services qu'aux balances ordinaires, en l'installant au- dessus d'une cage vitrée^ comme le représente la fig^ 2, A l'un des bras du fléau se trouve suspendu un grand étrier, renfermé dans la cage et portant deux plateaux superposés. Sur l'un de ceux-ci se trouve une série de poids de 1 kilogramme, comprenant toute la subdivision jusqu'aux fractions de mil- ligramme. Cette série, ainsi que l'étrier et les plateaux, est équilibrée sur le second bras par un poids unique* Lorsqu'on Veut faire une pesée, en place le corps sur le plateau libre et l'on retire des poids jusqu'à ce que l'équilibre soit rétabli} les poids enlevés représentent le poids du eorps^ qudlesque soient les longueurs relatives des deux bras du fléau. Cette méthode de pesée par substitution^ qui d'ailleurs n'est pas nowvdk, équivaut à une douUe peiée» sana qu'il soit beseÎD de faire la tare pour chaque «xpévituflei Dt ptos^ la — 291 — ohaige da la baknoe demeurant oontiant»^ il en en de mAme data Ccmidirationê sur ta digitalme. Réponse à une note de M. Kosmannj par M. Nâtivelle. En lisant le travail d6 M. Kosmann, Sur la nature (Mimique de la digitaline (1), oo le croirait d'ane autre époque^ au delà de dix années, alors que la digitaline cristallisëe n'était pas encore découverte. Suivant ce chimiste^ le < principe nommé digitaline, digi- tasoline^ digitalétine d serait le produit essentiel de la digitale, a En lui résident à un haut degré les propriétés médicales de la plante. )) Or, a ce principe », diaprés Fauteur, est : à mesure qu'elles appartien- nent à des couches plus internes. Gà et là dans les cellules se voient des cristaux en rosette, et au milieu d'elles des cellules pierreuses, isolées ou serrées en paquets et contenant dans leur petite cavité centrale, limitée par d'épaisses parois, une larme de matière résineuse brune. Mais ce qui frappe le plus sont les grosses glandes visibles à la loupe; on en remarque une série, asses r^uiièrement rangée en cercle, dans les couches extérieures du parenchyme. Elles sont oblongues, à grand diamètre dirigé dans le sens tangentiel ; on n'y voit pas de pa- rois propres ; ce sont des lacunes, bordées de petites cellules, analogues à celles des écorces de citron ou d'orange. La zone de parenchyme est assez nettement limitée à l'inté- rieur par un cercle de cellules pierreuses, placées les unes contre les autres et entremêlées de paquets de grosses fibres libériennes à parois épaisses. En dedans de ce cercle se trouve le tissu du liber, coupé de dehors en dedans par des rayons médullaires à plusieurs rangées de cellules ; il contient des cellules résinifèresi analogues à celles de la racine, mais beau- coup plus petites. Quant au bois, il ne présente rien de particulier dans son tissu, qui rappelle celui de la racine; il ne contient pas de trace évidente de matière résineuse ou oléorésineuse;il en* toure un parenchyme central de cellules arrondies, remplies de fécule, qui représente la moelle. Feuilles. «-*• Les feuilles sont composées, imparipennées, le plus souvent à 9 folioles, quelquefois à 7, plus rarement à H. Leur longueur totale atteint dans certains échantillons 45 oentimètres. Le pétiole est fort, épaissi à la basa, convexe — 209 — à êa faee inférieure, creofië en gouttière «apërieurement ; il se détache de la tige sous un angle asses aigu. La première paire de folioles se trouve en moyenne & 8 ou iO centimètres de la base du pétiole ; les autres paires sont distantes entre elles de 3à Scentimètres. Les folioles, opposées deux à deux, sont portées sur un pétiolule d'un demi centimètre à 1 centimètre enriron. Elles sont fermes, coriaces, en général elliptiques ou oblon- gués, obtuses au sommet, qui est émarginé, légèrement inéqui* latérales à la base, entières sur les bords, qui sont manifeste- ment réfléchis en dessous. Leurs dimensions peuvent atteindre 15 centimètres de long sur 6 centimètres de large. La nervure médiane est forte, saillante i la face inférieure^ non à la face supérieure* Les nervures secondaires, au nombre de iOt s'en détachent sous un angle de 70* environ]; elles sont saillantes sur les deux faces, mais surtout à la face inférieure. Environ aux deux tiers de la distance entre les bords et la nervure mé» diane, chacune d'elles se recourbe en are pour s'anastomoser avec la nervure immédiatement supérieure, formant ainsi une ligne ondulée, qui couit parallèlement aux bords. Les inter** vallcs qu'elles laissent entre elles sont remplis par un réseau polygonal irrégulier, à grosses mailles, formées par des ner- vures tertiaires. La faoe inférieure des folioles est marquée d'une quantité de petites taches brunes^ punctiformes, de grosseurs difiGérentes, dont quelquea-unes atteignent 25 à 36 centièmes de millimè- tre. A la loupe, elles ont Taspect de petites dépressions rem** plies d'une exsudation résinoïde. Par transparence, on les voie comme des points clairs, translucides, qui criblent toute la surface de la foliole. Les mêmes glandes apparaissent aur la nervure médiane. L'odeur de la feuille est aromatique, rappelant à la fois celle des feuilles d'oranger et de bucoo; mais en même temps elle a quelque chose de nauséeux assez spécial. La saveur est aussi nauséeuse et aromatique. Les variations des feuilles sont nombreuses; certaines sont ovales, obtusément acuminées vers le haut ; d'autres, la plu- part déformées sous l'influence de la piqûre des insectes, sont plus ou moins largement obovalea ou [presque arrondies; les — 300 — nervures sont devenues presque perpendiculaires à la nervure médiane ; les dimensions peuvent se réduire à 5 centimètres de long sur tout autant de large. La plupart des feuilles adultes sont complètement glabres^ ainsi que les rameaux qui les portent*, mais on en trouve d'au* très, portant des poils plus ou moins rares ; et les rameaux jeunes sont d'ordinaire couverts d'une pubescence assez serrée, d'un gris l^èrement jaunâtre. La structure anatomique de la feuille est assez simple. A la surface, une cuticule amorphe^ recouvrant une seule couche de cellules transparentes, carrées ou rectangulaires, qui repré- sentent l'épiderme. Puis, à la face supérieure, immédiatement au-dessous de cet épiderme, une série de cellules longues et étroites, étendues perpendiculairement à la surface, serrées les unes contre les autres et renfermant de la chlorophylle ; enfin, un parenchyme lâche de cellules contenant aussi de la matière granuleuse verte. Ce parenchyme, fréquemment interrompu par des lacunes aérifères, s'étend jusqu'à la couche épîdermi- que de la face inférieure. Çà et là on aperçoit des faisceaux fibrovasculaires, correspondant à la coupe des nervures, et dans le milieu, au point où se trouve la nervure médiane, un faisceau très-développé de tissu ligneux entremêlé de vaisseaux spirales et de trachées. Au milieu du parenchyme, se trouvent les éléments les plus intéressants au point de vue de notre étude : ce sont les grosses glandes translucides oléifères. Elles sont formées par des lacunes, bordées de tous côtés par des cellules spéciales, plus petites que celles du tissu environnant et qui forment à la glande une paroi continue. Ces lacunes oléifères sont disséminées çà et là sur toute la coupe ; parfois elles se rapprochent de la face supérieure, interrompant les couches de cellules chlorophylliennes perpendiculaires à la surface ; mais le plus grand nombre sont placées vers la face infé^ rieure. Les stomates des feuilles, nombreux surtout à la face infé- rieure, sont assez petits, de forme ellipsoïde, bordés de deux cellules rénif ormes; les poils sont simples et unicellulaires. Inflorescences. — Les inflorescences que nous avons pu trouver sont placées» les unes à l'extrémité des rameaux, les — 801 — autres sur les tiged ou les rameaux déjà dépouillés de feuilles. Les inflorescences teroiinales sont les moins fréquentes : nous n'en avons trouvé que trois ou quatre dans les nombreux échan- tillons que nous avons pu passer en revue. Elles sortent du milieu des feuilles supérieures et portent à leur base les écailles généralement pubescehtes du bourgeon floral. Ces inflorescences sont toutes très-jeunes et ont des boutons très-petits encore, atteignant à peine 1 millimètre de diamètre ^ portés sur de pedts pédoncules, épais, charnus, de même longueur que le bouton. La longueur de Taxe florifère varie sur nos échantil- lons de 8 à 45 centimètres ; les boutons, d'abord espacés à la base, sont vers le sommet serrés les uns contre les autres : ils sont placés à l'aisselle d'une toute petite bractée, qui persiste après que les boutons se sont détachés. Les inflorescences placées sur les tiges et les rameaux dé- feuillés sont beaucoup plus nombreuses : on trouve même en abondance leur axe défleuri. Ces axes sont généralement réflé- chis, fortement déjetés vers le bas. Ils sont ligneux, épais, longs de 30 à 45 centimètres. Un petit nombre nous ont offert des boutons déjà gros, d'autres des fleurs déjà passées, un seul une fleur étalée. Enfin c'est sur un de ces axes que nous avons trouvé le fruit incomplet que nous décrirons plus loin. Fleurs. — En étudiant les fleurs à leurs divers états de développement^ on leur reconnaît les caractères suivants : Elles sont portées sur un 'petit pédoncule qui, dans nos échantillons, est assez gréle^ long de 5 à 6 millimètres, hori* zontal, ou presque réfléchi vers le bas. Le calice est petit, à dnq dents à peine marquées; la corolle, avant de s'ouvrir^ forme un bouton ovoïde ou presque globuleux, à estivation valvaire induplicative : les péules sont épais, de couleur gris fauve, quelquefois brunâtres, marqués de nombreuses et grosses glandes oléifères. Au moment de l'épanouissement de la fleur, ils s'étalent horizontalement : ils sont ovaleç, acuminés, munis d'une assez forte nervure médiane ; leur longueur est de 2"" ,5 à 3 millimètres. Les étamines, au nombre de cinq, alter- nant aveclespétales^ sont attachées au-dessous d'un disque ann u - — 802 — iaire trè^^éveloppé. Dans le bouton, où nous les «Tont vues seulement) elles ont un filet dilaté à la base, qui s'insère sur la partie dorsale de grosses anthères oyoïdeS) présentant tout au- tour du point d'attaché un bourrelet ellipsoïde et au-dessus une espèoe de petite proéminenee en languette. Le gros disque, qui occupe le centre de la fleur, est orbioulaire, obscui^ment pentagonal , de 2 millimètres de diamètre enriron sur une hauteur d'un demi-millimètre. Du milieu de ce disque on ▼oit s'élever le sommet arrondi de cinq carpelles de couleur brune et, entre ces carpelles, un style court, surmonté de cinq stigmates appliqués les uns contre les autres. En disséquant sur la loupe montée les fleurs ramollies dans l'eau chaude, nous avons senti une odeur beaucoup plus fine et beaucoup plus agréable que celles des feuilles, rappelant celle du citron. FaviTt «^ Nous n'ayons trouvé qu'un seul fruit ou même qu'une portion de fruit, dans l'envoi fait à la Pharmacie cen« traie; mais quelques axes d'inflorescence portent la traoedu point d'attache de carpelles, qui ont dû se détacher pendant le transport de la plante. L'axe que nous avons pu étudier était attaché à une branche de 1 centimètre de diamètre, fortement déjeté vers lebas, et pendant parallèlement à labranche. H était recourbé vers sa moitié inférieure, long de 15 centimètres» et portait sur son trajet la trace du point d'attache des anciennes fleurs et à ton extrémité deux pédicelles latéraux se déuchant à angle aigu, longs de 15 millimètres environ, placés à 25 miU limètres de distance l'un de l'autre* Le pédicelle inférieur porte la traoe de carpelles qui s'en sont détachés; le supérieur a co« eore à son extrémité légèrement dilatée un carpelle bien déve* loppé et la trace d'un autre carpelle qui est tombé. Le carpelle qui reste suffit d'ailleurs à nous donner une idée exacte du fruit; il est exactement semblable à œax qu'on a trouvés es Angleterre, et qui ont été figurés dans le Phmrma€€utwalJ9Wh» nal (1), par M« Home, conservateur des collections do la Sociéti de pharmacie de la 6rande«Bretagne» Ce carpelle est irrégni* lièrement réniforme; son bord extârieur ou dorsal est oeavcaci, (I) PkmmênuikMl JtmnmL U Isniter lt1& — S08 — gtbbeux yen le point d'attache ; son bord interne ou rentrai est presque droit, et largement ouvert par récartement des bords du carpelle. Les deux faces latérales, bombées, sont de couleur brun fauve,^ marquées de nombreuses taches lenticu- laires noires, qui donnent A l'ensemble une teinte foncée. De nombreuses rides et sillons courbes, à concavité tournée ven le pédoncule, donnent un aspect curieux à ces deux faces. Le péricarpe du fruit montre deux portions nettement sépa- rées 1 une enveloppe extérieure membraneuse, un peu coriace, sèche, qui représente le mésocarpe et l'épicarpe réunis entre eux; puis, séparé de cette couche, un endocarpe ligneux, peu épais^ lisse, de couleur blanc jaunâtre. Cette coque est large- ment ouverte par la suture ventrale et laisse voir une graine unique, de couleur brun noir, comprimée, inarquée sur le bord interne d'un hile blanchâtre, étroitement lancéolé. Les dimensions du fruit sont de 15 millimètres de long sur 10 de large. La graine a 1 centimètre de long environ ; le hile, 3 à 4 millimètres. En résumé, l'examen que nous venons de faire des divers organes nous a montré : 1* Dans les racines, de grosses cellules résinifères^ abon- dantes dans toutes le9 couches, sauf dans les plaques mincei péridermiques, qui $'exfolient à la surface de Torgane} S* Dans l'écorce : au-dessous du suber, un cercle de glande» bien caractérisées, analogues aux glandes oléifères des Citrus, —dans les couches du liber, des cellules pierreuses, contenant chacune une larme de matière résineuse, et plus intérieure- ment des cellules résinifères rappelant celles de la racine; 3* Dans les feuilles, de nombreuses glandes à huile essen* tielle^ constituées Comme celles des parties extérieures de l'écorce de la tige; 4* Dans les fleurs, de nombreuses glandes très-dévekppées à huile essentielle. Glandes oléifères et résinifères : tels sont eu somme les éléments ipie le microsoope nous permet de découvrir. Les recherches chimiques montreront si, en dehors de ces prin- cipes, il en existe d'autres, tels qu'un alcaloïde par cxem- — 804 — pie, auxquek on puisse rapporter Faction physiologique bien constatée de la substance. Que pouYons-nous conclure de rezamen précédent au point de Tue de l'origine botanique de ce produit? Il n'est pas dou- teux que la plante n'appartienne au genre Pilocarpuê; elle en a tous les caractères : la disposition des fleurs et leur structure sont exactement celles des plantes de ce genre. Quant au fruit^ que nous ayons pu recueillir^ il est de tous points comparable à ceux que nous ayons yus dans Pherbier du Muséum, appar- tenant aux PilocarpuSf et particulièrement au Pilocarpus keterophyllus Asa Gray. Reste à sayoir à quelle espèce doit se rapporter le Jaborandi que nous ayons étudié. Et tout d'abord y a-t-il là une espèce unique ou deux types spécifiques distincts? A considérer des échantillons isolés, les uns glabres, les autres très-pubescents, on pourrait croire au premier abord qu'on a affaire à deux espèces bien séparées l'une de Tautre. On pourrait aussi appuyer une pareille opinion sur les positions différentes qu'occupent les inflorescences, les unes terminales, les autres yenant sur les branches déjà défeuillées. Mais, après examen de certains échantillons, portant plusieurs rameaux sur une même tige, nous croyons pouyoir dire qu'il existe tous les passages entre la forme glabre et la forme pubescente. Ajoutons que dans la diagnose du Pilocarpus pennatifoliusj M. Lemaire indique que la plante, d*abord pubescente, deyient glabre à mesure qu'elle ayance en âge : « FrtUex prima juventtUe totus phAe- ruluSjd€inieglabratus(l).n — Quant à la différence de position des inflorescences, elle ne parait pas liée à des différences cor- respondantes dans les oi^anes de la yégétation et ne suffit pas à distinguer dans nos échantillons deux types yraiment spéci- fiques. Si nous n'admettons qu'une seule espèce, nous serons presque forcément amenés à l'assimilation que M. Bâillon a eu la perspicacité d'établir, malgré l'état très-incomplet de ses échan- tillons. Les grandes feuilles glabres sont de tous points compa- rables aux feuilles du Pilocarpuê pennatifoliut Lam« de l'her- (I) Lemtire. Loco citato» — SOS ~ Uer du Muséum. Les fleurs présentent bien quelques différences: elles sont un peu plus petites dans notre Jaborandi; leurs pédoncules sont plus grêles; les carpelles un peu plus obtus et arrondis à leur sommet s les stigmates moins nettement séparés et formant, parleur rapprochement, un corps plus cylindroide que conoide; mais, dan^ Vétat, nous ne pouvons conclure de ces différences^ qui peuvent être individuelles, à des différences spécifiques. Si précieux qu'ils soient^ nos échantillons laissent d'ailleurs une lacune ; nous n'avons pas dans notre Jaborandi d'inflorescence terminale qui soit arrivée à un état de dévelop- pement suffisant pour pouvoir être comparée aux inflorescences adultes des échantillons du Muséum. D'autre part, l'herbier du jardin des plantes ne contient pas d'exemplaire de la plante, ayant des inflorescences latérales, que nous puissions comparer à celles que nous avons sur le bois du Jaborandi. — Quant au fruit que nous avons trouvé, il ne peut nous être d'aucun se* cours pour la détermination spécifique, les fruits du PUoearpui petmatifolius Lam. étant encore inconnus. H reste donc des desiderata y qui peuvent encore laisser planer quelques doutes sur la détermination. Espérons que de nouveaux envois oombleiont ces quelques lacunes et nous permettront bientôt d'arriver à une solution complètement satisfaisante. ACADÉMIE DES SCIENCES. De P action dé V hydrogène sur le nitrate d^ argent; par M. N. Béicétoff. ■ L'action de l'hydrogène sur les dissolutions de nitrate d'ar- gent a donné heu à des recherches contradictoires, de la part de M. Roussel et de M. Pellet. Tandis que le premier de ces auteurs affirme, d'après ses observations, que Thydrogène pro* duit la réduction de l'argent de ses dissolutions, M. Pellet, de son côté, est arrivé à des résultats expérimentaux entière- ment opposés à ceux de M. Roussel, et conclut à une entière inaction de l'hydrogène pur sur lesdites ^lutions. Ce savant Jmurn. iê Phmrm. ei di Ckim., 4* liuB, t. XXI. (ÀTril 1875.) ^ attribue 1* védnotioii de l'argent dam les expérienoes de M« Routtel, ou & deft traces d'hydrogène arsënieux dan» Thy- drogène employé, ou à la présence d'un excès d'oxyde d'argent dans le nitrate. Ayant fait sur le même sujet un travail publié dans les Comptes r^uSf je me crus obligé d'entreprendre de nouvelles reoherobes^ dont je m'empresse de publier les résultats* Toutes les expériences faites jusqu'à présent sur ce sujet sont des expériences qualitatives s j'appliquai à quelques-unes, pour les rendre plus concluantes, la méthode quantitative; mais, pour que la quantité de Taigent réduit et de l'hydrogène ab« sorbe puisse être mesurée avec quelque précision^ les expériences doivent durer longtemps, puisque l'action de l'hydrogène^ comme me l'avaient appris mes anciennes reeherdies, est exœt* sivement lente. L'hydrogène employé dans une de mes expé^ rienœs quantitatives avait séjourné préalablement pendant huit jours en présence d'une dissolution de nitrate d'aigent dans un vase aoellé, et ce n'est qu'après qu'il a été introduit dans le tube à expérience. Dans les deux autres, l'hydrogène a été obtenu à l'aide d'ua zinc ne contenant pas d'arsenio ; oet hydrogène a été d'ailleuit purifié par son passage à travers un. long tvihe à ponce imbibé d'une dissolution de nitrate d'argent. Pour les trois tubes les résultats ont été les mêmes. Quant à la dissolution d'argent, elle a été préparée aveg un sel cristallisé d'une liqueur acide et légèrement desséchée. Les expériences destinées à être quan- titatives, qui seules sont citées dans la présente note^ ont duré quatre mois. Les dissolutions de sels d'argent avec l'hydrogène se trouvaient dans des tubes sceUéSj enveloppés de plusieurs feuilles de papier et posés horizontalement dans un endroit obscur* Le volume du gas introduit était Ukesuvé avant et après l'ouverture du tube sous l'eau; la différence do ces deux vo* lumea exprime le volume do fhydfogène absorbé. Voici les données de troia exyvérieaees; les volumes de gaa soûl à léio et à la fuismm dâ 760 millimètres. — 807 — Argent. éqniralent. précipté. " j« tobe, éliMliiUim à 1 p« 4M d'hydroièM IliBtniléi Volume introdail, « , • . . 19^9 » » Volame restant 4,8 » » Bar^iogèoe ibmbé. 9,1 ^/m (M)W Z^ llU»^ 4)88oliiUoD i 0,6 p. 100 : Volaoïe iDtrodaiU 41 16 » » Volame restant d7,7 » » Hydreiàoe absorbé 4,9 Of047 0,046( 3* tttb«» dl3solQU'oQ à Ub p. 100 1 Volame introduit 4,7 » ■ Volame restant i^O » » Hydrogène absorbé. , . . « . 3,7 0,0357 0,0342 Ces n^ltats concordants prouvent qu'il «e pasae unetënotion de eimple déplacement méfealllqoe, et que pour chaque bk>U» cnle de ael d'aiigent réduit il y a absorption d'une quantité équivalente d^ydrogène et formation d'aeide libre^ ce qui d'aitteim est démontré par la réaction franchement, quoique foiMenient acide, de toutes les liqueurs afms Peapérienoe, La r&MiCioti commencée dans une liqueur neutre continuait foroé*- ment dans une liqueur acide. Je crois donc pouvoir cooclure de mes expériences que l'hy- drogène pur réduit l'argent, à la manière des autres métaux. de ses dissolutions neutres ou faiblement acides. La divergence de mes résultats avec ceux de M. Pellet me paraît pouvoir être expBquée, ou par le peu de durée de ses expériences compara- tivement aux miennes, ou par la itùp forte acidité de Ms disio* Itttions. Puisqu'il est probaMe que Factloii réductrice a des Hmfees et s'arrèce quand la liqueur a atteint un eevtàiii degré d^acidité, je me propose d'élucider cette dernièrer question par' de nouvelles rechenAtes^ — 308 — Sur U$ uréides pyrumque$. Uréidêi amdemieê; par M. E. Giumadx (1). Daiie de précédentes communicatioiis , j'ai fait connaître lepyrtnrile^ qui se forme par l'action d'un excès d'urée sur l'acide pyruvique. J'ai décrit les dériyés qu'il fournit par l'action de l'acide chlcMrhydrique et de l'acide azotique, ainsi que sa transformation finale en acide parabanique. La présente note a pour objet l'étude des uréides condensées, qui prennent naissance avec des proportions différentes d'urée et d'acide pyruvique. Tritaréide dipyrumque. — Si l'on emploie parties égales d'uiée et d'acide pyruvique, et qu'on laisse le mélange pendant une heure ou deux, à une température de 100*, on obtient une masse dure que l'on purifie en la reprenant par 250 fois envi- ron son poids d'eau bouillante. La solution se prend par le refroidissement, en une gelée formée de fines aiguilles blanches et légères, et tellement Tolumineuses que 4 grammes remplis- sent une capsule de 1,900 grammes. Les aiguilles constituent la trmréide dipyruvique C»H«A«H)», ormée suivant l'équation 2C»H*0» + SGOAï>H« =: C»H«A*K)» + 4B«0. Cette formule, déduite des analyses, est de plus confirmée par les dédoublements des corps. Cette triuiéide prend aussi naissance dans l'action de l'acide chlorhydrique étendu sur le pyruyile ; il se forme en même temps de l'urée 2C>H«AsK)s = GOAsW + C»HMAM>. La triuréide pyruvique forme de longues aiguilles entrela- cées en masses légères, d'aspect cotonneux, ne fondant pas par la chaleur^ mais se détruisant arec production de charbon et de vapeurs cyaniques. Presque entièrement insoluble dans (1) Voir Jinumal de pharmacie et de chimie, L XXI, p. 114. — S09 — Teau froide^ elle exige plus de 250 fois son poids d'eau bouil- lante pour se dissoudre. La potasse, la soude, rammoniaque, l'eau de baryte, l'eau de cbaux la dissolreot facilement^ mais sans contracter de combinaisons avec elle« Une solution ammoniacale évaporée dans le vide abandonne la triuréide dipyruvique avec ses ca- ractères primitifs. Les acides, même l'acide carbonique, la précipitent de ses solutions alcalines sous forme d'une masse gélatioeuse composée de fines aiguilles. Une ébullition de quelques minutes avec les alcalis suffit pour la détruire. Eu employant l'eau de baryte^ séparant l'excès de cette base par Tacide carbonique et concentrant la solution, on voit se dépo- ser des lozanges de pyruvile. La liqueur retient de l'urée et du pymvate de baryum, facile à reconnaître aux caractères sui- vants : il se colore en rouge par l'addition d'un cristal de sul- fate ferreux; évaporé au bain-marie, il donne une masse amorpbe jaune citron^ qui n'est plus soluble dans l'eau. Le dédoublement de la triuréide dipyruvique est représenté par Féquation CTlMAiH)» + 2H*0 = CO Ax«m + C»H»Af *0« + C»HH)». La triuréide dipyruvique ne précipite aucun sel métallique, n ce n'est l'azotate de mercure. Sa solution potassique donne un précipité blanc abondant, par l'addition d'azotate d'argent. Chauffée avec l'acide azotique, elle se comporte comme le pyruvile et donne de l'urée et de la mono-uréide pyruvique nitrée C*H«(AzO«)AzW. Enfin, mélangée avec un excès d'acide puruvîque et chauffée à 100*, elle donne un corps amorphe, complètement insoluble dans l'eau, et constituant une uréide plus condensée. TriurHde iétrapyrtmque, C*»H**Az«0\ — On l'obtient en faisant réagir, à 100*, 2 parties d'acide pyruvique sur 1 partie d'urée. C'est une masse amorphe, que Ton purifie par des lavages à l'eau bouillante, dans laquelle elle est complètement insoluble. Elle constitue alors une poudre blanche, qui se dis- sout lentement dans les alcalis en se gonflant d'abord et don- nant des masses gélatineuses. Les solutions alcalines suffisam- — 810 ~ •itieDt ooftétDttfën €e preilaeflrt en geléM tratotpareoM, adlaUet dans Veau. La floltttiôn anunôtiûicale^ ëyaporée au baiiHnyune^ fournit des paillettes légères, brillanteSi doû orittalUnes, d'i» tel ant^ iiMMiiaol auquel l'analyse assigne la formule Ce sel ammoniacal se redissout très-lentement dans Teau. Sa solution précipite par tous les acides, y compris l'acide oar- .bonique, et par les bicarbonates : le précipité gélatineux se redissout à une douce chaleur dans les carbonates alcalins. Elle est également précipitée par l'eau de chaux» l'eau de ba- ryte, les sek alcalino-terreux et les sels métalliques. Tous ces .précipités constituent des gelées volumineuses. Cette triuréide tétrapyruvique est un corps d'une stabilité remarquable ; ni l'acide azotique^ ni l'eau régale ne l'atta- .quent, même à la température de l'ébulUtion ; elle n'est de- truite que par l'acide suif uriqne concentré et bouillant* Elle parait formée suivant l'équation 4C»HH)« + «COAi«B* = C"H»*Ai«0».+ 7H«0 1 un corps de mêmes propriétés prend naissance quand on maintient le pyruvile à une température de 170* pendant dix jours. Tétra-uréide dipyruvique, — Bans la préparation du corps C*H^*Az'0', on obtient toujours un résidu amorphe, blanc, insoluble dans l'eau, présentant en partie les caractères du corps CH^^Az'O'', mais s'en distinguant en ce qu'il se dissout , rapidement dans les alcalis sans se gonfler et sans donner de .solutions gélatineuses. D'après un dosage de carbone et d'hydrogène^ ce corps parait être la tétra-uréide dipyru- vique C«H«Ai80', formée suivant l'équation SGSH«0» + 4G0AI>H*+ Gi^HttÀMV + 7H^. Je n'ai pad poursuivi l'étude de ces oorpd amorphes, de la pureté desquels il est impossible de s'assurer. En résumé, Faction de Vaeide pyruvique lur Turée fournît, — su — inivant les )»fopôrtioiM des deux €Oi*ps, lei oDmjMMés soi* tonts : GW^AtH)^ dltlrëlde pymrique (pyrayllfe)) C'H^Ax^OBj triuréidd dipyraTlque, C«Hi«A«W, létra-uréide dipyruviquc, C«H**Az«0», trlurélde tétrapyravique. Les deuT premiers seulement sont cristallisés. Les dériyés qu'ils fournissent sont C*H*Ax*0*, mono-nréidc pyrovlqUè, GWIA^AK*0*^ moDo-ttî^de pyratlqna fiitrtS) qui se dédoublent par le brome, en bromopicrine et acide pa- rabanique. mHiMCica de la prêislou mt la «oinbiiitioiil par M. GailleTet. ^ Les appareils dont M. Cailletêt s'est servi dans Ses expériences se composent : l' de pompel et de féêet** Tôirs destinés à contenir les gaî comprimés; 2* d'un appareil- laboratoire en fer pouvant résister A plus de 300 atmosphères dans lequel sont pratiquées quatre ouvertures pour le tube abducteur du gat, le robinet de purge, le tube du manomètre et enfin pour une lunette. Lorsqu'on pkce uné bougie dans cet appareil, on constate que l'éclat de sa flamme augmente avec la pression de l'air introduit. La base de la flamme qui, à l'air libre, est bleué, devient blanche et très^lumlneuse; mais bientôt le phénomène se modifie, des nuages épais de fumée circulent dans l'appa- reil et s'échappent par le robinet de purge, bien que Pair qui s'éehappe par ce robinet entretienne normalement la combus- tion d'une autre bougie. La flamme vue à travers cette fumée est rougéâtre, et, lors** qu'on met fin à l'expérience, on trouve que la mèche a forte- ment charbonné, et que la combustion est devenue incom- plète, puisqu'il s'est déposé des quantités considérables de noir de fumée, provedant sans doute de la dissociation des ga£ car* burés, par suite de l'élévation de la température de là flamme. ytickt dé Itt flamme du phosphore ne semble p^s augmenter -^ 312 — seonblement sous pression. Le soufre donne une flamme plus foncée, plus Tire et colorée sur ses bords en jaune rose. Le potassium brûle avec une flamme fort brillante et colorée en violet. La combustion du charbon de bois, sous la pression de 25 atmosphères n'est pas plus vive qu'à Fair libre. La lampe à alcool augmente rapidement d'éclat à mesure que la pression devient plus grande. Yers 18 ou 20 atmosphères, la lumière qu'elle émet est devenue blanche, brillante et aussi éclairante que celle d'une bougie. Le sulfure de carbone donne égaleipent une flamme plus brillante et plus lumineuse qu'à l'air libre. En résumé, la température de la combustion a augmenté avec la pression, sans cependant que cet accroissement soit très- grand. Dosac* à» raddo borique ; par M. Ditte. — Pour eSeo tuer directement la détermination quantitative de l'acide borique, deux procédés ont été indiqués jusqu^ici : l'un, fondé sur l'emploi des carbonates alcalins anhydres, entraine un dosage d'acide carbonique; l'autre consiste à doser l'acide borique au moyen de l'hydrofluoborate. Mais ces procédés longSy compliqués, ne permettent pas de faire exactement ce dosage. La méthode proposée par M. Ditte est liée à celle qui lui a permis de préparer des borates cristallisés par voie sèche. Sup- posons qu'il s'agisse de déterminer l'acide borique tx>ntenu dans une dissolution. On ajoute à la liqueur un peu d'ammo- niaque pour neutraliser l'acide libre, s'il y en a, puis un excès d'une dissolution saturée de chlorure de calcium pur. Tout l'acide borique se trouve alors dans le borate de chaux pro- duit. La matière introduite dans un creuset de platine est alors évaporée à siccité, et lorsqu'elle est sèche, on remplit le creuset avec un mélange à équivalents ^aux de chlorures de sodium et de potassium purs et cristallisés ; on le ferme avec son couvercle, puis on chaufiie modérément d'abord, puis de manière à fondre le mélange salin. Le borate de chaux, bien moins fusible, se rassemble au fond du creuset, et si l'on main- tient cette partie du creuset à une température plus élevée que — 31S — la )Mif de supérieure, le borate de chaux vient cristalliser à la surface du liquide; les cristaux empâtés daos du chlorure soli- difié formeot ua anneau qui s'élève le long des parois du creu- set, juste au-dessous de cette surface ; bientôt tout le borate est transporté dans cet anneau, il n'en reste plus au fond du creuset. Après la cristallisation, on obtient de belles aiguilles trans- parentes dont la composition correspond exactement à la for- mule BoO' GaO« Ces cristaux sont insolubles dans l'eau. On peut donc en toute sécurité traiter par l'eau froide la matière refroidie qui se sépare du creuset d'un seul bloc; l'anneau contient presque tout le borate cristallisé ; la faible partie dis- séminée dans la masse est séparée au moyen de l'eau qui dis- sout les chlorures alcalins, tandis que les cristaux restent. Sui- vant l'auteur, l'opération ne présente aucune difficulté; il recommande de ne pas fondre le borate de ehaux amorphe qui occupe le fond du creuset et de se servir d'une lampe à gaz, alimentée d'air par un soufflet ou une trompe; on obtient ainsi facilement la température nécessaire au fond du creuset. M. Ditte a fait oonnaitre les résultats de quelques expériences qui semblent prouver que cette méthode est d'une exactitude rigoureuse. Cette méthode est applicable à la détermination de l'acide borique que l'on rencontre dans plusieurs silicates. On réduit la matière en poudre fine et on la décompose par l'acide chlor- hydrique à la température de 50 à 60*; on ajoute alors la disso- lution saturée de chlorure de calcium et de l'ammoniaque pour saturer les acides libres, puis on opère comme précédemment. On sépare le borate de chaux du silicate de chaux en traitant le mélange, après l'avoir pesé, par l'acide nitrique. On évapore à sec, on reprend par du nitrate d'ammoniaque afin d'enlever complètement la chaux que l'on peut doser dans la liqueur. On pèse la silice après lavage et calci nation, et connaissant le poids du mélange de borate et de silicate, le poids de la chaux et celui de la silice, on en déduit par difierence le poids de l'a- cide borique que renfermait la combinaison primitive. 314 — Do mtliéiiliim et da «m oampotés oxfgémêê^ par MM. Sainte-^Cuire Devilus et Debrat. — Le ruthéhium a été découvert^ en 1843, par M. Claus, étudié depuis par M. Frémy, qui a obtenu une des plus belles substances que Fou con* naisse^ l'oxyde de ruthénium RuO*^ et par M. Wohleri qui a trouvé la laurite, sulfure de ruthénium en cristaux brillants. Le ruthénium pur fond aussi difficilement que l'iridium, et| dans une atmosphère oxydante, il brûle avec des étiaoelles très-brillantes, une flamme fuligineuse et une od^r d'osone très-pronoucée. L'oxyde de ruthéniumi soumis à TaotioB de l'oxygène dans un tube de porcelaine chauffé à une température élevée, donne les cristaux de M. Frémy d'une grande beauté ; la masse en» tière de l'oxyde se transforme en cristaux. L'adde hyperruthénique RuO^, découvert par M. Glaus, et qui est à peine connu, présente de très-singulières propriétés. Il est jaune, très-régulièrement cristallisé et très-instable* ;I1 fond vers 40"" et possède à 100* une tension de vapeur qui pa- rait considérable. Les auteurs l'ont préparé par l'action du chlore sur les ruthéniates de potasse, de soude et de baryte, et ils en ont obtenu plus de 200 grammes. On a introduit 150 grammes d'acide hyperruthénique dans un petit appareil distillatoire en verre et l'on a chauffé lente- ment. A 10â<* peu de matière avait passé dans le récipienti mais à lOS^ un dégagement de gaz un peu rapide se produisit et une explosion épouvantable eut lieu. Le laboratoire fut iuwiédiatement rempli d'une fumée noire et une odeur d'ozone suffocante se répandit partout. Lorsqu'on chauffe du ruthénium au chalumeau à gaz oxygène et hydrogène^ il s'oxyde rapidement et l'odeur de la vapeur noire qui se produit est exactement l'odeur de Tosone. L'acide hyperruthénique, qui se détruit avec explosion k lOS**, peut se former aussi aux températures les plus éle- vées, même pendant la fusion du métal. Une fois formé, cet acide se détruit à une température plus basse, et cette dé- composition est accompagnée de la production de Voione. Ici les choses se passent de la même manière que dans les cas de dissociation les plus connus, comme dans la dissociation — 816 — de Toxyde d'âirgenl, mhtê eu sens itiYefse. Ce Èerùit une déeofhpo- iition par refroidissement; c'est la seule explication, disêfnt lés auteurs, que Ton puisse en donner. Le mtbëoium est un corps facilement oxydable; il ne se réduit pas par la chaleur comme l'oxyde d'iridium ; ses pi^- ^ëtés chimiques sont telles, qu'il se trouve avec Viridium, le fer et même le platine dans là plupart des précipites. nûT les ftolutloiit d'amn de cUrcMné; par M. Oânma. Même it4«t; par M. Legdq W BotfiBAnDAAN. ^ On admet communément, dit M* Gemex, que les solutions d'alun de dirome, devenues vertes par la chaleur^ repassent peu à peu à \sl tnodification violette en abandonnant spontanément, au bout de quelques semaines^ sous la forme d*octaèdres ré- guliers, l'alun dissous> D'un autre côté, on a plusieurs foh observé que ces solutions restent vertes pendant des mois en- tieifs sans déposer de cristaux d'alun. Suivant M. Gernez, voici ce qui se pasèe t Si Ton fait à chaud une solution aqueuse d'alun de chrome dans des vases que Von scelle à la lampe, pendant rébullitlon du liquide» on observe que, si concentrée que soit cette dissolution verte, elle n'abandonne pas spontanément à la température ordinaire des cristaux d'alun violet et elle ne prend pas la teinte des solu- tions faites à froid, même après un temps très-long. Ces solutions vertes, conservées à l'abri d'un cristal d'alun et soumises à une évaporation lente dans le vide^ donnent comme résidu une matière solide, transparente, d'un vert éme- raude. Soumises à un refroidissement intense, elles ne donnent pas de cristaux d'alun, Yient-on à ouvrir les vases qui contiennent la solution verte sursaturée restée entièrement liquide pendant un temps quel- conque et à la toucher avec un cristal d'alun de chrome, il se dépose immédiatement une certaine quantité de cristaux d'alun violet qui grossissent peu à peu. Une parcelle dès autres aluns de potasse, d'ammoniaque, de fer et de thallium, par exemple, produisent le même effet. M. Lecoq de Boisbaudran n*est p^s de cet avis; il af&nue : — 816 — 1* Que l'alun violet n'existe pas dans la solution verte ré- cemment chau£Pëe ; ^ Que les aluns de potasse, d'ammoniaque, de fer et de thallium ne produisent pas des cristaux octaédriques violets comme Talun de chrome; 3* Que les deux couleurs marchent Tune vers l'autre pour se rencontrer après un temps fort long, lequel varie d'ailleun avec la concentration. M. Lecoq de Boisbaudran ne nie pas l'existence, dans l'alun de chrome bouilli, d'une certaine quantité d'alun violet pou- vant s*y maintenir à la haute température de Tébullition. Il a observé que le changement de teinte est notable dans les tubes scellés qui avaient été autrefois fortement chauffes; en les ou* vrant on voit se déposer beaucoup d'alun violet, lequel n^exisie pas dam la golution verte incrisiallisable récemment chauffée^ mais 8*y forme peu à peu. Si théoriquement, les tubes contenaient dès l'origine de faibles quantités d'alun violet, il est certain, dit M. Lecoq de Boisbau- dran, que celui qu'ils pouvaient déposer au bout de quelque temps, par contact d^un isomorphe, s'y était formé ^adti«//em«iif el en dehors de Vaction des germes. L'auteur cite une expérience â l'appui de cette conclusion ; suivant lui, l'action du froid ne prouve nullement, comme le croit M. Gemez, que les solutions andennes d'alun vert ne contiennent pas d'alun violet tout formé, » Il est désirable que cette question soit décidée par la com- mission de l'Académie des sciences. P« ACADÉMIE DE MÉDECINE Discussion sur la fermentation. Séance du 16 février, — Cette discussion a été soulevée par une note de M« A. Bergeron sur la présence et la formation des vibrions dans le pus des abcès* Ce médecin avait cru pou- voir déduire de ses observations les deux condusions suivantes : — 817 — « 1» Les ribrions se rencontrent dans le pas des abcès sans qu'on puisse invoquer le contact avec l'air extérieur. « %^ On ne saurait admettre non plus que, dans ces cas, les vibrions puissent pénétrer dans le foyer de l'abcès par le sys- tème lympathique ou le système circulatoire sanguin, tous deux absolument intacts, v Ces conclusions ont ému naturellement M. Pasteur, qui a vu là une nouvelle tentative en faveur de la génération spon* tanée, et qui pense que les germes des vibrions dont M. Ber- geron a constaté la présence dans les abcès ont pu s'introduire dans l'économie, soit par les orgianes de la respiration, soit par lès organes de la digestion, les vaisseaux lympathiques et le sang. Mais une communication de M. Gosselin a donné aux observations de M. Bergeron leur véritable caractère. Il ne s'agit pas de génération spontanée^ mais tout simplement de faits qui intéressent les pathologistes. Ce serait une question de clinique et non pas une question de doctrine. A propos de la note de M. A. Bergeron, M. Pasteur présente quelques réflexions sur la façon dont on procède depuis plu- sieurs années dans Tétude des infiniment petits. « Il est vrai- ment surprenant, dit-il, de voir avec quelle facilité, je dirai presque avec quelle légèreté, on traite en France une question aussi grave, aussi difficile que celle de la génération spon- tanée, n II cite comme preuve un travail de MM. Legros et Onimus sur la génération spontanée de la levure de bière, un second travail de M. Onimus sur la génération spontanée dans l'œuf, la théorie des microzymas de M. Bécfaamp, les observa- tions antérieures de M. Donné sur les œufs putréfiés. MM. Du- val (deYersailles) Trécul, Frémy, Servel (de Montpellier) n'ont pas été épaignés dans cette critique générale qui a paru inop- portune et peu mesurée. Séance du\^ février. — M. Bouillaud présente quelques considérations générales sur la fermentation; il remarque que la nouvelle théorie n'est pas suffisamment démontrée et il rappelle une publication de M. le docteur Nepvèu qui se ter- mine ainsi : jéu milieu du conflit des opinions régnantes^ plus ou moins eontradictairesy il est difficile de se rallier absolument à une théorie pluiét qu'à l'ouire. En terminanti M. Bouillaud — 818 — demande à M. Pn^teur quels sont le^ Cennent^ des farments. M. Pasteur r^odra à cette question daos la prochaînf. séance. Il fait remarquer que si M. A» Bergaron n'a pas pro- noncé les mois de génération gpanicmée^ il a exprimé implicite- ment le fait sans réserre. Il a donc dû, dit-il, se montrer séyère dans ses appréciations sur une série de rechercher ù>Hte$ epAi* chéu d'erreur. Il ajoute, contrairement à Tasserûan de M. Ber- geron, que la solution d'hyppsulfite de soude n'a jamais détruit ni fait disparaUre vn $eul vibrion. Séamt du % mors^ — M« Colin pense qu'il faudrait aTanl timt savoir si la présence des organismes inférieurs est rédle^: ment une condition obligée de toute fermentatian. Ce a'eil; qu'après avoir résolu cette première question qu'on devr» re-» diercher d'où peuvent venir ces. êtres, dç l'extérieor ou de^ l'intérieur, s'ils sont des produits de Tbomogénie v^ de l'bëté-' nogénie. M. Colin a fait de nombreuses expériences sur l'altération spontanée des ceufs et, contrairement aux assertions de Mf Pasteur, il affirme ; 1" Que toui le$ œuf& nsnisn des csttls putréfiés ne lui a mMsatré que des élémentefignnénniffu- vnnSs qut ponrmient bien n'èlre que de sinaplea corpasculei' albumineux et non de viéritables Atres vivants. Suivant |f. GoUn, k. pucaéfactîon de l'csdF n'est pa» due à des MganiaiMa pirodoits par génération spnManée, maôs à un ensensUr d'nctinn» ckimiqMs s^efisetuaut ssom Ae eoea obligé é'teren infMcun^ sans konogénle ni bélAwfgpniiew — 31© — M. Pôggiale appeUe l'attention de l' Académie! !« sur l'altération spontanée dee œufs; 2*» sur les causes qui rendent t'urine ammoniacale dans la vessie; 3* enfin sur les recher- cIms de MM. Leehartier et Bellamy sur la fermentation def fruits. 1* Suivant MM. Pasteur et Gayon, la putréfaction des œufs est due à l'action des vibrions ou autres oi^nismes inférieurs. S*ik avaient une origine spontanée^ tous les œufs devraient se putréfier; or, il n'en est rien, et d'après leurs recfaerdies, on n'en trouve que très-peu qui s'altèrent. Lea ({ermes doivent donc venir du dehors. Les faits observés par M. Gayon ne démontrent pas, selon M. Poggiale, que les organismes dont il s'agit s'introduisent dans TcBuf pendantqu'il chemine dans l'oviduote. Les preuves fournies par M. Gayon ne sont pas suffisantes et de même qu'on a pu reprocher à M.Bergeron d'avoir affirmé que les abcès dont il est question dans sa note, n'avai^tt aucune communi-i cation avec l'air extérieur, de même on est en droit de dire â M. (Sftyon qu'il n'a pas démontré que les germes des oi^a- nisraes qu'il a trouvés dans lea œufs venaient de l'air extérieur et s'étaient introduits par l'oviducte. Les trois fermentations observées parM.Gayon etFoxydation de la matière organique de l'œuf compliquent singulièrement la queetion et la rendent plus obscure encore. On se demande quelle mt la véritable cause de ces trois fermentations, notam* ment de la fermentation acide, d'où viennent les germes qui les produisent, pourquoi il y a tantôt fermentation et tantôt oxydation. M. Pogglale fait observer que l'altération des œufii étant la règle au b^ot d'mt temps p^us ou moins long, surtout peodant les cbaleurs de l'été, ils devraient to«9 ou presqfue tous' oontcnîv des bactérie» ou des spores; cependant M. Gayon n'en a pas trouvé dans un grand nombre de cas. M. Poggiale dit enfin qiie deux observateurs distingues, MM« Béduunp et Donné, n'ont jamais trouvé dans le Manc et le îa«ne de l'sraf nî bactéries, ni vibrions, ni moisissures, ni astie diœe d'organisé. n y a donc là une grande obscurité et il ne faut passe hâter de conehire* — 320 — 2'' M. Pasteur pense que la prëseDce des ferments est néces- saire à la conversion de l'urée en carbonate d'amnoioniaque* Il s'appuie sur ce que l'urine ne devient jamais alcaline tant qu'elle est en contact avec l'air pur, c'est-à-dire débarrassé des poussières qu'il tient en suspension. Il a pu ainsi ccMiserver des urines pendant des années, sans aucune altération» M. Poggiale remarque que cette expérience a une grande importance, mais qu'elle ne prouve pas que les ferments soient indispensables à la conversion de l'urée en carbonate d'ammo- niaque. Ge n'est qu'une hypothèse. La conversion de l'urée est-elle due à une acdon chimique ? M. Poggiale rappelle d'abord que M. Wôhler a obtenu artifi- ciellement ce composé en combinant l'acide cyanique avec l'ammoniaque; que la cyanamide se transforme en urée en se combinant avec deux molécules d'eau ; qu'en ajoutant à l'urée deux molécules d'eau on obtient du carbonate d'ammonia- que. On sait qu'à la température de 140* l'urée se dédouble en acide carbonique et en ammoniaque en se combinant avec les éléments de l'eau; qu'une dissolution étendue d'urée, lorsqu'on la fait bouillir, produit de l'ammoniaque ; que la potasse caus- tique et l'acide sulfuriqoe transforment également l'urée en acide carbonique et en anunoniaque. M. Poggiale rappelle aussi que l'urée est considérée comme une amide et que l'une des propriétés caractéristiques des amides est d'absorber les élé- ments de l'eau et de se convertir en sels ammoniacaux. C'est ainsi que l'aoétamide et l'oxamide forment, en se combinant avec l'eau, de l'acétate d'anunoniaque ou de l'oxalate d'am- moniaque. La présence d'un ferment ne parait donc pas nécessaire pour expliquer la conversion de l'urée en carbonate d'ammoniaque. 3* MM. Lechartier et Bellamy ont publié des recherches sur la fermentation des fruits qui sont dignes de tout l'intérêt de l'Académie, et certes les faits qu'ils ont observés ne s'expli- quent pas, selon M. Poggiale, par la théorie des ferments. Dans plusieurs expériences ils n'ont pas trouvé de ferment alcoolique à l'intérieur des fruits, et ils sont arrivés à cette conclusion remarquable que la destruction du sucre, la pro- duction de l'acide carbonique et celle de l'alcool peuvent s'ef- — 321 — fecluer dans les fruits sans qu'on observe à leur intërieur de ferment alcoolique. M. Po^alerësumequelques-unesdes expériences deMM. Le- chartier et Bellamy, desquelles il résulte que les pommes, les poires, les cerises, les groseilles, les châtaignes, etc., ont donné des quantités variables d'alcool et d'acide carbonique, bien qu'il ne se soit pas formé de ferment alcoolique. Puisqu'il n'existait pas de ferment dans les fruits examinés, il faut supposer que la fermentation est due aux cellules du parenchyme des fruits. Mais ces faits ne sont plus en har- monie avec la proposition suivante que M. Pasteur a rappelée tout récemment dans un travail présenté à l'Académie des sciences : « L'acte chimique de la fermentation est essentiellement un phénomène corrélatif d'un acte vital, commençant et s'arrê- tant avec ce dernier; il n'y s^ jamais fermentation alcoolique proprement dite sans qu*il y ait simultanément organisationy dé" veloppementy multiplication de globules ou vie poursuivie, con- tinuée de globules déjà formés. » Or, dans les expériences de MM. Lechartier et Bellamy il n'y a ni organisationyni développement, ni multiplication de liAules, M. Pasteur répondra dans la prochaine séance à MM. Colin et Poggiale. Il expose de nouvelles observations sur la nature de la fermentation alcoolique, que nous publions in extenso (voir page 273.) P. REVUE PHARMACEUTIQUE- •or la préparation de l'ean ozyir^née ; par M. J. Thom- son. — Le procédé suivant permet d'obtenir rapidement l'eau oxygénée pure et en grande quantité : le bioxyde de bary.um finement pulvérisé est versé dans de l'acide chlorhydrique étendu jusqu'à ce que l'acide soit neutralisé. La solution filtrée et refroidie est additionnée d'eau de baryte pour précipiter les oxydes étrangers et l'acide siliclque jusqu'à ce qu41 se forme /Mf». ié Phâm. ê$ i€ CM»., 4« sÊRn, t. XXI. (ATril 1875.) ^i ~ 822 — un précipité léger d'hydrate de peroxyde de baryum* La tolu* tioD est alors filtrée de nouyeau et additionnée d'eau de baryte concentrée. H se précipite de Thydrate de peroxyde de baryum cristallisé, Ce précipité est reçu sur un filtre et lavé. Il se conserve dans un vase fermé et à Tétat humide très- long- temps. Pour préparer Veau oxygénée, on projette en agitant le peroxyde hydraté humide dans l'acide sulfuriqae étendu. La réaction est très-régulière avec de l'acide étendu ou plus con- centré. La concentration peut s'élever sans inconvénient jusqu'à 1 partie d'acide pour 5 d'eau en poids. On continue d'intro* duire le peroxyde de baryum dans l'acide jusqu'à ce que celui-ci soit presque neutralisé ; le sulfate de baryte se dépose en grande quantité et assesi rapidement, et l'on filtre. Dans les solutions filtrées, on précipite la petite quantité d'acide sulfurique par l'eau de baryte étendue. En ayaj^t toujours du peroxyde de baryum humide, on peut préparer de l'eau oxygénée concentrée en une heure. L'hydrate de peroxyde effleuri ou desséché, de même que celui du commerce^ ne peut être employé directement! il faut d'abord, comme* le peroxyde anhydre, les dissoudre dans l'aoide ohlorhydrique et les précipiter par l'eau de baryte. Sur la oontervatlon do l'eau oxyir^née ; par M. Bottgcr. — L'eau oxygénée est considérée comme une contibinaison faci- lement décomposable d'eau et d'oxygène qui ne se oonserve pas si elle n'est pas acide. M. Bottger a trouvé qu'une eau oxy- génée, absolument privée d'acide préparée spécialement pour l'usage médicinal, se conserve sans décomposition pendant plu- sieurs semaines et plusieurs mois dans un flacon de verre bou- ché avec un bouchon de liège ^ on peut l'exposer à la tempéra- ture de l'ébuUition sans lui faire perdre son activité ; si on la mélange après refroidissement avec de Tempois d'amidon con* tenant de l'iodure de cadmium et un petit cristal de sulfate de fer, on voit le réactif se colorer en bleu foncé. {Rep. fur Phorm^ — 888 ~ mr ta çfmmM^ dllè d« Pabang ; par M. Paul Oaebkbijvb. «- Pans le piHnmeroe de Marseille, on désigne aous le nom de çàïit^flle dite de Padmag^ un mélange d'ëcoroes aromatiques »ur kquel M* CaKeneu^e a cru devoir appeler l'attention. Ce produit^ d'un prisL inférieur^ offre atses bien, à première Tue, Vaspect de Técoroe de quinquina Maracaybo^ mais un examen attentif permet de distinguer cette substance de Técoree de quinquina oordifolia plat, et de la bonne et yëri^ table cannelle. Cette cannelle de Padang a paru à M. GazeneuTeun mélange de deux éoorces d'aspect et de nature très^lifférents. L'une, comme le quinquina^ offre une cassure fibreuse, mais piésente une feinte moins jaune, surtout k la partie interne, dont la surface es( comme brillante. L'épiderme manque. L^épaisseur de récorce est de 3 à 4 millimètres environ. Sa largeur, varia- ble, ne dépasse guêpe A centimètres. Sa forme est plate eu fai- blement incurvée. Quelques morceaux, légèrement odorants et sapides, rappellent de loin la cannelle de Ceylan ; d'autres moreeaux sont complètement inodores et insipides. Cette sub- stance n'est autre chose que la cannelle mate des auteurs, ou des grosses branches de l'arbre abatm, lorsqu'il est trop vieux pour fournir l'écorce des jeunes rameaux. A cAté de cette première écorce, il en existe une autre, dans la proportion d'un tiers environ, qui est en morceaux d'un demi-centimètre d^épaisseur, et d'une largeur variant de 2 à 3 centimètres, et offre une couche épidermique noir grisâtre, et une partie interne d'un gvis sale. En enlevant la surfcce, il s'exhale un parfum très-prononcé, qui rappelle à la fois la noix muscade et le citron. La saveur est piquante, la cassure fibreuse dans les parties internes et nette dans les couches externes. M. Caceneuve pense que cette écorce est produite par un arbre de la famille des Laurinées ou des Myristi- Oans tous les cas, la cannelle dite de Padang doit être rejetée de l'image pharmaceutique. (Jtép. de pharm.) mrt mur OIS» f nlelflMMon de la nnrpentnlM ; par M, Maisch. — Le rhiaome de VÀri^êloekia $erpen(arU est souvent noé- — 824 — langée, suirant IL Maiscfa, avec le rhizome du Cyprùpedium pubescens. Voici les caractères qui permettent de distin- guer ces deux substances* Le rhizome de la serpentaire est assez mince et n'a presque jamais qu'un dixième de pouce de diamètre, avec des restes de tiges qui font saillie, et il se ter- mine par une cicatrice à peine concave. Le rhizome du Cypris^ pedium est plus volumineux , ne porte pas de reste de tiges, et offire à leur place de laides cicatrices capsulaires dont quel- ques-unes, les plus anciennes, s'enfoncent profondément dans le rhizome. D'ailleurs^ la structure est très-différente, le Cyprts- pedium étant une plante monocotylédone^ tandis que la ser- pentaire appartient aux végétaux dicotylédones. Le mélange de ces deux rhizomes se fait surtout aux États- Unis. (Am. Pharm. Joum.) sur le poison de Fteoree de nancone ; par MM. Gal- lois et Hardy. — Des expériences qu'ils ont déjà faites sur la sève de l'éoorce de Mancone (Eryihrophlsum guinense) ou bourane dont une population de la basse Sénégambie, les Floups, se sert pour empoisonner les flèches, MM. Gallois et Hardy ont reconnu que le contact immédiat de cet. extrait d'é- corce avec le sang a pour effet de déterminer de profondes altérations dans les globules et de causer la mort par asph3fxie. La poudre de l'écorce est en outre un violent sternutatoire. (y. deê tfomi. mid,) Sur la raoine de Freeeria welterl ; par M. Ejbnnbdt. — L'auteur, dans le but de chercher si cette écorce renfermait de la berbérine, est arrivé à cette conclusion que oette sub- stance n'y existe pas. Le principe amer a été isolé en cristaux solubles dans l'alcool et dans l'eau, insolubles dans l'éther, neutres aux papiers de tournesol et ne précipitant point par le tannin. M. Kennedy considère cette substance comme devant être le gmtiopicrin ou gentianin. L'acide gentésique a été obtenu en fines aiguilles d'un jaune pâle solubles dans l'alcool et dans l'éther et rougissant le papier de tournesol. De ses recherches, M. Kennedy conclut que le fraseria walteri contient les mêmes principes actifs que la gentiane et qu'on — 326 — devraît appeler cette plante gentiaoe amëricaine plutôt que Co- lombo d'Amérique. Cette ëcorce, qui a été plusieurs fois substituée au colombo^ appartient à la famille des gentianées. Elle se rapproche beau» coup de la gentiane. {Pharm. joum.) Compoftitloii do latt de femme; par M. Briinnbr« *— D'après les expériences de l'auteur, la composition du lait de femme serait différente de celle que donnent les auteurs. Elle concorderait plutôt avec l'analyse qui a été indiquée par Toi- matschoff. Il a trouvé sur 100 parties de lait : Eau 90,00 Matières grassea 1,73 Matières albuminoYdes (caséine, atba- mine) 0,63 Sacre.. • 6,28 Sels soluLles et matières extractiYes. . • 1,41 100,00 H* Brunner pense que cette divergence dans les résultats tient à la différence des méthodes d'analyse et à ce qu'on prend généralement du lait de femme récemment accouchée. Comparant ensuite le lait de femme et le lait de yache, l'au- teur a constaté que ce dernier est moins riche en eau, en sucre, en sels solubles et en' matières extractives, mais plus riche en matières albumino'ides et en matières grasses. Enfin il a vérifié l'exactitude de la différence de composition trouvée par Sourdat entre le lait des deux mamelles pris au même moment. Il a toujours constaté une différence entre le lait du côté droit et celui du côté gauche. (/. conn, méd.) Fotion contre l'hématurie; par M. Lange. g'. Extratt de seigle ergoté. 1,50 Àdde tannlqae 2,00 Eaa dlaUUée 180,00 Sirop simple 30,00 Potion à donner par cuillerées dans les vingt-quatre heures, — 326 — pour combattre rhématuriei «^ GompnMiei d'eflu froide 6ur l'hypogastre, glace à l'intërieur, lavemeDls froids. Mitimâd0 réiolativ«; par Sichel. Oxyde noif de coivre l gramme. AxoDge 10 graimnes. PoiÊt une pommade homogène. Quatre à six fois par jdUr,*on fait une onction sur le front et les tempes, avec gros comme un pois de cette pommade, pour combattre diverses formes d*ophthalmie aiguë. Cette prépara- tion agit d'une manière analogue à l'onguent napolitain et n'en- flamme pas, comme lui, les gencives et les glandes salivaires. {Union méd^) SËANCE DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS DU 3 MARS 1875. PrésidoDoe de M. Planchom. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adoptée La Société reçoit une note de 1M[« Stan. Martin sur la racine du cocotier accompagnant l'envoi d'un échantillon de cette racine. La correspondance imprimée comprend : Une brochure de M. Mébu intitulée : Nouvelleê reeherchet sur le$ liquides pathologiques de la cavité pleurale; Une autre brochure de M. Stan. Martin, intitulée: la Pharmacie du père de famille; le Journal de pharmacie et de chimie; l'Union pharmaceutique; le Bulletin commercial; deux numéros du Moniteur de thérapeutique; cinq numéros de la Gazette médicale de Bordeaux; un numéro de la Revue médicale et pharmaceutique du Midi ; un numéro du Journal de pharmacie d'Alsace-Lorraine; le Bulletin de la Société de pharmacie de Bruxelles; le Journal de pharmacie d'Anvers; trois numéros du Pharmaceutical journal; sept numéros du Journal de la Société de pharmacie de Tienne ; le Journal de pharmacie de Philadelphie ; deux numéros de l'Art dentaiî'e; deu mMupUirai dtt compte rendu atiAtid dés trattet de la Société dé Philadelphie; Annuary phamiaàêuiical association of Philodelphia; tin numéro de la Bibliographie de la Bel- gique. M« Poggiate présente, de la part de M. Yidau, pharmacien- major^ une note sur la destruction du phylloxéra. MM. Mo- nestier et Vidau ont proposé l'emploi du sulfure de carbone pur ou mêlé avec du coaltar. Cette note contient l'indication des travaux effectués en 1873 et 1874. De nouvelles opérations seront prochainement exécutées sous le patronage et le contrôle du Conseil général de THérault et une commission sera appelée à se prononcer sur cette question i le 16 juin prochain. La Société procède à l'élection de deux membres correspon- dants nationaux : MM. Jacquemin et Schmitt sont nommés à l'unanimité des suffrages. M. Planchon lit une note très-détaillée sur le Jaborandi. M. Butgnet rappelle que M. Gubler a présenté à l'Académie de médecine un échantillon complet de cette plante qui passe pour un des sialagogues les plus puissants et des sudori- flques les plus précieux. MM. Desnoix et Limousin citent un cas dans lequel le Jaborandi n'a présenté aucune des pro- priétés qu'on lui attribue. M. Blondeau demande queUe est actuellement la partie de la plan te que Ton emploie. M. Planchon répond que ce sont les feuilles, mais il ajoute que, d'après des expériences récentes» Técorce des tiges parait jouir des mêmes propriétés que les feuilles. M. Roucher dit qu'il a obtenu des effets marqués avec (f,l& de feuilles. M. Blondeau demande l'insertion dans le Journal de phar^ macie et de Chimie^ de notes indiquant exactement les carac- tères des médicaments nouveaux afin que les pharmaciens puissent toujours et très-facilement les reconnaître. MM. Re- gnauld et Poggiale répondent que cela se fait toujours et que dans le cas particulier^ il a déjà paru dans le Journal de phar- macie et de Chimie une note de M. Bâillon sur le Jaborandi, et que la note de M. Planchon sera publiée le mois prochain. — S28 — M. Poggiale rend compte d'une discnarion qui vient d'être soulevée à l'Académie de médecine p^r M. Pasteur à propos d'un travail de M. Bergeron sur les fermentations. M. Bergeron ayant ouvert des abcès qui n'avaient eu aucun contact avec l'air, y a constaté la présence de vibrions. Ce ré- sultat a paru si singulier à M. Pasteur qu'il en a deoiandé une vérification scrupuleuse; puis il a ouvert sur la fermentation en général une discussion à laquelle ont pris part MM. Golin et Poggiale. M. Poggiale, après avoir cité les expériences de MM. Golin^ Gayon et Béchamp^ a appelé l'attention de H. Pasteur sur diverses questions^ particulièrement sur les causes qui rendent les urines ammoniacales , et ^ur les observations faites par MM. Lecbartier et Betlamy : il résulte de leurs recherches .que la matière sucrée des fruits peut se changer en alcool et en acide carbonique sans que ces fruits aient été ou- verts et sans qu'on puisse constater, en les ouvrant^ la pré- sence du ferment alcoolique considéré comme nécessaire pour effectuer cette transformation. La question est encore pendante à l'Académie de médecine; M. Pasteur s'est fait inscrire pour répondre aux communi- cations de MM. Golin et Poggiale. La séance est levée à trois heures et demie. Suite du procèS'Verbal du 3 février 1875. M. Stan. Martin adresse à la Société une note sur le Syl- phium et le Thapsia. Il rappelle qu'en 1868 il a publié dans le Jottmal général de thérapeutique l'analyse chimiquedu Tkapêia, son mode d'emploi en médecine et son action sédative. L'écorce de Thapsia garganica doit son action à un principe gommo-ré- sineux. Le Silphium a joué un grand rôle dans l'antiquité. Les Grecs donnaient le nom de Sylphium et les Romains celui deLaserpi^ tium à une plante à laquelle on attribuait des propriétés mer- veilleuses et qui, dit-on, disparut au temps de Strabon. Dioscoride ne parle nulle part du Sylphion^ tandis qu'il donne la description du Thapsus garganica; c'e»ty dit-il, une plante semblable à la férule. — S2P — Un attire naturaliste latin, Erius, ditqn'on trouve le Thapsut sur une inontagoe de TApulie. M. Deniau prétend que le Syl' fMurn était VA$a fœtUa. M. Stan. Martin rappelle que le musée du Louvre possède parmi les objets antiques un vase grec qui porte rétiquette Sylphium^ Pacho attribue la découverte du Sylphium à Délia Cella; il nous apprend qu'il fût dormir certains animaux qui en man-* gent et qu'il empoisonne les chameaux. Il agit comme un vio- lent drastique. M. Stan. Martin pense que les graines rapportées par le doc- teur Laval^sous le nom de Sylphium de la Cyrénaiquej n'étaient que les graines du Thap$ia garganiea. En résumé, M. Stan. Martin est d'avis que la plante à laquelle les Grecs donnaient ce nom a peut-être disparu ou que ce n*est que le Laserpitium des Latins, c'est-à-dire le Thapsia. M. Poggiale présente tine note sur le Silphion de la part de M. le professeur Cauvet, pharmacien-major de l*" classe, à Nancy. Contrairement à l'opinion émise par M. Stan. Martin^ M. Cauvet soutient : 1* que le Silphion n'a pas disparu de la Gyrénaïque depuis l'époque de Néron ^ 2* que Dioscoride con- sacre un long chapitre au Silphion; 3* que l'exemplaire in- compK t de Silphion que possède M. Gossoo ne permet pas une comparaison absolue avec le Thapsia de l'Algérie; IC* que^ d'après Laval, la souche principale du Thapsia silphium émet des racines diver génies ^ horizontales^ rameuses^ longues d'en- viron 1 mètre et qui atteignent une grosseur de 3 à 4 cen- timètres; ô* que la plante de Laval se rapproche absolument de celle que décrit Théophraste; 6* que les anciens distin- guaient le Thapsia du Silphion, que ces deux plantes sont très- voisines mais ne sont pas semblables ; 7* Que Laval a reconnu à Gonstantine que le Thapsia garganiea différait du Silphionpsir ses racines et par ses feuilles; 8* que Théophraste, Dioscoride, Hippocrate et Galien distinguaient les propriétés du Silphion de celles du Thapsia. M. Cauvet a préparé un extrait aqueux et un extrait alcoo- lique avec de la poudre de Silphion^ fournie par Laval et avec le Thapsia garganiea, M. Poggiale présente ces extraits à la Société. L'extrait aqueux de SUphion^ dit M. Cauvet, a — 830 — une cottieilr rouge bnta foncé; ton odeur est faiblement &ro- matique^ sa saveor d'abord sucrée) pu» amère, avec un ar- rière-godt |Mirticulier, qui peut être qualifié de TÎreux. L'&Urmt (iqueux de Thapsia a une couleur brun jaunAtre, une odeur de pruneaux cuits, une saveur sucrée^ presque identique à cdle du résiné. Viteirait akùolique de Silphian a une odeur yatiil- lée agréable; son âcreté ne permet pas de le goûter. Il déter^ mine un prurit extréuie sur les parties au contact desquelles on le met. Les propriétés physiologiques des extraits de SUpkûm et de Thapsia sont différentes. Compte rendu des travaux de la Société de pharmacie de Parts; par M. DUQUESNEL. (Saite.) (1) Les travaux de physique sont naturellement moins nom- breux que ceux de chimie dont les opérations multiples qui constituent la pratique de la pharmacie fournissent le plus souvent les sujets. Je ne vous décrirai pas id l'alcoomètre pon- déral de M. Lejeune qui a été Tobjet, à l'occasion du prix des thèses d'une des années précédentes, d'un rapport élogieux qui en faisait ressortir tous les avantages. Je le crois appelé à deve- nir un instrument fort utile aux pharmaciens et à tous ceux qui ont à faire des mélanges ou des couj^ages d'alcool. De même le capillarimètre de M. Bouiilard qui vous a été présenté par M. Roucher, présente quelques heureuses modifications, bien qu'il possède quelques points communs avec celui qui vous a été proposé il y a quelques années par M. Porter, lauréat de votre Société. A l'occasion d'un travail du D' Duhomme sur l'emploi du compte-gouttes appliqué à l'analyse chimique pour le dosage du glucose^par exemple, par la liqueur de Felhing, M. Pierre Vigier vous a fait connaître les applications à Tanalyse hydroti métri- que de ce même procédé qui joint à une exactitude suffisante la rapidité nécessaire aux personnes qui ont de nombreux essais à faire. (1) Voir Journal de pharmacie et de ehimiêy t XXI, p. 2I& — 891 — Le comple-ffoiitles} oomlruh sur lesindioatmift àe M . Lebatgue et muni d'un b«c d'ëoonleiiient d'une section déterminée^ rend ohoqae jour à la pharmacie pratique de nombreux aervioéd, maia il présente^ à cause de son diamètre capillaire, Pinconvé- nient de s'obstruer facilement, inconvénient que M. Guichard a pa Caire disparaître en modifiant légèrement sa construc- tion. L'analyse spectrale qui a dé)à donné de si brillants résultats, qui a permis d'étudier la constitution solaire et qu'emploient peat«-étKe en ce moment encore^ pour leurs travaux' astro- nomiques, ces courageux pionniers de la science qui se sont transportés des différentes parties de l'Europe et du Nouveau- Monde dans des pays privés des ressources les plus indiâ^ pensables, l'analyse Spectrale qui a déjà amené la découverte de métaux nouveaux qui trouveront peut-être d'utiles appli- cations en médecine lorscpi'ils seront plus abondants, que vous employés encore en toxicologie^ est appelée chaque Jour à faii^ de nouvelles conquêtes. 'M« Buignet vous a entretenus des résultats obtenus par M. Ghautard sur la chlorophylle en solution que caractérise très-bien la raie noire qu'elle produit danslespectus, ainsi que sa modification sous l'influence des alcalis. Il est donc permis d'espérer que ce nouveau moyen d'analyse nous donnera un moyen facile de distinguer certaines préparations pharma- ceutiques, certaines teintures, peut-être, des alcoolatures. La science micrographique qui a reçu depuis plusieurs années dans cette école même un développement considérable, permet bien souvent aux pharmaciens de fournir d'utiles renseigue- ments> de mieux connaître certains produits qu'il emploie et d'en distinguer les falsifications. C'est en l'utilisant, pour ce qu'elle peut toutefois donner, en s'aidant en outre des réactifs, acide sulfurique, iode, que M. Ye- tillard a entrepris un long travail, dont M. Roucher vous a'rendu compte, sur les moyens de distinguer les différentes fibres qui servent à fabriquer les tissus végétaux. Sans insister sur les services que ces recherches peuvent rendre au commerce, ne peutp4>n espérer les voir appliquer utilement, en ce qu'elles ont de nouveau dans les experdseï médico*légales ? — S82 — N'6tt-ce pas encore à une question de physique qu'il faut rapporter les expériences entreprises sur l'absorption cutanée? Quoique nombreuses elles n*ont pu fixer encore la science sur cette délicate question. La peau absorbe- t-elle les substances qui sont en contact avec elle ? Il est facile de répondre affirma- tivement, mais avec des réserves, en dtant l'expérience faite par notre collègue, M. Roussi n. Une solution de sulfate d'atro- pine desséchée sur le bras produit en efiet la dilatation pupillaire après un certain temps, preuve évidente du passage de cette substance à travers Tépiderme. Dans d'autres cas cependant l'absorption n'a pas lieu: c'est lorsque le bras est plongé dans . une solution d'atropine qui ne peut se dessécher sur la peau. Tous avez eu du reste un nouvel exemple d'insuccès dans la thèse de M. Mayet qui n'a pu trouver de traces d'iodure de potassium absorbé par la peau enduite d'un glycéré-ioduré. Les phénomènes d'endosmose ou de capillarité peuvent assu- rément être invoqués pour expliquer ces actions difiérentes, mais ik se produisent dans des conditions particulières que Ton ne connaît pas assez pour les déterminer. Ces faits n'en démontrent pas moins que l'action des médicaments employés en solution sur la peau est fort limitée tout au moins dans ses effets généraux et qu'il vaut mieux, pour obtenir un résultat prompt et sûr, employer la méthode hypodermique. L'histoire naturelle n'a pas pris une moindre part aux pro- grès des sciences pharmaceutiques; c'est d'abord à cause des nombreuses relations, quelquefois purement scientifiques, que plusieurs d'entre vous entretiennent avec presque toutes les parties du monde, et qui leur permettent d'introduire en France des produits nouveaux ; c'est aussi à cause des nou- veaux moyens d'investigation que vous possédez pour faire un choix judicieux de ces différentes substances de façon à en garantir la composition ou l'authenticité, moyens que vous a fait connaître notre savant collègue, le digne successeur de M. Guibourt. Parmi les substances nouvelles je dois en toute justice vous citer celles qui vous ont été présentées par notre confrère M. Stanislas Martin, et si gracieusement offertes aux collec- tions de l'Ecole. 11 me serait cependant difficile de vous énu- — 338 — morer tous les prodiiits que iioàre oollègiie, dont le zèle ne se lalentit pas, a apportés à chacune de nos séances et dont quel- ques-unes ont déjà pris une place importante dans la théra- peutique. Vous savez que c'est à lui que l'on doit déjà les piemiert échantillons introduits en France de Kousso, de Podopfayllum. Parmi les plus nouveaux vous ayez yu : Les feuilles du Jacaranda hresiliana^ très-usitées au Brésil comme stimulantes; Les feuilles du Cecropia peltata^ employées en Espagne comme succédané de la digitale; De la pâte à pa'pier faite avec la bagasse, r^idu de la fabri- cation du sucre de canne* Lorsque chaque nation cherche à étendre ses relations scien- tifiques aussi bien que commerciales^ n'est-ce pas un devoir pour nous, et un honneur, de chercher à introduire ces substances nouvelles^ principalement celles qui peuvent être utilisées en médecine, en profitant de toutes les occasions qui s'offrent à nous et en en provoquant même de nouvelles? N'est-ce pas aux pharmaciens qu'il appartient de les examiner, de les étudier, de les essayer avec le concours de médecins sérieux dont nous verrions avec plaisir unir les efforts aux nôtres, sans laisser à des ignorants ou à des empiriques le soin d'introduire ces médicaments suivis ou précédés quelquefois d'une réputation qu'ils sont loin de mériter? N'est-ce pas en effet à de semblables procédés que l'on doit le succès heureusement éphémère d'un remède anticancéreux, d'une plante qui fit grand bruit, le oondurango, dont M. Planchon vous a fait voir un échan- tillon qui lui avait été adressé par le gouvernement de l'Equa- teur? Espérons qu'il n'en sera pas ainsi du Jaborandi, puissant nalagogue et sudorifique énergique, introduit récemment en France par le D' Goutinho et dont M. Dorvault vous a envoyé un échantillon un peu différent cependant de celui qui est préconisé par son introducteur. M. Léon Soubeiran, que nous avons le regret de ne plus compter au nombre de nos membres résidants et qui va occu- per à Montpellier la chaire de pharmacie, a donné un vif intéiét à vos séances en présentant aussi de nombreux échan- — 3Sâ — tillont dé matière médicale* C'est k lui i(m nom dff¥»ii» Im premières feuilles de Boldo, cette plante si bien étudiée depuis par M. CI. Yeme; il tous a présenté en outre du Rfauyra-roa employé dans la BoliTie pour embaumer les eorps, l'écoroe anthelmintliique du Modoss d'Abyssinie, des spécimens d'Ioh* thyocolle de l'Inde, un gui recueilli sur un stryohnos dont il avait contracté les propriétés toxiques , des éooroes de quin- quina des colonies anglaises, enfin, car je dois m'arréter sans avoir épuisé la liste, des collections de matière médicale des pays étrangers. Hais j'arrive, Messieurs, au plus sérieux progrès accompli dans l'étude de la matière médicale. Dans un remarquable discours prononcé ici mémo il y a quelques années, M. Planchon vous montrait Timporcance des études d'anatomie végétale et i'utiliié des camotères anatomi- ques pour distinguer certains produits d'apparence identique. Cette voie à peine ouverte encore, et dont notre collègue vous a montré le but, ne peut manquer d'être féconde si, profitant des laboratoires mis â leur disposition et si bien dirigés, les élèves, bientAt vos confrères, savent s'y engager. Tous avez vu des dessins grossis au microscope des dUK- rentes espèces de cannelle \ vous avez pu aussi constater facile* ment les caractères qui permettent de distinguer les véritables cannelles des laurinéesd'autresécorces portant improprement le ' même nom; de même les difiérentes salsepareilles, la rhnbarbo officinale sur l'origine de laquelle je vous demande la permission d'entrer dans quelques détails d'actualité. On trouve en ce mo» ment dans le commerce une sorte de rhubarbe, dite anglaise oud'Autriche, assez volumineuse et ressemblant à la véritable rhubarbe de Chine, dont elle diffère cependant par plusieurs caractères entre autres par une cassure moins mart>rée et des surfaces latérales moins lozangées. M. Planchon attribue l'origine de ces racines k une variété de Rheum rhaponticum dont il vous a fait voir des éohantibt Ions cultivés dans le jardin botanique de l'École de pharmacie, échantillons qui se rapprochent beaucoup en efiiM de la rhu^ barbe anglaise et non du véritable Rheum officinal dont l'oirigine vient enfin d'être indiquée par M. le professeur Bâillon à l'aidn --. 386 — de plants autheûtiques récoltés en Ghiae an prîi de grandes difficultés et apportés en Fraoee par un voyageur. Par la Wgé* tatioo, oes plants se sont développés et ont produit une tige aériâone volumineuse qui fournit la véritable rhubarbe de Chine avec des taobes étoilées et des lignes loiangëes que je vous indiqiiais et qui ne se montrent pas dans les tiges souter» raines produisant nos rhubarbes indigènes» Les nombreux essais tentés dans différentes régions du globe pour acclimater les Cinehona ont déjà donné, vous le savei, d'importants résultats. C'est principalement aux Indes an«* glaises, aux pcssessione hoUandaises de Java, au sujet desquelles notre correspondant M. de Yry nous a fait plusieurs commu* nicatîonS) que les cultures ont réussi au point de pouvoir a]^ provisionner le commerce d'une grande quantité de quîn»» quina. M. Léon Soubeiran vous a présenté à plusieurs reprises des échantillons de ces précieuses écorces; à Londres même et À Paris, des essais de culture du quinquina Calisaya ont donné de bons résultais, U grâce aux boas soins de M* Howard, etiel sous la direction de M. Bâillon. n faut reconnaître toutefois que ces produiu de l'Orient^ que Ton peut encore qualifier de nouveaux, n'ont pas précité'* ment l'aspect des quinquinas d^ Amérique. En est*il de même de ' leur qualité, car on ne peut plus se borner, oomme on le fai<» sait souvent autrefois, à juger de la qualité de cette, éooroe pair ses caractères physiques et même orgaooleptiques? Il est néces- saire de connaître sa composition en titrant les alcaloïdes qu'elle renferme. Presque tous les procédés aotudlement en usage pour le titrage des quinquinas sont basés sur la quantité de quinine, il vaudrait mieux din» d'alcaloïdes solubles dans l'éthar qu'ils renferment. Notre correspondant^ M. Caries, vous a fait oonnaitre, dans une thèse dont vous avez conservé le souvenir, un ingénieui procédé qui permet d'obtenir d'emblée la quinine à Tétat de sulfate cristallisé. Ce procédé, qui est fondé sur l'insolubilité du sulfate basique de quinine dans le sulfate d'ammoniaque, exige peut-être plus que les autres Thafaitude des manipulatioBS et on lui a repro^- — S86 — ché, en ouire^ de ne pas donner toute la quinine qui se trouve mélangée aux autres alcaloïdes. Yousne tarderez sans doute pas à être fixés sur sa valeur qui mérite toute votre attention , car vous avez nommé une commission chargée de tous présenter un rapport sur le meilleur procédé de dosage des quinquinas, commission qui se prononcera ^pdement sur les avantages du procédé proposé par M. de Yry. M. Bussy vous a encore présenté, de la part de M. Caries^ un travail sur la répartition des alcaloïdes dans les éoorces du quinquina. Contrairement à l'opinion de quelques auteurs^ M. Caries admet avec Howard et d'autres savants que la quinine existe dans toutes les parties de l'écoroe, mais en proportion plus grande dans les couches ^extérieures et en proportion décrois* santé de l'extérieur au centre. Après m'étre étendu un peu longuement peut-être sur les travaux dont la matière médicale a été l'objet, permettez- moi de vous dire quelques mots des travaux de M. Ferdinand Vigier, sur la préparation du vin de quinquina et le dosage des alcaloïdes qu'il renferme. Le procédé que vous a proposé notre collègue pour épuiser aussi complètement que possible, et sans per(e ultérieure de principes actifs,le quinquina, consiste dans l'emploi d'une iiia* cération dans l'alcool suivie d*un épuisement à l'aide du dé- placement. Le vin ne dissolvant qu'un tiers des alcaloïdes contenus dans le quinquina et quoique cette écorce, malgré un traitement à l'eau acidulée, renferme toujours une petite quantité d'alca- loïdes, M. Yigier vous a engagés, comme l'avait déjà fait M. Mayet^ à utiliser les résidus de quinquina formés par l'ex- traction du sulfate de quinine. Pour terminer ce que j'avais à vous dire des travaux dont la matière médicale a été l'objet, je vous rappellerai une note de M. Hanbury, notre correspondant, sur le Pareira brava et sur la résine Tacamaque, puis enfin les communications qui ont été faites sur un corps gras qui vous a été présenté par M. Grassi, analogue à la cire blanche, la cérësine provenant d'Autriche et extraite de Tozokérite ou cire fossile. Les pro* — 387 — priétés physiques de ce corps se rapprochent de celles de la cire blanche d'abeilles. Il sert à fabriquer des bougies d'un pou- voir éclairant considérable et son prix peu éleyé permet d'es- pérer qu'il rendra quelques services en pharmacie. M. Roucher, qui a étudié d'une manière spéciale la cire végétale et M. Gui- chard vous ont donné sur le même sujet des renseignements utiles, qui permettent de mieux caractériser ce produit nou* veau. Messieurs, le pharmacien ne doit pas se borner à préparer les médicaments officinaux suivant les procédés que lui indique le Codex^ ou exécuter consciencieusement les ordonnances ma- gistrales, il doit examiner avec le plus grand soin les produits qu*il emploie, ceux qu'il reçoit et que le commerce lui fournit. Pour les drogues simples il faut vérifier leurs caractères, leur identité, leur richesse en principes actifs \ pour les produits chimiques il faut constater, en outre, leur pureté. Deux bons ouvrages terminés cette année et qui vous ont été présentés aplaniront bien des difficultés et rendront aux phar* maciens ce travail plus facile. C'est d'abord l'excellent Traité det falsifications de M. Che- vallier qui a été mis au courant des progrès de la science par notre collègue M. Baudrimont, dont la compétence en pareille matière est connue de vous tous et ensuite un traité, portant le même titre, dû à M. Léon Soubeiran, dont les connaissances spéciales en matière médicale et en histoire naturelle nous assurent des renseignements précieux. De nouvelles falsifications vous ont été signalées ainsi que les moyens de les reconnaître. C'est d'abord l'essence de Mirbane, ou nitrobenzine que l'on ajoute à Tessence d'amandes amères employée en parfumerie. M. Bourgoin vous a indiqué le moyen d'en constater la présence à l'aide de la potasse et de la doser à l'aide du bisulfite de soude qui s'empare de l'essence pure et laisse la nitrobenzine facile à caractériser. Le procédé proposé par M. Ferrand pour reconnaître cette falsification ne diffère du premier que par l'emploi de la chaleur qui modifie légèrement la réaction obtenue par M. Bourgoin. M. Hardy, ancien chef des laboratoires de la Pharmacie centrale de France, vous a également présenté une note sur la JimrH, ie Phërm. tt de Chim,, 4* séue, t. XXI. iknû 1875.) 22 — 888 — pMetioé du cuivre datu les kinchs, l'eau de laurîer-«oerise, oà la résine de gayac permet de le dëoeler si l'on a loin d'addi* tiotiner celte dernière d'alcool • Je dois encore vous parler des travaux de toxicologie^ et parmi les plus importants je tous rappellerai la note que Hé Patrouillard^ pharmacien de Thàpital Saint-'Antoine, vous a présentée sur l'empoisonnement^ peu connu jusqu'à présent, causé par l'acide phénique et sur les moyens qu'il a employés pour extraire et caractériser ce poison* Je vous citerai également une communication de M. Lefort sur Tempoisonnenient par le phosphore et les caractères à peu près négatifs pour l'expert d'un excès d'acide phosphorique ou de pholphate ammoniaco^magnésien dans les produits suspects, puis enfin une brochure de M. Roucher sur l'intoxication af" senicale saturnine ainsi que par le phosphore* Après avoir £eiit connaître dans ce long exposé les travaux qui Vous ont été présentés sur toutes les sciences qui ont pour but de perfectionner l'art de guérir, il importe que je résume en terminant les recherches qui intéressent plus particulièrement l'hygiène, cotte science Un peu trop négligée jusqu'à ce jour et à laquelle se rattachent cependant des questions du plus haut iutérêt pouf les populations. L'un de nos collègues, membre du conseil d'hygiène où la pharmacie est si brillamment représentée, a été chaîné d'étu- dier l'action de l'eau sur les tuyaux de plomb qu'une pétition signalait à l'attention publique comme offrant des dang»n r4ek« M» Boudet^ après voua avoir exposé toutes ses recherches et les résultatt qu'il avait obtenue avec l'eau distillée, l'eau de pluie et les différentes eaux, de sources^ vous a complètement rassuifés sur l'innocuité du plomb destiné à conduire les eaux de Paris et en donandant la suppression de ce métal pour las réservoirs et pour la conduite des eaux pures et pluviales, il vous à indiqué les précautions à prendre en cas d'interrttplion prolongée de l'écoulement de l'eau dans ces tuyauxi Tout récemment encore notre Collègue^ dont l'expérience est si grande en matière d'hydrologie, avait été contalté à pro- pos des altérations des eaux de la Seine principalement pen- — 880 — daiit Ia salsDtt det chalettn« Bn rsdberchant tuf une grande étendaé de son pârconn la proportion d'oxygèiM oontcnu* datii TeaU de œ fleuve, M. Boudet^ aidé de M. Gëmrdiii^ a ru qae Toiygène^ si indispensable à la bonne qualité d'une eau et doût raixtence frappe de mort les poissons^ les animaux infé* rieurs et même les plantes, se troure à Corbeil dans la proportion de 9^fd par litre, disparait presque complète*^ ment à la Briohe, à Épîttay^ pour reparaître en même propor- tien Ters Mantes seulement* Notre collègue tous a indiqué que lé colmatage et le drainage habilement dirigé des eaux d'égout pouvaient régénérer Tèau eu lui rendant ses qualités pre* mières. Yous sâirev encore oôtubien les usines contribuent à modifier, i àhérer la compoeition des eaux qu'elles emploient. M. La- Inche, de Louviers, vous a proposé la teinture de campêche pour reconnaître par la couleur quVlle prend la nature des sels métalliques qui accompagnent dans ce cas ou naturèllettient le bicarbonate de ohaux contenu dans les eaux. Bien qu^elles remontent déjà ft une époque un peu éloignée ^ nous et que nous voudrions nous efforcer d'oublier, ▼ons vous rappelese les communications intéressantes de plu- sieurs membres et particulièrement de M. Bussy sur les procédés de conservation des viandes. Au nom de M. TelUer iagétûeuTt M. Soubeiranvousa entretenu d'un procédé basé sur remploi du froid sec, obtenu au moyen de Tévaporation dé l'éther méthylique* Ce procédé a reçu depuis cette époque de nombreux perfectionnements, que M. Poggialé à fait connaître i rÂcadémie de médecine^ et qui permettent à leur auteur d'espérer qu'un jour il pourra amener Sur nos mai^chés de la tîàode fraîche abattue a la Plata. Ces procédés, mis à la portée dsQosofflcines^ pourraient être d'une grande utilité pour oon« serrer en toutes saisons des substances fraîches facilement alté« râbles, comme d'un autre côté la marmite norvégienne, pré- Mtée par M. Jeanne!, pourra nous rendre au point de vue économique des serrioes que l'on pouvait attendre d'elle pour Is préparation des produitt alimentaireSi Vousaves enfin conservé le souvenir des importantes discus^ sioas qui ont eu liett à l'Académie de médeeine et aiUeust mit — 840 — les progrès effrayants de l'alcoolisme et à la suite desquelles Tes- sence d'absinthe considérée comme base de la liqueur du même nom,dontles effets sont si pernicieux, aété mise parrÀMemblée nationale au nombre des substances vénéneuses qui ne peuvent être délivrées que par les pharmaciens. Sans insister sur les in- convénients pratiques de cette mesure qui ne saurait atteindre le mal d'une manière efficace, je vous rappellerai les intéres- sants détails qui vous ont été donnés sur le commerce de cette liqueur et sur les différents produits, souvent mal définis, em- ployés à sa préparation par M. Dubail, ainsi que par M. Adrian, rapporteur de la commission que vous aviex nommée à cette occasion. Messieurs, la Société de pharmacie qui, depuis près de qua- tre-vingts ans poursuit sans relâche l'œuvre de ses fondateurs en s'efforçant de développer les sciences pharmaceutiques, ne peut se désintéresser des questions professionnelles dans lesquelles peuvent être compromis la santé publique, notre indépen- dance, notre responsabilité, nos droits et nos intérêts. La possi- bilité d'une erreur, même légère, dans une pharmacie, dans la distribution d'un médicament, vous a souvent engagés à re- chercher les moyens d'éviter les méprises dont les effets, quel- quefois irréparables, viennent ajouter à la douleur d'une fa- mille la déconsidération, la ruine d'un praticien honorable. Notre collègue M. Baudrimont, préoccupé comme vous tous de ces dangers de tous les instants, vous a soumis un pro- jet de différentes réformes que vous avez examinées et discutées avec le soin qu'elles méritaient, et qui ont été l'objet d'un rapport que M. Lebaigue vous a présenté avec quelques propo- sitions que vous avez adoptées. Yotre Société a été vivement émue d'une discussion qui a eu lieu à l'Académie de médecine à propos de la subordination de la pharmacie militaire à la médecine. Vous avez tous lu, sinon entendu, les disèours des ardents défenseurs de nos confrères de l'armée; qu'il me suffise de vous rappeler les noms de MM. Poggiale, Dumas, Bussy et Boudet qui ont su conserver à la pharmacie militaire son indépendance, largement acquise par les services qu'elle a déjà rendus, les travaux qu'elle fournit et les noms illustres qui la dominent. — 841 — Je ne vous exposerai pas ici le résumé de tos travaux à pro- pos du Codex international qui a occupé un grand nombre d'entre tous et plusieurs de vos séances, et dont M. Méhu tous a entretenus tout à l'heure. Vous parlerai-je enfin de la décision prise par TAcadémie de médecine au sujet de la vente du seigle ergoté, décision que tous les praticiens ont apprise avec satisfaction ; car ce médica- ment^ trop populaire pour rester exclusivement entre les mains des médecins, finirait toujours par s'en échapper, sans sortir cependant de nos officines. J'ai terminé. Messieurs, ce long exposé de nos travaux ; mais selon l'habitude de votre secrétaire général, permettez-moi de vous rappeler, en finissant, les distinctions dont plusieurs membres de votre Société ont été honorés* C'est d'abord notre illustre collègue M. le professeur Ber- thelot, dont je ne me permettrai pas de rappeler les titres con- nus de vous tous, qui a été appelé à l'Académie des sciences où sa place était marquée depuis longtemps ; Puis M. Chatin, le savant directeur de cette École, que des travaux appréciés ont fait juger digne du même honneur. L'Académie de médecine a ouvert ses portes à notre confrère M. Lefort, que désignaient ses connaissances chimiques et plus particulièrement ses travaux d'hydrologie, M. Lefort, auteur d'un Traité de chimie hydrologique que l'Académie des sciences vient de récompenser, et dont Touvrage est indispensable aux pharmaciens souvent consultés, en province principalement, sur la qualité ou la composition d'eaux potables ou minérales* Plusieurs d'entre vous ont également publié des mémoires importants ou des ouvrages plus considérables qu'ils ont offerts à notre bibliothèque. Ces ouvrages ont déjà été analysés dans le Journal de pharmacie et de chimie^ avec plus d'autorité que je ne pourrais le faire, et je me bornerai à vous les citer. Ce sont d'abord des brochures de M. Roucher sur la phar- macie militaire, des ouvrages qui nous ont été adressés par nos membres correspondants étrangers dont nous avons été heu- reux de voir le nombre s'accruttre en même temps que celui de nos correspondants nationaux. Un Traité de matière médicale che% les Chinois par MM. Léon — 842 — Soubeitan et Dobry de Thiertaat, ainti qu'une oarie de géogra- phie de la malièra médicale par M. Soubairan* Après les deux traités des falsificatioBS dont je tous aï déjà parlé, je vous signalerai les Éléments de pkamuteie^ védîf^ lur un plan nouveau par M. Andouard, un de nos oonfrèras dis- tingués de Nantas, puis une nouyelle édition du TfaM de pharmûcie de Soubeiran dont je n'ai pas à faire ressortir la var leur, autant à cause du nom de son premier auteur qua du mérite de celui qui a su le ten jr constamment, à c^ouna de S4S nombreuses éditions, au courant des progrès de la scianoa* Enfin, Messieurs, nous devons adresser nos remerclments à M. Lefort qui a eu la patience de compléter jusqu'à ces der» nières années la tabla du Journal de pharmacie H dû chimie^ ces archives de notre profession dont le comité da rédaction» par les soins qu'il y apporte, mérita également tous nos re- merctments. Rapport sur le prix des thèses déeemé par la Société de pharmacie de Paris pour F année 1878^1874. Au nom d'qne commission composée de MM. Confier^ Grassl, lAfnnc, Soubeiran et Frédéric Wûrti, rapporteur. Messieurs^ Les professions étaient classées, il y a un siècle, en corpora- tions et en maîtrises. Pour en faire partie, on devait faire preuve de capacités ) pour quelques-unes il suffisais de présenter un chef-d'œuvre^ pour d'autres on passait un examen écrit et oral : c'est à cette époque que doit être reportée l'origine des thèses. En effet, pour être pharmacien, le candidat traitait un sujet écrit ; il passait un eiamen. Plus tard, lorsque les maîtrises furent supprimées par un décret de 1791, le gouvernement prescrivit que les formules des médicaments officinaux seraient réunies pour en fornuer un livre légal qui se nommerait Codex et auquel seraient soumis tous ceux qui feraient partie du Collège de pharmacie créé par une ordonnance de 1677. Depuis cette époque, tout élm VOuUut prsndre le diplôme — SAS — de pharmacien devait planter un traTail fait à TÉcole de pharmacie, et dont le sujet était pris dans le Codex. Aujourd'hui, grâoeà rÉeole pratique^ les élevas, en travailN knt sous les yeux d'un professeur^ ne sont plus astrants A prendre dans le formulaire légal le sujet de ce qu'on appelait autrefois un chef-d'caurre ; ils peuvent le prendre à volonté dans les trois règnes de la nature. Dans le but d'encourager les jeunes gens, vous avec institué le oonoours et vous donnes un prix à l'auteur de la meilleure thèse. L'an paMé, votre commission témoignait le regret que les ooncurrents ne se fussent pas montrés en plus grand nombre pour se disputer les prix ; cette année, votre appel a* été entendu t neuf thèses vous opt été présentées. Votre commission ne s'est pas dissimulé les difficultés de les analyser, et surtout d'établir entre elles une comparaison équitable. L'examen, en effet, ne devait pas porter sur un sujet unique^ mais sur neuf sujets différents. Aussi, en raison de l'importance des thèses présentées au concours^ votre commis- sion s'est-elle partagé le travail : chacun de ses membres a fait un rapport sur une oo deux thèses qu'il avait été chargé d'exa** miner spécialement, et après discussion en réunion générale|. votre commission m'a fait l'honneur de vous rendre compte des rapports partiels et de vous présenter le résultat de sa déli* bération. Les thèses, classées par ordre alphabétique des noms d'att*» teurs^ sont les suivantes : 1' M. Aubert : Sur Porganogénie de la fleur dam le genre Salix. T M. Beaumont : Élimination de Panenie. 3* M. Béguin : Des insectes véstcants. 4* M. Gondard : De l'acide oxypkénylsulfureux et de ses sels. 6» M. Guérin : Sur les cétacés. 6' M. Lemeland : Des albumines animales. 7' M. Marchand î Du lait et de l'allaitement, 8* M. Mayet ; Glycérine et glycérès. ^ M. Verne t Sur leBoldo. Dans la thèse qu'il a soutenue sur les acides oxypbénylsul- - ihh — fureux et les ôxyphénylsulfites, M. Gondard s'est occupé d'a- bord des différents noms donnés au produit résultant de l'ac- tion de Tacide sulfurique monohydraté sur l'acide phénîque ; et considérant l'acide ainsi obtenu conune un éther de l'acide sulfureux, il lui a donné le nom d'acide oxyphénylsulfureux, d'accord en cela ayec M. Berthelot. D'autres auteurs avaient donné â cet acide les noms d'acides phénylsulfurîque et phé- nolsttlfurique, etc., etc. Dans l'action de l'acide sulfurique sur l'acide phéuique il se forme, d'après M. Solamonoff, trois acides appelés a, p, f, oxyphénylsulfureux. L'acide a, correspond à l'acide paraoxyphénylsulfuiique et l'acide ^ à l'acide raétaoxyphénylsulfurique de M. Kékulé. La plupart des auteurs qui s'étaient occupés de la préparation de ces acides avaient conseillé d'opérer en prenant des poids presque ^aux, d'accord en cela avec la théorie, ainsi que le montre la réaction suivante : (?»HW f SWHW = C«H«0*SH)* + HK)*. Mais de même que M. Berthelot a reconnu dans la prépa- ration de l'acide éthylsulfurîque que lorsque l'on mêle des équivalents égaux d'alcool et d'acide sulfurique, une certaine quantité des deux corps restait libre, de même M. Gondard a constaté qu'une partie des acides sulfurique et phénique n'enttait pas en combinaison, et que l'on obtenait ainsi un mélange d'acide oxyphénylsufurique avec les deux acides gé- nérateurs sulfurique et phénique. M. Gondard a indiqué le moyen de purifier ce mélange. Si un certain nombre d'auteurs ont obtenu des sels ayant une odeur d'acide phénique, M. Gondard attribue ce résultat à ce que les deux acides ont été pris à équivalents égaux. Pour obtenir des sels inodores, l'auteur indique 25 parties d'acide phénique cristallisé et 35 d'acide sulfurique à Ôô». Il chauffe ce mélange au bain de sable pendant une demi-heure» n donne ensuite les différents moyens de débarrasser le produit obtenu de l'acide sulfurique en excès. Après purification, il obtient un produit cristallisé sous forme de paillettes incolores, non déliquescentes. M. Gondard décrit alors l'action de la chaleur, du chlore^ — 345 — du brome, etc., sur l'acide oxyphényUulfureux, et après avoir exposé l'action de cet acide sur les métaux, les oxydes, etc., il termine eu indiquant les réactifs les plus propres à en caracté- riser la présence. Passant ensuite à la combinaison de l'acide oxyphénybul- fureox avec les bases, il indique le moyen d'obtenir les oxy- phénylflulfites soit en saturant l'acide par l'oxyde ou le carbonate dont on veut obtenir le sel, soit en opérant par double décomposition entre l'oxyphénylsulfite de baryte et un sulfate soluble. Les sels de fer et de sine s'obtiennent par attaque directe du métal par l'acide étendu. Tous ces sels sont inodores, cristallisés, sauf les oxyphényl- sulfites de peroxyde de fer et de mercure basique. Ils sont généralement incolores; ceux qui sont colorés possèdent la teinte des sulfates correspondants. Tous les oxyphénylsulfites sont solubles dans l'eau. Tous contiennent de l'eau de cristallisation à l'exception des sels de potasse et d'ammoniaque. Ija chaux et l'oxyde de cuiyre donnent chacun deux sels différents par la forme cristalline et l'eau de cristallisation. M. Gondard a également étudié la formule des oxyphé- nylsulfites. Il a décrit avec soin la marche suivie pour doser Vacide sulfurique, l'oxygène, Vhydrogène, l'azote, etc. ; et il a indiqué, à propos de chaque sel, le procédé suivi pour y doser le métal. n a terminé son travail par la description des oxyphénylsul- fites de baryte, de chaux, de zinc et de fer, etc., etc. Cette thèse importante par son sujet a été traitée avec science et talent. M. Gondard a fait preuve tout à la fois de connaissances chimiques approfondies et d'une grande habitude dans la pratique des analyses. Il s'est occupé d'une manière spéciale de la préparation de Tacide oxyphénylsulfurique et a donné pour l'obtenir des proportions exactes, différentes de celles indiquées par les auteurs qui s'en étaient occupés avant lui. En un mot cette thèse est une monographie critique, sa* vante et complète de l'acide oxyphénylsulfureux et de ses sels. M. L. Aubert, dans la thèse qu'il apiésentée sur l'organo- — 846 — gëaid de la fleur daoB U genre Salix, est entré d'abord dans quelques oonsidërations sur les saules et sur leurs caractères botaniques, puis il s'est livré à Texamea microscopique de Fécorce du saule. Il admet que la salîcine se trouve en petits cristaux dans les cellules du parenchyme vert et reconnaît, ooQtrairemenI â l'opinion généralement admise^ que les graines des saules ne sont pas chevelues, mais que les poils naissent en couronne sur la plate-forme qui porte l'ovule. Il fait également l'histoire chimique de la salioine^ dont il étudie les propriétés thérapeutiques. Cette thèse montre chez son auteur un esprit cultivé et une grande habitude des procédés micrographiques qui rendent aujourd'hui tant de services à l'étude de la bo^ tauiipie. Le travail de M. Claude Yeme sur le Boldo est une mono* grapliie tràs*bien faite comprenant l'histoire naturelle, ainsi que les propriétés chimiques de cette substance. On y trouve aussi des résultats nouveaux et intéressants. En se livrant à une étude physiologique et microscopique de la plante, M. Yeme a pu distinguer dans le tissu cellulaire le siège précis de l'es- sence qui existe dans le Boldo. Il a fait connaître l'histoire chimique de cette essence ainsi que celle de Taloalolde déjà ^gnalé, la boldine. Les six autres thèses présentées au concours étaient également intéressantes; mais la commission les a classées après celles qui viennent d'être analyséessuccinetement. Les résultats obtenus par M. Beaumont sur V Élimination d$ fâranic confirment les conclusions déjà obtenues sur le même sujet. M« Béguin, dans son Histoire de$ insecteê viêicants, résume d'une manière intéressante et complète les divers travaux qui ont été publiés sur ces insectes en général, et en particulier sur les cantharides. Le travail de M. Guérin Sur les cétacés nous ofire un tableau très-détaillé des diverses publications qui ont été faites sur ce sujet, ainsi que des observations qui se sont produites sur la classification et la distribution géographique de ces animaux. VÉiudê comparative des différentes espèces d^albwnine ont- malê a fourni A M. Lemelan Tooeasion de présenter un en- - «47 ^ ttnibk mëtbodique des coaaaîMAiiQM acqurns jusqu'à c« jour Mir cette difficile quettion. M. Marchand, dans sa thèse sur le Lait et VaHaitîmmt a doQué un très^boQ résumé des travaux antérieurs sur la ma- tière, et a cherché à élucider par des expériences personnelles quelques points de la question qui restaient encore dans le doute. JSnfin le travail de M. H. Mayet sur la Giffeérine çffidn^e $t iis glyeéroUi constitue un bon travail qui dénote chfn son auteur l'habitude des manipulations qu'il a acquise dans la pratique de la bonne pharmacie. Les neuf thèses dont nous venons de faire l'analyse sont toutes dignes d'éloges; dles prouvent que la généralité des élèves qui se présentent à l'Eoole de pharmacie pour obtenir le diplôme de pharmacien, se montrent dignes des soins et de la bonne direction que les professeurs donnent è leur enseigne- ment. Youa-mémes, Measieura^ par l'institution de votre concourfi vous contribues au progrès qui se manifeste dans rinstruotion^ oar les élèves sont fiera de pouvoir dire un jour qu'ils ont été couronnés par la Société de pharmacie de Paris. Les thèses de MM. Gondard, Aubert et Yeme se distin- guent entre toutes par un oaractère scientifique et original démontré. Qelle de M. (iondard a paru mériter le premier rang tant à oause de la difficulté du sujet que de l'importanee des résultats obtenus. L& commission vous propose en conséquence d'accorder le prix des thèses à M. Gondard et une mention honorable à MM. L. Aubert et Cl. Yerne. La Société a adopté oes conclusions. Sur le Jaborandi du I^ Coutinho; par M. A. Gubler. (Saite et flo) (1). Les adaptations possibles du nouveau Jaborandi sont innom» brables; les emplois thérapeutiques réalisés sont déjà très-mul- (1) Voir Journal de pharmmiÊ et 4e ehimie, U »li P. 146 et W. — us — tipliës^ et nous pouvons affirmer que chaque application ra- tionnelle a été pour ainsi dire constamment Toccasion d'un nouveau succès. Pas plus que les autres agents de la matière médicale^ le Jaborandi ne s'adresse à des espèces nosologiques, k des entités; mais on trouvera l'occasion d'en utiliser les vertus quasi*pn>* digieuses dans une foule de circonstances où se présentera l'in* dication de pousser énergiquement â la peau, de provoquer un flux de salive et d'effectuer une énorme spoliation par le moyen d'une abondante sialorriiée et d'une sueur profuse. Mais tantôt on recherchera principalement la salivation; tantôt, au contraire, on voudra la sudation, ou bien l'accrois- sement de ces deux sécrétions tout ensemble. Afin de mettre un peu d'ordre dans la foule des détails que comporte cet important sujet, je catégoriserai les faits d'après ce triple point de vue. l*En €[VLa\iiédeêialagogtie, le Piloearpua pinnatus est indiqué dans les états de sécheresse de la bouche avec soif exagérée, surtout lorsqu'il y a de la tendance au muguet par suite de l'acidité constante du liquide buccal mixte. Or, ces conditions se retrouvent dans un grand nombre d'affections spontanées ou artificielles : l'atropisme et diverses intoxications, la para- lysie de la septième paire et les hémiplégies d'origine céré- brale ; l'embarras gastrique et les fièvres; la diarrhée et les lésions gastro-intestinales; l'érysipèle bucco-pharynyien et les phlegmasies de l'entrée des voies digestives; mais spécialement dans les diabètes et surtout dans le diabète sucré. Par une irrigation salivaire continue, le Jaborandi entraînera les touffes de la niucédinée du muguet ainsi que les spores de VOidium albicans et s'opposera à toute végétation parasitaire. Par ce même mécanisme, et à la faveur d'une hypercrinie concomi- tante des glandules muqueuses, il modifiera les aphthes propre* ment dits ou ulcéreux; les stomatites syphilitique, mercurielle et ulcéro-membraneuse; Tangine tonsillaircp l'hypertrophie, ou mieux l'engorgement chronique des amygdales, et même les phlegmasies couenneuses ou pelliculaires , sans exclusion de la diphthérie infectieuse dont les lésions anatomiques seraient sans doute avantageusement modifiées. — 549 — J'ai dë)à pu m'asdurer de Tefficacité du Jaborandî dans quelques-uns de ces cas, notamment dans Taridité buccale unilatérale de cause paralytique, dans l'embarras gastrique» les pyrexies, certaines stomatites, etc. Qui sait si les préparations de Pilocarpus pinnatus ne de- viendront pas très-prochainement un moyen de la médication eupeptîque en favorisant la sécrétion des deux fluides à fer* ment diastasique : la salive et le suc pancréatique? D'un autre côté, le Jaborandî du docteur Goutinho ne peut . manquer d'être utile dans la xérophthalmie en provoquant la sécrétion des larmes. Il produit certainement d'excellents ré- sultats dans l'enchifrènement et la sécheresse des narines, soit par Fexcitation directe de la muqueuse, soit par un moyen détourné du genre de ceux dont il nous reste à parler. Dans tous les cas précités, l'action du médicament est di- recte ; mais il en est d'autres où les effets thérapeutiques sont obtenus par une voie détournée au moyen des actions réflexes ou, plus généralement, par le mécanisme complexe des sym- pathies. On pourrait de la sorte dériver l'hypercrinie stoma- cale donnant lieu à la pituite matinière chez les buveurs, et faire cesser les vomissements habituels qui accompagnent cette disposition catarrhale aussi bien que ceux qui ont pour cause la présence de l'urée ou de principes accidentels dans la sécré- tion gastrique, soit chez les albuminuriques, soit chez les femmes grosses. L'action sialagogue du Pilocarpus rendrait paiement des services dans le cours des lésions encéphaliques accompagnées d'hyperémie ou de phlogose, notamment dans la périencépha« lite chronique diffuse de la paralysie générale, et peut-être dans Tépilepsie dont les accès se renouvellent fréquemment. Mais les effets révulsifs et dérivatifs de la sialorrhée artificiellci obtenus à l'aide du Jaborandi du docteur Goutinho, se sont montrés particulièrement efflcaces contre les inflammations oculaires entre les mains de M. le docteur Abadie et de quel- ques autres praticiens. Quant à l'état morbide complexe représenté par de l'asthme, de l'emphysème et de la bronchite chronique, il fournira au Jaborandi de fréquentes occasions de déployer sa puissance. — SBO — Pour ma pitt j'ai «a bk» Atê foi» la satlifaotion d*abréger ou de faire cedder en «quelques heure» de formidablet accès d*or* thopnée ches dé» aathmaliques. ParfoÎB même il m'a été ddtmé d'arrêter court ces crises d'étottffement au moyen d'une tasse d'infusion de Jaboraodi. En ee cas, dès que la saliration deve- nait abondante, les sibilantes diminuaient et avec elles la dys^ pnée. Au bout de quelque temps, les bronches s'humectaient et l'auscultation de la poitrine nous apprenait que les râles iri*- buants avaient été remplacés par des rAles bullaires. 9« A titre de Budarifique, le Pilocarfus pinrwtuê se reoom** mande partienUèrement dans les circonstances suivantes t En premier Heu, Je citerai les refroidissements au débuts quand il A'exlste encore qu« de la courbature, de la eéphal^ ou simplement de la fièvre sans localisation, c'est-'à^dire une sorte de synoque a frigore. Le soulagement peut être instan- tané et l'on peut se flatter quelquefois de faire avorter le mal. A la véritë, l'utilité de ce moyen serait médiocre dans la pneumonie confirmée, ou bien dans la pleurésie compliqnéed'un épanchement considérable; mais il se montrerait plus efficace dans la pleurésie sèche, incipiente^ et surtout au début de la bronchite. J'en ai obtenu d'excellents résultats, soit en ville, soit à FhApitalt dans la première période de la grippe, caractérisée par une fièvre vive et des symptômes de bronchite; et dans un easj'ai vû,avec M. le D^I>elbet, se modifier en quelques heures une affection de ce genre d'une intensité exceptionnelle, oàfal base du poumon était déjà atteinte de eottgestion itifiamma- toire et où prédominait une atroce céphalée. En provoquant une sudation exagérée, le Jaborandi duIKCou* tinho rendrait les mêmes services contre les angines inflamma** toires commençantes et contre le rhumatisme aigu Ou subalgu^ encore exempt de lésions anatomiques avancées. l'ai traité déjà avec avantage un certain nombre de rhuma-* tisants par la sudation à l'aide du Jaborandi, et parfois jtf n'ai pas craint d'admifllstrer le remède lorsque la fièvre était forte, les articulations très-grosses et qu'il existait des signes d'endo-përicardite. Néanmoins les complications cardia- ques, en raison de la diminution de tension détermittée par le Jaborandi» constituent, seloft moi, utie contre^indication sériaMa — 861 — â l'emploi du nottTeaa sucUmfique* J'oogagc mm oonfrères à refierrer ce médicament pour les formes subînflammatoires et pour les rhiunatismes aigus récents, dans lesquels la fièrre l'emporte sur les lésions phleginasîques et, autant que possible, exempts de oomplitatious cardiaques. Comme sudorifique, le Pilocarpus pinnahiê trouTe aussi son application dans le cours de la fièvre typhoïde et des affections Kbrilcs où la peau est aride et brûlante. Il est également appdé à fead^e des services dans les fièvres exanthématiques, lorsque Téruption se fait attendre et que Tardeur fébhle est extrême* £n pareilles circonstances on sera heureux de pouvoir obtenir la diaphorèse à l'aide d'un agent qui ne doit presque rien à se température^ et dont la puissance réside prssque tout entière dans ses qualités intrinsèques» Enfin le Jaborandi , par l'expectoration qu'il provoque du càté de l'appareil sudoripare^ deviendra sans doute un môdi^ câteur utile dans cêruins cas d'eciéma ehronique ou d'autres affections cutanées rebelles. 3* Mais bien souvent le Jaborandi agira par ses e/fetê iiàlif- gogues et diaphorétiqueê réunie. Nous avons déjà fetrouvé les angines sous les deux rubriques o salivation » et « sudation »i Les intoxications par les virus et les venins, tels que la rsge, là syphilis ou les morsures de serpents^ d'arachnides, de myrià«- podes, etc., et par les poisons végétaux, notamment par l'àtro^ pine, seraietit aussi plus efficacement Combattues par l'ensemble des effets du Jaborandi que par des remèdes simplement siala- gogues ou uniquement sudorifiques. Nous pouvons même ajou- ter que la plante introduite par le D* CSoUtieho constitue ac- tuellement le type le plus accompli des médicaments alexitères. Signalons ûû terminant une dernière série d'indications ra- tionnelles auxquelles peut répondre notre puissant hyperér ini- que 1 je veux parler des cas ou il s'agit de favoriser ou de pro*> voquer la résorption d'un épanchemetit ou là réduction d'uni» hypertrophioi A la suite de la spoliation aqueuse déterminée plu* le PU(h carpuê pinntduSf j'ai vu quelquefois diminuer le niveau du liquide accumulé dans une cavité séreusci ou bieû se dégon^ fler des membres atteints d'anasarque. Mais ramélioratien est — $62 — ordioairement restreinte; bien plus, on voit, très-exceptionnel- lement à la vërîtë, que loin d'amener une diminution de Vc^ dème, l'administration du Jaborandi accroît l'infiltration sé- reuse, conune si l'irritation sëcrëtoire, absente des glandes sudoraleS; ne se faisait sentir que dans les mailles du tissu connectif sous-cutané. Au reste, ce contre-temps n'arriye guère que dans les affec- tions cachectiques et spécialement dans la maladie de Bright, ou diabète albumineux. H y a donc lieu d'espérer que le Jabo- randi du D' Ck>utinho produira tous ses effets physiologiques et oonséquemment tous ses résultats thérapeutiques chez les su- jets surchargés de tissu cellulo-adipeux, et tout nous porte à croire que le Pilocarpus pinnatus deviendra l'un des agents les plus actifs du traitement de l'obésité. Au résumé, le Jaborandi du docteur Coutinho, dont la saveur est faible et l'odeur légèrement aromatique, possède cependant une activité pharmaoodynamique ^ véritablement extraordi- naire et comparable seulement à celle des grands médicaments, tels que l'opium, la belladone, l'ipéca, etc. De même que ces agents héroïques, il comporte de très-nombreuses applications à. l'art de guérir et l'on peut affirmer, sans crainte d'être taxé d'exagération, que le Pilocarpus pinnatus^ notre premier jsialagogue et peut-être notre seul diaphorétique, constitue, pour la matière médicale, une précieuse acquisition. BIBLIOGRAPHIE. La librairie Reinwald vient de publier un ouvrage qui comble une lacune dans notre littérature scientifique : c'est la traduction, revue et augmentée, due à M. le docteur L. Gautier, du Traité d'analyse zoochimique du professeur Gorup'Besanex , avec 428 gravures sur bois, faite d'après la troisième édition de l'ouvrage allemand. Ce traité est divisé en deux parties. La première renferme une description exacte des propriétés et des réactions des com- posés qui se rencontrent dans l'organisme. La deuxième partie comprend l'analyse des liquides, des tissus, des concrétions, etc., de l'économie. — 85S — liictk«]i«lr« des «Itératloiû et faltillcatioiis des enb- •tanme alimentaires, mMioamentenses et oontmer- olales avec l'indication des moyens de les reconnaîti'e ; par M. Â. CHEVALLIER, Professeur à l'École de Pharmacie de Paris, Membre de l'Académie de Médecine, du Conseil d'hygiène publique et de Salabrité do département de la Seine, du Conseil d'administration de la Société d'encouragement pour l'industrie nationale, etc., etc.; Et M. Er. BAUDRIMONT, Docteur es sciences. Professeur à l'Ëcole de Pharmacie de Paris, Pharmacien en chef de l'Hôpital Sainte-Eugé- nie, etc., etc. 4* édltloD, revue, corrigée et considérablement augmentée. Un très-fort yolume grand in-8 avec de nombreuses figures Intercalées dans leteite(l). L'idée première de ce livre a été puisée dans les savantes leçons sur les falsifications que faisait chaque année , avec tant de succès, M. Chevallier, à l'Ecole de pharmacie. En effets AI* Chevallier^ est l'homme le plus compétent en matière de falsification et le plus capable sans contredit de donner aux savants et aux industriels un guide pour les recherches de la fraude. Réunissant à sa qualité de professeur celle de mem- bre de l'Académie de médecine et du Conseil de salubrité, il était plus que tout autre à même de donner à un ouvrage de cette nature toute l'importance et tout l'intérêt que comporte un tel sujet. Le succès si grand qu'a eu le Dictionnaire des falsifications lors de sa première apparition s'expliquait donc par le mérite tout exceptionnel de l'œuvre. La troisième édition de ce livre datait de 1857. Elle avait cessé d'avoir toute la valeur qu'elle eut au moment de sa publi- cation en raison des falsifications nouvelles qui sont venues s'ajouter à celles que l'on connaissait déjà, et aussi des progrès apportés dans les méthodes analytiques depuis cette époque. Une édition nouvelle était donc nécessaire, et comme elle exi- geait un travail considérable pour être mise au niveau des con- naissances actuelles^ M. Chevallier a appelé à son aide un de ses collègues les plus distingués, M. le professeur Ernest Bau- (1) Chez Asselln, libraire, successeur de Béchet et Labé, place de l'Ë^ celé- de-Médecine. Jowrn. de Pkâm. et de CMn., 4< liin, t XXI. (Avril 1875.) 23 — S5â — drûnooi» dmii ItiéludMipMakacwoordiLitBl a? «q !• «lîct qui 0€6ttiMi flOtf« MVAm w«kre depui» kMignM anoétB. Appelé par sa poMiioo d« phêiroM^ien en chef d'hipîtal, à faire journellement des analyses i^miques et à mettre en œu- vre, au laboratoire, tous les procédés employés à l'exa- mep des produits altérés ou falsifiés^ M, Ernest Baudri* mont était, saos aucun doute» la personne la plus compétente pour traiaiUer activement à la rédaction d'un ouvrage dont il avait reconnu la valeur depuis longtemps. Cest par la collaboration de ces deux savants professeurs que s'est faite la nouvelle édition du Dictionnaire des falsifications que nous annonçons aujourd'hui. L'adultération des substances livrées à la pharmacie et au emnmaffce n'est pas nouvelle. Les auteurs rappellent les noms de tous ceux qui ont écrit sur ce sujet. Nous ne les reprodui- rons pat; nous dirons seulement qu'il est rare de rencontrer aujourd'hui une matière quelconque exempte de falsification eu d'altération. En publiant leur important ouvrage^ MM. ChevaHier et Bau- drimont se sont surtout proposé : i* d'indiquer aux pharma* cieos lea moyens de reptwifiser de leur officioe les substances et les médicamcota falsifiés ou altéirés, ainsi que de donner leur avia lonqu'ila sont consultés par l'adDÛnistration sur la valeur des matîèras alimentaires et comasercialeB; t* de faire connais tre aux aéfoeianls et à tous eeux qui achètent oss denùèrss les procédés à l'aide desquda ib peuvent leooonaltre leur falsii** cntinn et s'y soustraire* Tout en conservant au Sietiênmirt des fakifieatitmê le e6lé essentielleuieut pratique auqud eet ouvrage a du son succès, aoa énvMBta coofrères se sont attachés avant tout à apporter daun Vexposé dct faits qu'ils avaiant à signaler une grande ■ftélhede et une gvaodt précisioa. Attribuant, à juste titre^ la plna gtattia pat t^ dans la recherche dsa falsifioatiene, wmt, procédés chiosiques, MA(»GbevaUief et Baudriraont eni fait pté* eéfdbirW iMcItoiuMired'ua oxposé trèa^oomplet et très-exaot des réactions caractérist iguffldes hases etdesacides les plus connus, eA ils ont déyeloppé a^veo le plu» gMud soin les divers psoeédés à l'aide desquels on peut arriver à reconnaître leurs combinai- — 855 — som «aliDes. Ces iiotions préliminaires très-précisea et très» miles 9tB* Un simple larage enlève la plus grande partie de l'adde sali* cylique, et le peu qui reste n'a pas une influence bien lensible sur la saveur de la viande. On espère utiliser Taoide salicylique à la conservation des viandes de TAmërique du Sud et les ap« porter en Europe dans un ëtat de fraioheur très«satisfaisaBt« Employé en solution ou mélangée à de Tamidon, l'aoldesalU cylique a donné au professeur Thiersch d'excellents résultats comme agent de pansement dans les afifections chirurgicales; c'est surtout sur des plaies cancéreuses et de larges plaies con- tuses que l'acide salicylique a nettement manifesté ses qua- lités antiputrides, sans produire aucun phénomène d'inflam- mation. L'acide salicylique a donc la plus grande ressemblance avec Tacide phénique sans en posséder l'odeur repoussante. On a fréquemment observé le passage rapide de l'acide salicylique dans Turine quand on en répandait une solution étendue à la surface d'une plaie Le ooton imprégné de ^-^ d'acide salicylique est uu ta^ cellent agent de pansement des plaies. La solution à 1/300 a été appliquée avec succès au lavage continu des plaiesi Un malade, amputé de la cuisse, a été maintenu d'abord pendant six jours dans son appareil de pansement (coton sali- cylique) sans qu'il y ait eu ni fièvre, ni tuméfaction du mem- bre, ni odeur fétide. Après six nouveaux jours d'un second pansementj le bandage fut levé et la plaie, trouvée dans le meilleur état, était déjà fermée sur quelques points. Il n'y avait pas d'odeur. L'acide salicylique a été appliqué dans un cas de résection du bras et dans une amputation du bras« Pour obtenir l'acide salicylique, M. Kolbe prépare du phé« nate de soude aussi desséché que possible, car la présence de l'eau diminuerait le rendement en acide salicylique. On chauffe ce sel dans une cornue en faisant passer dans sa masse un courant continu d'acide carbonique see) on chauffe lente- ment d'abord, sans dépatter la température de 100", puis gra« duellement à la température à ISO^; à ce 'moment, il paSSé — 360 — uue grande quantitë de phénol à la distillation. On termine ropération quand la température a été maintenue pendant quelque temps entre 220 et 250*, et que, sous l'influence du courant d'acide carbonique, il ne passe plus de phénol. Le salicylute de soude brut qui reste dans la cornue résiste bien à une température de 300^ ; l'acide chlorhydrique le dé- compose aisément, et l'acide salicylique se prend en une masse cristalline que Ton purifie par des cristallisations successives, la réaction peut être exprimée par la formule suivante : (C*«H»0«Na)« + (?0* = C»*H*Na*0« + C»«H«0«. PhAnate Salicylate Phénol, da soade. de sonde. sur la âlflrttallne llatlyelle ; par M. N. GôRZ (1). ^ L'au- teur de ce travail a préparé trois fois de la digitaline d'après le procédé décrit dans le rapport de M. Buignet. En opérant sur 3,000 grammes de feuilles d'origine alle- mande, il n'a obtenu que 15 milligrammes de la digitaline cristallisée Nativelle. C'était bien peu pour en faire une étude. M. Gôrz a séparé en même temps 4'%27 de digitine et 12'',98 de digitaléine. Il attribue à la feuille de digitale de France une plus grande richesse en digitaline qu'à celle d'Allemagne ; mais il ne dit rien du moment de la récolte ni de l'âge des feuilles dont il s'est servi. M. Gôrz a injecté i milligramme de digitaline cristallisée à une grenouille, et il conclut de son expérience que l'action de ce produit est la même que celle de la digitaléine. L'analyse de la digitine lui a fourni les nombres suivants : carbone = 53,26; hydrogène = 9 ; oxygène = 37,74. Passant à Tétude de la digitaléine, M. Gôrz s'étonne du peu d'intérêt que M. Nativelle a attaché à ce corps! La moyenne de trois analyses élémentaires lui a donné : carbone = 55^76 ; hydrogène = 7,35; oxygène = 36,89. n considère la digitine et la digitaléine comme deux glyco- sides. Pour M. Gôrz, la digitaléine n'est que la digitasoline de (1) VnternÊChungen ûber die Nativellé'sc?ien Digiialispràparate in cfte« mischer und phyiioîogitcher Beziehung. Thèse de médecine, Dorpat» 18T8. — 361 — Wak, que cet auteur avait déjà sîgaalée comme jouissant plus particulièrement des propriétés physiologiques de la digitale. M. Gôrz conclut de ses expériences que la dîgitaléîne jouit de toutes les propriétés physiologiques reconnues à la digitale; sa solubilité et son dosage faciles, son absorption rapide, son défaut d'action irritante sur la peau et sur le tube digestif lui paraissent rendre très-précieux son usage en médecine. La digitaléine produit les effets de l'infusion des feuilles de digitale. snr iM fleurs de tlll«iil, par M. H. Kalbruner(I). — Les fleurs de tilleul de l'empire d'Autriche proviennent des Tilia parvifolia, grandiflora et argentea^ que l'on y rencontre tantôt sauvages, tantôt cultivés. Les caractères différentiels de ces trois espèces sont si peu importants, que Linné en avait fait une seule espèce le Tilia europea. Les fleurs du Tilia grandiflora sont plus grandes et plus parfumées que celles du T.parvifolia ; aussi lui donne-t-on la préférence dans les plantations et pour la récolte des fleurs. Yoici d'ailleurs les caractères distinctifs de ces diverses espèces. Tilia parviflora Ehrh., T. europœa L., var. g.^ T. ulmifolia Soop., Steinlinde (tilleul cordé ou à bois dur)^ SpAtlinde (tilleul tardif). Ses feuilles sont cofdiformes, glabres, d'un vert foncé en dessus, d'un vert de mer en dessous , les pédoncules portent cinq à neuf fleurs. Les fleurs sont blanches ; elles se montrent deux semaines après celles du T, grandiflora. Cet arbre se trouve dans les forêts, on le voit très-fréquemment dans les proiuenades des villes et au milieu des villages. Il est plus ré- pandu que l'espèce suivante. Tilia grandifolia Ehrh., 7*. europœa L. var. b. d. e., T. pla- typhyllos Scop., Sommerlinde (tilleul d'été)^ Frùhlinde (tilleul précoce). Ses feuilles sont grandes^ inégalement cordif ormes, d'un vert foncé en dessus, presque glabres, et de même couleur en dessous, mais plus pâles, soyeuses, les pédoncules portent deux à cinq fleurs; celle&-ci sont grandes, d'im jaune citron, (1) Zeitsehrifl d, allg. Oesterr, Apoth^ker-Vereinêi, lOoet. 1874. — ses — très-parfumées; elles ee montreot plut tôt que celles de Tetpècê précédeate, Oa le plante plus fréquemment que le T. panri^ folia^ mais dans certains pays il fait complètement défaut. IHlia intermedia D. G., T. vulgaris Hayfie, est plutôt une Va- riété qu'une espèce) il tient du T. parvifolia et du T. grandi- folia. La culture a orée un assez grand nombre de variétés de tilleuls; la Flora austriaca de Hûrst contient la description de nombreuses espèces que Ton peut considérer comme n'étant que des variétés du T» grandi foliOé Tilia argentea Desfont., T. alba W. K., Weissblâttrige lânde (tilleul à feuilles blanches). L'aspect blanchâtre des feuilles, qui rend cet arbre si facile à reoonaattre de loid^ est dû aux poils disposés en étoile qui recouvrent Tépidérme de leur faoê inférieure^ comme aussi les bractées et les pédoncules. Cet arbre est commun dans les forets du sud de la Hongrie, on le trouve dans les jardins et dans les promenades. Ses fleurs ne doivent point être admises dans les usages pharmaceutiques. Une monographie du genre Tilia a été publiée à Vienne, en 1862, par M* J. Bay^ dans VerhanHungen der K.K. zool,>^ botan, Gê$€Ui€hufté Applioatton de la cellalose dissoute dans le réactif dé Mhwelser ; par M. Bottger(I). — En laissatit réagir l'am- moniaque et Pair sur du cuivre métallique très-divisé, on ob- tient assez rapidement une solution très-propre à dissoudre la cellulose. Si, à l'aide d'un pinceau^ on étendsur une feuille de papier non collé une solution de coton dans ce réactif, et que l'on couvre cette feuille avec une seconde feuille, et les sou- mette toutes deux à une pression suffisante, telle que celle qUi résulte de leur passage entre des cylindres à lisser le papier, on constate bientôt après que les deux feuilles adhèrent soli- dement l'une à l'autre. Ce nouveau papier bien lavé et des- séché est imperméable à l'eau ; il pourrait servir d^en veloppe à des saucissons, comme ceux que l'Allemagne fabriquait pen- dant la dernière guerre. Vient-on k coller, par exemple, avec la solutioh ammoniacale d'oxyde de cuivre les bords de deux feuilles de papier de Suède non collé un peu fort, on en fait (1) 2Mtt B0peft t* Phmwui 18T4, jp. 788. — $6J — un $ac« Gelui-d plongié daili ub mëlange de 2 voluii^ei d'a- pide sulfurîque et de 4 rolame d'eau, se change en patehe» min Tëgétal, qbi miste à l'eau bouillante. I MPI »^^.^^ ▼•riidllôn préparé par voia homida: par M. Ludwig RAAB (1), *«-* Qq prend du calomel obtenu par sublimation^ on le réduit en une poudre très-fine^ après quoi on le fait bouillir avec une aoluiion d'byposulfite de soude jusqu'à ee qu'il soit transformé en sulfure noir. Ce premier résultat obtenu, on décante le liquide et on laye le précipité» D'autrt parti on prépare du foie de soufre eu fondant du carbonate de potasse pur atec du soufre ; puis on dissout œ composé daat de Veau et l'on ajoute à la solution le précipité de sulfure noir de mercure. On chauffe le mélange^ en Tagîtant atec saille jusqu'à ce qu'il soit sec. Pendant sa dessiccation le sulfure de mercure passe au rouge. Après reftoidissement, od latd la masse à Teau chaude, puis on dessèche le vermillon* Chavaiiz blonds (2). — ^ Pour donner la couleur d'or aux cheveux» on emploie une solution de bioxyde d'hydrogène ou eau oxygénée, retenant des traoes de baryte* On peut m* produire cette préparation de la façon Suivante i 17 parties de baryte cristallisée et 3 parties de chlorate de potasse sont mê- lées très*intimement et fondues à une douce chaleur. Le pro- duit est lavé à Veau froide et le chlorure de potassium mb de (Aie ; sur le résidu froid on verse une solution de 8 parties d'acide phosphorique dans 25 parties d'eau et l'on tient le mé* lange dans la glace; on agitCi et, quand le bioxyde de baryum est complètement décomposé, on décante le liquide qui sur- nage, C. MÉHU. sgejfcasaaeassseca . ,11,11 gca«aai^pw»»— ^=aBg=3a»>— » REVUE DES TRAVAUX DE CHIMIE PUBLIÉS A L'ÉTRANGER. Reobarchas sur la aantonina; par MM. Cannizzaro et (t) Neues Repert, fur Pharm., 1S75, p. 41. (2) Pharmaceutische Zeitschrift fur Russlmté^ IS74| p« il. — 864 — SSSTINI (1). — La santonine C"H**0', qui est fréc[ueininent employée comme fébrifuge et que Ton extrait du semen^eontra^ cristallise en prismes peu solubles dans l'eau. Les auteurs ont entrepris sur ce composé des recherches qui sont en cours d'exé- cution ; ils ont observé qu*en se combinant avec les éléments de Veau, ce corps donne deux combinaisons isomères : l'une, peu stable^ se décompose en présence des acides ; l'autre , au contraire, présente les caractères des acides et décompose les carbonates. Pour obtenir cette dernière combinaison, on fait bouillir pendant douze heures la santonine avec une solution saturée de baryte; il se forme un sel de baryte dont l'acide a été désigné sous le nom à*acide santoniçue par M. Cannizsaro. Pour isoler ce composé, on sature le sel barytique par l'acide chlorhydrique et l'on agite avec l'éther qui dissout l'acide san- tonique. L'acide santonique, G"H**0^, se présente en cristaux or^ thorhombiques qui ne se colorent pas en violet, comme la san- tonine, par l'action de la potasse caustique, ou en jaune sous l'influence de la lumière. Il fond à 161-163% est très-soluble dans l'eau bouillante, l'alcool, l'éther et le chloroforme. Il donne avec la soude et la baryte deux sels, G^'H^*O^Na, (G^*H^*0^)*Ba, très-solubles et cristallisant difficilement. Les auteurs ont essayé de découvrir les relations de cet acide avec les composés renfermant aussi G**, comme l'essence de cubèbe ou de patchouly. Ils ont obtenu avec Facide iodhydri-» que et l'acide santonique un iodure G"H"I et un hydrocar- bure G^'H'* présentant la même composition que l'hydrocar- bure préparé avec le camphre de patchouly. On n'a pas pu opérer la conversion de l'acide santonique en santonine, mais on a obtenu un isomère de la santonine, la méta- saniimine^ en soumettant l'acide santonique à une ébullition prolongée avec l'acide iodhydrique et le phosphore. Ge nouveau corps forme des cristaux blancs, ne donne pas d'acide santoni- que par l'eau de baryte et distille sans altération dans le vide. Si Fon ajoute du brome à une solution de santonine dans l'acide acétique, on obtient, après quelques heures de contact, (!) Ga$%iettaéhimiea iUUitma» — 366 — un nouveau composé CH^*0'Br* qui cristallise en aiguSles rouges et qui parait être un produit d'addition. Suivant M. Hesse (voir ce Recueil, t. XIX, p* 333)^ une so*. lution de santonate de soude traitée par un acide en excès donne un dépôt de santonine qui ne serait qu'un produit de dé- composition de l'acide santonique. L'acide santonique chauffé k'i20^ se transformerait en santonine en perdant une molécule d'eau. Transtomuitloii de Taelde nrlquo en alUuatolné; par BIM. Glaus et Emde (1). — L'allantoine, découverte par Yau- quelin dans Teau de l'amnios de la vache, a été obtenue arti-> ficiellement par Liebig et M. Wôlher en faisant réagir le per- oxyde de plomb sur Tacide urique. On a considéré la conver- sion de l'acide urique en allantoïne comme une réaction très-complexe donnant, outre l'allantoïne, de Turée et de l'acide oxalique; mais en employant le permanganate de potasse, MM. Glaus et Emde ont prouvé, au contraire, que la réaction a lieu quantitativement selon l'équation suivante : CWAjtH)» + H«0 + 0 = CO» + CWAxH)». Acide uriqna. AlUntoioA. l/emploi du pernaangaoïate de potasse constitue donc le meil- leur procédé pour la préparation de Tallantoïne. A cet e&t^ on chauffe à une douce température l'acide urique avec la quantité calculée de solution de permanganate et, dès qu'elle est décolorée, on filtre pour séparer le bioxide de manganèse et l'on neutralise par l'acide acétique; après vingt-quatre heures l'allantoine se dépose sous la forme de prismes brillants clinorhombiques, insipides, très-peu solubles dans l'eau froide, beaucoup plus solubles dans l'eau bouillante, sans action sur les couleurs v^étales et formant des sels avec les oxydes métal- liques. Les expériences faites par les auteurs montrent que la quan- tité d'allantoïne et d'acide carbonique obtenus correspond exactement à la formule indiquée ci-dessus ; ainsi 8 grammes d'acide urique ont donné T^'^Ol d'allantoïne. La quantité théo- rique est 7'',ô. (1) DeuUche chemische Gesellschaft, 1874. — iM — n importe de ne ptas chauffer à une tempërafure éïetée ; il se produirait autrement de l^acîde oxalique dont il ne se forme aucune trace lars<{ue l'opération est faite arec aoin. On trouve de Tacide acétique dauM les produits de la réaction. Les auieun pensent que la constitution de l'acide tliique et de rallanioïne est représentée par les formules rationuelles suivantes : Acide uriqiie. Allutoîne. CO - ÂiH AzGP flAl--^Gfi QO HÀ2-CB.0IIG0 AzG CO - idi fkjC QO . AsB* On sait que M. BAyec avait adinia une autre formule pow r^Uantoine* P* Fomatioa êmphéayîtom-êÈBmto^ dans la fabrtoatiMi do l'aolliiia; par M. A. W. HomiAim (l)« «^ La production de la nitrobeoBOia <»itratnaat toujours ia formation d'un peu de diniUrobeuûiie^ il était à prévoir que la fabricatîofl de l'aniline par rédactioa de la okrobenzine doit donner màssanee à un peu de phényièue-diamine^ produit de réduction de ia dinitroben- zine. C'est ce que M. Hoffmann a vérifié. Les produits peu voiaiil» séparée dans la reotification de l'aniNne sont formés en grande partie par cette base. 8i on les transforme en eblorhy-^ drales et qu'on puplfie le set obtenu par des lavages à Pacide eUoitiydriqiie oonceatré et par des cristallisation^^ on obtient en ehlodiydFate de pMnyiène^iamine presque pur. ■***«Ni«M» DMaipe da raUmmina par le taimiii (i). — L'aftumtne ■e se comporte pas toujours de ta même manière avec le tan- îAn; eiie forme des précipités de compositions cfifférentes avec les variétés d'iElbumine empioyéesr. C'est ainsi que le précipité formé avec le taoniu par i albumine de l'urine des malades atteints dn mal de Bvigfat renferme 37 p. iOO de tannin, tandis que dans les mêmes conditions, l'albumine des aibumfnuîies acciden- telles forme un composé qui n'en renferme que 28 p. 100. Les dosi^es d^lbumtne par le tannin ne donnent donc pas des ré- 0) Berichte der deuischen chemischen GeselUchaft^ t. ^lll^ p. 812. (2) Archiv fur Klin, Medicin,, t. XF^ p. 2* — 8«7 — sultats 8atî$fai«aiit9 qoand on opère en suhri^nt les méthodes ordinaires. On peut cependant éviter les erreurs dues à Hin- eonstanee de la composition du précipité en suivant un procédé un peu différent : on ajoute au liquide à analyser 20 p. 100 de sel marin^ on précipite alors toute Talbumine par un excès de tannin^ on péooHe le produit sur un filtre, pais après avoir lavé à Teau pour enlever te chlorure de sodium et les matières étrangères» on traite par Falcool diand qui enlève le tannin, on sèehe et l'on pèse. Poriil««tloB un phénol; par H- 8einiiTn.ni (4). — Il est asseï diflfcile d'obtenir le phénol dans an état de pureté tel qu'il ne se eolore pas à la himière. L'auteur y parvient rapidement par le procédé suivant. On transforme en phénate ée soude le {Mnof à purifier et on le ehauflb dans un alambic en evivre. De Teau distille d'abord^ entraînant les divers carbures et aussi un peu de phénol dont la quantité va en croissant à mesure que Fa température s'élève. Dès que la proportion du phénol qui distille est un peu grande, l'eau devient laiteuse r on arrête alors Topération. Le résidu est dissous dans une grande quantité d*eau; il se sépare aprèe quelques jours de repos des matières insolubles (Kverses. On décante, on neutralise la soude par de Facide sulfurique dilnéy en sépare le phénol qui vient surnager et on le distille de nouveau dans un appareil en verre. Les premières portions obtenues sont aqueuses^ on les niet à part; du phénol pur passe ensuite et cristallise en se refroidissant ; enSn on répare les produits les moins volatils qui contiennent des matières étrangères et se colorent à la lumière. sur lea criataiir dea ekambres de plomb ; par MM. A. MicHABLis et 0. ScHuicAmr (2). — On a démontré que les cristaux des chambres de plomb, cristaux que l'on reproduit en faisant réagir le gaz sulfureux sur i'acidfi azotique monohydraté, ont une composilioa qui correspond à la combinwsoa de deux équivalents d'acide sulfureux avec un équivalent d'aeide aao- (»> Dm^^V polyteehnichês Journal, U CCXIV, p. Sa. 2) Berichieder deutscfien ehanischtn Gesetlsekafty t. VH, p. 1076. - 368 ~ tique niODohydraté mais les interprétatioDS diffèrent quand il s*agit de rendre compte de la constitution de ce composé. Les auteurs ont fait un certain nombre d'expériences dans le but de résoudre ce problème. Le perchlorure de phosphore réagit sur les cristaux des chambres de plomb et donne de la chlorhydrine sulfurique, du chlorure de nitrosyle et de l'oxychlorure de phosphore S^HAzO^o + PCI» = S«H0«C1 4- A«0«CI + PCHO». En même temps il se forme de l'anhydride des cristaux S*0**Âz*, composé que l'on peut obtenir par l'action du bioxyde d'azote sur Facide sulfnrique anhydre. Peut-être cet anhydride prend-il naissance dans cette réaction par l'action de la chaleur sur les cristaux; cette action est d^ailleurs encore fort peu connue. Ces expériences conduiraient pour les cristaux à la formule S»HO% AzO*, et pour l'anhydride à la formule 8*0**(AzO*)*. Sur nn sesqnitolfaro de f«r; par M. Phipson (i). — Si dans un sel de fer au maximum contenant du chlore en dissolu- tion ou additionné d'hypochlorite de soude, on verse du sulfhy- drate d'ammoniaque chargé de soufre, il se forme un précipité pulvérulent vert foncé dont la com|>osition correspond à la for- mule 4Pe'S'-{-3H*0*. Ce sesquisulfure de fer traité par l'acide chlorbydrique donne du perchlorure de fer et un dégagement de gaz sulfhydrique. D est soluble dans l'eau ammoniacale. Préparation do flyool; par MM. A. Zbllse et 6. Hubv- NBR (2). — On chauffe pendant dix heures au réfrigérant ascen- dant un équivalent de bromure d'éthylène et un équivalent de carbonate de potasse en solution aqueuse. Après cette opération la liqueur aqueuse tient en solution du glycol qu'on isole facile- ment par distillation, et qui est pur de toute trace de dérivé éthéré. Les auteurs n'indiquent pas de chiffre de rendement. E. JUNGFLEISGH. (1) Chemical News, t. XXX, p. 139. (2) Journal fur praktische C hernie ^ t. X, p. 270. U Gérant : 6eor6B8 MASSON. MIS Fuis. — Imprimerie Arnoos de Riyière et G*,rae Racine, 26. — 369 — Sur les matières salines que la betterave à sucre emprunte au sol et aux engrais^ par M. £iig«. Peligot. En poursuivant mes études sur la répartition des matières minérales dans les végétaux, je me suis occupé, pendant ces dernières années, de l'analyse de la betterave cultivée dans des conditions analogues à celles que j'ai réalisées pour les plantes qui ont été l'objet de mes précédentes communications. Dans le but de rechercher l'influence des matières salines sur la pro- duction v^étale, la plante se développe dans un sol confiné, d'une composition connue ; elle y reçoit des quantités mesurées d'eau tenant en dissolution une ou plusieurs des substances salines qu'on rencontre habituellement dans les engrais; ces sub- stances sont données à faible dose, mais à dose souvent répétée, de manière à nfe pas nuire à la plante. Quand celle-ci est arrivée à maturité, elle est soumise à l'incinération. Le poids et la composition des cendres font connaître le rôle plus ou moins utile que ces matières salines ont exercé sur son développe- ment. Pour aborder utilement une étude de ce genre, j'estime qu'il est avant tout nécessaire de remplir une condition, générale» ment méconnue, sans laquelle toute recherche faite dans cette direction devient infructueuse : c'est l'identité d'origine de la graine. Aucun soin ne doit être épai|;né pour arriver à ce résultat. Dans mon opinion, les divergences et les anomalies si souvent constatées doivent être attribuées beaucoup moins au mode de culture qu'aux variétés que présente la plante au point de vue de l'espèce. J'ai récolté, il y a deux ans^ la semence d'une betterave uni- que, et c'est avec cette graine que mes derniers essais ont été faits. Mes premières expériences ont eu pour objet de rechercher l'influence de diverses matières minérales sur des betteraves cul- tivées isolément dans un sol de même nature. Des pots, d'une capacité d'environ 30 litres, ont été remplis avec de la terre de jardin de qualité ordinaire. J'ai donné dans un précédent JiMm. 4$ Pkarm, §t ds Oi»., 4* sémb, t. XXI. (Mai 1875.) ^i — 870 — trayail la composition de cette terre, qui contient une assez grande quantité de calcaire. Du 1" juillet au 15 octobre 187i , six betterayes, en bon état de végétation, repicpiées depuis plusieurs semaines, ont reçu, les deux premières (n** 1 et 2), des arrosages convenablement espacés avec de l'eau de Seine contenant 1 gramme de sel marin par litre; les deux autres (n** 3 et 4), avec la même quantité d'eau, renfermant 1 gramme de chlorure de potassium ; les deux dernières (n** 5 et 6}, avec le même volume d'eau sans addition. Chacun des deux pre- miers lots avait reçu 30 grammes de sels. Après quelques semaines, chaque couple pr&ente un aspect particulier qui le distingue nettement du couple voisin. La nuance, la dimension, la rigidité des feuilles sont les mêmes pour les betteraves soumises au même traitement, différentes pour celles dont le r^me est différent : la même remarque a été faite les années suivantes, de sorte que la présence d'une matière saline employée en quantité prédominante suffit pour donner à la plante une physionomie qui lui est propre. Les betteraves ont donné : Cendres Ghlonre p. 100 de potassium Poids de Dettersre dans deUneiEe. Ciûeha. 18^ deeendres. lf« f (Sél «afin) 56^2 0,77 i8,6 N* a (Glil«nie 4b potasalui). . Ul,& ^9t ts,3 N» h (^o) 72i,S 0,64 g,0 Dans cette expérience, les chlorures ont peu nui au dévelop^ pement de la plante, le sol étant convenablement pourvu de matières fertilisantes. Ces racines étaient riches en sucre ; elles en contenaient environ IS pour 100. Ce résultat, qui est d'ac- cord avec d'autres qui m'ont été fournis par des betteraves venues dans les polders de la Bretagne, est en contradiction avec Fopinion généralement admise, que les betteraves riches en chlorures alcalins sont pauvres en sucre. Ces deux faits ne sont pas connexes, car il est vraisemblable que la sécrétion du sucre dépend de la variété de la plante, tandis que rabsor|)tion des matières salines, des chlorures surtout, se trouve Kée â la nature du sol et des engrais. Ces chlorures, que la racine contient en assez grande quan- — 571 _ thé, 9e retrouvent en bien plt» forte proportion dans les feuU'- les ; il en est de même de plusieurs autres substâueesi miiiërales qui traversent la racine arec une vitesse qui varie probable- ment avec leur natniiB^ pour s'accumuler dans les feuilles. En effet, taudis que la racine, à Fétat sec, ue contieutpas au delà de 3 à 6 pour 1(W de mafières mtuérales, les feuilles desséchées, ayant perdu les 90 pour 100 d'eau qu'elles coutieunent, en laissent ^ à 32 pour iOO ; le saliu de ces eeudres contient de 23,7 à 73,5 pour 100 de chlorunes. Dans mes analyses, le chlore est calculé cottitue étaut à Fétat decMorure de pocassium ; même dans les betteraves qui ont été arrosées avec des dissolutions de sel marin, la potasse est beaucoup phis abondante que la soude. Ces expériences ont été reprises en 1872 dans des conditions à peu près pareilles : les plantes ont été arrosées du SI juillet au 9 octobre avec de l'eau de Seine contenant 1 gramme de chlorure par litre pour les n"' 3, 4, 5, 6 et 2*', 5 pour les n** 7, 8 et 9. Toici la composition de ces racines : GhbraK Poids Densité ées du jns bettenves. & 15*. fff- N« i (Eaxx)é 680 1080 N« 3 {2S grammes de sel marin}. . . 635 mt ebloniftâc^^ taMlam). . • « 650 losa N« 7 (75 grammes de sel marin). . . 682 1087 !(• 9 (75 grammes de cMsrarsdêiKK taSBiiim). . . . S4» toeo Gandres potassiom Sncre dans dans dans 10» «M 100 de jus. de salin. de jus. 0,8a 7^1 IM 1,Ô7 Ï6,3 (5,0 0^ \Bfi 14^ 1,07 97,3 16/1 1»20 26,8 1&,8 On voit que Tabsorptioni des chlorures augUiente avec la quantité qu'on met à la ^sposîtion de la plante; elle a néan- moins ses limites, et elle n'est pas proportionnelle à cette quan- tité, puisque les deux dernières betteraves contiennent à peu près le double de chlorure que les deux précédentes, tandis — 372 — qu'elles ont reçu une quantité triple de sel marin ou de chlo- rure de potassium. Les autres racines ont servi à rechercher comment se fait la répartition des matières minérales à la base et au sommet de la même betterave coupée en trois parts sensiblement ^ales, la part du milieu étant laissée de côlé. Les cendres ont été lessi- vées de manière à séparer les sels solubles (salins) d'avec les composés insolubles (sels calcaires et magnésiens). Les premiers sont plus abondants dans la partie inférieure de la racine ; comme les chlorures et les sulfates sont des sels solu- bles, il semble qu'on doit les rencontrer en plus grande quan- tité dans la partie de la racine qui fournit le plus de salin : c'est le contraire qui se présente, et les différences sont très- accentuées, ainsi qu'on peut en juger par les nombres qui suivent : Betterave. N- 2. W 4. N« 6. N*» 8. ABABàBA B Partie supérieure (collet) Ii,0 16,0 41,9 15,2 40,7 15,6 49,1 non dosé. ParUe inférieure. . . 4,7 8,9 16,3 8,0 16,3 6.0 23,7 - A représente le chlorure de potassium et B le sulfate de potasse contenus dans 100 de salin. Ainsi les chlorures et les sulfates qu'on trouve aussi en grande quantité dans les feuilles se concentrent dans la partie supérieure de la plante. On sait que leur présence dans le jus est la cause principale de la formation de la mélasse. Gomme conséquence de ces observations^ on voit que les fabricants de sucre doivent s'attacher à ne traiter que des racines largement dépouillées de leurs collets, toutes les fois que ceux-ci peuvent être utilisés pour la nourriture du bétail. J'ai aussi comparé, au point de vue de la répartition des matières salines, la partie centrale de la betterave avec sa péri- phérie, en la dépouillant toutefois de son tissu épidermique. Les tissus qui se trouvent au centre de la racine sont nota- blement plus riches en eau et en sels solubles. Ainsi une bet- terave dont la partie centrale contient 11,4 pour 100 de ma- tières solides, en renferme 14^0 dans sa périphérie ; celle-ci laisse 7,4 de cendres pour 100 de matière desséchée ; l'autre _ 373 — 9,7. Les cendres provenant de la partie centrale contiennent environ un tiers de matières solubles de plus que les autres, lesquelles sont, par conséquent, plus chargées de sels calcaires et magnésiens. En poursuivant ces études, j'ai été conduit Tannée sui- vantes {i 873) à cultiver les betteraves dans un sol très-pauvre, dans le but d'établir avec plus de netteté l'influence exercée par les matières fertilisantes que j'y introduisais. La terre de jardin a été remplacée par de la terre franche, venant de Gar- ches. Cette terre, dont je donne la composition dans mon mé- moire, est maigre, très-siliceuse, peu perméable à l'eau, se fendillant beaucoup par la sécheresse. Les betteraves, récoltées le 20 octobre, ont reçu du 3 juillet au 7 septembre : N"* 1 et 9. 34 grammes de sel marin, à raison de 2 grammes par litre d'eau de Seine. N** 3 et 4. Le même poids de ehlorare de potassium* N** S. 36 grammes d'azotate de potasse (4 grammes par litre d'ean). N» 6. Le même poids d'axotate de soude. N* 7. 25 grammes de sulfate d'ammoniaque. N' S. 86 grammes de sel ammoniac. N* 9. Eau de Seine sans addition de matières salines. N* 10. 49 grammes de phosphate acide de chaux (8 grammes par litre d'eau). N" 11. 24 grammes du mélange des sels indiqués par M. Jeannel comme essentiellement propres au développement des végjétaux (phosphate de chaux, suUàtes d'ammoniaque et de magnésie, nitre et chlorure de potas- siun)« Au mois d'août, Taspect des plantes présente des diflerences considérables; les feuilles de betteraves n"* 1 et 2 sont peu développées et commencent à jaunir; il en est de même pour les n^' 3 et 4 ; les feuilles sont très-petites, jaunes et plissées. Bien que les chlorures alcalins soient absorbés par les végétaux, il ne semble pas, lorsqu'ils ne sont pas accompagnés de matiè- res fertilisantes, qu'ils exercent un effet utile sur la végétation. Le chlorure de potassium n'agit pas mieux que le sel marin. Il en est autrement de l'action des azotates alcalins^ dés sels ammoniacaux et du phosphate de chaux; les feuilles des plan- tes arrosées avec les dissolutions de ces sels sont d'un vert foncé, larges, très^abondantes. La betterave qui n'a reçu que de l'eau - 37A — La 14 ofitobre, l'aq^f; général est k mmn»» h wé^éu^4m U plus belle est celle que présente le pot n* 10 (pbosphatu de cbaiix) ; viennent ensuite les pUntes qui o|it reçu )e^ sels Ammo- qineei» et les seU Jeennel, puis \m lootaf^* On a pesé, le 26 octobre, une partie 841, 417. — 380 — Cette réaction demande plus d'habitude que la précédente. Lorsqu'au chlorate on substitue un cristal d'azotate de potasse, on n'obtient rien par l'acide sulfurîque dans ces mêmes condi- tions : la présence de l'alcool fait évidemment obstacle. Réduction de la nitrobenzine par le fer et F acide acétique. — Le procédé ordinaire consiste à réduire, suivant les indications de M. Béchamp, par la limaille de fer et l'acide acétique, puis à distiller à sec : il se volatilise de l'acétate d'aniline. J'évite la distillation en traitant une goutte de nitrobenzine, dissoute dans 20 centimètres cubes d'alcool à 45 ou 50*, par l'acide acétique et de la tournure de fer, ou simplement des pointes de Paris. Le fer semble quelquefois passif, il ne paraît pas d'abord se dégager d'hydrogène ou il s'en dégage peu, et pourtant il y a action chimique et réduction, car la dissolution de carbonate de soude précipite du carbonate de fer, et la li- queur filtrée additionnée d'abord d'une goutte de phénol, puis d'hypochlorite de soude, fournit du bleu très-manifestement, La réaction à l'oxyde puce marche également bien. (La finprochainemeni.) Sur les carbures pyrobenzéniques et sur le chrysène; par M. Berthelot. L — Dans un mémoire publié en 1866 {Ann. de chimie^ 4* série, t. IX, p. 454) et qui a été le point de départ de mes recherches sur la condensation directe et l'action réciproque des carbures d'hydrogène, j'ai établi que la benzine éprouve à la température rouge une décomposition partielle, avec perte d'hydrogène et réunion de deux molécules : ce qui constitue le diphényle^ produit principal de la réaction. En même temps prennent naissance des produits secondaires, plus compliqués, et qui résultent de la condensation de 3, ^, etc., molécules de benzine avec perte croissante d'hydrogène. J'ai isolé l'un de ces produits condensés, que j'ai désigné sous le nom de chrysène ou triphénylène (même recueil, t. XII, p. 7, 185 et 221); ce carbure est caractérisé par son point de fusion, vers 200*; son point d'ébullition, supérieur à 360"*; sa faible solubilité dans — 881 — les dissolvants ; la fonnation d'un picrate doaë de propriétés tout à fait spéciales (t. IX, p. 457 et t. XII, p. 185); enfin, par sa composition : il m'a fourni à l'analyse 94^ centièmes de carbone, composition qui, jointe à son origine, m'a conduit à la formule G»«H" = (G"H*)». n. — M. G. Schultz, dans un travail récent sur le diphényle, publié aux Annalen der Chemie und Pharmacie^ t. CLXXIY, p. 201, a fait une étude nouvelle de l'action de la chaleur sur la benzine. Il confirme la formation du diphényle et le carac«^ tère général des transformations, comme il le déclare d'ailleurs^ avec bonne foi (p. 203), et il approfondit davantage un sujet intéressant, qui réserve de nouvelles découvertes à tous ceux qui s'en occuperont. En ce qui touche les carbures moins volatils que le diphényle (p. 229); il décrit deux nouveaux carbures condensés, le dipké» nylbenzol CH^^, fusible à 205«, et un isomère fusible à 85", qui ne se combinent ni l'un ni l'autre avec l'acide picrique, et il en signale deux autres, fusibles à 266** et à 196*; ce dernier^ combinable avec l'acide picrique^ mais dont il n'a pas fait l'a-^ nalyse. Enfin il signale aussi, comme produit accessoire de la préparation du diphényle par la réaction du sodium sur la benzine bromée, un carbure, fusible à 196« et répondant à la formule G'*H^*; qui est celle du triphénylène. III. — M. Schultz regarde son diphénylbenzol comme diffé- rent du chrysène du goudron de houille, comme identique avec le carbure que j'ai signalé sous le même nom, mais avec deux équivalents d'hydrogène de plus : G'^H^^ au lieu de C'H'*. G'est là une rectification assez légère et que j'accepterais vo- lontiers, si elle ne me paraissait sujette à quelques difficultés que je vais présenter. TV. — Écartons d'abord le nom même de chrysène, pour éviter tout malentendu. G'est un nom qui a déjà causé bien des confusions dans la science. Appliqué d'abord par Laurent à un carbure de goudron de houille, fort impur et mêlé d'anthra- cène, comme on ne pouvait guère l'éviter à une époque où les études des carbures étaient si peu avancées^ ce nom a été étendu depuis à toutes sortes de carbures pyrogénés [Gmelin^ t. VII). En rappelant cette confusion (Annales de chimie^ 4* série, — 882 — t. IX, p. 458), fàTsJs pensé qn'onpoarAït vé»erretee notBsftns intoaTënient ml triphÀiylëiie que j'aviti» àécawfert. J'avais re- marque d'ailleurs expressément que plusieurs isomères pou- ▼aient présenter cette formule. Plus 'tard, M. Graebe a préféré maintenir le nom de chrysène à un carbure qu'il a extrait et purifié du goudron de houille et qui se rapproche peut-^tre davantage de Fancienne description de Laurent. II est clair aujourd'hui que mon carbure n^est pas identique avec celui-là, dont l'étude approfondie a été faite postérieurement. Mais il me parait superflu d'insister |dus longtemps sur une question de dénomination ; j'appellerai désormais mou carbure triphé- nylène, nota que j'avaiâ proposé simultanément. y. — Je maintiens, d'ailleurs, l'existence du triphénylène comme carbure distinct : le nouveau diphénylbenzol eu est rhydrure : (?*H*«+H»==C»*H**. Les deux carbures se produisent simultanément dans Inaction de la chaleur sur la benzine, et concourent dans 1^ équilibres complexes qui caractérisent cette réaction. Je m'appuie, pour justifier cette opinion^ sur les faits sui- vants i V L'analyse centésimale; j'ai obtenu jusqu'à 94,4 centièmes de catifone. Or, la formule C**H*' exige 94,7; La formule C^W exige 93,9. M. Schuftz lui-même (V. p. Hi) a obtenu 94,2; cé qui me pa- rait indiquer que son carbure est un mélange de triphénylène et de diphénylbenzol. Car on n'obtient jamais un excès de car- bone dans les analyses, mais d'ordinaire une légère perte. 2'' Ce mélange s'explique^ si l'on remarque le point de fusion de mon triphénylène, ^00^^ comme celui du diphénylbenzol (205) sont bien voisins de la valeur 196<>, trouvée par M. Schultz, tant pour un carbure qu'il a extrait des produits pyrobenzéni- ques que pour un autre carbure qu'il a retiré des produits de la réaction du sodium sur la benzine bromée et qui offre pré- cisément, d'après ces analyses, la composition du triphénylène C*^^'; ce dernier rapprochement me parait capital. 3^ Le picrate de triphénylène est caractéristique. Je l'ai si- gnalé et J'en ai décrit avec détail (Armâtes j t. XII, p. 185) la préparation : il ne saurait y avoir de méprise sur ce point. Il — 888 — ëtait, d'ailleurs, très-abondant, tandis que M Schuitz dit n'a- voir obtenu qu'en petite quantité un carbure combinable avec l'acide picrique ; soit qu'il n*ait pas ménagé convenablement l'action des dissolvants, qui décomposent aisément les picrates de carbure, surtout ceux des carbures peu solubles ; soit qu'il ait opéré dans des circonstances où le diphénylbenzol se pro- duit plus abondamment que le triphénylène^ en raison des con- ditions des équilibres pyrogénés. Ceux-ci comportent â la fois les carbures (C"H*)*H* analogues aux carbures forméniques, les carbures (G"H*)^ analogues aux carbures éthyléniques , et des cflii)ures encore moins ricbes en hydrogène. ^'^^^—^g' .llll-ll ■■ IL ■ ,1 ■.■ ■ ■ I lit ■! t ■ l'I ■ ■■PIIIIT'.!. I. / Sur la préparcUion et le point d'ébulliiion de Vithylme perchloré; par M. Edme Bourcoin (1), La préparation du bromure de cfaloréthose m'a conduit k étudier comparatîrement les procédés qui ont été successi- vement indiqués pour obtenir l'éthylène perchloré. On sait que ce liquide a été découvert par Faraday en faisant passer des vapeurs de sesquichlorure de carbone dans un tube de porcelaine chauffé au rouge sombre et rempli de fragments de verre. Ce procédé est défectueux^ soit parce que les vapeurs échappent en partie â la décomposition, soit parce que le sesquichlorure se régénère partiellement dans les parties froides de l'appareil. M. Regnault a proposé d'ajouter le sesquichlorure parpetites portions à une solution alcoolique légèrement chauffée de sul- fure de potassium saturé d'hydrogène sulfuré, de distiller et de précipiter la liqueur alcoolique par Teau. Le rendement est faible; il se forme simultanément une substance organique extrêmement fétide, ce qui rend en outre l'opération très- désagréable. Le procédé de Geuther, qui consiste à réduire le sesqui- chlorure â l'aide de facide sulfurique étendu et du zinc gra- nulé, oe m'a pas donné de résultat satisfaisant. (1) Mémoire présenté à la Société de pharmacie de Paris. — 384 — Voici par oontre un moyen fort simple, d'une exécution très- facile et qui donne d'excellents résultats, sans fournir toutefois un produit absolument pur. On dissout à chaud le sesquichlorure de carbone dans le double de son poids d'aniline commerciale. On chauffe le mé- la!nge dans une cornue à la température de 170*; on recueille le produit qui distille lentement et goutte à goutte dans un récipient qu'il est à peine nécessaire de refroidir. L'action corn* mence immédiatement, et le liquide prend rapidement une belle coloration rouge. Néanmoins, l'opération est assez lon- gue, car en opérant sur 500 grammes de produit, elle exige environ six heures pour être terminée. Le liquide distillé est de Féthylène perchloré contenant en dissolution de l'aniline et du sesquichlorure de carbone. Pour le priver de ce dernier corps, od y ajoule son poids d'aniline et l'on distille à une température comprise entre 430 et 145®. Au moyen d'un lavage à l'acide sulfurique étendu, on enlève aisément la petite quantité d'aniline qu'il renferme. H ne reste plus qu'à le dessécher sur du chlorure de calcium fondu* La cornue contient un liquide fortement coloré qui se prend en masse par le refroidissement et qui n'est autre chose que du rouge d'aniline. La réaction qui donne naissance à l'éthylène perchloré est donc analogue à celle qui a fourni primitivement la fuschine au moyen du bichlorure détain. En suivant exactement les indications qui précèdent, on obtient sensiblement le rendement théorique. Ainsi préparé, l'éthylène perchloré n'est cependant pas tout à fait pur, car son point d'ébullition n'est pas absolument fixe : la presque totalité passe vers 121*, en mettant toutefois de côté les premières et les dernières portions qui se condensent dans le récipient. Le liquide qui a servi à faire cette détermi- nation avait été traité par l'aniline à trois reprises différentes, afin de le priver des traces de sesquichlorure de carbone qu'il pouvait encore contenir. On s'explique aisément^ d'après cela, pourquoi les chimistes ne sont pas d'accord sur ce point d'ébuUition : M. Regnault, par exemple, indique 122*, tandis que Geuther ne donne que H6*,7. — 886 — J'ai obtenu de réthylëtie perchloré parfaitement pur en trAi** tant par l'aniline du bromure de chloréttiôse bien cristallisée La réduction, qui est plus facile que celle du sesquichlorure de carbone, s'eiSectue entre i40 et iôO''. La cornue contient du brottthydrate de rosaniline. Là réaction est donc là Btti- Tante : 3CM:i*Br« -h C"HUx + 2C**fl«Az = eHBr + C*ofl»»A2« + 3C*C1*. Préparé par ce nouTeau procédé, Téthylène perchloré a une odeur ëthérée qui rappelle celle du chloroforme» Il bout exac- tement à 121% Sa densité à zéro est égale à ifiSOS. Équilibre chimique entre lee gca : iode et hjfdr^ffim^ ptf M. 0. hËMùtm {l)t Vik&âe ûê U dliiodatimi A approfondUi deptih 1«* Iftvaux du lt< B« Baifit^lilM Dtftilk) QSbrn mmùtê nnê fMMik la- enM. Ptêique toitiei kn dëiermîôattôni ont éiià filtei ibr les éjfitèttfflë fit>fi noiuôgèneit J'ai t^hoisi un ittjet «nnti siitipk qtie la tyorie pAl le ooncc- tt^iTi k décomposition d« Vêééa iodhydf iquei M» Bautefeuilie i moHttili par des indieationê num^ri^ittt» imperiAfitoi) qu'il y i U ttflti véritabk diisiMiàiioii {dmpiee rendue^ 10 man 1667). PeÀ repris cette ^uetiion^ et J'en ai fait uae éltiile miilliodlque, «tiàlogiië à celle que J'ai publiée sur le phoiphofe* Ëapérienc^. ^ Pour prédier finfluenee de k icnqpàiLture el de la presstofii de nombreuses séries de déteti^iiftlloni ^ient Les tempéfaturei mi été ceUeê de 440, 9to et 26Ô degrés, obtetmeg pâf le soufre ou le merctire bottilhnt et par de grande bains d'hiiile convenablement réglés. Pour chaque température^ on partait soit de l'acide iodhydrique, soit de riode ou de l'hydrogène à équivalents égaux. Les pres- sionSf dans ce dernier cas^ variaient méthodiquement entre 5"",! et C*,2, ha, durée des expériences a été d'une heure a un mois^ en chauffant jour et nuit sans interruption* Nouerai* culerona partout le rapport de l'hydrogène libre à l'hydrogène (1) Note préseotée à T Académie des sciences. Jmm. de Pkarm. a de Ckim,, 4* séub, t. XII. (Mai 1875.) ^^ — 386 — loUl introduil : si, en parUal de l'acide iodhydrique, ce rap- port est 0,200, c'est que tes 20 p. 100 de ce gaz out été décom- posés. Chaque expérience compreud trois opérations : I* fermeture d'un balloD de verre, scellé à la lampe dans des couditioos dé- tenninées de température et de pression; 2' chaufTage à tempé- rature constante et refroidisse me ni brusque pour saisir l'état chimique actuel du gaz j 3* ouverture du balloa sur une disso- IndoD saline (sel marin) : l'acide iodhydrique se dissout; ou mesure le gaz restant, on dose t'Iiydrt^ène libre arec l'eudio- mètre de M. Regnault. Proportion de gat iioncombinét à la tempiraiwe de l&O digrii. la lopgiunn! horiuaULei npràMnWDt la tampi an joon. Les longueun vocticilM, le Tapyort de l'hydragèue libre i l'bjdiagène inttodnlt (tirdra|:àiie libre peniMuil, si ronpirtderiodceldBriiiilrogcni'; mit -«u )i buté, (i l'on put da l'atida iodhjdiiqne). Hétttitats. — On voit, par la chaleur, s'effectuer pn^ressive- ment et la combinaison de l'hydrogène avec la vapeur d'iode et la décomposition de l'acide iodhydrique. Les deux systèmes inverses tendent vers une seule et même limite : l'équilibre se produit donc lentenienl entre les deux actions contraires de la — 487 — chaleur et de rafûnité; mais^ ainsi que cela a heu dans les phénomènes d'ëthérification, la vitesse de la réaction et la gran- deur de la limite varient à la fois avec la température et avec la pression. l"" La mtesse de la réaction dépend par-dessus tout de la tem- pérature. Pour atteindre l'équilibre, il faut compter par heures à 440 degrés, par jours à 3d0 degrés, par mois à 265 degrés. Ainsi à 265 degrés, en chauffant jour et nuit pendant un mois, on déoonpofie Padde iodhydrique, mais seulement les 2 p. 100 de la masse et sans que la limite soit atteinte; en chimie miné- rale, on n'a guère miesuré de réactions aussi lentes. La vitesse de la réaction varie aussi beaucoup avec la pres- sion propre au mélange de vapeur d'iode et d'hydrogène, c'esi- à*dire avec le rapprochement des molécules de ces deux corps. Dans les gaz très-condensés, la combinaison a lieu plus vite : c*est ce que montrent ûettement les courbes relatives à la tem- pérature de 350 degrés. 2* La grandeur de la limite varie également avec la tempe- rature et avec là pression, niais d'une manière très-restreinte. La décomposition augmente un peu avec la température : les 0,19 de l'acide iodhydrique se dissocient à 350 degrés ; les 0,2t à 440 degrés (pression de 2'*-,5). L'influence de la pression sur la grandeur de la limite n'a été étudiée d'une manière bien suivie qu'à 440 degrés, car à cette température seulement l'équilibre est suffisamment rapide. I^es différences constatées semblent, toute discussion faite, un peu supérieures aux erreurs d'expériences. Ainsi, quand la pression devient dix fois plus grande, passant de 0***,5 à 5"*49 1a limite de décomposition varie de 0,23 à 0,20. Le rapprochement des molécules rend doue la décomposition un peu moins complète ; mais la différence est à peine sensible, du moins dans les varia- tions de pression accessibles à l'expérience. — <68 — Titrage deê phoiphatet employés en pharmacie et du soug^utraie de bismuth; par M. Benoit, pharmacien (1). Après quelques ooBsidérations intéressantes sur le& aTantages de la méthode des volumes^ M« Benoit propose de titrer les phosphates employés en pharmacie et le sous-nitrate de bis- muth par le procédé de M« Ghancel. Le dosage de l'acide phoeiriboriqne dans les os calcinés, du phosphate de chaux du Cîodex et du phosphate de soude peut se faire en effet par la méthode directe reconmiandée par M« Ghanoel et usitée dans les laboratoires de chimie agricole à l'essai des engrais phosphatés* Le réactif employé est l'azotate neutre de bismuth cristallisé avec lequel on compose la liqueur titrée suivante : Aiotate neutre de bismuUi cristallisé. . • • . . 68^60 Acide axotiqae à 1^65 200^00 On fait dissoudre dans une carafe d'un litre de capacité et Von ajoute assez d'eau distillée pour compléter le volume de 1^000 centimètres cubes. Chaque centimètre cube de cette liqueur peut précipiter un centigramme d'acide phosphorique anhydre PhO\ Pour doser Vacide phosphorique du phosphate de soude cris- tallisé des pharmacies, on pèse exactement 2 grammes de ce sel contenant 0,3966 d'acide phosphorique anhydre, si le sel est pur et non effleuri^ et devant par conséquent consommer 79 divisions de la burette divisée en demi-*centimètres cubes correspondant à 39~^5. On dissout ce phosphate dans un petit ballon avec dO gram- mes d'eau distillée et 10 gouttes d'acide nitrique^ et dès que (1) Nous avons fait connaître dans ce Recueil^ t XV, p. 352, les procédés de MM. Bobierre et Brassier pour i'analyse pondérale de l'acide pliosphori- que, et le dosage volumétrique de cet acide au moyen des sels d'urane. Cette dernière méthode indiquée pour la première fois par M. Lecomte^ a été étudiée avec l)eaucoup de soin par MM. Neubauer^ Luck, Pinças, Fré- sénius^ Schwartx, Bœdeker et Joulie. P. — 889 -- b lolution oommeace à bouîUiri ou y ajoute gôHtte à goutl^ la solutioi^ bismuthique^ en ayaat soin de laisser le pvédpité se raseembler au fond du ballon, afin d'ajouter le réaetif dan'k la liqueur édairde. Si Von avait dépassé le point de saturation d'une quantité trop grande et qu'on ne Toulût pas perdre le résultat de cet essai, on pourrait siiiq>lement jeter le précipité sur un filtre, le layer ayec de l'eau très-légèrement aiguisée d'acide nitrique, employée à rincer le ballon , puis avec de Feau chaude, enfin le peser, après dessiccation à 100^ d'après la méthode des filtres tarés, Qn aurait le poids d'aeîde phosphorique correspondant au poids de phosphate de bismuth obtenu en le multipliant par D,SS06. Ce multiplicateur s^obtient par la proportion s 80T,S9 : 71 ::!:«, BlW.PhO» PhO» d'où X = 0,2306. Les OB càUinii contiennent environ 80 p. 100 do phosphate tricalcique et 1 p. 100 de phosphate de magnésie. Onefi pèsera 1 gramme, qui pour un rendement exact de 80 p. 100 con- tiendrait 0*^,366 d'acide phosphorique anhydre, exigeant 74 divisions de la burette divisée en demi^pentimètrea cubes. Oq fera dissoudre ce gramme dans 0*^,75 d'acide nitrique pur, puis on ajoutera 45 grammes d'eau distillée. On versera peu à peu le réactif dans la liqueur bouillante. Vix^xx\e phosphaté de chaux du Codex ^ on opère sur 0,80 de matière comme précédemment. Dosage du sous-nitrate de bismuth. -** Si Ton verse la soin* tioo de phosphate de soude dans un volume donné de la solu- tion de bismuth, les choses ne se passent pas de même que ci» dessus. Le mélange bismuthique se concentre sous l'action de la chaleur avant qu'on n'y ajoute la solution de phosphate ; il est plus acide, tout en s'étant appauvri de tout Pacide entraîné par la chaleur et la vapeur d'eau. Sa composition ne se trouve plus la même au moment de l'addition du réac* tif } au contraire oette solution versée dans la solution de phosphate bouillante n'éprouve aucun changement avant d'être décomposée, ce qui arrive immédiatement» De plus Po- — 390 — përateur se trouve moins longtemps exposé au dégagement de vapeurs acides, ce qui dans une officine oh dans le labora- toire peut être une considération de quelque valeur. n n'y a donc pas avantage à renverser la méthode, dont les conditions nouvelles ne sauraient être que préjudiciables à sa précision. En conservant le mode opératoire ci-dessus déve- loppé à propos de Fessai des phosphates, la méthode devient inverse. 10 grammes de sous*nitrate de bismuth à essayer seront dissous dans 46 grammes d'acide nitrique à 1,25 et la solution amenée au volume de 200*" à l'aide d'une suffisante quantité d'eau distillée» D'autre part, on préparera une solution de phosphate de soude cristallisé, telle que 50** contiennent la quantité de ce sel nécessaire pour précipiter 0^,50 d'oxyde de bismuth hy- draté Bi«0*,3H0, c'est-à-dire 68 grammes pour 1000** d'eau distillée. On prélèvera donc 50" de cette solution^ qu'on acidulera avec 10 gouttes d'acide nitrique^ et au moment de l'ébullition, on ajoutera goutte à goutte la solution bismuthique. Le phosphate de soude, employé en pharmacie, contenant encore une petite quantité de sulfate de soude, doit être purifié à l'aide de plusieurs cristallisations successives. Si l'on voulait se servir de ce sel sans cette précaution, il fau- drait alors titrer la solution obtenue, soit avec de l'oxyde de bismuth cristallisé et pur, soit avec de l'oxyde de bismuth hydraté. C'est ce dernier que j'ai préféré, parce qu'il suffit d'une opération pour l'obtenir. L'oxyde de bismuth anhydre se prépare en faisant bouillir de l'hydrate de bismuth dans une dissolution de potasse caus- tique. Il est lavé à l'eau bouillante, puis séché. L'hydrate de bismuth s'obtient en mettant des cristaux de nitrate de bismuth pur en digestion avec l'ammoniaque pure et en lavant le précipité blanc formé. La formule de l'hydrate d'oxyde de bismuth est Bi*0% 3H0. En efiet, 15 grammes de nitrate de bismuth cristallisé don- nent théoriquement 8'%09 d'hydrate sec. Ce résultat, vérifié par la pratique, correspond bien à la formule ci-dessus. — 301 — On opère la dissolution de cet hydrate comme s'il s'agissait du 80U8»nitrate de bismuth, dans la proportion de 10 grammes pour 200"" d'eau acidulée. 50^ de solution de phosphate de soude correspondent à 2*'^50 d'oxyde hydraté dissous dans 100 divisions de la burette graduée en 1/2 centimètre cubes ; il en résulte que le volume de solution de sous-nitrate de bismuth à 10 grammes pour 200** d'eau acidulée^ qu'il aura fallu employer à la décompo- sition des ÔO**" de solution de phosphate^ contient exactement â^'jôO d'oxyde de bismuth hydraté. Le sous-nitrate de bismuth essayé sera donc d'autant plus riche, c'est-à-dire d'autant plus exempt de matières étrangères qu'il faudra moins de sa solution pour terminer la réaction. De cette manière, on appréciera la qualité du sous*nitrate de bismuth par le rendement qu'il aura donné. Il est évident que cela ne saurait dispenser de s'assurer s'il contient des substances étrangères. Ceci est du ressort de l'a- nalyse qualitative, que l'on rend plus s&re et plus complète en employant une méthode générale d'analyse, ainsi que je l'ai proposé Tannée dernière pour l'essai de tous les médicaments chimiques dans un mémoire couronné par le jury de la Phar- macie centrale (1). La formule du sous-nitrate de bismuth supposé pur étant Bi'O», AzO«-f-2H0, son équivalent chimique est 308,86. Le nombre de divisions de sa solution qu'il faudrait employer pour décomposer les 50**" de solution phosphatique serait de 117. Cette quantité se déduit théoriquement parla proportion sui- vante : 30S,86 : 263,86 ::3*:100. BI«0».Ai0» + 2H0 BW8.3HO D'où 117 divisions contiennent donc 2"',50 d'hydrate de bismuth. Un nombre moindre de divisions indiquerait un sous-nitrate (1) Userait même nécessaire de délermlDer la proportion des matières étrangères, car c'est à cette condition seulement que la quantité d'hydrate de bismuth peut être déduite exactement de l'essai volumétrique. — 392 — de bitmuth centeaaBt une proportion d'hydrate d'auUnt plus grande que le nombre de divisions eniployées se rapprooberaic davantage de 100. C'est le cas des sous^^nitratM de bitmuth contenant le ]H*oduit de la précipitation par Tammoniaque des eaux mères du sous-nitrate de bismuth. Si ce dernier renfermait des matières étrangères, sans action sur le réactif, le nombre de divisions employées dépasserait d'autant plus 117 que la quantité de ces matières étrangères serait plus considérable. n pourrait arriver que du seus^nitrate de bismuth conte« nant à la fois de l'oxyde de bismuth et des matières étrangères demandât envivon 117 divisions pour la décomposition des 50^ de solution de phosphate de soude; mais l'essai prélimir naire aurait averti de l'impureté du produit et mis en garde contre la conclusion fausse, qui^ dans ce cas, pourrait être tirée de l'essai volumétrique. n est donc important que cet essai préliminaire ait lieu. La quantité de sous-nitrate de bismuth pur contenu dans le sous-sel essayé, lorsque le nombre est inférieur à 117, s'ob- tient en divisant par 17 la différence entre le nombre de de* grés observés sur la burette et 100, suivant la formule empi- rique suivante : d^tùO n = n n it^^t la quantité de sous-nitrate cherchée et d le pombre de divisions de la burette. Ainsi, si l'on a trouvé 112 divisions, on a : 112—100 12 ^ .^,^ n = — ^j^— =jy=0,7058, ce qui veut dire que 1 kilogramme de sous-nitrate de bismuth essayé renferme 705*', 8 de sous- nitrate pur et le reste d'hy- drate, soit 294,2. Pour le second cas, la quantité des matières étrangères, sans aetion sur le réactif, s'apprécie par différence, étant trouvée la quantité d^ soua^pitr^^te de bismuth pur à l'aide d'une proportion. Les poids du sous-nitrate de bismuth équivalent à 2<*,50 — 898 — d'oxyde hydraté est 2*',92315. C'est la quantité contenue daDsles 117 divisions de la burette lorsque le sous-nitrate de bismuth pur répond à la forniule Bi*0»AzO*+2HO, C'est h quantité employée pour détruire les 3%39 de phosphate de soude contenus dans les 50*'*' de la solution normale. Consé- quemment le nombre d^ ^iyisions de solution d'un soufr-pi- trate de bismuth quelcqpque essayé, qui e^t supérieur à 11 7, renierme cette quantité de sous-nitrate de bismuth* Supposons qu'on ait trouvé 141 divisions ou 7. Enfin, et c'est sa propriété la plus intéressante, l'hydrogène naissant r^énère le camphre primitif. L'hydrogénation est rapide et facile lorsqu'on fait agir l'amalgame de sodium à 2 p. 100 sur une solution alcoolique. Par cristallisation lente, le camphre monobromé ne se dépose de ses solutions alcooliques ou chloroformiques qu'en aiguilles très-allongées et déformées. La cristallisation dans l'alcool bouillant donne de meilleurs résultats. Ce sont des prismes droits à base rhombe. Camphre dibromé, — On prescrit^ pour le préparer, de — - - ■>■.-■■ (1) Bulletin de la Société chimique, i^i) Voir Journal de phamïacie et de chimie, 4* sérle^ t. XX, p. 435. — 808 — chauffer un équivalent de camphre monobromé avec deux de brome; mais il est plus simple et plus rapide de chauffer en tubes scellés un équivalent de camphre et quatre de brome. Alors, même avec des pressions considérables et des tubes rela- tivement minces, il est rare qu'il y ait explosion, le produit paraissant former une combinaison instable avec l'acide brora- hydrique, comme je le dirai plus loin. Quoi qu'il en soit et de quelque manière qu'on Tait préparé, le produit est noyé dans une assez grande quantité de liquide, souvent même, il ne se dépose pas de cristaux immédiatement. Le mieux est de Ta- bandonner à lui-même, il finit par cristalliser au bout de quelque temps. Le liquide visqueux qui reste contient moins de brome que le camphre dibromé, ce n'est qu'un mélange qui abandonné longtemps finit par se prendre presque eu niasse. Malgré tout on n'a jamais qu'un rendement aseez faible. Ce corps ne se sublime pas sensiblement à 100»; il est encore moins soluble dans l'alcool froid que le camphi*e mono- bionié; il est soluble dans le chloroforme, le perchlorure de f^arbone, la benzine, etc. Il présente d'ailleurs presque toutes les propriétés du camphre monobromé : l'acide sulfurique le dissout sans altération, l'acide nitrique ordinaire et l'acide fumant ont la même action que sur C'^H^'firO'. Dissous dans l'alcool, il s'hydrogène facilement par l'amalgame de sodium, et régénère le camphre primitif. Son pouvoir rotatoire en solution alcoolique est de 102o. Le pouvoir rotatoire n'est donc pas sensiblement modifié dans le passage du camphre monobromé au dibromé; autrement dit, il est sensiblement en raison inverae des équivalents. L'alcool bouillant abandonne ce corps sous la forme d'une poussière cristalline, presque sans odeur ; la cristallisation lente dans l'alcool ou le chloroforme donne au contraire de beaux cristaux qui sont des prismes droits à base rhombe de 128*^4. La propriété si caractéristique du camphre de s'unir aux acides (et plus généralement à volume égal à un grand nombre de corps] persiste dans ses dérivés bromes. Ainsi la matière visqueuse qu'on obtient dans la préparation du camphre di- bromé serait une combinaison peu stable de ce composé avec l'acide bromliydrique, dissoute dans une petite quantité de car- — 399 — buie. Ce produitesteu effet fortement acide et, abandonné à lui- même dans une capsule, il se dégage lentement de l'acide brom- hydrique en même temps que le camphre dibromë cristallise* Lorsque tout l'acide bromhydrique s'est dégagé, il ne reste que peu de cette liqueur qui, analysée à ce moment, renferme beaucoup moins de brome que n'exigerait C^^H^^Br'O*. (je n'est plus qu'une solution de camphre dibromé dans un car* bure Tisqueux, etc. On ne connaît que l'action de l'acide nitrique sur le cam- phre; j'ai constaté qu'il se comporte yis-à-Tis des autres acides absolument comme ses dérivés bromes* Il se dissout dans les acides sulfurique et phosphorique» Agité dans un tube avec de l'acide chlorhydrique très-concentré, il parait d'a- bord se dissoudre et disparaître ; mais il se sépare bientôt au sommet une couche huileuse, de même qu'avec l'acide nitrique. Les acides bromhydrique et iodhydrique donneraient probablement des résultats analogues. De même, avec lebcouie^ il se formerait C^^H^O'.Br* et C"H*»BrO^Br^ Ces combinai- sons depuis longtemps signalées se font avec dégagement de chaleur. Quoique cristallisés, ces deux composés sont excessi- vement instables, le premier forme quelquefois de longues aiguilles rouge rubis qui se détruisent quand on essaye de les dessécher. ACADÉMIE DES SCIENCES. Sur les éthers titaniques ; par M. £• Demarçay. De tous les éthers titaniques, le seul qui soit connu jusqu'ici est la trichlorhydrine TlCl*, OC*H», qui a été découverte par M. Friedel. Ce composé prend nais- sance quand on distille molécules égales d'alcool ou d'éther et de chlorure de titane. Si, cherchant à obtenir la dichlorhydrine ou l'éther titanique, on procède d'une manière analogue, la niasse blanchit, laisse dégager des gaz, ainsi que des produits — 400 — em]pyreumatiques ; il refltei un téààa d'adde titaniqué, 6t Fou n'obtient pft9 trace de composes éthëré» du titane. SI ponnsitit on expose dand le Vide^ à côté de vases fenfermadt Pun de la potasse, Vatitîe de Tacide salfurique^ une disiôlution alcoolique de chlorure de titane, on obtient par ëVaporation deâ croûtes cristallineé baignéeë d'un liquide visqueux dont il est presque impossible de les dëbairasser. Par ëvaporation complète de Talcool on obtient une masse amorphe qui prësefate la conïpo- siliou TiO*C«ai«Cl«, et qu^on peut counidÀ^r comme le chlorhydrate de itionb- chlorhydrine Ti(OC«H»)»CI, HCl. Ge corps s'obtient rapidement et en beaux cristaux en opé- rant comme 11 suit : 1 molécule de chlorure de titane est mélangée peu à peu à 4 molécules d'alcool absolu. Il se dégage beaucoup d'acide chlorhydrique ; on chauffe alors le mélange dans le vide au baih-marie de 80 à 100^. L'excès d'acide chlorhydrique et d'alcool se dégage par la distillation, et l'on obtient une masse cristalline blanche si l'opération a été con- duite avec précaution, jaunâtre si le mélange s'est trop échauffé. Ge produit dissous dans une petite quantité d'alcool bouillant laisse déposer par refroidissement une masse de cristaux bril- lants, bien déterminés, qui peuvent dans certains cas acquérir un assez grand volume; ces cristaux constituent le chlorhydrate de monochlorhydrine. Ils fondent à la pression ordinaire entre 105 et llOo, en formant un liquide visqueux qui dans le vide dégage de l'acide chlorhydrique, en même temps qu'il se sublime un corps bien cristallisé qui n'a pas été enoore étudié. Ce dernier corps est peut-être la monochlorhydrine. L'humi- dité altère rapidement le chlorhydrate de monochlorhydrine ; l'eau la dissout en la décomposant. L'alcool dans le vide ne lui enlève plus de chlore; à la pression ordinaire, il réagit en donnant une masse blanche qui contient beaucoup d'acide titanique, et qui parait constituer un éther poly titanique ; sans doute à la température nécessitée par la réaction, l'acide — àOl — chlorbydrique produit éthérifie l'alcool^ et Veau qui prend alors naissance agit sur Téther titanique formé. L'éthylate de sodium dissous dans beaucoup d'alcool produit avec la solution alcoolique de chlorhydrate de trichlorhydrine un précipité de chlorure de sodium ; l'alcool surnageant le pré- cipité laisse déposer des cristaux s'il n'est pas en excès ; dans le cas contraire on le décante^ on en distille une partie^ et on l'abandonne à Tabri de l'humidité. Comme dans le premier cas, il se dépose au bout de quelque temps des cristaux qui augmentent pendant plusieurs jours; ces cristaux constituent l'éther titanique Ti(0(?H»)*. Ils forment dans certains cas des aiguilles renflées en forme de fuseaux, qui peuvent atteindre 1 i/2 centimètre de long. Ce corps est extrêmement altérable^ surtout s'il est humecté dé la moindre trace d'alcool. Il absorbe de suite Thumidité de l'air. Aussi ces cristaux donnent- ils à l'analyse des nombres qui indiquent la présence d'une quantité variable d'acide titanique, mais toujours en proportion très-faible. Ses solutions dans l'éther se troublent instantanément au contact de Tair, par suite de la formation d'un peu d'acide titanique. L'eau préci- pite de ces dissolutions de l'acide titanique hydraté gélatineux. Les cristaux jetés dans l'eau paraissent d'abord ne pas s'altérer, mais ils s'opacifient graduellement, et au bout de peu de temps ils ne contiennent plus que de l'acide titanique. Chaufies à la pression ordinaire, ces cristaux, fondent, puis se décomposent en donnant les mêmes produits que Ton observe dans la distillation du mélange d'alcool en excès et de chlorure de titane. L'étude des deux corps précédents n'est pas encore terminée. n sera curieux de voir si le zinc-éthyle permet d'obtenir le titanéthyle encore inconnu, comme on a obtenu le boréthyle au moyen de Téther borique. Jnm. de Pkam, ei de Ckim.^ 4* séub, t. XXI. (Mai 1875.) ^6 — 402 — ^c^ton dé VoxygèM électtolyHque sur Palûool vinique. par M. A. Renard. Lorsqu'on eoumet l'alcool yinique, additionné d'enriron 5 p. 100 d'eau acidulée d'un quart d'acide fiulfurique, à l'ac- tion d'un courant électrique produit par quatre ou cinq élé^ ments de Bunsen, on observe un abondant dégagement de gaz hydrogène au pôle n^atif ^ tandis qu'au pôle positif aucun gaz ne se dégage, tout l'oxygène étant absorbé pour oxyder l'ai* cool. Après quarante-huit heures, en opérant sur environ 100 cen- timètres cubes du mélange d'alcool et d'eau acidulée, on arrête l'expérience. Le liquidé a pris une légère teinte ambrée ; on le distille, il commence à bouillir à 42 ou 43^, puis son point d'é- bullition s'élève jusqu'à gœ. Le produit distillé, traité par du chlorure de calcium, laisse surnager un liquide doué d'une*forte odeur, dont on augmente la proportion en ajoutant de l'eau au mélange salin. Ce liquide suisaturé de chlorure de calcium et soumis à des distillations fractionnées fournit du formiate d'éthyle, mélangé d'aldé- hyde, et une grande quantité d'acétate d'éthyle ; mais outre ces différents produits, il se forme encore de l'acétal et un corps nouveau du monoéthylate d'éthylidène. Ces deux com- posés, malgré leur point d*ébullition élevé, 88 à 90** et 104% se trouvent cependant dans les premiers produits de la distil- lation, à cause de leur faible proportion dans le mélange. Pour les isoler, on fait bouillir avec une solution concentrée de potasse caustique, dans un ballon muni d'un réfrigérant ascendant, les portions bouillant de 43 à Où", afin de décom- poser les éthers; le liquide brunit fortement, par suite de la formation de la résine d'aldéhyde ; on le distille, on sursature le produit distillé de chlorure de calcium, et on le rectifie de nouveau. Le produit obtenu^ additionné d'une petite quantité d'eau et de chlorure de calcium^ laisse alors surnager une huile légère que l'on n*a plus qu'à dessécher sur du carbonate de potasse. Par la distillation, elle fournit deux produits, l'un — 403 — bouilLmt entre 88 et 90», puis, yen la fin et en petite quantité, de l'acétal bouillant à 104% Le produit bouillant à ^8-90^5 soumis â l'analyse^ a donné des résultats représentés par la formule C^H^^O*. Il est un peu aoluble dans Teau ; le carbonate de potasse et le chlorure de calcium le séparent de sa solution. Les alcalis aqueux sont sans action sur lui. H bout à 88 ou Soumis à l'action des corps oxydants, acide chromique ou oxygène électrolytique, il se transforme en acide acétique. tJne molécule de ce corps donne, par Toxydation, sensiblement deux molécules d'acide acétique* Ces différentes réactions peuvent faire considérer ce nou- veau produit comme de Tacétal ou diéthylate d'éthylidène r^nsn 1 ^'^*9 ^^^ lequel CH* est remplacé par H, ce qui donne alors pour la formule du nouveau compose } C*B^5 c'est- à-dire du mono-éthylate d'étbylidène. Le résidu de la distillation de Falcool vinique oxydé ren- ferme de Pacide étbylsulfurique* Pour m'as^urer si la produc- tion de cet acide étbylsulfurique était due a l'oxydation^ j'ai fait un mélange en parties égales d'alcool à HO^ et d'eau aci- dulée au dixième d'acide sulfurique. La moitié seulement de ce nfiélai^e a été soumise à Télectrolyse, en ayant soin d'o/pé*- rer dans la glace, afin d'éviter toute élévation de tempé« rature. La partie non oxydée, saturée par du carbonate de chaux, puis filtrée et évaporée, n'a pas donné de résidu, comme on de- vait du reste s'y attendre tandisqu'au contraire la portion oxydée a fourni un abondant dépôt d'étbylsulfate de calcium, renfer* mant 13,9 p. 100 de calcium ; la théorie exige 13,79 p. 100. * J'ai pu, en (nitire, constater que plus de la moitié, 60 p. 100 environ, de l'acide sulfurique employé avait été dans ees eonditions ttansfcnnée en acide étbylsulfurique par l'oxyda- tiOB. Poiur expliquer cette formation de Facide éthylsulfurique, — 404 — on peut admettre quePoxygène naissant, se portant sur l'hydro- gène typique de l'alcool, „ | ^j ^^ déoomposeï en mettant le radical C'H' et l'oxygène de Talcool en liberté. Le ra- dical G*H' agissant ensuite sur l'acide sulfurique produit alors l'acide éthykulfurique, SO* ^„ . D en résulte ainsi que cette formation d'acide éthylsulfurique, quoique ayant lieu sous une influence oxydante, s'effectue sans absorption d'oxygène. Sur le pouvoir rotatoire spécifique de la mannite. par M, G. Boughardât. J'ai repris les expériences de MM. Loir, Yignon et Bichat sur le pouvoir rotatoire de la mannite. Pour cela, j'ai com- mencé par m'assurer que l'étude des mélanges de solutions de biborate de soude et de mannite était impropre à décider la question, à savoir si la mannite a réellement le pouvoir rota- toire. Il se forme, en effet, de véritables combinaisons dans lesquelles les propriétés du borax et celles de la mannite sont complètement dissimulées. C'est ainsi qu'un mélange à équi- valents égaux des deux corps reste soluble en toutes proportions dans l'eau. Cette dissolution ne précipite pas par l'addition d'un sel soluble de chaux ou de baryte, ce que font les disso- lutions de borax. La masse évaporée lentement se présente sous forme d'une masse vitreuse transparente, non cristalline^ d'où l'on ne peut extraire ni mannite ni borax. Le phénomène est encore plus manifeste quand on emploie du biborate de chaux, corps insoluble dans l'eau ; les solutions de mannite dissolvent avec la plus grande facilité un équiva- lent de borate par équivalent de matière sucrée. Le ^composé formé est soluble en toutes proportions dans l'eau, il est d'aspect vitreux et amorphe. On ne peut en extraire de mannite qu'en le détruisant par un acide énergique, et traitant le résidu par l'alcool absolu qui enlève de Pacide borique. II dévie for- tement à droite le plan de polarisation. Le pouvoir rotatoire — 405 — spëGifi<[iie de la mannite dans cette combinaison est ^1 à 4- 2896. Enfin, et ceci est capital, si l'on observe des solutions de mannite renfermant des proportions variables de borate de chaux dissous, les déviations observées sont très-sensiblement proportionnelles au poids de borate de chaux dissous. Les borates solubles ou insolubles ne sont pas les seules substances salines capables de manifester le pouvoir, rotatoire de la mannite. L'addition de soude caustique fait apparaître dans les solutions de mannite une déviation non plus à droite, mais à gauche. Le pouvoir rotatoire de la mannite, combinée à une suffisante proportion de soude, est ^al à — - 5«,17. On a affiiire à des combinaisons solubles en toutes proportions dans l'eau de mannite, alcool polyatomique, et de soude, combi- naisons comparables à celle de l'alcool ordinaire avec le même alcali. On ne saurait, â mon avis, s'appuyer sur l'étude de ces composés ou de coips semblables pour déterminer le pouvoir rotatoire de la mannite à l'aide de la formule empirique de Biot, qui donnerait dans un cas un pouvoir rotatoire dex- trogyre, dans un autre cas un pouvoir rotatoire lévogyre d'ailleurs faible: Tincertitude persiste. Il ne reste donc que la détermination directe du pouvoir rotatoire de la mannite en solution dans l'eau. J'ai fait les observations sous de grandes épaisseurs, Comme dans l'expérience de M. Bichat. Je me suis servi d'un appareil ayant comme polariseur un prisme biréfringent taillé suivant les indications de MM. Jellet et Cornu (appareil â pénom«- bres). Les autres appareils usités dans les laboratoires : sacchari- mètre de Soleil, polarimètre de Biot, simple ou modifié, etc., ne peuvent servir pour cette détermination avec les sources lumineuses habituellement employées; le double Nicol de M. Cornu absorbe paiement une trop forte proportion de lumière pour donner une approximation suffisante. Enfin j'ai remplacé la lumière produite par la flamme d'un bec Bunsen, chargée de vapeurs de sel marin, lumière dont l'intensité est très-insuffisante, par celle que produit un jet enflammé de gaz hydrogène que l'on fait passer sur un globule de sodium métal- — 406 — liqtie maifitenu fonda à une tempëratnte «offlsante 4 l^aide d'une lampe à alcool. J'ai employé des dissolutiong de manoite purifiée, par plu- neura cristallisatioiift, des dernières traces de matières aotives, dextrogyres pour la plupart, qui se trouvent dans la manne. L'approximation que l'on peut atteindre aisément est de I division du vernier correspondant à 0*4' pour chaque me- sure. . J'ai pu constater ainsi que la mannite possédait le pouvoir rotatoire. En opérant sous une épaisseur de 3 mètres avec une solution renfermant 1**,5 de mannite dans 10 centimètres cubes, la déviation + 3H0 + GCqCI ; — chlorates. . CW + 5HGI + CGaMII = 5H0 + 12GuGl; - ehlorites.. . GIO» + 3HGI -^ ^Ga^Gl = 3H0 + SCaGl; — hypochlo- rltes.. . . GIO + HCl + 2Cu«Gl = HO + iGuGl; - peroxydes.. M«Gl» + Ca*Gl = 2MG1 + 2GaCl; -. bioxydes . . MO* + 2G1H + Gu>Gl =: 2H0 + 2GaGI. Pour éviter l'inconvénient d'avoir plusieurs liqueurs titi^ et simplifier les calcub, je préfère déterminer empiriquement la quantité de deutoclilorure formée aux dépens du protochlorure de cuivre, par un poids connu de nitrate, chlorate, etc. De la compotldoii chimique de certains parenchymee des ▼éffétanjc; par M. Maudet. — L'auteur a entrepris un travail d'analyse quantitative sur les parenchymes qui existent dans les moelles, les écorces, les feuilles, les fruits, etc. Il a reconnu que le papier de riz est essentiellement formé de coq» cellulosiques et de principes pectiques. Les premiers sont de deux espèces, la cellulose de Payen soluble dans le réactif ammoniaco-cuivrique, l'autre ne devenant soluble dans ce réactif qu'après l'action de la potasse, du chlorure de zinc ou des acides étendus. Cette dernière substance a été désignée par M. Frémy sous le nom de médtdlose. Toutes les moelles sont loin de présenter la même composi- tion chimique ; ainsi la moelle dé sureau est en grande partie formée d'une substance insoluble dans l'acide sulfurique, solu- ble dans l'acide azotique, dans le chlore, dans les alcalis et que M. Frémy désigne sous le nom de vasculose. M. Maudet a dosé les composés pectiques en opérant leur solution par un traitement à la potasse bouillante. La propor- tion de pectate de chaux en particulier a été déterminée en fai- sant agir sur le parenchyme, d'abord de l'acide chlorhydrique très-étendu qui opérait la décomposition du sel, et ensuite l'ammoniaque, qui dissolvait l'iicide pectique. Les corps cellulosiques de M. Frémy ont été dosés en débar- — A09 — cassant le parenchyme des composes pectiques, par un traite^ ment à la potasse bouillante et à l'acide chlorhydrîque très- étendu. La proportion de mëdullose a été déterminée en sépa- rant d'abord toute la cellulose immédiatement soluble dans le réactif ammoniaco-cuiyrique; les composés pectiques qui ont résisté ont été enlevés par la potasse bouillante. Il reste alors de la médullose, qui a été transformée en cellulose soluble par l'action des acides et des alcalis. On a déterminé la proportion de vasculose en la dissolvant soit dans le chlore^ soit dans Facide azotique. L'auteur a donné comme exemple la composition du papier de riz. Ce tissu contient de 47 à 50 p. 100 de corps cellulosi- ques et 50 à 53 p. iOO de composés pectiques. Les premiers sont form&, en moyenne, de 37 p. 100 de cellulose et de 40 p. 100 de médullose; les seconds se composent principale- ment de pectate de chaux et de pectose. La moelle de sureau contient de 25 à 30 p. 100 de vasculose. Ces déterminations présentent de grandes difficultés et Tau* teur ne les donne pas comme absolument exactes. BUT la diMolotlon âm l'hydroipèiie dans les métaux, •t la déoonipoflti«ii de l'eaa par le fer ; par MÀf . Troost et Hautefeuille. — Les auteurs ont indiqué dans des recfaer* ches antérieures (1) les caractères qui permettent de distinguer les alliages métalliques définis de l'hydrogène des dissolutions de ce gaz dans les métaux. Le nombre de ceux qui jouissent de cette dernière propriété parait être considérable. Le fer, le nickel, le cobalt et le manganèse présentent sous ce rapport, comme sous tant d'autres, une grande analogie. Un lingot de nickel pur, fondu, a été soumis pendant vingt- quatre heures à la température rouge, à Taction d'un courant de gaz hydrogène et refroidi ensuite lentement dans ce gaz. On a pu en extraire, au rouge, 1/6 du volume du métal. Des lames de nickel ont abandonné, dans une autre expérience^ quarante (1) Yoir Joum. de ph. et de eh.^ 4* série, t. XX, p. 113. — 410 — fois Içur Toliime d'bydrpgènct^ l4e nickel pi^émknt ot»twii^ en réduisant Voxyde de nicl^el par rhydrogène^ esl pyrophcN rique^ il abandonne cent fois son volume d'hydrogène. Un lingot de cobalt, tçiité comme le précédent, a donné seu« lement 1/10 de son volume d'hydrogènq et les lames de cobalt 35 volumes dans les conditions indiciuées ponr le nickel. Le cobalt pyrophorique perd son hydrogène d^ns le vide encore plus facilement que le nickel, Un kilogramme de f^r dons en lingot peut dissoudre ven 800« et abandonner ensuite dans le vide, à la^ môm^ tempé^ rature, 1/6 de son volume ou 20 centimètres oubes d'hydio» gèn^. Dans Içç mêmes conditions, l kilogranune de fpnte grise, au bois, dissout 88 centimètres cubes de gaz hydrogène^ soit plus de la moitié de son volume, Le fer pyrophorique abandonne tout son hydrogène dans le vide et il f'enfti^mme à froid dans Tair. L'emploi de Teau bouillie pour obtenir l'hydrogène a donné avec le fer dea ré* sultats complètement différents. En effet, le fer pyrophorique mis avec de Teau privée d'air dans un petit ballon muni d'un tube à dégagement, a donné, lorsqu'on a chauffé, un d^agement continu d'hydrogène : 1 gramme de fer pyrophorique d^;a* geait ainsi 10 centimètres cubes de gaz par heure, et le déga- gement a continué jusqu'à ce que le fer ait été à peu près complètement oxydé. L'eau était ainsi décomposée vers 99* par le fer très-divisé. En résumé, le fer, le nickel et le cobalt, absorbent direc- tement le gaz hydrogène sans qu'on puisse affirmer qu'il y ait combinaison. ftectaerota60 sur le i^ronpe vriqne; par M. Grimaux. — L'auteur a fait réagir sur 1 partie d'urée, 2 parties d'asparagine (1) qui est l'amide de l'acide aspartique (î), et par (1) Lots<|a'(m fait pssser dn gaz ammoniac à tnTen ans solution alooo- Hqùe de malatê d'ethnie on obtleat, dis cristaux formes de nudomide, C^a^AxHP, isomériqoa avec l'asparagin^, Lt'aclde mc^l^mq^e, OWKfiht est également isomérique avec l'acide aspartique. P. (2) L'acide aspartique G^H'^ÂzO^, découvert par Plisson et étudié par MM. BoQtron et Pelouse, est on aeide anldé; il paraît se oonblner à — 4H - Tacdott réciproque de ces deux Gorp$ il n obteau Vamtde ma-- lylttréiqu€y en chauffant le mélange pendant six à buit heures 4 125*; sa formation s'e^^plique par l'équation G VA«>0> + G H»AiM =: CWAiM)* f ITO -f Ad». Axparagino. Urée. Amide maljlaréiqne. En faisant bouillir Vamide malyluréique avec de Pacide chlorhydrique, elle se dédouble en sel ammoniac et acide tnalyluréique^ C*H*Az*0^^ qui se dépose à mesure que la li- queur se refroidit. V acide malyluréique se présente sous la forme de prismes terminés par des biseaux blancs, brillants, presque insolu- bles dan9 l'alcool, solubles dans 4 parties d'eau bouillante, fondant avec décomposition entre 21$ et 220% Tous ses sels sont 9olublas, excepté |e sel d'argent Le 9^1 de (oryum (C*H'Az*0^]'Ba, B'O, offire l'aspect d'une ppudie blanche amorphe* Lorsqu'on chauffe à iW, 3 parties dç brome avec } par- tie d'acide malyluréique et cinq parties d'eau, le brome dis- paraît complètement après vingt heures et Fou obtient trois oorps. Le premier cristallise eu paillettes légères d'un édat nacré, un peu solubles dans l'alcool et dans Téther et solubles dans 35 parties d'eau A iOO*. Il fond en se détruisant à 250*. Sa composition est exprimée par U formule C*B^Br^Az*0*. Le deuxième corps ne se dissout que dans 400 parties d'eau A l'ébullition } il est insoluble dans l'alcool. Il fonne de petites paillettes mal déterminées et il renferme G'H^Br^Az^O*. Traité A chaud par l'acide azotique^ il prend une couleur rpuge qui augmente par l'addition d'ammoniaque et oSm alors la coup- leur caractéristique de )a murexide. On s'est assuré de Tidenr- tité de cette matière colorante avec la murexide. En effet, la couleur rouge passe au bleu parla potasse, la solution est pré- cipitée en jaune par les s^ls de sine (purpurate de sine); addi- tionnée de sublim/é corrosif et d'aoétat^ de soude, elle pr^ rnrée avec ^imiostion d'ammoniaque. On Tobtient en sapouifiant l'aspa- ragioe ou bien en décomposant par Vacide chlorhydriqoe, à la température de 200% les sels ammoniacaux des acides malique et malélque. Il cristal- lise en tables minces, soyeuses et mteseées. P. — ai2 — cipite du purpurate mercurique rouge, tandis que la liqueur est décolorée. Le troisième corp8,retiré des eaux mères du précédent^ forme de petits prismes solubles. Les analyses lui assignent la formule C'H»BrAz*0*. Tels sont les premiers résultats de ce travail que Fauteur se propose de compléter. sur une matière colorante pourpre dérivée du ^ja- noifte^» V^ M* BoNG. — Lorsqu'on traite une solution acide d'un sel de cuivre par du cyanure de potassium, Fon observe une coloration rose fugace. Mais si on ajoute un sel de fer à la solution de cuivre^ la liqueur prend une belle nuance rouge, et l'on peut obtenir ainsi une matière colorante inaltérable, oon* tenant du fer dissimulé comme dans les prussiates. Pour préparer cette matière colorante à Fétat de pureté, on ajoute à une solution acide d'un sel de cuivre du cyanure de potassium jusqu'à disparition delà coloradon rose. On traiteen^ suite la liqueur par un sel de fer acide qui produit un abondant précipité de bleu de Prusse; la liqueur se colore de nouveau, mais en continuant à ajouter du sel de fer, on parvient à en* traîner la majeure partie de la matière colorante rouge. Le carbonate d'ammoniaque enlève au précipité du cyanure de cuivre et le principe colorant. Ce dernier est entraîné avec le cyanure lorsqu'on ajoute un acide, et si l'on traite ce nouveau précipité par Facide sulfhydrique, il cède à Feau sa matière colorante. Enfin on ajoute à la solution du carbonate de plomb pour détruire l'acide sulfhydrique et Fon obtient ainsi une solution fortement colorée en pourpre et exempte de sels étrangers. Les sels de zinc, de cuivre, de mercure, d'argent précipitent complètement la matière colorante. Les sek de fer et de plomb ne la précipitent pas. Elle se combine aux prussiates et dé- place Facide carbonique des carbonates. L'analyse élémentaire a donné des résultats qui semblent conduire à la formule Gy^H^O^FeCu. La dissolution colorée, après avoir été saturée par Fammo- — 413 — oîaqae et évaporée dans le yide, donne une masse rouge formée de cristaux. Les alcalis rendent cette matière colorante plus stable. L'acide azotique, le chlore et l'oxyde de mercure la détruisent rapidement. Cette matière colorante teint les fibres mordancées avec des oxydes métalliques. sur les miomyiiias et les Imotéries ; par M. Béghamp. — Pour M. Pasteur, tous les ferments et les bactéries en particulier ont pour origine les germes de l'air; si donc il ne se manifeste pas d'altération ;^dans le sang et dans la matière des œufs au contact de l'air débarrassé de ses pous- sières, c'est qu'il n'existe pas de bactéries, c'est que les germes ne sont pas intervenus. La conséquence logique, c'est qu'il n'y a plus rien de vivant, rien de capable d'évoluer en bac- téries dans le sang ou dans la matière des œufs. M. Béchamp a attribué aux germes de l'air ce qui Inti- mement leur appartient, mais il a essayé de démontrer que les ferments peuvent naître d'une autre source. Pour lui, cer- taines granulations moléculaires, qu'il a nommées microzymoif sont oi^anisées, vivantes et douées de toute l'activité des fer- ments figurés. Le microzyma est le seul élément de l'organisa- tion dont la vie persiste après la mort^ de même que pendant la vie; c'est lui qui apparaît le premier, lorsqu'une cellule ou un tissu doit naître. Il a fait voir avec M. Estor que les micro- symas agissent comme des fragments figur& et qu'ib peuvent évoluer en bactéries. Ils pensent avoir démontré que l'air n'était pour rien dans l'apparition des bactéries au sein des tissus vivants ou morts. Dans certaines fermentations il n'y a pas d'autre ferment figuré que le microzyma. M. Béchamp rappelle que dans ses expériences sur la fermen- tation spontanée des œufs d'autruche ou de poule, il n'a pas trouvé de bactéries. M. Donné n'en a pas trouve non plus. Il a observé que le sang est une des matières ou apparaissent le plus difficilement des bactéries et que le poumon est le viscère qui se putréfie le dernier. L'absence de bactéries dans le sang et dans la matière des œufs conservés par la méthode de — 414 - M. Pasteut né pitmVeilt p^, suirant H. Bëcliainp, «{u'il n'y a pas eu de changeinent et n'infirmetit pas d'autres expëri«ûâés aussi positives. Dans une note adressée depuis, à TAcadémie des sdences; M. Gayon affirmé ^e dàtis tous les œufs pourris qu'il a eta- minés^ il a toujours trouvé des bactéries ou des vibrions. En admettant l'exactitude des expériences de M. Gayon, il reste à prouver que les germes des bactéries viennent de Tair extérieur et pénètrent dans l'œuf par l'oviducte. C'est cette preuve que M. Poggiale a demandée vainement à M. Pasteur dans la dis- cussion sur les fermentations^ soulevée à ^Académie de méde* cine. Présence cl'on« ^antité oontldérable de tnlvre dans le foie; par MMé Bournevillb et Yvon. — Au mois de mars 1874^ plusieurs malades épileptiques du service de M. Gharcot ont été soumis au traitement par le sulfate de cuivre. L'une des malades prit en quatre mois 43 grammes de ce sel et mourut trois mois plus tard de tuberculose. L^analyse chi- mique du foie a montré que cet oi^ne contenait 295 milli- granunes de cuivre métallique représentant f^lôG de sulfate de cuivre. C'est une quantité considérable. Ce résultat est d'autant plus intéressant que, depuis trois mois, l'administra- tion du médicament était supprimée et que, durant ce temps, une certaine proportion de cuivre a dû être éliminée. Cette quantité dépasse de plus du double celle qu'on a trouvée dans l'affiedre Moreau. Aotton àa borax dans la fermentation et là ptitré- factlon; par M. Schnetzler. — Les expériences de l'autéuf ont eu pour point de départ le mémoire de M. Dumas sur les fermentations. En opérant sur les cellules des feuilles d'Blodeé catiadensis, V Oïdium Tuckeri, les spores de Vauckeria ci10 Q^mme arabique en poudre Q* 9. RégUise 68 poodre. • . ^ Q. & — 420 — On met la solution et le fer dans une capsule de porcelaine ; on fait évaporer promptement jusqu'à ce que le Uquide ait perdu les deux tiers de son poids ; on le verse encore ciiaud dans un mortier de porcelaine bien sec et légèrement chauffé, on ajoute les deux poudres mélangées préalablement et en quantité suffisante pour former une masse pilulaire assez con- sistante, que l'on divise en 80 pilules égales et que Von renferme dans un flacon bien sec. Chaque pilule contient 0^^05 de bro- mure de fer. I sirop de bromure de fer. Solution normale et filtrée. • . . 12 grammes. Sirop de gomme à la flear d'o- ranger 620 — Mêlez. 31 grammes de ce sirop contiennent 20 centigrammes de bromure de fer. {Soc. ph. de Bordeaux.) T. G. Falsification de la racine de Polygala de Virginie par ta racine d'Asclépiade dompte-venin; par M. Ch. Patrouiluro, de Gisors. On n'a jusqu'à présent, à ma connaissance, signalé qu'une seule falsification de la racine de Polygala de Virginie; M. Os- wald a trouvé mélangé avec cette substance 1 p. 100 environ de racine d'ellébore blanc, différant de celle qui se trouve or- dinairement dans le commerce en ce qu'elle était plus petite, et pourvue encore de longues fibrilles blanches (Chevallier et Ern. Baudrimont Z>îc^i(mnatre des falêifications). J'ai constaté, il y a quelque temps, le mélange, dans une proportion assez forte^ un sixième environ, d'une autre racine avec celle du polygala. Les caractères de ces deux racines possè- dent des différences assez tranchées pour éveiller immédiate- ment Tattention. En effet, tandis que la racine de polygala offre un corps principal dont la tête un peu renflée est garnie d'un nombre variable de petites tubérosités anguleuses et pointues, très-irrégulièrement disposées les unes par rapport — 421 — aux autres, et autour de ce corps prinicipal, des ramifications placées sans aucun ordre apparent, subdiyisëes ellefr-mèmes et garnies parfois de chevelu, Vautre racine est formée d*un pivot principal très«oourt et tronqué à son sommet^ d'où partent un grand nombre de racines secondaires toutes égales en grosseur; d'autres fois, deux ou plusieurs de ces pivots sont relî^ les uns aux autres par ces portions plus ou moins étendues de la tige devenues souterraines. Enfin, de la base du pivot se dé- tache fréquenunent un bout de tige blanche et fistuleuse. J'ai rapporté ces caractères à la racine de YA$clepias vinee- tùxieum L., et en la comparant à un échantillon type^ j'ai pu rendre certaine la véritable nature de la substance dont je cherchais l'origine. Ce qu'il y a de plus difficile à distinguer dans ce mélange, ce sont les racines secondaires de Tasdépiade d'avec les petites ramifications du polygala détachées de l'axe principal. Cepen- dant un examen comparatif minutieux fait reconnaître que lies pOTti> 5" ; mais il présen- tait, dans les quatre verres, des grumeaux noirâtres, sortes de petits ealûots. Dans las quatre verres eoutenant du chloral earbonatéf la solatlon éteit liquide, sans grumeaux. Le lendemain, je Ta! trouvée à Tétet sirupeux dans deux verres; dans les deux autres, la ooagulation était complète. Il découle de ces expériences que, d'une manière générale, on peut dire, non -seulement que l'hydrate de chloral retarde la coagulation du sang, au lieu de la précipiter, ainsi que oda a été dit, mais que le chloral alcalinisé avec la solution carbonatée V empêche* Deuxième expérience, ~ Sur un chien du poids de 9 kilogrammes, insen- sibilisé par une injection de 2<',50 de chloral dans la veine fémorsle droite, on a mis à découvert la jugulaire gauche, qui a été isolée dans une étendue de 7 centimètres : une première ligature a été posée et serrée au point où elle s'abouche avec le tronc brachio-cépbalique; une autre, à la parlTe aapérienre. Avant de serrer cette demièrâ, on a soin de Irire refluer en — 428 — partie le sang vers reztrémité céphallqae, puis oo étrangle alors le Taia- M«u : 11 existe donc une certaine quantité de liquide sanguin dans la por tion de la jugulaire comprise entre les deux ligatures. Piqunt a^ec une canule très-fine la paroi de cette veine, dans ce dernier point, on in)ecte une soialion de chloral carbonate qui distend le vaisseau. La Jugulaire ainsi distendue par le mélange du sang et de la solution chloralique est recou- vene par les parties molles. L'expérience a été commencée à 1^ 30". » A !■* &2*^ c*est*à-dire après vingt-deux minutes, on examine le eoDtenu du vaisseau, qui est resté à l'abri du contact de Talr : il n'eaeifUpnla moindre trace de coaffulation^ et les parois sont pâles et lisses, comme rétat normal. L'additioD de carbonate de soude au chloral ne lui enlève pas ses propriétés anesthésiques. Les expériences sur les ani- maux et les faits observés chez l'homme démontrent qu'il n'en est pas ainsi : Première expérience. -^ Chien pesant 28 kilogrammes. Injection chlo- ralique carbonatée à 1^50"; à l''52'*, anesthésie complète, qui dure Jusqu'à trois heures. A ce moment, le chien se réveille. Deuxième expérience. — Chien pesant 18 kilogrammes. Anesthésie par une injection de 4 grammes de chloral carbonate dans IS grammes d'eau. L'insenilbllité a duré tme heure. Il en a été de même chez quatre autres chiens. Chez tous, la circulation et la respiration n'ont offert rien d'anormal. Les résultats observés chez les animaux ont été les mêmes, à la suite des injections faites sur l'homme pour produire Pa- nesthésie, avec le chloral additionné de carbonate de soude. M. le professeur Deneffe^ de Gand, a fait connaître trois nouveaux faits d'injection intra-veineux de chloral carbonùti chez l'honime. Le succès a été complet. L'expérimentation, faite soit sur les animaux, soit sur l'homme, démontre donc que le chloral carbonate conserve toutes ses propriétés physiologiques. La méthode de l'injection intra-veineuse du chloral^ dans le but exclusif de produire l'anesthésie chirurgicale, a été employée trente fois et a donné trente suecèi. ReoherchM axpérimentalet sur le principe toxi- que dn saille putréfié ; par M. Y. Feltz. — J'ai essayé à plusieurs reprises de produire la septicémie chez — 429 — ks chieos, en lair injectant dans les veines du sang pa trëfié à la dose de 1 à 3 centimètres cnbes^ suivant leur poids et leur taille. Ces expériences préliminaires m'ont démontré que les animaux inoculés dcTcnaient malades, et que la plu- part mouraient du troisième au huitième Jour. Pendant la vie, j'observai les signes suivants ; augmentation de température de 1 à 4", soif intense, perte d'appétit^ diminution très- rapide du poids^ diarrhée et vomissements bilieux^ hémorrha- gies intestinales, hématuries et hématéméses; ces derniers signes se présentaient surtout chez les chiens qui mouraient, et étaient accompagnés d'accidents convulsifs épileptiformes. A Tautopsie, je trouvai toujours des taches hémorrhagiques intestinales, quelquefois des infarctus pulmonaires^ rarement du sang dans la vessie. Le foie était toujours fortement hypé- rémiéy rempli de bile, parfois le siège d'une véritable dégéné- rescence graisseuse. Le sang était modifié ; des granulations se dissolvant dans l'éther étaient en suspension dans le sérum, les globules rouges diffluents en voie de déformation, l'hémo- globine transsudait et cristallisait sous le microscope; jamais de gaz dans le sang. Fixé sur l'action du sang putréfié, jentrepris plusieurs séries d'expériences méthodiques, dans l'espoir de trouver le prin- cipe toxique du sang et de déterminer le r61e des infiniment petits que je ne suis pas parvenu à isoler jusqu'ici des liquides putrides, malgré de nombreuses tentatives de filtrage à travers toute espèce de filtres, même ceux réputés infaillibles en Alle- magne (charbon, pierre ponce pilée^ sable fin, couches multi- ples de coton). Je commençai par saigner un chien normal ; je laissai le sang se putréfier dans mon laboratoire^ et Je ne m'en servis que lorsqu'il présenta les signes microscopiques suivants : ratatine- ment, déformation et molécularisation des hématies, nombre infini de points mobiles ou cocobactéries, de bactéries en dbaî- nettes ou d'une pièce, de membranes zoogléiques, de vibrions ou de spirilles. Arrivé à cet état^ je le divisai en six parts : la première resta exposée à Tair; la deuxième fut traitée par un courant d'air continu, moyennant un vase d'appel dont on l'enouvelait Teau jour et nuit; la troisième fut soumise à une — 430 — pression d'air comprimé à 5, 6^ 7 et 8 atmôsidiéres; la quir trième fut mise au contact d'oxygène pur dans des flacons bien bouchés et renversés dans Teau; la cinquième fut traitée par un courant d'oxygène dans un appareil installé par M* ftit- ter» et la sixième fut placée dans le tube de la pompe à gai de Grébanty pour qu'on en pût tirer les gas matin et soir et main-* tenir le sang dans le vide. Aé Le sang initial fut injecté à quelques jours d'intervalle, à la dose indiquée, à quatre chiens, qui succombèrent tous, dans l'espace de deux à quatre jours, avec les signes susindi^ qués. B. Le sang éventé^ dégageant constamment des produits ammoniacaux, comme l'indiquait le réactif de Nesler sur lequel passait l'air, fut injecté à quatre chiens après 24, 48, 72 et 96 heures d'éventement. Ils succombèrent^ du pvenier au quatrième jour, arec les mêmes signes. Le sang inoculé dans la veine, examiné chaque fois au microscope^ n'a jamais présenté de modifications dans les infiniment petits, et il ne pouvait être différencié du sang initial. C. Le sang traité par l'air comprimé fut injecté, après 24, 48t 96 et 144 heures de compression,, à quatre chiens, qui pé- rirent comme les précédents, présentant les mêmes lésions pen* dant la vie et après la mort. L'examen microscopique du sang ne montre pas de différence sensible avec le sang initial. Les grilles et les vibrions perdent de leur activité. /)• Le sang mis en contact avec l'oxygène fut injecté à sept chiens après 1 minute^ 6, 48, 72^ 96, 120 et 216 heures. Les trois premiers périrent comme d'habitude ; les quatre autres furent malades cinq à six jours et se rétablirent complètement. Le sffiDgt examiné comparativement au sang initial, indique qu'après un long contact avec l'oxygène les vibrions et les spi** rilles se modifient, perdent en épaisseur et en longueur, et deviennent très-paresseux ; nombre d'entre eux s'imm<^li^ sent compléteraent. Les points mobiles, les chaînettes et les membranes aoogléiques ne paraissent pas se modifier. Eé Le sang traité par le courant continu d'oxygène fut în-^ jecté après 36, 48, 72 et 96 heures. Les trois premiers suocom'- bèrent avec le cortège symptomatique haUtuel, le quatrième — 451 — ft snryécu; il était absolument guéri au bout de buît jours. Mêmes obtenration pour l'examen microscopique du sang* F. Le sang traité par le vide fut inoculé à quatre chiens après 5 minutes^ 25, 79 et ISO heures. Le premier et le qua- trième chien succombèrent au bout de deux et trois jours^ le deuxième et le troisième se remirent après quelques jours de diarrhée. Les Tibrions et les spirilles remuent beaucoup moins ; et Ton dirait une cessation de vie ; il n^en est cependant rien, car on ne tarde pas à voir ces vibrions et ces spirilles reprendre du mouvement^ surtout après quelques instants de contact avec l'air. Ces expériences démontrent que la septicémie peut ètredéve* loppée chez le chien par des injections intraveineuses de sang putréfié. Dùcours prmumdiur la tombe de Mi Rmneher^ par M. Jkanneu Messieurs, Dana ce lieu de notre commun reodes^vous où viennent aboutir et se confondre nos affections et nos dissentiments, nos passions» nos espérances et nos déceptions^ je viens, au nom des pharmaciens militaires, dire un dernier adieu et rendre un dernier hommage à un honune de science et à iw homme de cœur qui fut leur camarade et leur éloquent défenseur. Son grand-père, le poëte Roucher, périt glorieusement a c6té d'André C^enier; il avait osé combattre puUiquement Tin- âme et sanglant despotisme des jacobins ; il poursuivait de ses brûlantes invectives « ces faux républicains» ces abominables s brouillons qui vivent de la liberté comme les chenilles des c arbres qu'elles tuent. » C'est que l'auteur desJUrà n'était pas un versificateur, un pâle reflet des clasùquesdu grand siècle ; c'é- tait un réformateur ardent et audacieux» trop audacieux, de la poésie française, qui se moquait volontiers de la tiède fécon** dite de Delille» et c'était aussi un ardent patriote qui saluait avec un enthousiasme presque délirant les magnifiques pro- messes de liberté et d'égalité proclamées en 1789. — 432 — Charles Roucher, dont nous allons fermer la tombe, arait de son grand-père une qfualitë éminemment française, trop souyent; hélas ! oblitérée par les mauvais conseils de l'égoïsme; il s'enflammait pour les idées, pour la science^ pour le progrès; il se passionnait pour ce qu'il croyait le bien et le juste. Je ne vous rappellerai pas la longue liste de ses travaux scien* tifiques ni la série de ses services universitaires et militaires. Je vous dirai seulement qu'entré au service en qualité de chi- rufgien-élève en 1840 et lauréat au concours pour le grade de chirurgien-élève en 1842^ il était encore lauréat au concours pour le grade de pharmacien aide-major en 4844, ce qui ne l'empêchait pas d'obtenir, deux ans plus tard, le diplôme de docteur en médecine de la Faculté de Paris* A cette époque^ il ne prévoyait pas sans doute qu'après avoir conquis par une brillante carrière de travaux et de services le grade de pharmacien principal de 1" classe, il aurait un jour à remplir une autre tâche que celle de continuer l'œuvre scientifique de ses prédécesseurs, et se verrait réduit à défendre la profession de Parmentier, de Lodibert, de Liaubert^ de Se- rullas, de Millon. Messieurs, il m'appartient de le dire, à moi qui fus le confi- dent de ses chagrins professionnels et quelquefois le conseiller de ses efforts : dans la plus vive ardeur de ses luttes^ Roucher restait absolument étranger à toute espèce d'animosité contre les personnes, il marchait résolument dans le sens ou l'appe- laient, comme par une irrésistible attraction, la justice et la vérité. Hélas 1 son dévouement aux intérêts professionnels et scien- tifiques dont il avait assumé la défense, usait ses forces, et chaque jour nous le voyions plus haletant et plus pâle re- cherchant lui-même et provoquant des émotions qui mena- çaient directement sa vie. Ah I Messieurs, lorsque Tafiaissement des caractères et l'ob- scurcissement de l'idée du devoir ont amené de tels désastres que l'existence même de la patrie a pu être mise en question, ne refusons pas nos respects aux hommes généreux qui ont sacrifié leur repos et leurs intérêts personnels à des intérêts publics. — 4S3 — Non! Roucber n'aura pas eu besoin de recevoir la consécra- tion de la mort ni pour obtenir la reconnaissance de ses cama- rades ni pour recevoir le pardon de ceux dont il a pu blesser les convictions ou entraver les projets. Mais le sinistre événement qui l'enlève de nos rangs nous fait sentir tout ce que perd en lui la pharmacie militaire. Nous pouvons lui répéter de tout notre cosur ces beaux vers que la voix de son aïeul^ entrecoupée par les cahotements de la fatale charrette, redisait à André Chenier : « Si rhomme veut régner^ il faut que Thomme expire, « Au delà de la tombe est placé son empire. « C'est la mort qui Teufànte à rimmortalitè! » Nous avons le vif regret d'annoncer la mort de M. Alphonse Chevallier. Ses obsèques ont eu lieu le 22 mars. M. Sicard, pharmacien à Noisy-le-Sec, a prononcé un discours sur sa tombe. Nous prenons une part bien vive à la douleur de son père, M. Chevallier^ membre de ? Académie de médecine. M. Buirat, pharmacien à Paris, a succombé à une attaque d'apoplexie. M. Genevoix a retracé les services et les excellentes qualités de cet honorable praticien. Traité d'analyse chimique à l'aide des liqueurs titrées; par le D' Frédéric Mohr, professeur à l'Université de Bomi, à l'usage des chimistes, des médecins, des pharmaciens, des fabricants de produits chimiques, dès métallurgistes, des agronomes, etc., etc. Deuxième édition française traduite de l'allemand sur la qua- trième édition très-augmentée ; par M. C. FORTHOBUIE, pro- fesseur de chimie à la Faculté des sciences de Nancy. Un fort volume in- 8* de 900 pages, avec 163 gravures dans le texte. Prix : 15 francs, chez Savy, 24, rue Hautefeuille. Le traité dont M. Savy publie la deuxième édition ren- ferme les analyses volumétriques les plus importantes. L'au- Journ. de Pham, et de Ckim., 4« ssbh, t. XXI. (Mai 1875.) 38 — âS4 — teur expoM d'abord, dans un premier chapitre, la disposition et Vusage des instruments nécessaires à la méthode des volu- mes, surtout la burette à pince qu'il a imaginée. Le deuxième chapitre est consacré à Faloalimétrie et à toutes les opérations qui se terminent par la saturation d'un acide ou d'un alcali. Elles comprennent le dosage des potasses^ des soudes, de l'am- moniaque, des terres et de tous les acides libres^ en particu- lier de Tacide acétique, de l'aoîde carbonique dans les eaux, ainsi que la mesure de l'acidité des vins, des sucs de fruits, de l'urine, etc. Dans la seconde moitié du volume^ l'auteur traite des ana- lyses par oxydation et par réduction faites au moyen du camé- léon minéral, du chromate de potasse, ou de la réaction si nette de l'iodure d'amidon ; il expose les méthodes propres au dosage du chlore, du brome, de Tiode, de tous les peroxydes, des minerais de fer, du manganèse, du cuÎTre^ du sucre, etc. L'analyse chimique par les liqueurs titrées est non-seule* ment utile aux chimistes mais aussi aux pharmaciens qui ont le devoir de constater la pureté des produits que leur livre l'in- dustrie et qui sont appelés d'ailleurs à faire des essaîa dans une foule de circonstances* Menton aous le rapport dimatoloffiqne et médical; par le docteur FARINA, chez Doin, libraire-éditeur, 2 rue An- toine-Dubois. VARIÉTÉS. Loi dee eadree de l'année. — Les étudiants en médedne et en pharmacie Agés de moins de vingt-cinq ans font partie de l'armée active pendant un an s'ils ont rempli les conditions exigées pour le volontariat, et pendant cinq ans s'ih n'ont pu verser la somme de 1,500 francs. Les uns et les autres peuvent être employés dans les hôpitaux en qualité d'infirmiers. Le § 7 de l'article 39 de cette loi porte : « Les jeunes ^ &36 — gens appartenant à la dinpoiiibllitë ou à la rëaerte de Tannée actîre et exerçant les professions médioale, pharma*» ceutique ou yétérinaire, pourront être classés dans le oadire des officiers de rëserre, à la condition d'être pourvus du titre de docteur en médecine, ou de pharmacien de première classe^ ou du diplôme de vétérinaire^ ils recevront des cominissions qui les affecteront à un service de leur spécialité. » n importe de veiller à ce que les commandants de dép6t de recrutement inscrivent la qualité de docteur ou de phar- macien sur Vétat nominatif des jeunes gens qui sont obligés de servir dans la réserve de l'armée active ou dans l'armée ter- ritoriale. Un crédit de 17^000 francs est ouvert au uainifltère de l'in- struction publique pour la création d'une chaire de chimie organique à la Faculté des scienoea de Paris. m»mm La donation par M. Dasportes, membre de l'Académie de médecine, d'un titre de rente français de 700 francs pour la fondation d'un prix annuel à l'Ecole de pharmacie de Paris^ est acceptée. Le ministre de la marine et des colonies a décerné à M. Vial, pharmacien à Paris, une médaille en argent, pour acte de courage envers un noyé. La distribution des récompenses accordées aux sociétés sa- vantes des départements a eu lieu k la 9o]i)onae le 8 avril der- nier. Dans la section des sciences, ainq médailles d'or ont été décernées à MM. Bazin, Baudelot, Gosselet, RIarion etStéphan, et huit médailles d'argent à MM. Barthélémy, Borius, Gazalis de FondoQoe, Combescure, Durrande^ Lartet, Terquenà et YésiaU. MM. Marchand, de Fécamp, Sabattier et Sirodot ont été nommés officiers d'Académie. M. Debray est nommé maître de conférences de chimie à iTcole normale Supérieure. — 436 — MM. Latour et OUivier sont promus, le premier, au grade de pharmacien principal de l'* classe, le second, au grade de pharmacien principal de 2* classe. MM. Privât et Paradis sont nommés pharmaciens-majors de 1'* classe. M. Lacour est promu au grade de pharmacien- major de 2* classe» Prix de l'Internai en pharmacie. V* division. MM. Chastaing (médaille d'or), Bougarel (médaille d'argent), Barnouvin et Beauregard (mention honorable.) — 2* division. MM. Demelle (médaille d'argent), Cautenot (accessit livres). Bailly et Truelle (mention honorable.) Sont nommés internes en pharmacie dans les hôpitaux de Paris : MM. Degraeve^ Bourquelot, Beuffeuil, Yalmont, Gui- nochet, Horbain, Buisson, Genevoix, Lavion, Merlhe, Léger, Schwartz, Guyot, Chassin, Luzier, Pauvert, Fougère, Bou- chage, Desobry, Chat, Lejeune, Gappes, Sicot, Bovet, Grange, Roy, Walîszewski, Demazière, Crié, Migeat, Martin William, Legrip, Crécy, Gautrelet, Letailleur, Recourat-Ghorot, Cou- goules, Lesage, Viron, Verron, Touflet, Guedeney, Laro- chette, Jeanneau. REVUE DES TRAVAUX DE PHARMACIE PUBUÉS A L'ETRANGER. anr Taloès; par MM. Dràgendorff et Konoracki (i). •— Smith attribuait à l'aloïne les e£Pets purgatifs de l'aloès. Ro- biquet et Tilden sont venus peu après professer que Faction (1) Die chemische Werihbestimmung einiger starkwirkender Droguen, von Dràgendorff. Saint-Pétersbonrg, 1S74. Beitrùge zw Kenniniu der Aloë^ von E. Kondrackl, Thèse de méde- cine, Dorimt, 1874. i — 487 — purgative ne devait pas être attribuée à l'aloine, mais bien aux produits de sa décomposition. On connaissait déjà l'actioo énergiquement purgative de certains aloès du Gap desquek on ne pouvait extraire aucune trace d'aloïne cristallisée. Des ex- périences nouvelles ont conduit M. Dragendorff à conclure : r que la partie résineuse de Taioès^ qui est insoluble dans Feau froide, est absolument inerte quelle que soit la sorte com-7 merciale; 2* que l'aloïne pure à la dose de 0^,3 à (F,5 est sans action, ou tout au plus agit faiblement sur un petit nom- bre d'individus, alors même que l'on se sert de Faloïne de Ta- loès soccotrin qui est la plus aisément décomposable. L'aloïne des aloès des Barbades et de Natal n'ont aucun effet purgatif ; 3* que c'est la matière soluble dans l'eau, dite amère de l'aloès, qui jouit de l'action purgative ; enfin 4* que l'aloès qui pro- duit les effets les plus énergiques est celui dont l'extrait aqueux donne par une addition de brome le plus abondant précipité de bromalolne, et renferme le plus de substances précipita- bles par le tannin. Le précipité formé par le tannin dans une solution, aqueuse d'aloès est^ dans les bonnes sortes, presque complètement so; lubie dans un excès du réactif. Tout aloès qui ne donne pas un précipité abondant par le tannin doit être considéré conune suspect. Pour M. Rondracki, ce caractère a la plus haute valeur. Le tannin ne précipite pas l'aloine pure; une ébuUition de quelques heures dans l'eau fait subir à Taloïne une transfor- mation partielle qui la rend pui|rative, et alors sa solution «est précipitable par le tannin. Une ébuUition trop prolongée dé- truit ce pouvoir purgatif et en même temps la faculté que possède le tannin de précipiter la solution. Le brome précipite l'aloine à l'état de bromaloïne. MM. Dragendorff et Rondracki ont fondé des méthodes de dosage de la valeur pratique des aloès Kposant sur l'action du brome et du tannin sur l'aloïne et la matière purgative. Biirladistlllationd«raeld0«ciétiqiie;parM.B.HiRSCH (1) (1) Neues Repert, fur Pharm.^ 1874, p, 700. — &88 — — La qfuestkm de MToir si la déoompo^iioa de Tacétate de soude exige 4, 1 1/2 oa S équivalsiits d'acide sulfu^ Tique a été sonyent discutée (1). De nouvoUes études de M. Hirsdi l'ont conduit aux conclusions suivantes : l équi- valent d'acide sulfuriqtie est suffisant pour U décoipposition de 1 équivalent d'aoétate de soude cristallisé, mais oo ol^tient des résultats plus avantageux en étendant préalf^blement l'acide sulfurique de la moitié de son poids d'eau. Eln portant la pro- portion de l'acide sulfurique à 1 1/3 ou 1 ^4 d'équivalenti on arrive aux mêmes résultats si Tacide ast ég^alani^ut étendu d'eau ; mais si Ton opère exclusivonent avec d^ l'acide sulfu* rique concentré, il est avantageux d'en employer plus d'uu équi- valent pour n'être pas oblif^ de recourir i une t«mpératui« trop élevée. S'agit-il de préparer de l'acide acétique glaoial on çristalli» sable, à plus forte raison un seul équivalent d'acide suif urique concentré devient-il insuffisant, puisque cet acide ne doit pas être dilué; aussi faut-il employer 2 équivalents d'acide sulfu^ rique concentré pour 1 équivalent d'acétate de soude desséché; encore est-il à noter que l'usage de Taclda sulfurique mppo- faydraté a pour inconvénient d'augmenter très^sansiblement la proportion d'acide sulfureux du produit, ^na donner un adde acétique réellement monghydraté. Séparation da fer et dn eobalt êm cala dm man- H^anèee; par M. Kappers (2). •— Pour enlever leeohalt et le fer aux sels de manganèse, plus particulièrement au chlorure de manganèse, M. Kappers le dissout dans l'eau, ajoute 1 équivalent d'acétate de soude, puis il fait passer dans la dissolution, pendant un quart d'heure, un courant d'hydrogène sulfuré ; le cobalt et le nickel se dépo- sent à l'état de sulfure. La solution filtrée est additionnée de carbonate de soude pour précipiter le manganèse à l'état de carbonate ; le carbonate de manganèse bien lavé est traité à son tour par une quantité d'acide chlorhydrique pur, étendu ■ ■ I ■ Il I ■■■■! > — ■ If —■^^^^iw^^^— r^wi^^^^yi» I > n^pg»r^^^^S^{AsmS)S 4. C'AsS;G*H«As«S. Sulfocyanate Sulfocarbonate ' Sulfocyanate d*aoun(miaqa6. d'anniioniaqiie. de gninidine. Quant au mécanisme suivant lequel s'effectue cette réaction^ l'auteur le représente par les formules suivantes : C>S«Ai«H* = S«H« + C«Ai«H«. Urée folfaiée. Gyanamide. C«A*«ll« + C«AiS.AaH*S = C«AzS.CWAJi«S. Cyanamide. Sulfocyanate Sulfocyanate {fammoniaqne. de goanidine. ffl«S« + C«AzS.AiH*S = C*S*(AzH*S)». Sulfocyanate Sulfoearbonate d'mmoniaiqne* d'ammoniaqne. C'est-à-dire qu'une portion de sulfocyanate d'ammoniaque se transforme en urée sulfurée que la chaleur dédouble en cyanamide et acide sulfhydrique. La cyanamide agissant sur du sulfocvanate d'ammoniaque se transforme en sulfocyanate - aâô — de guanidine, tandîsque l'acide sulfltf drii}ue donne arec le même sel du snlfocarbonate d'ammoniaque. Quand ropëration a été bien faite, le produit est refdÂtre et trarersé par des grands eristanx incolores. On le dissout dans Teau, on le décolore par le noir animal et on le purifie par plusieurs cristallisations dans l'eau et dans l'alcool. Le sulfocjanate de guanidine peut servir à préparer cette base elle-même ainsi que ses différents sels. M. Yolhard con- seille à cet effet de traiter le sulfocyanate par son ëquiralent de carbonate de potasse mis en solution dans la plus petite quantité d'eau possible, d'évaporer à siceité et de reprendre le résidu par l'acool bouillant qui dissout le sulfocyanate de po- tasse formé par double décomposition et laisse insoluble le carbonate de guanidine que Pon purifie par des cristallisations dans l'eau. Toutefois, le carbonate de guanidine étant décom- posé à la température de l'ébuUition par le carbonate de po- tasse, le procédé suivant indiqué par M. Belitseh semble pins facilement applicable. On traite le sulfocyanate de guanidine par le sul&te de cuivre; 11 se forme du sulfocyanate de cuivre insoluble et du sulfate de guanidine. On sépare ce dernier par filtration, on précipite Facide sulfurique par l'eau de baryte, et l'on filtre la solution de guanidine. Ou bien encore on fait réagir le sulfate de guanidine sur le sel de baryte dont on veut combiner l'acide à la guanidine. Dans tous les cas, l'avidité avec laquelle la guanidine absorbe l'acide carbonique de l'air rend difficile la préparation de cet alcali à Fétat de pureté. Liebig, en décomposant le sulfocyanate d'ammoniaque par lacbaleur, avait obtenu le mélam. D'ap>ès les expériences pré- cédentes, il devient évident que le mélam et les corps qui l'ac- compagnent sont des produits de décomposition de sulfocyanate de guanidine. Préparatloii de l'aelde saljrolllqne et de Tadde pa- raoxybenftolqae; par M. H. Kolbe (1). — D y a un certain nombre d'années^ M. Kolbe, en commun avec M. Laute- mann (2), a fait connaître une synthèse fort remarquable de tm»i^^^im» (1) Journal fUr praktische Chemie^ I. X, p« $8* (2) Voir ce rccucîl, 2- série, t XXXVHï, p. «27. — 447 — l'adde Balydlique, synthise consistant à faire agir l'acide car« boniquê sur le phénol sodé. M, Kolbe a repris l'étude de cette réaction intéressante, et il est arrivé à la régulariser assez bien pour qu'elle puisse serrir à préparer en grand l'acide salycilique. PrimitiTement, l'expérience était faite en ajoutant du so« dium à de l'acide phénique fondu : de l'hydjrogène se dégage et du phénol sodé C"H'NaO' prend naissance; si Ton fait passer dans la masse en réaction de l'acide carbonique, ce gaz est absorbé par le phénol sodé naissant avec formation de salyci- late de potasse nest inutile de former du phénol sodé pendant l'expérience; on peut prendre cette combinaison toute formée et la chauffer en y fusant passer un courant de gaz carbonique. D'après l'auteur, la réaction se produirait en deux phases : la combi- naison de deux molécules du phénol sodé donnerait du phénol et du phénol Usodé) ce dernier^ en se combinant ensuite à l'acide oaritK>nique, donnefait du sodium»salycilate de soude 2C«H»NaO« = C"fl«0» + C*Wîf aW. C"fl*Na>0« -f CW = C"«*Na.NaO«. Cette dernière oopibinaîson est plus stable que le salycikle de siMidc et ne se décompose pas sensiblement à 300^. Yoici le mode opératoire indiqué par M. Kolbe : On diiaout du phénol dans son équivalent de lessive de soude concentrée, puis on évapore le mélange dans «ne marmite de fonte et l'on chaufTe le résidu en Tagitant jusqu'à ce que la masse^ d'abord pâteuse, soit devenue pulvéruloite. On intro*> duit le produit encore chaud dans une cornue et Ton chauffe d'abord vers 100<> en faisant passer un courant de gax car^ bonique sec, puis on élève peu à peu la température, jus- que vers 220 ou 250% en r^;lant l'élévation de la tempé- rature sur la distillation du phénol formé par la réaction ci-dessus indiquée. Quand du phénol cesse de se produire, on dissout la masse dans l'eau et la liqueur alcaline brune est pré- cipitée par l'acide chlorhydrique. On recueille l'acide salyci- Uque brut qui est mélangé à fort peu seulement d'acide phé- nique si Topération a été bien conduite ; on l'exprime et on le purifie par cristallisation ou en formant des sels. Toutefois, — 4A8 — Tacide salycUique ainsi préparé possède toujours une coloration jaune qu'on ne parvient à lui enlever qu'en le transformant en éther inéthylique d'où on le régénère ensuite. D'autres phénates, ceux de baryte et de chaux, donnent aussi, mais moins facilement et surtout moins abondamment^ de l'acide salycilique lorsqu'on les soumet au même traite- ment. Il n'en est pas toujours de même avec le phénol potassé, lequel donne lieu à une paxticularité très-remarquable : sou- mis à l'action de l'acide carbonique à des températures com- prises entre 100 et 145°^ il produit de l'acide salycilique, mais entre 170 et 210«, il donne seulement de Facide pa- raoxybenzoïque, isomère avec l'acide salycilique; or, dans aucun cas, les autres phénates ne donnent de l'acide paraoxybenzoï- que. Avec le phénol potassé on obtient donc toujours avec l'acide paraoxybenzoïque un peu d'acide salycilique : les deux acides précipités peuvent être séparés très-facilement au moyen du chloroforme dans lequel l'acide paraoxybenzoïque est pres- que complètement insoluble. Transformation d0 l'acide salycdli^pie an aeida pa- raozybenxolqne; par M. H. OsT (1). — Yers 220«, le salycilate neutre de soude se décompose en donnant de l'acide carbonique, du phénol et du sodium-salycilate de soude 2Ci*H»Na0» = C«0* 4- C«H»0« + C"BWa.NaO«. A la même température, le salycilate neutre de pota&se se décompose de la même manière en donnant l'isomère de l'a- cide salycilique, l'acide paraoxybenzoïque à l'état de sel de potasse potassé. Cette dernière expérience explique en partie les différences obtenues par M. Kolbe (voir ci-dessus) en employant la po- tasse ou la soude ; de plus elle permet de transformer facile- ment l'acide salycilique en acide paraoxybenzoïque. E. JUNGPLEÎSCH. (I) Journal fur prdkHsche Chemie, t. X, p. 110. ■ ■■ ■ - — - Le Gérant : CzoacKS MASSON. i^b^ Fftrii. ^ Imprimerie Arnons de Rivièn et G*, nie Recine, tft. - 4A0 — Recherches sur les betteraves à sucre ; par MM. E« Fremy et P.-P. DehIrâin. Nous nous sommes proposé d'examiner dans ce travail l'in- fluence quVxercent, sur le développement de la betterave, le sol qui la porte et les engrais qui la nourrissent. Pour éviter toutes les incertitudes que présente la culture en pleine terre et pour faire la part, dans nos recherches, de Tin- fluence du sol et de celle des engrais que nous voulions em- ployer, nous avons composé nos sols d^une manière synthétique^ en faisant usage d'éléments dont la composition nous était connue, procédé de recherches que les travaux de M. Bous- singault ont rendu classique. Nous avons installé dans le jardin d'expériences du Muséum un grand nombre de tonneaux destinés à contenir nos sols arti- ficiels, que nous avons formés de sable pur, de calcaire et d'ar- gile exempte de potasse. Ces différents corps ont été analysés avec soin : ce sont eux qui servent à la manufacture des glaces de Saint-Gobain, soit à la fabrication du verre^ soit à la con- fection des creusets. Ces matières ont été employées seules où à l'état de mélange ^ en outre, nous avons toujours eu le soin de placer au fond de nos tonneaux une couche assez épaisse de graviers siliceux permettant l'écoulement des eaux. Ces graviei*s étaient même disséminés souvent dans nos sols artificiels pour leur donner plus de perméabilité. D'autres tonneaux ont été remplis d'une terre arable^ d'ex- cellente qualité, que nous avons fait venir du département de l'Aisne; enfin des expériences comparatives s'exécutaient en pleine terrc^ soit dans les carrés du Muséum^ soit dans les terres de Grignon. Dans les cultures limitées faites en tonneaux, nous avons toujours eu le soin de soumettre les sols à un arrosagç abondant et régulier^ et, pour éviter que l'eau ne séjournât au fond des tonneaux, nous avons percé ceux-ci latéralement d'un grand nombre de trous. Jtem. U Pkam. et iê Ote., 4* uUis, t. XXI. (Jnin 1875.) 29 Les engrais que. nous ayons essayés tantôt seuls, tantôt à l'état de mélange, sont le sulfate d'ammoniaque, Pazotate de potasse, l'azotate de soude, le chlorure de potassium, le chlorure de sodium, le superphosphate de chaux, le guano, la corne râpée et le fumier. Dans quelques expériences, les engrais ont été ajoutés immédiatement au sol ; mais, dans d'autres, on les a introduits peu à peu en suivant les progrès de la végétation. On voit, par cet exposé, que les observations que nous pré- sentons cette année sont presque indépendantes des questions qui se rapportent à la sélection des graines. Les graines que nous avons employées pour nos cultures du Muséum nous ont été données par un agriculteur distingué du département de l'Aisne, qui est en même temps fabricant de sucre de betterave : ces mêmes graines cultivées en Picardie ont produit des betteraves contenant de 11 àl3p. 100 de sucre. Dans les tonneaux qui contenaient des sols artificiels et des engrais chimiques solubles, la levéç fut très-irrégulière ; des expériences exécutées dans des pots plus petits nous firent voir qu'en effet des dissolutions de sulfate d'ammoniaque ou de sel de potasse, contenant 2 grammes de sel par litre, empêchaient la levée de graines de betterave semées dans des sols artificiels dépourvus d'humus. Il n'en fut pas de même dans une bonne terre arable. Partout où des manques se produisirent, des betteraves pro- venant de pépinières en pleine terre furent repiquées dans des sols artificiels, puis éclaircies peu à peu, de telle sorte quil n'est resté que trois betteraves dans chaque tonneau* Presque toutes les betteraves furent arrosées avec de Teau de la ville ; quelques-unes cependant reçurent de l'eau distillée pendant toute la durée de la végétation, lorsque nous voulions nous mettre à l'abri de l'influence des sets qui existent dans l'eau ordinaire ; dans quelques essais enfin, nous avons cultivé des betteraves dans de l'eau contenant des engrais chimiques entièrement solubles. Le premier fait intéressant qui ressort de nos expériences, c'est qu'il est possible d'obtenir des betteraves pesant de 700 à 800 grammes dans des sols artificiels qui ne contenaient pas — «51 — d'humus. Des sols, formés tantôt de sable pur^ tantôt de cal- caire pur, tantôt d^un mélange de sable, de calcaire et d'argile, n'ont reçu que des engrais chimiques* Il résulte de cette observation que Vkumui n'est pas indispen- êMé mu développement de la betterave^ et que, dans les con* dîtious de nos eapériences, le sol parait agir emnme un eimple support. Ces faits s'accordent avec ceux qui ont été constatés souvent par M. G. Ville ; nous ajouterons même qu'en employant à poids égaux, dans nos sols artificiels et dans une bonne terre de Picardie, les engrais chimiques convenablement choisis, il BOUS est arrivé quelquefois d'obtenir de plus grosses betteraves dans les sois artificiels que dans une terre riche en humus. Il est bien entendu que nous ne parlons ici que des expériences faites dans nos tonneaux et sur des betteraves soumises à un arrosage abondant et régulier ; nous sommes bien loin de vou- ' knr étendre ces résultats au delà de nos essais, et de chercher à diminuer le rôle capital que jouent dans la terre arable les matières ulmiques, les composés azoto-carbonés si bien étudiés par M. Thénard, et dont les propriétés hygrométriques sont si précieuses pour maintenir les sols non irrigués dans Un état d'htunidité convenable. L'influence des engrais chimiques sur le développement et le poids des betteraves ressort nettement des observations sui- vautes« Un de ncfS tonneaux, contenant un sol stérile, n^avait reçu aucun engrais et était arrosé à Feau distillée. Les betteraves s'y sont dévdoppées d'une manière bien incomplète : au moment de la récolte^ elles ne pesaient que 95 grammes ; celles qui sont venues dans les mêmes conditions, mais qui ont été arrosées avec de l'eau ordinaire, pesaient 35 grammes ; le même sol, contenant du superphosphate de chaux et du sel marin, a produit des betteraves dont le poids s'est élevé à 49 grammes ^ la substitution du chlorure de potassium au sel marin a porté le poids des betteraves à 78 grammes. Ici l'in- ftuence de la potasse sur le développement de la betterave parait sensible : nous avons confirmé ce fait intéressant en cul- tivant des betterates dans un sol stérile ne contenant comme — i62 — engrais que du superphosphate de chaux et arrosé avec de l'eau distillée. Le poids des betteraves, dans ce cas^ n'a pas dépassé 53 grammes. Ces faits démontrent d'une manière évidente que l'azote est indispensable au développement de la betterave, et qu'en l'ab- sence d'un engrais azoté dans le sol les betteraves restent à l'état rudîmentaire; mais toutes nos expériences établissent aussi que les résultats sont bien différeuts lorsqu'aux engrais minéraux contenant de Tacide phosphorique, de la potasse et de la chaux, on ajoute des substances azotées. En cultivant des betteraves dans un sol artificiel contenant du sulfate d'ammoniaque ou de l'azotate de soude, nous avons obtenu des betteraves dont le poids s'est élevé à 346 grammes ; l'addition du superphosphate de chaux et du chlorure de po» tassium a porté le poids des racines à 700 et 800 grammes. • Nous avons donc déterminé avec le plus grand soin, dans le nombreuses analyses, les proportions de sucre contenues dans nos betteraves nourries dans un sol artificiel, de composition connue et dont la fécondité n'était déterminée que par des en- grais chimiques. Nous pensions que le problème ainsi posé pouvait être fad" lement résolu ; mais nous avons rencontré, dans cette partie de notre travail, une difficulté très-sérieuse : en analysant les bet- teraves venues dans le même tonneau et sous les mêmes in- fluences, nous avons reconnu qu'elles présentaient souvent, dans leur richesse saccharine, des différences très-notables ; il nous est arrivé, par exemple, dans un tonneau contenant du sable pur et arrosé avec une dissolution au millième d'azotate de potasse et de superphosphate de chaux, d'obtenir trois bet- teraves contenant 5,0 — 8,9 — 9,4 pour iOO de sucre» Dans un autre tonneau, qui avait reçu au commencement de la cam- pagne un mélange d'azotate de soude, de superphosphate de chaux et de chlorure de potassium, les trois betteraves récoltées contenaient 12,6 — 15,9 et 18,3 p. 100 de sucre. Des faits de même nature se constatent du reste dans la grande culture : en analysant les betteraves que nous avions obtenues dans les carrés du Muséum, nous avons trouvé des racines renferuiant de 3 à 9 p. 100 de sucre ; celles de TEcole de Grignon nous ont donné des nombres variant de 9,4 à 18,8 pour 100 de sucre. Ces différences dans la richesse saccharine des betteraves sont- elles dues aux variations de la graine ou bien à l'action inégale des engrais qui ont été absorbés d'une manière irrégulière ? Nous devons avouer que sur ce point notre opinion n'est pas encore faite, et que dans nos expériences de cette année nous ne trouvons pas d'indication précise sur la nature de l'engrais qui, dans la betterave, peut augmenter la production du sucre. Mais si sur ce point nous devons être d'une grande circon- spection, il est un fait capital que nous pouvons faire ressortir ici et qui résulte de nos recherches, c'est que dans des sols sani humus, c'est-à-dire sans matière oi^nique azotée et par la seule action des engrais chimiques, nous sommes arrivés non-seu- lement à produire des betteraves d'un poids normal, mais aussi ^ d'une richesse saccharine allant jusqu'à 18 p. 400. L'importance de ce résultat, au point de vue de la culture, n'échappera à personne, et nous chercherons cette année à ré- gulariser ce qui s'est produit l'année dernière, dans nos expé- riences, d'une manière accidentelle. Nous arrivons maintenant au point le plus saillant de notre travail : il se rapporte à l'étude des circonstances qui peuvent amoindrir, dans une betterave, la production du sucre. Nous avons dit que nos betteraves ont été cultivées non-seu- lement dans des sols artificiels , mais aussi dans les carrés du Muséum. En analysant les betteraves venues dans ce terrain, qui nous paraissait très-fertile et qui recevait depuis longtemps des quantités considérables de fumier, nous avons constaté que nos racines étaient très-pauvres en sucre. Des betteraves qui nous ont été envoyées du département du Nord et qui s'étaient dé* veloppées dans un terrain comparable à celui du Muséum nous ont donné le même résultat. L'idée nous vint alors de rechercher s'il n'existerait pas une relation entre la quantité d'azote contenue dans le sol ou dans la betterave et la proportion de sucre que présente cette racine ; et si une betterave qui se développe dans un sol fortement fumé et ayant à sa disposition une quantité exagérée d'engrais azoté, — 451 — n'aurait pas une tendance à former des substances albumineuses plutôt que du sucre. Ainsi, dans un tonneau qui a donné trois betteniTcs diffé- restes contenant, 5, 8, 9 et 9,5 p. de ,100 de sucre^ nous avons constaté que la racine qui ne renfermait que 5 p. 100 de sucre était beaucoup plus azotée que les autres : elle contenait environ deux fois plus d'axote que celle qui avait donné 0,5 p. 100 de sucre. Cette observation a été confirmée par l'analyse d'un grand nombre de betteraves obtenues au Muséum ou, recueillies soit à rÉcole de Grignon, soit dans le département de l'Aisne et dans celui du Nord« . Sans vouloir donner encore à ce principe une précision ab- solue, nous pouvons dire cependant qu'il résulte de nos obser* vations que les betteraves qui contiennent moins de 10 p. 100 de sucre donnent souvent à l'analyse deux fois plus d'azote que celles qui arrivent à une richesse saccharine de 15 à 16 p. 100. Nous avons constaté, en outre, que les betteraves les moins sucrées étaient celles qui se développaient dans un sol très-azoté ; la terre du Muséum qui a fourni des betteraves très-pauvres en sucre renfermait à peu près huit fois plus d'azote combiné que celle de Grignon qui a donné des betteraves d'une richesse exceptionnelle. Si ces premières observations se trouvent confirmées par celles que nous allons suivre cette année, on arrivera k une conclusion très-inattendue : c'est que, contrairement à l'opinion généralement admise, si les betteraves qui se développent dans certains terrains sont peu sucrées, ce n'est pas parce que ces terrains ont été appauvris par des cultures répétées, c'est, au contraire, parce que, sous l'influence d'abondantes fumures, ils sont devenus trop riches en azote. La pratique agricole semble du reste confirmer le principe que nous venons d'établir. En résumé, les faits que nous avons observés pendant cette première campagne nous permettent de poser les conclurions suivantes : 1* Les betteraves peuvent arriver à un développement normal dans un sol absolument privé d'humus, à la conditîoii d'être arrosées régulièrement et de rcocvoîr des engrais renfermant — 466 — de Taxole, de Facide phosphorique, de la chaux et de la potasse. 2* Si nous ne ooDsidéroos que le déyeloppement de la bette- rare^ la forme sous laquelle l'azote est employé parait presque indifférente ; l'azotate de soude, l'azotate de potasse, le sulfate d'ammoniaque, la matière organique azotée exercent tous une action manifeste. 3* Les betteraves cultivées dans un sol artificiel agissant comme un support et alimentées par des engrais chimiques convenablement choisis peuvent contenir jusqu'à 18 p. 100 de sucre. 4* La nature chimique du sol ne parait pas exercer d'in- fluence sensible sur le développement des betteraves ; nous avons obtenu les mêmes résultats dans des sols fornfés de silice pure, de calcaire ou d'un mélange de silice, de calcaire et d'argile. 5<» Les faits que nous avons observés cette année établissent que les betteraves riches en sucre sont pauvres en matières ^umineuseB, tandis que les betteraves qui contiennent une forte proportion de substance azotée renferment peu de sucre. Si donc il est important, dans la culture de la betterave, de choisir avant tout une graine de bonne nature, il faut savoir aussi qu'on peut obtenir de mauvaises betteraves lorsque les bonnes graines sont semées dans un sol qui contient une pro- portion exagérée d'engrais azotés. En terminant, nous sommes heureux de dire ici que, dans le oours de nos expériences, M. Decaisne a bien voulu nous aider constamment de ses bons conseils, qui ont pris le caractère d'une véritable collaboration. De la nitrobenzine au point de vtie analytique et toxicologique; parM. E. JacquemiNj. « Professear de obimie à l'École supérienre de pharmacie de Nancy. (Suite et ûd) (1). Nouveaux modes de réduction de la nitrobenzine. — En pour- suivant l'étude de la nitrobenzine, j'ai eu l'occasion de trouver m^Êmmt^m^ (I) Voir Journal de pharmacie et de chimie, U XXI, p. 375. — 466 — de nouveaux modes de réduction de cette substance, qui m'ont paru avantageux à divers égards. L'un est basé sur la facilité avec laquelle le stannite de potasse se convertit en stannate, sur une tendance de ce composé à l'oxydation telle qu*il suffit de faire bouillir sa dissolution aqueuse pour produire ce ré^ sultat. En effet : (ï:i'')-Sl»=rî»-+'(:i«) + Sn. Chauffant donc, dans une cornue munie de son récipient» de la nitrobenzine avec une dissolution concentrée de stannite de soude, j'ai pu recueillir de l'aniline, la transformer en sul* fate, en oxalate, et démontrer la nature du corps obtenu par toutes les réactions qui le caractérisent. Cette réduction s'ac- complit en vertu de l'équation suivante : n faut se garder de pousser trop brusquement la tempé- rature pour éviter de condenser la nitrobenzine, qui, dans ce cas, peut en partie se soustraire à la réduction. Je ne suis pas encore en mesure d'affirmer que ce procédé pourra concourir dans la pratique industrielle avec celui de M. Béchamp, mais la pensée que le produit secondaire^ stannate de soude, est depuis longtemps employé en teinture et en impression des tissus, m'engage à continuer mes expériences. Toujours est-il que cette réaction peut être utilisée par l'analyse chimique. En effiet, si l'on verse une goutte de nitro- benzine dans du protochlorure d'étain, traité par une quantité d'hydrate de soude suffisante pour redissoudre le précipité de protoxyde, et si Ton chauffie le tube de verre pendant deux minutes, on forme assez d'aniline pour qu'en ajoutant ensuite dans le liquide refroidi une goutte de phénol, puis de l'hypo- chlorite de soude, on puisse développer la couleur bleue de l'érythrophénate de soude. Il faut employer un peu plus d'hy- pochlorite que dans les cas ordinaires, parce que les premières portions servent à transformer ce qui reste de stannite en stannate. J'ai pu reconnaître également que Tétain et Tliydrate de — 457 — soude constituent à la température de l'ebuUîtîon, un milieu réducteur des plus fayorables à la conversion de la nitroben-< zine en aniline» surtout au point de Yue économique et par suite industriel. On savait d'ailleurs que ces substances dé- gagent de rbydrogène dans ces conditions et forment du mé- tastannate de soude. En opérant avec de la fine grenaille, ou ce qui vaudrait mieux avec des copeaux d'étain ou de rétain rubané, et 5 à 8 centimètres cubes d'hydrate de soude à 12 p. iOO, une goutte de nitiobenzine se réduit, mal- gré son peu de solubilité, en quelques minutes d'une ébuUition très-ménagée, fréquemment interrompue pour éviter la vola- tilisation des produits. Les gouttelettes de l'essence de Mirbane disparaissent successivement, le liquide se trouble, et l'odeur se rapproche de plus en plus de celle de l'aniline. On déverse alors dans un verre à expérience» et après refroidissement on ajoute une goutte de phénol et de l'hypochlorite de soude, qui plus léger surnage en partie, jusqu'à ce que la coloration bleue paraisse. On laisse la nuance s'accentuer, et l'on agite seulement quand elle tend à gagner le fond du vase. Recherche de la nitrobenzinô dans Vessence d'amandes amères. — • Dragendorif indique pouir ce cas un procédé fort élégant^ qui consiste à mélanger ô à 8 gouttes d'essence avec autant d'alcool et à projeter dans cette solution un morceau de sodium gros comme une lentille. Le métal se recouvre d'un enduit blanc floconneux, et le liquide ne change pas de teinte si l'essence d'amandes amères est pure, tandis qu'il se colore en brun foncé si elle renferme de la nitrobenzine. L*inconvé- nient de ce procédé, d'après l'auteur^ c'est d'exiger autant d'essence, et l'on peut y joindre celui de nécessiter l'emploi d'un métal que le pharmacien n'a qu'exceptionnellement dans son laboratoire. En répétant l'expérience de Dragendorif, il ne m'a pas été possible, comme je l'espérais, de reconnaître les effets habituels de l'hydrogène naissant, la production de l'aniline. J'ai encore remarqué une coloration légèrement brune avec une seule goutte de nitrobenzine dans iO centimètres cubes d'alcool à 50", et certainement l'effet n'était pas complet, car le sodium ne réagit qu'à la surface; en sorte que la réaction ne sem- — 458 — blerait ntiUement pécber par défaut de sensibilité, et me pa- raîtrait irréprochable à cet égard, si le sodium ne eolorait pas en brun un certain nombre d'autres matières organiques. L'ancien mode d'opérer serait donc préférable même avec l'obligation qu'il comporte d'isoler l'aniline par la potasse et l'étber. Mais les modifications pratiques que je Tiens de dé- crire au sujet de la réduction par le zino ou par le fer, ou les aoureaux procédés au stannite de soude ou à l'éiain et l'hydrale de soude que je propose, ne laisseront pas d'hésitation. Une goutte suffit largement pour ces essais, car j'ai pu reconnaître 0^0035 de nitrobenzine d'une manière fort nette par l'oxyde puoe^ et mieux encore par ma réaction bleue au phénol et à l'hypochlorite de soude. Or la fraude s'exerce dans unepropor* tion plus grande et ne se contente pas de l'introductioii de 2 ou 8 p. 100 de nitrobenzine. Cette goutte est dissoute dans 20 centimètres cubes d'alcool à 50*, et réduite par le fèr on le zinc et les acides; ou bien encore on la verse dans quelques centimètres cubes d'une dissolution concentrée de stannite de soude ou d'hydrate de soude et d'étain, et Ton continue Topé» ration comme il a été dit plus haut. Recherche de la nitrohenzine dans un kirsch^ etc. •— On con- seille d'évaporer l'alcool à une basse température, de distiller le tiers du liquide suspect, et d'extraire la nitrobenzine du résidu à l'aide de l'éther ou du pétrole. Cette manière d'opérer^ indispensable quand ils'agit d'une eau-de-vie de grains neren* fermant qu'une très^minime quantité de cette substance délé- tère, devient inutile pour un faux kirsch à 50 centigrammes et même moins de nitrobenzine par litre. Dans ce cas la ré* duction opérée directement sur 10 ou 20 centimètres cubes de liquide fournit des réactions très-nettes, soit à l'oxyde puce, soit au phénol et à l'hypochlorite de soude. t^t^Ê^i^rti^^mtmi^mm De la recherche du glucose et des dextrines dans les liquides fermentes et de lUnfluenee des matières albuminoîdes et des produits de leur altération sur la réduction du réactif cupro- potassique par ces substances ; par M. J. Béchamp. J'ai eu Toccasion de recherclier dans certains milieux, a l'aide _ A6» — du véactif cvpropotiftsîqiie, de petites quantitës de glmcose ou dedextrine, et j'ai reconnu que ce moyen éiail insuffisant ou infidèle. La sensibilité du véactif cupropotassique est certainement extrême. Mais, dans eertaines circonstanceSy en présence de ma- tières albuminotdes naturelles ou altérées, la réaction caraclé* ristique n'apparait pas. La réduction a lieu cependant; mais, conune je le ferai voir dans la suite^ elle est seulenoent ifiasquée par ces matières. J'ai donc été obligé de chercher un moyen qui put faire apparaître la réaction dans ces conditions qpéciales^ Le réactif dont j'ai fait usage a été préparé selon la formule de FeUing. Avant d'entrer en matière, il est un point sur lequel il est nécessaire d'insister. On sait que le ^ucose n'est pas la seule substance capable de réduire le réactif cupropotassique. Des matières minérales, comme l'acide arsénieux, le réduisent très* bien, ainsi que certaines matières oi^aniques, le sucre de lait par exemple. De plus, quand on met en présence de l'.empois de féc«ale des tissus divers d'animaux, on obtient des disso- lutions qui réduisent fort bien ee réactif, et qui pourtant ne contiennent pas une trace de glucose. On voit, d'après cela, que quand il s'agira de caractériser celui-ci, il faudra ajouter à cette preuve d'autres preuves qui sont aujourd'hui indis< pensables. Les substances qui peuvent ainsi réduire le réactif cupropo- tasâque sont les dextrines, lesquelles peuvent prendre naissance dans les transformations que subit la fécule dans certaines fer* mentations. Dans un travail que M. A. Béchamp publiera pro* chainement, il fera connaître en effet un certain nombre de dextrines qui réduisent bien le réactif cupropotassique, et dont quelques-unes même sont solubles dans l'alcool concentré. Quoique ces deux caractères appartiennent au glucose, elles en différent cependant beaucoup : leur pouvoir réducteur est Inen moins considérable; leur pouvoir rotatoîre est au con- traire bien plus grand. Ainsi M. A. Béchamp a isolé des dextrines réduisant très-bien, et qui ont cependant dés pou- voirs rotatoires de 4- i84* et + 194". Outre ces caractères dif- férentiels, il en existe un autre qui est lephss important et qui — 460 — permet de les distinguer absolument du glucose t elles ne sont pas fermentescibles par la levure de bière. Quand on voudra donc s'assurer qu'une substance qui a pris naissance dans la fermentation de la fécule, et dont la quantité est insuffisante pour en prendre les pouvoirs rotatoires et réducteurs, est du glucose, il faudra s'assurer qu'elle est fermentescible en pré- sence de la levure de* bière. C'est le seul caractère que l'on pourra invoquer. Je disais, en commençant, que le glucose, et je puis mainte-* nant ajouter, que certaines dextrines, en présence des matièfes albumino'ides, sont incapables d'être décelées par le réactif cupropotassique. Dans une foule d'expériences, où je devais obtenir la réduction du réactif, je n'obtenais pas de précipité; le mélange prenait seulement une teinte plus ou moins violette. C'est que^ dans mes expériences, intervenaient des organes tels que le foie, la rate, le muscle, etc., en un mot, des corps capables de céder beaucoup de matières albuminoldes au milieu. Or, on sait que ces substances ont cette propriété très* curieuse de masquer certaines réactions. Je me suis demandé, par conséquent, si dans ces cas particuliers elles n'agiraient pas d'une façon semblable, et si elles n'empêcheraient par le prot- oxyde de cuivre formé de se précipiter en le nuiintenant en dissolution. L'expérience a vérifié mes prévisions. Voici corn* ment on peut reconnaître que la réduction a eu lieu : Si Ton ajoute dans du réactif cupropotassique bouillant un mélange d'une dissolution de glucose et d'albumine, dans cer- taines proportions que j'indiquerai^ on n'obtient aucune réac- tion, mais, comme on le savait, une coloration violette plus ou moins foncée, selon la quantité de matière albuminoïde que le mélange contient. D'autres fois le réactif est presque com- plètement décoloré, et ne présente plus qu'une teinte bleu ver- dâtre très-faible. Si alors on ajoute peu a peu et avec pré- caution de petites quantités d'acide acétique à la fois, on précipite l'albumine qui était dissoute par le milieu alcalin, et cette matière, en devenant insoluble, entraîne dans sa pré- cipitation le protoxyde de cuivre formé, lequel apparaît avec sa coloration jaune ou rouge habituelle. Il est bon d'ajouter que lorsque la réaction s'est produite, un excès d'acide acétique — 4M — n'a pas d'inoonvënient: la liqueur étant même très-acide, le précipite jaune ou rouge persiste. Les matières albuminoides n'ont aucune action par elles- mêmes. Cependant, dans certains cas, le mélange bouillant, qui est Ueu ▼iolacé par transparence, eèt légèrement coloré en rouge quand on Texamine sur un fond noir. Mais ce n'est point le protozyde de cuivre qui donne cette apparence, et il ne fau- drait pas conclure à la présence du glucose ou d'une dextrine. L'acide acétique^ ajouté avec précaution, précipite l'albumine parfaitement blanche. Cette coloration que prend le réactif cupropotassique est souvent très-marquée avec les matières albunûnoides putréfiées, et ce cas se présente souvent dans les fermentations où entrent une certaine quantité de tissus ani- Ainsi, dans quelques expériences, le cas suivant s'est présenté. Une dissolution de glucose donnait encore la réaction caracté- risque quoiqu'elle fût additionnée d'albumine putréfiée. J'en jugeais la quantité insuffisante pour masquer la réaction et j'en ajoutais davantage. La réaction persista néanmoins quoique avec des caractères un peu différents. Le précipité ri^uge ne se forma pas, comme dans le cas ordinaire, mais la liqueur parut fluores- cente,* elle était bleu violacé par transparence, rouge sur un fond noir. J'étais dans le doute. L'acide acétique, ajouté avec prudence, donna un précipité jaune caractéristique. Je me de- mandais alors si Talbumine putréfiée ne posséderait pas la pro- priété de donner cette coloration rouge au réactif bleu, et je l'obtins en effet ea le chauffant avec cette albumine putréfiée ; mais alors l'acide acétique ajouté au mélange ne fournit qu'un précipité blanc d'albumine sans trace de jaune ou de rouge. Ces faits ont évidemment une importance très-grande dans certaines recherches physiologiques. Quelquefois le glucose ou la dextrine ne donneront pas de protoxyde de cuivre précipité, à cause de l'albumine qui existe dans le mélange; d'autres fois, • au contraire, l'albumine existant en quantité suffisante et dans un certain état d'altération, donnera la coloration dont j*ai parlé plus haut, qui pourrait faire croire à l'existence du glu- cose ou de la dextrine, alors que le mélange n'en contient pas. Dans tous les cas, comme je l'ai déjà dit, l'addition prudente de Tacide acétique^ dans le milieu méiae cfaond^ coinplétemeDt la question. Gela étant posé, voici de quelle façon il faat opérer* Le réactif cupropotassique étant portée rébuliition, oo rerse une certaine quantité du mélange et on fait bouillir pekidaatq«el« ques instants. Si aucune réaction n'apparatt, on ajoute peu è peu de l'acide acétique, en ayant soin de mélanger les liquides après chaque addition. On Yoit peu à peu se former un préci- pité yerdâtre, et quand le mélange est devenu acide, s'il y existe du glucose ou de la dextrine, le précipité devient jauae ou rouge, selon la plus ou moins grande quantité de glucoee ou de dextrine. Il est bon de n'ajouter que peu à peu l'acide acétique. Si on l'ajoute en trop grande quantité à la fois, la réaction apparaît bien moins nette et quelquefois la totalité du précipité se redissout. Il faut donner, en un mot, le temps au protoxyde de cuivre de se ramasser, de devenir plus dense, et par là moins attaquable par l'acide acétique. Eu opérant de cette façon, quoique la liqueur puisse être très^cide, le pré-^ cipité ne se redissout pas et se dépose avec les caractères ooonuSt Pour donner une idée de la valeur du procédé, je rappellerai que dans la recherche du glucose dans les urines, les auteurs se sont préoccupés de l'influence réductrice de l'acide urique, etc. J'ai examiné à ce point de vue un très-grand nombre d'urines normales, fraîches ou altérées : je n'ai jamais obtenu la moindre réduction du réactif même après l'addition de l'acide acétique. Le mélange devient presque limpide et prend seulement une teinte verte par la formation de l'acétate de cuivre. J'ai traité de la même façon des urines pathtrfo^ giques; urines albuminenses, urines laissant déposer de Fadde uriqne, urines avec dépôt de mucus, et Je n'ai jamais obtenu^ même à Paide de l'acide acétique, la moindre réduction. Gela posé, voici les expériences que j'ai faites pour déter- miner l'influence que les matières albuminolides, fraîches ou putréfiées, exercent sur la réduction du réactif cupropotassique, par des dissolutions de glucose et de dextrines connues. Expérience I. Alkumme fraîche duhlanc d'œuf.^On ajoute à une dissolution contenant 0",1 de glucose pour 100 cen- timèlres cubes^ peu à peu de l'albumine jusqu'à ce que la — 465 — reduotion du réactif cupropotassique n'apparaisse plus, même à rébuUitîon. Il a fallu pour œla ajouter 0*',47 d'albumine* On cdotient une coloration yiolette intense* L'addition de Tacîde acétique par petites quantités fait apparaître le pré-' cipité de protoxyde du cuivre. ËXPâiUENCB II. Alhumine du blanc d'œuf putréfiée. — Gonn'* position du mélange : glucose, 0'%4 ; albumine, 0^47 p. 100. La liqueur glucosique albumineuse^ versée dans le réactif bouillant, se colore en violet foncé. Le tube, placé sur un fond noir, parait coloré en rouge, quoique par transparence on n'aperçoive aucune trace de rouge. Cette coloration persiste quelle que soit la quantité d'albumine ajoutée^^ Je me suis demandé si cette propriété n'appartiendrait pas à l'albumine putréfiée elle-même, et en effet^ le blanc d'œuf altéré, versé dans le réactif bouillant, a donné précisément la même coloration rouge avec les mêmes caractères physiques. Dans ce cas, il y a incertitude; mais tout change en ajou- tant l'acide acétique. Si le mélange contient du glucose^ on obtient un précipité jaune très-net; s'il contient de l'albumine seulement, elle se précipite simplement et apparaît parfaite- ment blanche. Nous trouverons avec d'autres matières albuminoides des circonstances tout à fait semblables. Expérience» faites avec les^ liquides obtenus par la macératian de divers tissus, — - Expérience III. — 40 grammes de pancréas d'un chien de forte taille sont réduits en pulpe et mis à infuser pendant douze heures dans 90 centimètres cubes d'eau distillée. On filtre et on fait un mélange qui a la composition suivante: glucose pour lOO^, 0^,1; matière albuminoide de l'infusion, 0,147* Ce mélange n'a aucune action apparente sur le réactif, même à l'ébuUition. Par l'addition de l'acide acé- tique on détermine, au contraire, l'apparition du précipité jaune caractéristique. EXPÊRIERCBlT. — Le liquide de la macération du pancréas est abandonné à lui-même. Trois jours après il répand une odeur repoussante. Composition du mélange : glucose pour 100^, 0*^,1; matière albumino'ide putréfiée, 0,108. Ce mé- laqge donne avec le réactif une coloration bleu violacé par — 464 — transpar^ce, rouge sur un fond noir, et par l'addition de l'acide acétique^ un précipité jaune de protoxyde de cuiTre. Cette albumine putréfiée donne avec le réactif la même co- *loration que le mélange glucosique, mais absolument rien par l'acide acétique ; aussi quelle que soit la quantité d'albumine ajoutée à la dissolution de glucose, j'ai toujours obtenu la fausse réaction. Expérience Y. — dO grammes de muscle du même chien sont piles et délayés dans 200 centimètres cubes d'eau dis- tillée. On filtre et on fait un mélange contenant : glucose pour 100'% 0*%!; matière albuminoïde du muscle, 0,22. En traitant, à Tébullitioa, le i^éactif par ce mélange, on n'obtient rien. La réaction apparaît, au contraire, très-nette par l'acide acétique. Expérience YI. — Le liquide obtenu par la macération du muscle est abaodoDné à lui-même. Trois jours après il répand l'odeur de putréfaction. On fait avec la macération putréfiée et du glucose, le mélange suivant : glucose pour 100"^, 0",4 ; matière albuminoïde putréQée, 0,096* Le réactif bleu bouil- lant, additionné de ce mélange, donne une coloration violette sale par transparence, rouge indécis sur un fond noir; on obtient le précipité jaune caractéristique par l'acide acétique. Ici^ comme plus haut, l'acide acétique seul peut résoudre la question, car cette macération putréfiée donne une coloration rouge sur un fond noir comme le mélange glucosique lui- même. Mais cette coloration, cette fausse réaction disparaît complètement par l'addition de l'acide acétique. Expérience Yll. — 90 grammes du foie du même chien, réduits en pulpe, sont délayés dans 200*"** d'eau. On fait avec du glucose, un mélange contenant : glucose pour 100^, 0",!; albumine du foie, 0,287. Le réactif bouillant, ^ additionné du mélange, est bleu par transparence, rouge pâle sur un fond noir. La réduction était énergique^ car l'acide acétique a déterminé la formation d'un abondant précipité jaune. Le liquide obtenu par la macération du foie donne lui- même la coloration rouge sur fond noir. Il contient cependant du glucose et ne réduit pas en apparence le réactif cupropotas* sique. Cela devait être, puisque les matières albuminoïdes que — 466 — oontîeDt la macératioii sont capables de masquer la rëaction d'une plus grande quantité de glucose, d'après l'expérience que je Tiens de citer. Aussi M. Claude Bernard recoinmande-t-il, quand on veut rechercher le glucose dans le foie, de traiter la pulpe par le noir animal, de délayer dans l'eau, et de filtrer» Il supprime, de cette façon, l'action spéciale des matières albu« mino'ides^ qui sont absorbées par le charbon, et la réduction se produit. J'ai tâché de démontrer l'existence du glucose dans la macé- ration du foie en procédant comme plus haut : une réaction très-nette s'est produite. Par ce moyen, on peut supprimer des manipulations d'assez longue durée et qui font perdre beau- coup de matière. Expérience YIII. -— Le hquide obtenu par la macération du foie est abandonné à lui-même pendant trois jours. Il répand une odeur franche de fermentation butyrique. On fait le mé- lange suivant : glucose pour 100"*, 0",1 ; matière du foie fer- menté, 0,18. Ce mélange, traité par le réactif cupropotassique bouillant, reste bleu par transparence; il apparaît à peine rosé sur fond noir. L'acide acétique détermine la formation d'un abondant précipité jaune. La macération putréfiée seule décolore avec intensité le réactif bleu et donne la coloration rosée. Rien par l'acide acé- tique. Expérience IX. — On ajoute à Une dissolution de glucose du sang frais de chien. La dissolution contient : glucose pour 100^. 0*',1 ; albumine du sang, 0,29. Pas de précipité en ajoutant ce mélange dans le réactif bouillant, mais il apparaît arec une couleur jaune par l'addition de l'acide acétique. Expérience X. — On mélange du sang putréfié à une disso- lution de glucose pour avoir : glucose pour 100**, 0^,1 ; albu- mine du sang putréfié, 0,19. Avec le l'éactif et ce mélange on obtient un liquide bleu verdâtre par transparence, rougeâtre sur un fond noir. L'addition de l'acide acétique détermine la formation d'un précipité jaune rouge. Le sang putréfié lui- même donne avec le réactif la même coloration rougeâtre ; mais eUe disparaît entièrement par l'acide acétique. Expérience XI. — « On fait avec une dissolution de blanc /Mm. éê Pkâm. a 4ê Chim,, 4* siin, t. XXL (Juin 1875.) 30 dl'çnif Qt de U â^iitvin« un méluage oontenaat t dcxtnDe [«lis: -4- 184'' pour tWr% 1^0; albuminei 0,47. U v^otton «1 buIU à rébulUtiQii; elle apparaît trèiftoette au coutraire par l*aeida i|oétiqvia« SXP^KIENCIE XD. -^ Le liquida putréfié obtenu par la maisé- ration du muicle du ehiop ett ajauté à luie dîisolutioB de dex* triqe qui a pour pguvoir rotatoirf [a] j a» «fr 104* 9% qui réduit le réactif cupropotassique : dextrine pour 100^, O"',!; albui miudj 0,t9i« A rébuUitîon on obtient une ookmtion Tiolette par transparence, rouga aur fond noir; prédpité jaune par TacidQ Acétiqua. Ainsi, d^n» certainn ca«, laa niatiènrat allniDÛnoldei peuvent entièrement masquer .la réaction ; dans d'autres, au oontralre^ laisser apparaître des oolorationa rougeàtres qui pourraient in- duire en erreur, puisqu'elles ne sont pas le fait d'une réduction, et cette ooloratiQU rougaàtre est souvent asses intense pour que Von puifse croire i une véritable réduction. Cependant ou peut remarquer que, dans ces cas, on ne voit jamais se former de précipité comme dans le cas d'une vraie réduction, et le Bquide reste tran9par^i. YoiU une première différence,, mais oe n*est pas suffisant. C'est dans ce cas que l'addition de l'acide aeé» tique est indispensable et dét^mine dans le mélan§e la for- mation d'un précipité blanc d'albumine, sans aueune trace de protoxyde de cuivre, qui la colorerait en jaune ou en rouge, $'il y avait une réelle réduction. C^ résultats doivent être notés quand on étudie l'action des divers Uquides e^ des différents tisau^ de l'oiganisnsa sur l'em* pois da féqule ou le sucre de canne. Il ne faut rie^ oonehire sans l'addition de l'acide acétique ou sans avoir peéalablement éliminé les matières albuminoïdcs^ oc qui n*est pas toujours facile. Ces eiqiiérieiices nous montrent aussi un autre fait intéressant i c'est qua la propriété de masquer la réduction du réactif n*est pas la même pour différentes albumines et de plus que le pouvoir de masquer la réaction varie dans de fortes proportiims. Amsi tandis qu'il faut 0ff,47 d'albumine du blanc d'enif dans 100'*" d'une dissolution contenant On*,! de glucose, pour en- pîçher rapparitlon de la véaetiun, il n^sn faut plua que •u,l47 — hW — de eolk provonaBl da U maoémtioH du pancréas pour la même quantité de ghiooee. Ces faitt auraiest ëtooné autrtfeii^ et arec JMie raiaon, puisque I'od attrilmait à toutes les matMres albu-* mînoidesy nos-iiettlemeBt la même eompoeition, mais les mêmes propriétés chimiques. Aujourd'hui ces faits sont parfaitemeut expliqués. Mon père a, en effet, publié un travail duquel il ré- sulte que les matières albuminoides ne sont pas représentées par UQ ieul type» mai^ sont du divem» e^pèc^ ainiî qu'il arrive pour 1m dej^trines, Qes sobstauçes, comme les matières albuminoides ont la même composition, mais n'ont pas les mêmes propriétés, filles diSkreut entre ellei eommes le» ma- tières albuminoïdni ausii, par leur pouvoir rotatoire* leur so1«f hililé dans difEirents yéhieubs, ei par leurs propriétés chimiquee eisentieUe». On voit aussi par pas eapériences que les matièrai albumi» nolidfls masquent bien plus iacilemeut le pouvoir réduAWur de» deatriuee que celui du glucose» Ainaif tandis qu'il faut ajouter à une dissolution oon tenant D'%1 de glucose dans iOQT d'eau, Q¥,é7 d'albumine du blano d'oauft il n'en Ciiut que(P,047y e'esi>< ««dire dix fms moins, pour masquer le pouvoir réthu^teuv dt 1 gramme de dextrine dissous dans le même volume d'eau. EnSn noua remarquons encore que le pouvoir de reesquer la réduction du réactif bleu, augmente eonsidêraUement par In putsëfactieu des albumines, puisque œ pouvoir est quelquefois doublé ; ainsi, s'il faut 0i«,93 d'albunûne provenant d'une ma** cératioB de musek pour masquer la propriété réductrice d'une dissolution de glucose an titre eounu, il ne faut plus que0"^0Q8 d'albumine provenant de la même macération, usais putréfiée ; s*il faut Of *,987 de matièm albuminoïde du foie pour empêcher Fapparition de la réduction avec la même dissolution de gl»« cose, il n'eu faut plus que Or, 18 quand elle a été putréfiée. Ce fait est digne d'être noté. Dans la plupart des ezpérieaces où l*on étudie l'action des tissus ou liquides animaux sur l'empois de fécule ou le sucre de canne, on ne peut empêcher leur all^ mtion e| quehfuefois leur putréfaction. Je dis altémtion, car avant de se putréfier, ils peuvent parfaitement changer de natuiv, el si l'on a obiems au eemmenoeuient de l'expërieiice une lég^ réduction dinete^ il peut très-bien se faiaa que l'on — &68 — n'en obtienne plus quelques heures après, quoique te liquide ne présente pas l'odeur caractéristique de la putréfaction. Il y a cependant eu altération puisque l'on voit se développer dans ces milieux albumineux de superbes bactéries, qui démontrent évidemment que l'altération est même très-avancée. Sur la recormaissance de Valcool ordinaire mélangé avec resprit de bois; par M. Bbrthelot. Il est peu de problèmes de science pure^ si petits qu'ils soient, qui demeurent sans application dans la pratique des arts et de l'industrie. C'est ainsi que la question purement théorique de l'analyse des alcools méthylique et éthylique mélangés a pris, depuis une dizaine d'années, un intérêt considérable, par suite de la présence simultanée de ces deux alcools dans beaucoup de produits livrés au commerce. Je n'ai pas à examiner ici pourquoi et comment ces deux alcools, <^i ne se produisent ensemble dans aucune réaction connue, se trouvent associés aujourd'hui si fréquemment dans des matières commerciales; mais, en fait, il est devenu difficile de se procurer de l'esprit de bois privé d'alcool ordinaire, et l'alcool ordinaire, à son tour, n'est pas toujours absolument exempt de toute trace d'alcool méthylique. lien résulte de grandes difficulté dans la préparation des dérivés méthyliques purs, soit pour les besoins de la science, soit pour les besoins de certaines industries, telles que la fabrication des matières colorantes. De là résul* tent deux problèmes d'analyse : 1* Reconnaître la présence de l'alcool ordinaire dans l'esprit de bois; 2* Reconnaître la présence de l'alcool méthytique dans l'al- cool ordinaire. Ce dernier problème semble résolu par la méthode élégante que MM. Riche et Bardy ont présentée à l'Académie des sciences ; mais je crois utile de donner ici la solution pratique du premier problème, solution que j'expose depuis seise ans dans mes cours, et que j'ai eu occasion de communiquer à plu- sieurs chimbtes, qui en ont tiré le meilleur parti. Ce procédé ï peut être appliqué fructueusement, soit à l'examen des alcools méthyliques du oonunerce, soit à l'examen des produits alcoo- liques mélangés avec l'esprit de bois véritable, qui pourraient être présentés à l'octroi sous le nom trompeur à^esprit de bois. Le procédé est fondé sur les réactions classiques de l'alcool médiylique, telles que MM. Dumas et Peligot nous les ont fait connaître : il consiste à chauffer le mélange suspect arec deux fois son yoluitie d'acide sulfurique concentré. Dans ces condi- tions, l'alcool médiylique fournit de l'éther méthylique ga- xeux, entièrement absorbable par l'eau ou par l'acide sulfu- rique concentré; tandis que l'alcool ordinaire produit de l'éthylène, gaz presque insoluble dans l'eau et dans l'acide sulfurique concentré (au moins par le fait d'une expérience de courte durée) ; au contraire, l'éthylène peut être caracté* risé et dosé en le faisant absorber par le brome. En opérant arec les précautions ordinaires des analyses ga- zeuses, on peut reconnaître ainsi la présence de l'alcool ordi- naire dans un esprit de bois, même lorsque la proportion de l'alcool ordinaire s'élèye seulement à 1 ou 2 centièmes. L'acé- tone et les impuretés normales de l'esprit de bois véritable peuvent fournir, dans les mêmes conditions, de Tacide carbo- nique^ de l'oxyde de carbone, mais non de l'éthylène. Becherche et dosage de Valcqol méthylique en présence de V alcool vinique; par MM. Alf. Riche et Ch. Bardy. L'élévation considérable des droits sur l'alcool rend de jour eo jour la fraude plus active et plus ingénieuse, et cette fraude ne se traduit pas seulement par des supercheries de toute espèce en vue de dissimuler la présence de ce liquide, mais encore par l'adjonction d'autres substances et par l'emploi pour la consommation intérieure d'alcool dénaturé pour les besoins de l'industrie. Jusqu'à ces années dernières, la dénaturation était effectuée par l'addition d'huiles essentielles ; aujourd'hui, eUe se fait avec l'esprit de bois du commerce dont on ajoute un neuvième au volume de la liqueur alcoolique. 11 était logique de penser — 476 *-> §f^f en raison cUf son odeur forte et ttèè'àêêa^gtéêàAe^ œ Ikpiide ne pourrait pat êlre introduit daoft^iui akxiol destiné à la <3oBfoniiiUition« Or il n'en êtt rieni oâr bous àTona eu «utte Un ÈDBàuê un alcool^ devant être employé et phannrae, ^i tvnfenkiait de l'esprit de bois^ et^ Moune ee fl'esi j^bablemênt pas un exemple isolë^ iK>us ayons l>efilé qu'il ne serait pas Mns intérêt de faire connaître la ihéthode par laquelle houe Tavons déoelé. Nous ATâne songé ^Ue l'ori arriterait |^Ut*êlre a la solution du problème au moyen dés produits oolérés^ différant par la Duanoe et par la stabilité i{ue donte l'éthylaniline et la méthylaniline par leur o^ydatloft ménaf^^ et bo«8 entyous y être pàrrenus pleinein au moyen d'un — 471 — agiuiéur ta yttrë^ et Ton introdtiit ce mélftllge dftb» Un tube en verre de 2 centimètres de diamètre que Vbû inaiâtiènl à 90» âtt bain ««marie peodaiit huit A dik hèUreH. Nous fai- sons cette opération trè»4impltmedt en knéttatit ces tubes le soir dans un bain d'eau, reeourert de paraffine, dont la tem- pérature reste rigoureusement ooostâute par TeiApl^i dtt régu«> lateur de M. Schloesing. Le lendemain matin^ on épuise dette matière dans le tube même par trois traitements à Talcool tiède que l'on jette sur un filtre et que Von amène ail tolumé de 100 centimètres tubes. L'alc06l pur dôoâe UAe liqueur préséntAttt Utie tëiâte bôU rougeâtre. L'alcool renfettnant 1 pour 100 de méthylène donne une solution manifestement yiolette à cAté Atè tft plfééédèbté. A %5 pour 100 d'àleodl ittéthylique, la iludnde est dVn Violet irèft^aceeAtué qui M fôuee isôtisidéritblétneût s'il y a S et 10 p. 100 de ce derniei^ alcool. En comparant^ dans des tubes de même calibre, ces liqueurs il des types obtenus par le même moyen avec des mélanges synthétiques en proportions connues que l*on conserye dans des flacons bouchés, on arrive à déterminer^ non-seulement s*Sl y a ou s'il n'y a pas d'alcool méthylique, itiais encore à pré- ciser la proportion, comme nous nous en sommes assurés en priant diverses personnes, et notamment M. I^eligot, de nous donner des mélanges divers renfermant des proportions d'alcool méthylique inférieures à lO pour 100. Ou y arrive encore au moyen des appareils colorlmétriques qui servent dans l'industrie pour l'essai des noirs de raffinerie; mais on atteint ce but d'une façon absolument sûre en se servant des solutions colorées pour teindre ou imprimer de la laine. La teinture se fait en ajoutant à 5 centimètres cubes dé la solution 06 oeatimètres cubée d'eau. On verse ô centimètres eubce de ce nouveau liquide dans une capsule de poreelhlue ou dana un vase de Bohême contenant 400 eetitlttiètreé dubes d'eaU placé sur un baiu^inarie bottillfttit< Oti y iutrâduit uii fragment de mérious blane uou soufré de 1 décimètre ckné ; au bout de ciuq minutes on ajoute de nouveau 5 centimètres — 472 — cubes et après une demi«heure on relire TétafFe^ on la laye et on la laisse sécher. L'étoffe est sensiblement blanche s'il n'y a que de l'alcool, et elle présente des tons violets très-inégalement accentués s'il y a 1, 2,5, 5, 10 pour 100 d'alcool méthylîque, que l'on com* pare aux types préparés en même temps avec les liquides syn- thétiques. Le plus simple serait, pour une personne ayant à faire fré- quemment ces essais, de préparer avec le méthylène employé pour la dénaturation un type avec 10 p. 100 de ce liquide, 90 d'alcool vinique, et d'y ajouter des quantités croissantes d'un type obtenu avec de l'alcool vinique jusqu'à ce qu'on arrive à la même nuance. On réussit tout aussi bien en cirant par impression ; à cet effet, on ajoute à 5 centimètres cubes du liquide 5 centimètres cubes d'eau et 10 grammes d'eau gommée à 500 grammes de gomme par litre. On applique ce mélange sur une petite planche de bois avec un pinceau, et l'on imprime la couleur sur de la mousseline blanche par pression. On laisse sécher, puis on expose pendant vingt minutes à de la vapeur d'eau l'étoffe placée dans du papier à filtre, on la lave et on la laisse sé- cher. Des opérations de teinture de cette sorte, très-faciles à réa- liser, peuvent rendre service dans un grand nombre de cas, et nous nous en servons fréquemment pour nous assurer si des sucres apportés à l'expertise légale et colorés doivent leur nuance à la matière naturelle qui se forme dans la cuisson des jus ou si on les a colorés artificiellement avec des matières colorantes de la houille, fraude qui se commet assez fréquem- ment aujourd'hui, parce que la valeur des sucres est déter- minée, non pas à l'analyse chimique, mais d'après leur nuance. On prend 8 à 10 granmies de sucre, on les agite pendant une dizaine de minutes avec quelques centimètres cubes d'alcool additionné d'un peu d'ammoniaque; on décante le liquide, on l'évaporé presque à sec au bain-marie, on reprend par un peu d'eau et l'on maintient pendant quelques minutes dans le li-* quide bouillant un fragment de mérinos blanc; si la couleur «st naturelle, l'étoffe ne se colore pas sensiblement, tandis — 47S — qu'avec les couleurs dérivées de la houille elle prend une teinte jaune ou brune très-accusée. Cet essai n'exige qu*une demi-heure au plus. Statique chimique. — Action du monosulfure de sodium sur V azotate d* argent; par M. YlDAu, pharmacien-major. i'* expérience. — On prépare une solution d'azotate d'ar- gent au 1/100 et une solution de monosulfure de sodium. Arec une burette graduée (suUhydromètre diyisé en yingtiè- mes de centimètre cube)^ on constate qu'il faut 35 divisions, soit V*^7iO de la solution de sulfure de sodium pour précipiter complètement tout l'argent contenu dans 10** de la solution au 1/100 d^azotate d'argent. La fin de la réaction est marquée par la coloration violette caractéristique que prend un papier au nitroprussiate de soude sur lequel^ avec une baguette de verre, on laisse tomber une goutte de liquide sulfuré. Au moment où cette coloration est visible, si l'on filtre la liqueur qui tient en suspension le sul- fure d'argent, on remarque que dans la solution claire qui pasae à travers les pores du filtre, l'addition d'une goutte de monosulfure de sodium ne détermine plus la formation d'un précipité. Tout l'argent est donc passé à l'état de sulfure et le papier au nitroprussiate a permis de noter à quel instant la réaction a pris fin. 2* expérience. — On change les conditions de l'expérience, et après avoir versé dans un vase 10* de la solution argenti- que, on ajoute peu à peu du cyanure de potassium jusqu'à dis- solution du précipité de cyanure d'argent formé d'abord. Dans la nouvelle liqueur limpide obtenue ainsi, on verse une cer- taine quantité de la solution de monosulfure de sodium et l'on remarque qu'il faut employer 50 divisions (2*',500) de la burette au lieu de 35 (l'',750) pour que la précipitation de l'argent soit complète. Mais ce n'est pas U le point le plus curieux de l'expérience* Pour saisir le moment précis où la transformation de tout le nitrate d'ai|;ent à l'état de sulfure est «ifectaée, on humecte de temps en temps un papier au nitro- — 174 — prussiatei Lorique «eiui-oî diricnt Tidlety et qui âttif« après que Ton a Tei^ de treaW-cin^ à trenlc^huit ditinom d« la mAvL- tion sulfui^e, on filtre, et le liquide que l'oa reoueilk pféMote les caractères suivants : Sur une assiette en poroelainCf on en ▼ene deux gouttes; on touche l'une d'elles avec une baguette trempée dans une solution de nitnyrussiate de soude^ immé- diatenient il se développe «ne coloration violette plus ou moins intense ; sur l'autre goutte, on verse un peu de sulfure de so- diutn et l'on Voit le fermer un précipité noir. Que s'est*il dôAo passé dans cette réaction et comment une liqueur absdittinont limpide ptut-clk contenir à la foît à l'état de dilsolutioni et êttut que ces corps réayfscnt l'Un sur l'autre^ du milfure de sodittln dont la présence ait mise fen évidence par la oottleut violette communiquée au papier réactif pl^paré avec le nitroprussiate de soude et un sel d'ai^fent quitta excès de éulfure est capable de déceler en déterminant la rupture de l'équilibre moléculaire de toute la masse et la pfécipitatîon d'une nouvelle quantité de sulfure d'ai^ent? Un tel phénomène qui cesse lorsqu'on a vené dits la solu- tion d'aaotate d'argent 60 divisions de sulfure dé sodium sembla an délaccord au moine partiel avec les lois qtte Be^- thoUet a formulées et donner raiton à la théorie de M» Berthe» lot sur là formation des précipités i c Au moment du mélange des dissolutions, il se produit un certain équilibre entré l'eaui lesseli primitifs et itê ieU de nouvelie fohm^Uion tolukUs en m* solubles. Cet équilibre est bien distinct du péle-méle entre les acides et Wi bases que l'on a supposé quelquefoisi C'est un état parfaitement défini^ réglé par les proportions relatives de l'eau et des sels et tout à fait comparable à l'équilibre des réaûtiôns éthéréesi II est déterminé et tend à être maintenu par l'influence de certaines actions contraires toujours prêtes k entrer en jeu et à renverser les décompositions pour peu qu'on mocUfie les proportions relatives des corps mis en prés^ice. » {JOHTMl d$ pharmacif tt de Chimie^ 4* série, t. XV^ iS79, 1" partie^ p. tli) Quoi qu'il en soit, dani la deuïlème expérience que l'on a eitéei l6 cyanure de petassiiàm a pour eftct d'empèoher que k quantité de sulfure de sodium suffisante pour précipiter tout le laëtal contenu dans un volume donné d*ane solution d'azo- tate d'argent; soit capable de produire un efFet toujours iden- tique. Vu nùatél éqtiiVhté ètiste daAS letjuel )e« téttctlfs per- mettent de constater qu'lMéf liqueur t^ttferme en présence et dissout du sulfure de sodium et un sel d'argent ; une addition de sulfure suffit pour détruire cet équilibre et en changer les conditions, eu égard probablement aux proportions des côtrps qui sojlt en contact et au temps qu^à duré celui-ci. tl est facile, du reste^ à partir d'un certain moment dans tout le coufs de l'expérience et tant qu'il reste une parcelle d^argent précipi- table, de cotistatér que du monosulfure de sodium et un sel d^al^ent peuvent tester dissous sans qu^une précipitation yienne indiquer incompatibilité des composés en présence. Croira-t-on enfin avoir donné une explication satisfaisante du phénomène en admettant que le sulfure d'argent est un peu soiuble dans le cyaûure de potassium et qu'une addition nou- velle de sulfure alcalin est capable, en changeant les propor- tions relatives des corpfi, de déterminer une rupture d'équi- libre et de là un changement d^état se traduisant par la formation d'un nouveau dépât (1)? létei (1) (Â) Le eyanure de pcrtibillilû dMOé tfM tel Sèli (Tttrgsnt «i ptMflU Mmi6 eillMttté^ fa^Oeitisnl sblnUe daiii lu «môs»»»., Is sulfliydrate â'im- iDMHaqae y détennins on précipité noir de solfun, (Gerbardt et Chancel, Anal* qwilit,)y Henri Rose, WUl De disent rien de plas. (A) Lé Éulfufc d^ârgent (Âg6] noir est liisotablé dafis lëé âcldés ëtenduâ, dàtiS les flhsâlls, datiB tèft ililfiirès fticàltffé éi dhtil le éjrâtont^ d6 ptftaiiliitti (TlMMtttii QmliU)* (C) Betûitrehes de statique cAimt^ue, par Mi Stai {Joumbl depkarmBisk et de chimie, déoembre 1871). « I/additlon d'ane solotlon d'acide chlorhy- driqae ou d'on chlorure soiuble à une solution d'ud sel d*argent ou inverse- ment Paddiiion d*une solution d'un sel d'argent k une solution d'acide èhlorhydrique ou d'un âAotnfé prodbit iaktÂntànéttiônt Ub pféèipitë dé chlorure d'argent. Mais atêc des liqueurs diluées, il arrivé un tnêtiOii où la solution argdnllfère précipité dëjft à l'aide d'une solution décimé d'argent quoique ^addition d'ùAe éolutiûti décime d'acide chlorhydrlque oti d'iib éhld- tnté soiuble y produise encore un trobble de chlorure d'argent. LlnVerse à également lied » (d) Traité de thiihié organique par fil. fièrtheiôt, p. 141 a Bli géiiérât, lés éthers n'obéissent pas aut lois de BerthMIet, du moibâ IfAmédiateoient. L*acide qd'iU rénfetmént n'est péé déj^laeé de siiltô pat fin ftiitK acide, — 476 — De la matière iucrie contenue dans les champignons; par M. Â. MuNTZ (1). Dans de précédentes recherches (2)^ j'ai établi que les cham- pignons supérieurs contiennent, dans leurs tissus^ delà madère sucrée sous forme de mannite, de tréhalose ou d'un glucose d'espèce indéterminée. Le rôle de la matière sucrée dans la vie des plantes est des plus importants; c'est la forme par laquelle passe le plus ordi- nairement le cai'bone, tant pour s'approcher que pour s'éloigner du maximum d'organisation; tout ce qui peut éclairer Thistoire de ces corps se rattache donc aux fonctions les plus intimes des végétaux. Cette considération m'a engagé à examiner, sous oe point de vue^ les champignons inférieurs qui jouent le rôle de ferments et de moisissures. Dans les ferments proprement dits, tels que la levure de bière, je n*ai pas pu constater les matières sucrées caractéristiques des champignons, la maunite et le tré- halose^ soit quHls n*en continssent réellement pas, soit que la grande quantité de matières solubles qu'ils fournissent n'ait pas permis d'isoler ces sucres, perdus dans la masse des produits dont la séparation est presque impossible. Les moisissures, au contraire, ont domié des résultats d'une grande netteté. Le Pénicillium glaucum^ cultivé sur des solu- tions d'amidon^ de sucre interverti, d'acide tartrique, de géla- tine, auxquelles on avait ajouté les éléments minéraux néces- saires, contenait constamment dans ses tissus des quantités très-appréciables de mannite, qu'on pouvait en extraire par l'alcool bouillant^ après une dessiccation préalable. Talcool qui les a formés n'est déplacé immédiatement ni par un autre alcool ni par une base. Les éthers ne sont pas davantage suaceptibres de donner lieu à des doubles décompositions immédiates soit avec les sels, soit avec d'autres éthers. Bref, les propriétés de l'alcool et de l'acide sont en quelque sorte devenues latentes daos les éthers; pour se manifester, elles exigent le concours dutemps, c'est-à-dire une condition propre àlachimie organique et qui joue peu de rôle dans la plupart des réactions de la chimie minérale. » (1} Note présentée à l'Académie des sciences. (2) Journal de pharmacie et de chimie, 4* série, t. XVIII, p. 12. — A77 — La production de mannite aux dépens des éléments de Tacide tartrique mérite d'attirer l'attention. En effet, la constitution de ces deux corps est très*différente; la molécule d'acide tartrique est plus simple et contient une quantité moindre d'équivalents de carbone; c'est donc une Téritable synthèse qu'accomplit le pénicillium, accessoirement à sa fonction principale qui est une combustion complète, inverse de la fonction synthétique plus spécialement propre aux végétaux à chlorophylle. Le Mitcùr mucedOy cultivé sur du crottin de cheval, sur des haricots pourris, sur des graines de colza en voie de germina- tion, et traité également par l'alcool bouillant^ a donné du tréhalose sans mélange de mannite. La facilité avec laquelle ces deux sucres cristallisent en a permis la détermination cer- taine. Sous le point de vue de la présence des matières sucrées dans leur organisme^ les moisissures rentrent donc dans le cas des champignons supérieurs. Les Myxomycètes sont des êtres singuliers dont les affinités sont loin d'être nettement déterminées. En effet, certains au- teurs, et parmi les plus autorisés, comme M. du Barry, en font une classe à part, intermédiaire entre les animaux et les végé- taux; d'autres botanistes les placent, quoique avec hésitation, parmi les champignons. Il n'était pas sans intérêt de recher- cher quel sucre contiennent ces organismes. \JAethalium septicum^ vulgairement appelé fleur de tan^ est le plus connu parmi eux; il forme à la surface du tan humide des plaques épaisses, d'un jaune vif, constitué par un proto- plasma nu, et offrant ainsi le curieux exemple d'un être sans cellule ni tissu. Au bout de quelques jours cette masse se transforme en une poudre brune, formée par des spores ana- logues à ceux des champignons. Braconnot (1 ) a fait l'analyse immédiate de VAethalium^ il y a trouvé plus de 20 p. 100 de sels calcaires, une matière adipeuse jaune, etc.; il n'y signale pas de matière sucrée. En le traitant par l'alcool bouillant, j'ai obtenu une abondante cristallisation de tréhalose. La présence du tréhalose dans les Myxomycètes les rapproche (1) Anmlet de chimie et de pHysique, V* série, t. LXXX, p. 283. — 478 — des champignons; si Ift eovKpoeiAaa îmncdtate ptni «anslkiier un aTf^ment quasd il s*agit Aê dassiicntioo* Dans une proehaine note, Je parkrai de la re^piratioa das champignons en présence et en Tabsençe de Fûr^ et de la fsiw mentation afeoolique qui se produit dans leurs oeUulea, qu^ad ils sont sonstraitt à l'action de Toxygène. formation CQHtempQr(dne d^ la zigwiine ^t de la malachU^ ^^^ d*Qtwmnes rnonmies romaines; par M« Bali«anO| pbftrimciçii- in^jori i^ uiounai^ dopt il ^t ii^i qui^lion ont éié trouvées i GhercbeU, Plusieurs ^Pat frustei : Vnw seinl)te être à reffini^ de Nerra; les autres soot de CqrsUocç Chlore, de Constantin et de Constance. Dépouilliez piir 1^ frottement de la terre qui les entoure^ elles présentent une patine d'épaisseur vf^ri^ble, tentât rpuge, tantôt verte. Sur différents points de U mim% na^d^ille» op re- marque quelquefois les deu^ teintes ; dans ee cas, b teinte rouge mlh^re toujoun W métal et le ^ert vient s'appliquer sur le rQugf . La patine rouge donne par le grattage» qui est difficile» une poudre d'un rouge ^if i Cette poudre fond eu çhalumemi) en Isisswt un ràùdu noir. KUe colore le verre en nyuge* Traitée par Tacide nitrique^ elle dispareit en dégageant des vapeurs niireuses. Elle est soluble sans efierve^ceuce dans l'acide chlorbydrîque. L'ammoniaque h dissout en totalité; la solutioUf d'abord incolore» se teinte de plus en plus et devient d'un bleu uii« imeme. Ce sont U les oaraotàras du cuivre oaydulé (aigueline), Is, patine Yerte est également très«duve; sa cassure parait vitreuse. Par bi grattage elbi donne une poudre qui se réduit auebalunseaii. L'acide chlorhydrique dissout cette poudre avec effiirves* ceuce et la solution présente loue lee eatactèmi du cuivrci û'cit ào carbonate de ouivre (malachite), larme, camme Toxyde, aux dépens du métal qu'ils rooouvraat. Cette formation, dans un terrain cwtemporain, de deux mi- nerais de cuivre que Von ne rencontre que dans les terrains primitifs ou les anciens terrains secondaix'es me parait intéres- sante. Elle nous montre la nature ^ni son lent mais continu travail d'enfantement et elle peut aider ^ expliquer la présence des minerais que Ton trouve associa nfix métaux natifs. C'est à ce titre que je la signale. ACADÉMIE DES SCIENCES. Rapfort de M. Thénard sur unappofiil ^ titrer (* alcool des vins ; par M. MALpeAUH (1). Cet appareil qui est l'ancien ébi||Uo|Cope 4e Vabbé Vidal, a été étudié et modifié de la façon la plus heureuse par MM. Jac- qudain, Wiesnegget Alvergniat frè|^, dont tout le monde con- naît l'habileté. Description de rappareil, — L'Instrument compte huit piè- ces principales, dont nom allons donner la nomenclature et la description : 1* Le pi^d et t une lorie de abampigUQO renvene» dont la tige, longue de 8 à 0 eentimètres^ supporte ^appareil. T La bouiUotte est un tronc de cAne renversé ayant 3 ceoti- mèties d« diamètre à la partie inférieure, 4% SI eu gueule et 14 centimètres de hauteur. Elle est fixée sur la tige du pied et son grand axe en forme en quelque sorte le prolongement. Cette bouillotte est chauffée A Vaide d'un thermoaiphon qui seul reçoit la chaleur de la lampe. Ce tbenuQsiphon s« compose d'un tube de biteua de 7 à 8 miUimètfe» de diauètire intérieiur» courbf eo eerele et doat les deux extrémités viennent se souder au l>as de la boiûll^lie. (1) GivmiMaiNi « 101* ilaawi, Nsate, Th^aaid, iipyortMir. i deux bauteun sensiblemeDt inég&les. Le diâmitre du cercle formé par le thermosiphoa est d'enTiroD 10 cenùmètres. s. Cbiaiat» d'ippet in-duum d< UqmllB M ;Iua ne limpe i iIcmL F. BonlUotle caniquidini liqndJt OD Introduit la TinieoiTU. R. Condanulmr nmplid'cin froids, qui fiit nlomber lu iipeon d'alcouL i T. TIgt biilwDUla du tbmaoïnètre, dont 1« riiecTolr lartiol siit dui la tu« : E. Échelle siobile pomint h lier m uitiian d'na* tU da pnuioD placia dan IbenDonitie. Lei digcéi da celte iehella indiquent lei cenlilimi d'ilcont contena 3* La lampe est une lampe i alcool ordinaire eu laiton, ei, pour en r^lcr la flamme, sa mèche en colon est saisie dans on tube en toile métallique. Cette lampe se place sous le ihennosipbon au point le pins éloigné de la bouillotte, et die ne le chauffie que sur une très- — 481 — petite partie de la circonférence (12 à i4 millimètres); enfin^ pour mieux restreindre encore l'action' de la flamme et aussi la protéger des courants d'air, le bout de la mèche est engagé sous une petite hotte à travers laquelle passe le cercle du ther* mosiphon. Cette petite hotte est surmontée d'une cheminée qui active le tirage* 4* On sait que dans l'appareil Vidal les vapeurs dues à rébuUition du liquide s'échappent dans l'atmosphère, et, par suite, le vin se dégraduant rapidement, on n'a que quelques secondes pour en lire le titre* Dans l'appareil Malligand, au contraire, les vapeurs condensées faisant sans cesse retour au liquide en ébuUition, le titre se maintient pendant autant de minutes que naguère de secondes^ ce qui donne bien plus que le temps nécessaire pour observer» Pour obtenir ce résultat, il faut nécessairement que la bouil- lotte soit close par un couvercle mobile qui' permette de la fermer quand on opère, et de l'ouvrir quand, après avoir opéré, on veut changer le liquide. Ce couvercle est tout simplement une plaque épaisse de lai- ton qui se visse sur la bouillotte et lui sert de bouchon. Cette plaque est percée de deux trous, Tun central^ par où passe la tige du thermomètre^ l'autre excentrique et taraudé^ sur le- quel se visse le tube du réfrigérant à l'intérieur duquel se condensent les vapeurs. 5« Le réfrigérant se compose de deux tubes concentriques^ l'un de 6 à 7 miliimèues de diamètre intérieur^ et qui se visse sur le trou du couvercle dont nous venons de parler^ l'autre de 4 centimètres environ, qui par le bas est relié au pre- mier. L'anneau formé par les deux tubes reçoit l'eau froide des- tinée à la condensation. Quant au tube central, après avoir traversé le couvercle, il vient, afin de faciliter la rentrée de la vapeur condensée, s'ouvrir en bec de flûte à la partie supé- rieure de la bouillotte. 6» Le thermomètre ressemble, pour le principe, à tous les thermomètres à mercure; seulement, pour lui donner plus de sensibilité, le réservoir en est assez spacieux pour que chkque degré ait de 10 millimètres à 1 f'^ô de longueur* /«wm. 4i Pkarm. et de CUm,, V ibub, t Ul. (Juin 1I7I.> 31 — asj — La tige àe te tharmômètre sort par tin trou oentral pratiqué dans le couvercle ; mais^ quand elle a dépasse ce point de 3 & 4 centimètres, elle se courbe subitement à angle droit et passe ainsi de la verticale à Tborizontale. C'est dans cette dernière partie seulement que le thermomètre donne les indications utiles. Elles sont comprises entre zéro alcoolique, correspondant au point d'ébullition de Teau sous la pression du moment, jus- qu'à 25*. Cependant, pour se soutenir, ce thermomètre n'est pas seulement fixé avec du lut au point où la tige traverse le couvercle, il est encore, par sa partie horizontale, solidement attaché à une forte règle en cuivre posée sur champ et rivée au couvercle. Enfin, pour être protégés des chocs auxquels ils sont fré- quemment exposés^ le réservoir et la portion de la tige qui en est le plus rapprochée sont entourés d^un tube de cuivre percé latéralement de nombreux trous qui donnent accès au liquide dans lequel le réservoir doit être toujours plongé. Ce tube est d'ailleurs, par sa partie supérieure^ solidement vissé à la face inférieure du couvercle. 7^ Le thermomètre ne marque pas les températures, il n'in- dique que les degrés alcooliques. Ces degrés, d'ailleurs fort différents de longueur, ne sont pas inscrits sur la tige thermo- métrique^ mais sur une réglette parallèle à cette même tige et qui est appliquée à glissement contre la règle principale qui sert de support au thermomètre. Cette disposition est due à ce que, le zéro alcoométrique correspondant au degré d'ébullition d^ l'eau^ il faut, cbaqiie fois que le baromètre varie, ramener i ce point le zéro alcoo* métrique. 8" Pour AÎdçr à raccorder le point d'ébullition de l'eau ou des liquides alcooliques que Ton veut titrer avec les degrés nMn-qufis sur la régtettet AI. M alligand a établi un petit curseur qui, étant amené au point où le n»ercure s'arrête, nurque sur la régleite le ^«gré alcoolique qui y correspond. Du fimctionmmmt de Vappartil. -^ V Oa rem dans la — A8S -* bouillotu de l'eau ordinaire jusqu'au niveau du trait qui y est marqué intérieurement. 2* On visse k couTerole. 3* On afoute le rëfrigératit préalablement rempli dVau froide* 4* On allume et l'on met la lampe en place. Au bout de dix miAïUes, l'eau étant en pkine ébuUition, on amène le curseur au droit du point où le mercure s'est arrêté, et l*on rérifie si ce point l'esté stable. Alors on fait glisser la réglette de façon à faire correspondre la ligne marquée zéro avec le point d'ébul- liiion, et on la fixe solidement en forçant sur Técrou à oreille destiné à eet usaf^. Cela fait^ on démonte aussitAt l'appareil, on jette Teau de la bouiUotte, on la lave avec im peu de Tin à titrer, puis on la rempUjt de ce même viti, comme tout à l'heure d'eau, et l'on recommence, sauf qu'on ne touche plus à la réglette. Quand l'ébuUilion est bien déterminée^ on ramène alors le curseur au point où le mercure s'est arrêté dans le thermomètre, et on lit le chiffre que ce même curseur indique sur la réglette : «'est le titre du vin. Il est inutile de dire qu'à chaque changement de liquide il faut nécessairement renouveler l'eau froide du réfrigérant ; mais il est indispensable de faire observer que le mercure dans k thermomètre n'est pas absolument fixe : il oscille. Ces esôlktiens sont dues à œ que la vapeur condensée ne revient que par saccades régulières à la bouillotte. Or, si faible que soit Fabaiflsement de la température dû à chaque rentrée, le thermomètre estasses sensible pour marquer chaque pulsation qui on est la ooaséquenoe. lies limites de ces pulsations sont d'ailleurs, très-restreintes et sans intérêt commercial s dans les bas degrés, elles ne dé- passent pas 1 millimètre et elles n'atteignent pas i/2 millimè- tre dans les hauts degrés, ce qui, en raison de la longueur rftktive de ehacun, n'altère pas les résultats de 1/20 de degrç compté sur k dernier. En somme, un titrage de vin ne dure pas plus d'une deiui- heure, le temps de la détermination du zéro compris, et il ne demande pas plus de 100 oeotimètres cubes du liquide. — kSh — Dans une première série d'expëriences, la commission a été amenée aux conclusions suivantes : 1* Atcc l'eau alcoolisée, l'instrument oscille entre -f- 0^06 de degré et — 0,06 de degré (0,059); il donne donc dans les deux sens la vérité à 1/16 de degré près : les aréomètres sont loin d'avoir une telle précision. 2" La vinasse depuis zéro jusqu'à 9^,742 abaisse le titre ap- parent de l'alcool; mais de 9^,742 à 12*,205 le titre apparent concorde avec le titre réél^ pour se disjoindre ensuite en chan- geant de signe jusqu'à 20«. Cette anomalie, qui renverse toutes les données jusqu'ici reçues, se reproduit constamment avec les vins sucrés : mais il est facile de tourner cette difficulté. 3* Avec la vinasse alcoolisée, l'ébuUioscope oscille entre — 0^330, ou 1/3 de degré en moins, et + 0,280, ou 3/10 de degré eu plus. Par conséquent, malgré les conditions très*défayorables où nous l'avons placé, l'instrument de M. Malligand l'emporte déjà sur tous les autres. On a recherché dans d'autres expériences si en coupant un vin avec de l'eau on retombait sur un titre proportionnel à celui précédemment accusé par le vin essayé pur : les cou- pages se sont tous faits à volumes égaux de vin et d'eau. Ces expériences démontrent que dans la plupart des cas, même quand on opère sur des vins très-riches, l'essai direct peut suffire, mais qu'il est cependant des vins, où le titrage après coupage est absolument nécessaire. L'habitude de ce genre d'opération l'indique presque toujours par avance et avec sûreté. Généralement, en effet, les vins qui doivent être re- coupés sont sucrés ou très-hauts en couleur ; aussi, à la simple inspection, avions-nous reconnu que certains échantillons ne devaient pas être tiii'és purs. Avec les vins de liqueurs les erreurs peuvent s'élever jus- qu'à 14 p. 100 de l'alcool total. Heureusement que le coupage fournit un procédé aussi radical que sûr pour les annuler; il faut donc s'imposer la loi d'en user du moment qu'il y a le moindre doute. Plusieurs expériences ont eu pour résultat de nous assurer ~ 485 — que les ÎDStruraenU oonstmits par M. Malligand étaient com- parables eotre eux. Béiumé. — En résumé, Tébullioscope Malligand a dé- montré : 1* Que si la plupart des matières fixes et solubles retardent le point d'éftullition d'un liquide alcoolisé, il en est cependant qui l'abaissent sensiblement; 2* Que ces matières se trouvent toujours réunies dans le vin, mais en proportions diverses ; 3* Qu'en s'en tenant aux vins de table dont la fermentation est achevée, ces matières sont assez bien compensées pour que le point d'ébullition corresponde à celui de l'eau alcoolisée au même degré; 4* Qu'avec les vins de liqueurs et ceux dont la fermentation est inachevée le degré d'ébullition est avancé, mais qu'en re- coupant ces vins avec de Teau en quantité convenable, on fait toujours disparaître cette anomalie ; 5* Que dans les plus mauvaises conditions on ne commet pas une erreur de plus de i/6 de degré, et que dans la majorité des cas on est sûr du vingtième ; 6* Que l'opération est facile et rapide ; 7* Que, par suite des soins donnés à la graduation, les in- struments construits jusqu'ici et dont le nombre dépasse cent sont comparables entre eux. En conséquence, votre commission déclare que l'ébuUios* cope de M. Malligand fournit le meilleur procédé connu jus- qu'ici pour titrer Talcool dans les vins, et elle conclut à ce que l'Académie vote des remercimentsà son auteur et l'insertion de son Mémoire au Recueil des savants étrangers. Les conclusions de ce rapport sont adoptées. Étude comparative des gommes et des mucilages; par M. Giraud. Dans ce travail, je me suis proposé de faire une étude com- parative de quelques substances gommeuses qui se gonflent dans l'eau, et en particulier de la gomme adragante ; j'ai voulu surtout faire ressortir les différences qui peuvent exister entre — 106 — cee corps et les gotntnM proprement dites. Ces rcdierches ont été exécutées au Muséum, dans le laboratoire de cfaimit de M» Fremy^ qui a bien voulu m'encourager par ses conseik» On sait que les substances gommeuses sont en générai peu oonnues ; à l'exception de la gomme arabique, dont M* Premy, dans un travail classique, a révélé la curieuse composition, l'é- tude chimique de toutes les autres gommés est restée inoom- plète, Si les gommes et les matières 'organiques^ qui se gon- flent dans Veau, offrent entre elles des ressemblanoesphysiques, je puis avancer qu'il éidste entre chacune d'elles des diffé- rences obimiques considérables^ et que, parmi les dernières, on peut établir des distinctions très«-nettes« Il résulte de mes recherches que les substances mucilagi-» nettses se gotiflant dans l'eau peuvent Atre partagées en trois groupes distincts s Dans le premier se place la gomme adragante^ earaotérisée par la présence d'un corps pouvant donner naissance aux com- posés pectiques. Au deuxième appartiennent les mucilages, ne contenant pal de principes pectiques, qui sont caractérisés per ce fait : que les acides les plus faibles les rendent insolubles dané l'eau ) je citerai le mucilage de coing» Celui^'ci contient en outre une quantité notable de cellulose (20 pour 400 du poids du muci*- lage sec], que l'on isole par l'action prolongée k chaud des acides ou même des alcalis concentrés. Le troisième comprend les corps mucilagîneu^t privés de composés pectiques comme les précédents, et qui s*en dtstin« guent par le caractère suivant i les acides étendus ne les pré- cipitent pas, mais les transforment très-rapidement, par la chaleur, en matière comparable à la dextrine et en une sub- stance sucrée. Ces différents corps, qui font Tobjet de mes recherches, pré- sentent deux propriétés communes que je dois signaler : i" Sous l'influence plus ou moins prolongée des acides éten- dus; ils se transforment, parla chaleur, en un sucre différent du glucose ordinaire ; ce sucre, en effiet, cristallise facilement^ ne fermente pas et jouit d'un pouvoir réducteur plus énergique que le glucose* Ge oorpi doit appartenir à ceue dasM de sucres — 467 — que M, Berihelot a si bien étudiét, «t qu'il a appelés ffolae*- t09€S. 2* Les principes gomtnetix, qui sont (Compris dans les deux derniers groupes principalement, différent donc par tous leurs caractères de la gomme arabique. Cette classification une fois établie^ j'ai entrepris l'étude successive de ces matières; la note que je publie aujourd'htari est principalement consacrée à l'examen cbimique d'une des plus importantes, qui est la gomme adragante : les propriétés de cette substance peuvent être résumées dans les propositions suivantes : 1* Cette gomme est très-peu soluble dans l'eau froide; elle est loin de donner, comme on Tavait dit, de 3Ô à 50 pour 100 de gomme soluble ; le produit filtré est un mélange de diffé- rents corps et n'est pas un principe défini, semblable à l'ara- bine. 2* Lorsqu'on met la gomme adragante en digestion au bain- marie avec cinquante fois son poids d'eau, au bout de vingt- quatre heures environ toute le substance gommeuse est trans- formée en gomme soluble^ ayant perdu la propriété de se gonfler après dessiccation-, cette matière nouvelle est différente de l'arabine^ quoi qu'on en ait dit : c'est de la pectine. 3<> Soumise à l'action de l'eau acidulée (acide 1 pour 100), cette gomme se modifie au bain7marie au bpyt de, deux à trois heures; elle devient entièrement soluble, le nouveau corps qui se produit est principalement de la pectine, précipi table par l'alcool, mais non de l'arabine, comme on l'avait avancé. La quantité de glucose formé pendant cette action correspond à peine au dixième de la matière employée. J'ai pu constater que sous ces influences la gomme adra- gante se transformait en pectine, soluble dans l'eau, précipi- table par l'alcool et que les alcalis changeaient en pectates et métapectates. Ces expériences démontrent donc que la gomme adragante contient plus de la moitié de son poids d'un principe pectique insoluble dans l'eau, qui me parait identique avec celui que M. Fremy a désigné sous le nom de peetOBe^ et qui préexiste, — i88 — coiuine on le sait, dans le tissu utriculaire des fruits et des racines. Ces premiers faits étant une fois établis, j'ai pu facilement préparer>au moyen de la gomme adraganie, des quantités con- sidérables d'acide pectique. Oane ce but, je fais digérer au bain>marie, jusqu'à disso- lution, un poids de gomme adragante avec cinquante fois son poids d'eau additionné de 1 pour 100 d'acide chlorliydrique; je filtre, j'ajoute dans la liqueur un excès d'eau de baryte : le précipité qui se forme peu a peu est du pectate de baryte. Lorsqu'il a pris la consistance conyenable, je le lare, je le mets en suspension dans Teau et je le traite par un excès d'a- cide chlorhydrique ou acétique qui laisse l'acide pectique à l'état de précipité pur. Il résulte de déterminations nombreu- ses que^ par cette méthode, on peut retirer de la gomme adra- gante environ 60 pour 100 d'acide pectique. Bésulfati analytiques obtenus avec Padde pectique de la gomme adragante. — Les expériences suivantes ont été faites avec de l'acide ne laissant que 0",0035 de résidu, et les matières ont été séchées constamment à 420* : Compotiiwn centésimale de Vacide pectique, h n. m. C 40,52 40,70 40,82 H 5,30 6,409 5,33 0. . . « 54,18 53,881 53,85 100«00 100,000 100,00 Analyse élémentaire du pectate de plomb, I. lî. C 41,80 41,9 H 5,50 5,65 0 • 52,70 52,45 Les résultats analytiques que je viens de donner concordent sensiblement avec les nombres obtenus par M. Fremy dans ses études sur l'acide pectique retiré des fruits. Après avoir ainsi reconnu la nature du composé principal contenu dans la gomme adragante, il m'a été facile d'apprécier les propriétés des principes immédiats qui constituent cette — i89 — sabstance, et même d'en déterminer les proportions. Mes ana» lyses m'ont conduit aux résultats suivants : La gomme adragante contient pour 100 parties : Eau, 20; ooniposé pectique, 60; gomme soluble, 8 à 10; cellulose, 3; amidon, 2 à 3; matières minérales, 3>; corps azotés, traces. Ce premier travail me semble donc établir assez nettement la constitution chimique de la gomme adragante et les difFé- renees qui séparent cette substance des autres gommes. 8nr la snbititQtloii do meronre à l'hydroi^ène dans la créatine ; par M. Engel. — M. Engel a déjà fait connaître des combinaisons de la créatine avec les oxydes d'argent et de mercure (1), mais Tinstabilité de ces composés ne lui avait pas permis d'en faire Tanalyse. Voici comment on a préparé la combinaison de créatine avec l'oxyde de mercure. A une solu- tion de créatine additionnée d'un léger excès de potasse et re- froidie à zéro, on ajoute une solution également à zéro de sublimé corrosif. Il se forme un précipité blanc. On continue l'addition de sublimé corrosif jusqu'à ce que le précipité jaune d'oxyde de mercure commence à se former et ne disparaît plus que lentement. On s'arrête alors. On laisse déposer le précipité, on décante le liquide surnageant^ et l'on s'assure, en ajoutant un peu de sublimé corrosif, qu'il y a encore de la créatine en solution. Dans ce cas, on n'obtient encore qu'un précipité blanc et pas d'oxyde de mercure. Le précipité est alors jeté sur un filtre, lavé, desséché sous le vide de la machine pneumati- que, puis dans un courant d'air sec à 80 ou 90«. M. Engel s'est assuré que la substance ainsi obtenue ne renferme pas d'oxyde de mercure à l'état de mélange (2). Ce produit est blanc et très-soluble dans Facide chlorhydri- que étendu. Le dosage du mercure qu'il renferme a été effectué, (1) Voir Journal de pharmacie et de chimie, 4* série, t. XX, p. 103. (2) Lorsqu'on traite à chaud la créatine en solution dans l'eau, par le biovyde de merenrei il se produit de l'oxalate de mdtbylnramlDe, de l'acide carboniqne qni se dégage et do mercore qui se dépose. P. — 490 — en le dëcomposAvt, en tuspentioo dans l*eav^ par un ootmyiii d'acide sulfhydrique* Le poids du sulfure de mercure obtemi a ëtë de 70,32 pour 100. La oombisaison C^Az'H^O*Hg, dans laquelle deux atomes d'hydrogène de la créattne C^Ai'H'O* sont remplacés par un atome de mercure, exige 70,50 p. 100 du sulfure de mercure. C'est donc là la véritable formule de ce noureau composé» sar la limite de la earlmrctioii en far; par M. Boosaiif «- GAULT. — Le carbone se rencontre en proportions fort variables dans les fers carbures; elles peuvent varier de 1 millième à 4 centièmes dans le fer en barres, dans les aciers doux et dans les fontes. Le carbone et le fer forment- ils une combinaison fixe? Dans des expériences qui inspirent toute confiance, d'ha- biles métallurgistes ont trouvé dans les fers carbures^ en moyenne, 95,60 de fer et 4,40 de carbone. Suivant Karsten, la fonte blanche renferme 5,08 de carbone et serait une combi- naison définie représentée par Fe^G. M. Boussingault rappelle sommairement les propriétés gêné* raies de la fonte ; les fontes blanches lamelleuses proviennent de minerais mang^nésifères ; l'ampleur, l'éolat argentin de leurs facettes dépendent surtout de leur teneur en manganèse, variant communément de 2 à 7 pour 100; elles sont dures, cass9.ntes à ce point qu'on peut les pulvériser. Les fontes blanches contiennent le carbone à l'état de com- binaison) du moins pour la plus grande partie; les fontes grises doivent leur aspect à du graphite disséminé : le carbone y est à deux états, combiné et libre. Quand on les dissout dans un acide, elles donnent un résidu graphiteux. La fonte blanche est plus fusible que la foAte grise; celle-ci entre en fusion instan- tanément. On a institué à Unieux, dans Tusine Holtzer, une expérience sur la combinaison du fer avec le carbone. Dans un creuset brasquéj on a mis 10 kilogrammes de fer, en ayant soin de remplir les intervalles avec du charbon de bois. Le fer carburé obtenu contenait dans la masse 95,90 de fer, 2,10 de carbone combiné, 2 de graphite, ce qui donne 4,10 pour le carbone total. En supposant que dans la xone blaaohe tout le oarbone — 491 — MHt UQÎ au métal, la composition théorique serait Fe'C» Et oe* pendant une moitié seulement du carbone est combinéej l'autre moitié est libre, c*e8t du graphite. Sans doute pendant Tabais- semeai de la température une pinrtia du composé Fs'^C se dis- socie. La dissociation a pour indice Tapparition du graphilt» Il en résulte que le fer refroidi doit éire considéré comme un mélange de fer carburé, Fe'G, de graphite et de feTé M* Bcmssingault rapporte dans son mémoire une expérience dans laipielle 15 kilogranuues de fonte blanche da Ria furent transformés en £oate grise par la fusion et un refroidissement bnté Oa veoounnt parles dosages que la quantité de phosphore était la ménie dans les deux fgntes, que la grise ne contenait que 1/6 du soufre de la blanche. Il y avait tnoins de carboné et plus de silicium dans la fonte grise ; plus d'un tiers du man^ ganèse avait disparu et àvaitpassé sans doute dansle laitier verte 4/1,000 de caibone étaient remplacés dans la fonte grise par 2 l/i/1,000 àe silicium venant du creuset ou du laitier* La possibilité de l'union du fer et du carbone à une hanté température n'est plus en question depuis la mémorable eap4« ffjcncé de Clouet^ si élégamment reproduite par M. Margue- ritte et dans laquelle le fer est changé en aoier en se combinant au diamant. •vr léB fontaa »«atftni»tMrai ) pav BIM« Tromt ot HAimPEiULLdB. — Les fontes manganéûf ères (spiegeleiseu) pré^ parées avec des minerais purs émetlebti depuis leur sortie du haut fourneau jusqu'au moment de leur solidification, une si grande quantité de gaa combustible qu'une nappe gaseuse brûle d'une manière continue au- dessus du métal liquide. Pendant la solidification le dégagement se fait par jets nombreux. La nappe gazeuse et les jets brûlent comme du gas hydrogène. On peut reproduire en petit ces phénomènes en faisant fondre au rouge vif 300 grammes de spiegeleisen dans un four k réverbère en chaux> par la flamme du chalumeau à gai d'é» clairage et oxygène. Si Ton découvre le bain qui est très*000 d'air et 9 à Tahitude de 1,000 mkret. On sait qu'à la surface du sol la proportion d'aeîde carbonique cet, en moyenne, de 4 pour 10,000 d'air et qu'au sommet du Puy-de-D6me^ à 1,446 mètres d'altitude, M. Truchoi n'a trouvé que d,08 d'acide carbonique. M. TisMndier se proposait de continuer œs expériences à des hauteurs beaucoup plus considérables, mais nos lecteurs con- naissent la catastrophe du Zénith, Bmploi ôm aulfoonrlMNMitoa contre lé Myil«xnM', par M. DmiAS. -^ Les expériences faites à Cognac dans le cours de l'année dernière avaient conduit le professeur Mouillefert à la conclusion suivante s ieê iulfoearbùnaiei alcaline dont M, Dumas avait signalé l'efficacité contre le Phylloxéra sont les substÊÊfiMs les plus énergiques gui ottnr été proposéts jsfêfu^ici. M. Dumas s'était assuré que les substances minérales et orga» niques qu'ils peuvent renconli*er dans le sol n'agissaient pas sur eux ; que l'acide carbçnique les décomposait en donnant naissance à un dégagement d'acide sulfhydrique et de sulfure de carbone vénéneux pour Tineecte; que tout animal placé dans le voisinage de ces sek solides ne tardait pas à périr) enfin que lenr dissolution suffisamment affaiblie n'agissait pas sensiblement sur des plantes dont les racines en étaient bai* gnrfes« L'emploi de ce moyen a été fait avce succès dans diverses Les sulfocarbonatcs n'étant pas des sels commerciaux, il a été nécessaire d'en provoquer la fabrication. Bien que leur prix soit encore élevé, la dépense ne dépasse pas 100 à ISO francs par hectare. Il convient d'associer l'emploi des sulfocarbonates et du fumier, c'est-à-dire de verser l'insecticide au fond d'un tfon autour du cep et le fumier par-nlessus, dès que l'absorption du snlfocarbonate par le sol est complète. Los premières expériences à ce sujet datent de plus de deux ans; on ne s'est donc pas pressé de condurs. On a d^à mis en expérience près de 3,000 Uiogrammes de tulfoearbonate de potassium ou de sodium, et l'on est en droit d'affirmer aujonr** — 495 — d'hui^ dit M. Dumas, que les sulfocarbonates alcalins censli^* tuent un poison sur eontre le Phylloxéra et qu'ils n'çiercient pas d'aciion nuisible sur la vigne. 11 résulte également des expéi^euceé faites en iVJi, par U commission du département de THérault, que Temploi des sulfocarbonates alcalins combinés arec celui des engrais est de nature, dit M. Mares, â assurer la solution du problème da la maladie de la vigne. t*.» L'aacentloii à ^ando hauteur d« ballon la lÉNtm ; par M. T1S8ANDIER. — Nous n'avons pas rintention de repro» duire dans ce recueil le récit de la catasitrophe du Zénith; noua Toulons seulement appeler l'attention de nos lecteurs sur quel* ques faits qui intéressent la science. Le jeudi 15 avril 1875, à onze heures trente- trois minutes du matin, Taérostat le Zénith s'élevait de terre è^ l'usine à gaz de la Villette. MM. Crocé-Spinelii, Sivel et Tissandier avaient piis place dans la nacelle.  trois heures trente minutes, après avoir dépassé deux fois l'altitude de 8,000 mètres, les deux premiers ont été trouvés inanimés dans la nacelle. A 5,300 mètres la température du gaz de l'aérostat était de 23% l'air extérieur^ au contraire, de — 5*. Le thenuomé» trographe resta dans le ballon au delà de 8,000 mètres; re- trouvé intact après la descente, il marquait 23". Jusqu'à 7)000 mètres, aucun des trois aéronautes n'a ressenti d'une façon alarmante TinflueDce de la dépression atmosphé- rique; à cette hauteur ils ont respiré de l'air contenant 70 p. 100 d'oxygène, et ce gaz les a ranimés. A l'altitude de 8,000 mètres, le corps et l'esprit s'affaiblifr* sent peu à peu sans qu'on en ait conscience. On ne souifre pas, on ne pense plus au péril du voyage et Ton est heureux de monter. M. Tissandier voulut saisir le tube à oxygène, mais il lui fut impossible de lever le bras; cependant son esprit était encore lucide. L'aiguille du baromètre étant au cbifire 280, il veut s'écrier : « Nous sommes à 8,000 mètres v, mais sa langue est paralysée. Tout à coup il ferme les yeux et il tombe inerte, perdant absolument le souvenir. L^aérostat a atteint la hauteur maximum de 8,600 mètres. — 496 — On s'en est assuré par l'ouverture de deux tubes barométriques témoins, imaginés par M. Janssen. Ces tubes de 0",50 de hau» teur, de 1 à 2 millimètres de diamètre intérieur , ^nt remplis de mercure. Ils sont recourbés à leur partie inférieure, qui se ter- mine par une ouverture capillaire. Sous l'influence de la dé- pression atmosphérique, le mercure s'échappe en gouttelettes. Au retour, la quantité de mercure qu'ils contenaient a pennis de déduire la dépression qu'ils avaient subie. Les tubes, rapportés, dans une boite scellée, ont été placés avec un baromètre sous la maciiine pneumatique, en présence de MM.Bertbelot, Jamin et Hervé-Mangon ; od a fait progressivement le vide jusqu'à ra- mener la colonne de mercure à l'extrémité courbée du tube dans les conditions où elle devait se trouver au moment où le ballon a atteint la plus grande hauteur. La mort de MM. Cix>cé-Spinelli et Sivel est due à la dépres- sion atmosphérique et à leur long séjour dans les régions de l'air raréfié. M. Tissandier rappelle que Gay-Lussac s'est élevé, en 1804| à 7,004 mètres; Roberston et Lhoest^ en 1803, à 7,400 mètres; Barrai et Bixio, en 1852, a 7,016 mètres. On voit que tous ces. voyages ont eu pour limite les hauteurs de 7,000 à 7,400 mè- tres, que Ton peut considérer comme les bornes de ^l'atmo- sphère respirable. P« REVUE PHARMACEUTIQUE. Reoherohe de l'aloès et dee principes amere blebles; par M. O. BACH.-^Un grand nombre de remèdes se- crets ou spéciaux très en vogue sont composés de substances inac- tives avec des extraits de substances amères : aloès, coloquinte, absinthe, gentiane, résine de scammonée et de jalap. Voici com- ment l'auteur arrive à reconnaître ces différentes substances. Oo évapore à siccilé et le résidu pulvérisé est traité par l'eau froide. La solution contient l'aloès, la coloquinte, l'absinthe et la gen- tiane. La liqueur est concentrée au bain-marie et on ajoute — 497 — tfii ènitèê de nitrate de prôioxyde de meréurs. Oh a un Tolti-* mioeux précipité oontënant Vabsiatlie «l la coloquînta On filtre et on dissout dans l'acide nitrique étendu • On sa- ture fat solution avet l'anuidomaque^ le meieure est précipité, taiidÎB que ràbsinlbe et la edloquinte restent dissoutes. On âUrti et on évapore lé llqpiide ati baib-nutfie à 8Îecité> on reprend par Padde aoétique^ Tabsirithe sfe dissout et la coloquinte resie in'« •olùblo) l'acide sulfurique concentré la colore en touge yïU Là srittlioii aoéliqtie eel évaporée au Isain-marie et donne un i^ sad» jaune brun ^ué l'aoide sulfurilfue dissout en un liquide jaune brun. Dans le liquide séparé du prédipité fortné par le biohlomre de mercière on th)UTe l'aloès et la gentiane* Le mercure e^t précipité par l'anintoniaque, on filtre et on additionne le li* quide d'une solution concentrée d'acétate de baryte. Use forme un précipité s'il y A de la gentiane; si le liquide est coloré en rouge orangé, il y a dé l'aloès. On évapore la solution à siccité, on traité par l'alcool, on évapore de nouveau et on traite le résidu par l'acide nitrique chaud. La solution est évaporée, reprise par l'eau et addition- née de potasse et de glucose ; elle se colore en rouge sang par la présence de l'aloès. Le précipité obtenu précédëthtnent par l'àcétâte de baryte est traité par l'alcool et évaporé ^ traité ensuite par l'acide sulfu- rique concentré, il se dissout en jaune ou bien par la potasse ^tti donne une solution jaune d'or* Le résidu insoluble du premier traitement par l'eau contient ; agaric blanc^ jalap, scammonée; en l'épuisé par l'élher : Faga^ rie et la scammonée sont dissous ( on évapore à siccité et on traite par le carbonate de soude^ La «caminonée reste insoluble, elle donne avec l'acide azo«> tique une masse jaune; elle se dissout dans l'acide sulfurique concentré et la liqueur colorée en rouge orangé devient rouge sailg par lé repcM. Là eolutitfa nsôUcfue aoritieilt \m i-énne de Fagàrie blanc^ elle est pi^cifkitée par les acides^ est insbluble dans Vaoide aaetii|uev se dissout dans l'aOlde Mifurique et pttud une eodlèur orâuge j Le résidu insoluble Âmm l'ea» et l'ëthet est la résine de ^a^' Jêurn. i$ FkÊfm. et di CM»., 4* gKKU, t. XXI. (Juin 187b.) 32 — 498 — lap, qui se colore en bruo avec l'acide suif urique ; la solation devient rouge sang au bout de quelque temps. sur la oonterratlon dM œnfa; par M. Sagc. — La mé- thode employée par ce sarant chimiste consiste a enduire les œufs d^une couche de paraffine dont il faut 1 kilogramme pour trois mille œufs. Il restait à apprécier le degré de conserratîoa des œufs, et M. Sacc a fait appel au goût d'un grand nombre de personnes qui toutes ont déclaré que les œufs paraffinés en juillet étaient encore totalement pleins, frais et de bon goût» en novembre et en décembre. Afin d'avoir un critérium encore plus concluant^ M. Sacc a eu recours à la pesée comparative d'œufs de même provenance, dont les uns, laissés tels quels, servaient de témoins, tandis que les autres avaient été paraf* fines. Voici ces chiffres : (Euf brut. OBaf panCEtté. Poids an 31 jsDTier 1872. . . 49 grammes. 53 grammes. — S mar« — ... 47 — 53 — — 3 mai — ... 45 — 63 ■— — 12 Juin — ... 48 — 51 — La même expérience, répétée avec dix œufs paraffinés et deux bruts, a fourni les résultats suivants : Lei (Bufs pèsent. 1 bruU. iO parafllnés. Le 3 avril 1872 112 grammes. 531 grammes. Le 3 mal ^ 109 ^ 531 — Le U Juin — 108 — SSl — Une fois que les œufs ont été paraffinés, ils ne diminuent i>as de poids et ne s'altèrent pas pendant des mois entiers. M. Sacc en a qu'il a préparés depuis deux ans et qui ne pré- sentent pas de trace d'altération. Pour conserver les œufis par ce procédé, il est essentiel qu'ils soient frais^ car s'ils ont com- mencé à s'altérer^ l'opération du paraffinage n'enraye pas la décomposition. EMal rapide des quinquinas ; par M. HsKBBU!!. — Les procédés proposés jusqu'ici pour le dosage de la quinine dans les quinquinas sont très-nombreux. M. Herbelin pense que le procédé suivant, à cause de sa simplicité, semble étve appdé à rendre de sérieux services aux pharmaciens. On met dans un verre 10 ffevosnté de quinquina réduit en poudre grossière^ on les humecte avec 30 grammes d'ammo- niaque liquide, en facilitant la. pénétration du liquide dans la matière régétale à l'aide d'une baguette de Terre pendant quelques minutes. On yerse sur cette matière pâteuse 30 gram- mes de benzine, on fayorise par l'agitation la dissolution de la quinine dans la bensine ; après quelques minutes de contact, on décante la benzine que l'on reçoit dans une fiole de 200" ; on renouTcUe cette opération quatre à cinq fois, et plus s'il y a lieu, on Terse dans la benzine 50 grammes d'eau contenant 5 p. 100 d'acide sulforique; après quelques minutes d'agitation, la qui- nine a passé dans l'eau à l'état de sulfate ; on yerse dans le liquide aqueux, séparé par décantation de la benzine, une quantité d'ammoniaque suffisante pour précipiter la quinine que Ton isole par filtration, et que Ton pèse après dessiccation. Cette opération peut se faire facilement dans une heure ; elle n'exige aucun appareil et ne donne lieu à aucune dépense, ta benzine pouvant servir à plusieurs opérations* (Un. pkarm.) sur la falalllcation de la olre des abeilles ayec la olre du Japon; par M. Hilger. *«- Pour reconnaître la falsification de la cire d'abeilles par la cire du Japon, M. Hilger propose de prendre la densité du produit soupçonné, évitant ainsi de recourir à une analyse chimique ; les caractères extérieurs ne permettent pas de constater la fraude. La densité d'un mélange de cire d'abeilles et de dre du Japon est inférieure à la densité de chaque cire prise isolément, ainsi que le montre le tableau ci-après. Les points de fusion et de solidification ne donnent pasd-indication certaine. Densité. Fuioa. S^UdiSMlion. Cire dn Japon 1^00200 S3 i 54 45 à 46 Caie d'abdllss 0,96931 64 65 6S 64 Mélange à 50 p. 100 de cire du Japon. . . 0,93518 64 65 61 62 _ 60 — — ... 0,92785 64 65 61 62 ~ 65 — — ... 0,90730 63 64 61 62 — 70 ~ — ... 0,90452 63 64 61 62 — 75 — — ... 0,90164 63 64 62 63 — 80 - - ... 0,88703 63 64 62 — — ... 0,85100 68 64 62 — 500-. OMtW l*lMilMlpiyil#. Pmm ^ef^i Ûé leiglé. . : 5;00 Uii itrâtitr et «oif, cdutre Yhétûtiptpié. Itj.T I I Mfiiittàaé c^dUtfè rèéiéiiia^ par M. KfeijkAmi. Éhaax éteinte. 4,0Ô Cfttbo&àte fld goiidd « f,dO BiMit «\>pifitti» i k . 0 é i . 4 . . ^i i im ÂsoQgê. • t » i • ^ , •••4*4*»«««* 60||00 Pour une pommade^auotioB, matin et 8oir> contre Teeiëfiia du scrotum* -^ Bains alcalins^ iioisêons rafraichiifantBS, T- G. D VèmpM de h ^lyéêriHe pnré dans la préparàibm dés paies et dès pttules; par M. Ferdinand YtëlÉky phafmadeft à Paris. Les pâtes étant dtis liiëdidaments inierhes, le biil Qtt'on le propdSe dhns leur prëpatation est d'obtenir des InëdicaUient^ agréables. Goinme elles ne possèdent cette qualité qu'autant qu'elles soht d'une consistance tienrénable, en recommande d6 n'en préparer que de petite^ quantités à la fois. La manipulation qu'enige tiettë préparation étant de longue durée^ aussi bien pour une petite quantité qutt pdur une grande^ tout ttioyen qui n'altéreim pas In nntunp des pitéi èf qui en retardttiai la deSsiisèacièn Bflrâ utito au pratitiettA JtiS^'l pTéëetit, on s'est contenté d'enfermer les pâtes dans des boiles garnies en étain, moyen très-imparfaiti mais qui cependant a l'avantage d'empêcher les pâtes de s'attacher au papier intérieur des boites. J'ai pensé qu'en ajoutant aux pâtes un corps hygroscopiqoe et inoft\*nsiF, on devait obtenir le résultat désiré. Le miel, qui de .prime al>ora devait attirer mon attention^ ne réussit pas; caM, soumis dans ce ttiéUnge à l'action de la chaleur^ il devient grumèltttx es pread uki goût particulier peu agréable. La ^j* — MU — cose a produit un meilleur effet; mais elle doit être rejetée, parce qu'elle a été employée comme fraude dans la fabrication des pâtOB pour vemplaeer le sucre« L'agent aiaqael je me rais airétéett la glycérine pure, et j'ai mim» été frappé de voir la mf^té et lu pui«saiice de mu «ctioo. Ainsi, pour toutes les pâtes pharmaceutiques, sans exception, il suffit de l'addition de i5 grammes de glycérine par kilo- gramme de gomme pour les empêcher de se dessécher. Depuis troiS'ans, j'emploie ce moyen dans mon officine, et je m'en suis toujours bien trouvée Une pâte ainsi préparée, mise entre deux plaques de fer-blanc, comme on le fait généfaie-* ment, se conserve fratche et avec toutes ^m» qualités pendant près d'une année. Dans la préparation des pilules, la glycérine me donne éga« lement depiris longtemps d'excellents résultats. Ai| lieu de devenir très-dures et de n*étre pas dissoutes dans le tube di- gestif» j'ai constaté qu'elles étaient toujours d'une mollesse et d'une consistance convenables. Done, pour toutes les pilules offieinales, je eonsidèfayaddii lion de quelques gouttes de glycérine comme indispensable. Quelle que soit la durée de leur conservation, on dirait toujours qu'elles viennent d'être pi^perées* Ce qui m'a amené à ajouter de la glycérine ami nsaëses pihiv lalree, e*est la difficulté que j'éprouvms â préparer des pilules de goudron et de pondre de réglisse diaprés la fornnde de £itt le dopteur Le Courtois. Tons les pharmaciens savent que oe mélange se désagrège, se durcit rapidement et devient très^dif** fioile à manier (1). (0 A|irés la Isetore'de «m qui, têijpf^$lé à Pato qoiiyne être réintégré dans 1^ qa4fe .def p^iribiiefi r^^idai^, iU S|pcil^(4 aWWim favprjilii^iftfpt (Çfitt^ dfi^and^, ^( d^i^W J'ipiKwipWon 4Vui»||piimt^; 35 Pnn |ç(|jpfi d« Ml Alhftpp A«ïdBf4, pti^rpiA^i^ii A Pprte. (Portugal), qui remercie la Société de l'efiT^ fl^'f(}l^ IhÎ ^ ^^î^ 5* Une nm ^ Vf* ^m- Mvtift fW A* ÇPPW^atlPR 4u wîWç ei|;oté et sur une glycériAf gpi f^'^^ pf\s^ spofi^nég^ept e» mm^, H, Rfertip re^n/p^ ^al^iy^^j)^ 4 l^ Soc^t^ dew: plantes 4f rUç dç U Réianipi^ nqmmé^ A^rfrç 4 ftpif^ fit f^rlfe tqm^bép. I^a Sçpipté, WjT ]f^ d^m^^pd^ de ]\I, WwÛft» TQJe ^ V^PWinaiti la mention au procès-verbal d'i^n vçte du OOR^ei^ o^ux^çip^ q^^ ^unp \p npïn\ dç ^pt^iqu^t ^ r^fte de§ »^p» dç P^fis (1). La correspondance impri.inp^ çppi^pf^qd s TApnu^if'Ç de )fi Spcipt^ d^ phariwpig dfi l^Gf^aflprBret^nej qu^ttr^ oupiéios de \^ fievista pharmi^^H^i^^} de Por^p; >ia i^iéinoire sur ui) mode 4'ç3|firét|pn de Jn gQHHï»e dç Vaçaci^ yerel^, p^f M. M^F- tipQ de BJpfltpeUiqr; up ppift^^FQ dH Jpurnftî de pWmftPip et de chiffre ^ dpm p^méfog dij Jpurn^ de pl^^rpii^çie d'Al^c^r LfiFWnej up PHujçrP du ^QUr«al de pharij^^cje n^rjandaiis^j un numéro du Répertoire de pharmacie; troif nmn^rps dll> JqilFPftl 4^ pb4rw?tcie d'AwYpr?; up ni^njérp du PuU^Mp delà Société irûyalç4fiptarWÇ*edo BrH^elJgsjm^ pum^ip fjp r4iw^ ' ' ' ' ' ! (1^ Une autrp rue de Parti porte le nom de Peloufe. — 506 — rican journal of pkarmaey de Philadelphie; un numéro de la Gazette médicale de Bordeaux ; un numéro du Bulletin de la Société de pharmacie de Bordeaux; trob numéros du Pharmùr cetitical journal de Londres ; un numéro de l'Union pharmaceu- tique; un numéro du Bulletin commercial ; un numéro du Moniteur de thérapeulique; un numéro de F Art dentaire; trois numéros du Journal de la Société de pharmacie de Vienne, H. Baudrimont remet de la part de M. Marchand un mémoire intitulée : Étude iur la farce chimique cmdewui dam la lumière du ioleU. M. Poggiale présente une note de M. Vidau, pharmacien- major, intitulée : Statique chimique* Action du manoiulfure de iodium sur Vaxotate d^argent. (Yoir p. 473.) M. Poggiale présente également une note de M. Balland, pharmacien-major, sur la formation contemporaine eut dee médaillée romaines de la malachite et de la xigueline {cuinre oxydulé). Voir p. 478. M. Bussy rappelle un travail de M. Daubrée sur un sujet analogue et M. Martin dit avoir nettoyé dans le temps des mé- dailles au moyen de la limaille de fer. M. Limousin offre à la Société, de la part de M. Dnhomme, un travail intitulé : Delà eaccharimitrie clinique, dans lequel l'auteur expose une méthode qui lui parait propre à doser rapi- dement le sucre dans les urines. M. Limousin dépose ensuite deux notes sur la gélatine médi- cinale et sur les inhalations d'oxygène. Le même membre présente également, en collaboration avec MM. Delpech et Lebaigue des préparations appelées sucres- tisanes, permettant de faire les tisanes extemporairemenc Quelques membres de la Société rappellent que depuis long- temps déjà des produits analogues se trouvent dans le com- merce; M. Baudrimont cite entre autres ceux de M. Gendron, pharmacien à Paris. M. Mayet lit une note sur le sirop de belladone et sa prépa- ration, n fait remarquer que si ce sirop, préparé d'après la formule du Codex actuel, a toujours une apparence légèrement trouble, cela tient à ce que la teinture qui entre dans sa com- — 507 — position est aujourd'hui préparée par déplacement au lieu d'être obtenue par macération comme Tétait celle qui a servi de base aux expériences de la commission du Codex. Pour re- médier à eet inconvénient, M. Mayet propose, avant d'ajouter la teinture au sirop, de la mélanger avec un poids d'eau ^al au sien et de filtrer le mélange après deux jours de contact. La note de M. Mayet donne lieu à une discussion à laquelle prennent part MM. Baudrimont^ Buignet, Desnoix, Marais, Schaeuffile, et qui porte principalement sur la composition comparée des teintures obtenues par déplacement et par macé- ration. MM. Baudrimont et Buignet expriment l'opinion que la ditTérence ne porte pas simplement sur la chlorophylle comme parait l'établir la modification proposée par M. Mayet, mais sur les principes actifs eux-mêmes que le mélange préala- ble de la teinture avec l'eau pourrait séparer en proportion plus ou moins forte. La séance est levée à trois heures et demie. REVUE MÉDICALE, Sur un nouveau procédé pour compter les globules du sang; par MM. Hatbm et Nachet (l). La numération des globules du sang, faite à l'aide du mi- crosGope, est un problème d'une grande importance, tant au point de Tue physiologique qu'au point de vue clinique. Il a déjà fait l'objet de recherches fort ingénieuses ; mais les pro- cédés qui ont été jusqu'à présent mis en usage nous ont paru peu pratiques ou incorrects. Nous faisons comme tous les observateurs qui nous ont pré- cédés, un mélange de sang et de sérum aussi homogène que possible^ mais comme il est presque impossible de compter les éléments contenus dans la masse entière du mélange^ il fallait trouver un moyen à la fois simple et correct de circonscrire (1) Note présentée à l'Académie des selenees. _ 508 — IID9 i^rtia iT)9lh^iYiatiqueineqt déterminée de ce mëlfinf{É sani filt^rer 1a répartition de« globules. Qufind ott étudie le sang de l'homme à Tétat pbyttoitfgique ou dans les maladies, on l'emprunte à la pulpe de l'un des doigt^> partie trè^va^oulaire, sur laquelle il est faeile dV pérerf M4is la oianière de pFoqdre le sang mérite d« fiier l^^ttwMoji. Oa emploie oommunément un procédé qui cen- sâltQ 4 piquer arec une aiguille l'extrémité d'un doigt peéalar Jdem^^^ entouré d'un li^n enroulé i la bas§ de la piwniière p)l4UDg^. On obtiant ainsi un liquide qui diOève notahUifiiMit du sang oapiUaivf) physiologique e| qui, dans des m^Aifuralîons succ^iir^s £ait^ chez la mdmfi personne, douue des résultats uqp dAnu, Oa mie oelte oaus^ d'erreur en ffiisant» i r^id^ cLe Ifi pqint^ d'un« lAuaett^i itur le doigt lihw, une par titp pl^i^ siiffisante pour l$ds9er éehnpper quelques goutits d« sang dès qu'on exerce la plus légère pression sqr la pulpfl« Qw recherches comparatives nous ont démoutré l'import^poe de cette manière d'opérer. La petite plaie faite par la lancette est d'ailleurs tout aussi inoffensive que la piqûre d'une aiguille. L'aspiration d'une quantité déterminée du sang se fait à l'aide d'une pipette parfaitement calibrée et graduée, qui res« semble à celle de M. Potain. lies divisions que pprt^ U tube permettept de prendre 2 millimètres cuhes^ 9"")^ Pu $ mi^Mfi)^tres cubes de sang. Supposons qu'on en prenne 2 millimètres cubes. En les por- tiif^j d«ns la petite éprowYe|;te, qui contient gQQ miUipiè^res cube? de séruru (1), ou aurau^ mélange ^^^51% Oo cQ^vpirepd qu^'il est très-facile d'obtenir de m^me des u^élapges au %QV ou au 101% soit en hmx^t y^rifr la quantité de çéruiq^ v>i| w prenant une proportion plp§ grande de ^Pgx H suffit de çouf * fler dans le tube en caoutchouc que porte ]^ pipette pPUT fvifÇ tptnbf ^ le §^ng ^h fond de l'éprouvette, et ep aspi^^pt^ deujt ou trois fpi^ de suite UP pw de ftér^m qu'on i^eppusçe ^us^ifà^ on yide façilepi^eft^ tPW le tube çapijlaire, Or iptroduit ^m ^ns Is^ petitP éprQUvette çpujenant le §éruw 6t i^ W>g W (1) M. Hayam pvélèM l«s séFSSités aatantles somma Iss Uqnidss 4» lliy- dropnenmo-thonx» de rasoltSt 4a l'snmios ds la ?aslie« — ftoe — 2igit«téat tet Kiiné par une petiCH palette, et Vwè imptimé à cette hàgaekVi de Tetre ati Biou?iRiiclit d^ Ti-ét^tienl ossee râ<^ pide (fig4 2). . I 1h4,i *ig. î. On doit attiter 1« âléUttg« jusqu'à ce quHl ëolt biëtl également fait et jusqir âtt t^otaieiii de s'en sénrlri L'appareil Aé MM^ tJâyelil Ht Ndehet 6e cotnt^ose essentiel- lement d'uJUè tieiluk (fig4 1) Sotïhèê pilf nhé Ittihetle de verre mince, periiAtéé À êbli dëhlrë «i eoUëë fttit* uiie lâttie de yerre porte-objet pAirfÂitëltieiii (ilâÉlëi'La kltlcllé de ¥ferre forme une cavité âotitU hAUtëilf ë«t mâthémaiiquetneiit tonnue (1/5 de millimètre)i On dépodtf^ è VsÀAé dé Vftgitftléiijr^ une goutté Aix mélange au centre de l'espace capillaire^ puia on place sur le tout une la- melle de verre parfaitement plane^ en ayant soin de la poser donoenàetlt et dirëetethimt sur là gdttttei fl teste à réunir eli(ieml)le la lamelle OoUtréM>bjét tt Ifl éél» hdéi A Cet effet, ou se sert d'un peu de dalivé; Appliqué sur 1i»1nM[4jI dé la lamelle, té liquidé f isquetlit ë'iufilti'é ^kt cà- plll&Hté tùtie iè6 déixji pUqUeft et d'opposé aiû&i AU gUftëéitlebt dehilameHé et à révapotatlon delà goutter. Là pfépài^atiott est alors tehuihééj ei il ne rené plus qu'à eotnptetf les globulesi Cette uuuiéttition s'exécute à l'aide d'un procédé àndbguë à ceux de Cramer et de M. Malassez. On a disposé dails Tt^nt^ hdre une glace sur laquelle ëSt gravé un csirré, et Iti tUbé itn- tràtti du iiitort>8copé eat tnfottoé dasis sa montutiB jttsqu^à Utt — 610 — trait oalctiU de l«çon que le tAté du emné ait, avec rcdijeetif doBt on M UTt (n* Ir HacbM), ose valeur d'un cinquième de Baillimètre, soit celle de la baulcBT de la cdlnle. Oa a aio» Mnu lei yenx la projection d'un cobed'iw dpqaiènBedvjnlIi- mètre de côté. De plus, ce carré de l'oculaire est dmaé es seize carrés égaux, dans lesquels on a tracé des lignes récipro- quement perpendicutaires qui n'arrivent pas jusqu'aux bords des petits carrés et qui sont destinés à faciliter la numén* tion (fig. 3). Au bout de quelques minutes, les globules sont tombés par leur propre poids au fond de la cellule. En comptant ceux qui sont compris dans les seize pedts carrés, on a très-exactement le cbiffiv des globules contenus dans un cube d'un cinquiirae de millimètre de cdté. Il suffira donc de multiplier ce chifire par 125 pour savoir ce que renferme 1 millimètre cube du mâange, et pour connaître la valeur de 1 millimètre cube de tang, de multiplier le dernier chiffre trouvé par le titre de ce Dans l'exemple que nous avons choisi, c'est-à-dire avec un mélange au 251*, toîix, le nombre de globules trouvé dans les — 5H - seize carrés; il faudra multiplier x par 125, puis par 251^ soit par 31 375. Si le mélange avait été fait au 201 *, on aurait à multiplier x par 25 125, et avec un mélange au lOi* par 12 625. Pour obtenir le nombre x avec une exactitude suffisante, il est nécessaire de faire plusieurs numérations. On a ainsi A, 5 ou 6 chiffres indiquant le nombre de globules compris dans des points plus ou moins éloignés de la même goutte de mélange. On en prend la moyenne» qu'il reste à multiplier par un des chiffres précédents, suivant le titre de ce mélange. Dans le cas où il est nécessaire de compter les globules blancs en même temps que les rouges^ on doit faire le mé- lange sanguin au 101*, à moins que les globules blancs ne soient très-abondants. Qn peut alors éprouver une certaine difficulté à compter les globules rouges à cause de leur grand nombre. Nous faisons, dans ce cas, deux préparations, une au 101* pour la numération des globules blancs, et une autre au 201* ou au 351* pour celle des rouges. Mais dans les cas pa- thologiques où le nombre des globules blancs est augmenté, on peut lé plus souvent faire, à l'aide d'un seul mélange au 201* ou au 251* et dans la même préparation, la numération à la fois des globules blancs et des rouges. MM. Hayem et Duperie ont fait un certain nombre de nu- mérations, et ils considèrent le nombre de 5 millions comme représentant la moyenne physiologique du sang fourni par le doigt. Mort de M. Daniel Banbory. — La pharmacie anglaise vient de perdre un de ses représentants les plus distingués et les plus sympathiques, M. Daniel Hanbury, mort le 24 mars dernier, à l'âge de 49 ans, au milieu de la période la plus active de sa féconde maturité. Cette nouvelle a causé à Xovâ ceux qui sur le continent s'intéressent à la matière médicale, des regrets aussi douloureux que parmi les compatriotes du savant pharmacolc^ste. Il était pour eux en effet un corres- pondant dévoué, qui mettait à leur disposition, avec la plus — 512 — extl-éMe dbligëÀfac^, lès réisùul'ced iseiMtîfiqtlës àe» côlIectltiDS àilgbièès et du Hiaféfaé (9e Lbndi'é^. LA riehëssé dësoh Jrogaiëf^ retendue de ses conûaistondé^, radlorité de les Ari» et, pkf^ dessus tout, son inépuisable complaisance^ lui avaient fait éèttè p\Mè h t^ai^ti Steé rappotts âVéd là Fi^iticë étalfeiit pAMcdliéte- tnedt Slltiines*, établi» d'àbotid pfti" d« fl;ié<(fiérits échanges éhtfé sa colltiétitm et edle de QdIboUH, % aVaieUt été tendais plvii éîtcniÈ encbtë pâf son titre de ftièntbfe toiteSpMdftfit de là Société de pharmâeie de Pftris et psit TAttention qu'arait etie récemment l'AcâdéMié de médecine de Se Tattâcbef côlllHlé corres^Kindant étranger. Datt l8 seienée t^harmacdlogique, M. Hanbury àTtit Stt se faire aussi titie place spéciale. Fils d'un des meihbfes les phis hoildi^blès de U Société de phatidacie de la Grande-Bretagne, prét>airé par d'excellentes études, dirigé de bonne beui^ {lai* PéreiM, A là tête d'une imponatire tnàisoiif il ArûH fait pfo* fiteif là matière médicale des conditions pâi*ticUliëremébt fâtd^ mbles, diins lesquelles il se troutait. Btl relation fttec le monde entiety il s'adressait à ses nombreux dorrespbudànts pWlr tàsteittbler les matériaux néoessàirés à la solutlèii de qUéfttiniM difftelks et obscut^, et à force de persévéfanee, de perspicacité et de sagacité^ il arrivait à nous Ktiseignef stii^ rdfigltie de nombreuses substâtioes. Le Fhatmacèutital Jékhial est plein de nmcs Intéressantes, que nous lie pouvdtis éAumérer lài^ floti Aetivité ^cietitîfi^e avait redoublé depiiis quelque temps : débarrassé des affaires commerciales, il pouvait iéf vouer tout entier à la science, lorsqu'une inflammation du poumon compliquée d'accidents typhoïdes est venue l'enlever à ses études favorites, et nous priver des résultats que nous pMitioBS espérer de sbn arâvun fiitrèmioMlnti et C'est jHfur nous une faible oonsblatisn^ îl a pu réeèmment résumer ses prineifiàleé recherches datas un ôhvltge important^ puUîé eil aollabdradMHi aved M. Flttckigar, la Pharmca^taphims sur laquelle nous noUa réservans de revenir avèe quelques détaiisi ' PLANGHdNi ^ us — — La science vient de faire une perte considérable dans la personne de M. Anton Schrôtter^ conseiller aulique, secrétaire perpétuel de TAcadémie des sciences de Vienne, connu par de nombreux travaux de chimie et particulièrement par la découverte du phosphore rouge ou amorphe. Né à Olmùtz le 26 novembre 1802, il est mort à Tienne le 15 avril 1875. société de préroyanoe dM pbarmaolena de 1" eh de la aeine. — La séance générale annuelle a eu lieu le 16 avril dernier à l'Ecole supérieure de pharmacie, sous la pré- sidence de M. Fumouze. La Société a entendu : 1* une allocu- ûon du président ; 2* la lecture du procès-verbal de la der- nière assemblée générale par Mé Fontoynont, secrétaire adjoint; 3* le compte rendu des actes du conseil d'adminis- tration, par M.Champigny, secrétaire général; 4* les rapports de MM. Allié et Cocquelet sur le fonctionnement du bureau de placement des élèves et sur les comptes du trésorier. Ont été élus : vice-président, M. Durozier; conseillers, MM. Bornet, Gapgrand et Fumouze. Extrait des procès-verbaux des séances du conseil d^adminis^ tration Séance du 9 mars 1875. -— Le sieur van Erckel, den- tiste, a été condamné pour exercice illégal de la pharmacie, à 500 francs d'amende et aux frais. Deux herboristes ont également été condamnés à 500 francs d'amende et aux dépens. M. le président fait part au conseil de la mort de M. fiuirat. (Nous l'avons déjà annoncée dans ce Recueil.) Séance du 23 mars 1875. — M. Giffar, secrétaire de la So- ciété des pharmaciens de Maine-et-Loire, informe M. le prési- dent de la Société de prévoyance que des poursuites sont exer- cées contre des épiciers ayant vendu divers produits phar- maceutiques. Il demande au conseil de lui adresser des renseignements utiles pour la conduite du procès. Le jury pour l'examen pratique des élèves en pharmacie est composé, pour 1874-1876, de MM. Crinon, président, Limou- sàn, Cassan, Ferrand et Gomar. JMf*. d€ Phmm, et de CiUm., 4« iéui, t XZl. (Juin 1875.) 33 — 61A ~ REVUE DES TRAVAUX DE PHARMACIE PUBLIÉS A L'ÉTRANGER idmitlté de la Ijciam^ de la héÊBÊomi par M. A. Hif* SEMANN (1). — Ed 1866, M. Seheibler découvrait la bétaïne dans le suc de la betterave i sucre. Piaf lard, il faisait remar- quer que la formule de la bëtaïne G^^H^^AzO*, était celle de plusieurs corps déjà connus. C'est ainsi que la butalanioe, extraite du pancréas du bœuf par M. Gonip-Besanez, est ua isomère ou un polymère de la bétaïne; la bétaïne est aussi un isomère de la lactaméthane, de la lactéthylamide de M. Wurts^ et de roxynévrine (2) de M. Liebreich. Une nouvelle étude comparée de la lycine (du Lyeium harbarum L.) et de la bé* taïne vient de démontrer Tidentité de ces deux corps. Cette identité est surtout justifiée par l'étude comparée des combi* paisooa de la lycine et A& la bétaïne avee Tacide chlorhydri- que^ le chlorure d'or, le chlorure de platifu, par l'examen des formes crictallines de ces divers composés ; par leur égale solubilité daus les mêmes dissolvants, enfin la lycine et la bé- taïne donnent toutes deux de la triméthyUmine au contact de la potasse caustique fondue. I lU Ollbène; par M. Kdrbatow (3). — En soumettant l'encens du commerce à la distillation avec de Veau, M. Kurbatow ep a obtenu 7 p. 100 d'une huile essentielle en grande partie con- stituée par un carbure d'hydrogène C**H^*, auquel il a donné le nom d'olibène (densité 0,853; point d'ébullition 156 à 158*), Cette huile contient une petite proportion d'un liquide bouil- lant à 175*9 9^^ renferme un principe oxygéné. Le résidu de la distillation contient 72 p. 100 de résine et un peu de gomme. (1) Archiv der Pharm., piars 18T5, p. 216. (î) Voir w recueil, 18T0, t. X!, p. »1; t. XH, p. IS2. {Z),Énhi» ëm^ Pkarm,, é'appès AnmU, éer Ckemie und Mann.. t. GLXXIII, p. 1. c( If ppip4ii|ifispp cnetaUiii^ qui ^ j^pUe (C^pM, PÇl) fQrd de la liqueur alcoolique enoore ohaude est légèrement jaHi^e; spus le micvoso^e, il se montre e^omposé de petites boules qu^ se transforment peu k peu en colonnes pu en aî- gvittss réuuies^n aigrettes, il est inodore et insipide^ le efalo- roforme le dédouble en deux résines aussi disti^etes par leur conapoëltioa que par leurs propriété^. La résMf insoluble danf le chloroforma est une poudi« cris- taUîne, bianebe, inodore et înnpide, fusible[à ISA» H., soluble dans dM fois sou poids d'aleool h M p. 406. Sous le micro« aeope, elle apparak formée par des prismes terpnloés par des ang^ee aigus* fille se comporte comme un acide laible, soluble à l'AuHilioa dans les atêalis caustiques, précipitjibie ,de sa so- ImiMi aleaiiue par les acides^ et pouvant donner par double déomppositîoB des oombinaisons avec la diaux, la baryte, la BtronCiaaey le cuivre, le plomb et 4'argent. Sa composition élé- mentaire, déduite de quatre analyses, est celle-ci : carbone 9î§,d8; by^rogiène ll^j oxygène 46,48; ces chiffres corres-» A I — 616 — pondent assez exactement à la formule G**H^'^0^'. Soumise à l'action de l'acide sulfurique étendu, elle ne donne pas de sucre comme la jalapine et la convolvuline. L'acide acétique monoh y draté dissout cette résine à chaud. La solution acétique saturée à 100* et filtrée dépose des cris« taux groupés en aigrettes. L'auteur a vainement cherché â ob- tenir une combinaison de cette résine cristalline avec l'acide acétique cristallisable^ bien que la résine ait été soumise pen- dant deux jours en tube clos à l'action de cet acide à la tempé- rature du bain-marie d'eau bouillante. Il a néanmoins con- staté un changement de composition très-itiarqué : carbone 63,74; hydrogène 9,85; oxygène 26,41; moyenne de deux analyses. L'action de l'acide acétique anhydre sur cette résine n'a pas donné jusqaà présent de résultat digne d'être noté. La résine soluble dans le chloroforme est une masse d'un jaune léger, de saveur faiblement amère, dont les fragments, TUS au microscope, semblent cristallisés, soluble dans l'acide acétique, la benzine et l'alcool amylique. Elle se dissout dans 130 fois son poids d'alcool. Sa composition élémentaire, dé« duite de trois analyses, est celle-ci : carbone 73,19; hydrogène 10,27; oxygène 16,53; ces chiffres correspondent à peu près à la formule C^'H^^O*. Elle fond vers 90» G.; ce point est diffi- cile à fixer rigoureusement. Résine rouge. — Après que l'on a séparé la résine blanche, l'évaporation du liquide alcoolique donne une résine d'un brun foncé, rougeâtre, d'une saveur très-amère, très- soluble dans le chloroforme, l'acide acétique, la bensine et l'alcool amylique. Sa composition élémentaire, telle qu'elle résulte de la moyenne de deux analyses, est celle-ci : carbone 69,16; hydrogène 9,44; oxygène 21,40. Elle se dissout dans vingt-deux fois son poids d'alcool à 95 pour 100 à la température ordinaire. L'acide sulfurique la dissout à une douce tempéra- ture en donnant une solution épaisse d'un rouge brun ; une addition d'eau précipite une matière d'un jaune brun et la U- queur garde une vive coloration violette. M. Masing n'a pas réussi à enlever à cette résine sa saveur amère; il lui a fait su- bir plusieurs dissolutions successites dans Talcool et précipi- — 517 — tatîons par Teau, sans que la résine précipitée ait perdu de son amertume. La substance résineuse retenue en dissolution dans l'alcool étendu n'avait pas la même composition que le produit précipité par Teau; d'où M. Masing a justement conclu qu'il n'opérait pas sur un produit rigoureusement défini, mais sur un mélange. En faisant bouillir à feu nu la résine d'agaric avec un lait de chaux^ il se dégage peu à peu une odeur aromatique agréable très-voisine de celle du mélilot; le liquide filtré dépose, par une addition d'acide chlorhydrique, un précipité floconneux d'un blanc de neige^ qui peut fournir, par cristallisation dans l'alcool, un agr^^at de petites tables cristallines microscopiques, fusibles vers 110*1 15* C. Maintenue longtemps à la tempéra- ture de 2W C, elle brunit, et la partie supérieure du tube qui la renferme se couvre de gouttelettes qui ne prennent pas la forme cristalline en se refroidissant. 10 grammes de résine brute ont été soumis à l'action de 400 grammes d'acide azotique (D = 1^4) dans une cornue; l'acide picrique et l'acide succinique ont été caractérisés parmi les produits de la réaction. 90 grammes de résine brute ont été distillés lentement dans une cornue de fer; M. Masing a reconnu l'ombelliférone (1) au nombre des produits pyrogénés résultant de cette distil- lation. Ainsi donc, jM. Masing distingue au moins quatre résines dans le produit résineux brut que l'alcool extrait de l'agaric. Béaotif dm la morphine; par M. A. Husbmann (2). — Si l'on agite de temps en temps, pendant douze à quinze heures à la température ordinaire, de la morphine ou l'un de ses sels avec de l'acide sulfurique concentré, ou seulement pendant une demi-heure à la température de lOO», ou pendant un court instant à la température de 150*0., et qu'à la solution refroidie on ajoute une gouttelette d'acide azotique, ou de ni- trate de potasse^ ou de chlorate de potasse, ou d'hypochlo* (1) Voir ce reenei», ISSO, t. XXXVIII, p. 2S9. (t) Arehiv der Pharm., mars ISIS, p. 2SI . ~ &18 — ritt dt téiMle^ ou de perohloriiiv de fer, on déMiilîM i'ftffft^ ritién d'une bdle colovation Ueue on tout «u iholm fmige tiolfteëe, qui passe peu à peu au rouge tailgi et fiidt fêr s'dbibUr ooniidérableiiieiit^ Ce h'efel fias à la morphine tNinS qu'est dd ce résultat^ mmt k la mdrphlni modifiée par l'aeida sulfurique, Oette réaction peut déœler uh centième de milUgfftmme de mdrphine) à cette limité) la coloratiod est eneoiw d^uii me trés-manifesie. Il est irrfli que le réaetif de F'HIhde (solutiou de molybdatè de soude dafls l'acide stilftlHqttfe) {teUt eoèore deft- ner une ooloratioo tiolacée daiis uue èolutlou qui ne contitot que 1/SOO de milligramme de morphibe, mail le réactif dé Frôhde donne un pareil résultat àVec là i^a^ayériue, la sàii-* cilie^ la populine^ la phloridtine et d'autreé matières drgaài^ ques. Aussi V. k. Husemanb, considérant comMeli k éetisibi*' Uté du perchlorure de fer est limitée pour eàrs^tériser k morphine, et pour éviter toute confusioti ated d'àntrtis hka- Itfldes par l'usage d'uu réacdf otydaiit, èoiisdllë^t*!! l'em^M de l'atide suif Urique et d'une substaueé chlordràtile. I II I m Iteilldtiôliiiein6ai par l'amtca; pai* M. WiLit^ (1). ^ Un iionimè eu bonAe sAtité avala éOkièrAe teinture oflicinale d'kf tilca ; tout Aussitôt 11 ressentit une Vitre Sensation dé brii- lure dans l'estomac suivie peu après de tranchées. Il prit alors un peu dé bicàilbonâte de soude et plm tard de là teifiture aftimàtique offiéiflalë, qui caltnd les ddiileiirs pendatit quel- ques heures; puis celles-ci recommencèrent et la mort survint sans être précédée de sy m^ttômes digniie d'étlfe tidtés (iMilMix heures après l'administration dti breuvage toxique). L'eu- tflpsie Judiciaire constata une gàstro^titérlte àigttë. aO grammes de teinture d'arnica furëdt évat>ôrés et lé i^ilii épuisé par le chloroforme | ce nouvel entrait, desséché, laissa un Tésidu vert jaunâtre qui fut appliqué sur le bras à l'aide d'uti taffetas gommé et produisit une éruption pafmleuse; L'etf^é- rienee a été répétée plusieurs fois et les résululs unt été étin-» mmmmt (t) Pharmaceutische Zeitêéktift fHf HtAéitefitfi f ttfi ItTif tt^apHn Cbl. f, med, Wissensch. — 119^ stants. Bn «péniiit lur M grammes de teinture^ Tcxlrtih qUcm roformiquc A déterminé en «ttiati^ jeutfi utle Vésioation pareiUe à œlle des caatharîdes. Le eonienu de FestomalideU victime de Vempoiionnenient précédent a égalédiènt fourai un extrait dont l'action sur la peau s'ebt inontuée la Ijiéme ^ue celle des extraits cUorofonniqiMS des expériences. D'où l'auteur condut «(ue rarnicine de Wals est bien le principe toxique des AeîM de Taniica. ^M SUT l'emploi do pëtÉHMgÊnBÏe dé pùiaMé âàûà le tltrafpe dëi Ihintorals de fer; par M. £. Parnell (1). — Bien que le permanganate de potasse soit l'un des réactifs les plus délicats de l'analyse volu métrique, certaines circonstances nuisent à la perception du moment précis où cesse son action oxydante, et font dépasser le volume nécessaire de la solution de permanganate. C'eftt ^itlsl ^ue le péMblortire de fer, résul- tant de l'action du permanganate sur le protochlorure de fer, entraine par sa couleur jaune l'addition d'une quantité de per- mangatiate plus foti» qtie «elle qu'exige i^igoufeusettiéut la quantité de fer', âtissl le blchratuate de potaise âdnaè-t^U de meilletirs résultats. L'emploi de l'acide sulfttri(|ttë camihe dis- solvant du minerai de fer n'offre pas le même incoilvéni^nt que l'adde chlorhydrique, mais l'opération est plus lente, Get obstâde à la sensibilité des solutions de permahganate peut étte évité par un ingédieim artiâee, ^ui consiste â opérei* à la lumière artificielle d'Ulie bougie» laquelle affaiblit 520 — de titrer la solution de permangaiiate avec de Tacide oxalique, comme l'a conseillé M. Berthelot (1), il a recours à l'acide ar- sénieux. La solution titrée contient 2''.,21 de permanganate de potasse par litre; 114 centimètres cubes de cette soluûon correspondent à O^^S de fer métallique. Le titrage de la solu- tion de permanganate est obtenu à l'aide d'une solution de 8''^84 d'acide arsënieux par litre; l'acide arsënieux est d'abord dissous dans la soude cauitique, puis la liqueur est sursaturée par l'acide chlorhydrique : 50 centimètres cubes de ce liquide correspondent à V'fi de fer métallique. C. MÂHU. REVUE DES TRAVAUX DE CHIMIE PUBUËS A L'ÉTRANGER. •vr les produlU d'ojcjdatlQn do raloool iaotetyll^iio •t tmt la triohloraoétona qum Ton obtiaiit avao Taldé- hfâm liobiityliqna ; par M. KRiEMBR (S). — L'alcool butyli- que, G*H^H)'y qui est homologue avec l'alcool yinique et l'alcool métbylique, a été découvert dans l'alcool amylique du com- merce. 11 présente deux isomères : l'un bouillant i 115*, donne Vacide butyrique, C'H'O* ; l'autre bouillant à 109*, produit par oxydation Vaeide itobutyrique^ C'HH)*, isomère du premier. M. Barbaglia, en examinant de l'alcool isobutyliquequi pro- venait de la fabrique de M. Kahlbaum, était arrivé aux con- clusions suivantes : 1* que cet alcool n'était pas pur; 3* que l'alcool isobutylique pur ne donne pas d'acétone par oxydation. L'auteur pense, au contraire, que l'alcool isobutylique du commerce est aussi pur que possible et que traité par le bichro- mate de potasse et l'acide sulfurique, il fournit de l'acétone ou au moins une aldéhyde qui par l'action du chlore donne un dérivé de l'acétone. (4) Jùwtnal de pharmacie et de chimie^ 4* série» t. XIX» p. 35». (t) Deutsche chemûehe Gesellschaft, 1874. — 521 — Il a distille de Talcool isobutylîque et il a trouvé qu^il bout de 106 à 109*, puis il Ta transformé en bromure au moyen du bromure de phosphore; il a obtenu aifisî un éther bromhy- drique bouillant de 87 à 9S''. 11 a retiré de ce produit au moins tt>p. 100 d'éther bouillant à 90*. L'alcool isobutylique examiné ne contenait donc pas d'alcool isopropylique. 19^,3 d'alcool isobutylique furent soumis à l'oxydation d'un mélange de 55^^3 de bichromate de potasse, 82*',8 d'acide sul- furique et 330 kilog. d'eau ; on distilla 250 Kilog. du produit de la réaction, en ayant le soin de mettre de o6té les^ lO pre- miers kilogrammes pour la recherche des produits aldéhy- diques et éthérés. Le reste fut neutralisé par la chaux et évaporé à siccité. On obtint ainsi 12^,65 de butyrate de calcium brut qui, traité par Facide chlorhydrique, donnèrent 5^,73 d'acide isobutyrique. Cet acide, soumis à la distillation, fournit 1^,300 de 140 à 147% ISIOO de 148 à 149*, 3S300 de 150 à 154*. Les deux premières portions ne contenaient que de l'acide isobu- tyrique et de l'eau; on n'y pas trouvé d'acide propionique. Les premiers 10 kilogrammes du produit distillé, desséchés par le carbonate de potasse, se réduisirent à environ 3 kilog. dont 1 ,600 grammes distillant jusqu'à 70* ; le reste était presque entièrement formé d'alcool isobutylique inattaqué. M. Kraemer a obse/vé en outre, dans les produits d'oxydation de Falcool isobutylique, de l'acide acétique et de l'acide carbo- nique. Le produit distillant à 70* se composait d'aldéhyde bu- tylique et d'acétone; ne pouvant pas les séparer par distilla- tion, il les a soumis à l'action du chlore et il a obtenu une matière cristallisée fusible à 44* et ayant pour composition C*H^G1K)*, laquelle, traitée par le gaz acide. chlorhydrique, a formé deux couches, une aqueuse et l'autre huileuse, bouillant à 170**172*. C'est une trichloracétone C^HHIIH)'. Ce composé présente les caractères du chloral, et la matière cristallisée dont il vient d'être question est un hydrate de cette trichloracétone. Ces expériences prouvent que dans l'oxydation de l'alcool isobutylique il se forme une aldéhyde et de l'aoétone. P. — 622 — pré|»iiMtlOB de la pyrodatMhiiM; ptit M» Ai BiSîBR (i). -* M. Hugo MuUer a taontré qu*en iraitàni par Ttodaft àt phosphore la dréosote du goudron de boit oo là dëdenbk es iodure de tuëthyle et phétiol. M. de OorUp^Betattea m utilité cette réaction pouf préparer la p^rocatétUnê que M. Maratie a obtenue ensuite en chauffant arec de l'acide îbdhydrique la créosote dUtillant entre 200 et 203\ Ces t>tooédés Ile ptv- mettent de préparer que peu de matière i la fois* La portion de Ift ârédSoté bouillant vers 2ê(f dit le iialiacol ou bydrure de gaïacyle* " Pour pK^arer la py^oc^téehiné, Mi Baiyer utilisé la pro* priëtë que possède le gàa iodhydriqlie de dédoublée itwtanta* nément le gaïaool en iodtire dé métbylè et pyi^ocatécbiae à la température de 10&-300*, sans qu'il M produise aucune réac» tion teoondaife tant qu'un éxiîàs de ga'iacol reste en prëseliee dans le mélangei On obtient un courant régulier de gas iodby^iquc eli cbauffant au bain-maHc de Tiodure de pboephorA contenant un elioès de phosphore et en faisant tomber sUr ce eorps une solution aqueuse d'acide iodhydrique. Au col de la cornue tubulée dads laquelle est effectuée cette réaction, ou A èoudé préalablement un long tube de yerre recourbé qui conduit le gaa att fond d'une secoude cornue tubulée retiferroant Itt ctéo- sote et chauffée au bain d'huile entre 196 et 200^1 Le col de là seconde coruue est en communication avec un récipient chauffé à 100^, lequel est suivi d'un réfrigérant de Liebig et d'un 9»» cond récipient renfermant une petite couche d'eau« Dés que le courant de gaz iodhydrique passe, on voit de l'iodure de mé* tfayle se condenser dans le réfrigérant et tomber dans le feecCtid récipient sous la douche d'eau dans laquelle se dissout le gai iodhydrique en etisès. En même temps un peu de créosote passe dans le premier récipient* On continue tant qu'il se condense de l'étber. On distille ensuite le produit resté dans la cornue bù s'eftt opérée k réaiStioni 1 kilogramme de créosote dodne ainsi 275 gramme* de produit bouillant de 320 à 2ô0<»et se sbli-* difiant pdf le refroidissement. Ce produit est de la pyrocatéchioe (1) Beriehteder detUschen chemischen Geselhchaft^ t. VIIl^ p. 153. — 82* — 4tt*otf pttrifie par erittaUiMtidii dftM là benziM. Les fiontotis bMiiUaat au^deiMii eu reulennetit encdfe une certaine quàii-i tité mélangée d'autres phénols : d'ailleurs le rendement seMt plils côDgidérable ii Ton purifiait le galacol ayant de Yém- tdtf}«r» I lit sur réotine; par M. A. W. Hofmann {1), ~ Màmm *qi«t) par VL Ai BifiYEli (t). -^ Depuis quelques temps la fabrique d'aniline et de soude de Bade a introduit dans le cûlmneree une matière ookirante eKtrémeiaant reoMvquable teignant la soie en des nuances irêë*'brillantei ec ydillneê de celles que fournit la cochenille. Nous avons eu occasion de Toir des Sautillons d*étoiIes teintes k Véosine (de sèix, aurofe), leur coloration est aussi éclatante que celle de la fuchsine dont elle ne possède pas les tons yiolaoés : l^éosine tire un peu plus sur le grenat. On désigne aussi la noUyelle matière soua le aom de Tiouveau rouge éearlate. Bien que son pïix soit encore iort élevé, plusieurs oentaines de francs le kilogramme^ oh ne peut douter que sa production prenne rapidement un. développement con- sidérable. L^éosine se présente sous là lorme d'une poudre rouge brun préseutaut des reflets métalliques verts» Elle est soluble dans Teau et dans l'alcool et ses solutions présentent une fluores- cence très-analogue à celle que donne le rouge de naphtaline^ mais plus marquée encore. Elle est constituée par le sel de po- tasse d'un acide se rattachant à des composés remarquables découverts par M. Baeyer, composés dont il a été question ici (3). M.Baeyer a montré que l'acide phtalique anhydre peut se com- biner aux diveirs phénols pour donner des composés^ des phtaléi- nes» dont la production s'effectue avec élimination d*une molé- cule d'eau. Lesphénols les plus divers, le phénol ordinaire, l'acide pyrogallique, la résorcine, le naphtol, Thydroquinone, la py- rocatéchine, la pliloiraglueinej etc., peuvent donner des phtà- lëineë« D'autre part des aoides anidogues à Tacide phtalique JX. (I) Berichte der devUschen chemischen Geseîlschafty t. \Ù\, p. 62. (t) Berichlèdèr deuischen chemischen Gesélléchâft, i. VIII, ^. 141. (i) Un tSt Mttèil, f . XYi pi 4i i . — 621 — peuyent, comme lui, donner des oorobînaiBons analogues aux phtaléines : on en a obtenu avec les acides melUiiquey pyro* mellitique et oxalique. ^ Depuis 1871 M. Bsyer et ses élèves, MAL Griuuu, Fischer et Caro, ont poursuivi leurs recherches sur ce sujet intéressant (voir ci -dessous), et c'est à leurs travaux que nous devons la connaissance de Téosine. La résorcine, en se combinant à l'acide phtaliqueavec élimi* nation d'eau, donne la fluorescéine RéMnine. Anhydiide Flnomcéiitt. phtaliqne. Les agents d'hydrogénation fixent 4 équivalents d'hydrogène sur la fluorescéine et la transforment en fluorescine, C**H**0**. L'éosine est le sel de potasse de la fluorescéine tétrabromée, G**H'Br^(y*, sel dont la composition correspond à la formule C»»H«K*Br»0«*. M. Bœyer se proposant de publier l'ekisemble de ses recher- ches, nous aurons occasion de revenir sur ce sujet Jusqu'ici il n'a fait que revendiquer avec juste raison le droit de continuer son travail et s*est borné à donner quelques courtes indications. Nous nous bornerons à citer une expérience très-brillante per- mettant d'établir rapidement la constitution de l'-éosine. Si Ton agite de l'éosine avec dé l'eau tiède et de l'amalgame de so- dium^ la solution rose se décolore, le brome étant enlevé et la fluorescéine tétrabromée se transformant en fluorescéine puis en fluorescine incolore. Le liquide étendu d'eau et additionné d'une très-petite quantité de permanganate de potasse, la fluo- rescine s'oxyde et se transforme en fluorescéine qui communi- que à la liqueur une fluorescence verdâtre dont l'intensité est des plus remarquables. M. Hofmann a examiné Téosine et est parvenu à la produire par l'action du brome sur la fluorescine CWH«0» + 8Br = C«H»BrH)»« -|- 4HBr FlnoreMioe. FlvozMoéiiMtéinliromée. La réaction s'effectue facilement ; si l'on ajoute quelques gouttes de bit>me à une solution de fluorescine dans l'acide acétique cristallisable, la substitution s'effectue immédiate- ment. L'eau précipite de la solution obtenue une matière rou- — 525 — geâtre aoluble dans raiiiinoniaque et dans la soude caustique étendue en donnant des solutions rouges magnifiques. En di* luant beaucoup les liqueurs^ on aperçoit des phénomènes de fluorescence des plus remarquables. Le précipité rougeâirc donné par Veau étant repris par l'acide acétique chaud donne par refroidissement des cristaux prismatiques jaunes qui ne sont que la fluorescéine tétrabromée elle-même. On peut en obtenir des combinaisons avec différentes bases; le sel de baryte est très-bien cristallisé et possède un reflet rert doré. sur la llnoretoéliie et anr la pbtalélne de Porcine; par M. E. Fischer (1). — M. E. Fischer a étudié la fluores- céine décourerte par M. Baeyer. (Voir ci-dessus.) On prépare ce corps en chauffant vers 195-200* un mélange intime d'un équivalent d'acide plitalique anhydre et de deux équivalents de résorcine jusqu'à ce que la massé se soit com- plètement solidifiée. On épuise le produit par l'eau qui laisse insoluble la fluorescéine brute. On recueille celle-ci et on la U'ansfonne en dérivé acétique en la faisant bouillir avec trois fois son poids d'anhydride acétique. La liqueur rouge obtenue abandonne lentement la combinaison acétique lorsqu'on l'a mélangée d'une grande quantité d'alcool. On purifie le produit par cristallisation dans l'acétone. On régénère la fluorescéine en traitant par la potasse alcoolique ; après réaction la liqueur alcaline additionnée d'acide acétique donne de la fluorescéine floconneuse qu'on transforme en une poudre cristalline rouge brique en la faisant cristalliser dans l'alcool. La fluorescéine n'est ni fusible ni volatile, elle est difficilement solubledans l'alcool, l'esprit de bois et l'acétone. Sa solution ammoniacale possède une magnifique fluorescence verte caractéristique que l'auteur propose d'utiliser pour reconnaître la présence de traces de résorcine mélangés à d'autres phénols ; ces derniers donnent des phtaléines qui ne présentent aucune propriété de ce genre. U fluorescéine diacétique C*«H'^(C*H«0«)'0*% qui sert à obtenir la fluorescéine pure, constitue des lamelles incolores, fusibles à 200*. La fluorescéine dibenzoïque fond à 2l5o. (1) Berichie derdeutschen chemisehen Geselhchaft, t. Vil, p. 121t. ~ 52« -^ l^'imAa suUufiqtie tmnrfr«|0éi|i0 en Ui| dériva fiui&9P»ji|gii4 ari^tatlmat iImis l'esprit de boit m ifmik- miss iPQpgpf, L'acide nitrique fuui^nt agit iFiol^mmcflt iur #U9 #t dawii avec des prpduilfi de déoompoeîticm an^d^fivé télfanitpé détoa* nant yîolamm^at «eus rinfliieno^ de U ah^lefir» M. Fi^dier 4 étudié égalemMt la phiaKine di» l^etne G^^H^OS II robiieni d'une maRîèipe ^palegue : il ohaufie 8 partie d'anhydride pbtftlique^ ô pavlîes d'optine distillée et 5 parties d'acide sulfurique concentré et maintient la tempé- rature il J35** pendaqt trpi§ Jiewps. La rfopûop, fi^m^^f à cette tepip^raturp, est au coutn^ire ^mpliquéie 4 W^ tfn^r^r ture inférieure où e)le est ^conipagnéo d'Mn ^éfjf^^VRfin% d^ gaz apide sulf^r^iji, 1} suffit dg dissftji4j-fi le prpduit dans la potasse étçudue, de fajre biouilLir pendant qi^elqujs teypps p\ Ap précipiter par l'acide acétique ppiir obtenir la pbt^î^io^ de Forpipe. Par cristallisation dans rapétoop, pu l'oi}t^ef)f pu ^rr guilles incolores. Sa solution dans les alcaljs |$t colpr^ ^ Ï9^ffi fonc^. Confinée la (luorescpine, la phta|pinprçjp^ dpnne un dé- rivé diacétique. Elle s'uQÎt aiix acide§ n^ippf^p^ .e^ fovjpçLWi des conibinaisons rouges peu stables, l^e b|rppie la t|*i^sfof pue en deux dérivés tétr^ pt pentabrpmés^ cfist^llin^i ||i|ii)P9| iP- lubles daps [es iilcalis en produisait des liqiipifrs briiM?es. L'byr drogène n^iss^fit se fixe sur Japbtaléinofcip.e ef }^ tran$fp|r|i||? en jphralipfH"ci»e. Çliir \p cami^hrede ciibèbe] p^r MM. Ed. Schaer et G» Wys$. — Jj'essence de cubèbe conservée pendant longtemps laisse déposer souvent un stéaroptène qui ^ été étudié déjà par ]\ftdler, Winckler, de Robell, Bianchet et Sell, Spubeirao et Capital ne^ Bernatzik, Schmidt et Aubergier. Le paipplire de cubèbe cristallise er| prismes rbomboïdaux fusibles à 68*^ \\ distille sans altération à 150'. Les analyses faites sont assez dis- cordantes, elles pofidui^ept ^ lui donner les foruiules G'^H'^O' ou G"H**0'. D'après Schniidt^ ce camphre n*exist^ pas dans le poivre ciibèbe réceqt, il se forme par l'^ctipu ^pAouf^ de Tair : on le recueille en abondance en traitant du cubèbe long- temps conservé; il S(e ,d w PAIIf«— IHPRIHE&Il AA1I0U8 DB AITlftaB BT C*, AOB lACDIB, t6. JOURNAL ^ PHARMACIE ET DE CHIMIE PAl MM. BUSST, F. BOUDET, GAP, BOOTRON-GHÂBLIRD, FRSMT, BUIONET. OOBLET, LÉON SOUBEIRiN, POGQIÀLE, REGNAULD, LEFORT ET PLANGHON, GOMmCAMT US mViUI DE LÀ SOCIKTB DE PHiRliCIE DE PAUS, UNE REVUE MÉDICALE, Par H. le ProfeMeur GCBLER^ mu iiriii DU nmux n phaemacii phués a ilnuuR, Par M. BIÉHU, KT DNE REVUE DES TRAVAUX CHIMIQUES PUBLIÉS A L'ÉTRANGER, pae il jdngfleisgh €011ISP0roAlT8 : ttlAaiHll, à Rouen. EBDWOOD, à Londrei. DB ?BT, i Lt Haye. MOEUI, à OenèTe. MALAGUTI, à RanDes. GBBUTISOIV, àEdimbourg. «MMBBO, à Turin. lOHN BUOT HOWABD lAG^Bimi, à Nancy. BÉCHAIIP, à MontpeUier. (F. a. 0.)» à Londres. DaA€UUI»OaFF, i Dorpat. Quatrième série. TOME ViNGT-DEUXIEME. PARIS G. MASSON, ÉDITEUR LIBttAIBIB DB L^AOADÉMIB DB HÉDBCINB DE PARIS 17, plaee de l'École-de-Médecine. 1875 I i JOURNAL DE PHARMACIE ET DE CHIMIE. IV*S&RIB. — TOME XXII. — ANNÉE 1875, II* PARTIE. Sur Pacide acétique anhydre; par M. Berthelot. J'ai fait de nouvelles expériences pour mesurer la chaleur dégagée pendant la transformation de Tacide acétique anhydre en acide hydraté. J'ai opéré avec un échantillon d'anhydride rectifié à point fixe^ parfaitement pur, et dont J'ai vérifié la pureté par l'essai alcalimétrique d'un poids connu de cet acide anhydre dissous dans la soude. En faisant cette expérience, j'ai observé que la métamorphose n'est pas instantanée, même après que l'acide a été complètement dissous. L'anhydride dis- sous existe donc quelque temps en présence de l'eau et même en présence de la soude. Toutefois, l'hydratation est beaucoup plus rapide en pré- sence d'un alcali qu'en présence de l'eau ; car elle s'effectue en deux ou trois minutes dans le premier cas, tandis qu'elle exige plus d'une heure dans le second. Ces faits prauvent que la fixa- tion des éléments de l'eau sur un anhydride, même dissous, n'est pas toujours immédiate. Ils rappellent ceux que j'ai ob- servés avec le bisulfate de potasse anhydre, S*0''K. {Annales de chimie et de physique^ 4* série, t. XXX, p. 444.) Mes anciennes expériences thermiques (1869) sur l'acide acé- tique anhydre ayant eu lieu par la simple action de l'eau, elles — 6 — ayaient exigé une correction très-notable pour la perte de cha- leur par refroidissemept, circonstance qui m'a engagé à les répéter en présence de la soude. J*ai obtenu : fn moyinte -f 20"^^. L'action de l'acide sur la soude^ à ce degré de concentration et à la même température d^ageant -]■■ 13,33, il en résulte que l'hydratation da Tac^da acétique anl^y^re $n pjféMeuG$ de beau- coup d'eau d^age 20;29 — 13,33 = -I- 6,95. Les anciennes expériences faites arec l'eau pure araient donné •4- 6,4. Le iiouTenu diiffre me parait plus exact, parce qu'il ne comporte aucune correction. D'après ce chiffre, la réaction C*H«0» llq. + HO = C*HH)* Uq. dégage + 6"*,55. Sur la nature de la matière sucrée de la racine de réglisse. Combinaison ammoniacale de la glycyrrhizine;^^H, Z, Kocsstn, Mémotie IQ à 11 SooUté de piiann^oU le. 9 Juin 1S7&. Tous ceux qui ont eu occasion d'isoler et de préparer par les procédés connus la glycyrrhizine, dite matière sucrée de la racine de réglisse^ ont dû remarquer comme noua OMnfai^i oette substance est insipide, comparativement à la racine de réglisse elle-même. Aucun auteur, néanmoins, ne signale ce fait anormalf et M. Gorup*Besane» lui-même, qui parait amr étudié la glycyrrhizine le plus récemment et le plus Complè- tement, ne voit rien d'étrange à donner comme le principe sucré de la racine de réglisse une matière presque insoluble dans l'eau et à peu près insipide. Il nous a paru utile de rechercher la cause de ces oentradic* tions et de déterminer la véritable nature du principe sucré de la racine de réglisse. . Nous avons constaté d'abord que la glycyrrbiûne, purifiée par quatre dissolutions dans Valoool et quatre pvédpiutioiis -. 7 ~ sttêoemres dei matiirès ëtraiigàres par l'éther, constitud, après rëvftporation du liquide akoolo-éthëré, une matiëre d'une cou*' leur jaunâtre^ insoluble dans leau froide et à peu près de- pourme de toute sav^eur. A la longue cependant il se dëvelo|>pe dans la bouche une sensation douceâtre qui rappelle très*fai«- blement la saveur de la racine de rëgliSse, H parait dès lors bien certain que la substance, appelée jusqu'ici glycyrrfaîïine, n'est pas en r^lité la matière sucrée de la racine de réglisse, telle qu'elle otiste à l'état naturel dans cette racine, c'est-à-dire arec sa saveur extrêmement sucrée et sa rapide solubilité dans l'eau froède. Les diters traités de diimie qui font l'histoire de la glyoyr«' rhisine sont presque unanimes à reconnaître que les Alcalis donnent à la glycyrrhitine comme aux infusions de racine de réglisse une coloration jaune. Mais toutes les indications se bornent à la seule mention de ce fait. Aucun chimiste, pat exemple, ne parait, jusqu'à ce jour, avoir remarqué ou même soupçonné œ qu'il y a de plus intéressant dans cette action des alcalis sur la glycyrrhizine, à savoir que la saveur sucrée ne se développe précisément dans cette dernière substance qu'au moment où %'opèpé sa dissolution dans les alcalis. Les liqueurs étendues de potasse et de soude déterminent tris-rapidement cette dissolution delaglycyrrhizine : la saveur sucrée se développe aussitôt, pendant que le liquide prend une vive coloration jaune. Si l'on fait évaporer ces solutions au bain-marie, elles laissent un résidu écailleux, translucide, d'une couleur orangée foncée, qui se redissout rapidement dans l'eau froide et présente, sous un très-'petit volume, la saveur sucrée, spéciale à la réglisse. L'emploi de la potasse et de la soude offre néanmoins plusieurs inconvénients et notamment, lors^ qu'elles sont ajoutées en excès, celui d'altérer la glycyrrhizine et de lui communiquer une saveur lixivielle. Ce n'est pas, du reste,souslaforme d'une combinaison potas- sique ou sodique que la glycyrrhisine existe à l'état naturel dans la racine de réglisse. La matière sucrée contenue natu«^ rellemeut dans cette racine est le résultat de la combinaison de la glycyrrhizine avec l'ammoniaque. Pour le démontrer^ il suffit dç prendre de la racine de réglisse fraîche ou sèohe^ — 8 ~ piréalablement contusée, et de l'arroser à froid avec une soin* lioa concentrée de potasse pu de soude. Il se développe inuné- diatement une odeur ammoniacale assez intense^ facile à oon* stater tant à l'odorat qu'aux réactifs. Pareil phénomène se produit sur l'extrait pur^ provenant de l'épuisement à froid de la racine de réglisse et évaporé au bain-marie. La glycyrrbizine forme avec l'ammoniaque deux combi- naisons différentes, l'une avec excès d'alcali et donnant une solution jaune foncée, la seconde renfermant une proportion moitié moindre d'ammoniaque et donnant une solution sim- plement ambrée. On obtient la première combinaison en em- ployant un excès d'ammoniaque pour dissoudre la glycynbi- zine dans l'eau. Le liquide jaune foncé qui en résulte, évaporé à siccité, soit à la température ordinaire, soit au bain-marie d'eau bouillante, laisse un résidu vernissé, écailleux, tréa- friable, nullement hygrométrique, d'une teinte jaunâtre, le* quel constitue la seconde combinaison ammoniacale,serediflsottt très-facilement dans l'eau et lui communique une colora- tion ambrée. L'addition de quelques gouttes d'ammoniaque fait immédiatement virer ce liquide au jaune foncé. La solu- tion aqueuse de cette seconde combinaison ammoniacale repro- duit très-exactement la saveur spéciale de la racine de réglisse. La glycyrrbizine joue dans ces deux combinaisons le rôle véritable d'un acide et les produits qui en résultent sont de véritables sels, effectuant la double décomposition non-seule- ment avec presque tous les sels métalliques, mais encore avec les sels des alcaloïdes organiques. Les précipités formés ren- ferment la glycyrrbizine en combinaison avec l'oxyde ou l'al- caloïde. La glycyrrbizine ou acide glycyrrhizique semble être un acide intermédiaire, pour ses principales propriétés, entre l'acide tannique et l'acide pectique. La combinaison jaune, formée par un excès d'ammoniaque, est le glycyrrhizate basique d'ammoniaque : la seconde, renfermant moins d'ammoniaque, est en réalité la plus importante puisqu'elle constitue le véri- table principe sucré de la racine de r^lisse. Elle portera le nom de glycyrrhizate d'ammoniaque, ou plus simplement de gljcyrrhizine ammoniacale. 2*',50 de glycyrrhizioe ammoniacale sont dissous ^daos un _ 9 — mékoge d'alcool et d'élber, préalablement acidulé par quel- ques gouttes d'acide chlorhydrique, puis on ajoute un petit excès de bichlorure de platine. Au bout de quarante-huit heu- res, le chloroplatinate d'ammoniaque recueilli, lavé et dessé- ché pèse 0'',045ô. Calciné, il fournit un poids de 0'%020ô de platine, correspondant à 0",()035 d'ammoniaque. La glycyr- rhiztne ammoniacale renferme en conséquence 0^,14 p. 100 d'ammoniaque. L'équivalent de la glycyrrhizine serait ainsi plus élevé qu'on ne l'a pensé jusqu'à ce jour. Pour obtenir à l'état de pureté la glycyrrhizine ammoniacale, voici le procédé que nous employons : On fait choix d'une racine de réglisse aussi sucrée et aussi bien conservée que possible; on élimine tous les morceaux à cassure terne et l'on ne traite que ceux qui présentent une cas- sure jaune bien homogène. Ces morceaux, préalablement ra- clés superficiellement, sont fortement contusés de manière à les réduire en une sorte d'étoupe filandreuse. Cette matière» mise à macérer à froid, durant quelques heures, avec le double de son poids d'eau distillée, est soumise à l'expression et traitée une seconde fois de la même manière. Les deux liqueurs sont réunies et abandonnées au repos, durant quelque temps, dans un vase qui permette le dépôt de la fécule. Le liquide surna- geant est porté à l'ébuUition et filtré ensuite, pour séparer l'albumine coagulée. Lorsque les liqueurs filtrées sont refroi- dies, on y vei-se peu à peu, en agitant vivement, de l'acide sul- furique étendu de son poids d'eau, jusqu'à cessation de tout précipité. Ce précipité, d'abord gélatineux et floconneux, prend au bout de peu de temps de repos - une grande cohésion et forme au fond du vase une masse compacte demi-molle. On rejette d'abord tout le liquide surnageant et, après avoir gros- sièrement et à plusieurs reprises lavé ce dépôt avec de l'eau pure, on finit par le pétrir dans de l'eau distillée qu'on renou- velle plusieurs fois jusqu'à ce que toute acidité ait sensible- ment disparu. La masse, bien lavée et bien égouttée d'eau au- tant que possible, est introduite dans un flacon avec environ trois fois son poids d'alcool à 90*. Après quelque temps d'agi- tation, tout étant dissous, on ajoute au liquide sirupeux une nouvelle dose, égale à la première, d'alcool à 96 ou à 98''. Il se — 10 — précipite ainsi un peu d'âcide pectique que Ton sépare par le filtre. Les lîqueun alcooliques sont additionnées d'éther ordi- naire jusqu'à cessation de tout précipité et abandonnées au re^ pos durant vingt-quatre ou quarante-huit heures. Au bout de ce tempS; il s'est déposé une matière étrangère noirâtre et pois- seuse qui adhère au flacon et permet la décantation du liquide furnageant. Ce liquide, devenu limpide, transvasé dans un autre récipient, est additionné peu à peu d'alcool ammoniacal (alcool à 90<>, très «chargé de gaz ammoniac). €haque goutte d'alcool ammoniacal détermine dans les liqueurs la formation d'un précipité floconneux^ assez pesant, de couleur jaune, formé de glycyrrhizate d'ammoniaque. On s'arrête lorsque l'addition d'une nouvelle quantité ^alcool ammoniacal ne dé* termine plus aucun trouble. Le précipité est jeté sur une toile serrée, rapidement lavé avec un mélange à parties égales d'al- cool et d'éther, comprimé pour chasser la plus grande partie du liquide interposé, puis mis à sécher soit dans un courant d'air chaud^ soit sous une cloche au-dessus d'une couche d'acide sulfurique concentré. Desséchée, la matière ainsi ob* tenue est d'une teinte jaunâtre, très-légère, entièrement et très«rapidement soluble dans l'eau à laquelle elle communique une couleur ambrée et une saveur extrêmement sucrée. C'est la glycyrrhizine ammoniacale ou véritable principe sucré de la racine de réglisse. On peut donner à cette substance plus de densité en la re« dissolvant dans une petite quantité d'eau et faisant évaporer la solution sur des assiettes ou des plaques de verre^ à la ma- nière du tartrate ferrico^^potassique. La glycjrrhizîne ammo- niacale se présente alors sous la forme d'un vernis écailleux, translucide, très-friable^ qui se détache très-aisément. Quelle que soit la formie qu'on lui donne, la glycjrrhizine ammoniacale pure est inaltérable à l'air, nullement hygromé- trique, se dissout presque instantanément dans l'eau froide et donne une liqueur faiblement ambrée dont la saveur sucrée est extrêmement intense. Ce liquide mousse par l'agitation. 1 gramme de glycyrrhizine ammoniacale pure, dissous dans 1 litre d'eau, donne un liquide dont la saveur est fort sucrée. 1 gramme de la même substance^ dissous dans S litres d*eau. — il — donae un lîquicLô dont le goût est encore fçrt Agréable 61 rap- pelle bien celui de la racine de régliMe. Si Ton dépose sur la langue une parcelle très-minime de glycyrrhiiine ammoniacale iplide, il se développe Instantanément dans la bouche une saveur sucrée tellement forte qu'elle en parait désagréable à ipielquea personnes. L'expérience suivante démontre avec une entière évidence que la gl jcyrrhizine est presque insoluble dans Teau^ eat insipide par elle-même et n'acquiert réellement la saveur sucrée de la racine de réglisse que lorsqu'elle est à l'état de oombînatoon alcaline soluble. Si Ton prend une solution au 1/500 de glj«» ejrrhiaine ammoniacale^ c'est-à-dire un liqjuide fort sucré, ef qu'on y ajoute un très^minime excès d'un acide quelconque) de manière à saturer rammoniaque de la combinaiscm et à mettre la glycyrrhitine en liborté^ immédiatement le liquide perd sa saveur lucrée et des flocons de glycyrrhiBÎne se précis pitent nu bout de quelque temps. Avec des solutions plus con» centrées (au 1/iOO ou aii 1/SO) et en faisant usage d'acide acétique^ on détermine une précipitation plus lente de la gly« oyrrhiaâne* Il se forme alors une gelée transparente et assea consistante pour que le verre à expérience puisse être retourné impunément. Cette gelée de glyoyrrfaixine n'a aucune saveur, pour peu qu'elle renferme un trôs^minime excès d'acide^ ou qu'on ne la conserve pas trop longtemps dans la bouche. Si Ton n'a employé pour sa précipitation que la proportion exacte d'acide nécessaire, ou que Ton conserve quelque temps la |^lée ou les flocons dans la bouche, il se développe peu à peu une faible saveur de régiiiee, due exclusivement à l'action sur la glycynrhizine de l'alcalinité naturelle de la salive. Il est inutile d'ajouter qu'une très-petite proportion d'ammoniaque diluée, suffisante pour redissoudre les flocons ou la gelée, restitue in- stantanément au liquide toute sa saveur primitive. Outre les applications pratiques, industrielles ou autres dont ils peuvent être le point de départ^ les faite qui précédent per** mettent de donner une explication fort simple de quelques phénomènes restés obscurs jusqu'à ce jour. Souvent la racine de réglisse^ surtout lorsque sa dessioeation • été lente ou incomplète ou lonqu'eUe a écé conservée dans — 12 — des lieux humides, présente peu de saveur. Cet effet est le ré- sultat d'un commencement de fermentation qui a permis la génération de produits acides et notamment de l'acide acé» tique. L'ammoniaque de la glycyrrfaizine ammoniacale est en partie saturée et la glycynrhizine, devenue libre et insoluUe, diminue la sapidité de la racine de réglisse. Ces racines, apr^ un séjour convenable dans une atmosphère légèrement ammo- niacale, reprennent leur saveur primitive et sont aptes â céder k Teau l'intégrité de leur principe sucré. Tous ceux qui ont eu l'occasion de préparer de grandes quantités d'extraits de réglisse, en épuisant par l'eau froide la poudre grossière ie racine de réglisse, ont remarqué que les liqueurs provenant des macérations, bien que limpides au sor» tir des appareils à déplacement, se troublent souvent dans l'es- pace de quelques heures, surtout pendant les grandes chaleurs de l'été, dégagent de l'acide carbonique et laissent déposer un volumineux précipité jaunâtre gélatiniforme qui tombe au fond des récipients. Les liqueurs deviennent fort acides et per- dent la plus grande partie de leur saveur sucrée. Le précipité qui se forme ainsi et que l'on sépare souvent par une chausse n'est autre chose que la glycjrrhizine mise en liberté, c'est-à- dire le principe générateur du sucre de réglisse que l'on rejette ainsi en pure perte, dans la persuasion qu'on a affaire à une matière étrangère, fécule, résine, acide pectique ou autre. Quelques gouttes d'ammoniaque suffiront dans ce cas pour re* dissoudre cette substance et rendre au liquide sa saveur sucrée primitive. La glycyrrhizine ammoniacale obtenue dans oes conditions est d'une saveur remarquablement douce et fort sacrée* L'extrait que l'on obtient par l'évaporation des macérés de racine de réglisse est fort hygrométrique et ne peut prendre et conserver la forme solide qu'à la condition d'être mélangé avec des quantités souvent énormes de matières inertes, fécule, gomme, etc.» etc. Encore, par les chaleurs de l'été, ces çyUn- dres de sucs de réglisse finissent-ils par se ramollir et se sou- der, malgré toutes ces précautions. Quel est le médecin ou le pharmacien militairei par exemple, qui n'ait pas, soit en cam- pagne, soit même en marche, trouvé, à la suite d'une étape — 18 — parcourue en pleia soleil, tout son approvisionnement de suc de régisse entièrement soudé et colle aux récipients ? La gljcyrrhisine ammoniacale ne présente cependant aucune tendance hygrométrique et ne se ramollit même pas par une température de 80 à 100* centigrades. C'est donc aux matières étrangères qu'il convient d'attribuer cette grande aptitude au ramollissement que présente l'extrait de réglisse. Pour Tindus* triel comme pour le pharmacien il y aurait donc un très-grand avantage à isoler le véritable principe sucré de la racine de ré- glisse et à l'utiliser, ainsi dépouillé d'une grande masse de matières inertes et hygrométriques. A l'aide de gomme ou de telle autre substancciil serait aisé de donner à la glycyrrhizine anunoniacale toutes les formes et les degrés de sapidité que l'industrie ou la thérapeutique pourraient réclamer. Le médecin et le pharmacien auraient en outre sous la main dans la glycyrrhizine ammoniacale un antidote analogue au tannin, mais plus agréable, plus inoffensif et, vu sa constitu- tion saline, précipitant mieux que ce dernier, et par une dou- ble décomposition régulière, les solutions métalliques et les sels d'alcaloïdes végétaux. Une macération de racine de ré«- glisse rendrait au reste les mêmes services. On sait depuis assez longtemps que des infusions de réglisse font disparaître en grande partie la saveur désagréable de cer- taines substances. Nous nous sommes assuré par l'expérience directe que le sulfate de quinine, le sulfate de magnésie, l'io- dure de potassium, l'ipéca, Témétique, etc., perdent la plus grande partie de leur saveur lorsqu'on les mélange avec une quandté suffisante de glycyrrhizine ammoniacale. L'usage presque immémorial de rouler des pilules dans la poudre de réglisse n'a pas sans doute d'autre raison que celle de masquer ou d'anéantir momentanément le goût plus ou moins dés- agréable de ces médicaments. Il semble qu'en dehors de toute réaction chimique la saVeur très -persistante du sucre de r^lisse peut rendre pour quelques instants le palais insensible ou in- différent à d'autres sensations. Nous sommes profondément convaincu que, dans une foule de cas, la glycyrrhizine am* moniacale serait avantageusement mélangée aux masses pilu- laires, aux paquets et prises de poudres diverses, que dans - 14 -. beaucoup de potions la saveur de certains médicaments serait plus efficacement dissimulée par quelques déeîgrammes de gly-> oyrrkixine ammoniacak que par des proportions cent fois plus forles de sucre, et qu'enfin l'administration journalière de cer* taines préparations, telles que le sirop antiscorbutiqne, le sirop d4odure de fer^ Fhuile de foie de morue, etc., serait singu- lièrement facilitée^ si l'on pk'eoait la précaution, ayant et après chaque ingestion, de laisser fondre dans la bouche quelques gouttes de glycyrrfaîzine ammoniacale. Il oonrient enfin d'a- jouter que TU Fintensité de sa saveur, sa facile préparatioOi son extrême solubilité dans l'eau, la stabilité remarquable de ses solutions aqueuses et l'économie de son emploi, la glycyrrhi'- kine ammoniacale peut être regardée comme le iucre du path vre. Nous livrons avec confiance ces premiers faits a l'observa- tion médicale et à la pratique de la pharmacie, persuadé qu'il y a dans cette voie une amélioration sérieuse à réaliser pour l'administration des médicaments doués d'*une saveur répo^ gnante. On comprendra sans peine que^ si Ton abandonne le traite* ment par l'alcool et l'éther, la préparation industrielle de la glycyrrhizine ammoniacale puisse s'exécuter dans toutes les pharmacies et dans les meilleures conditions de simpUcité et d'économie. Il suffira en effet de prendre la racine de réglisse^ de la contuser, de Tépuiser méthodiquement par la plus petite quantité d'eau froide, de porter ces liquides à l'ébullition pour coaguler l'albumine, de les tirer à clair, puis de les précipiter après refroidissement par un excès d'acide sulfurique ou chloiw hydrique. Le précipité, après qu'il s^est tassé^ est recueilli, bien lavé, puis redisBOus dans l'eau ammoniacale. Cette solution, filtrée et évaporée par les moyens ordinaires, laisse un résidu vernissé, friable, aussi facile à conserver qu'à dissoudre. 8a saveur est extrêmement sucrée; elle rappelle même trèfrHXRii» plétement la saveur de la racine de réglisse, attendu qu'elk a conservéla matière acre, naturellement contenue dans la racine^ et que le traitement alcoolo-éthéré,- indiqué ci -dessus^ lui en- lève presque entièrement. Il serait à désirer que cette fabrica^ lion pût s'exécuter sur les lieux mêmes de récolte de la racine de régKsse* Au lieu d'avoir à transporter u» volume enoom» — 15 — brftQl et un poids considérable de racine de régUsse, on expë-^ dierait simplement la glycyrrhizine ammoniacale sous la ionne d'an extrait pulvérulent qui serrirait à tous les usa^s ordi- naires dû la racine ou de ^extrait de f églisâe. Note sur la préparation du monosulfure de sodium cristallisé; par M. Ernest Baudrimont. (Communiquée à la Société de pharmacie,) On lait qu^on peut obtenir facilement le monosulfure de sodium cristallisé, NaS, 9(H0)ou Na*^, 9(H'G] (nouvelle nota- /ton), en faisant passer du gaz sulfhydrique dans une solution concentrée de soude caustique. Tel est^ entre autres, le pro- cédé formulé par le Codex de 1866 : il recommande « de prendre quantité suffisante d'une solution de soude cauistique à 36*" Baume [lessive des savonniers) et d'y faire passer un cou- rant d'acide sulfhydrique jusqu^d ce qu'elle cesse d*en absorber. Maintenant la dissolution à l'abri du contact de l'air, elle laisse déposer des cristaux transparents et incolores de mqnosulfure de sodium. Lorsque leur masse cesse d'augmenter, on décante le liquide, et l'on fait égoutter les cristaux sur un enton- noir (1). » Cest ce procédé que quelques chimistes éminents ont cru devoir critiquer dans ces derniers temps, prétendant qu'il de- vait conduire k la formation d'un sulfhydrate de sulfure NaS, HS ou IfaH^, et non à celle d'un sulfure simple, sulfhy- drate qu'on pourrait^ du reste, toujours ramener à l'état de monosulfure en lui ajoutant une quantité de soude caustique égale à celle qu'on aurait saturée d'hydrogène sulfuré : NaHS + NaHO z^ Na«S + H«0» Cette affirmation théorique nous ayant paru mériter exa- men, et la formule du Codex étant suirie dans tous les la- boiatoires, j'ai voulu me rendre compte des résultats auxquels ■*»— ^oo ] I II I— — » blement au sel hydraté découvert par M. Finger, Na'-&,6(H'0}; mais bientôt ces aiguilles font place à un magma de cristaux plus ou moins volumineux, en octaèdres à base carrée et repré- sentent le monosulfure à neuf molécules d'eau ou Na^-S-, 9(H*Q). Il arrive un moment où ces cristaux sont en telle abondance qu'ils envahissent la presque totalité de la liqueur, de telle sorte qu'il ne reste plus qu'une faible proportion de celle-ci, que l'excès de gaz sulfhydrique traverse sans s'y arrêter long- temps. En même temps, la température de la masse s'est élevée par le fait de la combinaison de H'-& avec Na*0, et par celui de la solidification du sulfure produit* Si, après avoir suspendu le courant du gaz, devenu inutile, on laisse refroidir la liqueur, et si, après quelques heures d'at- tente, on décante celle-ci, on se tronve en présence de cristaux bien caractérisés de monosulfure et non de sulfhydrate de sul- fure de sodium. En effet, en lavant légèrement la surface et en les séchant à l'aide de papier buvard, leur analyse par une solution titrée d'iode fait reconnaître qu'ils absorbent i'^fil de ce métalloïde (le nombre théorique est l'',05) par chaque gramme de monosulfure, tandis qu'ils prendraient 2",32 d'iode s'ils étaient à l'état de sulfhydrate de sulfure* Ayant reconnu par l'analyse la nature des cristaux formés, je les ai redissous ensuite dans leur eau mère à l'aide d'une légère élévation de température, et c'est alors que, sursaturant cette solution de gaz sulfhydrique, il s'est formé un véritable sulfhydrate de sulfure, tout à fait incristallisable dans les con- ditions présentes, capable d'absorber une fois plus d'iode que le premier sel, et perdant son excès d'hydrogène sulfuré par l'ébullition qui, en le concentrant, le ramène à l'état de mono- sulfure de sodium. Ces faits bien constatés par des expériences multipliées, j'ai — 17 — cherché k quelle cause il fallait rapporter la promptitude avec laquelle les cristaux de Na*^, 9(H*0)9 se formaient dès le dé- but de la préparation de ce produit. Or, voici ce que j'ai re- connu. Le monosulfure de sodium est soluble dans moins des trois quarts de son poids d'eau, à -{- 15<». Sa solution, saturée à cette température, ne cristallisant alors ni d'elle-même ni par l'ad- dition d'un cristal du même sel, se prend au contraire en bouillie cristalline^ lorsqu'on la mélange à un peu de soude caustique à 3&>. Cette expérience, qui réussit constamment lorsqu'on opère à peu près vers -|- l&^f prouve que le monosul^ fure de sodiumj irès-soluble dans l'eau, l'est beaucoup moins dans la soude caustique. Là évidemment est l'explication cherchée : ce monosulfure cristallise dès le début de sa préparation en raison de Fexcès de soude en présence; plus tard, ces cristaux laissent passer à côté d'eux l'excès de gaz H*-& sans l'absorber (à moins d'une disposition spéciale de l'appareil). Donc, le pro- cédé du Codex fournit du monosulfure et non du sulfhydrate de sulfure de sodium. Du reste^ il est excessivement difficile d'obtenir ce dernier sel à l'état solide. J'en ai eu la preuve en plaçant des cristaux de monosulfure de sodium dans une allonge effilée reposant sur un flacon de Woolf et communiquant par sa partie supérieure avec un appareil à hydrogène sulfuré. Sous Pinfluence de ce gaz arrivant en excès, les cristaux se liquéfient promptement, et le sulfhydrate de sulfure qui en résulte, accumulé dans le flacon inférieur, n'y prend jamais l'état solide. Ce n'est qu'en l'exposant sous une cloche, auprès d'un bain d'acide sulfurique concentré, qu'il finit par se convertir en cristaux. On l'obtient également cristallisé en concentrant sa solution à l'aide d'une douce chaleur, dans un courant de gaz sulfhydrique. C'est en recourant à cette dernière manœuvre que M. Thommeret-Gélis a pu le faire cristalliser assez bien pour en tenter l'analyse et y reconnaître la présence de six molécules d'eau NaH^, 6(H*Q), ou en équivalents NaS, HS, 6(H0). L'extrême solubilité de ce sel, qui fond dans son eau de cristallisation dès la tempéra- ture de 20 à 25*, est donc une nouvelle garantie, quant à la J$wn, ée PUm. a 4e Oà»., 4* iéub, t. XXU. (JmUot 1875.) 2 --18 — nature de» oristaux qui prennebt ueilsèeuieé ^éttdâllt la êUtUf &- tièa de là soude caustique ^àl* H*4-. n eétd'ailleun un certain nombre d« réftctionè qui permet- tent de distinguer facilement un suif liydrate de sulfure d'ttn monosùlfure alcalin. Juftqu^id, cependant. On n'a indique que celle qui consiste à additionnât ces cottlposëi d'Uâé tolution de chlorure de manganèse ; il se forme^ dané les deux tas, un pré- cipité rose de sulfure de manganèse ; maifc ft& production eit accompagaée d'un dégagetnènt de gAiB h^rogèné Sulfuh^ ïôH- qu'on agit sur un sulfhydrate de sulfure, ce que ne produit nullement un monosùlfure alcalin. Or, en dehors de dette résie- tioli elanique^ en voici d'iiutres tt^-caractéristiques, qu'on de^ vrà dorénaTSiUt liii Ajouter t 1* Le nm/W se diàsout dttns led fnôftosHlfHfeè quHl eôttVertlt en polysulfures sans éh dégager d'hydrogène sulfuré * il se dis- sout également dans les %ulfh^fatn de êulfufe^^ mais U êtt chasse alora la tnoitié du soufre À Tétât de gàz H*^. 2'' Lés nnon^nif^r^t, ainsi que PeloUze Ta Fait iroir dans wêl beau travail sur ce genre de sels (1), et contraitettietlt à ce que disent la plupart des auteurs, précipitent les sels calcaires et magnéiiens, propl*iété que be possèdent nullement léâ sutfhy- drat9sde9uif*res. bans eette réaciit^h, la ehauï et la magnésie se déposent â l'état d'hydratâè, tandis que les mottoiulfurei sont bansforihés en sulflkydk'àtés de ftttlfure^ : tîa^Ô, k^ + StNa«é) + 2(li*ô) = Ca'^H*0^ + tîa«ÔA" + 2(NaHS)» S"" Lorsque les monosulfures sont additionnés d*ttn evcès à^ hydrate de thloral en solution (au einquiènse)) il le Mvs^ loppe i leur contact une magnifique éo/orvKûm rwige MMjf dé tett/*, très- intense^ en même temps qu'il se précipite ttnmé^ lange de soufre et d'un acide brun> amol|db«) â composition complexe, ainsi que je l'ai déjà indiqué autrefois (/sunci ite pharm.^ 1872, t. XV, p. 149). Avec ce même h/dmie dacMh rai, les 9ulf hydrates de sulfures flroduisenc un idioodanl dépât de wu/rcy^ms en laissant la liqmut comffUtermnÉ l'MifcKi Ces deus réactions remarquables sont, ^mme on le voit) sa- sentiellement distinctes» hA—ahi^l^k \\) èmpUaitnliig^dtVkcaâérfïxe àès sciences, 1860, l.Ull,p. 108. - le -- En r^umë t • t* Le procédé du Godes pour la préparation du moDosal-* fttre de flodmm le fournit directement en beaux oritlaux ; ' ^ €ette facile erittallisation du monoeulfare eit due à son peu de Bolulnlité dan« la soude caustique, kqudle est «a excès au début de l^opération ; 3* Le fittlfhydrate de eulf nre de sodium est beaucoup trop Boltible pour pouvoir cristalliser dans ces fdrcoostances (1) ; 4* Ce dernier sel se distingue facilement, du resie^ du mono* eulfare par les réactions indiquées précédemment^ et surtout par celW qui résulte de l'emploi de Vhtfdrate de cUoral. Four en terminer atec ces recherches, j'ajouterai encore les observations suivantes t 1* La soude caustique du commerce contient toujours un métal étranger (fer^ cuivre, argent) que le gaz sulfhydrique précipite dès son contact avec la solution de cet alcali ; mais la forte proportion du sulfure alcalin qui prend ensuite nais^ sanœ peut redissoudre le précipité préalablement formé. Il est donc nécessaire d'éliminer ce dernier de la liqvieur; autrement kv t^rîstaux de Na'6^ le retiennent en combinaison et sont par là colorés en brun (2). 9* Le ttonosulfnre de sodirnn pur^ en solution aqueuse euiwtttrée, présente souvent une grande résistance à la cris^ laUisatioB. J'ai pu quelquefois le fondre dans son eau d'hy* dratation sans pouvoir lui faire reprendre sa forme solide, même après une rm agitation. Le Paction des liquides alimentaires ou médicamenteux sur les vases ai éiain et les éfamêges comtenmt du phmhi par Oant une note ptéseméeirAcadémie des scîeones le 11 eep» wamm^m (1) Cela ne veut pas dire quMl ne peut se former; mais sa production n'aura lien que dans des liqueurs moins concentrées et à unelempératare aaflHftflMBt etstne. i[3^ll soffit jpoor fistai 9SfiÊ^ Vssi\w. des ^ostMm iioilss ûs 8%^ de IMsstf d^poser la liqaeor pendant vingt-f uatre heares^ at d^ la décautdr sosntte pour y eontlnaer le courant de gai* — 20 — tembre dernier {Joum. de pharm. et de ehim.^ t. XX^p. 433), j'ai fait connaître les premiers résultats que j'avais obtenus en étu- diant Faction des liquides alimentaires ou médicamenteux sur les étains plombifères. Déjà plusieurs chimistes^ MM. Péligot, Cbeyallier, Boudet, Gobley, Payen, Bobierre^ Latterade, Jean- nel; s'étaient occupés du danger que présente le plomb dans les vases et ustensiles en étain. On sait, en effet, que les pote- ries d'étain dont on se sert journellement renferment une quantité de plomb variable, mais toujours assez considérable. Une ordonnance royale du 16 juin 1839 applicable à toute la France permet un alliage de 16 à 18 p. iOO de plomb. Mab un arrêté du préfet de police du 23 février 1853^ obligatoireseu- lement dans le département de la Seine, réduit la quantité de plomb à 10 p. 100. Dans les hôpitaux militaires on a adopté Talliage à 5 p. 100, à la suite d'un rapport, fait à l'Académie de médecine par M. Gk>bley, sur un mémoire de M. Jeannel, pharmacien-inspecteur et membre du conseil de santéde l'armée. On verra par les expériences que je vais rapporter que si, en diminuant la quantité de plomb dans les poteries d'étain, on atténue le danger que présente ce métal, on ne le fait pas dis- paraître complètement. Mes expériences nombreuses et variées ont porté sur de la grenaille et des lames d'étain contenant des quantités variables de plomb, et sur des poteries d'étain dont on fait actuellement usage. Mais avant d'exposer mes études sur les poteries d'étain, je crois utile de rappeler quelques expériences qui les ont précé- dées, et qui servent de lien entre mes recherches sur le plomb et le travail actuel. Après avoir étudié l'action des eaux potables aérées sur le plomb, je me suis demandé ce qui arriverait dans le cas ou ce métal se trouverait en contact immédiat avec des métaux très- oxydables comme le fer et le zinc, ou avec un métal plus avide que lui de combinaison saline conome l'étain. J'ai fait les ex- périences suivantes : 1' J'ai agité de la grenaille de plomb et de la grenaille d'étain avec de l'eau de l'Ourcq aérée, et j'ai obtenu du carbonate de plombaccompagné de carbonate de chaux commesi la grenaille — 21 — de plomb avaîtëté seule. (Voir mes recherches sur le plomb.) La présence de l'étain n'a exercé aucune influence sur la réaction. 2» La même expérience faite avec de la grenaille de plomb et de la grenaille de zinc a donné un produit blanc qui ren- fermait du carbonate de plomb, du carbonate de zinc et du carbonate de chaux. La présence du zinc n'a pas empêché Fac- tion de Teau aérée sur le plomb. Les deux métaux ont été attaqués en même temps. 3* Enfin j'ai expérimenté de la même manière de la grenaille de plomb et de la grenaille de fer, et le produit, couleur de rouille, que j'ai obtenu, traité par l'acide acétique, a donné lieu à un dégagement d'acide carbonique et a fourni une solu- tion contenant du plomb et du fer. La solution précipit^en jaune par l'iodure de potassium. Le fer, quoique très-oxydable, n'a pas empêché le plomb d'être attaqué par l'eau aérée. Action de V acide acétique sur l'étain, — Quand on agite au contact de l'air de la grenaille d'étain avec une solution à 2 p. 100 d'acide acétique, on obtient, au bout de quelques mi- nutes, une dissolution d'étain précipitant en noir par l'acide sulfhydrique. Si l'on introduit de la grenaille d'étain dans une solution d'acide acétique bouillante, c'est-à-dire privée d*air, on peut maintenir ce liquide à l'ébullition pendant vingt minutes sans que l'étain soit attaqué. La liqueur n'acquiert pas la propriété à^êtxe précipitée en noir par l'hydrogène sulfuré. Ces deux expériences prouvent que l'acide acétique n'attaque l'étain qu'avec l'intervention de l'oxygène de l'air. 1** Action de Vadde acétique sur la grenaille d'étain plombi- fère, — Lorsqu'on agite pendant quinze minutes, au contact de l'air, avec une solution d'acide acétique à 2 p. 100, de la grenaille d'étain renfermant 10 et 5 p» 100 de plomb, et que l'on filtre inunédiatement, on obtient une dissolution de plomb et d'étain. La présence de ces deux métaux est constatée de la manière suivante : on évapore la liqueur à siccité sur un bain de sable, on ajoute quelques gouttes d'acide nitrique et l'ott cbauffe pour chasser l'excès d'acide; on a un résidu forme d'oxyde stannique et de nitrate de plomb que quelques gouttes — 22 — • de solution à 5 p« 100 dfiodure de potassium colonmt en jaune et que Facide sulfhydrique colore en noir. Même résultat avec de la grenaille à 3 et 1 p. 100 de plomb, après une agitation de vingt à vingt-cinq minutes^ €es expériences démontrent que le plomb contenu dans les alliages d'étain entre facilement en dissolution en présence de l'air et de Tacide acétique. Ce métal étant très^zydable donne, sous Tinfluence de l'agitation, de l'acétate de plomb queTétain n'a pas le temps de réduire complètement. Mais si l'on cessait d'agiter et si on laissait la dissolution plombique séjourner sur l'étain^ tout le plomb serait précipité. Nous verrons tout à rheure ce fait se produire quand nous expérimenterona sur lei^ poteries d'étain. S"* Action de V acide acétique sur du lames d^itain plombifire^ #*• J'ai exposé des lames d'étain contenant 10, 8 et 5 p. 100 de plomb à la vapeur d'acide acétique en présence de l'air, et, au bout d'un temps variable, mais d'autant plus long que la quan- tité de plomb était moindre, j'ai obtenu, sur les lames, des cristaux d'acétate de plomb. 3* Action de l*acide aeitique sur Us poteries d^étaitii -^ J'ai expérimenté sur des pots en étain contenant de 10 h 18 p. 100 de plomb (1). Quand on laisse séjourner pendant un mois et pluf^ dans des pots en étain munis. de couvercles, de 100 à 300 grammes de solution d'acide acétique à 1 p. 100, on obtient des résultats qui offrent un certain intérêt. Au bout de quelques jours on remarque sur les parois des vases, qui ne sont pas baignés dans l'acide, un produit blanc dont J'ai parlé dans ma première note à l'Académie ; un peu plus tard on aperçoit des cristaux, et au bout de trois semaines à un mois on observe des cristaux aiguillés d'acétate de plomb ; ceux-^ci continuent à se former si l'on prolonge l'expérience, et l'on finit par avoir l'intérieur des vases et le dessous des couvercles garnis de ces cristaux. Ces résultats sont faciles à obtenir avec des poteries conte- nant de 14 k 18 p. 100 de plomb. (i) Les poteries d'étsin renferment souvent plus de 10 p. 100 de ploml), contrAirement & Tarrété du préfet de police cité précédemment, i'ai trouTé dans mes analyses Jusqu'à 15 et 16 p. 100 de plomb. — 28 — Indépmidamoientd^s erittanx d'acétate d« plomb, oo tiouvf de Toxyde itiuiDique sur les parois des. vasei. Voioi, je crois, Vexplioation que l'on peut donner des faits obsenréa, Sous Finfluenoe de la Tapeur d'acide acétique et de Toxygène de Pair, il se forme de l'acétate de plomb qui prend la forme cristalline et se trouve par cela même à l'abri de Pae-» tien réductrice de Tétain, ou du moins l'action réductrice ne peut s'exercer que partiellement. L'oxyde stannique est dû à l'oxydation à l'air de l'acétate de protoxyde d'étain qui prend naissance par la réduction partielle du sel de plomb d'abord formé. Le liquide qui a séjourné au fond des vases est troublé par un dépàt d'hydrate de bioxyde d'étain. On le retire avecunepi- pette, et l'on aperçoit au fond, et quelquefois sur les parois, des granulations noires qui souvent sont déposées en plus grande quantité sur certains points. On peut les séparer de l'oxyde d'étain qui les accompagne, en tenant compte de leur densité. L'examen chimique de ces granulations démontre qu'elles sont formées de plomb réduit. Elles s'aplatissent sous la pression d'un tube de verre en prenant l'aspect métallique. Elles sont attaquées par l'acide nitrique et donnent du nitrate de plomb toluble dans l'eau; il reste> après la dissolution du nitrate, des traœs.d'oxyde stannique, provenant sans doute d'une sépara* tion incomplète. Le liquide retiré du vase laisse déposer du bioxyde d'étain| il renferme de l'étain en dissolution et pas de plomb ou des traces seulement. Tous ces résultats me paraissent pouvoir être expliqués de la manière suivante ; La solution acide en contact immédiat aveo l'alliage attaque le plomb, et peut-être (1) aussi l'étain, par l'intervention de l'oxygène de l'air. Le sel de plomb pro- duit se trouvant en présence de l'étain est précipité de sa dis- solution par ce métal qui prend sa place dans la combinaison salinç. Le dépôt de "plomb^ que Ton observe en plus grande quantité à certaines places, peut être expliqué /en admettant (1) Je dis peiit«étre, parce q[us]e suis porte à croire qne le plomb seul est «ttaqaé^ et que le sel d'étain^ qoe l'on tronve dans la liqueur, est dû nnlqne- meat à b rédaction de l'acétate de plomb d'abord prodalt ' — 24 — que les premières molécules de plomb précipitées sur Fétain constituent avec ce métal lés éléments d'une pile qui exerce son action décomposante sur l'acétate de plomb au fur et k mesure de sa formation. Le plomb se dépose sur le plomb déjà préci- pité et l'étain entre en dissolution à l'état d'acétate de prot- oxyde. Le bioxyde d'étain précipité est dû à l'action de l'oxygène de l'air sur l'acétate de protoxyde. J'ai étudié l'action que l'acide acétique exerce sur les pote- ries d'étain dans un temps très«court. J'ai mis 30 grammes de solution d'acide acétique à 1 et 2 p. 100 dans des pots de la capacité d'un litre et munis de couvercle. Après vingt-quatre heures j'ai retiré l'acide, en ayant soin de mouiller les parois des vases de manière à dissoudre le sel de plomb qui s*y était formé. J'ai obtenu constamment une dissolution de plomb et d'étain. La liqueur, dans la plupart des cas, précipite immédia- tement en jaune par la solution à ô p. 100 d'iodure de potas- sium. Quand on n'a pas cette réaction, on évapore comme je l'ai indiqué précédemment à propos de la grenaille, et l'on constate facilement la présence du plomb dans le résidu* La quantité de plomb qui se dissout est variable ; elle dé- pend de celle qui est contenue dans l'étain et aussi de Tétat de la surface des pots^ et peut-être encore de quelques conditions atmosphériques. En dosant le plomb à l'état de sulfate j'ai eu les nombre suivants : sulfate de plomb, 0*^,028 — 0*^030 — 0^,035 — 0",020 — 0"',086 — 0",022 — 0'%060 — O'',010 — 0«',008. Lorsqu'on répète plusieurs fois de suite la même expérience sur le même vase, la quantité de plomb qui se dissout va en di- minuant. Ce fait est dû à ce que le plomb est attaqué de préfé- rence à l'étain, de sorte qu'après plusieurs essais il existe à la surface du vase moins de plomb qu'au début. On rend à la surface son premier état en la frottant avec du sable fin, ou en laissant séjourner dans les pots un liquide acide tel que la limonade tartrique (1) ou la solution d'acide acétique et même (1) J'ai laissé séjouraer^peodant dix jours, de la limonade tartriqae dans trois pots en étaio. Après ce laps de temps J'ai précipité les liquides par l'acide salfhydrlqae. Les précipités recueillis, lavés et calcinés ont donné — 25 — dans ce dernier ca8^ la quantité de plomb peut augmenter. Nous avons vu précédemment que par le séjour prolongé d'une solution d*acide acétique on a une dissolution d'étain et un dépôt de plomb à la surface des vases. Ce phénomène se pro- duit dans les pots dont on se sert tous les jours pour mettre des boissons acides ; et le plomb déposé s'oxydant rapidement^ on obtient, quand les vases sont restés exposés à Tair, du plomb en dissolution y aussitôt que l'on y met .des liquides de nature acide tels que vin, cidre, bière^ limonade. On conçoit que le même phénomène pourra se produire quelle que soit la quantité de plomb contenu dans Talliage. J'ai aussi expérimenté sur un vase ne contenant que 5 p. 100 de plomb, tel qu'on les emploie dans les hôpitaux militaires. J'ai mis dans un vase de la capacité d*un litre 20 grammes de solution à 2 p. 100 d'acide acétique, et, au bout de vingt- quatre heures, j'ai retiré le liquide en ayant soin de le prome- ner sur les parois du vase pour dissoudre le sel de plomb qui s*y était formé, et j'ai obtenu une dissolution de plomb et d'étain. Les expériences que je viens de rapporter permettent de com- prendre comment, et dans quelles circonstances^ les liquides alimentaires tels que vinaigre, vin, bière, cidre, deviennent plus ou moins plombifères par leur passage ou leur séjour dans les poteries d'étain contenant du plomb. Tout ce que je viens de dire des poteries d'étain est appli- cable aux étamages qui contiennent souvent même beaucoup plus de plomb. Des recherches sur les étamages faites à Bor- deaux par H. Jeannel, à Nantes par H. Bobierre, et à Paris par M. Gobley, ne laissent aucun doute sur ce point. Moi-même, en appliquant le procédé d'essai que j'ai présenté dernière- ment à l'Académie, j'ai pu constater que presque tous les éta- mages renferment une plus ou moins grande quantité de plomb. Oi'ySSO — 0<'>8ll — (H'fSOS d'oxyde stanDlqae renfermant des traces de plomb. Les pots bien lavés et laissés à l'air pendant plosienrs jours m'ont fonrnl immédiateraent une diseolatlon de plomb , quand Je les ai traités par une solntion d'acide acétique ou par de Teao vinaigrée. — 26 — Je citerai 1«» ei^périences que j'ai faites sur imx yases éta^ mes. Dans une casserole en fer battu de la capacité de 3 litres, étamëeà Tétaia fin, au dire d$ rétameur (j'ayais recommandé d'employer de Tétain fin), j'ai mis 50 (grammes de solution d*acide acétique à i p. 100 ; au bout de vingt-quatre heures j'ai retiré le liquide, en ayant soin de dissoudre le sel de plomb formé sur les parois, et j'ai eu une liqueur qui précipitait aboQ» damment en jaune par Tiodure de potassium, La même expérience faite avec de l'eau vinaigrée (vinaigre IO9 eau 40} a donné le même résultat, J'ai dosé le plomb dissous dans les expériences précédentes et i'ai obtenu ; sulfate de plomb O'^jOGS — O^.OTS — V%ù3Sk^ J'ai expérimenté de la même manière un poêlon en cuivre^ étamé dans une maison qui doit inspirer toute confiance, et Ifii résultats ont été semblables. L'introduction du plomb dans les étamages peut présenter quelquefois un véritable danger; car dans beaucoup de prépa^ rations culinaires on emploie le vin, le vinaigre et autres pro« duits acides \ le sel marin lui-même, qui entre dans tous nos aliments, peut attaquer le plomb allié à l'étain. Il en résulte que beaucoup de nos aliments renferment du plomb. Si des accidents ne sont pas plus fréquemment observés, cela tient i ce que la quantité de plomb enlevée aux vases n'est pas ordi* uairemeut bien considérable et que^ lorsque des accidents se produisent, on leur attribue une autre cause, ou l'on n'en cherche pas l'origine. Le plomb, d'ailleurs, est un poison subtil dont les effets ne se font souvent sentir qu'à la longue. Tout récemment cependant des indispositions graves se sont montrées dans un de nos grands établissements scolaires, et il a été reconnu qu'elles étaient occasionnées par des alt<^ ments euits dans des vases étamés avec de l'étain plombifère. L'analyse de l'étamage a donné 35 p. 100 de plomb. La conclusion à tirer des faits consignés dans ce travail, c'est que le plomb devrait être exclu, d'une manière absolue, des poteries d'étain. Si l'étain ne peut pas être employé seul^ on cherchera h lui associer un ou plusieurs des métaux suivants ; fer, nickel, bismuth, cuivre^ antimoiAei Ces dew derniers en* — 27 — tmnt déji dans qoelques aUiagei à*étsàn ) il reste toatefois k examiner jusqu'à quel point ils sont inofifensifs à l'état d'alliage. Quant aux étamages, les règlements de police (1) exigent qu'ils soient faits k Tétain fin. Il reste donc k exercer une sur** Teillaocd plus active et plus effective. Ne pourrait^n pas aussi établir des pénalités plus fortes» assimiler, par exemple, i una tentative d'empoisonnement, le plomb étant un poison, Tiotio* duction de ce métal dans les étamages? Production spontanée de cristaux dans les œufs sans développement d^organisms; par Mt (tAtoNi J'ai examiné des œufs qui n'avaient éprouvé aucune des altérations qu'on observe ordinairement (moisissures, fermentation putride et fermentation acide) et qui ce- pendant n'étaient point restés sains. Une modification spéciale s'était produite, sans que j'aie pu en saisir la cause, sur quelques-uns seulement des œufs , brouillés ou non , m% en expérience à la température de 25*. La masse décomposée a une teinte jaune sale, une odeur de matières animales sèches, une grande fluidité, malgré les aiguilles cris- tallines qu'elle renferme en grand nombre et malgré les parti- cules solides qui proviennent de la désagrégation du vitellus. Je n'ai pu découvrir trace d'organismes microscopiques, ni dans l'intérieur, ni à la surface^ ni dans l'épaisseur des mem- branes. Ce qui est surtout caractéristique, c'est la formation de gros mamelons blancs, pouvant atteindre 2 et 3 millimètres de dia- mètre, et constitués par des faisceaux de fines aiguilles cristal- lines. Ces mamelons sont nombreux sur toute la surface interne ou externe de la membrane de la coque; ils adhèrent forte- ment aux points où ils se sont formés; les plus gros sont sur les parois de la chambre à air, et, en général, partout où l'air ^érieur parait avoir le plus facile accès. A l'aspect microscopique et aux réactions qu'ils donnent, on (1) Mais oss Hglements de police ne sont pas applicables à toute la ftaace. — 28 — reoonnait qu'ils sont en grande partie formés de tyrosine, mê- lée à un peu d'albumine. Si l'on écrase l'un deux sur une lame de veiTe^ il se décom- pose en faisceaux rayonnes de fines aiguilles, ayaiit chacun la forme de petits secteurs dentelés sur les bords, opposés le plus souvent deux à deux par leurs sommets, et quelquefois grou- pés en étoiles. A côté d'eux^ on voit des débris amorphes d'al- bumine solidifiée. Ces cristaux sont très-peu solubles dans l'eau froide, solubles dans l'eau bouillante, où ils se séparent des matières albumi- neuses, insolubles dans l'alcool et dans Téther, mais solubles aisément dans les acides et les alcalis. Les réactions suivantes, qui sont caractéristiques de la tyro- sine, ont parfaitement réussi : 1" La dissolution jaune orange, obtenue avec l'acide azo- tique, donne, par une évaporation ménagée, un résidu qui se colore en brun rouge foncé par les alcalis (Schérer). 2* Une dissolution bouillante dans l'eau donne avec l'azotate neutre de mercure un précipité blanc jaunâtre, qui se trans- forme en rouge foncé par l'addition goutte à goutte d'acide azotique fumant*, il faut faire bouillir de nouveau après chaque goutte (Meyer). 3* Une dissolution dans l'acide sulfurique concentré, pro- duite à une douce chaleur, prend une couleur rouge passagère; le liquide, étendu d'eau, neutralisé par la craie ou le carbonate de baryte, filtré et concentré, donne avec le perchlorure de fer une coloration violette (Piria). Dans le dédoublement des matières albuminoïdes^ la tyrosine étant généralement accompagnée de leucine, j'ai cherché si ces deux produits existaient à la fois dans la masse décomposée. Pour cela^ j^ai opéré de la manière suivante. Le contenu de l'œuf a été épuisé par l'alcool bouillant, qui devait dissoudre toute la leucine, puis par l'éther, pour séparer ce qui restait de matières grasses, et enfin par une dissolution aqueuse d'ammoniaque^ qui a dissous la tyrosine. Et en effet, par l'évaporation lente de cette dernière liqueur après filtra- tion, j'ai obtenu des cristaux blancs de tyrosine. L'extrait alcoolique filtré, de couleur rouge, a été évaporé; — So- le résida traité par Téther a été repris par l'alcool bouillant. Après filtration nouvelle et évaporation lente^ il s'est déposé des cristaux blancs jaunâtres, dont la forme est celle des cristaux de leucine : ce sont de petites masses granuleuses, sphéroïdes, qui au microscope ressemblent à des cellules adipeuses ; sur leurs bords seulement on Toit leur constitution cristalline. J^ai obtenu, d'ailleurs, avec elles les principales réactions de la leucine : r En chauflTant avec précaution ces cristaux dans un tube de verre ouvert aux deux bouts, ils se volatilisent sans fondre, eo donnant des flocons blancs très-légers, dont les uns se dépo- sent sur les parois froides du tube, et les autres, entraînés par le courant d'air, voltigent dans l'atmosphère. 2* Évaporés avec soin sur une lame de platine avec de l'acide azotique, ils laissent un résidu incolore qui, traité par une goutte de lessive de soude, se dissout facilement; en concen- trant doucement la liqueur, il se forme une goutte oléagineuse ^ très-mobile et ne mouillant pas la lame de platine (Schérer). Les quantités de tyrosine et de leucine obtenues dans ces circonstances sont beaucoup plus grandes que dans la putré- faction. Il y a donc là une curieuse transformation de l'albu- mine de l'œuf, qui rappelle celle que M. Schûtzenberger a con- statée pour les matières protéiques insolubles de la levure de bière, lorsque celle-ci continue sa vie à ses propres dépens, sans putréfaction. Le poids des matières grasses extraites par l'éther est infé- rieur à celui que donne un œuf sain ou un œuf pourri. Au lieu de 4 grammes, poids minimum que ces derniers œufs m'ont donné, j'ai trouvé dans deux cas les nombres 2",59 et 0'%85. Le traitement présente une particularité que je n'ai pas remar- quée avec les autres œufs. En agitant la matière avec l'éther, tout se prend en une masse gélatineuse jaunâtre, et par le repos l'éther ne se sépare qu'avec une extrême lenteur; au contraire» avec les œufs sains, par exemple, il se forme en peu de temps une couche transparente au-dessus de la masse insoluble qui se i^nit au fond du vase. On pourrait croire, en voyant les mamelons qui grossissent sur les membranes, en présence de Pair, que l'altération précédente -ta- doît 66$ principale modifications à l'action de rotygène atuio* sphëriqué. Toutefois ce dernier agent pourrait n'être point du tout nécessaire, car j'ai obtenu des cristaux de tyroside dans un tube où J'avais enfermé un œuf avec une quantité très-li- mitée d'air. La cristallisation de la tyrosine sur les membranes s'expliquersdt alotis par sa faible solubilité. iïir qmlfuiê niktciùms peu coimues dm wuUiêre$ êucriu; par AL Yii^AUi pharmacien-major (!)• Le réactif que j'ai employé est un mélange à parties égales d'acide chlorbydrique du commerce et d'une huile grasse (sésame, ricin, œillettes^ arachides, olives, colza, amandes douces, foie de morue, etc.)« Yoici de quelle façon ]'ai été conduit à me servir de ces mélanges. J'avais à examiner une série d'échantillons d'huiles de diverses provenances vendues à Batna^ sous le nom d'huile de table, et même fournies à l'hôpital» On appliqua à ces produits les moyens de rers les expériences suivantes ; toutefois^ avant de les décrire^ il oott*' vient d'expliquer exactement dans quelles condMotti Oft s'est toujours plaoé< ^• Une huile quelconque^ méktigée à tib VdlUttië 4gà\ d'aeidë chkrhydnque du commercé) a ûiUir pendant un quart d'heure. Elles contiennent — S2 — 1/100^ 1/1,000, 1/2,000, 1/10^000 de leur poids de sucre de canne (interyerti). Yoici quels ont été les résultats obtenus : I. Expériences préliminaires. — A ï= HCl + sucre inter- yerti 0'',01 (1 centimètre cube de solution au i/100). Pas de cbangement de coloration à froid. — B =: HCl 4~ sucre inter- yerti 0*^,01 . Coloration jaune à chaud. — C = HCl -{- sucre interyerti 0'',001. Pas de changement de coloration à chaud. II. Expériences avec V huile de sésame. — 1* A = HCl + huile de sésame à chaud. Légère teinte jaune chamois du liqiûde acide qui occupe la partie inférieure du tube. — â* Les mêmes réactifs -|-0*%01 desucreinteryerti(l centimètre cube desolution au 1/100). Coloration rose se produisant rapidement, même à froid, et deyenant rouge cerise au bout d'un certain temps. 3^ Les mêmes réactifs additionnés de 0^,001 et même de 0",0005 de sucre interyerti. Coloration rose caractéristique. Ayec 0^,0001 de sucre interyerti, coloration roseencore visible. 4^ Les mêmes réactifs -j- QF'fii ou même 0",001 de sucre de canne. La coloration rose ne tarde pas à se manifester. ô** Les mêmes réactifs -f 0*%001 de sucre interyerti dissous dans 1** d'urine normale. La coloration rose yiolacée se pro- duit rapidement. III. Expériences avec les huiles de ricin ^ d'ceiUetieSy d'ara- chides^ d*olive, de colza, d*amandes douces et de foie de morue, — Les mêmes réactifs additionnés de O'^Ol de sucre interyerti donnent les résultats suivants : 1** très-belle coloration jaune orange ayec Y huile de ricin; 2'' coloration jaune brun avec V huile d" œillet tes; 3* coloration jaune très-intense avec V huile d'arachides; 4* coloration jatme orange ayec V huile d'olive; S* coloration brune très- foncée avec l'Autre de colza; 6* colora- tion jaune orange avec Vhuile d*amandes douces; 7* coloration brune avec Vhuile de foie de morue» n résulte de ces faits qu'un mélange à parties égales d'acide chlorhydrique et d'une huile grasse et spécialement d'huile de sésame, peut être considéré comme un réactif des matières su- crées (sucre de canne^ glucose, léyulose, miel, etc.). L'action est plus sensible avec le sucre interverti qu'avec le sucre de canne; celui-ci, du reste, chauffé ayec Facide chlorhydrique — 88 — dans les conditions de rexpérience, doit se transfonner au moins partiellement en sucre interverti. Les colorations jaune, orange, marron, etc«, que l'on obtient avec les huiles autres que l'huile de sësame, paraissent d'abord dues à l'action de l'acide sur la solution sucrée chaude, mais elles sont rendues beaucoup plus sensibles par la présence de la matière grasse qui détermine dans les nuances de notables et avantageuses modifications. Enfin, on a cru utile de fixer approxinoativement la limite de sensibilité du réactif acide chlorhydrique et huile de sé- same. La teinte rose du liquide acide est très-rapidement vi- sible lorsque Ton se sert d'une solution (1**) contenant 2 déci- granunes de sucre interverti par litre \ elle peut encore être constatée avec des solutions extrêmement étendues au 1/10,000 et même au 1/20,000 (1"" d'une liqueur contenant un 1 déci* gramme et S centigrammes de sucre interverti pour 1,000~). On ne saurait trop recommander d'opérer comparativement en se servant de mélanges d'huile de sésame et d'acide chlorhy drique pur, puis additionné d'une dose de sucre de plus en plus minime. Recherches sur les fîmctions des champignons; par M. A. MoNTZ. Les auteurs qui ont étudié la respiration des champignons ne sont pas d'accord sur la nature des gaz qui se produisent pendant ce phénomène. S'il est admis par tous que les champignons, placés dans une atmosphère contenant de l'oxygène, absorbent ce gaz en exha- lant un pareil volume d'acide carbonique et s'il est même démontré par les expériences de Marcet que, l'oxygène étant consommé, les champignons dégagent de l'acide carbonique aux dépens de leur propre substance, il n'en est pas de même delà production d'hydrogène, signalée par Humboldt, Grischow, Marcet, et qui n'est pas unanimement acceptée par les physio- logistes. Pour résoudre cette question, on a fait passer un courant Jmam, ie Phêrm. a it Oàm., 4« lÉiix, t. XXn. (JaiUet 1875.) 3 — 84 — oontiott d'air sur des champignons (Agaric. Camp.y champi- gnon ne contenant pas d'antre matière sucrée que la man- nite) (i). Les gaz^ après aroir trarersé une série de tubes destinés à retenir Teau et Pacide carbonique, passaient sur de Foxyde de cuivre chauffé au rouge et se lavaient ensuite dans des appareils à absorption. Une série d'essais a montré que, dans ce cas^ c'est-à-dire en présence de l'air atmosphérique constamment renouvelé, il ne se produisait aucun gaz oombns* tible, tel qu*hydn)gène, oxyde de carbone ou hydrogènes car- bonés. En effet, les absorbants placés à la suite du tube à Oxyde de cuivre n'ont retenu ni eau ni acide carbonique. Une seconde série d'essais a été faite par le même procédé en Supprimant l'oxygène. De l'azote pur remplaçait l'air atmo» sphérique. Dans toutes les expériences on a obtenu de l'eau provenant évidemment d'ime petite quantité d'hydrogène dégagé par les champignons. Aucun gaz combustible contenant du carbone ne s'était produit. Dans cette seconde série d'essais, faite à l'abri de l'oxygène^ les gaz ayant séjourné sur les cham^ pignons contenaient, comme dans les expériences faites avec l'air sans cesse renouvelé, des quantités considérables d'acide carbonique. Les quantités d'eau recueillie étaient cependant très-faibles, et pour se prononcer avec certitude en faveur de la production d'hydrogène^ on a cru devoir employer les procédés volume triques qui ne permettaient pas de laisser un doute sur la nature des gaz produits. Dans ce but on a fait séjourner les champignons (Agar. camp.) dans un gaz non comburant, l'acide carbonique. L'expérience terminée, cet acide carbonique était absorbé par de la potasse et le gaz résidu était examiné. L'ana* lyse eudiométrique a montré que ce résidu était toujours formé par une grande quantité d'hydrogène et de l'aiote. Cet a2ote provenait certainement des gaz contenus dans les cham- pignons, gfts que j'ai toujours trouvés formés uniquement par de l'azote et de l'acide carbonique. Ici encore aucun gaz corn* (1) Dans deux précédentes notesi Comptés rendus, U LXXVf, p. a4a, el t. LXXIX, p« im, i*ai ftU TOir que les ohamplgnoni supdrieiirsy ainsi gai ceax qui roDctionnent comme moisissures, contiennent tantôt de la manaitei tantôt da trélialose, tantôt ces deux sucrçs réunis et quelquefois aussi un sucre du genre glucose. — 85 - bustible autre que Vfaydrogètie ne s'était produit. Aîûs), dans une atmosphère contenant deToxigène, VAgar, camp, n'a produit que de Vacide carbonique, tandis que dans une atmosphère non comburante il a produit de Pacide carbo- nique et de l'hydrogène. Dans le premier cas les champignons ont donc joué leur rôle ordinaire qui consiste à brûler les matières dont ils disposent, en employant l'oxygène ettérieur comme comburant. Dans le second cas, cette fonction ne pou- vant plus se produire est remplacée par une combustion intë- rieure, accompagnée d'un dégagement d'hydrogène. Quelle est la source de cet hyd rogène ? Une décomposition des éléments de Teau es( difficile à admettre, et c'est dans l'existence de la fnftfinite dans le champignon qu'il faut chercher rorîgifiè de ce gaz. 8i la manntte dégage de l'hydrogène, elle doit se transformer en un glucose ou subir la fermentation alcoolique. C'est ce dernier phénomène, en effet, qui se produit^ les cham- pignooa, âpres leur séjour dans Un gaz nOfn comburant, conte^ Dâient constamment dans leurs tissus des quantités notables d'aleool, et cela lani qu'aucun ferment ait pu être obserté. Eh effet, on à couêtaië par l'observation mioiroscopîqci« que ht fer« mentation alcoolique avec dégagement d'hydrogène est déjà arrrvéd à iùn mârxinram d'intensité avant toute aHération des diamirigoôtf», ei si au bout de qttelque» Jours les tissus se renw plissent de vibrions, le phénomène que je décris a déjà presque atteint son terme* Les eisampignons ayant vécu à Tair ne confiennent paa des quaniiUs sqppnréciables d'alcool. Les champignons^ privés de l'action àê Toxygène^ ont donc la propriété de transformer k tnaAnite «ft aeide carbonique^ akool et hydrogène. D'aprèt mes observations, la levure de bière aecomplit la ttéoM trftDifcniifttion* Est-'ce en raison de son aeiios vitale on simpleménC amame matière albuminoïde (i)? C/es( une (fues** tîon- à exftuituer. ■MAAi (1) M. Bcrthetot a constaté {Ànn. de chim, et de phys. (3), t. L, p. 3Î2) que certaines thsttères alfmrtiinoidés font subir à la mannlte' Ta fertnentâ- tton alcoolique arec (tégagemcnt d'hydrogène par une scthnr chimhiac et non physloloMii** c*M4r^ïta taas l'iolertfilUoii ù'uù fermein orgatriié. — 36 — Ce qui confirme l'opinioa qui attribue à la mannite la for- mation de rhydrogène, c'est le fait que les champignons à tréhalose, sans mannite, placés dans une atmosphère d'acide carbonique produisent dans leurs tissus la fermentation alcooli- que sans dégagement d'hydrogène. Cette fermentation alcoolique produite à Tintérieur des tis- sus et sans Tintervention d'un ferment organisé proprement dit se rapproche de celle que MM. Lechartier et Bellamy (1) ont signalée dans les fruits, n n'y a rien d'étonnant d'ailleurs à ce que les tissus des champignons supérieurs puissent jouer un rôle semblable à ceux des champignons inférieurs, et en comparant les fonc- tions dans les différents degrés de la classe des champignons, on peut exprimer cette règle générale que tous les champignonSf soustraits à faction de V oxygène^ transforment en alcool et acide carbonique les sxAcres mis à leur disposition. Quand le sucre est de la mannite, il se produit en même temps un d^agement d'hydrogène. Le type de cette action est la levure de bière, ferment proprement dit ; on l'a constatée pour les moisissures {pénicillium^ mucor) et mes expériences le démontrent pour les champignons supérieurs. Ce phénomène n'est pas dû à une fonction normale; il con- stitue un état morbide produit sous l'influence de droonstances qui ne se rencontrent qu'exceptionnellement dans la nature; ce n'est pas non plus le résultat d'une altération, puisque, si l'on n'a pas prolongé trop longtemps le séjour dans une atmosphère exempte d'oxygène, le champignon peut reprendre son état vital ordinaire, caractérisé par la combustion complète. Cette combustion complète en présence de l'oxygène en excès est une règle observée par la généralité des champignons. Mes essais n'ont cependant pas réussi à faire rentrer la levure de bière dans le vaste groupe ainsi caractérisé. En efiet, la levure, ajoutée à une dissolution de glucose qui était traversée par un courant rapide d'air ou d'oxygène, n'a jamais produit plus d'acide carbonique que celui venant d'une fermentation al- coolique normale. Cette levure, ainsi mise en contact avec beau- (1) Comptes rendus, t. LXXV, p. 1308, et t. LXXIX. p. lOS. — 37 — coup d'oxygène, offrait au bout de quelques jours les caractères de la sporulation et montrait dans l'intérieur des cellules les Oicoêpores décrits par M. Rees (1). Cette levure, préparée à un certain degré de pureté et exempte surtout de spores de peni- cillittm^ n'a jamais, quoique placée dans les conditions les plus favorables à une transformation, donné naissance à un orga- nisme v^étal différent, confirmant en cela les idées de M. Pas- teur, et s'il s'est formé presque toujours^ dans ces expériences, des quantités notables de mycoderma vint, j'attribue cette pro- duction à la préexistence de quelques cellules de ce végétal que l'examen microscopique m'a toujours montré, même dans une levure préparée avec un grand soin. Sur les caractères du glycocoUe; par M. Engel. Le glycocoUe se reconnaît à trois caractères : 1* Bouilli avec une solution concentrée de potasse ou de ba- ryte, le glycocoUe donnerait une coloration rouge de sang. Cette réaction ne permettrait pas, d'après certains auteui^, de confondre le glycocoUe avec beaucoup d'autres substances ; néanmoins je n'ai jamais pu la reproduire. Les deux autres réactions, citées dans les traités de chimie, ne suffisent pas pour caractériser le glycocoUe. Ces réactions sont les suivantes : 2* Le glycocoUe^ traité par du sulfate de cuivre, puis par de la potasse, empêche la précipitation de l'oxyde de cuivre. On obtient, dans ce cas^ une belle coloration bleue. Ce fait est attri- bué à Horsford; mais M. Boussingault avait antérieurement constaté que le glycocoUç dissout l'oxyde de cuivre et avait donné la formule du glycocollate de cuivre. 3<* Le glycocoUe réduit à froid et mieux à chaud l'azotate mercureux. A ces deux dernières réactions, j'ajouterai les deux sui- vantes. Isolée, chacune de ces réactions ne prouve pas que le corps qui la donne est du glycocoUe, mais l'ensemble des (1 ) AlkoholgShrunys pilze. — 58 — quatre me parait tout & faitoaractéristique de oelte 8ub9taii09« 1*^ Le glycocolle donne, ayec le perohlorure de fer, une colo* ration rouge intepse. L'acide aoétamîque se oomporte donc avec le perohlorure de fer, comme let acides alcalins. Cette co* loration disparaît sous l'influence des acides; elle reparait lor^ qu'on neutralise aveo précaution, par de l'ammoniaque, l'acide ajouté, T On sait que, lorsqu'on traite l'aniline par un peu de phé- nol, pui« par un excès d'hypochlorite de sodium^ on obtient une belle coloration bleue (i). M, Jacquemin a constaté que Yàxa^ moniaque se comporte en présence du phénol et d'un excès d'by* pochlorite comme l'aniline. Ce fait avait déjà été signalé par M. Berthelot {Répertoire de chimie appliquée, p. 284, 1859). La colorationobtenueavecranîlineestinlinimentplusintense. D'une façon générale, l'ammoniaque, la méthylamine, l'étby lamine (Jacquemin), la pbénylamine donnent, lorsqu'on les traite par du phénol et un excès d'hypochlorite, une coloration verte ou bleue, Or les glycocoUes sont à la fois des aminés et des acides : aussi suffit-^il de traiter un peu de glycocolle en solution pmr une goutte de phénol, et d'ajouter au mélange de l'hypoobio- rite de sodium pour obtenir, après quelques instants, une belle coloration bleue. Ces quatre réactions sont du reste très-sensibles. IL m'a suffi de dissoudre 25 milligrammes de glycocolle dans 8 centime très cubes d'eau, et de diviser cette solution en quatre parties égales, pour obtenir les quatre réactions dont j'ai parlé. Les phénomènes de coloration étaient très-intenses et la réduction de l'azotate mercureux très-nette ; on pourrait donc caraoté^ riser une quantité beaucoup moindre de glycocolle en opérant sur quelques gouttes seulement, au lieu d'employer pour cha* que réaction 2 centimètres cubes de la solution, comme je l'ai fait. (1) Jacquemin, Jowmai de pharmacie et de ehimict i* séri^ t. XIX, p. 341, 417. ~ «9 — Modification de la méthode de fVill et Varrentrapp pour le dosage de Vaxote; par M» THIBAULT (1). Dans cette méthode le tube à combustion en Terre peut être remplacé par un tube en fer, traversé par un courant gazeux. Par suite de cette modification, l'appareil reste monté pour un grand nombre d'analyses. Ayant à faire plusieurs analyses de matières organiques azo* tées, je me suis servi de cette méthode en la combinant avec celle de Will et Yarrentrapp, pour doser l'azote dans ces sub- stances et dans les engrais qui ne renferment pas de composés nitreux. L'appareil que j'emploie se compose d'un tube à combustion en fer étiré^ ayant 20 millimètres de diamètre intérieur et 00 centimètres de longueur. Ce tube est placé dans un four» neau d'analyse à gaz, de telle sorte que chacune de ses extré- mités dépasse la grille de 15 centimètres. Il est muni, à ses deux extrémitéSi de bouchons, traversés par des tubes de verre de petit diamètre. Le tube de l'extrémité A peut être relié à un appareil à hydrogène. Celui de l'extrémité E à un tube à boules de Will et Yarrentrapp. L'hydrogène est produit d'une façon continue, par la réac- tion de l'acide sulfurique sur le zinc, dans un appareil à deux flacons. Le gaz s'épure en traversant : i* une dissolution de potasse ; 2* une éprouvette à pied contenant de la ponce sulfu- rique (fig. 1). four nettoyer la surface intérieure du tube on y fait passer un courant d'hydrogène, on le porte au rouge dans toute sa longueur, puis on le laisse refroidir. On introduit alors à 40 centimètres de l'extrémité A (fig. 2) une colonne de chaux sodée en petits morceaux CD, de 35 centimètres de longueur, que l'on maintient dans le tube avec des spirales en ruban de fer. La portion vide antérieure est destinée à recevoir une longue (1) Journal de l'agriculture, ISlS, p. 259. — Al — nacelle deini-cylindrique en tôle, que l'on peut introduire dans le tube et en retirer à Taide d'un fil de fer soudé à un bout. La nacelle BC, doit avoir 20 centimètres de longueur. La manière d'opérer est très-simple* On remplit la nacelle aux trois quarts de chaux sodée en poudre. On fait passer un courant d'hydrogène, puis on porte le tube au rouge, en le maintenant à cette température pendant une dizaine de minutes. On éteint le gaz de la grille. Lorsque la température de la chaux sodée de la nacelle s*est suffisamment abaissée, pour éviter toute décom- position de la substance à analyser, on arrête le courant d'hydrogène, on retire la nacelle du tube avec une pince^ on la pose sur une mince feuille de cuivre, et avec une petite spa- tule de platine on met une portion de la chaux sodée dans une petite main en feuille de laiton. On répand rapidement la substance à analyser sur toute la surface delà chaux sodée, laissée dans la nacelle; par-dessus on verse la chaux sodée, qu'on a mis de côté, dans la main en laiton, on pousse la nacelle dans le tube à combustion, relié auparavant aux boules contenant l'acide sulfurique titré. On ferme le tube en A et l'on fait passer lentement le courant d'hydrogène. La combustion se fait comme d'habitude, en chauffant la substance de C en B et en maintenant au rouge sombre la partie CD. On suit facilement la marche de l'opération et Ton en reconnaît la fin en comparant le mouvement des bulles de gaz dans le flacon à potasse de l'appareil à purifier l'hydrogène avec le passage du gaz dans le tube à boules. L'analyse terminée, on enlève l'appareil à absorption, on chauffe le iTube au rouge vif et Ton y fait passer un fort courant diiydrogène, pour entraîner les produits hydrocarbures qui se condensent en partie sur la chaux sodée. En remplaçant la nacelle par une autre contenant de la chaux sodée en poudre^ on peut procéder immédiatement à une nouvelle analyse. A l'aide de cet appareil, on peut donc faire un très-grand nombre de dosages d'azote en fort peu de temps en évitant la dépense d'un tube de verre pour chaque analyse et l'emploi inutile d'une grande quantité de chaux sodée. Le oooiant d'hydrogène prévient l'absorption qui se produit — 42 — souvent dans les boules lorsqu'on se sert de tubes fermes, et empêche la décomposition du {[az ammoniac par le fer chaufie au rouge. Les résultats donnés par cette méthode sont très^exacts ; c'est ce que prouvent un grand nombre d'expériences comparatives faites par le procédé ordinaire et par celui que je viens de décrire. ACADÉMIE DES SGENCES. i^MV*a«nFi^^ Action d$ Voç;ygène électrolytique eut Valcool méthylique; par M. A. Renard. L'alcool méthylique pur, soumis à l'action de l'oxygàne électrolytique, d'une façon identique à celle qui a été indiquée pour Talcool vipique^ a fourni des résultats à peu près sem-^ blables. Pendant l'action du courant, il se produit toujours de l'hydrogène au pôle négatif, mais on constate en outre qu'il se dégage sur U lame de platine, servant d'électrode négative^ une petite quantité d'un gaz^ que Ton peut recueillir en dispo* sant au-dessus de cette électrode une éprouvette remplie du mélange d'alcool et d'eau acidulée* La proportion de gaz qui se dégage ainsi est toujours très» faible, environ 25 à 30 centimètres cubes, en opérant avec cinq éléments 3unsen. Ce gaz«oe contient pas d'oxygène, mais il est formé en grande partie d'oi^yde de carbone, d'un peu d'acide carbonique et d'une petite quantité d'un gaz soluble * dans l'eaui qui parait être de l'oxyde de méthyle, £n distillant l'alcool après son oxydation, et en traitant par du chlorure de calcium le produit distillé, on obtient un liquide formé de formiate de méthyle, de méthylal et d'acé- ttte de méthyle; il ne se produit pas d'aldéhyde méthylique. Ce mélange, traité par une solution conoeotrée de potasse caustique à l'ébulUtion, dans un ballon mum d'un réfrigérant ascfudanti a&9 dn décomposer las étb«ri, donue par dktiUatioD - *« - du métbylal pur, bouillant à 42*, qu« l'on n'a plus qu'à débar* fiMer do Talcool méthyliqu^ qu'il pout contenir^ par un trai* tement au oblorura de calcium. Le métbylal est, dans ces conditions, Tun des produits prin- cipaux de l'oxydation de Talcool méthylique, et ce procédé permet d'en obtenir des quantités assez eonsidérables. Si l'on fait usage d*alcool méthylique du commerce, il faut^ après l'action de la potasse, ajouter au produit distillé une solution concentrée de bisulfite de soude, afin de le débarrasser de l'acétone qui l'accompagne. En opérant avec de l'aloool métbylique pur, il ne se produit jamais d'acétone. La potasse provenant de la décomposition des éthen, saturée par de l'acide sulfurique et distillée, donne un mélange d'à» cide formique et d'acide aoétlque, dont on peut aisément coi|» stater la présence en saturant exactement oe mélange acide par de la potasse, le précipitant par le nitrate d'argent et faisant bouillir. Il se produit une abondante réduction d'argent avec dégagement d'acide carbonique, par suite de la décomposition du formiate d'argent, et la liqueur bouillante filtrée donne, par le refroidissement, des cristaux d'acétate d'argent. On peut, du reste, constater directement la formation de l'a^ cide acétique dans l'oxydation de Taloool méthylique, en sou- mettant le liquide primitif à des distillations fractionnées ; les dernières portions, bouillant vers 66'^ ne renferment pins que de l'acétate de méthyle. Cette transformation de l'alcool méthylique en acide acétique M comprend, du reste, aisément en considérant^ comme l'a fait Gerhardt, l'acétyle comme du méthyl-formyle GH^GO. On peut admettre en effet que, sous l'influence de l'oxygène naissant, l'alcool méthylique se transforme d'abord en eau et oiyde de carbone, dont une petite portion se dégage à l'état de liberté, mais dont la majeure partie, se trouvant A l'état nais- sant, réagit sur une autre molécule d'alcool pour former de l'acide acétique. Quant au résidu de la distillation de l'alcool méthylique otydé, il renferme de l'acide méthylsulfurique, et j'ai pu ooMUter, comme je l'ai fait pour Valoool vinique, en opévamt — 44 — à froid et avec de l'acide sulfuriquetrès-étendu y que laproduc- tîon de cet acide méthylsulfuiique était due à roxydaiioo de l'alcool et DOQ à TactioD directe de l'acide sulfurique. 3= 8ar les campbènea; par M. Riban. — Les premiers cam- phèoes cristallisés, C'^H*', ont été découverts par M. Berthelot. Campkène actif léoogyre. — Pour préparer ce camphène, M. Riban chau£fe le chlorhydrate de térébenthène en vase clos, avec son poids environ de potasse caustique et trois ou quatre fois son poids d'alcool à 94degrés. La durée de la chauffe est de soixante-quinze heures. La masse est traitée par Teau ; le cam- phène surnage, on le lave et on le distille ensuite. Il est alors comprimé et fractionné. On peut ainsi obtenir rapidement des quantités considérables de camphène très-pur. Le camphène a une odeur spéciale qui n'a rien de camphré; il bout à 1Ô6-157* et fond de 45 à 47®. Sa densité est aux tem- pératures de 60, 80, 100% 0,8378; 0,8210; 0,8042. Si on le compare à ses isomères liquides, le térébenthène et le térébène, on trouve qu'il a le même point d'ébullition, que sa densité est plus forte et que son pouvoir rotatoire est de même sens et plus grand que celui du térébenthène générateur. Monochlorhydrate de camphène, C"H*'HC1. —Il a été signalé par M. Berthelot. Pour le préparer, on dissoiit 100 par- ties de carbiA-e dans 150 parties environ d'alcool absolu et l'on sature par le gaz chlorhydrique; le corps formé, moins solu- ble, cristallise. On n'obtient ce composé avec la composition théorique qu'en le sublimant en vase clos au sein du gaz chlorhydrique. L'eau le décompose lentement, l'acide passe dans les eaux de lavage. Son point de fusion déteruiiné dans une atmosphère d'acide chlorhydrique est constant et situé à i47\ a. Camphène inactif. — M. Riban est parvenu à obtenir ce carbure réellement inactif, en chauffant le monochlorhydrate de térébenthène avec deux fois son poids d'acétate de potasse ou de soude fondus et pulvérisés ; le mélange introduit dans des ballons à long col, surmontés d'un large tube droit, est diauffé à 170* pendant vingt-quatre heures environ. Au bout — 45 - de ce temps, la masse est distillée et le produit recueilli reste liquide. On lave la matière à chaud avec des alcalis, puis avec deTeau; le produit surnageant cristallise en une masse im- prônée de liquide que Ton exprime. Ce camphène possède toutes les propriétés du corps actif. p. Camphène inactif. — On l'obtient en chauffant le chlor- hydrate de térébène à ISO*" pendant trente heures, avec cinq fois son poids de stéarate de soude. Le produit distillé est li- quide, mais on isole le carbure solide qu'il renferme par des distillations et des congélations systématiques. Ce carbure présente tous les caractères des autres camphèoes. Il parait moins stable que le précédent. BoméO'Camphène. -r- C'est un carbure cristallisé que l'auteur a dérivé du camphre des laurinées. Il présente aussi les mêmes caractères que les corps précédents. On peut tirer des faits observés par M. Riban un moyen pratique de reconnaître, étant donné un chlorhydrate» à quel type il appartient. Pour cela, quelques décigrammes de matière sont chauffés à 100* durant quatre heures, avec vingt-cinq fois leur poids d'eau, dans un tube scellé couché horizontalement et rempli à moitié par l'eau. Au bout de ce temps : (A), si la matière indécomposée conserve l'état solide à chaud, c'est du chlorhydrate de térébenthène. L'eau soutirée louchit à peine ÂgO^ AzO' ou donne quelques rares flocons de AgCl. La matière primitive broyée à froid avec de l'eau bleuie par le tournesol ne le rougit pas. (B), si la matière décomposée est liquide à chaud, c'est du chlorhydrate des. camphènes, des bornéols ou du térébène; 1* elle se fige par refroidissement, c'est du chlorhydrate des camphènes ou des bornéols ; 2« elle reste liquide à toute température, c'est du chlorhydrate de té* rébéne. De plus, pour les corps (B), l'eau soutirée donne un pré- cipité très-abondant cailleboté de AgCl, et la matière primi- tive broyée avec de l'eau froide rougit le tournesol (1). 8or la aolabllité da nitrate de soude et sa combinai- ton aTeo l'ean; par M. Ditte. — Une dissolution saturée à (1) Nous publierons prochaioement deux notes de MM. Berthelot et Ribtn sur la synthèse du campbre par Toxydatlon des camphènes. — M — iéro renferme 66,7 parties de nitrate de soude pour 100 d'eau; comme elle ne dépose rien entre zéro et — 15', elle conserre dans cet intervalle une composition constante. Refroidie à— H*, et mise en contact avec un excès de nitrate cristallisé, elle n'en dissout ni n'en dépose, et la liqueur, séparée des cristaux, se comporte exactement comme la dissolution saturée à zéro. Ainsi, une dissolution de nitrate de soude, saturée à zéro, ne se comporte pas comme une dissolution quand on la refroidit; elle ne change pas de composition quand la température s'abaisse et ne contient cependant pas de nitrate en sursatura- tîon ni d'eau en surfusîon. Quand elle se solidifie, les cristaux qu'elle donne sont bien différents de ceux du nitrate de soude ordinaire; enfin ceux-ci présentent un point de fusion constant, caractère qui n'appartient qu'aux combinaisons définies. Au contact d'un excès de nitrate de soude, l'eau à zéro s'y est cti'- tièrement combinée, et Ton est alors en présence^ non plus d'une dissolution^ mais d'un hydrate de nitrate de soude, li- quide entre zéro et — 15',7, solide au-dessous de cette dernière limite. Cet hydrate contient, dans 100 parties, 40,01 de nitrate et 59,99 d'eau; sa composition répond â la formule AzO*, NaO, 14HQ. Ladensité decethydrate à Tétat liquide est 1,357 Azérô. Au-dessus de zéro la solubilité du nitrate de soude varie régulièrement, sans rien offrir de remarquable. 100 parties d'eau dissolvent 66,69 parties de nitrate de soude â 0* — 75, 65 à 8o — 80,60 à 15« — 83,62 à 18» — 90,33 â 26* — 99,39 â 36* — 113,63 à 51* et 125,07 à 68». Ainsi donc le nitrate de soude peut, comme celui de lîthiae (celui-ci au-dessous de -f- 10®), se combiner avec l'eau à basse température. Le nitrate de potasse ne présente rien de sembla- ble; sa dissolution, saturée à zéro, ne contient, pour 100 d'eau, que 13,3 de sel (Gay-Lussac). Quand on la refroidit, elle se remplit d'aiguilles qui présentent la forme ordinaire des cris- taux de nitrate de potasse. Si Ton plonge dans un même mélange réfrigérant à -^ 13 ou 14<», deux tubes contenant des solutions saturées â zéro. Tune de nitrate de soude, Tautre de nitrate de potasse, cette dernière est deteuTie au bout de quelques instants, tine masse Molide, dure et compacte, tandis que l'autre reste liquide, malgré -• 47 — TagitatioD et la présence de crisuux de nitrate de soude dans le tube qui la contient. Le point de fusion de l'hydrate AzO',NaO, 14H0 étant inférieur à la température du mélange réfrigérant employé, il reste liquide dans ces circonstances. ÈtQdM BUT le socca iutervwUi par M* MAUliENt. — - Pour obtenir le sucre interverti doué de propriétés constantes^ il est nécessaire de produire l'inveivioa dans des oonditions absolu* ment identiques : même quantité d'eau, d'acide, de chaLeur, même temps pendant toutes les opérations* Le sucre interrerts préparé dans ces conditions, se dédouble sous l'influence des alcalis, en produits variables, mais il faut opérer très^rigouo reusement dans la glace fondante pendant toute la durée de l'opération. Même avec des précautions infinies, il est presque impossible d'obtenir, avec une quantité déterminée de sucre candi, des quantités consuntes de glycose^ de chylariose^ etc., surtout douées d'un pouvoir rotatoire constant» On ne doit pas consi- dérer le sucre interverti comme une espèce chimique ù un moment quelconque de l'opération* C'est iin luélange en pro- portions variables de glycose, de chylariose et de sucre neutre* M. Maun»e&é a obtenu facilement du sucre neutre par le moyen suivant : 500 grammes de miel deNarbonne, très-blanc, ont été traités par 1 litre d'alcool rectifié à 90 degrés; à l'aide d'une douoe chaleur tout se dissout; mais le liquide, aban- donné au refroidissement jusqu'au zéro, laisse séparer une oouche pesante trè^peu colorée. L'addition de trois volumes d'eau et la filtration pour séparer quelques flocons jaunes de cire, donnent un liquide presque absolument incolore, mar'* quant séro au saccharimètre* Si on le chauffe, on peut lui donner un pouvoir rotatoire de 3 à 4' . Lorsqu'on traite ce sucre neutre par la chaux et l'eau dis- tillée à une température voisine de zéro, le mélange se prend en masse; si on lave ensuite le dépôt sur un filtre avec une petite quantité d'eau, on remarque que le liquide est jaune et qu'un courant d'acide carbonique en excès donne un abondant dépôt de carbonate coloré en beau J)leu« Les expériences de l'auteur montrent que le sucre neutre est un produit très'pea stable* P* — 48 — REVUE PHARMACEUTIQUE- Trlméttaylamlne obtenue de la rate; par M. Groves.— M. Gro7e6 ayant remarqué avec quelle facilité la raie prend uu goût ammooiacal, prit deux de ces poissons, pesant enyiron 5 kilogrammes^ et les conserva trois ou quatre jours jusqu'à ce qu'ils eussent contracté une odeur bien prononcée; il les coupa alors en morceaux et les distilla dans un alambic de cuivre avec de Teau et du carbonate de soude. Le produit distillé, fortement odorant et coloré en bleu par une petite quantité de cuivre dissous, fut neutralisé par Tacide chlorhydrique concentré; le cuivre fut ensuite séparé par Tacide sulfhydrique^ et le liquide redistillé avec de la potasse caustique, les vapeurs étant recueillies dans l'acide chlorhydri- que. Cette solution fut évaporée à siccité pour chasser l'excès d'acide, puis traitée par l'alcool, qui sépara le chlorhydrate de triméthylamine du chlorhydrate d'ammoniaque; on obtint ainsi environ 25 grammes de chlorhydrate de triméthylamine. (Journal d* Anvers.) tar le bromhydrate neatre d'étérine; par M. Duqobs- NEL (1). — L'ésérine, principe actif de la fève de Calabar, dé- couvert par M. A. Yée^ constitue un alcaloïde qui se combine facilement avec les acides. Les sels qu'elle forme sont généra- lement incristallisables et de plus très-hjgrométriques; un seul, jusqu'à présent, fait exception : c'est le bromhyiraie d'iêé- rine. Le sulfate neutre d'ésérine, qui est le seul sel employé au- jourd'hui par les oculistes, se présente sous la forme de masses jaunâtres, quelquefois rouges, mais que l'on pourrait obtenir incolores si Ton parvenait à éviter complètement l'action oxy- dante de l'air qui transforme l'ésérine en une matière rouge cristallisable, mais inerte. (1) Note présentée à l'Académie de médecine. — 49 — Après avoir employé plusieurs acides, tels que l'acide chlor- hydrique, Facide oxalique^ qui ne donnent pas de meilleurs résultats que Tacide sulfurique, M. Duquesnel a essayé l'acide brombydrique, qui fournit lentement, il est vrai, mais réguliè- rement des cristaux groupés en étoiles et des croûtes cristal- Unes fibreuses. Ce sel est encore un peu coloré, mais il donne cependant des solutions presque incolores, surtout si Ton em- ploie de Feau (UstiUée bouillie, légèrement additionnée de glycérine qui assure Sa conservation. Les avantages du nouveau sel sont de pouvoir cristalliser, d'être parfaitement soluble dans l'eau en donnant une solu- tion neutre, de se conserver parfaitement à Pair même hu- mide. m n jouit, du reste, comme tous les sels d'ésérine, de la pro- priété de contracter la pupille. 8vr la gïjcériné eristalliséa; par M. Henninger. ^ La glycérine pure, d'après M. Henninger, peut être refroidie pendant quelques heures à— 20* sans se solidifier; i cette température, elle est tellement visqueuse qu'on peut retourner le vase sans qu'elle s'en écoule. Si 9 dans la glycérine ainsi re- froidie, on introduit une petite parcelle de glycérine cristalli- sée, la solidification commence aussitôt, mais elle a lieu si len- tement qu'elle n'est pas complète au bout de plusieurs heures, même si l'onn'opèreque sur une dizaine de grammes de matière. La cristallisation se fait plus vite si l'on refroidit simplement avec de l'eau glacée, mais elle exige encore des heures entières pour s'achever. Ce phénomène est dû à la viscosité de la glycé- rine. Pendant la solidification de la glycérine dans l'eau glacée, on observe la formation de petit» cristaux magnifiques, trans- parents et très-brillants, qui restent suspendus longtemps dans la masse liquide. Ces cristaux, qui sont tous hémièdres, appar- tiennent probablement au type orthorhombique ; ce sont des combinaisons du prisme m avec le tétraèdre 1/2 ft 1/2. Les cristaux plus grands sont presque toujours maclés et offrent des combinaisons plus complexes ^ on y trouve rarement des formes hémièdres. Le point de fusion de la glycérine solide est /Mm. de PUm. et U Ckim., 4« giiii, t. XXII. (Juillet 1875.) 4 - 50 - situé entre + 17 et 18», et soa point d'ébullitîon à 179-180* sovtA une pi^ession de 20 millimètres. La glycérine qui a serri aux expériences de M. Henninger avait été purifiée par deux distillations dans le yide. {BulL Soe. chim.) 8ar l'yanpon oa thé de la Caroline; par M. Smith. — L'yaupon est le nom indien des feuilles de VIUx cassim» L'yaupon mélangé avec les feuilles d'autres espèces de la morne famille (llex vamitoria^ acton et Ilex dahon vivant contenait au plus 2 t/2 litres d'air dans les plus fortes inspirations^ tandis qu'il en pénètre 5 litres (le double) avec le spirosoope après la mort. 6* Le poumon â peu près exsangue du cadavre étant ausculté pendant la pénétration de l'air dans son intérieur, on constate que cette pénétration a lieu sam iweun truii^ semblable ou non au bruit vÀioulaire normal qui se produit ches l'homme vivant. Mais si l'on injecte dans l'artère pulmonaire 400 granunes seulement d'une solution de gélatine > au dixième et qu'on laisse refroidir, on obtient ensuite, par l'auscultation spiro- scopique du poumon, le bruit vésieulaire comme dans l'état normal Un poumon resté congestionné après la mort donne aussi les mêmes résultats positifs. Ces faits démontrent que la production du bruit vésieulaire de la respiration ne peut avoir lieu qu'avec une compacité du poumon semblable à celle qu'il présente pendant la vie, et qui fait défaut au poumon exsangue du cadavre. 6* Cet instrument donne au physiologiste une preuve nou- velle de la grande élasticité et de la résistance du tissu pulmo- naire sain. mlMtiom Intra-veineoMS de ohlorâl; mort; par MM. OlSNEFFE et Yan Wettsh. •*« Un homme atteint de cau- raote lenticulaire double a été opéré le 30 décembre 1874. A huit heures quarante-buit minutes on pratiqua la ponction de la médiane basilique gauche, et dans l'espace de six minutes on fit pénétrer peu à peu 6 grammes de ohloral* OnprDaédaàl'opération del'œildroit à huitheures cinquante- sept minutes. L'opération terminée, le pouls battait à 40, et lu rcspiratioa ne présentait rien de particulier. Au moment on le chirux|pen allait faire l'opération de l'cBÎlgauche, MM. Bouc- que et Le boucqt qui aurveillaient attentivement la respiration — 69 ^ ei 1a cirenlation, nous disent (huit heures Qioc|uaate<«buU im« Qutes) que l'une et l'autre Tiennent de s'arrêter» Immédiate'* meQt nous appliquons l'appareil électriqpie de l'hôpital, Vun des rbéophores k l'ëpigastre» l'autre sur le trajet des nerfii pneumogastrique et phrénique. Aussitôt le pouls reparatt, le malade respire, la figure se colore; malheureusement le cou«< raot électrique de la machine, mal entretcDue, faiblit tout à coup et devient à peu près nul; dès lors la syncope reparaît, le pouls et la respiration s'éteignent» la pâleur enyahit de nouveau le visage de Topëré. La machine électrique ne fonctionnant plus, nous nous sentons désarmés et nous comprenons que tout est perdu« Cependant l'insufflation d'air de bouche à bouchf est pratiquée, les parties génitales sont flagellées avec une corn» presse trempée dans l'eau froide, le fer rougi & blano est appU^ que en différents points de la base de la poitrine, la langHe est attirée en avaot> de l'anunpniaque est introduite dans les na- rines» etc,, tous les efforts sont inutiles; l'homme «Yait cessé de vivre, l4a mort s'est produite au milieu des phénomènes ordinaim de la syncope, de même que cela sa passe dans l'anesthésie par inhalations. L'apparition brusque et la marche foudroyante de Taccident ont été en tout comparables 4 celles décrites par les chirurgiens qui ont vu périr dans leurs mains les malades aux- quels ik faisaient respirer des anesthésiques. Qaoi qu'il en soit, disent les auteurs, le malheureuiE «coi«- dent qui nous est arrivé» et qui ne saurait nous empêcher de poursuivre nos études sur les injections intraveineuses in cbk>- rali renferme une leçon qui ne doit pas être perdue s 1* A l'avenir, nous serons pourvus d'une machine électrique qui fonctionnera puissamment, ou même d'une machine d« rechange, et nous aurons vériflé nousuMmes» avant l'opération, l'intepsité de ses couranu. 2* Jusqu'à la production du sommeil^ nous Injecterons 1 gramme de chloral par minute ; ce sera notre première étape, nous nous arrêterons alors quelques instants^ laissant au chlo- ral injecté le temps de développer tous ses effets. Nous contV* nuerons alors l'injection, mais a^recplus de lenteur; nous fe* 9ons pénétrer 50 centigrammes par minute» nous arvitaiic — 60 — encore de temps en temps pour examiner la sensibilité de la peau et celle des cornées. En injectant avec plus de lenteur, laissant an chloral injecté le temps de produire des effets avant d'en faire pénétrer une nouvelle quantité, nous nous mettrons à l'abri de toute surprise. En un mot^ nous tâcherons de mieuY doser l'anesthésie. Sur la pharmacie russe ; par M. C. Méhu. La plupart des pharmaciens russes sont d'origine allemande; leurs noms sont tous allemands ou polonais. Depuis quelques années seulement, l'empereur Alexandre a permis qu'un vrai Russe pût devenir pharmacien; l'empereur Pierre le Grand avait réservé aux Allemands toutes les pharmacies de ses Etats. Le pharmacien qui dirige une pharmacie ordinaire prend le nom de pharmacien libre (fréter Apoiheker) ; les autres portent le nom de pharmaciens de la couronne [Krons Apotheker), Les pharmacies dites de la couronne sont celles des hôpitaux civils et militaires, des corps de troupes» des établissements de bien- faisance, n en existe vingt-cinq à Saint-Pétei*sbourg; deux ou trois d'entre elles délivrent des médicaments au public. Il existe en Russie quelques pharmacies dites Filialapotkeke^ que nous appellerions des succursales. On en trouve deux dans le rayon de Saint-Pétersbourg sur cinquante pharmacies; comme leur nom l'indique déjà, elles dépendent d'une autre pharmacie et sont établies sur des points où une pharmacie in- dépendante ne peut pas être fondée. La succursale est à une distance de la pharmacie mère qui ne dépasse pas 15 wersts; on l'ouvre quand il y a une augmentation momentanée du nombre des habitants pendant une foire, par exemple, ou pen- dant l'hiver dès que les moyens de communication sont rendus impraticables par les neiges, ou pendant la belle saison, pour un groupe de maisons de campagne. La succursale appartient au pharmacien le plus voisin^ quel- quefois à plusieurs pharmaciens placés dans un rayon de moins de 15 wersts. Ces succursales contiennent tous les médica- ments d'une pharmacie ordinaire, mais il n'est pas nécessaire — 61 — que Ton y tiouve un laboratoire, un magasin de drogues et les autres annexes exigées par les règlements pour une pharmacie complète. Ces pharmacies sont dirigées par un gradué en phar- macie, sous la surveillance et sous la responsabilité du pro- priétaire de la pharmacie normale dont elle dépend. Dans ces succursales, toutes les prescriptions sont enr^strées, comme dans les autres pharmacies. La loi oblige le pharmacien à inscrire toutes les prescriptions qu'il exécute et à passer un examen spécial sur la tenue des écritures et sur la taxe des médicaments. Le nombre des prescriptions annuelles d'une ville est un des éléments qui déterminent le gouvernement à ouvrir ou à fer* mer une pharmacie. On compte dans ce but le nombre moyen des prescriptions des trois dernières années de toutes les phar- macies de la localité. Le renouvellement d'une prescription déjà faite est compté comme une prescription nouvelle. A Moscou et à Saint-Pétersbourg, on trouve une pharmacie pour 12,000 habitants et une moyenne de 30,000 prescriptions. Dans les chefs-lieux de gouvernement, il y a une pharmacie pour 10^000 habitants et 15,000 prescriptions. Dans les chefs-lieux de cercle, il y a une pharmacie pour 7,000 habitants et 6,000 prescriptions. Enfin, dans les ports de mer, une pharmacie pour 7,000 habitants et 12,000 prescrip- tions. Les militaires ne sont pas comptés au nombre des habi- tants. ^ Dans les grandes villes, les pharmacies se vendent trois fois à trois fois et demie la recette annuelle. Dans les petites villes, ce prix descend à une fois et demie la recette. Quand l'ouverture d'une nouvelle pharnoacie est autorisée^ on l'établit dans le quartier où l'augmentation du nombre des habitants s'est le plus fait sentir. S'il n'existe pas de pharmacie dans un rayon de 15 wersts (la werst = 1,067 mètres), et, bien que les localités voisines ne puissent fournir ni le nombre réglementaire des habitants ni celui des prescriptions, le conseil médicinal est autorisé à ou- vrir une pharmacie. Les pharmacies des grandes villes sont inspectées plusieurs ~ 62 — fois par an, celles deè petites villes soot inspectées au moins une fois par an par l'autorité médicinale du gouvernement. Plus d'une fois dans ces dernières années des plaintes graves se sont élevées contre le mode de fonctionnement de ces com* missions d'inspection et leur inexpérience pratique des choses pharmaceutiques. Le gouvernement peut retirer au titulaire d'une pharmacie le privilège qu'il lui a accordé, à la suite de négligences graves ou à cause du mauvais état des préparations pharmaceutiques, mais ce n'est qu'après avoir infligé au pharmacien plusieurs amendes pécuniaires. Le retrait du privilège est proposé par l'autorité médicinale du gouvernement où. réside le pharma- cien; il est ordonné par le département médicinal du ministère de l'intérieur. La préférence à accorder à tel ou tel pharmacien pour le privilège de diriger une pharmacie est régie par des règlements particuliers. Les peines à infliger aux pharmaciens eo conUraTentioii avec les règlements sont également prévues. Il semble juste de penser qu'après avoir satisfait à ces nom- breuses entrares à sa liberté, le pharmacien soit assuré d'une existence aisée. Il n'en est malheureusement rien^ dans les petites villes surtout, parce que chaque ville^ chaque boui^ade peut avoir une pharmacie qui doit céder les médicaments au prix d'achat, et cela dans un but d'humanité; mais ces établis^ eements de pure bienfaisanoe sont placés sous la direction d'un jnédecin qui s'efforce d'eu tirer tout le profit possible^ au grand détriment du pharmacien de la ville, qui subit une oonour» rence déloyale et se voit soviTcnt obligé de fermer sa phuma- cie, taudis que son hypocrite concunont^ défrayé de UMtê frais de loyer et de premier établissement, vît dans l'aisauoe saas courir auouo risque. La limitation du nombre des pharmacies n'a d'ailleurs jamais été instituée qu'au profit de l'Eut; son tarif légal ofali* gatofre met le pharmacien à la merci de commissions ou les médecins sont en majorité; d'autre part, la concurrence illègi-' time que ks médecins des établissements de bienfaisance font -- 63 -- aux pharmaciens contribue encore à ciiéer au pharmacien niMe une situation peu enviable. EnseigKement. Collation dis grades.^ Il n'eulste pas d'École spéciale de pharmacie en Russie. Des professeurs de pharmacie font partie des UniTersilës de Moscou, Kiew^ Rasan, Gharkow^ Dorpat et.VarsoTie. A Saint-Pétersbourg, l'enseignement de là pharmacie se donne à TÂcadëmie médico*chîrargicale établie au ministère de la guerre. Dans oes centres d'en8eîgnemeût5 le pharmacien peut acquérir tons ses grades. Chacun de ces établissements a un plan d'études qu'il observe Tigoureusement. Arec les cours de pharmacie théorique et pratique, les étu- diants suivent les cours de rUoiversité, particulièrement ceux de chimie, physique, minéralogie5 botanique, zoologie, pen- dant trois ou quatre semestres, (A iiHvre.) Il 'l'i ni 1*1 iriiifa Cours de ohimle i^énérale élém^iitaire, d'après les principes modernes^ avec les principales applications à la mé- decine, aux arts industriels, à la pyrotechnie; par M. F. HêTET, professeur de chimie aux Ecoles de médecine navale^ phai>- macien en chef. Cher. E. Lacroix, imprimeur^éditeur, 54, rue des Saints-Pères, 1875. Ouvrage publié avec approbation de M. le ministre de la marine et des colonies. M. Hétet vient d*obéir h la fois à une généreuse inspiration et à un besoin vivement senti par le public studieux, en don- nant un traité de chimie nouveau, complet et parfaitement en harmonie avec les idées modernes. Cet ouvrage consciencieux et qui, sous un titre modeste, nous paraît avoir un cercle d'action considérable, convient non*seulement aux étudiants, aux industriels et aux pyro- techniciens auxquels il semble s'adresser tout particulière- ment, mais encore, mais surtout à toutes les personnes quî^ sans but de spécialisa tien et d^applicatioâ, ont le désir de - 64 — suivre la science chimique dans son évolution rapide et d'ac- quérir sur les données modernes des connaissances sârieuses. C'est dire qu'aucun côté n'a été sacrîfié, et c'est là certai- nement l'une des qualités les plus saillantes d'un traité qui a déjà le rare mérite de combler une des lacunes les plus regrettables dans notre littérature scientifique.' A notre connaissance, en effet, c'est le seul traité de chimie géné- rale où régnent sans partage les nouvelles idées. Assuré- ment les excellents traités que nous possédons sont suffisants pour initier aux données même les plus récentes et fournir A l'esprit les principes d'une doctrine positive^ mais dès qu'a- bandonnant les régions théoriques, l'élève veut aborder le côté purement pratique en recherchant le détail des manipu- lations, il se trouve en face de la notation équivalentatre avec son cortège d'idées anciennes, et il en résulte . pour l'intelli- gence une confusion regrettable ou tout au moins des efforts souvent pénibles, qu'il est prudent d'éviter aux jeunes débu- tants déjà aux prises avec de grandes difficultés. M. Hétet, familiarisé avec les vrais besoins des élèves, a su prévenir ces inconvénients. C'est par là que le Cours de chimie générale mérite réellement son titre; il a pris naissance dans un amphithéâtre, et on le sent bien à l'ampleur du sujet : on devi- nerait encore son origine enviable au soin tout particulier qu'a pris l'auteur déplacer, à côté des principes de chimie pui«, Tap- plication immédiate de la théorie dans des chapitres pleins de détails' utiles, qui traitent des procédés les plus récents de l'analyse qualitative et quantitative par les poids et par les volumes. Sous une forme condensée, le Cours de chimie gétié' raie renferme donc tout ce que l'on connaît de cette science. Ajoutons que les efforts du savant professeur de Brest ont tendu à faire disparaître les limites trop tranchées que l'on observe généralement entre la chimie minérale et la chimie organique, que cette fusion heureuse sans nuire aux exigences de l'étude, à la méthode de l'exposition, ne contribue pas peu à donner à l'ensemble une unité remai*quable, et nous aurons signalé un des côtés les plus originaux par lesquels le progrès montre sa trace dans cette oeuvre. Au point de vue des appli- — 65 — cations encore, il n'est pas iodifférent de dire que les étudiants ne doivent pas seuls profiter des fruits de ce long labeur et qu'ils s'adressent encore avec une maturité particulière à des hommes spéciaux pour lesquels la connaissance des sources de leur art sera facilitée par une exposition claire des procédés que les besoins de l'industrie ou de la défense sur terre et sur mer empruntent au domaine de la chimie. — Dans de telles conditions, nous ne doutons pas que le livre de M. Hétet ne reçoive du publie nombreux auquel il s'adresse l'accueil em- pressé qu'il mérite, non-seulement à cause des avantages inap- préciables dont nous venons de donnelr un trop faible aperçu^ mais encore en considération des qualités particulières qu'a su apporter à son œuvre de prédilection un esprit méthodique, longuement préparé à cette entreprise par une pratique aussi savante que féconde de l'enseignement, enfin dont la sou- plesse, l'étendue et la partie scientifique avaient déjà pu être mesurées par des conquêtes d'un autre ordre que les natura- listes n'ont pas oubliées. — Nous avons examiné l'œuvre seule- ment dans son ensemble : tenant compte de notre faible com- pétence, nous serions heureux si nous en avions dit assez pour exciter une curiosité qui, si elle est satisfaite, portera avec elle sa récompense. D' E. Heckbl, Pharmacien en chef des hôpitaux de Montpellier, Professeur agrégé à TÉcole supérieure de pharmacie. !••• fermentatloiii; par M. P. Sghutzenberger, 1 vol. in-8* de 4a Bibliothèque scientifique iniemationale. Car-* tonné à l'anglaise, 6 francs. A la librairie Germer^Bail- lière. •» On^dmet généralement aujourd'hui que la con- version du sucre en alcool et en acide carbonique, la pro- duction de l'acide lactique et de Tacide butyrique au moyen du glucose et un grand nombre d'autres phénomènes du même genrci connus sous le nom de fermentations, ont pour origine 1& présence d'organismes vivants. Il semble donc que dans l'état actuel de la science, il n'y a plus aucun intérêt à donner ^ nom spécial à ces diverses réactions et qu'il est rationnel de i«fw. ie Pkêm. a de CMn., 4* liui, t. XXn. (JnOlet 1175.) 5 — 66 — les comprendre dans la série des phénouiënes chimiques de Torganisme yiyant. Les fermentations ne seraient plus alors que l'histoire des actions chimiques qui ont lieu dans les végé- taux et les animaux. M, Schutzenberger n'a pas roulu cepen- dant trop élargir son cadre, et il s'est borné & l'examen des fer* mentations proprement dites. On lira ce livre avec le plus vif intérêt; Tauteur a exposé et apprécié avec une grande autorité les théories et les nombreux travaux publiés sur cette impor- tante question. On sait que^ depuis quelques années, ils O0t soulevé de vives discussions parmi les chimistes et les physio* logistes. Nous donnons ci'-après la table des matières : Introduction* •^ Livre I". Fermentatiom directes dues aux organismes cellulaires. — Chap. I*'. Historique. • — Chap. II. Fermentation alcoolique ou spiriteueuse. — Chap. III. Levures alcooliques. •— Chap. lY. Composition immédiate de la levure. — Chap. V. Fonctions et formation de la levure. — Chap. VI. Action de divers agents physiques et chimiques sur la fermen- tation alcoolique. «-« Chap. YII. La levure alcoolique peut- elle seule provoquer la fermentation alcoolique?— Chap. YIII. Fermentation visqueuse ou mannitique des sucres. — Chap. IX. Fermentation lactique. «— Chap. X. Fermentation ammonia- cale. -«* Chap. XI. Fermentations butyriques et putréfaction. — Chap. XII. Fermentations par oxydation. — Chap. XIII. Application des travaux et des idées de M. Pasteur. Livre II. -^ Chap. I*'. Matières albuminoïdes ou protéiques. — Chap. II. Ferments solubles et fermentations indii*ectes. — Chap. III. De l'origine des ferments. aettsxt: VARIÉTÉS. Extrait des procès^verbaux des séaneesdu conseil d^aêministra* tion de la Société de prévoyance des pharmaciens du départemeni de la Seine.Séancedu 13 avril 1675; présidence de M. FuMOtze.-^ PsiX arrêt en date du U mars» la Cour a confirmé le jugement de — 67 — première îo^tance qui condamnait AI. Ailhot^ 31, ruû deiCûu- ronaes, à Bell^TÎUo, pour «xevoice illdgftl de la pharmacie, MM. Perrot père et fib^ rue Saint-Placide, 68, ont été con- damnés A 600 franos d'amende, aux fraii^ et à 60 francs de dommages-intérêts envers les parties civiles. M. Sorton, herboriste, a été condamné pour exercice de la pharmaçieii 600 franc$ d'amende et w% frais, i raudieneedu 7 avïil. Séance du i^ mai i875; présidence de M. CriiION, «^ Di- yerses condamnations ont été prononcées pendant le mois d'avril^ par le tribunal de police correctionnelle de la Seine, pour exercice illégal de la pharmacie; Rozanski et Dufrèche (prête-nom), 119, boulevard Voltaire; Ouarnier, herboriste, rue du Four, S3; Fourlon, rue du Pré, 34, à Belleville; Guelpa, 78, boulevard Saint» Gerniaiq. Tpus condamnes à ÔOO francs d'amende et aux dépens. h€ congrès de rafitK>ciatiQn française pour ravancement ience» se tiendra cette année h Nantes, du 19 au 26 août. Un concours pour l'admission slux emplois d'élève du service d€ $anté militaire s'ouvrira à Paris, le ii août 1876 ; à Lillei le 31 du même mois; à Nancy, le 6 septembre; à Be^o^Ui le 6 septenobre; à Lyon» le 9 septembre; à MarseiUe, le 13 a^tembjre; h Montpellier, le 16 septembre; à Toulouseï le 20 septembre; à Bordeaux, le 24 septembre; à Rennea^ le 38 septembre. S'adresser aux intendants militaires pour les conditions du concours* Académie di nUdecinâ* Prix Orfila» -» Il n*y a pas eu lifiu de décerner le prix en 1875, et l'on a maintenu pour le oônoours de 1876 la question : De Vaùonitine el de l'aconiL Ce prix était de la valeur de S,000 francs. Notre collaborateur M. Méhu vient d'être nommé membre honoraire du collège de pharmacie de Chicago (IHinois). «ta — 68 — MM. Bor, Boisson et Dupont, pharmaciens de première classe, sont nommés suppléants des chaires de chimie et de pharmacie, le premier, à FEcole de médecine et de pharmacie d'Amiens, le second^ à celle de Besançon, et le troisième à celle de Poitiers. Les pharmaciens de Nancy ont fondé une société de phar« macie sous la présidence de M. Oberlin, professeur à l'École supérieure de pharmacie. M. Mullet est nommé pharmacien-major de 1"* classe. REVUE DES TRAVAUX DE PHARMACIE PUBUÉS A L'ÉTRANGER Appareil à pulvériser les liqeldes; par M. J. F. Màr- TENSON (i), — Ce pulvérisateur est de veiTe, à l'exception du bou- chon e, qui est^de liège ou de caoutchouc. Le matras de yerre contient le liquide à pulvériser; dans ce liquide plonge un tube par lequel on insuffle de l'air en a soit avec la bouche^ soit à l'aide d'une poire en caoutchouc. Ce tube a est percé de deux ouvertures : par la première d Tair arrive à la surface du li- quide et fait monter celui-ci dans le petit tube c dont la pointe vient correspondre à la seconde ouverture 6 du tube â. En soufflant en a, la pression de l'air s'exerce simultanément sur la surface liquide du matras et sur rorifice b ; l'air divise la colonne liquide ascendante et la réduit à l'orifice b en une poussière extrêmement ténue. Pour obtenir un bon résultat, il faut une juste proportion entre la pointe du tube c et l'ouverture b. En raison du petit volume d'air employé à la pulvérisation et de la facilité avec laquelle le liquide peut être échauffé dans le matras^ on obtient aisément un nuage d'une température plus élevée que celle de l'air; voici quelques résultats d^expérimen- tation : (1) Pfiarmaceutûche Zeitschrift fur Russland, 15 ayiil 187S. Tmpdntim da k dumbre. ... 17> R. IT* ft. — da liquide U* R. S0° R. — du nuig». Il* R. 31«, la* H. DliUnu entra l'oaTertore i et le Quaad OQ donne h cet appareil de grandes dimensioDE, < Bxe >ur un pied métallique. Sur 1« préwncs ds ladextrlae dams l'orine; par M. E. ReichaRDT (!}. — Soua l'influence de» eaux alcalines (Vichy, (1) Àrekiv dcr Pharm,, «Uc. 1IT4, p. 603. — 70 — Yals, Garkbad)^ le sucre dispandt totalement de Tittine des diabétiques, mais ce tiquide n'en persiste pas moins à agir comme agent réducteur, très-lent et très-faible à la vérité^ sur la liqueur de Fehling. M. Reîchardt^ dléna, s'est assuré, dans ce cas, de la présence d'une petite quantité de dextrine; voici le procédé qu'il a suivi pour en donner la preuve. L'urine est évaporée au bain-marieen consistance sirupeuse; le résidu est additionné d'alcool et de potasse caustique, comme dans le cas de la recherche du sucre; il se fait un dépôt dont on sé- pare facilement le liquide qui surnage. Ce dépôt est lavé à plusieurs reprises avec de l'alcool absolu^ puis traité par de l'acide acétique étendu qui le dissout. Un second traitement par l'alcool absolu précipite de nou- veau la dextrine; l'acétate alcalin et le sucre (s'il en exis* tait quelques traces) restent en solution. Bien lavé à l'alcool, puis desséché, le précipité devient une poudre blanche, insi- pide, soluble dans l'eau; sa solution aqueuse n'agit qu'avec une extrême lenteur sur le réactif Trommer ; l'acide sulfurique très-étendu la transforme en glycose dont l'action sur le réactif de Trommer est immédiate. Cette poudre prend au contact de l'iode une coloration rouge brune. L'analyse élémentaire a donné des résultats qui ne différent pas sensiblement de ceux de la dextrine G**H'®0" ou du glycogène* [L'auteur ne dit rien de l'action de cette matière sur la lu- mière polarisée.] crayons de sulfate de cuivre; par M. W. Steffen (1). — Le sulfate de cuivre réduit en poudre grossière est chauffé à une douce chaleur dans une capsule de porcelaine et sans recourir à l'agitation; on continue l'action de la chaleur jus- qu'à ce que la masse se soit épaissie; ce résultat obtenu, la toasse se laissera façonner en cylindres ou en plaques de toutes formes et dimensions sur une planchette. On peut confectionner facilement des crayons de 1 millimètre de diamètre et de 20 centimètres de longueur, dont la conservation est de longue durée. (1) Archiv der Pharm,, déc. 1874, p. 618. — 71 — L'alun, ou un mëlange d'alun et de sulfate de cuÎTre, se prête également à ce mode opératoire. gnr l'aotde jMltcyliqua (1). --> L'aoide salîcylique que rAUemagoe fabrique aujourd'hui en quantité importante pour les besoins de la médecine et de Tindustrie» est sous la forme d'une poudre cristalline jauQe (quelquefois en aiguilles), peu soluble dans Veau froide, très-soluble dans l'eau bouillante^ l'alcool et l'étber, fusible à 150°. Si on le chauffe avec préeau- tioa, il se volatilise sans se décomposer; l'action brusque de la chaleur le dédouble en acide phénique et en acide carbpniqua» Partout on le substitue à Facide phénique dont il n'a pas Vodeur désagréable; sa saveur est douce; il ne parait pas toxique à dose élevée, aussi trouve-t-il déjà des applications nombreuses dans la conservation de la viande, des fruits, des sucs de fruits^ des boissons (bière^ vin), des médicamenu^ de l'encre, des produits tinctoriaux, etc., sans cesser de protéger contre le développement des champignons microscopiques* 100 grammes d'acide salîcylique ont arrêté complètement la fermentation de 1^000 litres de moût. Une petite quantité d'a^ cide salicylique empêche la moisissure des tonneaux et l'alté*^ ration consécutive du vin ou de la bière. M. Neugebauer pré* vient les maladies des vins par une faible addition d'acide salicylique. D*après M. Kolbe^ 5 décigrammes d'acide salicy- lique arrêtent la fermentation d'un mélange de ô grammes de levure de bière, 120 grammes de sucre et 1 litre d'eau. 1 gramme d'acide salicylique suffirait^ affirme M» Kolbe^ pour assurer la conservation de 20 litres d'eau à bord des navires» £n conséquence^ il propose de fermer le tonneau avec un tampon de coton imprégné d'acide salicylique que l'air traversera avant de pénétrer dans le tonneau, au fur et à me- sure que l'eau en sera soutirée. En solution alcoolique aromatisée avec l'essence de Gaidtkeria procumbenSy l'acide salicylique devient un excellent agent pour l'hygiène de la bouche et des dents. L*acide salicylique solide trouve un logique emploi dans les poudres dentifrices. Il est (1) PhamtacetUische Zeitung fur Russland, 15 mars 1875, d'après one commanicatioD allemande. Voir es recueil ; anil 1875» p. 858. — 72 — employé en poudre ou en utlution contre la Bueur de» pieds; méUngé au talc, au aavon et i l'amidon, il donne aux piedi une souplesse qui rend une longue marche moins fatigante. Gomme agent désinfectant médicinal, il est préféré i l'acide pbénique. On l'a administré avec succès dans des cas de fièvres éniptives, dans la dysenterie, la syphilis, etc. ; la dose a Tarie de 1 gramme â 1",25 par jour, à l'intérieur, dans uu Terre de liqueur ou dans une potion. D'après M. Rnop (1), l'acide salicylique libre produit des effets très-marqués sur les végétaux, tandis que les salicylates •ont à peu près sans acdon. M. Kolbe avait déjà ohpervé que l'acide salicylique prévenait le développement des champi- gDons microscopiques à la surface de ta bière, et que le salicy- late de soude n'y faisait aucun obstacle. Pour essayer l'a>:tion des acides et celle de divers composés sur la végétation, M. Knop se sert habituellement d'une solu- tion saline dans laquelle il ne laisse plonger que les racines des plantes. Cette liqueur contient : 4 parties d'azotate de chaux, 1 partie d'azolale de potasse, 1 partie de phosphate acide de chaux et 1 partie de sulfate de chaux, ces deux derniers sels anhydres, A 500 centimètres cubes de cette solution il ajoute 1 à 2 centigrammes de phosphate de fer récemment précipité. Des pieds de mais vigoureux de 4 à 5 décimètres de hauteur ont été plongés (par leurs racines seulement) dans 50O centimètres cubes de celte solution saline, laquelle a reçu 100 centimètres cubes d'une solution contenant 4 p. 1000 d'acide salicylique. Le maïs périt bienlAt dans la solution additionnée d'acide salicylique, tandis qu'il prospère dans celle qui n'en contient pas. Pendant l'expérience, des racines adventives, se détachant de la tige, venaient plonger dans le liquide toxique; à p«ne avaient-elles atteint une longueur de 2 pouces qu'elles brunis- saient et bientAt se détachaient; leur examen microscopique a décelé une altération profonde du tissu cellulaire. Une solution très-étendue d'acide salicylique est également très-nuisible à la germination, au point d'arrêter le dëveloppe- du v^étal. On sait que pendant les grandes chaleurs de 'eve* Repert. f. Pharm., 1876, p. 108. — 73 — rëtë^la putrëCaction s'empare delà plupart des graines et quHl est impossible de les voir germer régulièrement; l'acide salîcy* lique deTient alors d'un grand secours en empêchant la végéta- tion microscopique de s'établir et il rend possible la germination régulière. C. MtfLV. REVUE DES TRAVAUX DE CHIMIE PUBLIÉS A L'ÉTRANGER. Aotion dn brome aor l'acide protooatéobndqoe, Taolde çallfqiie et le tannin; par M. J. Stenhouse (1). — D'après M. Barth (2), en soumettant l'acide protocatéchucique à Taction du brome en excès, à froid, un équivalent d'hydro* gène de Facide est remplacé par du brome; il en résulte de Tacide monobromoprotocatéchucique CH'BrO^. Cet acide, comme l'acide protocatéchucique, chauffé à 100« C, avec un excès de brome, dans un tube scellé^ donne de la tétrabromo- pyrocatéchucine, avec dégagement d'acide bromhydrique et d'acide carbonique : On sait que l'acide protocatéchucique se dédouble à une température élevée en pyrocatéchine et acide carbonique. La présence du brome provoque la décomposition de cet acide et donne lieu à la formation d'une quantité sensible de tétrabro- mopyrocatéchucine bromée. Ce produit a été décrit par M . Hla- siwetz; son meilleur dissolvant est l'acide acétique ordinaire (D= 1,050); il fond à 187% Pour préparer l'acide protocatéchucique, M. Stenhouse con- seille d'ajouter à 3 parties d'hydrate de soude en fusion 1 partie de kino réduit en poudre fine, d'agiter sans cesse le mé- lange; il est avantageux de faire tomber le kino à l'aide d'un tamis. Quand le mélange a pris une vive coloration brune orangée, on le verse sur une plaque de fer ou de pierre jusqu'à (1) Journal of th» ehenûcal Society, Janv. 1875^ p. 7* (2) Atmalen der Chetme und Pharmaciet t. GXLII, p. 244, -Ti- son refroidiuementi La maise réduite on petits fragments est dissoute dans iO parties d'eau bouillante, après quoi Ton veite peu à peu de Tacide sulfurique dilué de façon à fendre le liquide faiblement acide. La solution, abandonnée au repos pendant vingt-quatre heures, dépose une grande quantité de sulfate de soude cristallisé; Tacide protocatéchucique reste en solution dans Teau mère, on filtre celle-ci et on l'agite avec de l'éther. La distillation de l'éther donne un résidu très«^oloré qui dépose peu à peu des cristaux d'acide protocatéchucique, que l'on purifie par une ou deux cristallisations dans une petite quantité d'eau bouillante, avec addition de sulfure de plomb récemment préoipitéi lequel retient une partie de la matière brune* Au lieu de kino ordinaire, si l'on emploie le kino rouge, in* soluble dans l'eau^ résultant de l'action prolongée de l'acide sulfurique très-étendu et bouillant sur le kino, on obtient de l'acide protocatéchucique beaucoup plus aisément qu'avec le kino brut^ et le produit est plus pur. En traitant l'écorce de mélèze par les acides dilués bonil* lants^ on obtient pareillement un produit rouge; celui-ci^ fondu avec de la soude caustique, donne facilement de l'acide pro« tocatéchucique. L'acide galiique est au pyrogallol ce que l'acide proto- catéchucique est à la pyrocatéchucine; il était donc probable que soumis à l'action d^un excès de brome à une température de 100*^ l'acide galiique donnerait des résultats analogues. L'expérience a été faite, il s'est, en effet, formé du tribromo- pyrogallol, de l'acide bromhydrique et de l'acide carbo- nique : (7H«0» H- 3Br« = C»H«Br»0» + C0« + 3HBr. M. Ed. Grimaux n'avait obtenu que de l'acide dibromogal- lique en opérant à une température modérée; à 100*, en pré- sence d'un excès de brome, l'acide dibromogallique s'est de- composé ainsi qu'il vient d'être dit. En chauffant le tannin k 100" C. avec un excès de brome du commerce dans un tube scellé, il se produit abondamment de l'acide carbonique et de l'acide bromhydrique, en même temps que du bromopyrogallol. Si les deux corps mis en présence — 76 — gont absolument secsi il se dégage comme précédemmeat de Tacide carbonique et de Taoîde bromhydrique^ mais, au lieu de$ cristaux incolores de bromopyrogallol^ on obtient une masse amorphe de couleur très^foncée. L'étude de ce produit semble confirmer l'idée émise par M. Schiff, que le tannin est un anhydride digaUique« L'action réciproque du tannin non sec et du brome du commerce paraît produire d'abord de l'acide gailique, et ce dernier^ sous l'influence d'un excès de brome, se transforme à son tour en bromopyrogallol, acide carbonique et acide bromhydrique. Si l'on chauffe à 100*, dans un tube scellé, de l'acide proto- catéchucique avec du tétrachlorure de carbone saturé de chlore, il se produit un composé chloré, que l'on peut obtenir ei) aiguilles incolores après l'ayoir purifié par le sulfure de carbone. Le pyrogaUol, soumis au même traitementi donne une semblable réaction. C MiHU. wmm^mmmm^ Sur les dériTés do dlphévyl«; par M« Sghultz (1). -«. Ou donne le nom de phénj/le au groupement C"H' qui existe dans un grand nombre de composés tels que la benxine G^'H'M (hydrure de phënyle), le phénol, G*'H*,HO (hydrate de phé« nyle). Le nom de diphényle s'applique au groupement C*^H^*^as (C^'H')* que Von trouve dans diyers corps de la série phény- lique, comme l'acide diphénylsulfureux,le dinitrophényle» etCt Le diphényle se prépare ordinâiremônt en traitant la bromo- bentine sèche par le sodium, ou bien en dirigeant suivant le procédé de M. Berthelot, de la Tapeur de benzine dans un tube de porceliûne chauffé au rouge. Il cristallise en lames transpa^ rentes, fond À 70* et bout à 240*. Il est insoluble dans Teau^ soluble dans l'alcool et dans réther« Il fournit avec divers corps de nombreux produits de substitution. On obtient le nitrodiphényle^ C"H*AzO*, en traitant le di- phéoyle k froid par l'acide nitrique concentré ou bien en fai- sant agir à chaud sur le diphényle la quantité calculée d'acide nitrique dissous dans l'acide acétique. Le nitrodiphényle est insoluble dans Feau, peu soluble dans i«M****«** CI) Dmiêchê themù^ G^seilâokaft, 1ST4. — 76 — Talcool froid^ et cristallise dans l'alcool bouillant en aîguiUes fusibles à 113^. Il donne de l'acide paranitrobenzoïque, quand on le traite par l'acide chromique. Vamidodiphényle^ C'^H*,AzH'^ s'obtient en réduisant le composé précédent par Tacide chlorhydrique etl'étain. Il cristal- lise en lamelles fusibles à 49-50«, solubles dans l'eau bouillante et dans l'alcool, V acide diphénylsulfureuXy G*^H*,SO'H^ a été décrit par MM. Engelhardt et LatschinofF. On le prépare en ckauffimt 50 grammes de diphényle avec 70 grammes d'acide sulfurique. En traitant le diphénylphénol par le perchlorure de phos- phore, l'auteur a obtenu le chlùrodiphényle fusible à 75* et qui donne par oxydation de l'acide parachlorobenzoïque. Il en résulte que les produits monosubstitués connus, excepté l'acide diphénylcarbonique que M. Fittig a obtenu avec le phénan- thrène, appartiennent à la série para. M. Fittig a obtenu deux combinaisons nitrées, en traitant le diphényle par l'acide azotique. Le diniirodiphényley G'^H*(AzO*)% cristallise en longues ai- guilles, blanches, fusibles à 21 3*. Dissous dans l'alcool, il se transforme en amidonitrodiphényley C*^H*(AzO)AzH*,par l'ac- tion du sulfhydrate d'ammoniaque et d'un courant d'hydro- gène sulfuré. Le tétrœùtrodiphényle, C**H*(AzO^)^, est amorphe, fusibleÀl40*. Le bronumitrodiphényle^ C^^H'BrAzO*» cristallise en aiguilles fusibles à 173i^, insolubles dans l'eau, peu solubles dans l'al- cool, très-solubles dans le toluène. Ce composé peut s'obtenir par l'action de l'acide azotique sur le dibromodxphényley G'^H'Br*. Celui-ci se produit en traitant le diphényle par le brome en présence de l'eau. Rote sor l'oxydation da sonflra; par M. PoLLAca. — M. PoUacci a prouvé par diverses expériences que le soufre ex- posé au contact de l'air à des températures peu élevées peut se combiner avec l'oxygène et se transformer en acide sulfu- rique. I. Il a déposé dans trois capsules en verre des quantités — 77 — ^l€8 de fleur de soufre absolument exempt d'acide sulfu- rique, et il y a ajouté assez d'eau distillée pour conyertir le soufre en une pâte molle. Ces trois capsules ont été exposées ensuite à une température peu élevée variant de — 3* à + 16* et après un certain nombre dé jours^ on y a trouvé de l'acide sulfurique. n. Dans une deuxième expérience disposée comme les pré- cédentes, on introduisit le soufre dans une capsule et on le plaça dans une des serres de l'Université de Pavie à la température de 4* à M*. Pendant quelques heures le soufre fut exposé aux rayons solaires, et le lendemain la présence de l'acide sulfurique devint manifeste. ni. Du soufre provenant d'un polysulfure alcalin fut lavé avec le plus grand soin, puis délayé dans de l'eau distillée; on y plongea un tissu de lin, qu'on exposa^ après l'avoir exprimé, aux rayons solaires, à la température de 35* à 38*. Le tissu fut humecté plusieurs fois avec de l'eau distillée^ et au bout de cinq heures, l'auteur reconnut qu'il contenait de l'acide sulfu- rique. ly. Une pâte préparée comme précédemment, avec le soufre et l'eau distillée, fut exposée au soleil à la température de 38* à 40*; on l'humecta une fois, et après trois heures environ, on constata par l'analyse qu'elle renfermait de Tacide sulfurique. Cette ejtpérience fut répétée plusieurs fois. y. On a fait passer pendant deux heures un courant d'air chauffé de 45* à 50* sur de la filasse de lin disposée dans un tube et humectée avec de l'eau distillée contenant de la fleur de soufre, et l'on a constaté qu'il s'était produit de l'acide sulfurique. 65 à 70 minutes suffisent à la température de 65* à 70*. n résulte de ces expériences que la conversion du soufre en acide sulfurique, très-lente à une basse température^ est plus active de 35* à 40* et rapide de 65* à 70*. Suivant M* PoUacci, ces expériences expliquent la formation des sulfates naturels, la présence de Tacide sulfurique dans le Rio-yinaigre, dans les grottes de l'Etna et d'Aix en Savoie, et la conversion de l'hydrogène sulfuré en eau et en acide sulfu- rique, lorsqu'il est mêlé avec de l'air humide. — 78 — 11 résulte aussi de quelques expériences décrites par Tauteur que le soufre seo donne également de Pacide sulfurique, au contact de l'air, pourvu que ce dernier ne soit pas privé de sa vapeur aqueuse» Sur deux noQveanx dérivés de l'acide phlorétiqne; par MM. KoERNER et Corbetta (1). — Nou» avons rendu compte (t XXI, p. 265, 4' série), des recherck^s de M, Hugo Schiff^ur la phlorétine^ l'acide phlorétique et la phloroglucine. Lors- qu'on traite la phlorizine, C*"H'*0*^, que l'on rencontre daps la racine des arbres fruitiers^ par l'acide sulfurique dilué chauffé à 80° au 90**^ il se forme du glucose qui se dissout et il se dépose de la phlorétine critallisée : VhloTiziai. OIbcom. Phlorélinê. £o traitant la phlorétine sucoèssiveuieot par une solution de potasse d'une densité de 1,2, par Tacide sulfurique, le oarbo* nate d« soude et Tétber, on obtient de l'acide phlorétique et de lapbloroglucine, C"HW. C«OHiH)iO-|- HW = C"H«tt>pdrtibu imiâble d'ibd^fe de trimMiylsulfiiie) d'ob il se sé)[>aré souÀ k forme de grands prîstiieS par l'évaporation; Je rai tratisfoi'ihé en chlbruti;; ptHS en chloroplatinate qui pré- sente la composition et les propriétés du chloroplatinate de triméthylsulfine. La portion insoluble dans l'eau renferme une grande ijuantlté d'un liquidé brun ddué d'une odeur trds-irri- tantè. Ce dernier n^est autre 'que Tiodurè dé benzyle bouillant entre 2lS et 220% lequel j[>oàsëde une bdeut iirritaiite et donne de Id tribèhzylâtiiihë loh^ti'oii le bhauffe aVéc dé ramiho- niàiqile. Là inaction tort simple qui se produit éhtré lés détiit sub- stances ihisesëh ]p^ésencé peut s^et j>liqùèi' facilement aû moyeki de l'é'qùatibli , C**H7 I & -f 3(C«H»1) « S«(CW)I + 2(€iVI). — 84 — Action du diiodure de méthylène sur le sulfure de méthyle. — Le diiodure de méthylène réagit déjà à froid sur le sulfure de méthyle; porte-t-on à 100* le mélange de ces deux substances introduit préalablement dans des tubes scellés^ la réaction s'effectue complètement en une ou deux heures^ et l'on obtient finalement une matière solide^ cohérente, cristalline, de cou- leur brunâtre, que l'eau sépare en deux parties : l'une, qui s'y dissout en abondance, n'est autre que l'iodure de triméthyl- sulfine ; la seconde, huileuse, de couleur foncée, se dédouble par la rectification en un produit bouillant vers 170*, qui ren- ferme une certaine quantité de diiodure, et en un produit qui distille à une température supérieure (d'environ ^OO^). Ge li- quide, abandoné à lui-même, se prend peu à peu en une masse cristalline douée d'une odeur d'oignon très-prononcée. Ces cristaux, séparés de Thuile qui les baigne au moyen du papier buvard, présentent les propriétés du sulfure de méthylène obtenu d'abord par M. Aimé Girard, en faisant agir l'hydro* gène naissant sur le sulfure de carbone et postérieurement par M. Hofmann, en faisant passer un courant d'acide suif hydri- que dans l'aldéhyde méthylique. La portion dissoute par l'eau soumise à l'évaporation laisse déposer de grands prismes incolores qui présentent l'aspect de l'iodure de triméthylsulfine. J'ai transformé ce dernier, comme précédemment, en chloroplatinate. En fractionnant la précipi- tation de ce dernier et analysant les divers dépôts, j'ai tou- jours obtenu des nombres identiques conduisant à la formule S»(CW)»CIPtCl«. Action du bromure d'éthylène sur le sulfure de méthyle. — Un mélange de sulfure de méthyle et de bromure d'éthylène à poids égaux, chauflé à 100* en tubes scellés, laisse bientôt dé- poser d'abondants cristaux. Après une chauffe de quelques heures et alors que la proportion de ces derniers ne parait plus augmenter, on laisse refroidir et l'on traite par l'eau le con- tenu des tubes. Les cristaux se dissolvent, tandis qu'il se sépare une huile pesante qui fournit à la distillation une certaine quantité de bromure d'éthylène inaltéré, puis un liquide qui bout à une température plus élevée. — 85 _ Abandonné dans un vase ouvert^ ce dernier laisse déposer des cristaux qui présentent les caractères du sulfure d'éthy- lène. Quant *à la solution aqueuse, elle fournit par Févaporation de grands prismes qui possèdent la composition et les pro- priétés de l'iodure de triméthylsulûne ; je me suis procuré par double décomposition le chlorhydrate correspondant, puis le chloroplatinate, qui présente la composition et les propriété^ du chloroplatinate de triméthylsulfine. Dans la précipitation de ce chloroplatinate, on observe la formation d'une très-faible proportion d'une poudre de cou- leur plus claire, qui se dissout à peine dans l'eau, même bouil- lante ; je n'ai pu recueillir cette dernière qu'en quantités trop faibles pour pouvoir en faire une analyse complète. Sur la transformation du camphre des laurinées encamphêne, et réciproquement des camphènes en camphre; par M. J. Riban. A. Transformation du camphre des laurinées en camphène. — Pour effectuer cette transformation, j'ai d'abord changé le camphre C»®B*'0 en bornéol G*®H"0, par le procédé de M. Baubigny^ le pouvoir rotatoire du corps obtenu n'était que' [a]o = -^2*,6, et cependant le camphre générateur avait son pouvoir rotatoire normal. Par une chauffe à 100", avec de l'acide chlorhydrique fumant, ce bornéol fut transformé en éther chlorhydrique G*'H*',HC1, dont le pouvoir rotatoire était absolument nul. L'action modificatrice de l'hydracide avait produit cette perte de pouvoir. L'éther chlorhydrique du bor- néol rappelle, par son aspect et ses propriétés, les chlorhy- drates de camphène; il fond dans le gaz chlorhydrique à l45o; il cède, quoique lentement, une partie de son hydracide à l'eau froide; Teau à 100* le décompose rapidement, comme nous l'avons établi dans une note précédente, avec régénéra- tion d'un camphène C^^H^^, que je désignerai sous le nom de bornéocamphène^ rappelant son origine. Du boméocamphène, — La décomposition par l'eau de Téiher chlorhydrique du bornéol ne fournit que de petites quantités — 86 — du carbure cherché. Pour réaliser cette transformation sur ane plus grande échelle, il suffit de chaufier cet ^her oblorfa y* drique dans une autoclave de cuivre, ou en tubes scellés à 180», durant soixante-dix-huit heures, aveo un excès de po- tasse alcoolique. L'afitision de l'eau précipite le carbure fbirmé ; on le lave, on le fractionne et le oomprime, pour le débar* rasser de quelques traces de corps huileux. 0n en obtient ainsi 50 pour 100 du poids de Péther chlorhydrique employé. Le bornéocamphëne, carbure solide et cristallisé, bout à 167* (corrigé), fond à 47*; il correspond à la formule C^*H^*; il fournit à l'flCl un monochlorhydrate de bernéocamphène qui possède les caractères des chlorhydrates de camphène et fond dans le gaz chlorhydrique à l45^ L'ensemble de ces expériences réalise la transformation du camphre des laurinées en un carbure C^^H'* cristallisé comme lui. En résumé, en voit que, pour atteindre ce but, nous avons dû passer par la série des transformations suivantes dont je pose ici les équations : Cwp"0 + H« = P"H*80, CioH»Q + HCl = C«W«, Ha 4- H*0, C"H",HCI + KOe = C*W« + KCl + H«0. B. Transformation réciproque des camphènes en camphre. — En 1832, M. Dumas établissait les rapports qui doivent unir le camphre aux carbures C^^H^*. M. Berthelot, découvrant les premier^ camphènes, a constaté que, oxydés sous l'influence du noir de platine, ils se métamorphosent en une matière volatile et cristalline douée de l'odeur du camphre. Plus tard, il signa- lait ce fait que le camphène peut êti'e changé en camphre par l'acide chromique cristallisé humecté d*eau, mais sans en feire Ufte étude approfondie ni en déterminer le pouvoir rota- toire^ etc. Il m'a semblé que de nouvelles preuves seraient nécessaires pour fixer d'une manière définitive l'opinion des chimistes sur ce point. Si je donne ces détails, c'est pour éta- blir nettement la part qui revient à chacun dans cette question importante. La transformation du camphre des laurinées en camphène, que nous venons de réaliser par voie analytique, apporte un appui considérable à l'opinion qui veut que les camphènes — 87 — soient las gfoéi»tavir8 du ciunphra^ Kmis aUons pvGHUver qa'il en est ainsi en ^effastuaut synthétiquemeat la tranalor- mation du caniphèneencampluey puis en acide camphorique» Pouv oela, j'ai oaydé le campkène actif lévogyre^ dérivé de reHence de térébenUiine française, p^r le mélange classique de lâobrowate de pptMse ^t d'aeide sulfurique étendu d'eau, mais en employant ce dornier en quantité insuffisante pour Iftturer les oxydes naissants dans la réaction. On chauffe le mélange dans une fiole, surmontée d'un tube large : Toxyda-r tion s'effectue sans violence, le çs^rbuve reflue sans cesse à l'état liquide à la surface du b4in o^tyd^nt. Au bout de quel- ques heures, on voit apparaître sur les parties ^es moins chaude^ de Vupparail ui^e pri8ti|lUs2|tion de painphre, ce corps infusible à 100** ne pouvant plus fondre et refluer. Au bout de quinze à seize heures^ l'opération est terminée ; on fait passée dans la fiole un coiiraiff de vapeur d'eau ; le camphre distiU^ avec elle et avec l'agide ecétique formé par oxydation. On le lave avec une solution alcaline^ qn le comprime et on le soumet à i^ne série 4^ distillations fractionnées, en recueillant chaaue fois les parties restant dans la cornue au-dessus de 204''. Le çamphène inattaqué se concentre dans les portions les plus vqlatiles. Les résidus de distillation sublimés à 100*" avec de la chaux con- stituent le camphre cherché. S'il cop tenait encore des traces de çamphène, on le souipettrait à des sublimations fractionnées en rejetant les premières parties. S'il contient des traces de corps huileux, ayant des points d'ébullition supérieurs au poiqf d'ébullition du camphre formé, on l'en débarrasse en le di^* solvant dans l'acide nitrique, précipitant par l'eau et sublimant avec la chaux. Le corps ainsi obtenu est bien le camphre; il donne à Tai^^yse : L G T8,&e H ]0,64 0 10,78 11 C 78,63 H 10,61 0 10,76 palpai, - • 0 78,95 H ](^5:^ 0 tQ,53 Il en possède l'odeur pénétrante et l'aspect ; il fopd à 172i (corrigé) (les auteurs donnent 170" pour le point de fusion du camphre ordinjûie)} son pouvoir rotatpire est [«]d = — 13%7, Ge^ rots^tîon est en sens inyers^ de celle du camphre ordi- — 88 — naire et de même sens que celle dû camphre de matricaire, mais d*une intensité moindre. Le sens de cette déviation du camphre de synthèse présente un certain intérêt en effet : l'ad- dition de HCl à la molécule du camphène lévogyre produit un chlorhydrate dextrogyre; on aurait pu penser que l'addition de O à cette molécule produirait un changement de signe : il n'en est rien. Ceci nous indique de plus que, pour obtenir un camphre déviant dans le même sens que celui des laurinées, on devra partir du camphène dextrogyre dérivé de l'essence de térébenthine anglaise de même sens. Nous avons transformé le camphre de synthèse en acide cam- phorique par le procédé ordinaire. Nous l'avons purifié en le changeant en acide anhydre, puis le régénérant par l'action d'un alcali bouillant. Après plusieurs cristallisations dans l'eau, il a fourni à l'analyse : Expérience. C 59,93 H 8,10 0 31,97 Calcul.. . . C 60,00 H 8,00 0 32,00 Son pouvoir rotatoire est [a]D = — G^'jS. Le point de fusion de cet acide camphorique de synthèse est situé à 197-198* (cor- rigé), qu'il m'a été impossible d'abaisser ; celui de l'acide cam- phorique dérivé du camphre des laurinées est situé, d'après mes expériences, à 187" (corrigé) ; le point 175* donné par les auteurs est beaucoup trop bas. Ainsi se trouve prouvée expérimentalement, en passant par les camphènes, la transformation de l'essence de térében- thine en camphre , prévue il y a plus de quarante ans par M. Dumas. Sur la synthèse des camphres par f oxydation des eamphènes; par M. Berthelot. Voici bien des années que j'ai désigné et réalisé la suite méthodique des transformations par lesquelles l'essence de térébenthine est changée en un camphre isomérique avec Iq camphre des Laurinées. En indiquant ce sujet d'études & M. Riban^ il y a quelque temps, je n'avais pas cru que l'opi- — 89 — DÎon des chimistes eut besoin d'être fixée sur la réalité des faits que j'ai énoncés. Rappelons en peu de mots l'état de la question. La relation entre la formule de l'essence de térébenthine, G'*H^^, et celle du camphre, C**H"0", a été précisée tout d'abord pat H. Dumas, le jour où il a établi la composition de ces deux corps dans son remarquable mémoire sur les huiles essentielles (1832). Mais la relation des formules ne résout pas le problème des métamorphoses, et celui-ci était plus compliqué que l'état de la science ne permettait de le soupçonner à cette époque. En effet, le camphogène ne préexiste pas dans l'essence de téré- benthine, ni même dans le monochlorhydrate solide de téré- benthène, comme je l'ai reconnu depuis. Il s'agissait donc de changer deux fois Tétat isomérique propre de l'essence de téré- benthine, par deux opérations successives, pour parvenir enfin à cet arrangement définitif, caractérisé par la permanence de Fétat moléculaire à travers les combinaisons, et par cette con- stitution spéciale, qui appartient aux composés camphéniques proprement dits. Après avoir reconnu les difficultés du problème dans une longue série de recherches sur les essences^ recherches pour- suivies depuis 1850, je l'ai résolu par la chaîne méthodique des réactions que voici : i^ Synthèse du camphre de Bornéo au moyen du camphre ordinaire, C»H»«0» + H» = C*>H"0«; 2* Découverte de la fonction alcoolique du camphre de Bor- néo et formation de ses éthers; le camphre devient dès lors l'aldéhyde de cet alcool ; 3* Formation en particulier de son éther chlorhydrique, G'^H'^HCl, qui offre la composition, Vaspect et la plupart des propriétés du monochlorhydrate cristallisé du térébenthène $ 4* Transformation de ce monochlorhydrate et de ses isomè- res, par des actions systématiquement ménagées, en carbures cristallisés^ auxquels je réservai le nom de camphènes^ à cause de leur état physique et de leur constitution chimique, analo- gues au camphre ordinaire. Ces carbures peuvent être unis — 90 — à l'acide ohlorhydriqu», puis régénéré» d« lears ahlorhydrates ayec toutes leurs propriétés primitives, y compris le pouvoir ratatoice, qui est la plus délicate ; 5^ Synthèse eofin du camphre par l'oxydation du cam- ph^ne t Telle était la suite de mes expérienoçs ] teUe est aussi la suite de celles que M. Riban vient de publier, et qui les coa- firment point par point, non sans y ajouter oenaÎDS faits nou* veaux. ArrétOBS*nous à la synthèse du camphre. Cette synthèse, réalisée dès 1858 par le moyen du noir de platine, était pëni« ble et d'un faible rendement } aussi rannonçai-je d^abord avec quelque réserve, et elle a été citée sous cette forme dans les principaux traités, dictionnaires et ouvrages de chimie publiés jusqu'en 1870, Maisy en 1869, je trouvai un autre procédé dVixydation, fondé sur l^emploi de l'acide chromique pur, qui me permit d'isoler, en plus grande quantité et dans un plus grand état de pureté, le camphre fourni par l'oxydation des camphènes. Je pus en vérifier les principales propriétés physiques (cristallisa- tion^ odeur et aspect tout spéciaux, sublimation lente dès la température ordinaire, avec formation de ces petits cristaux nets et brillants que chacun connaît • volatilisation qui s'opère brusquement et avec ébuUition un peu au-dessus de SOO»; point de fusion voisin de 180*, ete.) et chimiques (présence de l'oxygène et absence du chlore parmi les éléments du corps; résistance complète à une action de courte durée exercée par les agents oxydants, tels que Tacide nitrique, Pacide chromi- que, et même par la plupart des réactifs chimiques; résistance complète à lOO"* à l'action prolongée de la potasse et à celle de Tacide chlorhydrique fumant, etc., etc.), propriétés qui sont les unes et les autres trop fortement caractérisées pour per- mettre de confondre le camphre avec aucune autre substance, suitout si Ton lient compte de son origine. Enfin je répétai mes expériences de synthèse sur les trois camphènes que je possédais : camphène inactif, térécamphène et austracamphène. — 91 — Tout doute ayant disparu pour moi, j'annonçai désormais, dans mes publications ultérieures, la transformation du oam- phène en camphre par le nouvel agent, d^une manière absolue et sans reproduire les réserves originelles* La démonstration était d'autant plus nette, que la nouvelle méthode est générale et s'applique à l'oxydation directe d'un grand nombre de carbures d'hydrogène, tels que l'éthy- Une, le propylène^ Tallytène, etc. , tons carbures que la mé- thode permet de changer en aldéhydes et en corps congénères : Êthylène. . . , . G« H» + 0» =9 13* H» 0* aldéhyde, Propy^ône. . . , C? a« 4- 0» ?=: C« H« 0» lu^étop^, AllyWne, .... C« H* + 0« = C« H* 0« oxyde d' Camphène. . . • C»H« + 0« = 0»HtW camphre. Voilà Fétat de mes publications sur la question^ et les der- nières, encore toutes récentes, me donQaieqt le droit de me réserver la suite de cette recherche, lorsque, détounié par d'autres études, je signalai moi-même à M. Riban l'intérêt qu'il j aurait à soumettre à un nouvel examen les camphres obtenus par l'oxydation des camphènes, de façon k en fixer plus nettement la préparation et les propriétés individuelles, le pou- voir rotatoire en particulier. C'est ce travail que M. Riban vient d'exécuter avec beau- coup de soin et de succès sur le camphre qui dérive du téré* camphène. Après l'avoir préparé par un procédé (bichromate de potasse et acide sulfurique). plus routier peut-être, mais qui ne diffère pas en principe de celui que j'avais publié (acide chromique], après avoir obtenu le camphre même que j'avais annoncé, avec les propriétés générales et la formule que je lui avais attribuées, il en a développé la connaissance par des observations originales. Dans le cours de ses laborieuses recherches sur Pisotérében- thène, sur le camphre de Bornéo, sur les camphènes, bref sur toute la série de l'essence de térébenthine et de ses dérivés, M. Riban est arrivé à bien des résultats nouveaux et intéres* sants ; mais s'il s'agissait « d'établir la part qui revient à cha- cun » , ne pourrait-on pas se demander comment des études développées et minutieuses auraient été possibles, sans les tra- — 92 — vaux d'ensemble qui ont défini les relations expérimentales de formation et de métamorphoses entre tous ces composés, alors surtout que les conseils des auteurs de ces travaux, souvent invoqués, n'ont jamais fait défaut? s Sur les aeétylttreê de cuivre et d'argent; par M. Bbethblot. Dans un mémoire intéressant, publié aux Annalen der Chemie und Pharmacie (t. CLXXin, p. 176, 176, 177), M. Blochmann a donné de nouvelles analyses des acétylures de cuivre et d'ar- gent. Il représente le premier corps par la formule G*H*-€-u*0', et le second par C*H*Ag'0*. Ces formules ne sont pas identiques avec celles que j'avais proposées il y a quelques années : G*H-€-u*0 et G^HAg'O, mais elles en diiOfôreut seulement par un équivalent d'eau HO, qu'il suffit d'enlever aux corps analysés par M. Blochmann pour re« tomber sur les miens. Or, cette différence de composition répond précisément à celles des conditions de préparation. M. Blochmann ayant des- séché les composés qu'il a analysés à froid sur le chlorure de calcium, tandis que mes analyses ont été faites sur des corps sè- ches à l'étuve de Gay-Lussac, vers 110 à l20o (température du thermomètre plongé dans l'huile de l'étuve). MM. Reboul et MiasnikofF {Armalen der Ckemiey t. GXYUI, p. 332) étaient déjà arrivés à une composition voisine de la mienne pour le sel d'argent, que ce dernier savant représen- tait d'ailleurs par la formule C*H*Ag*, formule incompatible avec la régénération de l'acétylène sous l'influence de l'acide chlorhydrique. Les analyses mêmes de M. Blochmann pour l'acétylure d'ar- gent fournissent (p. 177) un excès d'argent de près d'un cen- tième sur sa formule, c'est-à-dire intermédiaire entre la formule C*HAg*0 qui exige Ag=86,7 et G*H«Ag«0» qui exige Ag=83,7. M. Blochmann indique en effet jusqu'à 84,6. Il paraîtrait donc que l'acétylure d'argent hydraté commence à perdre son équivalent d'eau excédant dès la température or- — 98 — dinaire ; ce qui montre que cette eau n'est pas inhérente à sa constitution. Je dois faire observer ici que^ diaprés mes registres d'expérien- ces, la dessiccation des acétylures au-dessus de 100* est une opération délicate, ces composés détonant très-souvent d'eux- mêmes dans l'étuve, lorsqu'ils sont amenés à l'état de dessicca- tion complète. Dans tous les cas , les relations entre les acétylures séchés à froid et les acétylures desséchés à Tétuve sont précisément de l'ordre de celles qui existent entre les oxydes métalliques et leurs hydrates, dont Veau s'élimine si aisément sous VinAuence de la chaleur. Oxyde hydraté GuO,H0. Oxyde anhydre GuO. lC»flAg«]0,HO [OHAg'P [C*H€u«p,HO [C*H^u«,0 C'est donc là une nouvelle preuve de l'analogie des acétylures (oxydes de cuprosacétyle, oxyde d'argent acétyle) avec les oxy- des métalliques. Éthylène chlorobromé; isomérie de son chlorure avec le bromure d'éthylène perchloré; par M. Edme Bourgoin. En faisant réagir le chlore sur le perbromure d'acétylène^ j'ai découvert un corps cristallisé que je propose d'appeler chlorure d^éihylène chlorobromé. Il possède la même compo- sition que le bromure de chloréthose ou bromure d'éthylène perchloré. D'après l'action delà chaleur, j'ai émis l'opinion que ces deux composés étaient probablement isomériques et non id^entiques (1). Le présent mémoire a pour but de démontrer cette isomérie, et de faire connaître un nouveau dérivé de Té- thylène, l'éthylène chlorobromé. Le bromure de chloréthose a été obtenu en exposant au so- leil un mélange à poids égaux de brome et d'éthylène per- chloré^ d'après la méthode de M. Malaguti. Au bout de quel- ques minutes, le tout se prend en une masse cristalline que (i) Annales de chimie et de physique, t IV, p. 4S6j 1875. — gi- ron jmrifle par disdoliitiott à chaud dans un niélaB()e d'aloKft etd'éther.. A Févaporadon spontanée, on obtient nue beUt cmtàllisatioo en lames rectangulaires tout à fait pures; Chauffe èh rase clos vers 185<>{ le brotnure de diloréthuse abandonne du bromb qui rient se condenser dctnfc les parties froides de l'appareil : C*Cl*Br> = C*Cl* + Br«. Lorsqu^on le chauffe entre i4Ô et 150° avec ie aoume de son poids d' aniline commerciale bouillant à 185-186'* (mélange d'anilihe et de toluidine), il se manifeste tine réaction très- énergique ; il passe à la distillation de l'étnylène |>erchloré, tan- dis qu'il reste dans la cornue du bromhydrate de rosaniline : C^WAz + îC«*H»Az + 3C*Cl*Br« = 6HBr + C^ff^Aï» + 3C*Cl*. Cette réaction est très-nette. Elle permet de préparer de Tédiylène perchloré parfaitlèittëbt ptit- (1 ). Sous l'influence de Tacide sulftirique étendu et dû tihcj le brome est également enlevé : C*Cl*Br« + H» = 2HBr 4 C*Cl*. Le chlorure d'éthylène chlorobromé se comporte d'une façon différente sous Tinfliience des mèiiies réactifs. Soumis à l'action dé la ciialeùr, il dégage dii chlore vers 185°. En vase clos et à une température peu supérieure^ le chlore finit par mettre à son tour du brome en liberté. Contrairement à ce que l'on observe avec le bromure de chloréthose, il y a donc ici deux phases successives : 1" phase : C*Cl*Br* = C*CI«Ôr« + CI»; 2« — C*Cl«Bi* -f Cl» =. C*Cl* -f- Bi*- L'actioh d'un mélange d'aniline fet dé tbluidine est tout aussi caractéristique; La éécompoèitiôtl ë^ inémé pltld facile qtlè 'celle du bromure de chloréthose, tAt elle eomhiehee au vobi^ nage de ioœ. On porte graduellement la température jusqu'à 170«, afin de recueillir tous les produits voktils qui prennent naissance. On lave le liqiiidé distillé avec de l'acide èulfurique étMidu pbUr enlever la petite qUântité d'sLûilihe qui à été en- rtifci (1) Journal de pharmacie et tik èfUmiei t. XXI, {>• 985. - d5 — tnitiëft ; Ott le âlsUlte éti«liite éi) tfejëtilttt bé kpû piMfe Ati-des- Mm de 130»; Smitnift à l'action d'ttii ihélâbgé réfrigéhittt formé de glace et de sel tiitlHtl^ Il èe pti/A èh iMè hift^è; bH«i- trili&e qtie Tod ëgouhetiVtec èbiu. Gèlte dernière opét^tidii^ ftttalo^tie à belle qdl éèrt à })tlHfiei' Tacide acétique GrifttalUsâble^ doit être èxé<;iitëë itt^^ideniètit', car la liquéfaction totale A UëU à ûûb tlshit>érâttlrë iUfélrietirè à zéro. Le corps ainsi préparé est Télhylène chlorobromé C*a»Br». Il prend naissance d'après Féquation suivante : G^H^Ax + SC^WAs + a6*Cl*BT« = «fiCl + C*oH*»A»« 4 8C*€l«Br«. Vdldi èoil analyse : I. 0)575 ont donné par le chromate de plomb 0^193 d'acide carbonique; tt. 0,463 ont donné 0^156 d'acide barbonique ; HI. ld,4D6 ijhi fourni i,t)55 d'dd mélange dé chlorure cl dé bromure d'argent. D'où l'on déduit, en centièmes : Théorie. I. H. IIU G* 9,4i 9,15 9,â Cl« 27,84 '^^1 00,59 H k 90,54 Br« 62 L'étliylène chlorobromé est un liquide limpide, incolore^ très-réfringérent, qui se concrète en cristaux vers i&* au-dessous de zéro. Sa saveur est sucrée, puis piquante et désagréable, n possède une odeur éthérée qui rappelle celle du chloro- forme. Il distille vers 136<*, Par ses propriétés physiques, comme par sa composition, il établit le passage entre l'éthylène perchloré qui reste liquide i basse température et l^éthylène perbromé qui est solide à la témpératiire ordinaire. Il s'iinlt au chloré de manière à reproduire le corps qui lui à donné naissance. Avec le brome, la combinaison s'effeclue ra- pidement sous l'influence des rayons solaires; il en résulte un beau corps cristallisé, le bromure d'éthylène chloro- bromé — 90 — Je ne suis pas parvenu à le combiner à l'iode; sous ce rap- port, il se comporte comme l'éthylène perchloré qui ne parait pas susceptible de s'unir à cet élément. Les faits qui précèdent établissent d'une façon très- nette l'isomérie du bromure de chloréthose ayec le chlorure d'édiy- lène chlorobromé. Le premier de ces composés étant repré- senté, d'après son mode de formation, par la formule C*Cl*(Br«), le second aura pour formule C*a»Br«(Cl»). On peut aussi, dans la théorie atomique^ se rendre compte de cette isomérie^ en admettant que les atomes de chlore et de brome sont diversement groupés autour des deux atomes de carbone. En effet; d'après la formule généralement admise de l'éthy- lène, on peut représenter l'éthylène perchloré et l'éthylène chlorobromé par les formules suivantes : Cl — c — Cl Cl — C - Br Cl — C — Cl Cl - C — Br Éthylèue perchloré. Ethylène chlorobromé. D'après cela, le bromure d'élhylène perchloré et le chlo- rure d'éthylène chlorobromé seront représentés ainsi qu'il suit : Br Cl Cl - c — Cl Cl — C — Br Cl - C ~ Cl Cl — C - Br Br Cl Bromure Ghlomre d'éthylène perchloré. d'éthylène chlorobromé Sous l'influence de la chaleur, ou par l'action réductrice d'un mélange d'aniline et de toluidine, le bromure d'éthylène perchloré abandonne son brome, tandis que, dans les mêmes conditions, le chlorure d'éthylène chlorobromé perd le chlore fixé aux extrémités de la chaîne moléculaire. J'ajoute qu'il existe probablement un troisième isomère répondant à la formule CH:;isBr(GlBr}, — 97 — lequel peut être considéré comme de l'éther bromhydrique brome dans lequel Thydrogène est remplacé par du chlore. Un tel corps devra perdre du chlore et du brome à équivalents égaux sous Tinfluence de la chaleur ou des agents réducteurs, et fournir un nouveau dérivé de Téthylène par substi- tution : C*Cl«Br(CiBr) - ClBr = C*Cl»Br. Sur les ferments chimiques et physiologiques ; par M. A. MùNTZ. La différence qui existe entre les ferments doués de vie et les ferments consistant en une substance azotée non organisée est établie depuis longtemps. M. Dumas a appliqué à ces derniers la qualification très- caractéristique de ferments non reproduc- tibles; ils n'ont,! en effet, rien de ce qui caractérise Tétre vi- vant : ils ne sont pas aptes à se multiplier, non plus que toute autre substance chimiquement définie. La dénomination commune qu'on applique à ces deux dasses d'agents de transformation ne peut donc se justifier que par la similitude de leur mode d'action sur les matières aptes à subir leur influence. Il est quelquefois difficile, en présence de certaines transfor- mations, de décider s'il y a intervention ou non d'êtres orga- . nisés, et l'observation microscopique ne permet pas toujours de trancher cette question. On comprend, en effet, qu'il puisse exister des organismes vivants qui, soit par leur pelitesse, soit par leur ressemblance avec des corpuscules inorganisés, soit par la valeur de leur indice de réfraction, échappent à l'œil du micrographe. Il y a un caractère qui établit quelquefois une différence entre ces deux sortes de fermentations, caractère cependant très-incertain : les ferments doués de vie ont leur maximum d'action situé à une température variant de 25 à 40*; tandis que la généralité des ferments chimiques a ce maximum situe sensiblement plus haut, à une température où la vie ne se ma- nifeste plus que difficilement. Un certain intérêt s'attachani à la distinction de ces deux Joum. de Pharm, et 4$ Ckim., 4« siux, t. XXII. (Août 1S75.) ^ — 9» — on)rod de pfaëaomèBcs confondue sous le Bom de fêtmmtUaiiom^ j'ai oherché un agent qui permit de les distinguer nettement* Le chloroforme remplit entièrement les conditions voulues : il empêche absolument toute fermentation concomitante de lu TIC) il est absolument sans influenos sur les fermentations d*ordre chimique. 1^ 200 centimètres cubes dé lait, additionnés de ô centimè- tres cubes de chloroforme, restent depuis quatre mois sans se cailler; aucun organisme ne s'y manifeste. (Le beurre s'est en pftftîe dissoiis dans le chloroforme et s'est préeipité au fond avec lui.) T 200 centimètres cub«a d'urine fraîche^ additionnée de 2 centimètres cubes de chloroforme^ restent depuis deux moia à une température de 25 à 30«, sans subir la fermentation ammoniacale; aucun organisme n'y apparaité 3** 10 grammes de sucre de canner dissous dans 200 c«Bti«« mètres cubes d'eau^ en présence de la craie^ du fromage et de 3 centimètres cubes de chloroforme, ne manifestent pas, s^u bout de quatre mois, la fermentation lactique | aucun organisme ne prend naissance dans la liqueur. 4'' De U chair^ de la gélatine, de l'empois d'amidoft» d'au« très substances très-altérables, en présence de Teau et d'une petite quantité de chloroforme, se conservent depuis pLus de trois mois, malgré la température d'environ 30' à laquelle ils sont Sûunûs. Aucun être vivant, ni animal^ ni végétal, ne se trouve dans les liquides. &o Lu fermenlation alcoolique des sucres, en présence de la levure de bièrei est complètement arrêtée à partir du marnent où le chloroforme est mis en contact avec les dissolu* tiens. Les fermentations ^noomitantes de la vie ne se manifes- tent donc pas en présence du chloroforme» Au contraire^ les fermentations chimiques ne sont ni entra- vées ni même ralenties par la présence du même agent. 1*2 grammes d'orge germée sèche, contenant originairement 0",0& de glucose^ ont été mis en contact aveo 40 centimètres cubes d'eau et 5 centimètres cubes de chloroforme : au bout de cinquante heuies, il s'était formé 0*^,&2 de glueaee. Daos — Ô8i ~ me eaLfénmta panUèle, sus chlorofona^^ il s'éuât développé, dint le même temps, 0^,54 de glucose^ 2» 10 grammes de tourteau d'amandes âmères, conlttfnaol originairement O'SOOô d'acide Oyanbydrîque^ ont été mis en contact a?eo 300 centimètres cubes d'eau et 5 cèntimèti^ ottbes de chloroforme : au bout de 8aixante-dix heures il s'éuit développé 0^^039 d'acide cyanhydrique* Dans une ex- périence parallèle, sans chloroforme, il s'était également déve~ loppé 0»%032 d'acide cyanhydrique. 3" De Tempois d'amidon (rès-lîquidê, contenant originaire* mement) pour 100 ceatimètres cubes environ, O^jOlS de glucose, a été mis en contact avec de la sative et dtt chloro- formê en grande quantité : après quinze heures, il s'était formé pour 100 de liquide, 0'%120 de glucose. Le même empois, sans chloroforme, a donné, avec la salive, dans le même temps, 0*',110 p. 100 de glucose. 4** De la farine de graine de moutarde, qui ne contenait que des traces d'essence, mise en contact avec de Teau et du chlo- roforme, a développé une odeur aussi forte que celle de ta &- rine qui était avec Peau pure. 5» 100 centimètres cubes d'ttne dissolution de siicre de canne* à 5 p. 100 marquait au saccharimètre 33,0 à droite. Addi- tionnée de 3 grammes de levure et de cinq gouttes de chloro- forme, cette liqueur, sans d^ager une bulle d'acide carboni* que^ s'est intei'Vertie à peu près complètement au bout dé quarante-huit heures. En effet elle marquait, au bout de ce temps^ 9,5 à gauche. Dans cette expérience, la levure a donc produit son action chimique, l'interversion, due à une ma- tière soluble qu'elle renferme et qui a la plus grande analogie avec la diastase et ses congénères ; elle n'a pas produit la fer- mentation alcoolique^ qui est un acte physiologique, c'est-à- dire concomitant dé la Vie» Ces exemples suffisent pour montrer qu'il est possible d'éta- blir, au moyen du chloroforme, une distinction très-nette entre les fermentations d'ordre chindîque et les fermentations d'ordre physiologique. Cette propriété me permettra, je l'espère, d'aborder sous un point de vue nouTeau l'étude des virus et dea autres matières — 100 — d'origine animale qui sontaptes à causer des désordres dans Por- ganisme vivant. On pourra, en effet, faire la distinction entre les virus qui paraissent agir à la manière de la diastase et de ses analogues et les liquides altérés produisant les symptômes de la septicémie, qu'on croit devoir attribuer à des animal- cules, les vibrions. Il sera possible aussi de faire la part de Tintervention des êtres organisés dans ces fermentations ou transformations curieuses que M. Berthelot a décrites. Une falsification de Vessence de girofles; par M. E. Jagquemin, Professeur de chimie à TËcole supérieure de pharmacie de Nancy. Aux falsifications ordinaires des huiles essentielles, l'essence de girofles en joint une particulière que Ton a quelquefois re- marquée dans le commerce de la droguerie d'Allemagne : on la mélange de phénol dont l'odeur, lorsqu'il est suffisamment pur, est fort bien dissimulée par celle de girofle. M. Flùckiger a indiqué le procède suivant pour reconnaître cette fraude (1). On agite 2 à 10 grammes de l'essence à exami- ner avec cinquante ou cent fois son volume d'eau chaude; on décante après refroidissement, et l'on concentre ce liquide à une douce chaleur pour le traiter, lorsqu'il est réduit à quelques centimètres cubes, par une goutte d'ammoniaque et une pincée de chlorure de chaux qu'on laisse tonaber à la surface. Si l'es- sence contient du phénol, la liqueur agitée prendra une couleur verte, puis bleu fixe, stable pendant plusieui^s jours^ tandis que pure elle ne donne pas de coloration. Le procédé de M. Flùckiger repose sur la découverte, faite par M. Berthelot, de la propriété que possède le phénol ammo- niacal d'être coloré en bleu par l'hypochlorite de chaux : il conduit avec certitude au but. Mais j'ai fait remarquer, dans mes considérations sur la recherche analytique de l'aniline, combien ma réaction était plus sensible : or ce que réclame le pharmacien, qui examine ses produits à la réception, ce sont de telles réactions, qui le dispensent de sacrifier des 'quantités ^ — — - -- -^ — — . — ■ - - ,-,-., ^^^m^ (1) Schweizerig fFoschmschrift fur Phaimaciey 1870, p. 200. — 101 — notables d'une substance souvent coûteuse; et ce qu'il veut, c'est un mode d'opérer réduit à sa plus simple expression. Mon procédé remplit ces conditions. En effet, il me suffît d*une seule goutte d'essence de girofles pour y démontrer l'absence ou la présence du phénol. On l'additionne d'une fraction de goutte d'aniline à l'aide d'une baguette de verre, on agite le mélange avec 5 ou 6*"* d'eau distillée, et l'on y verse quelques gouttes d'bypochlorite de soude. Si l'essence ne renferme pas de phénol, on obtiendra la coloration que fournit l'aniline seule, c'est-à-dire une teinte violet pourpre qui se dégrade promptement, tandis que pour peu qu'il y ait de phénol, la belle coloration bleue qui persiste se manifes- tera en quelques minutes. Il importe, après l'addition de l'hy- pochlorite, de ne pas agiter, de laisser la réaction aller d'elle- même. Mes expériences démontrent qu'une goutte d'une essence de girofles falsifiée avec 5 p. 100 de phénol produit une coloration foncée, et même qu'une goutte d'une essence qui ne renferme que 1 p. 100 d'acide phénique développe encore du bleu d'une façon très- nette. Ainsi au point de vue pratique mon procédé ne laisse rien à désirer sous le rapport de la sensibilité et de la facilité d'exécution. Action de Vhypochlorite de calcium sur les cyanures solubles simples et doubles; par M. S. Zinno, professeur de chimie à Naples. Je me suis proposé d'étudier l'action des hypochlorites et de l'hypermanganate de potassium sur quelques groupes de com- posés organiques. Lorsqu'on fait agir une solution d'bypochlo- rite de calcium sur le cyanure de potassium, on remarque qu'il se forme tout à coup un précipité blanc et que l'odeur de l'hypochlorite, comme celle du cyanure, disparaît presque entièrement. Si l'on filtre ensuite le liquide et si on lave avec soin le précipité, on constate que celui-ci est formé de dicya- nate de calcium, CaC*H*Az«0". En effet, en le chauffant jus- qu'à Tébullition avec de l'eau, il produit un dégagement d'à- — 102 — cide carbonique et de e&tboûate d*àmtnôliiaqtt« ; vMli {Mtr l'acide chlorhydricpie, il dégage deft Vapeurs d'une ôdeut piquante et presque aromatique. Ces Tapeurs se cotidenseiiten cristaux prismatiques, et en les faisant absorber par uue sdlu- tien de sulfate de cnirre ammoniacal, elles donnent un pré- cipita violet. Le dicyanate de calcium ne s*alt^re pas par i'atide nitrique, et si on le fait bouillir avec des Solutions alealines, il se trans- forme en ammoniaque et en carbonate d'ammoniaque plus facilement que dans l'eau bouillante. Pai reconnu que le liquide filtré renfermait du chlorure de calcium, de rhypoohlorite de calcium, du chlorure de potassium et de très -petites quantités de cyanate de calcium. En effet, profitant de l'insolubilité du chlorure de potassium dans l'alcool absolu, j'ai évaporé entièrement le susdit liquide, ]'ai opéré la fusion du résidu, puis je l'ai repris parTalcool à95*, ensuite par l'eau distillée. La solution aqueuse ne renfermait pas de composés de calcium ni des cyanures^ mais du chloruré de potassium dont J'ai constaté la présence par le nitrate d'ar- gent, le bichlorure de platine, etc. l'ai donc pu déduire de ces résultats que l'hypochlorite de calcium, en réagissant sur le cyanure de potassium, produit du d^lnrure de potassium et du dicyanate de calcium selon l'é- quation CaCl«0« + 2ECAZ = 2EC1 + CaC«Af»0*. Cette méthode de production de l'acide dicyanique est bien plus facile et plus sûre que celle qui consiste à faire agir l'a- tïide nitreux sur la cyanurée. J*ai également étudié l'action des hypochlorites sur les ejn*- nures doubles. Le ferrocyanure de potassium se transforme i chaud en ferrieyanure. Le liquide devient jaune, se trouble et donne un dépAt blanc, composé de chaux et d'une petite quantité de carbonate et de eyanate de calcium. La lîqudU' filtrée renferme du ferricyanure de potassium. H faut nvoîr le soin de ne pas employer un excès d'hypochlorite; autre- ment il se fermerait un dépAt d'oxyde ferrique. En effet, lors- qu'on fait a^ir à une température élevée rhypdeblorite de — 109 — câldttm mt lé ferridyàAure àë polftèèlutu, on obtient un fté cipité jaune ocMeë exactement semblable à celui qui se foime quand ou fait bouillir le cyAnofetrtite de potassium atec un etcès d*bypochIoritè dé talôlum. L'ëtude de l'actiou dé l'hypermaugaoate de potasse sur les cyanures a donné lieu à des remarques importantes que je {oublierai prochainement. BeekerehH $ur le UttmUhagt; par M« Aruittad Bkhtmnd. La pratique journalière de la galvanoplastie a montré depuis longtemps que ohàque corps simple réclamait pour sa réduc- tion électro-chimique des circonstanoes asscs différentes t o'est ainsi que des métaux les plus rapprochés en apparence pat leurs affinités ne se déposent sur leurs congénères qu'après avoir satisfait à certaines conditions propres à la nature et à la densité de leurs dissolutions salines. C'est ce qui f^it que beau- coup de métaux sont considérés oomme réfractaires à l'action du courant galvanique. Tel est le cas du bismuth qu'on n'avait pu réduire jusqu'à présent, du moins que pous sachioqs, pré- cisément parce qu'on ne connaissait pas la combinaison saline la plus propre à sa réduction par la pile. Les nombreuses expériences que nous avons faites pour arriver à ce résultat ont prouvé que le chlorure double de bismuth et d'ammoniaque, sel blanc ^ cristallissable , très- soluble dans l'eau sans décomposition à la faveur d'un léger excès d'acide chlorhydrique, déposait sur le cuivre ou le laitoa du bismutli métallique susceptible du plus beau poli tenant le milieu entre la couleur de l'antimoine et celle du vieil argent, Pour la réussite de cette opération il convient de se servir d'un bain contenant par litre d'eau légèrement acidulée par l'acide cblorhydrique 25 a 30 grammes de chlorure de bis- muth ammoniacal et d'opérer à froid \ si le baiti était élevé 4 la température de l^eau bouillante, le bismuth ne se précipite- rait pas. D'autre part, une seule pile de Bauseu est nécessaire el nous — 404 — avons remarqué à différentes reprises qu'avec une pile de Da- niel le dépôt était long à se former, puis peu abondant. Au sortir du bain, les objets de cuivre ou de laiton se trou- vent recouverts d'une boue noirâtre sous laquelle apparaît le bismuth avec son brillant spécial et adhérant fortement au cuivre. Le bismuthage peut encore s'opérer par le trempé, mais nous avons observé que par l'électricité il était plus solide. Si l'on remplace le chlorure de bismuth ammoniacal par le chlorure double d'antimoine et d'ammoniaque, sel également très-soluble dans l'eau sans décomposition, on obtient encore par la voie galvanique un dépôt d'antimoine métallique sur le cuivre et le laiton. L'avenir nous apprendra le parti que l'industrie de la galva- noplastie peut tirer de ces nouveaux modes d'application du bismuth et de l'antimoine. Recherche des matières goudronneuses dans l^ammoniaque du commerce; par M. Kupfferschlaeger (1). L'action de l'acide nitrique sur le sulfate d'aniline, ayant été décrite à diverses reprises, peut être considérée comme connue; mais ce qui ne l'est guère, c'est l'application qu'on peut faire de cette réaction très-sensible à la constatation de la pureté de l'ammoniaque caustique. Plusieurs traités de chimie analytique rapportent que Té- preuve la plus certaine à faire subir à une ammoniaque dou- teuse, dans le but d'y constater la présence de matières orga- niques incolores de nature goudronneuse, consiste à en verser un excès dans une dissolution ferrique, et à abandonner le vase couvert au repos jusqu'à éclaircissement de la liqueur surna- geante ; de la filtrer ensuite, puis d'y verser du suif hydrate ammonique, qui ne produira rien, si l'ammoniaque est pure (parce qu'elle aura précipité tout l'oxyde ferrique), mais qui, dans le cas contraire, y produira un précipité noir de sulfure (1) Bulletin de la Société ehimi^ue. — 106 — de fer, ou une coloration brune, selon la quantité de métal restée dans la liqueur. Ce procédé long et compliqué n'indique nullement l'origine de l'ammoniaque, ni la nature de ses impuretés. C'est pour- quoi nous lui préférons la coloration que l'acide nitrique pro- duit avec l'aniline et la toluidine existant presque toujours dans l'ammoniaque retirée des eaitx vannes et des eaux gou- dronneuses du gaz d'éclairage ; la moindre trace de ces matières produit, dans ce cas, une coloration rouge groseille^ surtout si l'on, opère comme il suit : On verse peu à peu l'ammoniaque que l'on veut essayer dans un tube d'essai contenant quelque centimètres cubes d'acide nitrique incolore et étendu du quart de son volume d*eau : si elle est goudronneuse, une coloratiou rouge groseille apparaît immédiatement et devient brune à mesure que Ton ajoute de Tammoniaque impure; en outre, le mélange s'échauffe consi- dérablement et exhale manifestement l'odeur de goudron, surtout si l'on n'ajoute pas l'ammoniaque en excès, c'est-à- dire si l'on cesse lorsqu'elle n'agit plus énergiquement sur Ta- cide nitrique, autrement son odeur dominerait. La couleur brune persiste indéfiniment. L'acide chlorhydrique^ employé de la même façon, donne aussi lieu à une coloration rouge et à un dépôt de chlorure ammonique; l'acide suif urique colore l'ammoniaque essayée en brun plus ou moins foncé, et la réaction est tumultueuse ; c'est l'acide nitrique qu'il est préférable d'employer, parce qu'il forme une zone bien isolée et très-distincte. L'ammoniaque goudronneuse ne peut servir ni à la précipi- tation complète des oxydes^ ni à la préparation de certains réactifs, notamment du molybdate nitrico-ammonique, qui dans ce cas est brun, alors qu'il doit être incolore, pour rechercher les acides phosphorique et arsénique. lOfl — ACADÉMIE DES SCIENCES. Suf" le fer hydrogéné^ par M. L. CxtttÉtCT. Daab une ''comtnuiiîcatioti déjà andenae, j'ai eu rhoniieiir de faire connaître à l'Acadëmie mes expëriëncts mtr le passaf^é^ è la temt>ëratuire ordinaire, de Thydrogètie à traTers le fer. J^ayais coniBtaté, en effist, qu'en attaquant une lame de fer par de Facide Bulfurique ëtendu, l'hydrogène ei$t en partie abMMM par le mëtâl, et que, en employant un système formé de daui plaques de fer^, soudées bord à bord^ la tension du gat qui s'accumule dans l'appareil peut faire équilibre à «ne oolonné de mercure de (r,3S de hauteur» Yoici le résumé de mes nouvelles reiiherches sur l'associa» tion du fer et de l'hydrogène ; Bn décotnposant par la pile une solution de chlorure de fer neutre, additionnée de sel ammoniac^ on re sur la déoomponitlon àtm con^ ffran tteutret; par M* Bock, de t]openhague. --• La décomposition des corps gms neutres s'opère industriellement par trois procédés différents, la saponification calcaire, le traitement acide suivi d^tttte dis- tillation à la vapeur surchauffée, enfin le traitement par l'eau sous pression. L'auteur critique ces divers moyens. Le nouveau procédé qu'il propose comprend les trois opéra- tions suivantes : 1" acidification rationnelle, c'est-à-dire n'ayant — lis — poar Imt nixt de eftfboiiiMr^ dis débiter, Ae rendre peniAëAU« les etïte\oppes albttmlnéildM; 2' k corps fftàè, aptéi rfk préeéd^tite, fté laisse dëdoubler par l'acide sulfurîqiie étendu à'tAû. font tôûtxàlet la dëcômpôsittoti qui eêt progressive^ on prélève de temps eu temps sar la tnàsie des éehaiktîUoils dont l'aspect cristallif] tarie avec son état d'avancemeiiti La pi^por-» tien d'acide aëcéssaire pdttr obtenir ua résultat complet est d'environ 6 p. 100 ; 3* la éoûleur des acides gras obtenus esc plus ou moiDs brune; elle est due aitt enveloppes earboniséiB suspendues dans la masse et qui ne se précipitent pas; ce fais étant reconnu, il devenait facile d'éviter toute dietillatiodiPdur atteindre ce biit^ l'auteur fait beruUir ee produit avec un com- posé oxygéné, comme le permanganate de potasse ou même simplement Facide sulfurique. Dans ces conditions, la carboni* sation du tissu albumineut devient plus complète^ son poids spécifique augmente^ il est préeipitable et se laisse alors éllmi<< ner par les lavages à l'eau. Les acides gras lavés sont blonds, faciles à presser, et leur poim de futiofly dis l'anteUr^ Ust do t ou 4*" plus élef é que oeàui des acides fburnis par les autres lUélhodcs. La mise en œuvre du procédé, suivant M. Book, n'exige quo des caves ouVeries et de la vapeur d'eau a trois ou quatre atmoqihèrcs : le rendemeat est presque théorique^ La glyoé" rine esc bette et Fon né perd pas la plue petite quantité de corps gras. Le point de fusion de l'acide stéarîquc obtenu par ce procédé varie entre 58 et dO*^ »éàiA*^m sur la pvénliittatioii de r«rtf#Bt peur le ptotoxfâm d'araninm ; par M. Isambert^ ^^ Lorsque les oxydes métalli- ques agissent sur les disaolutions des sels d'argent* l'action coDOSte le plus olrdinaî^enMsnl en Une précipitation d oxyde d'argent. Cependant il peut, dans certains cas, se produire un précifÂié d'argent métallique | c'est ce que Ton observe avec le protoxyde d'uranium. Si l'on projette cet Ojtyde dans une dis- solution bien neutre d'azotate d'argent et si l'on agite rapide- ment, il se forme un précipité volumineux, le protoxyde se et la liqueur devient verte« En continuant à agiter, on — 116 — ne tarde pas à voir cette teinte disparaître pour faire place à la couleur jaune qui caractérise les dissolutions des sels de ses- quioxyde d'uranium» A ce moment aussi le précipité diminue de volume et change entièreinent d'aspect : c'était de L'oxyde d'argent qui s'était précipité en premier lieu; après cette trans- formation, il ne reste plus que de l'argent métallique. Ainsi le sel de protoxyde d'uranium se change en sel de sesquioxyde aux dépens de l'oxyde d'argent. On s'est assuré d'ailleurs que l'uranium à l'état métallique précipite l'argent de l'azotate d'ai^ent et qu'il reste dans la dissolution de Tazotate de ses- quioxyde d'uranium. Plusieurs oxydes hydratés, comme le protoxyde de fer, ré- duisent les sels d'argent, et donnent immédiatement un préci- pité d'argent avec production de sesquioxyde. Le protoxyde de molybdène anhydre agit cependant à peu près comme l'oxyde d'uranium; il réduit les sels d'argent avec formation d'acide molybdique. Action do platine et dn palladlnm tnr !«• hydrocar- bures de la série benxéniqoe ; par M. Goquillion. — Les vapeurs de toluène en présence d'un fil de platine incandescent et de l'oxygène de Tair donnent comme résultat d'oxydation de l'hydrure debenzolle et de l'acide benzolque. L'auteur a expéri- menté dans les mêmes conditions sur les autres carbures de la série beuzénique, benzine, xylène et cumène provenant du gou- dron de houille. Avec la benzine et le toluène, la quantité d'hy- drure de benzoïle est très faible, l'acide benzoique prédomine^ avecle xylène et le cumène, on peut obtenir des quantités appré- ciables d'hydrure de benzoïle qui, du reste, ne tarde pas à se convertir en acide benzoïque (1). L'appareil employé par l'auteur consistait en un tube verti* cal au milieu duquel était fixée la spirale de platine et où ar- —————— — "— ^ ■■ I ■ I J I II ■ I I I I p.lli 1 I — — ^ 1 ■ I 1 11 IM (1) L'hydrure de beosoîle (aldéhyde bensoique), G^^H^O*, est liquide, Ld- colore, d'une odeur agréable, plus dense que Teau, bout à 180*, se con- vertit en acide benzoique en présence de l'oxygène et^ comme les aldéhydes, se combine avec les bisuilltes. On sait que Tessence d^amandes amères est considérée comme uue eom- binaifion peu stable d'hydrure de beuioîle et d*aclde/:yanhydrtque. Oo sait — 117 — rÎTaît le mélange d'air et de vapears; ce tube était relié à des barboteul-s à eau qui donnaient par éraporation de petitK cris- taux d'acide benzoïque. M. Goquillion en a déterminé la compo- sition par l'analyse élémentaire. sor la présence de Taolde snlfnrlqiie anhydre dans les produits ^axenjc de la Gombnstlon de la pyrite de fer; par M. Scheurer-Rbstner. — Les vapeurs blanches qui se produisent par la combustion des pyrites sont composées principalement d'acide sulfurique anhydre à la formation du- quel l'eau n'a pas contribué, puisqu'on les obtient également avec la pyrite sèche. C'est à l'oxydation de Tacide sulfureux qu'il faut attribuer la présence de l'acide suif uriqueanhydre. Les expériences de l'auteur ont démontré que cette oxydation a lieu aux dépens de l'oxygène de l'oxyde ferrique et non de l'oxygène de l'air. £n effet, si l'on fait passer de l'acide sulfureux dans un tube de platine chauffé au rouge et rempli de fragments de pyrites brûlées, préalablement calcinées à l'air, il ne se forme pas de traces d'acide sulfurique ; une dissolution de chlorure de baryum dans laquelle on fait passer le gaz reste limpide. Mais il n'en est plus de même lorsqu'on remplace l'acide sul- fureux pur par un mélange de ce gaz avec deux fois son vo- lume d'air. £n passant sur l'oxyde ferrique porté au rouge, le mélange gazeux se charge de vapeurs blanches qui, en traver- sant la dissolution bary tique, y produisent un précipité de sul- fate de baiyte. Il résulte donc de ces expériences que l'acide sulfureux anhydre des gaz des fours à pyrites provient de l'oxydation de l'acide sulfureux par l'oxygène de l'air, en présence de l'oxyde ferrique porté à une haute température, et qu'il faut le con- cours des trois corps à la fois pour que l'acide anhydre puisse se former. aussi qu'elle nVuste pas dans les amandes amères, qu'elle ne se produit que lorsqu'on les met en ctMitactavrc Tcau tiède et que Ton distille. L'amyg- dalfne sous l'influence d'un ferment^ rémulsine, se dédouble en glucose, acide cyanhydrlqnê et bydrure de beosoile. Celui-ci n'est pas tuxique tan- dis qne l'assenée d'amandes amères est Ténéneuse. P. — 118 — Là ptiétesoe de l^acide ffDdforiqoe dans ks fÇM de la oombuft- tioa d« fiyrites explique, dai» une certaine latmiiie, le manque d'oxygène qui a été obieryé daqa ecs f^, au momieQt où ik sont dirigés dans les chambres de plomb, pour la fabrioation de Tacide sulfurique. Lorsqu'on fait l'analyse de ces gaz, on n'y trouve jamais une quantité d'oxygène suffisante pour repré- senter, arec Vacide eulfiireux qu'ils contiennent et Poxygène qui s'est fixé mir le fer de la pyrite, tout l'oxygène de t*air qui a servi à alimenter la combustion du sulfure de fer. L'expé- rience semble établir que les gaz des fours à pyrites renferment de l'acide sulfurique anhydre en quantités telles qu'il repré- sente 2 à 3 p. 100 de l'acide sulfureux total qui s'est formé par la combustion de la pyrite. L'auteur se propose^ du reste, de reprendre l'étude de cette question. ■M**** But la asmthèao d'un torpllèao ou eftrbnro eampM- nlqne; par M. Bouchardat. — M. Bouchardat a étudié le carbure C"H*, iioprène de M. Greville Williams, qui se ren- contre dans les produits de la distillation du caoutchouc. II a soumis ce carbure, dans des tubes scellés à la température de SSO-290*, pendant dix heures, dans une atmosphère d'acide carbonique. Il ne se forme pas de gaz, mais le produit qui a subi l'action de la chaleur a changé complètement d'aspect : il est devenu visqueux; sa densité a augmenté et il ne bout plus à une température constante de 38o. Par la distillation on recueille divers produits, parmi les- quels un corps volatil entre 170 et iSb". H possède alors une odeur agréable; l'odeur alliacée de l'isoprène a disparu et a fait place à une odeur citronnée très*intense se rapprochant de celle que possède Pessence de térâ>enthine modifiée par la chaleur. Sa densité est de 0^866 à zéro, et sa composition répond exacte- ment à la fbrmule C*^fil^*. Ce composé s'altère rapidement à l'air en absorbant l'oxygène comme les térébenthènes. Le gaz chlorhydrîque se combine directement au nouveau carbure pur ou mieux dissous dans l'é^her. Après l'évaporadoo de l'éther, U reste un corps huileux qui renferme un mono- ofalorhydrate G**H^^^ HGl, liquide même dans un raéUiige réfri- gérant, et par la distillation à 17fiAB&^, il feste dan» la oomue une eubetane» qui ae acdidifle dan» un mélanf^e véfrigéraDt k «r lO», On sépav« les cristaux du liquida en let eomprimaut et on \e9 purifie eu le« faîiant cristalUsef deux fois dans Tëther. Ik possèdeui alors tonifia le» pvpprLitëâ du chlorhydrate de terpilçue, fondaut à 49^,5, sont ideoiiques aveo le dichlfurhy-* drate d'essence de tcrébentliine, C'°H*',2HC1. Avec ce dichlor- hydrate on peut régénérer le terpilène, C*^H", composé îso- mérique avec l'essence de térébenthine. En résumé, VisQprhii, C**H^, donne en se condensant par l'action de la chaleur seule un carbure, G'^H^', dont les déri- vés sont identiques avec ceux du terpilène. •^•'^•••-■^IBI^ Alt^atloii 49 Im Mine aux ali la volume de l'air contenu dans l'eau de Seine est »isceptible de grandes variations; S« la ptop^n^tion d'air et d'acide carbonique est plus oonsidéfable en hiver qu'en été; 3«» l'eau est moins — 120 — riche en oxygène en été qu'en hiver; 4* généralement la proportion des gaz croit en même temps que le volume de l'eau : 5** l'eau de Seine puisée à Ivry contient en moyenne pour l,00(f*j 9*^ d'oxygène; 6» la proportion d'oxygène est, en moyenne, de 31,03 pour 100 parties d'air. P. REVUE PHARMACEUTIQUE, NoUoe snr les oonleors d'aniline ; par M. Brun. — Le Conseil de salubrité de la ville de Genève a chargé M. Brun d'examiner, sous le rapport chimique, des couleurs d'aniline venant de Paris et désignées sous des noms très-divers, tels que rase et carmin coralline^ jaune d*or^ nakara^ verte âne* raude, rouge groseille et bleu d*azur. Deux personnes ayant mangé une crème colorée par le vert d'aniline, et s'en étant trouvées gravement malades, avaient porté plainte. Il s'agissait donc de savoir si ces couleurs renfer- maient quelque substance vénéneuse. L'analyse ayant démontré que ces couleurs contenaient fréquemment des sels de mer- cure, de plomb, d'étaîn et surtout des arséniates^ etc., elles viennent d'être prohibées dans cette ville, pour la colora- tion des bonbons, dragées, sirops et autres articles de confiseurs ou de liqiioristes. L'emploi des papiers peints de la même manière est aussi défendu pour envelopper les substances alimentaires. Pour constater la présence des métaux signalés, il faut dé- truire d'abord toute la partie organique. Pour cela, on peut chauffer 2 grammes de la couleur avec une petite quantité d'acide nitrique, auquel on ajoute ensuite 20 grammes d'acide chlorhydrique. Il faut entretenir l'ébullition en ajoutant de temps en temps quelques cristaux de chlorate de potasse et évaporer jusqu'à ce que tout le chlore et tout l'acide nitrique soient chassés. La matière colorante organique se détruit diffici- lement, et il faut arriver a avoir un liquide concentré et très- peu coloré (il est ordinairement jaunâtre). Ce liquide est alors — 121 — additionné d'eau, filtré, |mis additionné de C^dO de sulfite acide de soude pour ramener l'acide arsénique à l'état d'acide arsénienx. On fait alors passer un courant d'hydrogène sulfuré jusqu'à saturation, et après douze heures de repos, après avoir gratté l'extrémité du tube conducteur, le soufre et les sulfures sont recueillis sur un petit filtre et lavés. Pour séparer l'arsenic des autres métaux, M. Brun conseille de dissoudre son sulfure sur le filtre même^ avec un peu d'am- moniaque caustique, qu'on fait passer deux ou trois fois. Le liquide qui s'écoule est ensuite sursaturé d'acide sulfurique très-pur et évaporé à consistance sirupeuse pour décomposer tout le reste de la matière organique. Ce résidu dissous dans une petite quantité d'eau, peut être versé dans l'appareil de Marsh et donner un anneau ou des taches arsenicales très- nettes. Les sulfures d'étain, de mercure, de plomb, restent sur le filtre. La séparation de ces trois métaux se fait par la méthode ordinaire. Si l'on veut constater dans les couleui*s d'aniline seulement la pi^ésenee de l'arsenic, on broie 2 grammes de liquide avec au- tant de nitre et de carbonate de soude et 2 grammes de nitrate d'ammoniaque. On fait déflagrer ce mélange sec, par petites doses, dans un creuset en porcelaine chaufté au rouge sombre a la lampe à esprit-de-vin. Le résidu alcalin est dis* sous dans l'eau et porté à l'ébullition avec un léger excès d'acide sulfurique et de l'eau jusqu'à ce que tous les acides nitrique et nitreux soient entièrement chassés. Le liquide est alors prêt pour l'appareil de Marsh. Des faits nombreux ont déjà établi l'action vénéneuse des oouleurs d'aniline sur l'économie. On savait depuis lontemps que des étoffes (bas, flanelles) colorées en rouge par la rosani- Une et la fuchsine avaient souvent ulcéré la peau, mais leur action à l'intérieur n'a guère été établie que par des observa» tions récentes. Suivant que ces couleu» ont été plus où moins purifiées, elles contiennent des doses très-variables des métaux précités, dont il est Fort difficile de les débarrasser complète- ment. Ce sont ces variations qui rendent précisément ces coup- leurs dangereuses, car la même couleur, ayant exactement la — ti2 — mAiiM teinta, pourra une fois oontenir fort pen d'arsenic et noe antre £oit beaucoup plus, sans que le fabrioant s'en aperçm^e. Ces impuretés métalliques ne nuisent eu rien à leur grande beauté. Comme il est posuble d'obtenir des couleurs d'amlhie tout A fait exemptes d'arsenic; ces eouleurs derraîent leules être «mpl&jées pour la ooloractoa des substaooes alimentaires. Rechercbe du san^ dans Turf né ; par M, âi«hen. — On mêle dans un tube à essai quelques centimètres cubes de tein- ture de gayac arec un volume égal dVssence de térébenthine fraîche; on verse de l'urîne dans ce mélange et Von agite. On voit alors la teinture de gayac se colorer en bleu. Lorsque Turine ne contient pas de sang, on n'a qu^une teinte vert sale. sur la mafiart colorant e de Turina m^pMtfimmot an l^onpe de l'Indigo; par M. NiGGELEP. — L'indicaa, qui ap^ partient au groupe de Tindigo, existe normalement dans t'urine de rbomme et des carnivores. Cette substance augmente con- sidérablement dans les cas de carcinome du foie ou de coostî-^ pation opiniâtre. Sa ooostltutioa chimique parait se rattacher à celle de Tindol» et^en effet, en injectant 0<%163 d'indol sous la peau d'un lapin, Tauteur a extrait O,040ô d'indigo bleu de Turine, Traité par les acides, Tindicau se décompose» et parmi les produits de décomposition, on trouve une matière colorante rouge, rindigotine ou indirubine. Cette substance peut se trou* ▼er en quantité considérable dans les urines pathologiques. L'auteur en a rencontré un exemple remarquable dans un cas de lésion de la moelle cervicale. M. Niggelep a recherché les produits de la transformation de l'isatine dans l'économie. Il a fait manger de l'isatine à des chiens pendaqt plusieurs jours. Leur urine, traitée par l'acide chlorhydrique, se colorait fortement et donnait, après pla«- sieurs heures, un dépôt amorphe de matière cDlorante4 Ce dé« p6t était presque entièrement solublc dans l'aloool, et après évapotation il restait une poudre rouge d'uu bùllantmécalU^ — 128 — qaCf lolubltt en roqge carmio cUnc Talcool et Taeide aeétique. Traitée par les solutions alealines à l'ébnllitidn, cette matière colorante se décompose et se dissout. La solution précipitée par l'acide chlorhydrique donne une poudre noire d'un éclat métallique. L'urine qui contient cette matière colorante réduit la liquei^r de Fehling. L'auteur conclut de ces faits que l'isa- tine est la source d'une substance qui se combine avec un glyooside pour former ub corps analogue à l'indiean. (Bull, soc. chim.) W L t « . OrayQns 4'lo4«forma^ par M. U W Gauard, lodoforaM iPèi-floement pulvérisé. . , • • tO gitmoMs. Gomme «fthiaDd pulvériiét Q^M VqcUa^e poor çûDsistancQ pilalaln». ^ « . Qr 3f On divise en dix cylindres égs^ux de 4 centimètres de loq- gueur; oq fait sécber à l'air. Ces (urayops sont durs, ré$istant$, et peuvent se diviser faci- lement en morceaux de longueur quelconque; \U doivent être QQOJteryés à l'abri de la lumière. Ces erayons sont employés avec avantage contre les ulcéra- tions suparficitUes du col ayant envahi la cavilé utérine; ik sont introduits dans cette oavité et laissés à demeure, en les maintenant à Tûde d'un tampon d'ouate porté au contact du col utérin. Pondre et pommade an tannin contre le ryza des adnltee et dee enfanta. Tannin 0,05 I^Ddfediilt • 1,00 , mm. ds gaimanve. ...........••••. 1*00 TeintuTe de vaaillç, ,,,»•.«•,«•..,,.. 4 gouttas. A preadi'e par petites prises, trois ou quatre fois pç^r jour^ et plus souvent, si cela est nécessaire. Cette poudre est em- ployée pour les adultes. La pommade suivante, cfu'oii introduit — 124 — dans les fotses nasales au moyen d'un simple cylindre de pa- pier, est prescrite pour les enfants : Tannin 0,05 Axonge 5,00 Teinture de TanlUn 5 gouttes. {Trib. méd.) T. G. Du siège des alcaloïdes dans les écorces de quinquina ; par M. P. Garles (1). Sur Fautorité de Weddel, Karsten, Wîgand, on a admis pen- dant longtemps que la quinine et la cincbonine résidaient prin- cipalement dans le liber des écorces de quinquina ou plus exactement dans le tissu cellulaire interposé aux fibres du liber : tandis que d'après Howard, P. Caries (2), ces alcaloïdes pré- dominent au contraire dans les parties externes de l'écorce. — On trouve dans le Ceméen^ journal de Maurice (juillet 1874), une série d'analyses d'écorces de quinquina récoltées au jardin du gouvernement à Gurepipe, analyses faites par M. G. Bernard et présentées par lui à la commission générale de santé, qui viennent corroborer Topinion de MM. Howard et P. Caries. Aussi Tauteur-prend-t-il les conclusions suivantes : (c A l'égard du siège des alcaloïdes dans Técorce, les cbiffres « obtenus viennent confirmer les observations d'Howard (et P. c Caries) à Tencontre de celles de Weddell et Karsten. 9 Note sur un étamage; par M, Thibault (3). Ayant fait étamer à neuf un appareil à distiller, je fis passer pendant plusieurs heures de la vapeur d'eau afin de le bien (1) Note présentée à la Société de pharmacie. (2) M. P. Caries l'a établi par une série de vingt-huit analyses faites sur les diverses courhes de Técorce des quinquinas. — V. Étude fut les quin- gutnas, Palis, 1871. (3) Note présentée à la Société de pharmacie. — 125 — nettoyer. Cette opération terminée, je me mis à distiller une macération vineuse de plantes antiscorbutiques et je fus sur- pris de voir flotter dans la liqueur aromatique des flocons noirs. Je les recueillis sur un filtre, et l'analyse me fit consta- ter qu'ils étaient composés de sulfure de plomb. Je pensai im- médiatement qu'il provenait de Péta mage. Je fis alors nettoyer à fond l'appareil et je distillai de l'eau. Cette eau distillée, traitée par un courant de HS, noircit immédiatement. J'essayai alors l'étamage parle procédé indiqué récemment par M. For- dos^ et je consutai une grande quantité de plomb dans réta- mage. J'en fis alors l'analyse quantitative de la façon suivante : Dissous dans l'acide azotique étendu, l'acide stannique formé fut pesé et dans la liqueur filtrée je fis le dosage du plomb à l'état de sulfate par SO'HO, en ayant soin d'ajouter à Teau une certaine quantité d'alcool. En opérant ainsi j'ai trouvé que rétamage contenait 44,75 p. 100 de plomb, quantité bien supé- rieure à celle trouvée par M. Fordos (35 p. 100) dans un éta- mage ayant occasionné des accidents. Cette observation présente d'autant plus d'intérêt que Tétain m'avait été fourni comme étant de Vétain pur y et prouve com- bien on doit se méfier de la bonne foi de certains industriels, et toujours se tenir sur ses gardes contre ces falsifications qui peuvent occasionner des accidents sérieux. Cette note vient à l'appui des observations si intéressantes de M. Fordos sur ce sujet. Note sur le sirgp d'écarees éC oranges amères; par Ch. PatrouillaRD, de Gisors. Le commerce des produits pharmaceutiques offre, parmi les extraits fluides qu'il fabrique, l'extrait fluide pour sirop d'é- corces d'oranges améres. J'ai pour but, dans cette note, de faire voir que cet extrait fluide ne donne pas de sirop comparable à celui qui est préparé conformément aux prescriptions du Codex et en même temps de présenter un moyen simple et exact de distinguer immédiatement ces deux espèces de sirops l'une de l'autre. — 12e — Je md dms procuré deux extraits fluides pour sîfop d'éooioei d'orangés amères, pt^parés dans les maisons commerciales de Paris des plus recommandables. Ces deux extraits d'une cou- leur très^fonoée^ bmne et opaque, possédaient Todeilr d'éoor* ces d'oranges amèresi mais à un degré beaucoup moins pn>- nottcé qu'on n'atirdit pu s'y attendre pour un extrait aidant la prétention de représenter 1 kilogramme de sirop ç ils n'ont pas tardé à déposer une matière floconneuse et comme gélatineuse. Avec l^uu de ces extraits^ pour préparer 1 kilogramme de si-» rop) il fallait empk>yer 50 grammes d'extrait fluide et 960 grammes desiropde sucre; a^ec l'autre, fi5 grammts seulement d'extrait et 976 grammes de sirop ; il n'y a dope pas d'unifor- mité dans les doses à employer, à plus forte raison ne derra'- t«>il donc pas y en avoir dans les produits obtenus. Les sirops préparés avec oes extraits, ont une couleur brune toute différente de la couleur jaune clair du siiop du Codex : j'attribue cette diiTéreoce à l'action de l'air ernnbinée avec œUe de la chaleur sur la matière tannique extraite des éoofues d'o* ranges amèi^ par Tinfusion ; car le sirop du Codex, abandonné À l'air, se colore peu à peu à partir de la surface, mais très- lentement, et prend alors une teinte brune comparable à celle des sirops faits avec les extraits fluides. Il semble amsi que la saveur de ces derniers est due surtout à une addition d'aloopo* lature d'éooroes d'oranges, et ils n'ont qu'une saveur très^iai- blement amère, eu égard à celle du sirop du Codex. Si l'on mélange une certaine quantité de ces divers sirops avec dix fois environ leur volume d'eau, et qu'on verse dans chacun d'eux 6 à 6 gouttes de perchlorure de fer, le. sirop du Codex brunit teUement que^ même à cet état de dilution, le mélange est rendu presque opaque ; tandis que les autres sirops acqtiièrent bien une couleur plus brune que cAlt qn*ïh avaient d'abord, mais deux fois ploé faible qu6 celle qu'on observe avéd le sii^p do Codex. Ced différences proviennent encore, Je le pense, de Taltération de la matière tannique des écorces d'oranges pendant la préparation des extraits. Enfin le caroctère le plus net et le plus sûr qui dtstf ngue ces diverses préparations, c'est le suivant, fondé sur la présence, dans les écorces d'oranges amères, d'une matière probablement — 127 — peoiii|iie, dobt rinfosion s'éitipare, mAlê qui tïé se retrouve ]^é datis ks extraits fluides du commerce : une dicaine de gramtnèflÉ de sirop d'ëoorced d'oranges du Godest, traités pat* une ou deusf gouttes d'acide chlorhydriqtie eonéeutré, se prennent imtanta- inémmd en une masse •gélatineuse d'une eousistance telle que, si cet essai est fait dans un ttibe de 2 centimètres dé diamètre, on peut renrerser ce tube aussitôt sans que rien ne puisse s'en écouler ; dans un verre à expérience, au bout de quelques mi- nutes, la gelée de sirop est assez consistante pour qu'on puisse aussi renverser le verre sans craindre que ce qu'il contient s'en échappe. Les sirops faits avec les extraits fluides restent tou- jours très-liquides après l'addition d'acide cblorhydrique. Ctt essai est très- caractéristique, comme je l'ai déjà dit. En résumé) les extraits fluides d'écorces d'oranges amères, outre qu'ils donnent des sirops ne possédant pas le degré de cuite nécessaire pour leur conservation parfaite, ne peuvent pas, d'autre part, représenter l'infusion précédée d'une macé- ration dans l'alcool à 60*, qui doit servir à là préparation du sirop; pendant l'évaporation de cette infusioâ, une partie de l'arôme se perd, la matière tannante s'altère eri colorant la li- queur; le principe amer subit certainement aussi une altéra- tion, enfin le principe pectique disparaît complètement, et cependant la présence de ce dernier dans le sirop semble avoir son utilité ; car il doit faciliter à l'estomac le contact de la substance amëre qu'il accompagne. Je conclus de ce qui pré- cède que le devoir du pharmacied est de rejeter, sans hésita- tion, l'emploi des extraits fluides pour sirop d'écorces d'oran- ges, tel que le commerce les off're actuellement. i.'if .'i .r^-TT— I r 1,1 jAj Côifytàtion artificielle des eaux*de-vie; par M. P. CARLés (1)* On sait que les qualités qu'acquiert Teau-^de^vie avec l'âge se développent surtout dans les futailles de bois» el qu'une des modifications les plus sensibles qui se manifestent pendant ce séjour, réside dans la couleur qui se fonce de plus en plus en jaune avec le temps, par suite d'une lente dissolution des priiH cipes extractifs du bois dans la liqueur spiritueuse» Aussi la ■■■Il —— — —— ^^■^— ^^— ^^.—M — ^1^»^— ^—— — *■— W.^— — ^a^lMi»^— — ^.W^M^^— — (0 Note présentée à la Société de pharmacie. — 128 — fraude la plus commune des eaux-de-yie pour faire croire à leur vétusté, consiste-t-elle à les jaunir artificiellement. Le ca- ramel de sucre est dans ce cas trop souvent employé. Les palais exercés sont certainement susceptibles de deviner cette supercherie, surtout en agissant par comparaison; mais quelquefois la distinction, si la fraude est légère, devient fort difficile pour les dégustateurs de profession et à plus forte raison pour le vulgaire consommateur. Aussi avons-nous cherché des réactifs simples et à la portée de tous, qui pussent permettre de vérifier la pureté d'une eau->de-vie. L'albumine d'œuf et le sulfate de fer nous ont paru remplir ces conditions. Albumine, — Lorsque dans deux eaux-de-vie» Pune de cou- leur pure, Tautre de couleur jaune artificielle, on ajoute du blanc d*œuf, dans la proportion d'un sixième environ, on re- marque que dans les deux cas après violente agitation le liquide s'est fortement troublé. Si l'on abandonne l'un et Fautreau re- pos, il surnage bientôt un liquide limpide, mais qui conserve sa couleur pour Teau-de-vie caramélisée^ tandis qu'au con- traire le liquide est complètement incolore pour une eau -de- vie jaunie naturellement par le bois. Si par la filtratioo on sépare les liquides du dépôt, la difFérence est beaucoup plus sensible. Sulfate de fer. — Ce sel, qu'on trouve communément dans le commerce sous le nom de vitriol vert, coupeix>se verte, per- mettra tout aussi facilement de découvrir la sophistication. H suffit pour cela d*en faire dissoudre un cristal dans un peu d'eau et de mélanger quelques gouttes de cette dissolution avec l'eau-de-vie suspecte. A-t-on affaire à du trois-six dédoublé et jauni? Le sulfate de fer ne produira aucun phénomène, tandis qu'il se manifestera de suite une couleur vert noirâtre avec une eau-de-vie natu- relle vieillie dans les tonneaux. Bien mieux, cette coloration, toutes choses égales d'ailleurs^ sera d'autant plus intense que la liqueur spi ri tueuse sera plus vieille, de telle sorte que le degré de coloration noire pourrait devenir un moyen de désigner l'âge d'une eau-de-vie, en agis- sant surtout par comparaison avec des types. La même réaction s'applique aux rhums, tafias, etc. — 129 — r 0 SÉANCE DE LA SOCIETE DE PHARMACIE DE PARIS DU 7 JUILLET 1875. Préaidênce de M. Planchon. La séance est ouverte à deux heures. Le procès-yerbal de la précédente séance est lu et adopté. La correspondance imprimée comprend : le Journal de la Société de pharmacie de Tienne; l'Art dentaire; la Pharmacie; l'Union pharmaceutique; The Laboratory; le Moniteur de thé- rapeutique; le Pkarmaceutical Journal; V American Journal of pharmacy; le Journal de pharmacie et de chimie; le Journal de pharmacie d* Alsace-Lorraine; les procès-verbaux de la So- ciété des pharmaciens de l'Aveyron; la Gazette médicale de Bordeaux. La correspondance comprend : une note sur le Pareira brava; une note sur l'écorce de quinquina des Indes; une note de M. Stanislas Martin sur la racine de Petivenia tetandria, sudorifique et stimulante, accompagnant un échantillon de cette racine. M. Martin remet paiement un échantillon de rutile. Une lettre de M. Yuafiart qui propose à la Société de sous- crire pour une somme de 300 francs en faveur des inondés du Midi. Deux notes de M. Caries renvoyées au comité de rédaction du Journal de pharmacie et de chimie^ Tune sur la coloration artificielle des eaux-de-vie, l'autre sur le siège des alcaloïdes dans les quinquinas. (Voir p. 124 et 127.) Une note de M. Thibault sur un étamage plorabifère. (Yoir page 124.) M. Baudrimont présente à la Société, de la part de M. Bretet, pharmacien à Cusset, une note sur un nouveau procédé de re- connaître les vins plâtrés (1), et de la part de M. Patrouillard (1) Noos la publierons prochainement. Jmtf. ie Pkarm, ei ie CUm., 4« siRXB, t. XXI. (Août 1875.) ^^ — 130 — deux notes, l'une sur la recherche des composés arsenicaux dans les sels alcalins et alcali no-terreux employés en phar- macie (1), et l'autre sur le sirop d'écorces d'oranges amères. (Voir p. 126.) M. Méhu offre, de la part de M* Yvon, quatorze exemplaires de la thèse sur l'analyse de l'urine. M. Y von prie en même temps la Société de rinscrirè pour le ooncours du prix des thèses. M. Méhu offre à la Société une brochure sur la phar- macologie du phosphore. M» Petit communique à la Société le résultat ds sw expé- riences sur la salive; il en déduit que 1 gramme de ptyaline peut dissoudre 10,000 à 20,000 grammes d'aïuidon en produi* saAt une quantité de sucre qui varie entre 3)500 et 7^000 gram- mes. Il expose en même temps à la Société les résultant qu'il a obtenus eo étudiant l'action des différents composés sur la fer- mmtatioji diastasique. M. Lutûur entretient la Société de roçbercbes faites au labo-' ratoire de chimie biologique, avec la collaboration de M. P. Cazeneuve, sur la composition chimique du bois d'acajou et de l'es^trait aqueux qui en dérive. MM. Latour et Gazeneuve oui exiuuiné l'action des dissolvants neutres, éther, alcool et eau sur U sciure d'acajou, et ils ont constaté la présence d'un prin- * cipe cristallisé incolore et de principes colorés très-acides, doo( l'un, très-soluble dans l'eau, possède une forte astringenœ^ l'autre, iqsoluble dans l'eau et, au contraire, très-soluble dans VaIqooI et dans la solution des carbonates alcalins, auxquels il communique une coloration rouge carmin très-riche. h^ principe ciistallisé en très-fines aiguilles est de la caté- cbiue C"H"OS H«0. L'extrait de bois d'acajou, dit AI. Latour, a été employé comme astringent^ mais sa composition n'avait pas été détexo oaipée; sa place est indiquée naturellement auprès des cachous. La séance est levée à trois heures et demie. (I) flous la pablierras prœhaiDranent. — iSl — REVUE MÉDICALE. par M. A. Ç^WWf Un travail intéraMant de M. k IF H. BIûbc, mààimQimi^\oT i l'armée aBglaîie d£s Iiulti^ avr riiia|;e extef q« 4« la Poudre de Gôa daos certaîtifa maladÎM de la |»»aii, trient de v^éjer aii public médieal frasçais Texistenoe d'un reivède juaque^là k peu près ignoré pavmi nous (I). dépendant laî Pondre de Goa a déjà fait l'ob{et de que^aei recherches de l'autre c6té du détroit; la fineiété de médecine de Bruxelles s'en est oeoupée il y a quelques années et V Union pharmaceutique du mois de juin I8A7 lui a consacré un artiele eourt, mais substaotieU Cette poudre, apportée de llnde portugaise, est un remède populaire dans cette eei|$eée ainsi que dans les possessions bri* tanttiqueseontiel'herpèscincinoé^tràsHMMntnttn, parait^, danft ces vastes régions de l'extrême Orient. M. le IK JL Blanc s'est assuré de son efficaeîié ; il la recmunande formellement eonire cette affection et avec réserve contre les autres nyaledies nute^ nées parasitaires. En outre, aotirediaiingué oonfrèrede l^arnsée anglaise a^ut bien voulu mettre a ma disposition iine notable quantité de ia substanee snédieauienteuse, j'en ei pnsfitépour i^iardier à résoudre quelques-unes des questions tkigpeuam i*'* latlves à sas caractères et à son origine natueelle. D'appas le professeur Attfield, ia Pondre de Ga^ est fuesque entièrement formée d'acide dur^pfaanique, 80 à M p. 1410, le reste étant représenté en grande partie par deiu priiieipes, l'un suoré| l'autre amer, et par un peu de «mtièie nésinolde* On croit généralemenx que e^est un Iteàen expiMPté en grande quantité de MoKfnubsqueç tandis tpâe les professeurs Semp et — ^— ^— n^ ■■■■■■■■ Il iii^ii I p-i m "mmÊmmmmfm^^ (1) V. Jowmtti de thirmpeuixi[iÊê,1lfifB%\ 18V6. — 132 — Attfield pensent que c'est la moelle sèche d'un arbre delà tribu des Gésalpiniées^ de la famille des Légumineuses. L'examen attentif de la Poudre de Goa qui m'a été remise par M. le D'Gillespie, de la part de son collègue, M. H. Blanc^ de même que l'étude d'un échantillon communiqué avec beau- coup de bonne grâce par un de nos meilleurs pharmaciens, M. Limousin, ne me permettent pas de me rattacher à l'une ni à l'autre de ces deux opinions. Mais ayant que d'exprimer ma manière de voir, je vais d'abord exposer les résultats de mes observations. La Poudre de Goa, résineuse au toucher, rappelle la couleur de l'Ipéca, du Kermès ou des spores de Lycoperdon. Insoluble dans Veau froide ou chaude à laquelle elle communique seule- ment une coloration jaunâtre, ainsi que dans l'acide chlorhy- drique, elle se dissout très-facilement au contraire dans la ben- zine, Téther et le chloroforme. La dissolution dans ces deux derniers menstrues o£Fre une couleur d'un vert émeraude admirable. Les alcalis dissolvent aussi très-bien la Poudre de Goa ; les alcalis fixes, beaucoup plus vivement que l'ammoniaque; et la solution prend une couleur brun rougeâtre qui ne tarde pas, au eqntœt de Vair^ à devenir d'un pourpre magnifique. Seule- ment, tandis que cette teinte est fixe pour la solution potassi- que^ elle vire au contraire lentement au violet dans la solution ammoniacale. Ces réactions, et surtout celles de l'alcali volatil et de la po- tasse caustique, sont tout à fait celles de l'acide chrysophanique et confirment par conséquent les résultats de Tanalyse chimique indiqués plus haut d'après le professeur Attfield. Ajoutons que de la Poudre de Goa chau£Fée dans un tube se volatilise et que les vapeurs jaunâtres se condensent dans la partie froide du tube de verre en cristaux semblables à ceux de Tacide chryso- phanique extrait de la rhubarbe, par exemple. Si l'on chauffe assez fortement à sec une masse un peu consi- dérable de Poudre de Goa, elle fond, noircit, se boursoufle par le dégagement de produits volatils empyreumatiques, et ressemble à de l'asphalte en fusion. Cependant la substance à peine altérée se dissout presque en — 1S8 — totalité dans le chloroforme, auquel elle commtinique la coup- leur yerte caractéristique. En définitive^ la Poudre de Goa est essentiellement consti* tuée par de Tacide chrysophanique, dont elle offre toutes les réactions. De plus, Tétude précédente permet d'émettre une hypothèse sur la place qu'il conyient d'assigner à l'acide chrysophanique dans la série des principes immédiats. En effet, la coloration violette acquise progressivement par la solution ammoniacale, et qui se rapproche de celle du violet d'aniline, me fait, songer aux transformations analogues qui donnent naissance aux ma- tières colorantes bleues végétales, et notamment à celle qui fait passer le principe colorant du Boccella tinetoria de l'état d'a- cide érythrique à celui d'orseille, sous l'inflence de l'urine pu- tréfiée. En effety toutes les couleurs bleues végétales renferment G^* et Az avec des proportions variables d'oxygène et d'hy- drogène. Or, quand elles ne préexistent pas dans la plante, on peut en provoquer Tapparition en exposant celle-ci à des éma- nations ammoniacales capables de leur fournir la molécule d'azote indispensable à leur constitution. C'est psécisément ce qui a lieu, si je ne me trompe^ lorsque la solution ammoniacale de Poudre de Goa, d'abord rouge, devient progressivement violacée et se rapproche finalement de l'indigo. Si l'étude des fines particules de la Poudre de Goa nous ren- seignait parfaitement sur la nature organique de cette sub* stanoe, d'un autre côté, elle ne pouvait , rien nous apprendre sur son origine naturelle. Heureusement, l'échantillon, commu* nique par M. Limousin , contenait, au milieu de la poussière, des débris de concrétions et des fragments de bois dont l'ana- lyse chimique et micrographique me parait devoir éclairer d'un jour nouveau l'histoire du remède oriental récenuuent importé. Les concrétions résinoiàes^ quand elles se présentent en gros fragments, sont mamelonnées du. côté de leur surface libre, lieur épaisseur varie de quelques millimètres à 1 centimètre et davantage. On doit y distinguer deux couches : Tune, inté' ricwre d'un jaune pâle, finement grenue, homogène, friable ; Vkfkttë mpèYM»\]iÊi vôrikàiê, ntÈkMéê éè ttolët et oAttit ^ «t 1& une coloration d*un bleu indigo à la stttfàdtf) fttèe AlpHd tuln»- tÀiit et COtttthë mëtâlliqiiè. Au niicfoétiôflë On J AédbWtt^ tiOtiitlié dftfaB là pImAre die- même, de petites masses confuses, teintées de jaune «rti d'il» brun parfois très->6otiibt-é «t ttcsMtt^, ftinsi que dés fragments plut petits pHlVenâHt de k brîèurë dm pëtiteë iii«6s«i| maïs dé^ pdlirrtis dé toute ft4to« géoiuëtrictoe Mbnid} enfla de nmn^ bteut girâttules iuolëculâifés douës du thotttemettt brownUti, sans ftdeune traoë d'élëifienti hlitelogiqttës appartanuiii à un tiiiu YëgëUlli Quant Atui écAordeê t»u frQgtÂ9Mà d9 5aif 4 là plupart (MR-taiaat stti* leurs dëUK fades prînèipalëè, «4 sdUTSUl sur leurs iKiràs, une coucho plus DU moins ^paiase et compacte d'Une siibitauM té* sinoïde, semblable à celle des concrétions mamelonnées: Mais deut pètiti ëopeaut longs et mineek se distlnguaietit paiN^e qu'ils étaient thargës sur leurs deua faees^ non d'une substance cdm'- pacte et amorphe^ maiê d'une poussière cristalline, bien Tisibie Si Tteil nu, et eoldrëe en jaune flsseï rif, laquelle rappelait parfaitëfnént Taspeët de te sulfate ferrosô^ferrique auqud les miaëralàgilMS ont donsenrë la dënominàtioa de bnrre de mon- L'eiatuen lultrl)seopique fait vdir qhe eette fabudie cristaUiBc est formée de <$ristattx réguliers tabulaires ou prismatiqiies, sdUtënt trèSi'rtlldngëfe et bacillaires. Les tablés sont rhôtnboi- dàles, prestpie reetangulaires^ souvent brisées 5 échancrëes^ eomtue nrénelëesi J'en ai renountré deiut ou trois aëtez i^« lièrement pèntagonalës« L'enanien chimique démontre que tes cristalliiatiôns^ comn» la pouMière auiorphe^ possèdent tous les caractères de l'addi ehryiupbaniqiie i volatilité, culohition pourpre par les alcalis^ Mutiou verte dans l'ëther et le dilorofbfme^ etc. Les mêmes recherches appliquées au ligneux m'ont révélé les partiéulariiss Mivattte». Les grandes cellules, oU clMrtè^ sodt fortement colorées en jaUnë brunâtrei Ûiaufiil à iëlSi un eopeau dégage des vapetirs abondaUtest Jatlfae0> qui m Mudeuseut et onstallkeiit sur lu partie eoeeit froide du tttbc de vem* Pendani ceM» ùpémûbn^ k bôii ïrn^ même ett deveail dH»n bran Mimbre cm Mrâtre^ Traité par la solution de potasse, il prend une couleur pourpre* Il en est de même pour le sublimé. Un autre éctantillott additiénUé d'ann moniaque a produit une coloration violacée. Ainsi, le ligneux des fragments de bois mêlés à la Poudre de Goa est forteiàtiit imprégné d'aeide ebrysophaniquet De Tensenible de bes obSerVatiQtts, encore bien incomplètes, il est permis de tirer les conclusions suivantes : 1* Les deux échantillons de Poudre de (^oa, celui de M. Li- mousin et celui de M. le S' H. Blanc, soùt id^rûtiqueè. Et tous deui sont esseiitiéllémeiit cdtlfctitiiés |)al- de l'àcidè chryèôpha-' nique. i« A pdi"! la traûsfonhàtion t>^iblë de té fÛnt\pt llUitié^ diàt en une matière eolorafite bléué âxotée, ce qui d'ailleurs h*e^t i^sls le pritilëge exclusif de hl inaiièrè ^ciale de l'Or- seille, rien ne justiBe Tidëè q[ttè là iPoudfe Aé Ooà prdtiefat d'unliclien. 4» tl ne semble }>«$ non plUb qtie cette substâtièe pUièSè être considérée (fdteifne H hioëllé d'tln afbi'e, pulvërisëè iM. déVènùé pulvérùlëtite, puisque auciin éléitietit de tissu uthculaire hé peut être tetrouVë au inltrôscof^è. 4* Il se peut héahtnoitis qtle là I^oudfé de Oôa prbtiettné d'ùÉie e^pètè de k tribu dès CéSalpiniëeS, bien qUë Tàttatogie mè porte à penser qu'elle eét jt^lutôt fbtlrniè pai* ufa àrbrè de là tribu des Cassiéës, â laquelle appairtlehùent les Sénés, Si bieh poiitTUs d'ddde efai^sdpbaniqu^. 5^ Ceite trpihioh ehiprunterait èn(^rë un plus ghind eatae^ tètè de vtaiâèthblance à ce fait : qtte 16 rdle de la Pôudi« de Goâ contre les affections ctftanée^ pàtisitaires est téttipU, dans d'attti'eS dofïirées de l'Oriefiit, au tappoft d'Otanahi et d'après les ténéeigtièmédis qiie je dois à M. le D' Het*kel (de Montpel- lier), pai- la poudré de Cû^Bxa data. 6* Il est ptbbable qùë 13 Pbtldi'é de 6oa est bbtènue hU lùojeh de \A bristli'è Itiécanique des tionchétidflâ mflnieldliiiëes formées spdtitsillémetit sur les f rdgthetits dé bois et leS trëdël des arbres rll^bes en adde ehrfsopbanique. Et l'dn t>éttt âdtaettre ^Uè tH ttbide, tolatillèé pAr Vécbabife — 1S6 — ment dû à la haute température ambiante, dans les répons intertropicales, s'ëcbappe progressivement du ligneux pour venir se condenser partiellement à la surface, aux heures pins froides de la journée. Empoisonnement de quatre personnes par le café^hieorée; par M. Clouet, professeur à FEoole de médecine et de pharma- cie de Rouen. Le 28 novembre dernier, une famille de Conches (Eure), composée du mari, de la femme, de leurs père et mère et d'une bonne, vit se produire après un l^er repas du matin, uniquement constitué par du café au lait, des symptômes aux- quels on n'accorda pas d'abord une grande importance ; tout le monde, sauf le père, éprouva de la céphalalgie, de la con- striction à la gorge, de l'inappétence ; tous les aliments pris dans le cours de la journée parurent avoir un goût terreux. Les deux jours suivants, le malaise augmenta, les mêmes symptômes furent observés, mais avec plus d'intensité ; le dé- jeuner du matin fut composé comme d'ordinaire de café au lait; une seule personne, le père, qui n'a pas l'habitude de prendre d'aliments dès le matin, conserva son bon état de santé accoutumé. Rien ne faisait comprendre l'état de malaise généralement éprouvé, on ne modida pas le régime ordinaire; la dernière nuit 'avait été mauvaise, agitée, troublœ par des rêves désagréables, mais on était loin d'accuser l'alimentation des accidents qui s'étaient produits, quand le quatrième jour, deux heures environ après le premier repas, survinrent des vertiges, de la lassitude, une faiblesse pénible ; le toucher était devenu très-imparfait et il fallait serrer fortement les objets pour être sûr de ne pas les laisser échapper des mains \ les tra- vaux à l'aiguille étaient devenus impossibles; la vision, incer- taine au point d'empêcher complètement la lecture . Ëtonné de ces symptômes qui devenaient inquiétants, le maître de la maison, compétent en semblable matière, se mit à analyser tous les phénomènes observés, La dilatation consi" dérable de la pupille, qui ameniut les troubles de la vue^ lui — 187 — fit immédiatement penser à Tatropine, et, de déductions en déductions, il fut conduit à considérer, comme seule proba- ble, l'introduction dans l'organisme, de la belladone, donnée en lieu et place de chicorée. Tous les symptômes constatés rentraient bien d'ailleurs dans ceux que l'on observe lors d*un empoisonnement, provoqué par les plantes de la famille des Solanées et des stupéfiants en général. Ce fut alors que je reçus la chicorée dont il vient d'être ^question 9 avec prière de l'examiner et de rechercher à quoi l'on pouvait attribuer les accidents. Cette chicorée provient de la maison H*"^^^ de Lille, et est en paquets formés avec du papier jaune. Yoici comment nous avons opéré dans nos recherches : Après avoir finement pulvérisé le café-chicorée dans un mor- tier de fer, nous en avons mis une certaine quantité à macérer pendant vingt- quatre heures dans un ballon contenant de l'eau aiguisée par un léger excès d'acide oxalique. Cet acide a été choisi de préférence^ afin de se débarrasser, par la suite, de la chaux que renferment normalement les racines des végétaux. Après ce temps de contact, en ayant soin de remuer fréquemment le vase, on fit chauffer et l'on maintint à l'é- bullition pendant trente minutes ; puis on filtra. Le liquide, assez fortement coloré, fut évaporé en consistance sirupeuse, puis après refroidissement, repris par l'alcool absolu. On filtra de nouveau cette liqueur acide, et on l'additionna de sous- acétate de plomb dans le but de la décolorer. Le précipité d'oxalate de plomb fut séparé par le filtre et l'on traita la liqueur claire par un excès de magnésie en portant à l'ébuUi- tion pendant dix minutes. On jeta la masse sur un nouveau filtre, on lava le précipité avec de l'eau distillée froide, on le fit dessécher et enfin on le reprit par l'alcool à 95". La liqueur claire obtenue par ce dissolvant fut concentrée dans le vide, puis étendue d'un peu d'eau distillée; elle avait une réaction franchement alcaline au tournesol et donnait un notable pré- cipité avec l'iodure double de mercure et de potassium» preuve de l'existence d'un alcaloïde. Soumise à l'action des réactifs^ on constata qu'il se formait ; Avec le dûorure d'or, un précipité blanc jaunâtre ; Arec la itf întiire d'iode^ UA prétî^ié eouléitf hètinëi } ^ -^ de noii^ d« gatte^i un {>réd))lté blatte Jàli*- Dâtre t ^ le bichlomre de platine^ abêëûcci de pfét^ipité. Toutei ces réactioHs indiquent là préseboe dfttis là llqtliiiir de V/iyo»eyam%ne, al^krlde que Yôû ttmito dans la j^ftqttlamê et dont les effets sur Forganisme &ôfit èdtni[>arablë8 en tou6 points k ceax pfodtiits par l'atropine, âtee Cette dîlBJrence, toutefois^ qu'iU pernstent beamsoiip pliis longtemps et sont plus énergiques^ puisque avee 1/130^000 oti peut dbteûir une dilatation matiifeste de la pupille, pendant un temps enoorê assez long. Ces résultati «bteiitis^ nous notii sofiiilles lirré à Tetaifien microscopique) et oette analyse nous a rétëlë rapidement des différences notables entre la chicorée pure et celle iiicrittiiiféei Les obserrations ont été cotnparatitemebt faites avée de la racine de chicorée sèche que nous atous torréfiée spédalemetii pour l'examen; le microscope j fit toir, en emploifant ufi grossissement de t50 diamètres^ de gros vaisseaux rayés très^ reconnaissables, et des cellules à double enveloppe au milieu desquelles se montrent quelques granulations arrondies» Dan^ la chicorée suspecte, au contraire^ à côté ides vaisseaux et cel- lules que nous venons de signaler, se trouvaient des vaisseaux également rayés, mail de dimensions bien moindres et plus régulières, des cellules simples avec noyau plus apparent et de fines granulations, puis des fragments d'un tissU très-^i^tioulé offirant par places de larges cellules arrrotidlesi Restait mainte- naiit à contrôler cette observation par Texaméu direct de la racine de jusquiame^ c'est oe que nous avons fait en prépa- rant de la poudre de cette racine et Texaminant avec un même grossissement ; Taspect de la préparation n'a pas laissé le moin- dre doute sur l'analogie absolue des fragments suspects obser- vés dans le café-K^hicorée, et de ceux types que nous avions préparé! 9 oe sont bien les mêmes vaisseaux^ les mêmes celluki, ks mêmes irrégularités dans ie tissu réticulé. Le doute n'est donc pas possible; les accidents qui se ^nt produits à Couches ont été occasionnés par la présence dans le produit alimentaire de radine de ju8quiaitie< — i»d — Aur la pharmacie fusse; par M. C. Mèbu. (Suite.) (I) Les études pharmaceutiques conduisent à trois grades suc- œsiifs : 1* aide {Gehûlfe); 2* proviseur {Provisor)} 3* maître {Magister)* Premier grade.— Pour être admis à passer Texamen d'aide, le jeune apprenti (Lehrling) présente ; 1* Un certificat prouvant qu'il est entré comme apprenti dans une pharmacie libre ou dans une pharmacie de la cou- ronne (1); 2** Un certificat attestant que l'apprenti a passé au moins trois ans (2), au plus cinq ans> dans une pharmacie libre ou dans une pharmacie de la couronne. Ce certificat mentionne le zèle et la moralité du titulaire pendant tout ce temps, comme aussi ses progrès dans l'art pharmaceutique. Ce certificat doit porter la signature du pharmacien et celle du magistrat sous la juridiction duquel le pharmacien est placé. L'examen d'aide comprend : 1* La connaissance des lois qui concernent le pharma- cien; 2* La traduction d'un passage de la pharmacopée nationale ou d'une pharmacopée usuelle écrite en latin ; 3* La lecture d'une prescription médicale ; le candidat indi- que la marche à suivre pour son exécution ; il en fixe le prix d'après le tarif légal; il doit faire preuve de dextérité dans l'exécution pratique et justifier qu'il se rend bien compte lege — — • — - .. - - . ■ — ■ (1] Il est interdit i tout pharmacien de recevoir en qualité d'apprenti nli élevé qui îié posséderait pas ufi cerilftcàt évàhtiè fl'oti direôtehi^ dé g^tnilaie bd d'ihititdtidn, leqtiél établit qdë eë Jdtthé hbilitùë Mi à)^\k à «htfer en qttilittf d'apprèati éanft «n« pbarmaole et qd'li possède à bb degré iulBsaitt lek ebitnalssaaees que Ton acquiert dans les trois classes inférieures d'un gymnase. (2) de stage de trois ans est réduli k deux ans podr tout élève qui a cdmpiété Sto études de gymnaéè Ivkfat i^thftkt dunK ilfté i>fiâ^iili«!i, M qal demasM I ^islr Wk «IMi t'âMlfrès «IIié eut Oillatlj — 140 — artts des difficultés à vaincre que la préparation présente; 4"* La détermination et Findication des signes caractéristiques des drogues pharmaceutiques les plus usuelles (drogues simples, produits commerciaux) ; 5* La reconnaissance et la description des plantes médica- menteuses ou toxiques les plus usuelles, surtout de celles qui croissent en Russie à l'état sauvage ; 6^ L'indication des moyens de préparation, les qualités propres et les éléments constituants de deux médicaments composés très-usités et de deux préparations chimiques; 7' La connaissance des diverses dénominations des médica- ments; 8» La connaissance des doses usuelles des médicaments éner- giques; 9* Le candidat prépare, dans le laboratoire de rAcadémie ou de l'Université^ deux produits très- usuels, au choix des examinateurs et sous la surveillance du professeur de pharma- cie; l'un de ces médicaments est un composé pharmaceutique, l'autre un produit chimique. Le candidat rend compte des procédés de préparation qu'il a suivis. Second grade. ^ Le grade supérieur est celui de proviseur {Provisof*), Le candidat à l'examen de proviseur doit posséder à fond les connaissances pratiques nécessaires à un pharmacien, et de plus les connaissances théoriques absolument indispensables pour l'exercice de sa profession. L'aide qui veut subir l'examen de proviseur présente : V un certificat prouvant qu'il a fait un stage de trois ans dans une pharmacie de la couronne ou dans une pharmacie privée; 2* un certificat attestant qu'il a suivi dans une École de mé- decine ou dans une Université les cours complets des sciences qui font l'objet de Texamen (quatre semestres ordinairement). L'aide-pharmacien entre à TËcole de médecine ou à l'Uni- versité sans subir d'examen, sur la simple présentation de son diplôme d'aide ; il y apporte le certificat qui lui a été délivré à sa sortie de la pharmacie où il a fait son stage ; ce certificat mentionne sa bonne conduite et son zèle au travail. Ces certi* ficatt sont contrôles par l'autorité supérieure médicale. — 141 — L'examen est public; il a lieu dans la grande salle de l'Uni- versité, n est oral et pratique. Les matières de l'examen de proviseur sont les suivantes : Minéralogie. — Terminologie et histoire des minéraux usités en pharmacie. Botanique. — Terminologie ; principaux systèmes de classi- fication ; le candidat doit reconnaître et décrire au moins deux plantes fraîches ou tirées d'un herbier. Zofllogie. — Principaux systèmes de classification des ani- maux; description d'un ou de deux animaux dont les parties sont employées en médecine. Physique, — Dans ses rapports avec la chimie et la phar- macie. Chimie. — Principalement au point de vue de la pharmacie et des recherches de chimie légale. Pharmacologie. — ^^ Doses et formes pharmaceutiques des mé- dicaments* Enfin, la connaissance des premiers secours à porter aux malades et aux blessés^ dans les cas urgents, d'après le règle» ment. Le candidat doit en outre : 1^ reconnaître et décrire d'après leurs caractères extérieurs deux drogues pharmaceutiques et deux produits chimiques, en faire l'analyse qualitative et quan- titative ; 2** faire une recherche chimico-légale sous les yeux d'un examinateur et en donner un compte rendu écrit; 3' pré- parer deux produits chimico-pharmaceutiques dans une école de médecine, sous la surveillance du professeur de pharmacie, exposer le mode opératoire; 4^ enfin, prouver qu'il possède les connaissances nécessaires pour tenir la comptabilité d'une phar- macie. Troisième grade. — Le titre de maître {Magister) est le plus élevé que puisse obtenir un pharmacien. Pour être admis aux examens de maître, il faut être provi- seur depuis une année au moins. Les examens roulent à peu près sur les mêmes matières que ceux de proviseur^ mais le candidat doit faire preuve de connaissances en chimie et en pharmacie plus étendues que celles que l'on exige du proviseur. (A Dorpat, le proviseur, qui veut devenir maître, passe deux — 142 — ou trois fitfiHflsIrei à l'Intlitut pharmaoeutiqua et daai k labo- ratoire de chimie da professeur Sehmidt,) Le candidat doit : 1* faire deux analyses on rachardias eki- miocv^légalet et en rendre un oompte satisfaisant ; d* traiter par écrit deux questions sous la sunreillance d'un esaminaCeur, l'une chiniieo-*pharmaoeutiqae, l'autre sur l'histoire naturelle ou la physique. Les réponses peuvent être écrites en latin, en russe ou dans une langue très^usitée de l'Europe. Gela fait) le candidat présente une dissertadon {thèse) écrite en latin, en rutte, ou dans une des langues les plus usitées de l'Europe. Le sujet de la thèse peut être indiqué par les acami* nateurSf ou avoir été choisi par le candidat. La discussion de la thèse et des questions annexes (au nombre de sia au moins) a lieu dans l'une des langues précitées^ au choix du candidat. On applique A cette épreuve les règlenaents qui concernent la réception des docteurs. Le titulaire d'un diplôme de maître prête le serment pfaar* maceutîque et appose sa signature au bas de œ serment im- primé au verso du diplôme. VARIÉTÉS. AachMN^M da l'âelda ejranbydrlqva ; parM. RnmARB (1 ). — Dans un cas d'empoisonnement^ l'auteur eut à rechercher l'acide prussique huit jours après la DMnrt; la putréfaction était ti^p avancée pour lui permettre de le distinguer à son odeur. Il soumit le liquide acide à la distillation; les cinq premiers centimètres cubes qui passèrent se colorèrent en bleu par une ancienne solution de sulfate de fer, le reste du produit ^Ustillé^ évaporé avec le sulfure d'ammodium^ donna l'élégante oolo- ration de l'acide sulfoeyanique. Dans plusieurs essais successifs^ l'auteur n'obtint qu'une co« loradon verte après quince jours. (1) Zeitfchrift fûr analyiisehs Chemie, t^evue dtn eciences médictJes, — 1A« — pi^OT p«lot ar«0iilMt ; p«r N. P. HAMBHiG (!)•«** Les tjifé* rjences de M. Hamberg ont été faites dap« une chambre dont le papier était peint avec du vert de Schweinf art. Son appareil oompraoait t V un tube en Y pour la jréœption de la poussière ; 2"* trois tubes en Y munis de coton pour retenir toutes les par* ticules solides Arsenicales que l'air pouvait renferawr; 3* deux appareils à boule contenant une solution d'azotate d'argent, pour recueillir TanBenic de l'air; 4** deux f^aaomètres de 14 litres, tour à tour remplis d'eau» pour établir un courant d'air. L'air de la chambre fut mis en circulation à travers ce système de tubes pendant un mois. La quantité ainsi examinée s'éleva à 2,160 litres. La solution de nitrate d'argent déposa peu à peu un précipité noir. En traitant cette solution par l'ammoniaque^ on obtint un précipité jaune clair ressemblant à l'arsénite d'argent, et, après s'être débarrassé de l'argent et de l'acide azotique^ on fit apparaître dans l'appareil de Marsh l'anneau arsenical caractéristique. L'auteur en conclut que, dans ces conditions, il existe dans Pair de Tarsenic en dissolu- tion, ou sous forme d'un gaz, et il croit que ce dernier n'est autre que l'hydrogène arsénié. La snlfte. Ètndes médicales et sociales; par le D' Louis Laussedat, membre honoraire de l'Académie de médecine de Belgique, rédacteur en ohef de fAri médical^ de Bruxelles. 2* édition. -^ 1 toI. in-lS. Pari8> Germer Baillière. PW*V«*«^^*^*«^^ Traraiix dv conseil d'by^fièoe publiée et de salo- briié du dépaartement de la Gironde pendant l'année 1W4. -^ 1 vol. in-S. Bordeaux, imprimerie Ragot. Ce Yolime contient un rapport général sur les travaux du oonsâl pendant l'année 1874, par M. Martin^arbet, secrétaire général, et un trèi*grand nombre de rapports des membres du oonseîK (1) fiord, wi4d. Àrk. Rfwe du $cie$tou méjie^lêt. — 144 — De lalltldiiedaiis l«seaiut minéralM de Boyat et dans las principales sources d'AuTcri^e; par MM. P. Trcchot et le D' 6. £. Fredet. In-S de dO pages avec une planche. — A. Delabaye, 1875. Ce travail a pour but de faire connaître les résultats fournis par plusieurs analyses faites en 1874 des eaux minérales d' Au- vergne et principalement de celles de Royat. L'eau de Royat, qui contient 35 milligrammes de chlorure de lithium par litre, peut être considérée comme riche. L'analyse chimique semble confirmer ce que l'expérience a depuis longtemps appris sur la valeur de cette eau. Séance publique annuelle de l'Académie des sciences. — M. Frémy, président de l'Académie, prononce une allocu- tion dans laquelle il rend hommage à la mémoire de M. Ma- thieu, aux savants envoyés pour observer le passage de Vénus et aux malheureux Grocé-Spinelli et Sivel. Il proclame ensuite les prix que l'Académie décerne cette année. Nous rappellerons les suivants : Chimie. Prix Jecker, — Ce prix est partagé entre MM. Reboul et Bouchardat. Prix Desmazières. — Décerné à M. de Seynes. Prix Montyon. Médecine et chirurgie, — La commission dé- cerne .trois prix à MM. Dieulafoy, Malassez et notre collabo- rateur M. Méhu. Prix proposés pour 1875, 1876, 1877. Année 1875. Grand prix des sciences physiques. — Faire con- naître les changements qui s'opèrent dans les organes intérieurs des insectes pendant la métamorphose complète. — Prix Mon- tyon. Statistique. — Prix Jecker. Chimie organique. — Prix X. Lacaze. Décerné à Fauteur du meilleur travail sur la chi- mie.— Prix Barbier. Décerné à celui qui fera une découverte précieuse dans les sciences chirurgicale, médicale, pharmaceu- tique, et dans la botanique ayant rapport à l'art de guérir. — Prix Alhumbert. Étude du mode de nutrition des champi- gnons. — Prix Thore. Décerné alternativement aux travaux sur les cryptogames cellulaires d'Europe et aux recherches sur les mœurs ou l'anatomie d'une espèce d'insectes d'Europe. — — 145 — Prix Bardin. Étudier comparatiyemeiit la structure dès tégu- ments de la graine dans les végétaux angiospermes et gymno- spermes. — Grand prix de médecine et de chirurgie. De l'appli- cation de l'électricité à la thérapeutique. — Prix Bréant. Décerné à celui qui aura trouvé le moyen de guérir le choléra asiatique. — Prix L, Lacaze. Décerné à Tauteur du meilleur travail sur la physiologie. — Prix Montyon, Arts insalubres. Académie de médeoine. — M. le président a annoncé dans une des dernières séances la mort de M. Demarquay. Ce chirurgien distingué a fait à l'Académie un legs de 100,000 fr. pour l'aider à lui construire une habitation digne d'elle ou pour un prix annueL M. Hillairet est élu membre de ^Académie de médecine dans la section d'hygiène et de médecine légale. M. Hooker est élu associé étranger. Phannaciene de la marine. — Un décret du 31 mai 1875 modifie comme il suit l'organisation du corps des pharmaciens de la marine : pharmacien inspecteur, 1 . — Pharmaciens en chef, 4. — Pharmaciens-professeurs, 6. — Pharmaciens prin- cipaux, 3. — Pharmaciens de 1'* classe^ 20. — Pharmaciens de 2* classe, 25. — Aides-pharmaciens, 25. Les pharmaciens obtiennent par le nouveau décret, dit le ministre de la marine, des avantages bien justifiés par l'impor- tance incontestée de leurs services. Le titre universitaire de pharmacien de 1" classe ne sera pas exigé pour le grade d'aide-pharmacien et pour celui de phar- macien de 2* classe. 8o iO Un «ocouragainent de 600 fnDCft a été aooordé à M. Tellié» pour ses études sur la oooserratîoa des Tiaades par le trmà* Ettf ail des procèa-Terbanx du conseil d'adminiatra* tioni de la Société de préToyanoe dee pharmacieiia de 1" olasse de la Seine. Séance du 1 1 mai 1875; présidence de M. Crinon. — Sur la proposition qui lui est faite par M. Fu- mouie^ le conseil décide à l'unanimité que M* le secrétairt gé- néral adressera à tous les pharmaciens du département de la Seine indistinctement, une circulaire pour leur rappeler qall a été organisé un examen pratique à faire subir aux élèves sta« giaires, et que le jury se réunit trois fois par an^ en févrieri juin et novembre. M. Giffard, secrétaire général de la Société des i^annaciens de Maine-et-Loire, informe le conseil que le tribunal de police correctionnelle a condamné deux épiciers et deux droguistes pour vente de quinquina au détail. Le tribunal de police correctionnelle de la Seine^ à l'audience du 7 mai, a condamné les sieurs Lebron et Jéannier (piête- nom) à 500 francs d'amende, aux frais et à 100 francs de dommages^intérêts envers la partie civile. ^^«^1^1 tcolea dé médecine et de pharmacie de plein eJterdCe. — Un décret du Président de la République, eo date du 14 juillet 1875, porte qu'il pourra être institué des Écoles de médecine et de pharmacie de plein exercice dans les villes qui s'engageront à subvenir aux frais d entretien dtt personnel et du matériel de ees établissements. Le personnel se composera de dix-sept professeurs titulaires et de huit suppléants pour les chaires de matière médicalSf botanique et zoologie^ chimie, physique et pharnoacle. Le traitement des professeurs est fixé à 4^000 francs par an. Èoolea préparatoiraa do médocino et do pharma* 0l^ — Un autre décret du 14 juillet 1875 porte qu'il j aars, dans chacune de ces écoles, un empU de suppléant pour Ici chaires de chimie, pharmacie^ ahaCitee aaédioale et hialaiffv - w - naturelle; La durée des fonctioii» des wppléiuiU çit i»ée à oeuf ans. lia sont astreints à un enseigneBMit permanent pen- dant un semestre de l'année scolaire» lieur traitement eM fixé à 600 francs. La Société de pharmacie de la Corrèze » TOté U somme de 250 francs pour les inondés du midi. Pliarmaoleiia de a* classe. — Le Conseil d'État entendu, le président de la République décrète t Art. 1**. Les études pour obtenir te diplôme de pharmacien de 2* classe durent tàx années, dont trois années de stage offi- cinal et trois années de Cours suivis dans une école supérieure de pharmacie ou dans une école préparatoire de médecine et de pharmacie. Art. 2. Avant de prendre leur première inscription, soit de stage, soit de scolarité, les aspirants devront pn>duire un cer- tificat délivré par le recteur de TAcadémie^ constatant qu'ils ont justifié, devant un jury institué à cet effet, des connais- sances enseignées dans la classe de quatrième des lycées. Ils ne seront admis à prendre la cinquième et la neuvième inscription qu'après avoir subi avec succès un examen de fin d'anaée. Nui ae pourra se présenter aux examens de Un d'études avant l'ejEpiratâoD du dernier trimestre de ees études. Art. 3. Les travaux pratiques sont obligatoires ; ehaque pé-* riode annuelle de ces travaux est fixée à huit mois. Tout excédant de recettes constaté sur le produit des rétri-^ butions pour travaux pratiques après payement des frais affé- rents à ces travaux, sera employé en prix et enooui^gauants aux élèvfô les plus méritants. Art. 4. Les droits à percevoir des aspirants au diplôme da pharmacien de 2* classe sont fixés ainsi qu'il suit : 12 inscriptions à 25 francs. 300 francs. 3 années de travaux pratiques à 50 francs par semestre. 300 — 148 — 1*' examen de fin d^études. 60 — 2* examen de fin d'études. 60 — 3* examen de fin d'études. l"* épreuve. 2* épreuve, y compris 100 fr. pour matériels. 60 — frais 160 — 3 certificats d'aptitude à 40 francs. Diplôme. 120 — 100 — Total. 1,120 francs. Les examens de fin d'année sont gratuits. Le présent règlement recevra son exécution à partir du 1*' octobre 1875, sous les réserves suivantes : Tout élève en cours de stage, au moment de la promulga- tion du présent décret, pourra régulariser ce stage en justifiant, avant le 1*' janvier 1876, du certificat de grammaire prescrit par l'article 6 de l'arrêté du 23 décembre 1864. Tout élève qui, au 1" octobre 1875, aura accompli sa troi- sième année de stage, pourra opter entre le régime d*études déterminé par le règlement du 22 août 1854 et celui qui est établi par le présent décret. Fait à Versailles, le 14 juillet 1875. Sont promus : au grade de pharmacien principal de 1'* classe, M. Leprieur; au grade de pharmacien principal de 2* classe, M. Jaillard ; et au grade de pharmacien-major de reclasse, M. Puig. M. Letellier est nommé pharmacien-major de 2* classe* MM. Papon et Ménier sont nommés professeurs suppléants, l'un à l'Ecole de médecine et de pharmacie de Limoges, l'autre à celle de Nantes. M. Poirault est nommé professeur adjoint à l'Ecole de mé- decine et de pharmacie de Poiliei^, — 149 — REVUE DES TOAVAUX DE PHARMACIE PUBLIÉS A L'ÉTRANGER. Salioylate «t pbénate de qninine; par M. J. Jobst (1). — Quand on verse une solution de chlorhydrate de quinine saturée à froid dans une solution de salicylate d'ammoniaque (préparé avec Facide salicylique de M. Rolbe), on obtient un précipité caséeux de salicylate de quinine cristallisable en prismes fins dans Talcool. On arrive au même résultat en salu- • rant par une solution alcoolique de quinine une autre solution alcoolique d'acide salicylique, et abandonnant la liqueur à l'évaporation lente. Le salicylate de quinine ne contient pas d'eau; il correspond à la formule C*«H«*Aï*0*, G"H*0«, qui indique 70^12 p. 100 de quinine; l'analyse directe a fait trou- ver 69,66 et 70,17 de quinine, chiffres concordants avec la théorie. Ce salicylate de quinine se dissout dans 116 parties d'eau à la température de 16% dans 20 parties d'alcool à 90 p. 100 en volume à la température de 13*, et dans 120 parties d'éther à la température de 16». Le salicylate de quinine cristallise beaucoup plus aisément que le phénate; aussi doit-il lui être préféré. M. Jobst a réussi à préparer du phénate de quinine cristallisable dans l'eau et dans l'alcool en fines aiguilles cristallines de la formule C*<>H"A2«0*, C''H«0% qui contiennent 77,51 de quinine p. 100. Ce rendement en quinine est confirmé par l'analyse directe. Le phénate de quinine se dissout dans 400 parties d'eau à 16% dans 80 parties d'alcool à. 90 p. 100 en volume à la tempéra- ture de 13** 9 et en petite quantité dans Téther. Benzoata de Utblnm; par M. E. B. Shuttleworth (2). — L'emploi de la lithine en médecine repose sur ce fait que (1) NeuBê Repert fur Phann,, iSlB, p. 193. (2) Canadian Pharmaceutical Journal, fév. 1875, p. 329. ^ 160 — l'unité d€ lithittHi €8t imucovp pnn ioiwm tpM ms sntns urates alcalins Pour préparer le benzoate de lithium, M. &faiitdevrorth chauffe dans une eapinle df porc^laioe 1 onœ (31'%i) de car- bonate de lithium dans 9 onces fluides d'eau distillée, puis il ajoute de l'acide benzoïque par petites fractions tant qu'il se produit une effervescence, ce qui exige 3 à 4 ences d'acide. La dissolution, évaporée à fiiccité, Iftlséê environ S 1/S oticé^ de produit. On pourrait obtenir ce âel crifttalU^ ; pour cela, il faut enlever la capsule dès que k dissoltttiofi est complète. Le bénzoate de lithium se dissout dans 3 1/S p&rtiés d*eau k 15* C, dans 2 1/2 parties d'eau h 10(V, et daûS 10 parties d'al'^ cool froid (D = 0,8à8). i«««*««^ Qolla adhéilVtt. (1) «^ On augm^M cobsIdërabkBMat k puisiaaoe adhéiiva de U solution d« §otnma «n l'additmifiabt d'ttne petite quantité de Sulfate d'alumint. S grammes de di 8êl orisuUisé, en dissolution dans ftO grammes d'eàU, ajouil» à S60 gfauimes d'une solution concentrée de gomnie arabique, dofment 4 oelle^ct la faculté de coller du bois Sur du bm, du papier sur un métal ( cette colle peut égalemeni sertir à fo* eommod4tf la péreelaine, leverrv) la faïence. t4*«- Hdttifèâii t»mi«ii^ éjttrsdt un Uérrt {méû»ê hMÉ)\ par M. F. A. HARTSfiN (S). ->- Le lierre eontient uti tatinih pâN ticttlier, et Un acide organique qui a reçu W nom d'acide bédé» rlque. La matière amère on hédériiie n'a pas été obtenue jus* qu'A présent à l'état de principe bien défini. On eh extrait aussi un principe considéré jusqu'ici comme un aolde gras^ paret que sa Solution alcaline eét préeipitable, comme celle des savons, par une addition de sel knariiii. Pour obunir ce corps, M. Harsten ajoute aut feuilles d« UerM finement divisées dé l'alcool à 85-90 p. 100 de façon à en faire une bouillie, puis, après viDgt*quatre heui'es de repos^ il soumet le mélange à Faction de la presse. Le liquide est distillé jusqu'à ce qu'il commence à mousser. Pendant le refroidissement^ il se sépare (1) Archivder Pharm,, dôc. l8)4, d'après Phoïogr. Arth, (2) Archiv dèr PhdHn., AtHI lSt&. — IM — de la liqueur des flocons aboodaatt^ ou bien la liqueUIr se ftetiA en une masse molle. On ajoute de Teau à oti extrait et Ton filtre. Le tannin reste en solution dans le liquide^ et le produit particulier mélangea de la chlorophylle et à des matières grasses reste dans le résidu. Ge résidu bien lavé à l'eau, puis desséché, est traité par l'alcool bouillant; le liquide alcoolique abandonné à l'air dé- pose peu à peu des petits grains où le microscope fait distil^ueV des petites houppes cristallines. Des lavages à la benzine en- traînent la matière grasse et la chlorophylle; enfin un nouveau traitement par l'alcool et le noir animal rend le produit beau- coup plus pur* Ce principe né paraît pas toxique; il a une grande ressemblance avec la saponine ; il donne à l'eau la fa- culté de mousser bien qu'il soit beaucoup moins soluble dans l'eau que la saponine; il est également à peine soluble à froid dans l'éther et la benzine; l'alcool bouillant le dissout facile- ment. Le sel marin, les acides minéraux le séparent de sa dis- solution dans les alcalis. On le trouve surtout abondamment dans les vieilles feuilles qui ont subi l'action directe du soleil. M. Kônig^ de Munster, y a trouva 63,44 de carbone et 1Q,4 p. 100 d'oxygène. L'acide sulfurique dilué en sépare 33 à 38 p. 100 de silcre^ ce qui fait considérer ce produit comme un glycoside. Le second produit de ce dédoublement p&r l^aeide sulfurique est un corps bien cristallisé qui contient 68,83 de carbone^ 11,99^ d'hydrogène pour 100, et brunit sans fondre à 210*. Arbntlne dû &alm!a latifolia, L; par M. C. W. Ken- nedy (1). — L'arbutine a été isolée^ en 1^53, par M. Kawalier, des feuilles de la busserole [ArctostaphyloB uva ufii, Adans.j^ et depuis cette époque on en a plusieurs fois signalé la présence dans la famille des Pyrolées et des Éricinées. M. Kennedy vient de l^extraire des feuilles fraîches du Kalmia latifolia^ h.^ en suivant à très-peu près le traitement décrit par M. Kawalier pour la busserole. Le rendement est plus faible qu'avec 1^ biis- (4) American Journal ofPharmaq/, Janvier 1875, p. 6. — 162 — serole, et il est avantageux d'employer le soos-acëute de plomb au lieu de l'acëtate neutre pour se débarrasser des produits étrangers (gomme, acide quinique, etc.). Açclimatatlon de l'Ipéoaciiaiitaa dans Tmde (1). — L'ipëcacuanha est maintenant cultivé avec succès dans l^nde anglaise; il en existait 63,000 pieds dans le courant de Tannée 1874. C. MÉHU. REVUE DES TRAVAUX DE CHIMIE PUBLIÉS A L'ÉTRANGER. EztractioD de l'étain des débris de fer-blanc; par M. KuNZEL (2). — Les feuilles de fer-blanc employées à la fabrication des boîtes destinées à la conservation des substances alimentaires (sardines, fruits, légumes) contiennent de Tétain qu'il est d'un grand intérêt de pouvoir extraire. Nantes pro- duit 368,000 kilogrammes de rognures chaque année, Paris en livre le double; chaque kilogramme de rognures peut donner 50.à 90 grammes d'étain. La méthode d'extraction suivie par M. Kùnzel est la suivante : Les rognures ou vieilles boites sont soumises à l'action d'un mélange d'acide chlorhydrique et d'acide azotique jusqu'à ce que la dissolution de l'étain soit complète; cela fait, l'étain est séparé de cette dissolution au moyen du zinc^ puis il est trans* formé en protochlorure. Le mélange d'acides contient 1 partie d'acide azotique et 10 parties d'acide chlorhydrique; on le fait réagir dans un bac en pierre, ou plus économiquement dans une cuve en bois re- vêtue d'un enduit formé par 2 parties de sable et 1 partie de soufre. Un tube en caoutchouc durci amène un courant de (I) PharmaceuticalJoumal, janvier 1876, p. 536. (7) Jimmai of the chemtcal Society^ déc. 18749 d'après Dingler^s polyt. Journal. — 153 — ▼apeur au fond de la cuye. Quand la dissolution de Tëtain est terminée, on laye le résidu de ferraille avec de Teau, puis on' l'enlève prompteinent; on évite d'accumuler des quantités trop considérables de ces résidus parce qu'ils s'échaulTent rapide- ment en s'oxydant, ce qui occasionne des incendies. Dans la solution peu acide on jette des rognures de zinc ; au bout de deux heures^ l'étain est si complètement précipité que l'hydro- gène sulfuré n'en indique plus la présence. L'étain détaché des fragments de zinc est jeté sur une toile; son poids est d*un tiers plus élevé que le poids du zinc employé à ea précipitation ; on le lave avec soin pour le dépouiller du fer qui le souille, puis on le soumet à la presse hydraulique, après quoî^ on le dissout dans de l'acide chlorhydrique qui le transforme en protochlorure cristallisé. En grandes masses, cet étain divisé s'oxyde rapidement en donnant lieu à un grand dégagement de chaleur. Le résidu de fer est utilisé dans la fabrication du sulfate de fer. Préparation de rhyâro^ène; par M. J. Lôwe (1). — Pour obtenir de l'hydrogène exempt d'acide sulfhydrique^ M. Lôwe conseille d'ajouter du sulfate de cuivre au mélange de zinc et d'acide chlorhydrique. Dosage de la glycérine et de l'acide sncciniqiie du ▼in; par M. Macagno (2). — On évapore au bain-marie un litre de vin avec de l'oxyde de plomb hydraté récemment pré- cipité. Gela fait, on ajoute au résidu une petite quantité d'oxyde de plomb et on le traite par l'alcool absolu; dans )e liquide alcoolique on fait passer un courant d'acide carbo- nique, on filtre pour isoler le précipité de carbonate de plomb et l'on évapore doucement pour avoir de la glycérine presque pure. Le sel de plomb épuisé par l'alcool est mis à son tour en ébullition dans de l'eau additionnée de 10 p. 100 de son poids d'azotate d'ammoniaque; la liqueur est dépouillée du plomb (4) Journal of ihe chemical Society, nov. 1874, d'après Dingler^s poiy- techniches Journal, (2) Pharmaceutitche Zeitschrift fur Ruesland, 1876, p. 304. — 15ft — qu'elle fenCeriM fltf un dourânt d'hydrogène nilfuré ; «pfè6 aroir diasté Feicès de ^e gnv put rébuUitioA) On oeutraliie le liquide par une addUion d'ammoniaque et l'on précipite V^*- cide tuceînîque par du perchlonire de fer. En incloërani le préaipitéy on obtient de l'oicyde de fer, dont le poids eert à caleuler eelui de l'acide «uccioiquei Ce procédé a permis de eonetater, dans les dififërents vins examinés, K à 6 pi 1,000 de glycérine et 1 & 2 p. t,000 d'acide succinique. Les tins les plus alcooliques se sont montrés asissi les plus riches en glyoérine et en adde suocinique. Vert de ohrome; par M. A- Casali (l). — En ohauffaot au rouge Un mélange intime de 1 partie de bichromate de potasse et 3 parties de plâtre Cuit, on obtient de l'oxyde yen de chrome de bonne qualité, très-propre à être fixé sur les tissus. Lé résidu de la calcination est soumis à Faction de l'a- cide chlorhydrique dilué qui le débarrasse de la chaux ; on termine par des lavages à Feau chaude. La réaction est repré-^ sentée par la formule 8Cf«IW + WCaO* = SCrO» + 3SK«0* + SCaO + dO*. C. MÉHU» Actton du chloral sur ràldébyde et le tolaène; par M. Fischer (2). — Lorsqu'on ajoute peu à peu de l'acide sul- furique concentré à un mélange de chloral anhydre et de to- luène et qu'on agite vivement, la masse prend une teinte d'un brun rougêâtre et devient pâteuse par de nouvelles additions d'acide. Le produit est alors lavé à Teau bouillante, puis dis- sout dans l'alcool et décoloré par le charbon animal. Le composé préparé ainài est désigné par l'auteUr sous le nom de dimêthytepkényletrichloréthaney C"H"C1'. Ce corps, déjà obtenu par K.erl, donne de beaux cristaux; il fonda &9*, est soluble dans 2 parties d'éther et dans 40 parties d'alcool. Traité à chaud par la potasse alcoolique, il perd une molécule d'âcide chlorhydrique et se transforn^e en un autre produit, (1) Gazzetta chimica. {l) Deuisthè clnmiiHkê QHéiiêèkaft, 1S7S, ^ 11^1. — 165 — i6 dimHkyUphéàyMiMoféthylèMy qui orifttaUiM eo longues aîjpiilles fusibles à 08*i Le brome k eoaveriit en un comparé dibroméy G"H*>Br'Cr cristallisant en belles lames irisées fu- sibles à 148*. Le dimécbyle|>béByletrialikHréthane donné f>ar Taoïion de l'aeide nitrique un déHvé iinitré G*'H»(AsO«)'Cl% qui qm- tallisc en t>risines« Il produit un acide pâttieulier fusible k lil-lSa*» C^H^'Gl'OS en prtsenoe d'un méiange de cbrooiafe de potasse et d'acide sulfurique dilué. Cet aoîde cristallise dans Taleôol et dans l'aeide aoétiqUe en Câble» fluibl«» à 178«l74*, et ferme dei sels bien oristallisés aveo les bases fiilcâ^ Unes. On obtient un nouveau cArbure C'H^' en intioduisant peu à peu 1^5 de paraldëhyde daus 100 d'acide sulfurique conoen* tfé et raffoidi et en ajoutant de %fi à 5,1 de toluène; on af0tl fréquemment, on verse le produit dani Teatt et l'on traite pal* l'ëtber la masse qui surnage. Bu distillant la liqueur éthérée et en soumettant le t^sidu à U dlitilktion fractionnée, lliy- dreearbure palse à Î95<^96*. O'est un liquide oléAgineux et d'une odeur aromatique. Ce oarbure, feoumis à l'aetion du chromate de pousie et de l'aeide sulfurique étendu^ forme de h dméihyhpkéHyl^teéimê^ C*«H'«0*tiiiG*0*(Û"H^C*H^)* et de l'adde toluyUenaaique^ Mithylanthfacèné C*^H'*. Ia dëcompositton p^rogénéé du carbure précédent donne naissance à un eat'bure ftoUde dé^ signé tous le nom de tnéthylanthfacène qui donne des eri&taux fusibles à SOO*, qui fofiiie àtee Vacidé pitsrique des Aiguillei rouget et qui, traité par 2 équivalents de brome, se transformé en un dériîfé dibromi C'^H^^Br' erist&Uisant danê le cbloro^ forme en aiguilles jaune d'or^ fusibles à 156*. ao«tao|ialioa rar qvel^non déHréê do thyai^l nàtarol •t du tbjiiMl «yathéttqtioi par M. PATBMfè (1).-**MM« Pott et Muèller^ en fondant ÀVee de la potasse le cymensulfate de (1) «aiJwMi eikteiM» l'te/ielw, ie76» p. 12* — 156 — potassium, ont obtenu il 7 a quelques aunto un phénol de même composition que celui de l'essence de thym. On consi- déra ces deux corps comme isomères. M. Paternô a converti le cymène du camphre en thymol syn- thétique, afin d'étudier quelques-uns de ses dérivés, compara- tivement avec ceux du thymol naturel. li désigne simplement sous le nom de thymol celui que l'on obtient de l'essence de thym et il nomme cymenthymol le produit préparé artificielle- ment en partant du cymène. Dérivés du thymol. Dérivé acétylique C"H"0«, C*H»0«. — M. Paternô a préparé ce composé en faisant agir le chlorure d'acétyle sur le thymol et en chauffant le mélange pendant une demi-heure dans un appareil à reflux. C'est un liquide transparent et incolore, d'une odeur particulière qui rappelle à la fois celle du phénol et de l'acide acétique. Il bout» sous la pression de 757,4, à la température de 244^,7 ; son poids spécifique a été trouvé de 1,009 à 0"". Ét/ter méthylique C"H*»0«, C*H». — Pour préparer ce com- posé on dissout une quantité pesée de thymol dans l'alcool méthylique, et l'on y ajoute la même quantité d'iodure de méthyle. La réaction commence à froid, il est nécessaire ce- pendant de chauffer au baîn-marie pendant deux heures ; on y ajoute ensuite de l'eau^ on recueille l'huile qui surnage, on la lave d'abord avec une solution de potasse étendue, et puis avec de l'eau, on la dessèche avec le chlorure de calcium fondu et enfin on la rectifie. Cetéther, quiavaitété préparéantérieurementpar MM. Engel- hardt et Latschinow, réfracte fortement la lumière, est par- faitement incolore, d'une odeur caractéristique assez agréable, et bout à 2i6%7. Sa densité est de 0,954 à 0 degré. Q«0JJ18Q« 1 Dérivé éthylénique pjoiitsn» I ^*^*' — Pour préparer ce composé, on dissout d'abord dans l'alcool de la potasse et du thymol, puis on y ajoute un excès de bromure d'éthylène, et l'on fait bouillir pendant quelques heures au bain-marie dans un appareil à reflux, en ajoutant de l'eau ; on dissout le bro- mure de potassium formé dans la réaction, et l'on obtient une substance solide, blanche, qui recueillie sur un filtre, lavée et — 167 — exprimée entre des feuilles de papier buvard et enfin cristal- lisée dansl'éther, constitue le dérivé éthylénique du thymol. Ce corps se présente sous la forme de belles lames fusibles à 99*. Sulfacide de Véther méthyliqtte. — MM. Engelhardt et Lats- chinow^ qui ont étudié Faction de Tacide sulfurique sur Té- ther méthylique du thymol, ont démontré qu'il se forme pro- bablement dans cette réaction deux sulfacides isomères, dont Fun fournit un sel barytique cristallisé contenant trois molé- cules d'eau de cristallisation et l'autre un sel barytique amor- phe qui n'avait pas été étudié. Les expériences de Fauteur confirment ces résultats. Le sel barytique (G"H"0% C«H«SO'J« Ba + 3H«0% cristal- lise en larges tables hexagonales douées de l'éclat vitreux, très- peu solubles dans l'eau froide, un peu plus solubles dans l'eau chaude. Ce sel perd complètement son eau de cristallisation à ilO*^ et il se décompose à une température plus élevée. M. Paternô a obtenu aussi et analysé le sel plombique et le sel aigentique. Dérivés du cymenthymol, — Le cymenthymol employé dans ces expériences a été obtenu par l'action de la potasse en fusion sur le cymensulfate de potassium que l'on avait préparé avec le cymène du camphre. Dérivé acétyligue, C^«H"0% C*H»0«. — Le produit de Fac- tion du chlorure d'acétyle sur le cymenthymol, soumis à la distiUation^ passe presque entièrement de 240 à 245**, et fournit facilement, par une seule rectification, le dérivé acétylique pur, bouillant à une température constante. Ce corps est li- quide, transparent, incolore^ d'une odeur aromatique et acé- tique semblable à celle de son isomère. Il bout à la tempéra- ture de 24ô'',8. Son poids spécifique est de 1 ,010. Éther me%/îgtt6, C"H*»0», C*H». — On Fa préparé comme son isomère dont il présente les caractères. Éther éthylénique, — L'auteur n'a pas réussi à obtenir pur Féther éthyléuique du cymenthymol. Sulfacides de Véther méthylique* — Lorsqu'on adandonne à lui-même pendant quelques heures Féther méthylique du cymenthymol mêlé avec deux fois son poids d'acide sulfurique ordinaire, on obtient une masse cristalline. En dissolvant le prodoit 6âDB l'eau et et neatniûant paf le carbonate de ba* ryte^ il te forme un sel borytic^iie cristallisé conteiuilt 3 éqai* Yàlcttits et demi d'eaui l/a&teur a obtenu également im anue sel barytiqne à' 6 équivaleats d'eau» StUfacide du cymenikymoié -*» Le ôymentbymol se combine Bvw l'aeide suif orique et ftMrme un sulfsoîde qui donne avec le carbonate du baryte un sel barytique cristallisant en ai- gtiilles. Le tymetdhymol nUfêite de plomb oristallia» en petites aiguil* les brillantes, très^sohibles dans l'em. Le cymenthymol sulfate de potassium oristallise en belles aiguilles brillantes contenant une quantité considérable d'eau de cristallisation que M. Paterne n'a pas déterminée. iur l*aeiâe {NMIocAfplqiio ; par Hé A. C. Oubbhaiis (l)« — Lorsqu'on dissout dans Paleod à la température de l'Anl* lition de la résine de Padôcarpuê cupresêina de manière à sa- turer la solution, on obtient par le refroidissement de petits cristaux doués d'une réaction acide: c'est Vaeidê poéoetttpi- que y C^H**0*. Pour le préparer, M. Oudetnaos a suivi le ptoeédé proposé par M. de Trij, et qui consiste à dissoudre la résine impure dans l'alcool à 93 degrés et à ferser dant le liquide alcoolique la quantité d^eaa qu'il peai recevoir sans se trou- blet. Aptes quelques heures, on obtient des crisuiK }aums que l'on purifie par quatre ou cinq cristallisations} si l'on enn ploie trop d'eau, il se forme detiX couches qu'il est indispensa^ ble d'éviter. Pour avoir cet acide absolument pur, on en dissout i7 parties dans une solution contenant 14 parties de carbonate de sodium cristallisé j on concentre la liqueur et par le refroi* ditôement il se dépose de très-beaux Cristaux de podoôai^ pâte de sodium, C'^H**NaO% TH'O^^qui fournit l'acide entiè- rement pur. Cet acide est insoluble dans l'eau^ assez peu sduMe dans la bentine, le sulfure de carbone et le chloroforme, un peu plus sduMe dans l'acide acétique dilué^ trèS'-soluble, au contraire, (1) Deutsche ehemûehe OeseUichnft^ U Vii — lôO — dans Tftkxxil, Tëther et Taoide aoétique. Il food eawc 187 ei 188*. M. Oudemans a obtenu avec cet acide 1m éthen mëtkyliqtte et éthylique, rëthylbroinopodocarplque et divers corps nicrés. €es derniers se produisent en faisant agir Tacide nitrique sur Taeide podoearpique. L'acMb manomiroearpique^ C*^Ii**(AsO*)0% se présente sous la forme de petits cristanx fusibles à 206"*» insolubles dans l'ean^ asseï solubles dans Taloool bouillant. Vadie dinitropodoearpique G**fl**{AiO*)'0*, forme des cristaux d'un jaune olair insolubles dans Tean, assez solubles dans Talcool et fusibles à 203% Par Faction de l'acide sulfurique fumant sur Tacide podo^ carpique, M. Oudemans a obtenu Vacide monoiulfopodocarpi- qne ;en chauffant les corps nitr^ précédents eu solution alcoo- Uqoe en présence du zinc et de l'acide chlorbydrique , il s'est produit de l'acide monoamidopodocarpique^ C'*H''(AzH^)0*é Si l'on ajoute 2 équivalents de brome à 1 équivalent d'a- cide podoearpique dissous dans le sulfure de carbone, il se dégage de l'acide bromhydrique et l'on peut obtenir avec l'aU cool un dérivé C"H««{C*H»)BK)' + C*H«0*. En distillant l'acide podoearpique avec du zinc en pondre, rauteur a obtenu un hydrocarbure qu'il désigne sous le nom de métanthrèney fusible à 117* et bouillant vers 360*. Lorsqu'il est pur, il présente une fluorescence violette semblable â celle de l'anthracène. Il est très-solnble dans l'alcool. Sa composi- tion est représentée par la formule C*^H*'. Le podocarpate de calcium sec donne^ parla distillation, un kydiocarbure^ G^^H^^^ que Vautour nomme uirpène et qui est liquide^ mobile, plus léger que l'eau, trè^^oluhle dans l'aloool, dans la benzine et dans le sulfure de carbone. But Taolde élbylnltroUque; par M. Meysr (1). — Uet acide, qui a déjà été signalé par l'auteur, se forme lorsqu'on acidulé un mélange de son composé potassique et de nitrite jusqu'à ce que la couleur rouge qui se manifeste et qui est due * (1) Dtutsehe ehemische Gejeilêefmft, U VIL p. 42S. — 160 — à la production d'un éthylnitrate alcalin, ne disparaisse pas par la mise en liberté de Facide éthylnitrolique, qui peut alors être enlevé par i'éther. Pour préparer cet acide, on prend des quantités de potasse, de nitrite de potasse et de nitréthaue (1), exprimées par leurs poids moléculaires, on dissout le nitrite dans Teau et on Ta- joute à la solution de nitréthane dans la potasse refroidie. On y verse ensuite peu à peu et en refroidissant de l'acide sulfuri- que étendu jusqu'à ce que la couleur rouge disparaisse. L'acide éthylnitrolique est ensuite enlevé* au moyen de Féther, puis converti en éthylnitix)late de potassium, qu'on décompose par l'acide sulfurique, et enfin repris par Féther; la solution éthé- rée est abandonnée à l'évaporation spontanée et le résidu est desséché sur l'acide sulfurique. L'acide éthylnitrolique fond à 81-82'', en se décomposant tumultueusement en acide acétique, azote et acide hypoazoti- que : 2C*H*AzK)« = «C*HH)* + AzO* -f Aï». Cependant il résiste à l'action de l'eau bouillante et peut être distillé avec la vapeur d'eau. Les alcalis le décomposent dans le sens de l'équation précé- dente. L'amalgame de sodium le transforme en ammoniaque, acé- tate et nitrate alcalin. A un certain moment de la réaction, il se produit une petite quantité d'un acide jaune qui disparaît* L'acide sulfurique décompose nettement l'acide éthylnitro- lique en acide acétique et en protoxyde d'azote : C*H*AïW = C*H*0* + 2AiO. L'auteur n'a pas pu obtenir les éthylnitrolates à l'état de pureté. Aucun des sels formés n'a donc été analysé. P. (1) M. Meyer désigne sous le nom de nitréthane, C^H^^AzO^, un isomère de Tazotite d'éthyle que l'on obtient en faisant agir l'iodure d'éthyle sur l'azotite d'argent. I.c oitréthane est liquide, incolore, très -réfringent, d'une odeur éthérée spécitile; ii bout à 113M14% brûle avec une flamme pâle et donne de l'éthylamine par réduction. P. Le Gérant : Georges MASSON. i958 Paris. — ImprimariaAïaoas de Riyièn et G* »roe Reoine, Sa. — 161 — Sur le partage d'un adde entre plusieurs bases dans les dissolutions; par M. Berthelot. 1. C'est une question souvent agitée que celle du partage des acides et des bases dans les dissolutions. Bertbollet, qui posa le premier la question d'une manière générale^ admettait que chaque acide (et chaque base] avait dans l'action c une part déterminée par sa capacité de saturation et sa quantité )>, c'est-à-dire par sa masse chimique. A poids égaux^ nous di- rions aujourd'hui que chaque corps agit en raison inverse de son équivalent; tandis que, si les deux bases sont employêesi sous des poids équivalents, elles prendront chacune la moitié de l'acide antagoniste. Telle est, je crois, la traduction exacte du langage de Berthollet, lequel exclut formellement toute idée d'une affinité élective ou d'un coefficient spécifique. Mais le partage ne peut subsister que si les deux bases et les deux sels qu'elles forment demeurent dissous : si quelqu'un de ces corps est éliminé, par volatilité ou insolubilité^ un nouveau partage se reproduit au sein des liqueurs; par suite, une nouvelle élimination^ et ainsi de suite, jusqu'à ce que la totalité du composé éliminable soit sorti du champ de l'action chimique. Tek sont les principes de la statistique chimique de Berthollet. Gay^Lussac invoquait le même mécanisme, en se plaçant à un point de vue différent. Il admettait dans les dissolutious une sorte de pêle^mêle^ à'équipollence des bases et des acides uniformément répartis, les composés qui se manifestent ne pre- nant naissance qu'au moment où ils sont séparés par insolu- bilité, crisuUisation ou volatilité. 2. Ce sont ces opinions que j'ai entrepris de soumettre au contrôle des méthodes thermiques, en ce qui touche les bases^ comme je l'ai déjà fait pour les acides et pour les oxydes mé- talliques. J'ai choisi deux bases sôlubles, qui dégagent des quantités de chaleur inégales en s'unissant avec un même acide, telles que la soude et l'ammoniaque en présence de l'acide chlorliy- Vmiu. à€ Phërm. et de Ckm.^ 4* siui, u X2IL (Septembre 1875.) 1 i — 162 — drique; la différence entre ces quantités de chaleur, mesurées directement a ^''j&y dans des conditions données de coDcen- tration, a été trouvée égale à + I^^IS. Gela posé, mélangeons à équivalents égaux une solution de clilorhydrate d'ammoniaque et une solution de soude, prises à la conceblration et à la tempéf^alure définies Ai».ÏICKt«ï =^ l«t) + NaO(tM =1*) à Î8*,5. A priori^ plusieurs cas peuvent se présenter, correspondant aux diverses théories : 1* S'il y a partage en proportioa égale (théorie de Bar* thollet}^ on devra observer un dégageineot de chaleur égal i* Sî k loi du partage est différente, oa obtervera asequafl^ tité diftéreale, mais loujours moitidre que -f- 1^12; S« S'il y a équipoUenc^, on am d«vra, ce semble, observer aucun phénomène thermique^ oU du moins aucun pfaéaotnèèe qui toît en relation avec uo déplacement pur «t simple; 4* Eofin> ai la soude s'empare de la totalité de Tacide dilor- faydrique^ en mettant en liberté ht totalité de rallimoaîaquf , on devra observer un dégagement de -f* l'*'^]Sw 3* Or l'cxpétieace m'a donné pour cette réaction, è WA : 4- 1*^,07. La limite d'erreur des essais étant db 0,04, et «liîAe se confond avec ^ 1,12. La faible différence observée «*»0,05 pourmit s'expliquer d'ailleuiv par rinfluence purement phy- «îque qu'exeice l'ammoniaque sur une eolution de oUonue de codittuu £n fait, à â3%5> j'ai trouvé AzHS(l«q = 21») + NaGI(l«i sSU^) aUorbt — 0»0&. Sans tïOMs arrêter à cette faible influence secondaire, nous pouvons donc conclure que, ta soude et Vammoniaque étant mises à équivalents égaux en présence de l^acide chlôrhydrîque, la soude prend tout Tacide (ou sensiblement tout). On peut achever de démontrer rexactiiode de cette ititer- prétatioù en faisant Varier les proportions relatives des cotps réagissants : 1^ 2^ 3 (équivalents d'ammoniaque en excès n'em- — 163 — {lécheot p«s la décompoeilian touk (ou «easibleflicBt) d» cLlorhydrate d*ammoniaque par la soude, comme le prouveat Vd$ mesures thermiques. Tandis que, d'après la théorie d^ Ber- tlioUet, la présence de 4 equivalenls d'ammoolaque, par «xcHiple, aurait d& réduire le déplacement au «cinquième, et I 13 la chaleur dragée à -J — ^ = 0jî2. Est-il besoin de dire que la présence d'un excès de soude ne change noa plus rien au résultat? Enfin le déplacement total peut être également vérifié en présence d'un excès de chlorhy- drate d^'ammoniaquc, comme d*un excès de chlorure de sodium. 4. Cet ensemble d'observations prouve qu'il s'agit d*une réaction chimique, limitée à un terme défini par le rapport éguivalpnt de la soude qui produit l'action, c'est-à-dire qu'il 9'agit du déplacement pur et simple d'une base par l'autrf . Les sels doubles n'y jouent aucun rôle^ non plus que le chan- gement de dissolvant, comme le démontrent, d'une part» l'ab- sence d'influence exercée par un excès <|uelconque de l'un des Hiiatre corps néagîssants^ et d'autre part la mesmre des quantités de chaleur dégagées. 5. J'ai reproduit les mêmes exfiérwnDes «vee pAusieurs autMS «els aiMniMiiMitiu (suIfaAft, aaoiate); j'ai également Apéné avec «ne base dlealkie difiere^ie, la poiaise. Les résnltMs s'aœordam exaoteipfm avec ietiWf->quét fournii la soude^ fe crois super&ft de las uranscrire iei* -6. Non-seuleiiieet l'ammoniaque est déplaeée dans ses' sels dissous par la potasse et la soude, bases solubles, mais on peut également opposer l'ammoniaque à une base insoluble, telle que rhydrate de chaux, d^jà cetnbifié avec l'aeide chlorhy- drique. "Qve doit-il arriver dans cette circonstance? D'après la théorie de Berthollet, il y aura partage au premier mo- ment; puis la chaux, éiant insoluble, devra se précipiter et» par suite, la formation s'en reproduira josqu'à séparation totale* Or ces prévisions sont contredites par ^expérience. En effet, l'ammeciiaqoe ne précipite pas le chlorure de calcium, tandis — 164 — que la chaux se dissout en fait dans le chlorhydrate d'ammo- niaque. S'agit-il donc ici de la formation d'un sel double, ou de l'in- fluence exercée par un changement de dissolrant? 7. Pour établir la nature réelle de la réaction, j'ai fait les expériences suivantes : Je précipite la chaux dans le chlorure de calcium, au moyen de la soude, opération qui a pour but d'obtenir de l'hydrate de chaux exempt de toute impureté, ce qu'il n'est pas facile de réaliser autrement; puis je redissous l'hydrate de chaux au moyen du chlorhydrate d^ammoniaque, employé par fractions successives^ afin de trouver la limite exacte du phénomène. J'opère d'ailleurs en faisant varier les proportions relatives des composants du système. Enfin je mesure chaque fois les quantités de chaleur mises en jeu. J'ai reconnu d'abord que la redissolution totale de 1 équi- valent d'hydrate de chaux s'opère exactement au moyen de 1 équivalent de chlorhydrate d'ammoniaque, et cela, quels que soient tes excès relatifs des quatre composants. En outre, Gai. 1" CaCl(l*q = 2"t)-fNaO(l*ï=2»t) absorde— 1,18 1 2- L'additlondeA2H»,HCI(l*i=2«0 dégage + 2,24 » =^"*™®+ ''«»• Analysons ces résultats. 1* La première opération (précipitation de l'hydrate de chaux par la soude) est conforme à la théorie de Berthollet. Elle absorberait fort peu de chaleur ( — 0,1 à — 0,2 au plus) si toute la chaux demeurait dissoute. Mais la précipitation de l'hydrate de chaux donne lieu à une absorption très-notable ( — i)lS]; ce qui s'explique, parce que l'hydrate de chaux est un corps qui se dissoudrait dans l'eau en dégageant de la cha- leur (4- 1~\5 environ, d'après nies expériences, pour 1 équi- valent dissous dans 20 litres [d'eau). En tenant compte de la proportion de chaux demeurée dissoute dans l'eau employée, on peut vérifier que la chaleur absorbée concorde sensiblement avec la donnée précédente. 2" La seconde opération (redissolution de l'hydrate de chaux dans le chlorhydrate d'ammoniaque équivalent) dégage exacte- ment la quantité de chaleur calculée dans Thypothèse d'une — 165 — substitution pure et simple de l'hydrate de chaux, base presque insoluble, à l'ammoniaque, base soluble, dans le chlorhydrate d'ammoniaque, avec formation équivalente de chlorure de calcium dissous. En effet, cette substitution, opérëe entre l'hy- drate de chaux dissous et l'ammoniaque à 23%5, dégagerait environ + 1***,10, chiffre auquel il convient d'ajouter -j- l,iO pour la redissolution de la proportion d'hydrate de chaux pré- cipité dans les conditions de l'expérience précédente; ce qui fait en tout -f" ^i^^? d'après ma théorie. L'observation a donné -|- 2,24, ce qui concorde aussi exactement que possible. En outre, ces chiffres comportent une vérification : la somme algébrique des deux nombres — 1 , 18 -f- 2,24 =s -f- 1 ,06 doit concorder et concorde en effet avec la chaleur dégagée dans la réaction directe de la soude sur le chlorhydrate d'am- moniaque, soit-|- 1,05. Les mêmes chiffres, ou sensiblement, ont été observés en présence de divers excès des composants du système. 8. Ces faits et ces mesures thermiques prouvent que les sels doubles et les changements de dissolvant ne sont pas la cause des phénomènes observés ; tandis que tout s'explique par la substitution chimique et totale de la chaux, base presque in- soluble, à Tammoniaque, base soliible, dans le chlorhydrate d'ammoniaque. On voit par là qu'une base soluble peut être déplacée dans ses sels solubles par une base insoluble, qui entre ainsi en dis- solution, contrairement aux lois de BertlioUet. Note sur \me nouvelle propriéié de l'air; par M. Gouuer* professeur au Yal-de-Grâce. On sait que lorsqu'une certaine quantité d'air saturé de va- peur d'eau est raréfiée brusquement, une partie de cette va- peur se précipite sous forme de brouillard, par suite de l'a- baissement de température. — Pour rendre cette expérience plus visible, j'ai fait construire un large tube en zinc, de 3 mètres environ de longueur, et terminé par des glaces. — lOS — Eo iatrodaiiant un peu d'ssu dans cet apf>M:eil et en compri- niant l^àrement l'air qa'il contient, il inffit d'ouvrir an ro- binet placé Mir It! oAté du tnbe pour que la décoinprenioa w produÏM. A ce motnent un aiiace se forme, et it est «nés opaque pour qu'on ne puitse plut voir let contours de la AaiDine d'une bougie. Eu répéiBDt eetie espënanee à phiûewrs joun d'intervalle, je n'aperçM qu'elle était fiapricieose, et qoe souvent elle m réuuiseart pas. C'est pour recliercher les causes de cet iasocois que j'ai entrepris les eipérieaces dout je vais dire quelques mois. Le phéBomène de la précipitation de la vapeur d'eau daus une atmosphère qu'on raréfie présente oac panicubrité qui permet de l'étudier pins fncilenient. On peut, pour le pnxloire, provoquer dans l'air saturé nue compression momenianéc qui nv dure qu'un instant très-court. Le brouillard se produit immédiatement au moment de la décompression. L'appareil suivant est fort cofnmode pour oe genre d'expérience. Il te compose d'un flacon de 1 à 2 litres, à trois tubulurca (A, fig. 1). La première, B, est munied'un robinet el se tenninepar un tube en caoatdiouc, La deuxième, C, est dépourvue de vobînct, noaii le tube en caoutchouc se termine par une poire, D. — iW — d« n)4me ms^Uère dVae capacité de 9 à 300 cenliiDètre» cube$. l*a troUiime tubylurç reçoit ua tuhe à robinet;, tçri^in^ pa^r um partie plu» évasée, £, daot Teinploi sera indiqué plq^i tard. £n^Q oa lai«9e à deuieurç a^ (pml du flacQii enyirpu 50 grammes d'eau dibtillée. Pour faire Texpérience, il suffit, lorsque les rpbinets spnt fermés, de presser bru^qu^m^Pt avec U main la poire en caoïit- cbouc et de la laisser revenir sur elle-méioe. Au moment de la décompression, le flacon se remplit de brouillard. Ce brouillard est formé par de^ gouttelettes d'ew de dia- mètre variable, mais dont quelques-unçs sont très-visibles à Tcsil nu quand elles sont éclairées vivement. Avec la loupe on les aperçoit très-bien, cq les projetait ÇMr vn fon4 noir, Biles sont agitées de mouvements rapides produits par des courants. Ces mouvements s'opposent à ce qu'on les étudie au micro- scope. Pour obtenir des gouttelettes ud peu grosse^, on fai( dil* paraître une partie du brouillard en comprimant ^ moitié la poire en caomchouo. Dans ce cas, les plus fines particules sont dissoutes les premières et les autres restent seules. Lorsqu'on regarde la flamme d'une bougie ou toute autre 8QurC6 lumineuse pei^ étendue en surface h travers ce brouil-r lard, on le voit s'illuminer de couleurs disposées en anneau^ dont la source lumineuse est le ceptre. Les couleurs v^ri^pt avec la compression. On peut fort bien projeter ces anneaux sur un écran dont le centre est percé de manière à laisser passer le faisceau lumineui^ étroit qui vient de traverser )e flacon rempli de nébulosités. Ces anneau^ sont dus au pbér nomdne des couronnes, étudié par Ygung et Delezenne, et bien connu des physiciens^ Jusqu'ici l'on it expliqué la formation de ces miées par \^, précipitation de l'eau due au refroidissement, et cet^t^ expli* cation a cotirs aujourd'hui dans la science. Yoici cependapt une expérience qui montre qu'elle n'est pas exacte. 3i on ^Ij^ao^- donne le flacon à lui-même pendant quelque temps, le phé- nomène ne se reproduit plus. Uvv reste parfaitement transpa- rent dan^ des circonstances identiquement semblables en app^^nçe, ^ celles dai^s lesqtieUes il devenait n^bu)^)». Qs^ ^ — 168 — obligé d'admettre, pour expliquer ce fait, que cet air a changé de composition et perdu un élément qui lui donnait la pro- priété de se troubler par décompression. Cet élément paraît soluble dans l'eau, car si on Tient à agiter TÎTement pendant quelques minutes un flacon rempli d'air actif, cet air devient inactif. Le même effet s'observe si on inspire plusieurs fois dans les poumons l'air du flacon. L'acide carbonique^ l'oxygène et différents autres gaz sont sans action sur le phénomène. Quant à l'eau placée au fond du flacon, je n'ai pu y déceler aucun principe nouveau. Le vé- ritable moyen de faire l'expérience avec un flacon devenu inactif^ consiste à chasser l'air qu'il contient et à le remplacer par de l'air extérieur puisé dans la diambre où Ton opère, ou au dehors. Immédiatement le brouillard se reproduit. C'est alors que j'eus l'idée de faire une expérience qui me mît sur la bonne voie pour expliquer ces faits. Si dans le tube £ on place du coton modérément tassé on peut filtrer l'air qui s'introduit dans le flacon. Pour cela, on presse la poire en caoutchouc en ouvrant le robinet B. Une certaine quantité d'air sort du flacon. On le laisse rentrer en abandon- nant la poire à elle-même, et en manœuvrant les robinets de manière à ce qu'il soit obligé de passer par le tube contenant du coton. Dans ces circonstances l'air introduit reste inaetif, La filtra* tion lui a enlevé la propriété de produire des nébulosités. Il m'a paru que la seule manière d'expliquer cette action remarquable du filtre était d'admettre que l'air à l'état normal renferme de fines particules d'un corps solide de na- ture inconnue et bien plus ténues que la poussière qu'un rayon de soleil fait apercevoir dans nos appartements. En ad- mettant cette hypothèse, les faits s'expliquent avec facilité. Ces particules, en effet, doivent être arrêtées parle filtre. Aban» données au repos pendant plusieurs jours, elles tombent au fond du flacon où elles sont fixées par le liquide. Enfin od s'explique pourquoi Fagitation du liquide dans le flacon, ou l'inspiration dans les bronches, rend Fair inactif. Lorsque le gaz est parfaitement privé de corps en suspension et saturé de vapeur, une décompression légère, comme celle dont il — ««» — s'agit dans ces expériences, ne produit pas de nébulosité^ parce que pour la formation de celle-ci il faut que l'iner- tie de changement d'état soit vaincue. L'air dans ce cas reste en quelque sorte sursaturé. Mais si au milieu de cet air flotte un corps solide^ celui-ci par son contact provoque la liquéfaction de la vapeur et devient en quelque sorte le noyau d'une vésicule ou d'une gouttelette d'eau^ et le nuage prend naissance instantanément. Cette explication a servi de point de départ à d'autres expé- riences qui semblent la confirmer et dont quelques-unes mé- ritent d'être citées. Si Ton introduit dans le flacon une petite proportion de fumée de tabac ou autre analogue^ bien que cette fumée, en raison de sa faible quantité^ ne trouble pas sensiblement l'air du flacon, elle le rend extraordinairement actif. Enfin, pour m'assurer que les poussières de Pair étaient bien la cause du phénomène, je puisai de l'air bien surchauffé dans une flamme non fuligineuse comme celle de l'alcool et brûlant avec excès d'air. Dans ma pensée, toutes les poussières devaient être brûlées, et l'air devait être inactif; mais il n*en fut pas ainsi. L'air préparé de la sorte était au contraire bien plus actif que l'air ordinaire. En recherchant la cause de cet insuccès, je fus amené à penser que peut-être des particules solides s'échappaient in- cessamment de la flamme d'une lampe même lorsque les con- ditions les plus favorables à la combustion complète semblent réunies. Comme le corps solide en question ne saurait être autre en cette circonstance que du charbon très-divisé, je fit l'expérience suivante pour m'assnrer qu'il en était bien ainsi. On fit brûler des lampes non fuligineuses au-dessous d'un entonnoir renversé dont la douille communiquait avec un tube dans lequel on avait tassé du coton. Enfin, au moyen d'une trompe de Deville, on aspirait l'air contenu dans l'en- tonnoir de manière à le forcer à passer au travers du coton. Pour que cette expérience réussisse, il faut remplir deux conditions indispensables : 1» La température du coton ne doit pas s'élever assez pour qu'il commence à se charbonner; — 170 — â<> Il faut que la flamme ne fume pa6« Od 9'e8t assure que la première condition était remplie eu plaçant dans le coton un thermomètre. La température n'a dans aucun cas dépassé 7Uf*', elle a donc toujours été iosuffi* santé pour cbarbonner le coton. La deuxième condition est plua difficile & remplir. Oo s'est d'abord servi d'une lampe modérateur, bràlaot bien à hlaoc et à flamme très-petite. On n'est januiis bien sur que daos cette circonstance un courant d'air accidentel ne permettra pas à la flamme de dégager pendant un très-oourt iMiaut du noir de fumée. On a employé ensuite des becs de Bunseo à flamme bien aérée, et des lampes à alcool qui ne peuvent être fuligineuses. Les expériences duraient de seize à quarante^buit heures. Le résultat a été le même pour toutes. Le coton s'est toujours plus ou moins coloré en noir ou en gris, La coloration était très^orte avec la lampe à huile. Avec le bec de Bunsen et la lampe à alcool, elle était moindre mais très^facile à apercevoir. Cette coloration n'atteint que les premières couches de coton traversé par l'air. Il est même surprenant qu'une couche de coton modérément tassé, et de 1 ou 2 centimètres d'épaisseur, forme un filtre assez parfait pour que les couches subséquentes conservent à peu près leur blancheur. Cette expérience me parait démontrer que la flamme la moins fuligineuse, comme celle du bec de Bunsen ou de la lampe â alcool, laisse toujours échapper de Anes particules de carbone. C'est ce carbone qui daos nos apparteu^nta se fixe, A la longue, à la partie du plafond qui se trouve au*Kles8us de l'endroit où on place ordioairetmmt la lampe. Cette coloration se produit même quand les lampes ne laissent pas dégager de noir de fumée apparent. Enfin elle explique poui^uot l'air des appartements est plus actif le soir que l'air ex teneur, et pour« quoi dans uue chambre éclaii^e par une lampe, et dont l'air n'est pas agi té| celui-ci a son maxiu^um d'activité quand on le |>uise près du plafond. J'ai voulu me rendre compte approximativement du poids du corps étranger qui colorait ainsi le coton. Pour cela, on a fait des solutions titrées de terre d'ombre ou d'encre de Chine, — 171 — et on a coloré des filtres en coton à Taide de volumes connus de ces solutions, et de manière à obtenir par tâtonnement la même teinte. Avec une goutte de solution de terre d'ombre au millième^ la teinte sur le coton était trop faible, quoique visible ; avec deux gouttes elle était comparable à celle du filtre en coton, et avec trois elle était trop forte. Le poids de la matière colorante tenue en suspension dans deux iputtes de la liqueur est d'un dixième de milligramme. Si maintenant on admet que le filtre en coton a été traversé par de l'air actif pendant vingt-quatre heures et que la quantité d'air qui le traversait en une minute aurait suffi pour rendre Tair du flacon nébuleux, on arrive forcément à en conclure que la poussière qui peut rendre actif Tair contenu dans le flacon pèse * milligramme. Le quotient est un chifi're décimal qui exprime en milligrammes le poids en question^ et dont la cinquième figure seulement est significative; autrement dit, ce poids égale sept fois un cent- millième de milligramme* Ces chiffres suffisent pour donner une approximation proba- blement au-dessous de la vérité, et on s'explique ainsi que ces corpuscules, tenus en suspension dans l'atmosphère, échappent à nos yeux même dans les conditions les plus favorables où nous pouvons nous placer dans les laboratoires, — Ils expli- quent également pourquoi cette poussière peut se maintenir a l'état flottant dans l'atmosphère, sans se précipiter vers le soL Bn réalité, elle échappe pour ainsi dire à la pesanteur à cause de l'énorme surface que chaque parcelle présente par rapport à son poids» La nature de la poussière qui se trouve à l'état normal dans l'air de Paris sur lequel j'ai opéré n'est pas connue. On peut pt*ésumer par analogie qu'elle est constituée par du car* bone lancé incessamment dans TatmoRphère paria combustion. J'ai inutilement cherché un moyen de mesurer exactement la quantité de poussière tenue en suspension dans l'air exté* rieur. Il y a là pour la météorologie un problème intéressant à résoudre. Le meilleur procédé consiste à faire toutes les expé» rienoes dans le même flaoon et à observer la nébulosité en l'ë- — 172 — clairant de la même manière. Une bougie allumée est fort commode pour cette expérience, car elle donne autour d^elle de larges anneaux colorés en vert, rouge et violet, qui permet- tent par leur vivacité de comparer les nébulosités qui les pro- duisent. Il m'a semblé utile de fixer avec un peu de cire à modeler sur la paroi du flacon une lentille très-convergente (comme une demi-boule de lanterne magique). En plaçant la source lumineuse sur l'axe de la lentille et à une certaine dis- tance, on aperçoit les rayons réfractés d'autant mieux que le brouillard est plus intense. J'ai fait de nombreuses obseiTations avec cet appareil dans une cour entourée de vastes jardins près du Luxembourg. J'ai constaté que jamais l'air extérieur n'était inactif. En outre, et malgré l'insuffisance du procédé de mensura- tion employé, |'ai remarqué des différences d'intensité dans la nébulosité produite. Celle-ci est plus ou moins stable. Dans quelques cas, elle disparait très-vite. Après huit ou dix com- pressions et décompressions elle n'existe plus; les couleurs peuvent aussi faire presque complètement défaut. La pluie un peu continue et la neige m'ont paru diminuer la nébulo- sité. Il en est de même des bourrasques accompagnées de grand vent. Le brouillard modéré ne parait pas augmenter l'activité de l'air. La diminution de la nébulosité par les grands vents semble indiquer que le mélange avec l'air de la campagne ou celui des couches élevées de l'atmosphère diminue l'activité de l'air. Ainsi le 47 novembre, à quatre heures du malin, j'ai noté une nébulosité excessivement faible, à gros grains, et ne donnant pas d'anneaux colorés. Le ciel était couvert et il y avait un ouragan violent depuis la veille au soir. En comparant lés observations faites pendant l'hiver de 1874 et cet été, il m'a semblé que pendant cette dernière saison l'air était relativement plus inactif. M. Mascart, qui a bien voulu répéter ces expériences et m'aider de ses conseils, a reconnu que des liquides autres que l'eau, tels que l'alcool, la benzine, etc., produisaient des effets semblables. Eafin il a démontré que l'air fortement osônisé dans un — 17» — appareil de M. FaulThénard, devenait très-actif , et dans ce cas, le filtre en coton reste impuissant à le priver de cette propriété. Cet effet produit par l'air ozonisé ne peut s'expliquer actuel- lement. Il démontre que des conditions diverses peuvent rendre l'air actif^ et que cette activité, bien que due le plus souvent à l'action mécanique de corpuscules tenus en suspen- sion, peut néanmoins se produire sous Tinfluenoe d'autre scauses. En résumé, le fait de la présence de corps solides tenus en suspension dans l'air parait certain. Il sera intéressant de l'étudier loin des villes et à différentes altitudes, ou en temps d'épidémies. ■ saaaaas:..! , . , , —: Sur une distinction entre les produits organiques naturels et les produits organiques artificiels; par M. L. Pasteur. n Tous les produits artificiels des laboratoires sont à image superposable. Au contraire, la plupart des produits organiques naturels, je pourrais dire tous ces produits, si je n'avais à nonmier que ceux qui jouent un rôle essentiel dans les phéno- mènes de la vie végétale et animale, sont dissymétriques, de cette dissymétrie qui fait que leur image ne peut leur être superposée. » Ce passage est extrait d'une leçon sur la dissymétrie molécu- laire que j'ai professée, en 1860, devant la Société chimique de Paris. J'ajoutais : « On n'a pas encore réalisé la production d'un corps dissy- métrique à l'aide de composés qui n'ont pas ce caractère (!)•>» Dans l'introduction de Touvrage que M. Schùtzenberger (1} Nous metioDs sous les yeux de nos lecteurs le passage suivant extrait de l'ouvrage de H. ScbuUeoberger : « Piesque an moment où ces paroles étaient prononcées devant la Société chimique de Paris, deux savants anglais, MM. Perkin et Duppa, parve- naient à transformer l'acide succlnique en acide tartrique. M Pastemr reconnaissait lui-même qne le produit artificiel de MM. Perkin et Duppa était un mélange d'acide paratartrique et d'acide tartrique inactif. Or^ l'acide paratartrique se dMoubié facilement, d'après les belles recherches de M. Pastear, en acide tartrique droit et en acide tartrique gauche, et M. Jungflelsch nous a montré que l'acide tartrique inaetif chaulTé ave4:de l'eau à 175* se convertit part ici ienient en acido paratartriquo. — I7à ^ vient de publier sur les férmeutatioas, l'auteur, après arotr rappeli^ les passables qui précèdent, leur oppose le fait de k production de l'acide paratartrique au moyeu de l'acide suc- cinique inaclif du succin ou de Tacîde succioique de sjutkèsc directe, et il oondnt eu ces termes : « Ainsi tombe la barrière que M. Pasteur aurait posée entre les produits naturels et artiêoiefe. ns que Ton erott pouvoir établir entre les réactions chimiques de l'or^ga- nisme Tiraot et celles du laboratoire. » Contrairement à ce que pense M. Schùtzenbei^er, cette bar- rière existe toujours. Les propositions que Je viens de rappeler soBtau3si vraies aujourd'hui qu'en 1360. Non, il n'existe pas daos La science t:in.seul ezeni])le d'uo corps inactif qui ait pu être, jusqu'à présent, transformé en un corps actif par les réac- tions de nos laboratoires. Transformer tm eorpê inaetifen ten autre t&rpê inactif^ cpii a la faculté de serésoudi^e simultanément en un corps droit et en son symétrique, n^est en rien comparable à la possibilité ée transformation d'tm corps tnadifen um corps actif simple. ctaèdre contient en puis- sance deux tétraèdres symétriques, dont il peut êti^ considéré comme l'assemblage. Ce que je ne crois pas possible, pai* le jeu d» forces uon dissyméti*iqu£6 auxquelles atsmt fiOHUiiies nos « L'aciie auccioUioe tmpiofé par ies chinistes anglais fMwvsnait di J'4 4ation 4a w«oin. Ce n'è taU cm an prudnU eyathéUfiic; on sauvait ct^tn foe« bien qu'inactll. Il résultait^ MininB l*acide rMéniqoe, de runion de deux aaaiéeules actif «s at invenes. M. JangMseh a levé ce 4lemler doute. U a préparé, d'après une méthode oonnae, Vudde tuocmique ê^fMqm, mu mtoyen du qfunwre é'éikylène et ée ia petawie. Cet 9Bipre6, teloii moi, à la faire disparaître. Tant que ces conditions n'néront pas été réa- lisées, avec succès, il est saf^e de croire à la distinction dont il s'agit et de la prendi^pour guide. C'est, en effet, en partant de h. con^tetion que les réactions ordinaires de nos laboratoires sont impuissantes k créer la éts- symétrie moléculaire, que j'ai osé prédire «occesnvemeift : 1* que M. Dessaignes n'avait pu déoovvrir les acides malique et aspartique, mais seulement leurs isomères ioactifs; 2* que MM. Perkin et Diippa n'avaient pu produire l'acide tartrique ordinaire, an moment oà ces habiles chimistes venaient d'an- noncer qu'ils y étaient parvcnvs; 3* «nfta que, réoeminent, j'ai soutenu que la manuii» n'était qu'apparamoient ioactive; que son pouvoir Totatoire devait e»s:«r, mais trop faible pour èire mis en évidence par ks moyens lEiabâtnek, et cela, an moinant même où deux ciii m istes étaient portés à condnre «pie la ommi- nîte était un corps inactif pouvant donner des déiivét adifc. Depuis iors« ma prévision a été «onftnnée par M. fikkat et fiar M. Bouchardat» Recherches *ur V émétine ; i^div VL. A. Glénârd (1). Le mémoire que j'ai l'honneur de présenter à l'Académie sous ce titre est la première partie d'nn travail que j'ai entne- prîs sur Talcalolde de Tipécacnanha. Les principaux résvdtats des reclierciies exposées dans ce mémoire peuvent se rétnmr dans les paragraphes suivants : S 1. — Nouveau procédé â^ extraction de rémêtine. Ce procédé est basé sur l'emploi combiné de la cbaux et de Téther. 11 consiste à traiter par Téiber un mélange convena- I) Note présentée à TAcadémie des sciences. — 176 — blement préparé de poudre ou d'extrait d'ipécacuanha et de cbaux^ ou le précipité obtenu en ajoutant un excès de cbaux à une dissolution provenant du traitement à froid de l'ipéca- cuanha par de l'eau acidulée par l'acide sulfurique. Ces mé- langes ainsi que ce précipité, lavés à l'éther^ cèdent à ce dis- solvant tout l'alcaloïde qu'ils contiennent. Pour retirer l'alcaloïde de sa solution étbérée, il suffit de distiller celle*ci à sec et de reprendre le résidu par de l'eau acidulée, ou bien d'agiter cette solution avec de l'eau acidulée. On obtient ainsi un liquide aqueux plus ou moins acide qui, par l'addition de l'ammoniaque, livre une émétine à peine co- lorée et beaucoup plus pure que celle que donnent les procédés ordinairement employés. § 2» -* Préparation du chlorhydrate d'émétine crUtallité et de Vémétine pure. En employant de l'eau acidulée par l'acide chlorbydrique pour retirer Témétine de l'élher^ on obtient une solution acide qui; concentrée convenablement par l'évaporation, se prend en une masse solide cristalline presque incolore. Cette masse est formée d'aiguilles extrêmement fines, réunies en faisceaux qui rayonnent autour d'un point central et produisent comme de petites spbëres à surface bosselée ayant l'aspect d'une mûre. En comprimant ces cristaux dans un linge^ on en fait écouler l'eau mère plus ou moins colorée, et le gâteau restant, redis- sous dans l'eau, donne une solution incolore qu'on peut ame- ner facilement à cristalliser de nouveau, et d'où l'on retire du chlorhydrate d'émétine tout à fait pur. La production de ce chlorhydrate cristallisé mérite de fixer l'attention^ car elle ne s'accorde pas avec le dire des auteurs, qui tous considèrent l'émétine comme incapable de former des sels crislallisables. Elle est surtout intéressante en ceci, qu'elle donne un moyen commode et sûr pour obtenir de l'é- métine parfaitement pure. Il suffit, en effet, de précipiter une solution de ce chlorhydrate par un alcali. Mais une observa- tion importante doit être faite à ce sujet : c'est que l'ammo- niaque ne précipite pas toute rémétine du chlorhydrate, et qu'elle en précipite d autant moins que ce sel est plus acide. Cela vient de ce que l'émétine est soluble dans le sel ammo- — 177 — niac* J'ai constaté que ce fait était le résultat d'uue action décomposante exercée par l'émétine sur le sel ammoniac; les deux expériences suivantes suffisent pour démontrer le phéno- mène de décomposition. Qu'on mette un peu d'émétine sèche en poudre dans un verre contenant une solution de selammo- niacy on verra la poudre s'agglomérer et se transformer en une masse molle, résinoide ; en même temps on pourra constater le dégagement d'ammoniaque, puis on remarquera que peu à peu la masse résinoide subit une sorte de métamorphisme et qu'elle se change en une masse blanche et cristalline. Qu'on délaye de l'émétînig en poudre dans l'eau, qu'on y ajoute peu à peu une solution de sel ammoniac, l'émétine se dissoudra, et, si l'on évalpore la solution, on obtiendra des cristaux de chlorhydrate double d'émétine et d'ammoniaque. La décomposition du sel ammoniac par un alcali oi^anique ne me paraît pas avoir été observée jusqu'ici ; je ne crois pas cependant Témétine seule capable de la produire : j'ai con- staté, en effet, que W quinine, dans les mêiues conditions, se comportait de même. • ■ § 3 • — Composition de témétine et du chlorhydrate cfémitine. Ces substances, desséchées â \ 10*, ont donné à l'analyse des résultats par suite desquels leur composition centésimale doit être représentée ainsi qu'il suit : GhlorhyAritB "^ CméUiia. d'émétine. Carbone. 72,35 63,00 Hydrogène S,6i 8,i5 Aiûte. 5;36 4,T5' Oxygène 18,7S i\M Chlore » «.46 Voici, en équivalents, les formules auxquelles conduisent ces données analytiques : C»H"AzO*-C*>H«»AzO*, HCI. Emétine. Ghiorhydrata d lornvaratf fmâttna. iMm. 4ê PtefM. et 40 Ckim., 4« bbuk, t. XXII. (Septanitee 1875.) i^ — 178 indH^triih; m ^W» Dr^^opana^ rt Mewiet (1). €9Rfitilll^^lln pri0944é rapide §t # uf&uLmmint Maçi, 4iiPMmRt 4i l'emploi d'iippwaU» doitii^iqué^ ^t ««igmi^i $f»)oii|#i|l u«^ balaiiM «ràiiiaÎM à plaKtaui, «amibla an 1/S 4tcigrainfii4i. V«içî celui fae pqus «WfdojQM ; On w^apg^ h fmUttoartmiiatf aWliq afMi «n sol 4b pMtb; il «e iépare un pi^oipité 9aiif« dfl MiUocaffbwiftte 4e ploiub fui nt «Uiblft à U tempér£ituv§ AP4iMiiiei, nmay^ii éu«ten suspension 4a9ll'^u» •« 4é49iibl0 iav4 ri&fluweo 4^ l'ébilli- iipA iri^ «uUttva 4e idainb «l iulfu«^ récipient est taré; enfin les différentes parties 4e l'appaveil-sont reliées entre elles par des bouts de tubji ea caoutchouc. On élève graduellement la température du ballon qui con* (1) Note présentée à rAcadémiedes sciences. tifot )e mél^ge à an^l^ief ; d'autre pan, à Vaïit d'une lampe ialçQoli OQ |obattff« l'aeide aulfurique à 120^ aBTiroo. Au çQinpi«RC0fl|(sat de l^eip^rieooe, l'air de l'appareil t^éehappe ea tiraveicaDl Taftide et riiuîle; apm quelques inatauts, le de-- gagamtal gaaeux u^a plus lieu que dana le Aacoa à aeîde, el Von f 000 grammes. YonPlanta (1850) — 181 — assigne à raconitrae la formule C'^H^^AzO^; Duquesnel (1871), dont l'analyse se rapporte à raconîtîoecrisUilUsée deVAè&nitum NmpelluSy propose la formule C*^H^®AzO'. Pendant plusieurs années l'aconitioe ne fut connue qu'à l'état de matière amorphe, incolore, légère et facile à réduire en poudre. A l'exposition de Londres en ^1863, Morson , chimiste industriel bien connu, et dont l'aconitine a longtemps joui d'une grande réputation, montra de I'A'^ conitine présentant la forme de cristaiix volumineux et bien définis. Dans cette même circonstance, de, petits écban- tillons de l'alcaloïde cristallisé furent exposés > par Groves de Weimoutb; à cet alcali organique étaient joints plusieurs de ses sels (chlorhydrate, iodhydrate, azotate] préparés depuis deux années par un procédé, publié ultérié^reimeiit (f^Aarma- eeulicalJourn,^ U YIII, 1867, p. 118). La;forme de ces sels cristallisés prouve que l'aconitine de Groves esjt bien celle de VA. Napellus. Il est difficile de savoir positivemient si. l'acbni- tsne de Morson constitue ce même alcaloïde ou celui qui est actuellement oonnu sous le nom de Pseudihacankine. Vers Tannée 1858, les chimistes apprirent qu'une substance, dés^née et vendue sous le nom à^Aconttine^ présentait des pro- priétés sensiblement difSérentes de œlles tenues pour caracté- ristiques de cette base et, à cette époque, '}\. exista beaucoup d'incertitude sur sa véritable origine. On sait maintenant que ce corps, qui est nommé aujourd'hui Pseudo-aconitine^ et a été aussi désigné sous les noms à'Acomline anglaise, de Napellme (Wiggers), de Népaline (Fiùckiger) et d*Acracùnitine (Ludwig)^ est tirée d'une espèce d'aconit nommé Bi$h dans l'Inde (Aco- NITUM FEROX) Wal, que les chimistes industriels anglais ont longtemps préféré à l'aconit d'Europe, toutes les fois qu'ils ont pu s'en pi^Kurer. Connaissant ces faits et muni d'une large provision de chaque espèce d'aconit, Groves a repris une élude attentive des alca^ loides de cette plante; et ses expériences, bien qu'elles ne soient pas entièrement terminées, ont mis hors de doute les faits suivauts. La racine d'aconit d'Europe, provenant de VA. Napellus^ fournit l'aconitine sous deux formes : l'une criitàlliney l'autre — 182 — cimd*yAe. La riMSltie d'atohit de l'tHâè Oh dû N«pà\ll, piréèùttkéè iiré prtdcifyaWitiiHli tAlt de VA. fér^ûty pmduit un« BubitàtHSé étroitement alliëe à là ^i^éédeht«^ la Piefido-ûcànainê, égalé* lAent 6MI dettx étala : V%kMtfiètMin&y VàVittè amorphe. Tôici de Quelle manière les ^raeièt^s par leiqueh tiéi deux «tibèlan- ci!èlë diatinguent l\inif de^'anut; 0Dnt rapportés par M. Oravés. VAmniiiikiB^ aoit cri»talKiie, àoil aiimif hé, M fihd ftf fltf to rmkolUt dans Teau boiltUante« La Pmé^ûmiHiwê tf^tàitisêt ne se l-aiHdlUf p&i dallk Tëàtt bouillèntei mail si èlte a M disêOttlé dàM ûtt àcidé et pi^éèl< pitée de «tettt dldsollillofti pftf l'ainttt6Ulaque, lé dépèt blàne tmitépar Teatt touillante pMld de U éëiiÀiôft et deVlèftf fflbi' tiquei U I^iuè9»wmtiH% morphêy bôttlUie dAii^ l'éàd, fend, dë- Tleat TÎsqdeiUfi et adttèi« Aihx paroiii dea Vàftes; VAeonitiHk trisiuUiêêè est beàiiY^ûp pittè solablè datt^ Téàu faiblement ainiHdttîaeàle (1^15 p. lOÔ âtiltflotliaqUè) qile teë akal^idea e6ngënèrea< OU peui ëtâblif approximativement b^ proportions aUivantea i itefOUMfl» i&iHêiikêÊ 1 ^Mirtlë pottr âM parités { AtfontMhe «fiwrpAé 1 f^nle pdiii' 1,000 parties; PmKl9^tumnUim ertifaHCftA 1 paniè pdlir !2,dOO pàrii«&; Pieta/mûcimitim tttnùrphè 1 partie pour 1,900 paHîes. L'JkénÛinè et la Pietêéê^tirnîtine se dépùëent MuM les detti à l'état criatailisé de letit^ sdluiioû^ atttieuses amthoàittcsAkfc. Une teHe solutiM d'MoAt^Aié triÉiMlif^ 6iibit pfbttiptetnëdt une décompositiott spdnUnée; fcelle d'aCoHitine amorphe hal- tère, mail est plus stable. Au conti-aire, les solutibns Semblables de P$eud(Hiconitin)e sont presque complëtetnent inaltérablèè. h'A&Mitine mstûlUiéé forme de «ombteux sels cHstàlHàa- bles, tandis qde la PséUdo-utcmildnè pttWlt incapable de dmlftèr des sels cristallisés. Les crtstatix dVrconftffie sont décrits par Orotes comme ëiaiit entièreiïlent différents sOns le ràppon de leUf forme dès feria^ tattx dé PéêudB aconit ifïÈ; Suivant Dûqtfèëriel, tel s prèsifM IH^ sohible dAdt Petit taéni* * ^ 190> G. Qdàitd elle Mt ôbtMlM par la ][)r#titiliaik>fl de Vtrit de 6efl Mlëi Ifltfe pi^leiitê là ftritt« d'iin kydrate pttlWhlleiit et atnbrpbé. Le» Qrïlfadft de 6et ûU caloïde se dissolvent dans l'alcool, Télher ëthylique^ rëthCV attéiifU«éeialeinc«ftd«iialo ttlilM<èforinf| qui Ist leur maiUeiir dissolvant; ks SblulioM prësenlttièun goût amer intense^ snivi par unesensatien i^îquanttl de fouroiillëmenu Ifé-^ cfloiliiie erislallÀsëé «st ués-eolnUe dans les ae&dcs dilués^ et doAtie iacilement- des sels erisiallîsables (spëelaleident «il actfu talfe)pouttmf|ue let solutions soient parfaheiueht tieutrëé) ëUa formé ëgalomtfnt des oèmbinaîsoiis orislftlliÉes aveè Viodb et lé bronse. La PiHid^^aeQmtiKle est i peine soluUle dAnsVéther ii€lttt que' VAc. IVa-^ p^lluê ne contient aucun principe acte yoiatil. Dans un exirait.d'aconît longleciffM concervé, le mScroèeope révèle la présence de cristaux d^Acanitaite de oalcsumet de dikK mre d'ammonium. Les feuilles renfierment UAe.pedte.quanmé de matière suenée et.un tannin coloràble en yeet foncé par les sels ferriques« >Les feuilles séehées laissent par Tinciaération 16,6/100 de cendres. Baeme d'Aeonitum heterapbyUum. — Les racines d'aconit, hétérophylle (ré|pons tempérées des pentes . occidentales de l'Himalaya) coQtieanfini un alcaloïde bien défini, présentant une saveur amère très-intense. Il a été découvert (oot. 1873} par M. Bioughlon, qui lui assigne la formule. C^'H''^A2*0* dé- duite 4es analyses concordantes d'u& sel double plati nique. L'absence d'aconitine dans cette racine a été déiuontréepar des eipériences médicales {PAarm, of India^ 1864, t. 4^ p. 434). Recherche des composés arsenicaux dans les sels alcalins et alca* lino-terrevx employés en pharmacie; par M. Ch. Patrouil- LARD) de Gîsors. ■ (Gommmiiqnèe A Is Société de fibarmade.) Ce doit être pour le pharmacien une préoccupation con- stapte que de constater la pureté des produits chimiques qu'il tire du commerce pour les faire servir à la préparation des mé« dicamentSy et surtout de s'assurer de l'absence des composés arsenicaux dans les sels alcalins et alcalino-terreux. Les essais qu'il doit pratiquer dans ce but devant se répéter fréquem- ment, la possession d'une niétliode prompte et exacte, et d'un réactif toujours facile à se procurer, et dans un bon état de conservation, sera d'un grand avantage, je le pense, pour l'opé- rateur. L'une des réactions caractéristiques de l'arsenic» c'est celle que donne l'acide arsénieux en dissolution acide, en présence de l'hydrogène sulfuré ou d'un sulfure soluble ; il se produit alors un précipité jaune floconneux de trisulf ure d'arsenic, so- n — 180 — luMe dans rauiiHofaiâque et \fê» IrifunirA aksalhW8« Mftk ti le composé arsenical que tetihetcimVnnàljm e«t Vt^de arténiqtte^ Petnpkii âe Thydirogèiie sutfttipé p0kt \e décôurrlf «st âtors kn mdyen beaucott]^ plob lent «t moina tàr que pmii* l'aoiâi dites nieux. Le précîphé rimgê briqiM doaad fwr. Tcdide «iMuîittt* ^a préIcDce de l'ézocate d'argent oéuiire, est tl^iotef aetériiti^M; mak daas iiil %thhà fiombre de dÉ, eette réâatieri ^«tirff»êli« niaïquéepar la ferdiation tiliïHkanëe du ctilorul-é d'arjjéht, poîsqiie ks séla aloaKnt et alcaUkiHerrtuli du ^inHteém itd« fermefit «fujdttft det oUldMrèt ëû fVàponiêm târiablesi àtMi e6i»il f)rëfëra)fle de trànsfin-méif l'«eide art^Aîqde en fleMeâfu sëtfieM par fbie de MMoèHëft} JlUqil'lÉlefi oé ft*«bt Mfl^i^ fk>W arrifer à ée bdt {yriiletpâleiheiff^ 9éit4ë VÊc¥àê Mlfliredlc, iNH' vAiit la iiiMriMlfr dé ^téAëti âdf t de l'bytMMlRtè de Mtide. L'addé stflfdréhi^, k Tëtét dé d)mWii6A Aâdl Véifï\ èlt «il réactif fort altérable, et dont la préparation, dans beaucoup de laboratoires âe pLarihacîé, peut entraîner avec elle certains in- conyénients. Lliyposuifite de soude convient pour doser Tarsenic plutôt qu à le faire découvrit' nettement \ car le précipité de sulfure qu'il détermine est toujours accompagné par du soufre laiteux qui en masque lil ëcrttktr^ H pê\xî ifiéfhé Tàrfé itféconnaitre sa présence. ràï féïlÉé 9 thé hëH\t d'Uik dài)^ féddbtéiii' jiàt èxcélleâce, ëhiploj^é dfjâ àirii p\MëMr^ réactions, càpiUAë de ié ôodséHèf sané stlbii' d'àltèràfiofii, et ft'ëftifàîttaht AàHk sàti ëhiflltA Mtictin iticôtitétitedi ^ui ptiiéée édirif éf là riàcilàh ^iie VcfÛ iSbëitihê èiptë&ûlTk; ké &if^s, em ràciAè 6xà1ic(ùècHJtâni^. J'ai mtfl- tiplié leê éx|>érlèhcèj ëH bpérdrït sù^ diffiii-elit^ géhi-'és de ikU; stilfàt^, tt^of^iès, càrljdffàtés, Bicdrboriates, etc., èh Variant lë^ ^to^ùtildûi d'àcidè' bidWqûë ëi là ddréë du (ëiritié âë rébulli- tion. De ces expériences, j'ai résumé le mode opératoire suivant : id à Ib gmmtiiëi d\i êël â essayée hàtii dmûi Akdk hin dis- ttliêè, Sagràirimééiehviroh; 6h i ajdtilé ^'^5d ét^^cidé ôkdtiqud cHstdliiéé et l'oii èntrèiieht là dfsidliition fëtâàni i ^èk pr^ cîîi^ mîrïtité^ S \à tétiipêvkiUTé Aè PflïùlWfôtf ; 6fr filtre St tèlà — 187 — eêt wéoeisain^ et lorsque la liquetir est un pou refroidie^ on l'acidifie assez fortement par Tacide suif urique pur i/ie préCé** rancéà l'aoîdc ohlothydrique, parot l{ue bien sautent les amdm chlorhydvÎQ[u«8 du commeroe^ Vendus ooinnie ^ufs^ sont néaomtDÎBs arséuioauli)* Dahs Oette liqutuf agidulée^ on fait paM6r un oonrëiii dé |pa hydrogène lolfuré, ou bien oli Terse areo préiMtuUan quelques gouttes do solution de iulfby^ dnrio d^tmtnoniaque dans la glycérine ; n le éel essayé contieiit ab noint % p. 100 d'méniate de potasso^ pdr enéiuple^ lë pië*' eipitë jaune flôcdnbeux de iritulfure d'arsenib se foritiei*a itn-* inëdiatemeot. S'il «n relifonne mdina de 1 p. 400, le précipité poiuYa ttc pas apparaître aussitôt^ aloH on laîssëhi do céld l0 ▼aso iKintënaiit r«ssai, àpi-ès l'avoir raoouvert, et ail boUt d'une ou deun heures^ le precipitë so tera forinë» DAos quelqucii eae, oo devra tnémt attendre encore p\m lbogttm|ls, trois et tnâmë quatre heuMs. Lorsque l'ofa doit essayer un oarbonaie ou un btcâfbonnti, il faut ptëalableuMnt le saturer pa# i'àetde sulfilrique pun BnfiH) tu lied de Paeide oxaliquei oû p«ut) pour opërer \à té* duction de Tadde arsénlque^ m servir de l'oxalflte neutre d'amiAOniaque, employé danè la même ((ropbrtioA t liffe tiisul- lats sont emoteitient les mêmesi Dans o»tte téaction, eonmle dans tontes celles bù l'acide <»«(- lique agit eomme rédudteur) l'âdide ftrsëniqutf, pdui* pftsMr à Tétac ri'aéide ânéuieux, ^eid 2 équiràlems d'etxygèilè qui iè portent aur Taolét tntàliqlie et le tmnsfb^tliem tfi teidfe cat*^ beniqué. I k Note sur un nouveau procédé pour reconnaître le$ vins plâtrés ^ par M. Bretet, pharmacien à Cusset* Comiftaniqaéè à la St^iété êe phirmàdé. Ise tr4va«l: que j'ai Tbofluèur d'adresser à la Sobiéié de phar-< luaeie é pour but de lui soumettre uu nouveau precétié poui- reeoailailre les vias plâltést basé ealièremebt éur des travuuai du» à del niftnbres îé là Soeléiév U soiilève onr cmân une quiei — 188 — tiou quèf je m'empresse de Tavouer, j'ai trouvé plus liaoile de tourner que de résoudre. Vers la fin dé l'an dernier le papquet du tribunal de Ousset m'adressa un ëohantiUon de vin^ avec un réquisitoire portant entre autres questions oelle-ci : L'alun trouvé pr^édemment dans ce vin provient-il du plâtrage? La défense y en effet, s'ap- puyant sur un ouvrage spécial, déjà ancien il est vrai, mais des plus autorisés, prétendait que l'alun trouvé pouvait provenir du plâtrage. Le chimiste qui avait . constaté la présence de Talun admettait dans sa déposition la possibilité de cette ori« gine. C'est une opinion que l'on peut discuter. Il est peu pro- bable, en effet, mais il n'est peut-être pas impossible, qu'au milieu des réactions secondaires si complexes auxquelles donne lieu le plâtrage, le vin puisse dissoudre une certaine quantité de l'alumine mêlée au plâtre à l'état d'ai^ile; en tout cas il est douteux que l'alumine introduite dans ces conditions puisse communiquer au vin la saveur particulière â lalun, saveur que le vin saisi possédait à un ti^haut.degré. Toutefois, ne possédant pas l'autorité nécessaire pour résoudre la question au point de vue général, je me borne à la soulever. Pour le cas particulier qui m'était soumis, j'ai montré, par les procédés publiés jusqu'à ce jour et par celui que je décris plus loin, que le vin n'était point plâtré et que, par conséquent, l'alun, qu'il contenait avait été introduit directement. La quan- tité en était du reste considérable ; la proportion d'alumine que j'ai obtenue, déduction faite de l'alumine normale, de l'oxyde de fer et d'une très-petite quantité de phosphate de chaux, m'a permis d'évaluer cette quantité à un minimum de 150 grammes d'alun par hectolitre. J'arrive à la constatation du plâtrage. A quel caractère peut- on reconnaître si un vin a réellement subi cette altération ? Les ou- vrages spéciaux ne donnent point de réaction qui permette de se prononcer d'une manière absolue. La méthode publiée par M. Poggiale indique bien un maximum de sulfates au delà du- quel tout vin doit être rejeté, mais je ne pense pas que l'auteur ait voulu donner en même temps une dose minima au-dessous de laquelle le vin devrait être considéré comme naturel : les analyses de vins i^trés et naturek publiées par M. Po|^aIe ~ 180 — ▼ienneot à Fappm de celte manière de voir. J'ai dû, en consë- quenœ, ekerckerua autre procédé (J). J'en ai puisé le principe dans les recherdtes de MM. Buasy et Buignel sur le plâlrage, et j'en ai trouyé la contirination ex- périmentale dans le résumé donné par M. Baudrimont {Dwt. des fahifie*^ 4* éd.), d'analyses faites par M. Po^îale sur des Tins plâirÀ» et des Tins naturels. 11 résulte du travail présenté à l'Académie par MM. Bussy et Buignét que dans le vin plâtré, soit à la cuve, soit au ton* neau^ la potasse se trouve à l'état de bitartrate et de bisulfate> les deux sels étant en proportions équivalentes. Or^ parla cal- cination^un pareil mélange fournira du sulfate neutre, l'acide tartrique sera ealièrement éliminé et les cendxes ne contien- dront pas de carbonate de potasse, h» analyses de M. Poggiale confirment tout à fait ce résultat, elles constatent l'absence complète de carbonates dans les cendres des vins plâtrés* Le tartrate de chaux, en effet, s'il en reste en dissolution dans le vin, produira de la chaux caustique par la calci nation. En con« séquence, les cendres récentes des vins plâtrés, traitées par l'acide dilorbydrique, ne donneront lieu â aucun dégagement d'acide carbonique. J'ai vérifié ce fait par des exy>érieuce$ rét pétées sur des vins de diverses provenances plâtrés à des déses relativement très-fàibles» La dose ordinaire étant d'enviitin 2 kilog. de plâtre par hectolitre, je Pai abaissée progressivement jusqu'à 250grajnmes; les cendres de ces vins, traitées encore chaudes par l'acidechlorhydrique, n'ont jamais produit d'effer- vescence. Il est vrai que toutes ont répandu, mais sans effei** vescence- appréciable, une légère odeur d'hydrogène sulfuré (ce fait était très-facile àprévoiret peut même se produire avec des vins non plâtrés pour peu qu'ils soient riches en sulfates). (1) Le eahier des^tiarges pour la foornitore du vin destiné à l'usage des trouprs prescrit de rf jeter les vins qui contienoent plus de 4 grammes de sulbte de potasse par litre, mais il est é?ident que lorsqu'ils en renferment moins de 4 grammes, on ne doit pas, pour cela, les considérer comme naturels. M. Pbgginle a dû étabtlr^ par suite delà décision du ministre de la guerre, une méthode d'anaiyM par les volumes, qui permet de reeomiaK tre trèt-rspidement et exactement si le vin essayé contiait plus eu. moins de 4 grapimes de sulfate de potasse par litre. P. . ~ 190 — Le pfaoMé qiie je propose est dose très»nmple t évaporei doucement au bain de ^aUe 26Q gfamnMS du YiD iiispeai (160 gretnmes fuffivaient au besoin)) le Kqiiide étMm% amené en eensislanoe sirupeuse, ea termine la dtfinooatîon dans un oreu- set de platine que Ton ehau A lentement pour iviter les pr&t jeotions, pui| on termine rinoinération sur une lampe k gas; on traite alors directemeut les oendfes ohaudct eneore par Faeide oblorbydriqtte étendu qui détermine aussitèt dans les eeudres des vins naturels un vif dégagement d'apide inirbo« ntque^ tandis qu'a^eo les oendras des Tins plâtrés il |ie se dé» gage quHiri peu d'hydrogine sulfura, que son odeiii^ seule si* gnale à Pofaservatenv. Il est fsoile du vsste, eu opérant dans de petits ballons munis de tubes à dégagNMat> de eameténîser les ip» quf eont mis en liberté* (iette tnétbbd# est, eemome cm ^t^ tràs«sîmple^ elle pvéscMêe en outre un antre avantage* La solution des eendree reste eutie les mains de Pexpert, es oelui«ci, sans aroir jmseia dHme m>B> T«tte opém«)on, y trouve réunis Im élteMntsd'un ee«tv61e qui, Sâ«s présenter par )ul«méme autant de eeetitude que l'enpé* i4enee primitive; kd apporte du moins Tappuî à» gmudes pm» bttbIHtés. le tiens à bteM prMser que je ne présente pmnt «M>n prêt eédé comme infaillible ; théoriquement il doit donner une Indieatlon certaine dans la très^tunde inajorM desoas, et je er^s que fMsgè eonftrmera ee que j'avance ; mats ht eompeei^ tlon des vins ttt tellemeift vevlable qîi^l pourrait sVtt trewver où le tartre étant en excès sur le bisutf&te de potasse donnerait ducai^Myneteparlecalcination; toutefois ee Arit indiquendt une quantité de tartre bien anormale ou une proportion de plâtre bien insignifiante. vne autre question se présente maratenant a rcspnt f Alans le eas où un vîu aurait éèé additionné d'aluA, ee sel lie po^r- rait-il pas, comme le sulfate de chaux^ décomposer le tartre et fiilre qu'un vin non plâtré fournisse des cendres exemptes de «^rbw^tes 7 (Tçst en eÇ^t, qç qui s^ jf^m^ mais 4au$ certains eas seul(meui> e*eitrik4ire lorsque la propovti.QU d'alun eat très- forte. On eooçeit que le résultat varie, toutes ebosos étaut égales d'ailleurs, avec la quantité de tartre contenue dans les — 164 — Wfi* J'ai fuit â(» expérie9e«« suv plusieuvft lûrtcs du «ias avec àm dftse4 d*aiaii TstriaBi de âO à 3(K^ grAmmes par hectolitre^ •t i'aî fOBitaté que jufli|u'à la doM de 9DQ gi^ipne^^ aeit â pammoa m^r litre, le dégagemeal d'acide earboaM|iie est Ueo manifeite. Au-deMHa, \p iiésiilyu ett vatiaUç, et à la doie de S gvamineB fiar Ut«e, je n-ai jamais «^sevvd de d^agemeat de gaz. Gee faitft montreal qu'une daae eonsidéiiahle d'alun peur- vait produire, au peint de vuede Vabieeoe fie earhanateSy daus ka eeedi'et le inéaiie résultat qi|e le plâtrage ; maie si l'on œn- iidàie qu'une telle dose d'alun esl signalée par la dégustatien de manière à ne laisser aueun doute, m^ «oit que la valepr du proeédé que je sQuweu à la jjkieieid n'eu est pas diminuée* Je tiens, en teeninanty k nemeroier M. Baudrànsnot, autant dta eneelleuls. eoassila qu'il a bien voulu nse ilennev pour ce travail, que des précieux et nombreux renseignements que j'ai puisés dans sa neuTflW édition du /^lOlKmauînt d$ê fiUêi/ica- Iseas , relaliveaseat mj» jïmê faillies et à plusieurs autres ques- tions que j'ai eu à résoudre. Sm tqs^géeiiHfA da 9mtfv4^ pu» M. PiCHeii, :|4ianBscleti de rëtlbUkismenl tlieirmsl d'Aii-les-BslOB. l^ f uiaérûde juillel du ^eupwaldc piomMcie H de eAteitSt danf an rftf ue des travaux. iUahiaftie tités souvent considérables de fluorure de calcium : aussi dé- gagent-ils, au moment de l'attaque par Tacide sulfurique, de Vûtide fluorhydrique et du fluorure de stlicinm. Quoique l'acide sulfurique employé n'ait qu'un degré assez faible de concen* tration (53* B.), la formation du fluorure de silicium est nette* ment établie par ce fait, que les parois des chambres et les conduits d'aspiration sont à la fin de chaque opération cou* verts d'un dépôt très-abondant de silice et les tuyaux en tôle ra* pidement perforés par suite de l'attaque du métal par l'acide fluosilîcique. Le liquide condensé soumis à l'évaporation a laissé déposer des cristaux de fluosilicate ferreux {FeSîFl* + 6H"0). J'ai déjà montré, dans une précédente communication, {Journal de pharmacie et dethimie^ 4* série, t. XX, p. 443) que les phosphates du Lot et les phosphates de Gocérès (Estrama- dure) contenaient de l'iode qui se dégage en pallie au moment de l'attaque de ces phosphates par l'acide sulfurique et que ces produits, condensés dans mon appareil, pouvaient contenir jusqu'à 8 grammes d'iode par litre. Ces phosphates ne sont pas les seuls qui renferment des com- posés iodés : M. Reinsch en a trouvé dans les phosphates d'Amberg (Bavière). Il y a quelques jours, j'ai constaté égale- ment la présence de l'iode en quantité relativement considé- — 4«5 — rable, dans les uodules de Bellegarde (Ain), exploités k la perte du Afaàtte, En dehors de ces gaz^ il se dégage toujours, au moment du mélange de Tacide sulfurique et des phosphates, de la vapeut d'eau et de l'acide carbonique, de l'acide sulfhydrique lors« , qn^on traite les noirs révi^i^ un grand nombre de fois, des eoinposés d'une odeur trèsniésagréable lorsqu'on traite des gvanos ammoniacaux, ete. Tous œs composés incommodes ou inêatuèrea sont condensés au moyen de la disposition d^appareik que je tiens d'îndiquet^ le me propose d'en faire une étude complète. Expériences et observations relatives à la fermentation visqueuse ;p&r M. Â. Baudrimont. Ayant été chargé par la douane de Bordeaux d^examiner un sucre en grains cristallins^ venant de la Réunion, j'ai observé l'es faits qui vont être exposés. 100 grammes de ce sucre ayant été dissous dans de l'eau dis- tillécy je m'aperçus, vingt-quatre heures après, que la disso- lution était devenue très-visqueuse. J'attendis encore vingt- qnatre heures, et la viscosité ne fit qu'augmenter. De l'alcool fot aiors ajouté à la liqueur : elle se trouMa, et peu à peu il se fit un dépôt. La liqueur alcoolique tenait le sucre en dissolu- tion, c'est-à-dire qu'il n'y avait point assez d'alcool pour le précipiter. Elle fut décantée et soumise à la filtration, qui s'opéra avec une grande facilité. Le précipité fut lavé avec de ralcoo); recueilK et desséché dans une étuve dont la tempéra- tune n'atteignait pas 100*. La liqueur alcoolique fut soumise à l'étaporation dans la même ëtuve, et elle laissa pour résidu de forts cristaux de sucre, transparents et d'une couleur légè- rement brun&tre^ sans qu'il fdt possible d'y observer aucune autre chose. Le liquide dans lequel le sucre avait été cristallisé s'était complètement évaporé sans laisser le moindre résidu de matière étrangère. Ce fût nof'ayant paru fort intéressant, puisqu'il avait pour conséquence <{ue le sucre n'avait été nullement altéré par la M I — 196 — prétendue fermentation visqueuse, j'ai l'épété la uièoie expé* rience, avec cette seule différence que Palcool chargé de sucre fut mis en présence d'une petite quantité de noir animal très- pur et soumis à la filtration. La liqueur fut ensuite évaporée dans une étuve : elle donna de -magnifiques cristaux de sucre, absolument incolores et dans lesquels il était impossible de dis* tinguer un corps étranger quelconque. Il convient d'ajouter que, comme précédemment, la dessiccation avait été complète. On peut conclure de ces expériences que la fermentation visqueuse, au moins lorsqu'elle commence à se manifester, n'est nullement due à une altération du sucre, mais simplement à un développement tout spécial du ferment qu'il renferme. Ayant une trop faible quantité de ce pix)duit pour en faii^ une analyse complète, je me suis borné à la détermination de la quantité de matière minérale et de celle de l'azote qu'il con- tenait. M. Baudrimont a trouvé dans ce ferment 0,005 de matière minérale et 0,055 d'azote. Les sucres de betterave raffinés ne paraissent pas contenir d'azote. Les sucres de canne en ont donné jusqu'à 0,0Q25. Notweau mode de préparation de Vaeide formique très-^^on-- centré y au moyen de Vaeide oxalique déshydraté et (Pun alcool polyatomique; par M. Lorin. J'ai indiqué que la préparation de l'acide formique à 56 p. 100 est continue et régulière avec l'acide oxalique et un alcool polyatomique, et j'ai obtenu cet acide au titre moyen de 75 par distillation, et à son maximum de concentration par l'action de l'acide oxalique déshydraté sur l'acide formique déjà concentré. L'action de l'acide oxalique sur les alcools polyatomiques a de l'analogie avec celle de l'acide sulfurique sur les alcools monoatomiques ; mais il y a entre les deux genres de phénomènes cette différence capitale, que l'acide sulfurique est le corps passif eu quelque sorte et permanent^ et l'alcool monoatomique le corps variable qui s'élimine ; tandis que pour l'acide oxalique, c'est l'alcool polptomique qui de- — 197 ^ yient le corps permanent, et c'est l'acide oxalique qui est le corps variable et qui s'élimine sous la forme de ses composants volatils. Avec Tacide sulfurique, on adeVéther hydrique indé- finiment; avec l'alcool polyatomique proprement dit, on a de l'acide formique indéfiniment. Enfin une autre différence, également caractéristique, c'est que, si tous les alcools monoa- tomiques peuvent donner des étfaers hydriques ou mixtes avec l'acide sufurique, etc., l'acide oxalique est le seul qui présente Féthérification signalée dans cette note. J'espère pouvoir indi- quer les limites de cette analogie. La distillation n'ayant pu donner d'acide formique à un titre supérieur à 77^5, j'ai été conduit à faire agir l'acide oxa- lique déshydraté sur un alcool polyatomique, l'expérience devant décider si l'acide formique à un très-grand degré de concentration peut être obtenu ou non, de premier jety avec cet acide oxalique. Dans une cornue tubulée un peu grande, à col étiré, on introduit la glycérine blanche qu'on peut ct>ncentrer par la chaleur, avant l'addition de l'acide oxalique déshydraté en poudre. On chauffe au bain- marie. La décomposition, comme avec l'acide oxalique ordinaire, a lieu vers 80<>, mais elle s'ac- célère beaucoup plus par une légère élévation de température, et à 87" le liquide est couvert d'une couche buUeuse de 1/2 centimètre d'épaisseur. Lorsque la décomposition s'est ralentie, on ajoute de l'acide oxalique, et ainsi de suite, sans qu'il soit nécessaire d'attendre que l'acide formique produit soit éliminé ; au contraire, il est préférable de faire cette éli- mination en continuant de chauffer au bain-marie, ou du moins en ne dépassant guère 100*. On pourrait éviter l'épuise- ment par l'addition, de temps à autre, d'une petite portion de glycérine. La distillation de l'acide fotmique limpide permet de le purifier complètement et d'élever son titre de 4 à 5 p. 100 pour le premier tiers qui passe. L'acide a été absolument pur de produits allyliques et titrait 94 en acide formique réel dans une opération. Ce résultat dispense d'exagérer la déshydrata- tion de l'acide oxalique, que j'ai faite avec l'étuve de M. Wiess- negg. On obtient de suite de l'acide formique très-concentré avec — 1»8 — t- acide oxalique déshydraté et un alcool polyatomique , comme la mannite ou sa monoformiDe brute^ Pérythrite et le glyool, etc. En particulier, la combinaison du glycol avec Facîde oxalique déshydraté se fait avec une production de chaleur très-remarquable, production qui, si elle avait lieu avec les autnes glycols, suffirait à elle seule de caractère pour distinguer de suite les alcools diatomiques de tous les autres alcools, monoatomiques ou polyatomiques. La même remar- que a lieu pour Tacide formique. Le glycol a donné, dans un seul cas, de Pacide formique à 97,5. Les monoformines et les formines saturées, diformine pour le glyool, triformine pour la glycérine, etc., et aussi les oxalines, s'obtiendront, et mieux, avec l'acide oxalique déshydraté. J'aurai l'occasion de revenir sur ces expériences. Action du chlore sur l'éiher isobuiyliodhydrique; par M . Prunier. Quand on fait passer du chlore sec dans Péther refroidi, il se forme d'abord €*H'Gl, et Piode se précipite. En ménageant l'arrivée du gaz, on évite Péchauffement et la distillation de Péther chlorhydrique, puis il se fornte du chlorure d'iode, et la substitution commence. Elle est bientôt rendue manifeste par le dégagement de fu- mées d'faydradde, qui se produit A Pextrémité de Pappareil. La réaction se passe vers 80*. A la fin il se forme du trichlorure diode et la liqueur se décolore sensiblement. On décante, on lave, on dessèche et l'on obtient un mélange presque incolore qui contient les différents corps cfaloro-snbsd- tués. Une première distillation fournit un premier tiers avant 160*, un second tiers entre 460 et 190^ et un tiers au-dessus de 190*; mais dès 170* la décomposition commence, et Pon constate un dégagement gazeux. Pour éviter cette décomposition, on a eu soin, par la suite, d'opérer la distillation dans le vide à partir de 140*. Avec une pression de 4 à 5 centimètres de mercure dans Pappareil, la distillation «'e(fectue régulièrement et sans décomposkion. — 199 — C'est d«08 oes oonditiont» qu'ont été effeoluées trois séries de fractionnements qui ont permis de constater plusieurs points fixes. L'un est à -f< 72"* (il oorrespcuid à peu près à 145% sous la pression normale)^ un autre vers 95^, un troisième vers 112<- 115°, un quatrième vers 130<»^ un cinquième de 146 à 148*. Il y en a encore d'autres, dont on s'est moins occupé jusqu'à présent, et la distillation continue ainsi jusqu'à 200 et même 240^ A ce moment il se produit des fumées abondantes, et il reste dans Tappareil un résidu charbonnë, qui se solidifie par le refroidissement, maïs où l'on a pu constater cependant la présenee d'un eorps blanc, d'apparence cristalline, trêfr-alté- rable a l'air, surtout en solution dans l'aloool. On n'a pu tn^ core l'isoler d'une façon satisfaisante, mais c'est un terme fort avancé de la substitution chlorée. Les densités varient et s'élèvent en même temps que les points d'ébuUition. C'est ainsi que, pour le corps bouillant A 72*, elle est enviroB de 1 ,26 à *^ 16"; pour celui qui passe à llS**, elle est de 1,5; celui qui passe à 146-148* a fourni 1,67; celui qui paise à 160* 1,8, et les composés supérieurs atteignent et dé* passent 2. L'étude de oes composés npmbreux et difficiles à séparer est loin d'être terminée i elle se poursuit actuellement, ainsi que celle des dérivés principaux. Je dirai seulement aujourd'hui que par l'action de l'eau en exoès, dans des tubes scellés, à une température voisine de 170^, on les voit se dissoudre, au moins en grande partie. Le chlore passe à l'état d'acide chlorby* drique. Vaioi quelques chiffres destinés à fixer les idées sur le de* gré de substitution. 0*^,427 du corps bouillant à 146-148* (dans le vide) ont fourni : aoide oarbonique, 0,368 ; eau> 0,056 ; en centièmes \ C = 17,0; H = 1,5. D'autre part les dosages de chlore concordani entre eux four- nirent i^omuie moyenne, en centièmes, Cl = 89»28, Or le composé C'H^Cl* doit donner C = 18,l H = 1,5 Cl = 81,4. Ces noiobres s'accordent avec ceux fournis par l'analyse ci* — 200 — dessus, ea admettant dans les corps en question une trace de composé chloré supérieur. Ainsi, dès 146'*, on a 6 équivalents de chlore fixés sur la mo-» lécule butylique. Sur l'absorption des liquides colori$; par M. C/^uybt, pharmacien-major de 1'* ^classe. 1* Une jacinthe fut traitée à la fois par la cochenille pure et par la cochenille additionnée de 1 millième d'alun; les raci- nes de la liqueur alunée se colorèrent seulement dans leur partie immergée et moururent; celles de la cochenille sem- blaient en bou état quand on les mit dans l'eau : un mois après, elles étaient mortes. 2* Un Allium cepa^ à bulbe fort réduit par une asses longue Y^étation, fut plongé par ses racines dans des solutions de cochenille, d'orseille, de campêche et de safran. Les liqueurs furent diversement absorbées, et leur nocuité s'établit dans un ordre inverse de celui de l'absorption. Le campêche fut beau- coup absorbé, et les spongioles furent peu attaquées ; l'orseilk fut moins absorbée et les spongioles se détruisirent à la lon- gue; la cochenille fut peu absorbée et presque touiea les racines périrent; enfin l'absorption du safran fut presque nulle, et toutes les racines moururent. 3" Des pois furent soumis à l'action du campêche» de Por- seille et de là cochenille. L'absorption des liqueurs s'établit à peu près dans le même ordre qu'avec l'oignon. Le campêche ne semble pas avoir été sérieusement nuisible aux racines, l'or- seille a amené la destruction des deux pivots seulement^ la cochenille a tué tous les pivots. 4* L'orge fut traitée par l'orseille, la cochenille, la décoction de baies sèches de Phytolacca^ la décoction defruitdupimentdoux. Avec l'orseille, les plantes sont restées en bon état ; les racines principales sont colorées; leur pointe seule parait en voie de destruction. Avec la cochenille, les plantes sont restées égale- ment en assez bon état; presque tontes les anciennes racines se — 201 — soDt colorées en bien, puis détruites. Avec le piment, toutes les anciennes racines sont mortes; deux plantes seulement, d'ailleurs en mauvais état, ont survécu et ont poussé de nou« ▼elles racines. Le Pkytolacca a tué toutes les plantes. Dans aucune expérience, les liqueurs colorées n'ont pénétré les racines sans les tuer et n'ont pas dépassé la partie immer- gée; la matière colorante n'est jamais arrivée aux tissus inté- rieurs, tant que la racine était saine. La pénétration s'est e£(ec- tuée avec lenteur, de cellule en cellule^ et le protoplasma s'est coloré successivement; les vaisseaux n'ont pas été colorés au- dessus des parties réellement attaquées, et, le plus souvent, la coloration des tissus intérieurs n'a pas dépassé l'extrémité des racines. Rien dans la composition des liqueurs colorées (sauf la cochenille alunée) n'autorise à les regarder comme véné- neuses; il faut donc admettre que les racines n'absorbent pas les matières colorantes, soit parce que le protoplasma les repousse, soit parce que^ au contact des racines, ces matières subissent une modification qui les rend insolubles. Recherches sur le protosulfure de carbone; par M. Sidot. J'ai l'honneur de présenter à l'Académie la suite de mes recherches sur la décomposition du bisulfure de carbone sous l'influence de la lumière solaire. Dans un travail que j'ai publié en 1872, j'ai dit que le sulfure de carbone exposé à la lumière se décomposait en don- nant naissance à un gaz et à une matière rouge et floconneuse. Ayant continué depuis, mes expériences, j'ai pu recueillir une assez grande quantité de produits qui m'ont servi à en faire une étude plus complète. J'ai pu, en eflet, m'assurer que le gaz dont j'ai parlé n'était autre chose que de- l'air, et qu'en prenant toutes les précautions pour empêcher son entrée dans les appareils, la décomposition du sulfure de carbone s'e£Feo* tuait sans production de gaz, en donnant du soufre qui reste en dissolution et une matière brune qui se précipite. Quant aux tubes dans lesquels s'opérait cette dissociation, c'étaient de vé- ritables tubes en U, de 1 mètre de long sur 0*,01ô de dta- — 201 — . mètre; hdo des braaehes était tunnontée d'un tube abduc-* tenr eapillaire, Vautie d*up tfùm droit à gas» fermés à la lampe. J'ai laissé la luimère agir sur ces tubes pendant dtua mois environ; au bout de ce temps j'ai considéré Topéiation comme étant à peu près terminée, Faotion de la lumière allant en s'afiaiblissant de plus en plus, au fur et à mceure que la couche de matière devenait plus grande. J'ai filtré le liquide contenu dans les tubes^ puis je l'ai soumis à la distillation, et j'ai détenu comme résidu, dans la cornue^ du soufre cristallisé, coloré en rouge brun par un peu de pretosnlfure diesouSt Quant à la matière précipitée, Me était restée adbéresitie au ▼erre : il a suffi de laver les tubes avec de Teaii distillée pour l'en détacher. Pour la purifier, il faut la traiter par du sulfure de car* bone pur que l'on porte un instant à l'ébuUidon ; on filtve de nouveau et on lave avec du sulfure froid jusqu'à ce que celui* ci passe tout à fait incolore, puis on laisse sécher à l'air; on achève la dessiccation en chauffant à 150* dans un cou- rant d'hydrogène sec ou d'air. Le poids de cette matière ainsi purifiée est au poids du soufre obtenu comme résidu comme 3 est à 4, c'est-à-dire dans le rapport de 1 équivalent de soufre pour 1 équivalent de protosulfureGS» L'analyse m'a toujours donné un rapport constant entre le poids du soufre et celui du charbon, c'est-à-dire t équivalent de soufra pour 1 équivalent de charbon; donc ce composé est bimi le protosulfure dn esr- bone C8, résultant de la dissociation du bisulfure CS* en CS + 8. Le protosuUure de carbone est une poudre rouge marron^ sans odeur ni saveur. Sa densité est i^ôô. Il est insoluble dans l'eau et dans l'aloool, Fessence de térébenthine et la benùne. Le bisuU fure de carbone et l'éther bouillants k dissolvent en très*» petites quantités. L'aeide asotîqiie bouillant le dissout en fie colorant en rouge; l'acide monohydmté, versé sur du protosulfure de carbone dans un tubo bouché, l'enQamme eussitAt en se colo- rant en «ouge foncé. Le^ acides sulfurique et cblprhydrique ne paraissent pas l'attaquée. La potasse eoncentrée et bouî^ lante le dissout en se colonint en bnm noirâtre ; mnii, «i Vw — 203 — YÎ^Dt à neutraliser la potasse de cette dissolution par l'adde chlorhydrique par exemple, la liqueur se déoolore^ et le pro« tosulfure est mis en liberté à Tétat floconneux. Chauffé vers 200*' , le protosulfure de carbone commence à se décomposer en soufre qui distille et en diavboB qui reste. Dans cette décomposition, il se produit toujours un peu de bisulfure résultant de l'action du soufre mis en liberté sur 1^ protosulfure en présence non décomposé. En chauffant du pvototulfure de carbone avec du soufre en excès, j'ai pu réaliser la synthèse 4a bisulfure de carbone, pans la partie du tube où s'opérait la réaction, il s'est formé des cristaux incolores, mais en trop petite quantité pour qu'il ait été possible d'en faire l'analyse. Il est possible que cette matière, que j'ai obtenue aussi dans des circonstances un peu différentes, soit une variété cristallisée de protosulfure de car- bone^ ayant la même composition que le pootosulfure amorphe, et qui serait à ce dernier ce qu'est le cyanogène au pavacya- m^ène. Je continue ces recherches, surtout en ce qui concerne la production du corps cristallisé^ et j'étudie les composât q|ii peuvent résulter de l'action du chlore, du brome et de l'iode sur le protosulfure de carbone qui, étant l'homologue de l'oxyde de carbone, peut donner lieu à des composés aussi intéressants que ceux fournis par ce dernier corps. IT" ■^8T"»*— f-' ' ' ' *'•"*'•■ ' ■■»»w>.rpm sur le i^nvoir rotatoira du iiicin9 crleflUeaWa «t •pr lu prlar 4*es«ld dee sipotm p9ii«li« à l'aanljpa; p^r MM. de LuYNES et A. GiRAjiD. — Les procéda d^ sacçbari- métrie optique reposent sur les données suivantes : 1» la gra- duation de l'appareil; 2» la prise d'essai. La graduation de l'eppareil est telle i|ae 400 degrés eaeehariasëferiques epetespen- dent exactement à la rotation produite par une lame de quarte perpendiculaire à l'axe et qpiesurant 4 millimètre d'épaisseur. La priée d'essai est nspeéseatée pair le poids de sucre pur qui, étudié dans les oooditions ordipaiies de l'analyse saccharimé** Uiqaey pnoduit la même rotation que cette lame de quartz. — 204 - Lorsqu'on fait usage de ces données, telles qu'elles sont ad- mises aujourd'hui j on observe quelquefois des échantillons de sucre qui marquent 100*,5 et même i01«, dont la richesse dé- passerait la pureté absolue. Les auteurs ont donc cru devoir vérifier les deux données en question. La lame de quartz à laquelle ils ont donné leur con- fiance est une lame taillée par M. Laurent et dont M. Tresca a vérifié l'épaisseur. Cette lame mesure exactement 1 millimètre d'épaisseur et les auteurs ont constaté que la rotation qu'elle produit pour la lumière Jaune du gaz salé est égale à 2i* 48^. C'est donc l'arc de 21 <» 48' que le constructeur devra diviser en 100 parties égales sur le cadran du saccharimètre, chacune de ces divisions représentant alors un degré saccharimétrique. Quel est le poids du sucre qu'il convient d'adopter comme prise d'essai? On admet généralement aujourd'hui 16'',35 pro- posé par M» Clerget; mais cette prise d'essai parait trop forte. En opérant sur plusieurs sucres les auteurs ont trouvé, en moyenne, un pouvoir rotatoire de 67<> 18'. La quantité de sucre qu'il convient de peser comme prise d'essai égale donc 100 21»48'-- ^ = 16'%19. 67- 1 8' X 0,20 ' Les auteurs regardent ce nombre comme suffisamment exact. Vriam d'etiat habituelle des raeres; par M. Maumenb. — M. Maumené propose d'adopter, pour la prise d'essai habituelle des sucres, la moyenne entre le nombre IG^fSO, qui résulte du travail de MM. de Luynes et Girard, et le nombre 16*%10 qu'on peut déduire de la détermination faite par M. Broch sur la raie D. La moyenne serait alors 16**^ 15. •orlaprodnotlon de la llbiiiie du eanir; V^^ ^* Gautier. -^ Lorsqu'on ajoute à du sang de bœuf, de mouton, etc., des quantités variables de sel marin, on retarde en général la coagulation. Le sang se coagule difficilement quand on le mêle avec 4 parties de sel p. 100. Les globules, sans perdre de matière colorante, conservent leur forme générale et se contractent — 206 — même légèremeot. Si» sur un filtre mouillé d'eau salée, on jette du saDg additionné de 4 p. 100 de sel marin , on obtient très- aisément» à 6 ou 8*, un plasma faiblement rosé qui se prend en un caillot ferme et transparent par addition d'eau. Ce plasma salé, devenu incoagulable spontanément, peut être filtré» puis desséché dans le vide sec, et transformé en une poudre grisâtre qui» redissoute dans Teau et filtrée^ donne, lorsqu'on l'étend d'eau, une liqueur qui se prend en une masse ferme, opalescente par coagulation spontanée. La fibrine qui en provient jouit de ses propriétés ordinaires. Du plasma de sang salé à 4 degrés» filtré» séché et pulvérisé^ a été chauffé une heure à l'étuve à 110". La poudre s'est dissoute dans l'eau presque en entier et la liqueur filtrée a également donné des caillots. De plus le sang de bœuf en présence de l'acide cyanhydrique, du cyanure de potassium» de l'arsénite de soude» du curare, de l'hydrogène sulfuré et de la strychnine» n^a perdu dans aucun cas la propriété de se coaguler. Suivant l'auteur» ces expériences rendent improbable l'exis- tence, dans la liqueur claire coagulable par addition d'eau de corpuscules organisés quelconques. Elles ne seraient point favo- rables non plus à la théorie exposée par MM. Mathieu et Ur* bain» d'après laquelle la coagulation de la fibrine résulterait de la combinaison de l'acide carbonique avec une des matières albuminoïdes. Mais il faut d'autres faits pour combattre les expériences si intéressantes de ces observateurs (4). sur la thtammèllnê» nouveau déHré da parsvl* foi^janoi^o; par M. Ponomareff. — L'auteur a montré dans une première note que sous l'influence de l'ammoniaque à 150% le persulfocyanogène se transforme en sulfocyanure de mélamine. Il a consuté depuis, que l'ammonique et le persulfocyanogène réagissent très-facilement à 100", quand oîi les chauffe dans un tube scellé pendant deux ou trois heures. Il y a formation de deux composés, dont l'un a pour formule C»A2»H'S, qu'il nomme thiamméline, et dont l'autre a pour (1) Voir Journal de pharmacie et de chimie ^ t. XX, p. 337. — 906 — formuk C'Àz^H^S' ; c'est Vaeidé thioméiawariqtêe dëjA obiebii eu 1847 par JamiesoD. Pour séparer la thiammëline, on étend avec beaucoup d'eau le produit de la réaction de l'ammoniaque sur le persuUocya- nogène, od fait bouillir la dissolution jusqu'à disparition du sulfhydrate d'ammoniaque et Ton sépare par filtratioa le dép6c de soufre. La solution laine déposer, par refroidissement, une poudre cristalline un peu grisâtre, formée exclusivement de thiamméUne. On la lave avec de l'eau froide pour la débar^ rasser du sulfocyanure d'ammonium» Pour la purifier on la dissout danâ la potasse â froid, on filtre et l'on précipite par l'acide acétique. La thiamméline se présente sous la (orme d'une pondre blanche^ cristalline^ dure comme du sable^ presque insoluble dans l'eau froide, peu tolnble dans l'eau bouillante^ insoluble dans l'alcool et l'éther. Les résultats de l'analyse conduisent A la formule C'Az'B'S. Ce composé représente donc l'ammëline C*Az*HH>, dans laquelle l'oxygène est i^mplacé par du soufre. La thiammëline ne donne de sek définis ni avec les acides, ni avec les alcalis. 'Rraitée par le nitrate d'argent en présence de l'ammoniaque, elle produit deux composés métalliques, la thiamméline tnonoargeniique CM^'H^AgS et la tUimumélinê diargentique C'Az'H'Ag*S. Chauffée avec l'acide chloriiydrique dans un tube scellé, h. thiamméline se décompose en hydrogène sulfuré, chlorhydrate d'ammoniaque et acide cyanurique. L'acide atotiqae donne avec ce composé des cristaux d^axo- tate d'amméline C»Az»H»0,HA20*. La thiamméline, chauffée à 200* avec l'ammoniaque dans un tube scellé, se transforme en sulfhydrate d'ammoniaque et en mélamine^ C*Az^H*, qai forme des cristaux brillants. Sur le fluorèDe et l'alcool qui en déiiye; par iM . Barbier, — M. Barbier a établi dans une note pcéoé- dente (l)^ parla conversion du fluorèneG'*H",C'H' en diphé- (1) Voir Joumai de pharmacie et de chimie, 4* série, t. XXI, p. 1-OS. — 207 ^ nyle cai-bofiyle G'^H^fC'^O*, les relations de ee carimxe a9«c le phëDanlhrèae et le dipliényle. Le fluorène devient le poiat de départ de toute une série de corpe nouveaux, psrmi lesquels VcUeoôl fluorèntque, C"H«(H»0«) (i). Ce dernier composé s'obtieat an faisant réagir ^amalgame de sodium sur le diphénylène carbonyle en dissolution alooo* lique. Leptoduit de la réaction, lavé et séché, tit dissous dans la benzine bouillante^ qui, par refroidissement, le laisse dépo*^ ser sous forme de lamelles hexagonales dures et blanches, solubles dans la benzine. Il fond à 153°. LofS<{u'on chauffe Talcool iluorénlque pendant quelque temps au-dessus de son point de fusion, il perd de Veau et se transforme en éther fluorénique. G*est le premier des alcools connus qui possède cette propriété. En chauffant l^lcool fluorénique avec l^àcide acétique an- hydre pendant huit heures, on obtient Yith^ ftVLùténaciiique^ C'*H'(C*B*0*) : sa formation est exprimée par l'équation sui- vante : ■ Cet éther cristallise en lamelles rhomboïdales fusibles à 75*. Il donne avec Teau de baryte de Tacétate de baryte. SQrréther di^tbyliqne de l'acide zantbpacétiqae; par MM. Cegm et Steiner. — Cet éther prend naissance par Taction du monochloracétate d'éthyle sur le xanthate de potassium C*H»G10»,C*H»0«4- C«ii«KO*H» = C«H«0«8» + KCl. Monochloracétate îtothate Éther d^étiixle. ëepotaiBiia. iiétkyliqim de miae laiitlMaeétlqiie. La réaction entre les deux corps est très-vive. On met en contact parties égales de xanthate de potassium et d*éther mo - nochloracétique purifié par distillation fractionnée, bouillant entre 146 et 147*. Le tout étant versé dans l'eau, le chlorure* ■ I II — -^ ijjj (1) Ls flasrène est un earbure d'hydrogène cHstaUisé que M. fierthelot s estcsU des huUes lourdes de honUle. il est Uêoc, lameileux, a une odeor désagréable, présente une magnifique fluoreecenca violette, fond à 113*, distille à iQW* et se sobUme très-lentement. Il donne hyoc Tacide picrif ue en dissolution alcoolique un picrate en belles aiguilles rouges. P« —, 208 — de potassium se dissout» et le nouvel étber se rassemble au fond. Cet ëther est liquide, jaunâtre, oléagineux, plus dense que l'eau, doué d'une odeur désagréable. Lorsqu'on le distille, il se décompose, maison peut le distiller dans le vide. Après plu- sieurs distillations fractionnées, on obtient un liquide jaune, bouillant à 165*, doué d'une odeur repoussante, rappelant à la fois l'ail et le soufre. inflnenoe de l'air comprimé rar les fermentations; par M. BERT. — L'auteur a étudié les effets de l'air comprimé sur les fermentations. Suivant la pression à laquelle on l'em- ploie, il ralentit ou arrête la putréfaction et les oxydations qui raccompagnent. M. Bert cite les deux expériences suivantes à l'appui de cette proposition. Un morceau de muscle (95 grammes) est soumis, du 29 juillet au 3 août, à une tension d'oxygène correspondant à 23 atmo- sphères d'air; au bout de ce temps, il ne présente aucune odeur, et il n'a consommé que 380 centimètres cubes d'oxygène. Un morceau semblable, suspendu au sommet d'une cloche pleine d'air à la pression normale, répand une odeur infecte et est couvert de moisissures; il a consommé tout l'oxygène de la cloche, c'est-à-dire 1,1 85 centime très cubes. En portant la près* sion plus haut, les oxydations s'arrêtent complètement. La viande ainsi soumise à l'air comprimé garde son aspect, sa fermeté, sa structure histologique ; la couleur seule est de- venue d'un jaune ambré. On a pu manger des côtelettes de mouton conservées ainsi depuis un mois. M, Bert conclut de ces faits que l'oxygène, sous une tension suffisante, tue les vibrions capables d*engendrei{la putréfaction, sans faire perdre à la viande sa putrescibilité. • Les altérations des œufs, de l'urine, du lait,2du vin, du pain mouillé, de l'amidon cuit, des fraises, des cerises, etc., sont arrêtées par l'air comprimé^Ces substances restent parfaitement saines. La viande et les œufs prennent une réaction nettement acide qui parait due à de l'acide lactique. La salive, le sucre pancréatique, la diastase végétale, la pep- — 209 — «îpe, la myroftine^ rëmulsiney le ferment inrersif de la levure de bière continuent à agir pendant la compression. Au gortir de l'aîr comprimé; eeé substances ont conservé tout leur pou- voir. Bien uneux, si l'on ferme alors les flacons qui les con- tienpent» elles y restent sans s'altérer pendant un temps illimité. Évidemment l'air comprimé tue les moisissijires et protège ainsi le ferment soluble. P. BEVUE PHARMACEUTIQUE. sur les sqbttanoM qpi caiitrllmaat à la véaetloB aolde de Vortne; par M. Donath. — On attribue générale- ment avec Liebig la réaction acide de l'urine à la présence de phosphates diacides formés par l'action de l'acide hippuriqpue ^ et de l'acide urique sur les phosphates monacides. On sait, en effet, que le phosphate disodique dissout les acides hippurique et urique en proportion beaucoup plus grande que Veau pure, et que ces dissolutions offrent une réaction acide très -pronon- cée. M. Donath a trouvé de plus que la quantité d'ncide qui se dissout en excès est équivalente de la quantité de phosphate di- sodique contenu dans la liqueur; pour chaque molécule du dernier, il se dissout une molécule d'acide hippurique. Enfin, le phosphate trisodique en solution aqueuse dissout, par mo- lécule, deux molécules diacide hippurique en plus que l'eau pure. L'acide urique et l'acide benzo'ique se comportent de même. Mais les deux sels en présence, phosphate diacide et hippurate, par exemple, se trouvent dans un état d'équilibre instable et subissent très-facilement la décomposition inverse. Ainsi vient-on soumettre la dissolution à une évapora t ion lente^ elle donne d'abord des cristaux d'acide hippurique, ensuite un mélange de cet acide et de phosphate disodique ou trisodique, suivant qu'on a employé primitivement l'un ou l'autre sel, et finalement en phosphates seuls, sans qu'à un moment quel- oonque, on puisse reconnaître la formation d'un cristal d'hip-* purate cle sodium. Il suffit même d'agiter la solution primitive Journ. de Pharm. et de CMm., 4« série, t. XXII. (Septembre 1875.) i4f — 210 — avec de l'éther pour dissoudre une notable proportion d'acide hippurique* Dans le cas de Tacide benzoïque^ on observe des phénomènes analogues, seulement, pendant Tévaporation, on constate la for- mation d'une faible quantité de benzoate sodique; pour l'acide urique ce dernier phénomène est plus marqué et l'on obtient par concentration une certaine proportion d'urate acide de sodium. Au lieu de dissoudre un acide dans du phosphate disodique, on peut aussi mélanger des molécules égales de phosphate mo- nosodique et de benzoate ou d'hippurate de sodium ; la solu- tion qu'on obtient laisse déposer l'acide benzoïque ou hippu- rique par concentration, et cède ces acides lorsqu'on agite simplement la solution primitiTe arec de l'éther. (•/. d'Anvers,) sur un nouveau mode 4e préparation do l'oav de goudron; par M. Dreger. -— Pour charger l'eau le plus pos- sible des principes du goudron, M, Dreger propose d'avoir re- cours au procédé suivant : on se procure des copeaux de bois blanc, bien souples et réguliers, et d'une dimension conve- nable. On les prive par des lavages à l'eau et à l'alcool, de tous leurs principes solubles et on les recouvre au moyen d'un pinceau d'un mélange à parties égales de goudron demi>liquide, d'alcool à 90", et de sirop de sucre longtemps agités ensemble dans une bouteille. M. Dr^er admet que dans cette mixture le sucre y remplit la triple indication : 1* de préserver le gou- dron de toute altération ; 2» de diviser les molécules de la so- lution alcoolique de goudron ; S» enfin de permettre la dessicca- tion complète des copeaux de manière à en rendre le maniement aussi propre que commode. Ainsi imbibés, ces copeaux sèchent facilement à l'air libre en quelques heures, et gardent une sou- plesse qui en permet l'enroulement sur eux-mêmes. Pour l'usage, on déroule un copeau de la longueur nécessaire pour la quantité d'eau voulue, on le plonge dans la bouteille en ayant soin d'en laisser Vextrémité dépasser le goulot de quel- ques centimètres de largeur. L'eau de goudron se fait ainsi sans qu'on ait besoin d'agiter^ un copeau de 0*^,75 de longueur — 211 — sur 0",03 de largeur donne, après une macération de vingt- quatre heures dans Teau f roide, une eau légèrement ambrée et parfaitement claire, dans laquelle on constate la présence des principes sapides et actifs du goudron. 1 litre laisse en moyenne 1 gramme de principes fixes comme résidu, déduction faite du poids du sucre. (Jaum. des am. méd.) But le sirop d'Iodore de calcium; par M. S. Martin, pharmacien. — M. Malet a conseillé de préparer Tiodure de calcium en traitant une dissolution d'iodure de fer par un lait de chaux ; on filtre la liqueur au papier et on Tévapore jusqu'en consistance convenable ; par le repos, et avec le temps, il se forme des cristaux d'iodure de calcium qui sont souvent colo- rés par un excès d'iode et ont besoin* d'être purifiés. Ce sel préconisé dans la phthisie, Tanémie et les scrofules, est ordinairement employé en solution. Gomme sa saveur est peu agréable, M. Stan. Martin propose de l'associer au sucre pour en faire un sirop qu'on peut obtenir promptement. Voici la formule qu'il conseille de suivre : Ghaax hydratée lavée 5 grammes. Iode 2 — Sucre '. . . 200 — Eau distillée. . 100 — On triture la chaux dans un mortier de porcelaine avec 30 grammes de suci'e; on ajoute par petites portions Teau dis- tillée ; on laisse en contact pendant quelques heures en ayant soin d'agiter de temps en temps-, on filtre au papier. Dans cette solution on met l'iode; lorsqu'il est fondu, on y ajoute le reste du sucre. Le sirop qui en résulte est clair, limpide, sans couleur; son odeur rappelle celle de l'iode ; sa saveur est alca- line et il bleuit le papier de tournesol rougi par un acide. Une cuillerée de ce sirop, pesant 20 grammes^ contient 133 milligrammes d'iode. On aromatise ce sirop avec l'alcoolat d*écorces d'oranges on de citrons^ ou avec quelques gouttes d'eau de fleurs d'oranger. (Bull, de thérap.) — 212 — sur le sirop de bonr^eone de eaplii; par ML âvisard. ^ M. Avisard conseille^ pour préparer ce sirop, de pulvériser grossièrement des bourgeons de sapin, de les faire digérer pen* dant deux heures dans du sirop simple pour les épuiser; le résidu est alors presque insipide. Le sirop obtenu par ce pro* cédé est coloré et filtre avec la plus grande facilité. Le résidu peut être soumis à la presse. Les quantités employées par M. Avisard sont les suivantes : Bourgeons 4e sapin. » ..... iSS grammes. Sirop de sucre 3^000 — M. Avisard a constaté qu'en opérant comme nous venons de le dire, la perte est de 200 grammes environ de sirop; elle peut être moindre en ayant recours à une forte pression. Le sirop ainsi obtenu est clair, chargé, et d'une bonne oon- servation.M. Avisard a remarqué que celui obtenu parla dé- coction des bourgeons dans* l'eau s'altérait facilement. Les bourgeons de sapin sont cliai*gés de résine et la décoction doit toujours être préférée à l'infusion pour la préparation de la tisane. L'infusion n'agit que bien peu sur les bourgeons. Le dissolvant le meilleur pour séparer les principes actifs des bour- geons de sapin est sans aucun doute l'aloool. Aussi nous nous sommes toujours bien trouvé d'obtenir le sirop de bourgeons de sapin par le mode suivi pour le sirop de térébenthine en faisant digérer pendant quelque temps le sirop de sucre bouil- lant avec la résine extraite au moyen de l'alcool à 60* G. Le sucre facilite beaucoup la dissolution de la résine dans la pré- paration. On obtient par ce moyen un sirop très-limpide, co- loré et très-odorant, qui constitue une très-bonne prépa- ration. Analyse de oalcals intestinaux; par M. MÉHtJ. — M. Méhua soumis à l'analyse trois calculs intestinaux rendus par un malade après de cruelles souffrances. Deux de ces cal- culs pesaient 15'% 75 à l'état brut; parla dessiccation ils perdirent la moitié de leur poids. Leur couleur externe était brune, assez semblable à celle do la coque des semences de cacao } la partie interne était d'un brun plus foncé. Ils exhalaient une — 213 — odeur très -forte de matière fëcale^ surtout pendant leurdessic* cation. Desséchés à iO(>*, Leur odeur était presque nulle. Ils ne coloraient sensiblement ni l'eau, ni Talcool^ ni Tëther, ni le chloroforme, ni l'ammoniaque, ni la soude caustique. Il n'a pas été possible d'en extraire delà cbolestérine. Absence to- tale de matière colorante biliaire pouvant être caractérisée par l'acide nitrique nitreux. Chauffée dans une capsule de platine, cette matière brûle partiellement avec une flamme fuligineuse, sans fondre, comme un produit minéral imprégné de matières grasses; elle laisse 39^ù2 p» 100 de son poids de sels minéraux anhydres. Une deuxième expérience faite sur un autre fragment a donné 38,13 p. 100. Le résidu minéral fait une l^ère effer-* vescence par les acides^ mais il ne contient qu'une très-faible quantité de carbonate, ainsi que le montre la composition gé^ nérale suivante, détertliinée avec les plus grands soins et rap« portée à 100 grammes de matière desséchée à 100* G ; Phosphate de chaux anhydre 0^3620 Carbonate ds ohaux 0,0125 Ghlorarede sodium» seia alcalins 0,0137 Fragments siliceux 0,0017 Matières grnsses neutfeSi enlevées par le chloro» forme et l'élher 0,t880 Matières organiques enlevées par l'alcool bouil- lant» puis par l'alcool affaibli, enfln Teau. . . 0,0617 MaUères organiques Insolubles dans les dissol- vants précédents et dans Tammonlaque. . . . . 0,3604 1,0000 Formale contre la snenr des phtbisiqnes; par M. SÉE. — M. le professeur Sée emploie avec succès et recom- mande les pilules suivantes contre les sueun nocturnes des phthisiques : Tanaio. . 4 grammes. Extrait alcoolique de jusquiame. . 1 gramme. Pour 40 pilules. En prendre huit par jour. Dans le cas où ces pilules ne réussiraient pas complètement^ on aurait recoufS aux injections de chlorhydrate de morphine. T. G. ■«■**«MUkaM*«*l — 2ta — SËANCE DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PARIS DD 4 AOUT 1875, Présidence de M. Planchor. La séance est ouverte à deux heures. Le procès-rerbal de la précédente séance est lu et adopté. M. Clary, mend)re correspondant de la Société, assiste à la séance. La correspondance imprimée comprend : Le Journal de pharmacie et de chimie ; l'Union pharmaceu- tique ; le Bulletin commercial ; la Pharmacie de Lyon ; le Jour- nal de pharmacie de Vienne; les Archives de la pharmacie; la Gazette médicale de Bordeaux; le Bulletin de la Société royale de pharmacie ; V American journal of pharmacy; le Journal de pharmacie d'Alsace-Lorraine; le 2* volume du Nouveau traité de matière médicale vétérinaire, par M. Tabourin; la Revùta de pharmacia. La correspondance manuscrite comprend : Une lettre de M. H. Lajoux, pharmacien, demandant s'il peut concourir pour le prix des thèses, ayant soutenu sa thèse au mois d'août de Tannée dernière. Après discussion, cette lettre est renvoyée à la commission du prix des thèses; Une circulaire de la Société de pharmacie de Philadelphie invitant la Société à assister au Congrès qui aura lieu dans cette ville en 1876, à l'occasion de l'Exposition universelle; Une noie de M. Stanislas Martin accompagnant des échan- tillons d'écorces de bancoulie qui fournit les fruits nommés noix de bancoul^ et une galle d'églantier remarquable par son volume ; Une note de M. Ducom sur l'action physiologique du cuivre et des composés cuivriques sur les animaux (1) ; Une lettre de M. Pichon accompagnant une note sur l'oxy- dation du soufre. (Voir p. 191.) MM. Cazeneuve (Recherche et extraction des alcaloïdes), Giraud (Étude comparative des gommes et des mucilages), (4) Noos pablierons cette note prochainement. — 215 — Huguet (Etude chimique et physiologique du ricin) envoient chacun à la Société quatorze exemplaires de leur thèse dans le but de concourir pour le prix des thèses. M. Baudrimont remet à la Société une note de M. H. La- joux, intitulée :' Observations sur la manière de déterminer exactement la solubilité des sels. Renvoyée au comité de ré- daction du Journal de pharmacie et de chimie (1). M. Petit demande à la Société de vouloir bien changer le titre de membre correspondant de M. Legrip en celui de ' membre résidant. Cette demande est renvoyée à une commis» sion composée de MM. Poggiale et Méhu. M. Poggiale communique à la Société une note de M. Pol- lacci intitulée : De la raison pour laquelle le soufre tue V oïdium de la vigne. H résulte des expériences de M. PoUacci : 1<> que lorsqu'on soufre les vignes, il se produit promptement et assez abondamment de l'acide sulfhydrique; 2"* que cet acide a la propriété de tuer Voïdium. C'est en raison de ces propriétés^ dit l'auteur^ que le soufre est employé avec succès pour com« battre ce parasite. M. Poggiale communique également une note de M. Vidau sur le cuprocyanure de potassium et le palladocyœmre de potassium. MM. Poggiale et Coulier présentent M. Vidau pour le titre de membre correspondant de la Société. M. Limousin montre à la Société des échantillons de prépa- rations usitées en Allemagne sous le nom de médicaments comprimés. Ce sont en général des poudres fortement com- primées et enrobées avec du baume du Pérou ou de Tolu, M. Desnoix rappelle que la première idée de ces médicaments appartient à M. Belloc. La Société procède ensuite à la nomination de la commis- sion du prix des thèses. Sont nommés membres de cette com- mission MM. Méhu, Petit, Roussin, Lebaigue^ Yigier (Fer- dinand). M. Coulier entretient la Société d'expériences sur une nou- velle propriété de l'air, (Voir p. 165.) (1) Nous publierons prochainement cette noie. — 216 — M. Planchon montre à la Société an ëobantiUon de pain mëlampyrë 2 c'est du paî& fortement coloré aptes la fermeota- tioiiy lorsqu'il est mélangé de semences de mélampyrum. La séance eit levée à quatre heures. REVUE MÉDICALE. Étude expérimentale iur U principe toxique du sang putréfié; par M. V. Feltz. Aé Sang putréfié vieux. «^ Le sang putréfié modifié par le temps (trois mois) a été expérimenté sur six chiens dont trois âgés de moins d'un an et trois de deux à trois ans. Ce liquide fut injecté dans la teine crurale à des doses variant entre 1/2 et 2 centimètres cubes» suivant la taille et le poids. Les six chiens n'ont pas tardé à présenter des signes évidents de ma- ladie : augmentation de température, perte d'appétit, tomisse- mentà plus ou moins fréquents, diarrhée bilieuse, parfois san- guinolente» diminution de poids, etc.. Quatre de nos animaux succombèrent, mais seulement au bout de dix ou douze jours, et préientèrent à Taulopsie, faite immédiatement après la mort, les signes habituels de l'infection; les deux autres chiens se ré- tablirent complètement. En dehors du retard et de la durée plus longue de la maladie, les animaux de cette série d'expé- riences ne différaient en rien de ceux qui font l'objet de ma précédente note. Le sang putréfié vieux où toute vie apparente a cessé aurait donc les mêmes propriétés toxiques que le sang en pleine fer- menUtioD où la vie dèft infiniment petits est si caractéristique^ et Ton devrait accuser comme cause immédiate de la septicité les principes chimiqties développés dans le sang par la fermen- tation et non les infiniment petits eux-mêmes. Cette idée ne peut cependant se soutenir, car l'examen du sang des animaux morts pratiqué immédiatement ne laisse pas de doute sur la présence de bactéries et de cocobactéries, quoiqu'il n'y en ait pas eu de vivaces dans le sang injecté; on doit donc admettrr — 217 — què les gemies que le liquide injecté contenait encore se sont dëreloppëfl de nouveau dès qu'ils ont retrouvé dans le sang sain un terrain favorable â leur évolution et ont ainsi pu reproduire^ après une véritable incubation, les lésions chimiques et mor- phologiques habituelles de la septicémie. B. Sang putréfié vieux desféché. — Pour confirmer ou in- firmer cette manière de voir, j*ai fait les essais suivants : lais- sant toujours le sang putréfié initial exposé à Tair et au soleil^ j*ai attendu que ce liquide fût téduit à consistance pâteuse; je l'ai ensuite desséché complètement dans une étuve et réduit en poudre très-fine dans un mortier. Cette poussière de sang pu- tréfié datant de cinq mois, tamisée avec soin et mélangée à la dose de 1/2 centimètre cube à 2 ou 3 grammes d'eau distillée, fut injectée dans la veine crurale à trois chiens très-bien por- tants, jeunes et vigoureux. Ces trois animaux ne furent, dans les premiers jours^ que très^peu impressionnés : ce n'est qu'après quatre ou cinq jours qu'ils commencèrent à avoir de la fièvre, de l'inappétence, de la diarrhée séreuse, bilieuse ou sanguino- lente et des urines plus ou moins chargées de principes biliaires. Deux de ces chiens succombèrent^ le premier dix jours, le deuxième seize jours après l'inoculation. Le troisième chien ne tomba malade qu'après six jours : la fièvre et la diarrhée durè- rent neuf jours» puis l'animal se rétablit complètement. Les deux sujets morts avaient eu l'un et l'autre durant plusieurs jours des selles sanglantes. L*autopsie ne nous' révéla d'autre lésion que celle de la septicémie; le sang contenait des cocobactéries et des bactéries, et présentait la déformation et la diffluence si caractéristiques des globules rouges. L'examen minutieux du sang desséché mêlé à de Veau distillée ne nous a rien montré qui pût être pris pour des bac- téries ou des vibrions vivants; on ne distinguait que des grains plus ou moins gros à reflet jaunâtre. D'un autre côté l'injection des poussières de sang étant pratiquée immédiatement après le mélange avec Veau, on ne peut supposer que dans ce court instant il aurait pu y avoir développement d'infiniment petits, autrement nous les aurions vus se produire sous le microscope même. Les animaux inoculés ayant présenté tous les trois les symptômes anatomiques et physiologiques de l'empoisonne- -~ 218 — ment septîque avec gëoération dans le sang de points mobiles et de bactéries, force nous est doue d'admettre qu'il y ayait dans les poussières introduites dans le sang des germes suscepti- bles de se développer et d'éveiller dans l'organisme les phéno* mènes de la fermentation putride. Conclusion, — Le sang ayant pa^ par toutes les périodes de la putréfaction jusqu'à sa dessiccation en plein air déter- minant toujours au bout d'un certain temps d'incubation les accidents de la septicémie, nous sommes en droit d'admettre qu'il reste toujours dans nos matières inoculées des germes qui, introduits dans le sang normal, y développent le travail septique dont les infiniment petits sont l'indice le plus certain. Sur les effets toxiques de Véeorce de Manc&ne ; par MM. Gallois et Hardy. L'écorc^ de Mancône, qui est employée par diverses peu- plades de l'Afrique tropicale à empoisonner les flèches et k préparer des liqueurs d'épreuve, qui sont administrées aux criminels, se présente sous forme de morceaux aplatis, irr^u- liers, d'un brun rougeâtre, à surface inégale. Elle est dure, fibreuse, inodore, et détermine de violents éternuments quand on la pulvérise. Cette écorce est fournie par un arbre, VJSry- trophlaeum guineense^ qui appartient à la grande famille des Légumineuses, à la sous-famille des Gésalpiniées, et à la série des Dimorphandrées. Cet arbre, à tronc cylindrique rectiligne^ peut atteindre 30 mètres et plus de hauteur, 2 mètres de dia- mètre, et les habitants du pays le désignent sous le nom de Tait. La petite quantité de cette écorce dont nous avons pu dispo- ser ne nous a pas permis Jusqu'ici d'en extraire un alcaloïde cristallisé ; mais nous avons concentré la matière active sous un très-petit volume, et nous avons pu avec elle tenter quel- ques expériences physiologiques, dont voici les principaux ré- sultats. Nous avons injecté la solution toxique sous la peau de gre- nouilles, de cobayes et de jeunes chats, et chez tous ces ani- — 219 — maux nous avous observé, au bout de quelques minutes, un phénomène constant : c'est le ralentissement, puis la cessation des battements du cœur^ qui s'arrête en systole. Quand le cœur a cessé de battre, on observe encore, sur le cobaye, quel- ques mouvements respiratoires, qui se produisent à des inter- valles de plus en plus éloignés^ puis la mort a lieu. Sur la grenouille, le ventricule nous a paru s'arrêter presque toujours avant les oreillettes, et cesser de répondre avant elles à Faction du courant électrique. Sur le cobaye, le phénomène inverse a été observé. Du reste, dans tous les cas, le cœur cesse promptement d'être sensible au courant de la pile, tandis qu'au contraire la contractilité persiste longtemps dans les muscles de la vie de relation, soit qu'on les galvanise directement, soit qu'on galvanise les nerfs qui les animent. Cependant, si, chez une grenouille, on arrête la circulation en pratiquant la ligature du cœur, on observe que ses muscles conservent leur contractilité plus longtemps que ceux de la grenouille dont le cœur les de médeoine et de ptaarmaoie de plein exer- cice. — Le personnel se composera de dix-sept professeurs ti- tulaires et de huit suppléants. Cinq professeurs titulaires et deux suppléants pour la matière médicale, la botanique et la zoologie, la chimie, la physique et la pharmacie. — 224 ~ Les suppléants professeront pendant un semettro etprenilvont part aux examens de fin d'année. Ils seront nommes au con- cours pour dix années, et ils recevront un traitement de 2,000 francs. Les grades à exiger des professeurs titulaires et suppléants sont : i° pour les professeurs de pharmacie et de matière médicale, le titre de pharmacien de f classe; 2* pour les professeurs de physique et de chimie, la licence es sciences physiques et le doctorat en médecine, ou le titre de pharmacien de 1" classe; 3* pour les professeurs d'histoire naturelle médicale, la licence es sciences naturelles et le doc- torat en médecine, ou le titre de pharmacien de 1'* classe. - Le personnel des fonctionnaires et auxiliaires comprend: l*un chef des travaux chimiques au traitement de 2,000 francs; 2^ un préparateur du cours de pharmacie; 3^ un préparateur du cours d'histoire naturelle; 4^ un préparateur du cours de physique; 5* un préparateur du cours de chimie. Le traite- ment des préparateurs est fixé à 1,000 francs. Bécompenies honorifiques décernées aux mombret des conseils d'hyu^iène publique et de salubrité qui se sont le plus partioullèremeut distingués par leurs travaux pendant l'année 1873. — Médaille d'or, M. Rabot (Seine-et-Oise). Médailles d'argent, MM. Labiche (Louvieis), Dubos (Oise), Martin Barbet (Gironde), Meurein (Nord), Délefenne (Nord), Pesier (Valenciennes), Rabotin (Fontainebleau). Médailles de bronze. MM. Robineau (Gironde), Métadiçr (Gironde), Rogier (Seine et^Marne), Claude (Meurth«), Delco- mi nète (Meurthe). extrait des procès-verbaux des séances du conseil d'administration de la société de prévoyance des pharmaciens de 1'* classe de la Seine. — Séance du 8 juin 1876. ^^ Présidence de M. Crinoo, — La Cour d'appel de la Seine a confirmé le jugement par lequel MM. Rozanski et Dufrécbe avaient été condamnés à l'amende et aux dépens. MM. Escudier et Gailhac, oe dernier, prête^Bom, ont été condamnés à 500 francs d'amende et aux dépens. — 225 — Des coodamnatioiis à l'amende et aux dépens ont été pro- noncées contre trois sages-femmes herboristes. La dame veuve Gauthier, associée à MM. Cotté^ herboriste, et Jamin^ médecin, a été condamnée à huit amendes de 15 francs chaque; le médecin et l'herboriste à 600 francs. A la session de juin pour Fexamen des élèves stagiaires, des certificats d'aptitude ont été accordés à trois candidats sur quatre qui ont subi les épreuves. M. Giffard, secrétaire général de la Société de pharmacie de Maine-et-Loire, informe le conseil que dans onze procès intentés à des épiciers, herboristes ou confiseurs^ pour exer- cice illégal de la pharmacie, le tribunal d'Angers a prononcé onze condamnations à 500 francs d'amende, aux dépens et à des dommages-intérêts variant de 50 à 100 francs. M. le président, conformément au vote émis en assemblée générale, procède au tirage au sort des deux conseillers dont les fonctions seront prorogées pendant l'année 1876-1877. MM. Allié et Millot sont désignés. M. le docteur Martin, membre du conseil municipal de la ville de Paris; ayant l'intention de présenter un projet de réorganisation des bureaux de bienfaisance^ M. le président rédigera un mémoire dans lequel il traitera surtout la ques- tion : 1* au point de vue de l'illégalité de la fourniture des médicaments simples et composés par les sœui*s; 2* au point de vue des inconvénients qui peuvent en résulter pour les malades. M. Glénard (de Lyon) est élu membre correspondant de l'Académie de médecine. Trois candidats étaient présentés par la conunission dans Tordre suivant : 1* M. Glénard; 2"* Jacque- min (de Nancy); 3* M. Loir (de Lyon]. M. Wuru est nommé professeur de chimie oi^nique à la Faculté des sciences de Paris. /««ni. de Pkâm. et de CAtM., 4* siin, t. XXII. (Septembre I87S.) 15 — 226 — ' M. Fontaine, pharmacien-major de 1*" classe, est nommé officier de la Légion d'honneur. MM. Tricot etBouillard, pharmaciens- majors de 1'* classe; sont nommés au grade de chevalier de la Légion d'honneur. M. Moissonnier est nommé pbarmacien-mAJor de 2* classe. «M.^.^ Une ordonnance du 15 janvier 1875, rendue en Danemark, autorise les femmes à se présenter à l'ejAmien d'assistant ou d'aide*pbarmacien . REVUE DES TRA.VAUX DE PHARMACIE PUBLIÉS A L'ÉTRANGER Bar la dosaipe des matièras crames dans la lait ; par M. E. L. Glkavbr (1). — L'auteur conclut de ses expériences : 1* Péther fh>id ne dissout pas entièrement la matière grasse da lait desséché; 2* l'éther bouillant n'enlève pas non plus toute la matière grasse du lait desséché en masse; 3* pour obtenir un épuisement complet, il faut réduire le résidu sec en une poudre fine et le faire bouillir à trois ou quatre reprises avec du nou- vel éther, filtrer le liquide et l'évaporer en évitant soigneuse- ment de le faire entrer en ébuUition. 10 grammes de lait suffi- sent pour le dosage de la matière grasse; l'épuisement du résidu sec finement pulvérisé par l'éther bouillant donat 0,5 à 1 p. 100 de plus de beurre que les autres méthodes* 8nr la séné; par M. Holmes (2). — Il a été offert sur le marché de Londres, sous le nom séduisant de fine senruif des feuilles de séné trop différentes d'aspect pour qu'il y eAt possi- bilité de les confondre avec le séné Tinaevelly, Deux baUes (1) Pharmaceuticaf Journal, fév. 1875, p. 628. (2) PharmaceuttcalJoumal, 1S75, p. 623. — 227 — aeul^nent étaient mises en vente, mais on stock de 200 tonnes deTait bientôt les suivre. L'examen boUnique a dëmontré que oe séné provient du Casiia brevipei D. C. Tandis qu'à la dose de 1/4 d'onoe le séné Tinnevelly est purgatif, à la méoie dose les feuilles du Casêia brempes sont sans effet. Les jeunes rameaux ont une tige velue, des feuilles compo- sées alternes, accouplées, divisées sur toute leur long^ur par trois nervures qui les partagent en quatre bandes. Leur pétiole est court; les stipules sont lancéolés. Les fruits sont bruns^ deux fois plus longs que larges. tmt ttur la poivre du commerce; par M. WTNTBR-BLTni (1). — Le tableau suivant résume les lésultau génératix de Fanâ- lyse de divers poivres d'origines bien déterminées. In rAîsM des difficultés d'extraction du pîpérin et surtout de sa purifi- cation, Tauteur n'a pas pu y faire figurer fa proportion de ce principe. Sels mininitix Extrait ISitralt anliydnf. HamiditéL aleooUqat. afseux. Peoang. 4,189 9,531 7,660 18,336 Tellicherry.. . • 5,770 12,908 7,836 16,600 Sumatra 4,316 10,103 6,460 17,500 Malabar S,]9» 10,648 e,37S 30,975 Trang 4,776 ll,6S4 6,300 18,176 Poivre Wag. . . 8,308 10,778 2,600 16«826 Le poids des sels solubles dépasse de très^peu la moitié àm poids total des cendres; ce dernier chiffre est rappiiaenration des taneanes par l'acide aallcyllqae (2). ' — Une solution concentrée d'acide salicylique détermine promptement la mort des sangsues. Mais quand la solution est très-pauvre en acide salicylique, les sangsues y conservent toute leur vigueur; dans ce milieu, comme dans Teau ordinaire, elles se dépouillent de leur épiderme sans que l'eau se putréfie ni prenne une saveur désagréable. Pour chaque 100 gramme» (I) Jwm. of the Chemical Society^ avri! 1875. (3) PhanmuÊtHsehe Mimg, 29 mat ISTS, et ZeiUchrift d€$ i^lg. Oesterr. Apotheher^Vereinei, _ 2S1 — d'Mu, l'aïueiir de ces obserrations ajoutait quatre gouttes d'une solutioB de 1 gramme d'acide saliqflique dans 300 gram- mes d'eau; avec cette faible dose d'acide salicylique» il a main- tenu ses sangsues en un parfait état de santé pendant de longs mois. En prérenant la putréfaction des débris organiques azotés etf par conséquent, l'absorption totale de l'oxygène dissous dans l'eau, l'acide salicylique ooosenre aux sangsues l'élément nécessaire à leur respiration; son emploi dans les pbarmaoies va donc rendre de grands services* Dans la plupart de ses expé- riences le pharnuoien allemand, que je regrette de ne pouvoir nommer, n'ajoutait à chaque litre d'eau que vingt gouttes de la solution salicylique à 1/300. Aotlon du ptiMphate dieaoïia aar lu ehlorato du taeao; par M. R. B6tT6BR (1). — Une solution de phosphore dans le sulfure de carbone, dont on laisse tomber quelques gouttes sur du papier à filtrer, en détermine bientôt l'inflam*- mation, mais sans produire aucun bruit. Si l'on fi|it tomber quelques gouttes de cette solution phosphorée sur du chlorate de potasse, dès que le sulfure de carbone est volatilisé, il se produit une vîvcf explosion. Ré^anflne ; par M. Phipson (2). — En épuisant par la ben- zine le brou x^rt et récemment détaché des noix du Juglans regia, M. Phipson a obtenu la régianine en cristaux octaé- driques et en prismes accolés à la façon des barbes de plumes. La régianine donne avec l'ammoniaque et les alcalis fixes des combinaisons d*un rouge poui*pre, dont l'acide chlorhydrique sépare une poudre amorphe^ noire, qui a reçu le nom d'acide régianique. mm^^'^f»»' Réactif de l'acide carbonique libre des eaux pota- bles; par M. vorr Pettenkofer (3). — L'acide carbonique des eaux potables est, d^ordinaire, totalement eombiné aux bases (1) Jahresbericht d, phy$, Vereùmu ul Frank fiirt am Mein. (î) Archiv der Pharm. (3) Neuis hepert, fur Phœrm., 1S75, p. 348. — 282 — et le plus souvent avec la chaux et la magnésie; on n'y ren- contre que très* rarement ce gaz à l'état de liberté. JW. Pettenkofer avait déjà fait la remarque que les solutions de bicarbonate de chaux et de bicarbonate de magnésie sont sans action sur le papier de curcuma, et que l'addition del'eau de chaux, dans une petite proportion, à une solution de bi- carbonate calcaire lui communique immédiatement une réac- tion alcaline appréciable par le papier de curcuma. Plus récemment, le même chimiste a observé que l'acide rosolique se colore en rouge au contact des carbonates et des bicarbonates alcalins et terreux, et qu'au contraire l'adde car- bonique libre le décolore. Pour faire usage de ce réactif, on dissout une partie d'acide rosolique pur dans 500 parties d'alcool à 80 p» 100; on neu- tralise la solution avec une petite quantité de baryte caustique de façon à rendre la liqueur légèrement rosée^ et l'on vene 1/2 centimètre cube environ de cette solution dans &0 centi- mètres cubes d'eau. Cette eau renferme-t-elle de l'acide car- bonique libre, le mélange est incolore ou faiblement coloré en jaune; mais si l'eau essayée ne renferme pas d'acide carbonique libre et seulement des bicarbonates^ elle devient rouge; vient- on à verser dans ce liquide rouge de l'eau chai^;ée d'acide car- bonique, on le décolore immédiatement. Il suffit d'ailleurs de faire passer, au moyen d'un tube de verre, les gaz de l'expira- tion pulmonaire à travers le liquide déjà rougi pour qu'il se décolore. Les eaux de sources et des fontaines de Munich, de Wurs- bourg et les eaux de l'isar se sont comportées comme des so- lutions de bicarbonates terreux sans acide carbonique libre. Les eaux de Selters, d'Apollinaire, de Wildungen, Sissingen (source Ragoczy), de Pyrmont, de Marienbad (Rreuzbrunnen), ont agi comme une dissolution d'acide carbonique libre; quelques sources de Karlsbad (Sprudel et Muhlbrunnen), d'Ems (KrAnchen) laissent le réactif à peu près incolore ou faiblement rosé. G. HfiHC. — 28$ — REVUE DES TRAVAUX DE CHIMIE PUBLIÉS A L'ÉTRANGER. sur l'aolde vanilliqae; par M. F. Tieiiann(I). — H y a quelque temps MM. Tiemaon et Haarmana (voir ce recueil, t. XIX, p. 489) ont montré que la coniférine, principe cristal- lisable existant dans le canibium de diverses conifères, peut, sous rinfluence de certains agents, notamment de l'émulsine, se dédoubler en glucose et en un composé G*®H**0*, qui oxydé donne de l'aldéhyde et de la vanilline G^'H'O*, c'est-à-dire un composé identique au givre de vanille* D'après ces recherches la vanilline est Téther monométhylique de l'aldéhyde proto- catéchique; quant au produit qui lui donne naissance par oxydation, c'est Téther éthylméthylique du même aldéhyde. En sa qualité de composé aldéhydique, la vanilline est un corps altérable. M. Tiemann a cherché à fixer sur elle O* pour la transformer dans l'acide correspondant, mais il n'a pu réus- sir : ou la vanilline reste inattaquée, ou sa molécule est dé- truite, n est arrivé à un meilleur résultat en partant de la ooniférine. Cette substance étant, comme tous les glucosides, dédoublée par les acides, il est indispensable de l'oxyder en liqueur alca- line ou neutre : l'auteur emploie le permanganate de potasse. A une solution un peu chaude d'une partie de coniférine dans 30 ou 40 parties d'eau, il ajoute 2 à 3 parties de permanga- nate dissous dans 3o fois son poids d'eau. Il se précipite immé- diatement du sesquioxyde de manganèse hydraté. La liqueur séparée par filtration et expression du précipité, puis évaporée au cinquième du volume initial, est additionnée d'acide sulfu- rique jusqu'à réaction acide marquée, puis maintenue quelque temps à la température de 70* environ (Voir la note suivante.) Après refroidissement, on agite la liqueur avec de l'éther qui (I) Berichie dirdeuiêchen cAernûcàen Geselhchaft, t. VIJF, p. 509. — 284 — enlèye à l'eau Tacide produit par PoxydatîoD ; on obtient œ dernier sous forme de cristaux lamellaires presque incolores par simple ëvaporation du réhicule. L'acide vanillique est soluble dans l'alcool ei Téther, peu soluble dans l'eau froide. L'eau chaude le dissout facilement et le laisse cristalliser par le refroidissement. Il possède une faible odeur de vanille qui se développe quand on le chau£Ee. Les cristaux fondent &îll-212\ Sa oompontioii ttt représentée par la formule C**HH)*; il diffère dono bien de la yanilline par 0«. C4»H«0« + 0» = CWfM*. C'est d'ailleurs ce que montrent bien les dédoublements qu'il éprouve sous Tinfluence de divers agents. Chauffé en vase clos vers 460* avec de l'acide chlorhydrique, il donne du chlorure de méthjle et de l'acide protoeatéchique. La potasse fondante le détruit également en donnant de l*acide protoeatéchique. Il constitue l'acide méthylprotocatéchique de même que la vanilline est l'aldéhyde méthylprotocatéchique. CHH«0», Ci*H»(C»H») 0» ^ C« WO», Acide Ac. Ttnilliqve. protocatéçbiqtt*. C«*H«0«, Ct*H»(C*lP)0« = C*«HH)«. Aldéhyde Yanilline. protocttécbiqut. Les seli de l'acide vanillique sont tm-soluble?» sauf ceux de plomb et d'argent; ce dernier est cristallin. Les vaaiUates de potasse, de soude et d'ammoniaque sont cristallisés. L'auteur cherche actuellement à préparer l'alcool oorre»- pondant à l'aldéhyde et à l'acide vanillique* Les faits qui précèdent permettent d'entreprendre la synthèse de l'acide vanillique. Si l'on part de Tacide protoeatéchique en essayant de le méthyliser en le chauffant en vase clos vers 150* avec de la potasse et de l'iodure de métbyle, on obtient on composé de même formule que l'acide vanillique nsais en diffi* rant par ses propriétés, un isomère en un mot. Prenant au contraire l'acide diméthyl-protocatéchique, obtenu par MM. Kœlle et Malin en méthylisant eompiétement Fadde pro- — 2J5 — tocat^chique, le chauffant en vMe cIm à ISO* ayec da l'acide chlorhydrîque très-ëtendu, une partie dumétbyle est enUvéa à l'état d'éther oiéthyl-chlorhydriqua et il se forme deux acides^ Vun très-peu soluble, l'autre facileoient soluble daps Veau chaude ; ces deux acides peuvent être aisémept séparés par cristallisation. Le premier, le moins soluble est Tisomère obtenu en méthylisant Tacide protocatéehique; leseoQod est l'acide ▼anilliqne. Sur l'acide aaccbaro-TanilUqiie ; par MM. F. Tibvanv et C. Reiher (1). — Dans la préparation de l'acide TanilUque au moyen de la poniférine en suivant la méthode qui vient d'être indiquée, il est indispensable de maintenir un certain temps le produit direct de Toxydation de la coniférine en réac- tion avec uo excès d'acide suUurique; ce produit, en effet n'est pas de l'acide yanillique, mais un glucoside dédoublable par l'acide suif urique en glucose et acide yanillique. Quand on évapore au dixième du volume primitif la liqueur obtenue dans l'oxydation par le permanganate, et qu'on la laisse refroidir après addition d'acide suif urique, elle se prend bientôt en une masse cristalline. Les cristaux ainsi foruiés sont insolubles dans Téther, solublesdans l'eau chaude, peu solubles dans l'eau froide. On les essore, on les dissout dans l'eau^ on neutralise par l'ammQniaque la solution acide et l'on précipite par l'acétate de plomb. Le précipité lavé, délayé dans l'eau et soumis ^ l'action de l'hydrogène sulfuré^ donne une liqueur qui, privée par la chaleur de gaz sulfhydrique et filtrée, aban- donne après évaporation une abondante cristallisation du com- posé parfaitement pur. l^ corps ainsi obtenu est un glucoside vanillique. U fond à peu près à la même température que l'acide vanillique. Les acides étendus ainsi que l'émulsine le dédoublent en glucose et acide vanillique. Il résulte de Tunion d'une molécule de glucose et d'une molécule d'acide vanillique, une molécule d'eau étant éliminée ; C««HW 4- C«H*«0« — HW = C"Hi80««. TanilUqae. saecbaro- (1) BmHekIê dtr éwt$ekm ûhmnmhm QêiêUsehûfty t. VUl, p. Sf li. — 236 — Les cristaux contiennent une molécule d'eau de cristallisa- tion qu'ils perdent à 400*. Ce fait est remarquable à un point de vue plus général. Il est assez curieux, en effets de Toir l'oxygène agissant sur un glu- coside se porter^ non sur le glucose, matière éminenunent alté- rable, mais sur le groupement aromatique très-stable auquel le glucose est combiné. Les auteurs ont voulu Tërifier si d'autres glucosides se conduiraient de la même manière. Ils ont soumis la salicine à l'action du permanganate de potasse et ont observé qu'il se forme de même un glucoside oxydé, un glucoside acide, que les acides étendus dédoublent avec une facilité extrême en acide salycilique et glucose. Sur les acides contenus dans les pétroles brots; par MM. G. Held et MEUNGER (1). — Les pétroles bruts agités avec des lessives alcalines cèdent à celles-ci des matières acides. Les auteurs ont étudié ces matières obtenues avec du pétrole de Yalachie. La lessive de soude ayant servi au traitement du pétrole laisse déposer des flocons bruns, gélatineux. Rendue acide par Tacide sulfurique et distillée elle donne une huile brune tenant en dissolution une assez forte proportion de matières neutres. Par traitement avec une solution de carbonate de soude on obtient une combinaison sodique qui, purifiée par plusieurs pré- cipitations au chlorure de sodium puis dédoublée par l'acide sulfurique, donne un mélange de plusieurs acides. Ce mélange se combine à la soude en donnant des produits mous analogues aux savons. Les auteurs n'ont pu réussir à séparer les sek par précipitation fractionnée. La distillation fractionnée des acides mélangés n'a pas donné de meilleurs ré- sultats. En traitant les acides en solution alcoolique par le gaz chlorhydrique, on a obtenu un mélange d'éther commençant à bouillir vers 220* et donnant encore beaucoup de produit au-dessus de 300*. Avec beaucoup de peine, un produit bouil* lant d'une manière constante entre 236* et 240* a été isolé. (1} BericMe der deutsehen chÊmUehen OtselUchaft, t. VU, p. 1216. — 237 — L'éther ainsi obtenu (densité 0»9i9 à 27*) est facilement sa- ponifié par la potasse en solution alcoolique. L'acide régénéré dans cette saponification bout à 250-261^ sans s'altérer; c'est un liquide huileux, très-réfringent, à odeur de pétrole, et dont la composition doit être voisine de celle que représente la for- mule C**H**0^. Il est monobasique. Les sels alcalins ont l'appa- rence des savons, les sels des métaux proprement dits ressem- blent à des emplâtres. La formule précédente correspond à un acide non saturé d'hydrogène, à un homologue de l'acide acrylique, cependant les réactions indiquées par les auteurs correspondent beaucoup mieux à un acide homologue de l'acide acétique. 8iir la forme cristalline de la ^Ijoérine; par M. Y. de Lang (1); — Sur nne propriété de la iplyoérine ; par M. R* Gaudeffroy(2);— sur le point d'ébnilition de la fflyoé- rine; par MM. A. Oppenheim et M. Salzmàn (3); — En 4867, de la glycérine étant restée exposée au froid pendant des transports a été trouvée cristallisée ; c'est depuis cette époque qu'une usine de Liesing près Tienne livre au commerce de la ^ycérine cristallisable. (Yoir ce recueil, t, Y, p. 311, et t. YIII, p. 399.) Les cristaux de glycérine restent brillants tant qu'ils «ont dans l'eau mère qui les a déposés; à l'air ils sont déliquescents. M. de Lang en a eu d'un volume suffisant pour qu'ils puissent être mesurés au goniomètre d'application. Ces cristaux sont des prismes droits à base rhomboïdale présentant les dimen- sions a : b : c=l : 0,7Î) : 0,66. M. Gaudeffiroy a observé que chauffée vers lôO"" la glycérine pure brûle, lorsqu'on l'enflanune, avec une flamme bleue peu éclairante sans laisser de résidu et sans répandre, comme on aurait pu croire, la plus faible odeur. La glycérine aqueuse brûle plus difficilement, mais en se servant d'une mèche (1) Poggendwff*8 Aimaient t. GLII, p. 617. (2) Berichie der deuUchen chemischen Gesellschaft^ t. VU^ p. 1566. (3) Berichie der deuischen chemischen Geiellschaft, t. Vil, p. 1622. — 288 — on arrive avec elle à une combustion r^Kève «t oomplèie. Les autears donnent pour la glycérine des températures d'ébuUition assez peu concordantes; on admet en général qu'elle distille presque sans altération entre 275 et 280* quand on la chauffe brusquement. D'après M. Mendeleef, ie point d'ébullition serait 290*. En employant de la glycérine purifiée par cristallisation, MM. Oppenbeim et Salzmann ont déterminé avec soin cette température et ont trouvé 200^,4 (température corrigée) sous la pression 706,5. SUT racldè léTQlinl^e; par MM. A. de Grote etB. ToLLENS(l). — Sous l'influence de Tac ide suif urique, le sucre se dédouble en donnant de l'acide formique et un nouvel acide C^^H^O' que les auteurs désignent sous le nom d'acide lévuli- nique- Cet acide se produit surtout avec facilité dans l'action de l'acide suUurique sur le lévulose léTuliolqfoe. formi^. On le prépare en chauffant dans une solution de nitrate de potasse en ébullitioii servant de baia-maiie un mélange de 400 grammes de sucre candi, 400 grammes d'acide sulfurique concentré et 4,900 grammes d'eau. On maintient l'action de la chaleur pendant huit jours, puis on neutraliae par du oarboaate de chaux et de la iitharge; on filtre, on précipite le plomb en solution par de l'hydrogène sulfuréi on filtre de nouveau, on évapore en consistance sirupeuae et Von reprend parl'akool le résidu. L'alcool laisse insoluble le sulfate et le fbnniate de chaux. La liqueur alcoolique évaporée laisse déposer après quelques jours une abondante cnstallisation de lévulinate de chaux. On lave le produit à l'alcool et on la purifia par cris- tallisation dans Peau» Le sel de chaux traité par une quantité convenable d'aeîde oxalique donne l'acide lévulinique libre. Ce corps est soluble dans l'eau ; il se solidifie par l'action du froid en belles lamelles (1) Beriehte der deutscfien cKemisehen GeseUschaft, t. tll, p. WS, blanches fondant vers 1 1»; il bout sans s'allérer entre 250^ et S60*. Il est sans action snr la lumî^e polarisée. Il forme des sek bien cristallisés. Le sel de zinc G^^H'ZnO* est en lamelles blanches; le sel de chaux cristallise arec deux molécules d'eau en aiguilles soyeuses fusibles à 100*; les sek de potasse, d'am* moniaque et d'argent ont été aussi préparés. L'acide lévulinique est identique avec l'acide du glucate neutre de chaux de M. Mulder. Il est dîAsreot, au contraire^ de Pacide glucique de M. Péligot. Le produit de la réaction de Pacide sulfurique sur le sucre renferme avec les acides formique et lévulinique du glucose : les auteurs en concluent que l'acide lévulinique dérive exclu- sivement du lévulose. D'ailleurs ils se sont assurés que le glu- cose traité de la même manière ne donne pas d'acide lévuU* nique. Les auteurs n'ont pas opéré avec du lévulose pur, mais en traitant de même de l'inuline qui, sous l'influence des aeîdes, donne du lévulose; ils ont obtenu de l'acide lévulinique mâangé â des matières étrangères* Fabrication de la potatie et de le soode oanstique; par MM. Gruneberg et Yorster. — Les auteurs ont fait pa- tenter en Angleterre un mode nouveau de fabrication des alcalis caustiques. Ils dirigent un courant de vapeur d'eau surchaufifée sur un mélange de sel marin ou de chlorure de potassium et d'alumine maintenu à une température convenable. Action do breaie anr l'eldébyde; par M, A. PiMNBH (1)« — M. Haarmanu a obtenu précédemment de l'aldéhyde di« bromée C^H'Br'O' par l'action du brome sur l'aldéhyde. M. Pinner a repris l'étude de cette réaction qui doit donner naissance à un certain nombre de composes. Le brome en vapeur, même mélangé d'acide carbonique, agit sur l'aldéhyde et sur la paraldéhyde avec une violence extrême. On n'a une action convenable qu'en dissolvant l'al- déhyde dans un liquide tel que Téther acétique. Un semblable (1) BmieMe der deuUchen chemischen Geselischaft, t. Vil, p. UOU. — 240 — mélange, soumis à l'action de la Ti^ieur de brome, se oolote d'abord en jaune, mais bientôt la température du mélange s'élève et la coloration disparait. Il en est ainsi tant qu'on n'a pas ajouté plus de deux molécules de brome pour une d'aidé* hyde ; toutefois la réaction n'est terminée qu'après l'additioe de trois molécules de brome. On obtient ainsi divers dérivés bromes de l'aldéhyde, mais jamais de dérivés crotoniques. Ceux-ci, on le sait, se produisent par l'action du chlore sur l'aldéhyde (voir ce recueil t. XYI, p. 391). L'auteur a isolé la bibromaldéhyde et le bromal; il a entrevu la monobromaldéhyde. La bibromaldéhyde C^H'Br'O' s'obtient surtout quand on a fait agir deux molécules de brome. Elle bout vers 441*; elle se dissout dans l'eau avec élévation de température et donne alors un hydrate de bibromaldéhyde G*U*Br'0* + H*0'. Sous l'action d'une plus grande quantité d'eau il se forme un corps amorphe, insoluble, la parabibromaldéhyde, corps identique à celui décrit par M. Haarmann. Les alcalis détruisent l'aldéhyde bibromée en donnant une réaction tout autre qu'avec le bromal. La bibromaldéhyde se combine à Vacide cyanhydrique et donne un produit que l'acide chlorhydrique transforme en acide lac- tique dibromé. Le bromal se forme en grande quantité quand on fait agir trois molécules de brome. On recueille le produit brut bouil- lant entre 160* et 180*. Il se combine à l'eau en donnant un hydrate cristallisé. Il se combine également à l'acide cyanhy- drique : il forme alors un dérivé cristallisé que l'acide chlor- hydrique transforme en acide lactique tribromé. E. JUNGFLSISCH. Conifrès sdentiflqne de France. — La 4V session du Congrès scientifique de France se tiendra à Périgueuz, du 26 août au 7 septembre. Le Gérant : Gbobcbs MASSON. Î998 Ptris. — IffljiriiiMrU Arnoai de RlTike et G" , me Baciae» M. — 244 — Sur les hydrocarbures qui prennent naissance dans la disiitlaiion des acides gras bruts en présence de la vapeur d'eau sur* chauffée; par MM. A. Cahours et E. Demàrçàt (1). M. Laurent, l'habile directeur de la fabrique de bougies stëariques de M. Fournier^ à Marseille, eut Tobligeaiioe de m'euToyer, il y a dix-huitmoiseaviron, plusieurs échantillons d'une huile volatile qui prend naissance lorsqu'on opère la dis- tillation des acides gras bruts dans un courant de vapeur d'eau surchauffée, huile qu'il considérait comme renfermant les hy- drocarbures des pétroles et qu'il mit gracieusement à ma dispo- sition sur le désir que je lui exprimai de les étudier. Les envois successifs de M. Laurent se composaient : 1» D*un estagnon renfermant 10 à 12 litres d'une huile sen- siblement incolore et très-limpide, bouillant au-dessous delOO»; 2* De tros estagnons d'une capacité de 24 à 25 litres chacuni contenant un liquide beaucoup moins volatil et légèrement coloré. J*entrepris l'étude de ces huiles avec la collaboration de M. E. Demarçay : c'est l'analyse sommaire de ce travail que nous avons l'honneur de présenter aujourd'hui à l'Aca- démie. Le liqmde le plus volatil, qui était sensiblement incolore et d'une limpidité parfaite^ mélangé avec le quart environ de son poids d'acide sulfurique concentré, fut introduit dans des vases d'une capacité de 1/2 litre environ qu'on agita vivement à plu- sieurs reprises en ayant soin de les bien refroidir. Après des agitations répétées et une digestion de trois à quatre heures avec l'acide, le liquide clair et mobile qui surnageait une li- queur brune et visqueuse fut soutiré^ lavé avec une solution de carbonate de soude, puis à Teau pure, séché par une digestion de vingt-quatre heures sur du chlorure de calcium anhydre et rectifié dans un alambic muni d'un condenseur maintenu à zéro, pendant toute la durée de la distillation, au moyen de la glace pilée. (1) Note présentée à rAcadémle des sciences. /Mf». iê PImm. «I U (Mm., 4* iéub» t. ZXII. (Ootobn 1875.) i6 — 812 — A Paîde de rectifications ménagées^ nous pairinmes à extraire du produit aÎAÙ traité tiois hydrocarbures tnea définis que nous déb»rnnsânv*s deaderaitoas traces d'eau qulU pouvaient retenir pi^r une digestioiT proI«i|ffie sur du sodium. Os trois hydrocarbures, considérés par ordre de volatilité, sont : V Un liquide incolore mobile et très-limpide, bouillant entre Jtt et 95% dont la densité e^t de 0^626 à la température de 14*. La densité de sa vapeur a été trouvée de 2^563; le calcul donne 2,561^ Ce produit, qui n'est attaqué ni par le brome, ni par les acides azotique et sulfurique concentrés, isolés et réunis, n'est autre, ainsi que le démontrent l'analyse élémentaire et la dé- termination de sa densité sous forme gazeuse, que l'hydrure d'amyle, C**H'*a=4 vol. vap. Nous avons obtenu du liquide rectifié 00 grammes environ de cet hydrocarbure. Il absorbe rapidement le chlore à la lumière diffuse, et fournit un liquide d'où l'on retire par la rectifica- tion, si l'action B*a pas été trop prolongée, un produit bouillant ▼«PS 100*5 V^ ^^^^ ^ présenté les caractères du chlorure d'amyle. S* Un liquide incolore très-mobile, beaucoup plus abondant que le précédent (nous en avons retiré à peu près 450 grammes], bouillant entre 68 et 70* et dont la densité est de 0,007 à 13*. La densité de sa vapeur a été trouvée de 3^060; le calcul donne 3,088. €o produit n'est autre que l*hydrure dTiexyle , C**H** = 4 vol. vap* Par raotion ménage du chlore sur ce produit^ nous nous sommes procuré une eertaîne quantité d'un liquide bouillant entra 425 et 128* dont la densité est de 0^895 à 13', et qui pré- sente tous ks caractères du chlorure d'hexyle. Traité par la potasse aloooUque^ ce produit nous a donné de Thexylène. 3t Enfin «n liquide iucotove et très-mobile, bouillant entre 96 tt W<^ doat ta densité est de 0,099 à 12*. L'analyse de ce produit, contrôlée par la détermination de la denské de sa va- peur qsd « été uçmwèe de 3,540, démontre de la manière la plus nette que c'est l'hydrure d'heptyle, G^*H^^ = 4 vei. vap* Lé eidettl domie en efiiet le nonJDre 3,522. — 2W — Ainsi te liquide bouilMot a«-des6out de 100% qui ^rQwyml, de b décooiiiQtitioQ pyrog^née dçs 9i;idfv» gras bru^ n^i^feiime trois des hydrocarburas que Tua de nQ^ avait e^t^iti, en colr laboration avec M. Pelouze, des pétroles d'Amériquei et pré- sente avec eux ridentîtii la plus parraite, savoir ; les kjfdr^res d'amyU^ à'h^snyle e( à'hepiyle^ Des trois es^nons renfermant environ 75 litres d'huile brutei mpifls volatile que la précédeote, nous s/^iuuies parvenus i extraire^ par des rectifications ménagées, des liquides k points d'ébuUitiou de plus en plus élevés. Ces derniers, traités succes- sivement, ainsi que nous l'avons dit préeédemwenti par l'apide sulfurique coaoontré, puis par le carbonate de soude, lavés à Feau, sécbés sur du chlorure de calcium et soumis à des distil- lations fractionnées, nous ont fourni cinq hydrocarbures par- faitement définis que nous avons débarrassés des traces d'eau qu'ils pMtvftient renfermer par «ne digesdoo sur dn andhim bien décapé^ Ces hydrocarbures ^ont : 1« De Vkydrure d*keptyle identique au précédent; 2« De rAycfrt«rç d'(ïc/y/ç bouillant entre 118 et 120^ : s^ den- sité à l'état liquide est représentée par le nombre 0,723 à la température de 13*". La densité de sa vapeur a été trouvée de 3^4, ce qui s*accocde avec la formule C^^H" \ le calcul donne en effet 4,045. Traité par le chlore^ oei hydrocajrbure nous a fourni un liquide bouillant à tS%\ dont la densité est de 0^850, qui pré- sente la eomppsition du chlorure d'octyle, Ce dernier, cfaauifé en vase clos avec une solution alcoolique d'acétate de potasse, nous a donné de l'acétate d'octyle bouillant entre 20$ et 207«. 3* î/hg4rure de nonyl^ bouillant entre 138 et 140*" : sa den- sité à l'état liquide est de 0,744 à 13''» La densité de sa vapeur a été trouvée de 4,475; le calcul donne 4,508. 4* Uhydrure de décyle bouillant entre 158 et 160^ : sa den- sité sous forme liquide est de 0,758 à 14**. La densité de sa va- peur a été trouvée de 4,978 ; le calcul donne 5,001. 5' Uhydrure ^'undécyle^ bouillant entre 476 et 178® : sa den- sité à l'état liquide est de 0,770 à 14". La densité de sa vapeur a été trouvée de 5^488 \ le calcul donne 5,5l4. 9* Sufin UAC pçtÎJ^ q.u|Lntité d'un Hcjuîde limpide bouillant — 244 — vers 20(f , dont la densité à l'état liquide est de 0,784 à 14*. Sa composition centésimale et le nonibre représentant la densité de sa vapeur conduisent à le considérer comme l'hy* drure de duùdécyle» De 200 à 300^, température à laquelle ont passé les dernières portions, nous n'avons pas constaté de point d'arrêt sensible dans la température d'ébuUition, si ce n'est vers 280*. A cette température nous avons recueilli 20 centimètres cubes environ d'un liquide dont la densité est de 0,846 à 13*. La proportion de ce produit, qu'une purification ultérieure eut encore amoindrie, ne nous a pas permis d'en prendre la densité de vapeur ni de déterminer, par suite, son véritable équivalent; mais tout nous porte à croire qu'il n'est autre que l'hydnire de cétyle, C"H»». Heeherches sur la taurine ; par M. R. Engel. La taurine, considérée généralement comme de l'iséthiona- mide, n'est pas en réalité une amide, mais bien un véritable gly- cocolle, c'est-à-dire une aminé acide. En effet : 1' On obtient de la taurine en faisant agir l'ammo- niaque sur l'acide chloréthylsulfureux (Kolbe). 2* L'iséthionamide de Strecker diffère de la taurine par son point de fusion et en ce que, lorsqu'on la fait bouillir avec une dissolution de potasse, elle dégage de l'ammoniaque (Seyberk). 3o On ne peut se rendre compte de la constitution de l'acide taurocholique et de son dédoublement en acide cholalique et en taurine qu'en considérant la taurine comme un glycocoUe. Dans ce cas, l'acide taurocholique est absolument comparable aux acides glycocholique et hippurique. 4** Les glycocoUes, en s'unissant à l'acide cyanique, donnent naissance à des acides uramiques dont l'acide hydantoïque est le type; la taurine, en s'unissant à l'acide cyanique, donne naissance à l'acide taurocarbamique, tout à fait analogue aux acides hydanto'iques (Salkowski). Si la taurine jouit en effet des propriétés des glycocoUes, il était naturel de penser qu'on pourrait arriver à obtenir les sels « — 245 — correspondants et aussi à unir ce corps à la cyanamide et à donner ainsi naissance à un corps analogue aux crëatines. 1* Eolbe avait vainement cherché à préparer les sels de W taurine ; mais il avait montré que ce corps n'était pas complè- tement indifférent à l'action des alcalis. Ainsi une solution aqueuse saturée de taurine n'est plus précipitée par de l'alcool saturé d'ammoniaque ou tenant en dissolution de la potasse. Je suis arrivé à obtenir un sel basique de la taurine. Lorsqu'on traite une dissolution de taurine eu excès par de Toxyde de mercure récemment précipité, et qu'on chauffe le mélange au bain-marie, on voit la coloration jaune de l'oxyde de mercure disparaître très-rapidement, en même temps qu'il se précipité un corps parfaitement blanc. Ce précipité est à peu près complètement insoluble dans l'eau. Il est très-difficilement soluble dans l'acide acétique étendu, ce qui permettrait de le purifier complètement d'oxyde de mercure dans le cas où l'on en aurait ajouté un peu trop. Il est un peu plus facilement soluble dans l'acide chlorhydrique. C'est un composé très-stable. Une partie du précipité, après avoir été chauffée à 100-103^ et tarée, fut portée à la température de 140* pendant plusieurs heures, sans qu'il y eût perte de poids. Lorsqu'on chauffe plus fortement encore, il se volatilise du mercure, et il reste un charbon très-volumineux. L'analyse de ce composé m'a donné les résultats suivants : Quantité Poids de mercure de la svbttanee p. 100 analysée. trouTée. ! Précipitation da mercure par l'hydrogène sul- \ taré ; la quantité de mercure a été déduite > S9^47 du snlftire de mercure obtenu ) ^m^A { Précipitation du mercure à l'état de calomel ) ,. .« 2- «•"« I par le procédé de H. Rese I '»'» . •-- ( Précipitation du mercure à l'état de calomel ) _. .. a^ 1,318 J t jiA^ ^ a n i 6*»30 ' ( par le procédé de H. Rose ) ^ %xor ( Précipitation du mercure à Téta de calomel ) _. .. 4- 0,7485 I ^^ ,^ p^^^^ ^^ y j^^^ I 59.28 (CH'AzH* \ * CH*OSOo) ^^ ^*^^^ ^^'^* ^^^ ^^ ^* mercure. CH«0800 ) ^^ "^ ^^'^ ^^^^^ ^'^^ ^^^ ^^ de nifliyNirei Le précipité obtenu a donc cette dernière oomposidoni quoique les quantités de mercure trouvées soient un peu £aibles. Lorsqu'on traite la taurine en excès par du sublimé oonrotif et un peu de potassCf on n'obtient pas de précipité d'oxyde de niercurei 0U| s'il le forme un instant de Toxyde de mercurei il se redissout immédiatement* On n'obtient pas non plus le pré- cipité blanc dont je tiens de parlen II est probable qœ dans ce cas il se (onde le composé ( prii^js^ri) Hg, qui serait so- luble. Je né suis pas encore parrenU à le séparer par cristalli* sation de Texoès de taurine et du chlorure de potassium^ mais j'espère y arrirer. 2* De la taurine en solution a été traitée par de la cyanamide en exoàsi et le tout abandonné pendant environ trois mois^ Au bout de oe temps la solution a été soumise à l'évaporatioii* Il s'est déposé d'abord des cristaux de dicyanainide^ puis un corps blano insoluble dans un grand excès d'alcool à 86** bouil- lant| oe qui ne permit pas de le confondre avec la taurine. Ce corps^ dissous dans l'eau et additionné d'un peu d'axotate d'ar- gent^ puis de potasse, donueun précipité blanc, comme le fait la créatine. Ce précipité, chauffé légèrement, a été immédiate- ment réduit. La réduction se fait également à froid au bout d'un certain temps. Ce corps, absolument différent de la dicyanamide et de la taurine par son insolubilité dans l'alcool étendu et bouillant et par la manière dont il se comporte lors- qu'on le traite pai* l'azotate d'argent et la potasse, est très- probablement le produit d'addition de la cyanamide et de la taurine, c'est-à-dire la créatine correspondant à la tauritie. Le petite quantité de substance obtenue dans oe pi*emier essai m'a empêché de poursuivre plus loin l'étude de ce corps. Je ne fais qu'en signaler les prindpaux caractèiM potir prendre date, me réservant de l'étudier prochainehient. -. 247 — Réponse aux objections de M, A. Gautier^ relatives au rôle de r acide carbonique dans la coagulation spontanée du sang ; par MM, E. Mathieu et V. Urbain. M. Arm. Gautier, dans une note insérée aux Comptes rendus de la séance du 31 mai dernier, a étudié rinfluence qu'exerce le sel marin sur la coagulation du sang. Il a montré aotam^ ment que du sang contenant 4 p. 100 de chlorure de sodium ne se coogule pas spontanément à une température de 8 à 10* et que la liqueur, filtrée pour en séparer les globules, peut être traversée par un courant d'acide carbonique sans qu'elle pré- sente de caillots, tandis qu'après une addition d'eau on la voit se prendre en masse; expériences, dit l'auteur, « qui ne sem- . 100 die la même, étendae d'eaa de , S7 — 85,80 — 100 — i. 18 — 48,46 — 100 — î> d — 62.S0 — 100 - {, 4,s — 70,«0 — 100 d'ean distillée 80,00 — 100 d'une solution satarée, 23 de PhO>, 2NaO, HO + 24HO 506,70 — 100 de la même, étendue d'eau, de I, 16,5 — 437,80 — 100 - i, 11 - 877,80 — 100 — h &*5 — 26M0 — 100 — i, 2,76 — 188,90 — On peut, il est vrai, objecter que Tacide carbonique sous forme de courant, malgré sa faible solubilité dans les solutions concentrées de sel marin, devrait agir sur les substances qui s'y trouvent en dissolution et qui présentent une certaine affinité pour ce gaz; mais Texpérience prouve qu'il n'en est rien et que la non-précipitation de la fibrine dans ces conditions ne con- stitue pas un fait isolé : une solution de globuline, qui est coa* gulée à la température ordinaire par Tacide carbonique, cesse de l'être lorsqu'on ajoute à la liqueur une certaine proportion de chlorure de sodium. L'eau de chaux elle-même n'est plus précipitée par l'acide carbonique, lorsqu'on l'additionne des trois quarts de son volume d'une solution saturée de sel marin ; mais vient-on à étendre d'eau le liquide, TinAuence du sel s'afiaiblit et la combinaison peut se produire. Reste à examiner l'influence d'un abaissement de la tempé- rature. On sait depuis longtemps que le froid seul peut empê- cher la coagulation du sang ; en se plaçant au point de vue du résultat de nos expériences, il semlde que l'affinité de l'acide carbonique pour la substance fibrineuse diminue avec la tem- — 24» — pérature. On s'explique dès lors qu'en soumettant tout à la fois le sang à un abaissement de température et en y ajoutant du chlorure de sodium, la proportion de ce sel nécessaire pour faire obstacle à l'action de l'acide carbonique n'aura plus besoin d'être aussi considérable. Or ce n est point là une simple hypothèse : une expérience bien simple yient appuyer cette interprétation • Nous avons dit tout à l'heure que de l'eau de chaux devait être additionnée des trois quarts de. son volume d'une solution saturée de sel marin, pour que l'acide carbo- nique ne le précipite pas à une température de 21*; si l'on opère dans les environs de zéro, il suffit d'employer un quart de la même solution pour constater l'absence de précipité. En terminant, nous ferons remarquer que le sang se prend en caillots volumineux, seulement lorsque l'acide carbonique agit sur le liquide au repos ; quand le gaz intervient sous forme de courant, la fibrine se sépare toujours comme après un bat* tage, et du sang incomplètement saturé de sel marin ne donne que des grumeaux ou filaments déliés qui se desséminent dans la mousse et sont peu visibles^ si l'on opère sur une petite quantité de liquide. Il faut souvent, pour les mettre en évi- dence, filtrer au travers d'un linge; faute d'employer ce moyen, on peut conclure à l'absence de toute coagulation, alors 'que celle-ci est assez complète pour qu'une addition d'eau ne pro- duise plus la prise en masse. Nous pensons donc pouvoir maintenir nos conclusioAs anté- rieures : Vacide carbonique est la cause dé la coagtUatùm spon- tanée du sang et^ pendant la vicy la fibrine dissoute dans le plasma n'est pas coagulée, parce que le ga* addey de même que V oxygène, est combiné aux globules rouges. Observations sur la manière de déterminer exactement la solubilité des sels; par M. Henri Lajoux. Communiquées à la Sodété de pharmacie. J'ai dît dans ma thèse {De la dissolution des sels dam Feau, 1874, p. 26) que les auteurs ne s'accordent pas sur la solufai- - 250- tné dé la plupàndeft Mb. J'âl dit atiMi qûé ]é û'aimk pu, le plus souvent, tomber d'accord avec aucun d'eux. Depuis ma réception J'ai employé le peu de loisirs que me laisse Texercice de la pharmacie à continuer mes recherches sur la solubilité, et d'abord j'ai entrepris de construire un appareil qui permit d'obtenir une solution parfaitement saturée d'un sel à une température bien déterminée. On peut, en effet, attribuer à trois causes principales les dif- férences observée* danê la* solubilité d'un sel à une même température t l«rinfluenoe de la sursaturation : c'est atusi que, selon Af . de Coppet (Jaumal de pkarm€uik et de ekmU^ 4* série, t. XT, p. 285), la facilité avec laquelle la âolutioii de sel marin peut se sursaturer explique comment certains auteurs ont pu croire que la êolubilité de ce sel est la même â toutes left températures, et comment d'autres ont admis qu'elle ert plus grande à 0* qu'à la température ordinaire ; S* la dîffr» ciilté que l'on éprouve à maintenir constante, pendant un temps suffisamment long, la température de l'eau que l'os veut saturer d'un sel; d« celle que l'on éprouve aussi, une fois la dissolution saturée obtenue, à décanter cette dissoluttoo sans entraîner de p/airticules salines non dissoutes, écueil que l'on ne peut éviter, surtout si l'on opère à la température de l'ébullition. La filtration est impossible, car le sel cristallise en partie sur le filtre, lorsque la température do la dissolution est supérieure à la température ambiante, surtout si ce sel est beaucoup plus soluble à chaud qu'à froid. La première cause d'erreur peut être évitée eu mettant un grand excès de sel dans l'eau et en élevant gradudlement la température jusqu'à celle que l'on veut obtenir, en ayant bien soin de ne pas la dépasser. Outre ce procédé pour obtenir une solution saturée, Gay-Lussac en indique un autre ; il consiste à faire chauffer l'eau avec un excès de sel et à la laisser re- froidir jusqu'à la température pour laquelle on cherche la so- lubilité. Cette manière d'opérer doit évidemment être rejetée pour éviter l'influence de la sursaturation. Je parle ici, bien entendu, des sels plus solubles à chaud qu'à froid, et ce sont les plus aômbreuA. Si l'un avait afflire à des sels plus solubles à ftold qu'à ohofudou présentant un aaazimum de solubiUtéf - 2M - compris entre le Ipoim dti Mlidifioation et le ]loint dN des tohitioM saturées de ces mêmes sels, et que l'on rèdmitât riofluence de la tursatoratira^ il faudmii porter Teau à une teoàpërature supérieure à celle pour laquelle un Teut faire untf détermination^ dans le premier cas, et dans le seoond seules ment loitque cette température est supérieure à ocUe du maximum de solubilité« On ajouterait aldrs le sel et oo laisse* rait refroidir jusqu'à la température que l'on yeut obtenir. Quant aux deux autres causes d'erreuti l'appareil qus j'ai l'honneur de présenter à la Seoiélé permet de les éoarter* Cet appat«il| auquel j'ai donné le nom à'éiime à êOêuraêiony se compose d'un Taie en verre Y^ plaoé dans un baiawnarie eu laiton ou en fer-blanoV et supporté par quatre pieds de même métal. Ce baio-tnarie est muni d'une tubulure latérale eU laiton Mf inclinée de 46*| enveloppant la grande branche d'un siphon a fr« La partie de la paroi du vase intérieur, située sur le prolongement de Taxe de la tubulure, est percée d'un trou, traversé par un tube épais en caoutchouc i qui s'applique exactement contre son contour. Ce tube sert à unir la grande bnmchedu siphouo à la petite b § la petite est verticale etdeScend jusqu'au fond du vase en verre ou eUe se recourbe en forme d'U^ — 262 — comme l'indiqnela figure. L'orifice de la petite brancheest fermé par un bouchon en verre, que l'on peut retirer au moyen d'un fil de platine /l La grande branche du siphon est fermée par un ro- binet en Terre R, placé à l'entrée de la tubulure M. L'orifice annulaire du bain-marie, c'est-à-dire l'espace compris entre la paroi de ce bain-marie et celle du vase en verre, est fermé par un couvercle en fer-blanc traversé par un tuyau en laiton /, destiné à donner issue aux vapeurs émises par le liquide du bain-marie. Sur l'orifice du vase en verre, on place un disque en verre percé en son centre d'une ouverture o qui permet l'introduction d'un agitateur; un thermomètre jT est fixé à une autre ouverture o', au moyen d'un bouchon en caoutchouc. Ce disque a pour objet de rendre l'évaporation de l'eau moins grande et d'éviter le refroidissement à la surface du liquide. On voit- que notre appareil est une véritable étuve de Gay- Lussac, qu'il est facile de maintenir à une température con- stante. De plus, il permet d'obtenir une dissolution parfaite- ment saturée, en la recevant directement au moyen du siphon^ dans un vase taré. — Yoici la manière dont je me sers de cet appareil. J'introduis dans la grande branche du siphon du coton cardé et je joins cette brancheà la petite par le caoutchouc t ; je ferme l'ouverture de la petite branche, au moyen d'un bouchon en verre, en ayant soin de laisser l'extrémité du fil de platine f au dehors de l'appareil; à cet effets ce fil traverse une petite ouverture pratiquée sur le disque; enfin j'ouvre le robinet R, afin d'empêcher que la dilatation de l'air du siphon ne le fasse casser ou ne soulève le bouchon. Je verse dans le bain-marie assez d'huile pour que son niveau se trouve à une certaine hauteur au-dessus de l'orifice delà tubulure; je place le cou- vercle du bain-marie, je mets dans le vase en verre de l'eau distillée et un grand excès de sel, en ayant bien soin que le niveau de la solution soit plus haut que la courbure supérieure du siphon et se trouve à une petite distance de l'orifice du vase. Cet orifice est d'ailleurs assez éloigné de la courbure supé- rieure du siphon pour que, malgré l'évaporation, elle soit en- core inférieure au niveau de la dissolution^ à la fin de l'opéra- tion. L'évaporation est d'ailleurs bien diminuée par l'emploi du disque en verre. Je place enfin l'appareil sur un fourneau — S5S — à gaz et je chauffe le liquide jusqu'à la température à laquelle je yeux opérer, en ayant soin de ne pas la dépasser, pour la raison que j'ai indiquée plus haut^ et je la maintiens constante pendant un temps suffisamment long. Lorsque Je juge que Feau est saturée de sel, j'engage l'extrémité du robinetR dansl'étroit goulot d'une fiole exactement tarée et plongée dans un bain de glace, j'enlève le bouchon qui ferme l'ouverture du siphon en tirant le fil de platine, et l'écoulement se produit immédiatement puisque la courbure supérieure du siphon se trouve sous le liquide. Les particules salines non dissoutes sont arrêtées par la courbure inférieure du siphon; celles qui pourraient être entraînées plus loin sont arrêtées par le coton cardé placé dans la grande branche; de plus, comme le siphon est entièrement entouré par l'huile du bain-marie^ le sel ne peut cristalliser pendant le transvasement. Lorsque j'ai recueilli une certaine quantité de dissolution saturée, je bouche la fiole afin d'empêcher l'évaporation de l'eau, je lui laisse reprendre la température ambiante et je la porte sur la balance ; l'augmentation de poids qu'elle a subie représente le poids de la solution saline recueillie. Pour plus de précision, je fais le tare de la fiole avec une autre fiole de même volume extérieur et à peu près de même poids; j'ajoute de la grenaille de plomb du côté de cette fiole et j'équilibre de l'autre côté avec des poids marqués; la somme des poids que j'enlève pour rétablir l'équilibre^ lorsque la fiole de ce côté renferme la solution saline, représente, avec l'exactitude de la double pesée, le poids de cette solution. Je la verse dans une éprouvette graduée, en ayant soin de rincer la fiole avec de l'eau distillée, et j'ajoute de l'eau de manièreà avoir un volume connu de solution, 1 litre, par exemple. Je conseille Pemploi de vases gradués à -)- 17«, ô G., ainsi que Mohr le recommande; c'est la température moyenne des laboratoires. Il ne me reste plus qu'à doser la quantité de sel contenu dans ce litre^ c'est-* à-dire dans le poids de la dissolution. — ut — Noie sur uns nouvelle propriété de l'air; par M. CouLiER (1). Depuis la piibUçatiPQ cU ma dernière note, j'ai fait <{uel^ues ^périences qu'il me parait utile de faire fîoooaitre : 1" Si Ton introduit dans le flacon (fig* 1, p. 1Ç6) un 61 fin dfi platiné convenablement disposé, il suffit de le faire rouf^ir pendant un instaut très-court^ pour que Tair du flacon devienne açdf. 3"* La flamme de Thydrogène rend Tair actif. J'avais d'abord attribué çaxie propriété à la présence d'aneniC| d'antimoine ou de cbarbon, accidentellement introduit dans ce gaz ; mais en me servant de zinc et d'acide sulfurique purs, et en lavant le gM iam des solutions de bicblorure de mercure, d'acétate de plomb et de nitrate d'argent, je n'ai pu enlever i la flanune qu'il produit la propriété de rendre l'air actif. La nébulosité qui prend naissance dans le flacon m'a paru être aussi forte dans ce oas que lorsqu'on se sert d'une flamme carbonée. 3* Lorsqu'on fait passer de l'air inactif dans un tube de verre entouré de clinquant (comme celui qui sert à dégager le gaz de Tappaxf il de Marsb) et chaufle modérément, cet air devient actif» io L'o^iygène^ l'azote (préparé par le phospbore) et l'hydro- gène deviennent actifs lorsqu'on les chau£Pe. Toutefois, pour ce dernier g^, tout l'appareil doit être purgé d'air pour éviter les eiplosions, et la nébulosité disparait presque aussitôt qu'elle est produite, tandis i^e pour l'air et ses composants^ elle per** sia(e assez longtemps. 1^9 Lorsqu'un gait a été rendu actif, comme dans les expé- riences 2, 3 et 4^ sa filtration sur du coton lui enlève cette pro- priété. . Dans ma précédente note, j'avais cru pouvoir attribuer l'ac* tivité de l'air à la présence des corps solides, et il m'avait semblé que le seul corps solide qui pût s'échapper d'une flamme car- Ci) Voir le dernier noméro de ce Joarnal, p. ISS. — 266 — booée AçpouYdû ètx^ que du carbone. C'est rexpérience remar-f quable et facile à reproduire de la filtration de Tair sur du cotoQ qui m'avait conduit à faire cette hypothèse que les expé- riences relatées plus haut infirment. L'explication de ces phéno- mènes reste donc à trouver. On sait que les hygiénistes, quand il s'agit de IW chauffé de nos appartements, établissent une différence entre eelui dont la température a été obtenue en mélangeant de Taîr froid avec de Vair surchauffé, et celui dont la masse entière a été confor- mément et modérément portée à la température voulue. Les expériences relatées plus haut montrent que dans ces deux cir- oooita9ces les pn>priétés physique» de Faîr ne sont pas )es mêmes» Sur U phénomène thermique gui accompagne l^ inversion; par M. G« FiEUaT. Dana le oours de recherches sur Tinversion du sucre de canne par les acides, j'ai été conduit à étudier la réaction au point de vue thermique. U y avait quelque raison de croire^ à priori^ que l'inversion» qui est favorisée par une élévation de température et qui est une sorte de décomposition du sucre en glucose et en lévulose^ avec fixation d'un? molécule d'eau^ pourrait absorber une certaine quantité de chaleur; mais^ d'autre part, il était permis de rapprocher le sucre de canne deséthers^ qui sa décomposent en fixant de l'eau et avec déga*^ gement d'un certain nombre de calories. La solution de cette question a été cherchée de la manière suivante. On a fait séjourner^ dans le bain-marie d'uu alambic entouré d'eau bouillante, un vase de verre mince, contenant 500 grammes environ d'acide cblorhydrique étendu (acide réel = 38 grammes); dans la n^ên^e enceinte se trouvait un matras contenant une solution de 60 grammes de sucre dans 30 grammes d'ea^. }jes vases étaient isolés du fond et des pa« rois de l'enceinte. Les liquides étant arrivés à une température commune et stationnaire) on versait la solution sucrée dans — 266 — Facide pendant qu'on agitait avec un thermomètre sen- sible. Voici les résultats obtenus dans deux expériences * 1. n. Tempâratare initiale Température da mélange, après. m 0 m 0 49,5 2 46,8 2 52,1 5 47,0 4 52,0 10 47,0 6 51^ 15 46,8 10 61,6 . . 22 46,8 14 51,4 23 51,0 Dans la deuxième cxpërience, les résultats sont plus saillants que dans la première, parce qu'on opérait à une température plus élevée. Ainsi Ton a constaté une élévation de température de 2*,6 dans des circonstances défavorables, car cet accroisse- ment se répartissait sur une masse d'environ 600 grammes d'eaUf et un thermomètre assez volumineux y prenait part. D n'y a pas lieu de craindre que la dilution de l'acide chlorhy- drique par l'eau de la solution sucrée ait contribué au déve- loppement de chaleur; car, dans les conditions de l'expérience, cette cause d'échauffement est négligeable ; d'ailleurs la dilu- tion du sucre devait produire un effet contraire. En somme, il me paraît bien démontré que l'inversion du sucre est un phénomène exothermique, et c'est ce qui la rend nécessaire toutes les fois qu'un acide assez puissant se trouve en présence de ce principe immédiat. ACADÉMIE DES SCIENCES. Sur la présence du hioxyde d* hydrogène dans la sive des végétaux; par M. J. Clermont. Il résulte des recherches de MH. Schônbein et Meissner que la molécule d'oxygène, que ces savants considèrent oonune diatomique, se transforme sous l'influence de l'électricité en — 267 — ozone («— ) et en antozone (-f-)» i'un des deux atomes compo- sant la molécule se chargeant d'électricité négative et l'autre d'électricité positive. L'antozone, ou oxygène électropositif, ne peut donc pas être produit isolément et ne peut être obtenu que parallèlement à l'ozone électronégatif, et vice versa, M. Meissner a établi, en outre, que l'oxygène électropositif, ou antozone, possédait seul la propriété de faire passer le prot- oxyde d'hydrogène (HO) à un degré d'oxydation supérieur (HO*) . D'un autre côté^ il résulte des travaux d'un grand nombre de savants, et en particulier de M. Scoutetten, qui a entretenu P Académie des sciences de ses recherches, qu'une grande partie de l'oxygène dégagé par les plantes se trouvait à l'état d'ozone. Je me suis demandé, dès lors, ce que devenait, dans le phé- nomène de la respiration des plantes, l'autre terme de l'oxy- gène, c'est-à-dire l'antozone^ et si ce gaz ne servait pas à faire passer à l'état de bioxydq d'hydrogène une partie de l'eau constituant la sève des plantes. J'ai dû admettre a priori^ et contrairement à l'opinion de M. Meissner, que la polarisation électrique de l'oxygène s'ef* fectuait dans le corps même du végétal. En e£Pet, ce savant admet que l'ozone rejeté par les plantes est le résultat de la polarisation électrique de l'oxygène, qui précède la combus- tion des matières organiques qui se trouvent en contact avec les radnes des végétaux et que c'est avec les matériaux prove- nant de cette combustion que l'ozone pénètre dans ces mêmes racines, pour être rejeté plus tard par les organes foliacés. J'ai donc entrepris une série d'expériences, destinées à dé- montrer l'existence du bioxyde d'hydrogène dans la sève des végétaux. Ces expériences ont été répétées sur une grande va- riété de plantes, telles que le tabac, la vigne, la salade^ un grand nombre de Labiées, etc. Dans le début^ mes expériences ne furent pas heureuses, et ce ne fut que quand j^eus renouvelé mes réactifs, qui doivent toujours être fraîchement préparés, sous peine d'insuccès, et que j'eus opéré sur la sève fraîche également, que je pus con- stater nettement la présence du bioxyde d'hydrogène dans le liquide soumis à mes investigations. /Mm. d$ ntm, et 4$ CU»., 4« liin, t XIII. (Octobn i875.> 17 — 268 — Pour obieoir le liquide intra^cellulaire ausn limpide que po6$ibIe| les plantes ont été écrasées rapidement dans un vase ranfermaot de Teau distillée, qui serrait de Tëkicule a lasére. Cette eaU) ensuite, était examinée à l'aide du réactif dit de Schônbiinf réactif très*-seosible et composé d'iodure de potas* sium^ d'amidon et d'ui^ sel de protoxyde de fer. Ce serait m'aventurer sur le terrain de la spéculation que de me demander^ actuellement, quel est le rôle réservé au bioiyde d'bydrogèoei dans les phénomènes de la nutrition et de Tassi- milation» Il m'est impossible également de fournir des notions sur la richesse relative, en bioxyde d'hydrogène^ des différents organes de la plante, ainsi que sur la quantité de ce bioxyde contenue dans un Tolume donné de sève. Sur qtalque$ réotUani des séh de chrome; par M. A. Etaad. On ne connaît pas jusqu'à présent de réactions qui per- mettent de transformer instantanément et è volonté les sels de sesquioxyde de chrome d'une modification dans une autre. Les sels verts ne deviennent violets sous l'influence de l'acide asotique qu'au bout d'un temps plus ou moios long. Divers réactifs permettent d'obtenir un résultat immédiat. Les sels verts passent au violet carmin dès qu'on les additionne a froid d'une petite quantité d'axotite de potasse. La teinte car- minée qui se développe au moment du mélange des deux dis- solutions, et qui ressemble à celle des composés amidochro- miques, disparaît peu à peu pour faire place au bleu violet qui a l'alun de chrome pour type. Le sulfocyanure de potassium produit, mais plus lente- ment, les mêmes phénomènes. Enfin les dissolutions de chrome vertes précipitées par la potasse donnent un hydrate vert inso- luble dans l'ammoniaque, lequel, en se dissolvant dans l'acide acétique un peu concentré, prend une couleur carmin violet ; dans ce cas la teinte carminée ne passe pas au violet bleu avec le temps. Les sels violets deviennent vert clair en quelques secondas à froid, sous l'influence des arséniates ou de l'acide arsénique — 269 — libre; ils ne peuvent plus revenir au violet par les axotites. L'azotate d'argent ne précipite pat l'acide arsëniquede ccb seb. Les réactions colorées indiquées ci-dessus peuvent se répéter d'une façon très-nette en remplissant aux trois quarts un tube à essai un peu large d'une dissolution étendue de chlorure de chrome vert; on ajoute 4 ou 6 centimètres cubes d'asotite de potasse^ et l'on donne une secousse t la liqueur devient violet earmin. En portant au fond du tube un peu d'arséoiate avee une pipette, et en soufflant avec précaution pour le mélanger^ la partie inférieure du tube se colore en vert clair. Lcewel admet quatre modifications de l'hydrate de chrome : dent vertes, une violet carmin et une violet bleu ^ la couleui;et les propriétés des sels transformés par les aootites et les arsé» niâtes s'accordent avec cette manière de voir. Le sel violet car- min obtenu par l'azotite donne avec la potasse un précipité gris insoluble dans l'ammoniaque, ce qui le distingue nettes ment du sel violet bleu ordinaire» Le sel vert clair obtenu par les arséaiates a la propriété non moins caractéristique dm donner par la potasse un précipité insoluble dans l'acide acé« tique et soluble en violet bleu dans l'ammoniaque ; n'est là une réaction diamétralement opposée à celle de& sels vert foncé ordinaires. Sur quelques dérivés wmueaux de Painéthol; par M* Laudolph. J'ai entrepris une étude nouvelle de Tessence d'anis. Voici quelques «uns des résultats auxquels je suis arrivé. 1. Bydrure d'anéthol ou camphre ameique* «^ L'essence d^anis vert de Russie, telle qu'elle est fournie par le commerce^ soumise à plusieurs rectifications successives, fournit les 0/iO d^un produit qui bout de 226 à 230« et qui est l'anéihol pur» Pour transformer cet anéthol en aldéhjde anisique, on fait bouillir pendant une heure un mélange de ÔO grammes d'es- sence rectifiée et de 300 grammes d'acide azotique à 13" B. Le produit de la réaction est lavé avec de l'eau d'abord, puis avec une solution étendue de soude. Le corps huileux ainsi obtenu — 260 — et distillé à feu nu s'élèye à 18 ou 20 p. 100 du poids de PaDé- thol primitif: c'est un mélange d'aldéhyde anisîque et de camphre anisique, à peu près par parties ^^les. On agite ce produit avec du bisulfite de soude, et on laye la combinaison cristalline ainsi obtenue avec un mélange d'alcool et d'éther jusqu'à ce qu'elle soit complètement blanche* La partie du corps huileux, qui ne s'est pas combinée au bisulfite^ se retrouve dans le mélange d'alcool et d'éther qui a servi au lavage. En purifiant par distillation, on obtient faci- lement un produit qui a une odeur camphrée des plus pro- noncées et qui bout de 190 à i93* : c'est le camphre ani- sique ou hydrure d'anéthol. Ce produit répond à des nombres voisins de la formule G'^H'^OV L'hydnire d'anéthol est liquide et plus l^er que l'eau. Oxydé avec le bichromate de potasse et l'acide sulfurique^ il donne naissance à un acide cristallisant en longues aiguilles qui fondent à ITS^' et qui présentent les caractères de l'acide anî- sique. Avec Pacide chlorhydrique, il ne forme pas de com- binaison définie^ caractère qu'il partage avec le camphre or- dinaire. L'équation suivante exprime la formation de l'aldéhyde ani« sique et du nouveau composé en proportions égales, conformé- ment à l'expérience : 2C"H"0« 4- 2HK)» + 0«= C^H^O» + C"fl»0* + C*H*0». n y aurait donc fixation d'eau dans l'acte de l'oxydation, ce qui n'est pas contraire aux analogies. 2. Produits de cùndensation, — On chauffe en vase clos, pendant dix^huit heures à 185*, l'essence par fraction de 4 à 5 grammes avec de la potasse alcoolique pure à 10* B. On dis- tille l'alcool. Au résidu l'on ajoute un tiers d'eau et l'on extrait l'anéthol resté intact par Féther. La solution aqueuse est trai- tée par de l'acide chlorhydrique pour précipiter les corps com- binés à la potasse qui ensuite sont séparés par l'éther. On évapore et l'on distille le résidu avec les vapeurs d'eau. Le produit de condensation cristallisable passe dans le récipient, tandis que le deuxième produit de condensation reste au fond du ballon. — 261 — Le premier produit est très-peu soluble dans l'eau chaude, n se dissout facilement dans l'alcool, Téther et la benzine, qui par évaporation le laissent déposer sous forme d'une huile lourde. Le seul moyen d'obteoir des cristaux parfaitement dë^ finis est de chauiFer en rase clos dans un bain-marie pendant deux à trois heures en agitant souvent les tubes, afin de favo- riser la solution. Les cristaux ne se déposent par refroidisse- ment qu'au bout de vingt-quatre à quarante-huit heures, maison petite quantité seulement. Ce sont des lamelles dino- rhombiques, aplaties parallèlement à '^'^ ayant la bissectrice des axes optiques perpendiculaire à g\ Le plan des axes fait avec l'axe du prisme un angle d'environ 20*. Les cristaux fondent à 87*. La composition de ce produit répond à la formuleG*'H^'0', qui est celle de l'éther de l'alcool anisique ou plutôt d'un isomèro. L'éther acétique de ce corps s'obtient facilement en le chauf- fant avec de l'acide acétique anhydre pendant six heures à 100^, etc. Le produit ainsi obtenu est visqueux et facilement décomposable par la chaleur. Il répond exactement à la for- mule G^^IfO*, qui serait celle de l'éther diacétique d'un di- phénoL Nous avons vu que le premier produit est toujours accom- pagné d'un corps résineux, qui, dans les conditions les plus favorables à la formation du produit cristallisable, s'élève à la moitié de la masse totale, et qui, en prolongeant la durée de la réaction et surtout en augmentant la concentration de la potasse alcoolique, peut être le seul produit de la réaction. Ce corps est très-cassant, il fond vers 65*. Sa composition répond à la formule C»«H"0\ Ce travail a été fait au laboratoire de M. Berthelot, au Collège de France. Action de V ozone iur legjus iucrés. Action deg $eli acides sur le sucre ; par M. Maumené. 1 litre de jus de betterave peut absorber Tozone de plusieurs — 162 — liores d'oxygène osôné (à 35 ou 36 àiilligrammes pur litre) sans aitëration du sucre t l'odeur de l'ozone disparait immédiate* ment, et la couleur du jus parait seule détruite; quand l'o- deur se conserve, le sucre commence à être rapidement inverti. Les sels acides, notamment les bisulfates, n'ont presque pas d'action pour invertir le sucre. Des dissolutions bouillant k feu nu ne présentent pas d'inversions sensiblement plus rapides que les dissolutions aqueuses pures. La moindre trace d'acide en excès produit l'inversion en quelques minutes. Les masses cuites qui conservent de la chaux et, par suite, de la potasse et de la soude libre, peuvent recevoir assea d'acide sulfurique pour changer les alcalis en bisulfates sans éprouver une inver« sion rapide. Une trace d'acide en excès rend l'inversion inunédiate. Il est facile de voir comment les cuites acides de M. Margueritte peuvent oftrir une résistance à l'invernon qui a d'abord causé de la surprise. Sur la séparation complète de l'arsenic des matières animales et sur son dosage dans les divers tissus; par M. Armand Gautier. On sait que les diverses méthodes proposées pour la re- cfaerhe médico-légale de l'arsenic, tout en permettant de re- connaître avec certitude ce métalloïde, ne sont pas suffisantes pour l'extraire sans perte et, par conséquent, pour le doser. La solution complète de cette question aurait le plus grand inté- rêt pour le toxicologiste, car non-seulement elle lui servirait à retrouver les moindres traces d'arsenic, mais encore elle pour- rait l'aider à résoudre ces questions : A quelle époque remonte approximativement l'empoisonnement ? A-t-il été aigu ou chronique? Des dosages comparatifs d'arsenic dans les divers tissus des animaux intoxiqués permettraient au physiologiste de rechercher où se localise l'arsenic et de scruter le méca- nisme, encore très«obscur, de l'empoisonnement par les arse- nicaux. C'est ce dernier problème que M. Scolosuboff, médecin distingué d'un hôpital de Moscou, a tenté d'éclaircir dans le — 268 — laboratoire de chimie biologique que je dirige à la Faculté de mëdeciae, et c'est pour le résoudre que j'ai cherché une méthode simple et sdre. Elle a déjà servi à l'auteur que je citais plus haut à recoonattre que l'arsenic se localise d'abord dans le système nerveux, pour passer de là dans le foie et dans les muscles; je pense qu'elle trouvera souvent aussi d'heu- reuses applications en toxicologie. Le moyen que je propose pour détruire d'abord la substance animale et en isoler tout Parsenic consiste à la traiter succes- sivement par l'acide nitrique pur ordinaire, Tacide sulfurique et enfin l'acide nitrique. Ge procédé a cet avantage sur ceux d'Orfila et de Filhol, qu'il rappelle^ d'éviter toutes les causes d'erreur, dont nous dirons un mot plus loin, et de permettre d'extraire des tissus la totalité de l'arsenic qu'ils contiennent ou qu'on y introduit. Yoici conunent je procède : 100 grammes de muscles^ de foie ou de cerveau sont coupés en morceaux et introduits à l'état frais dans uûe capsule de 600 centimètres cubes avec 30 grammes d'acide nitrique. La matière animale se liquéfie peu à peu, grâce à un feu modéré. Lorsque la masse est de- venue visqueuse et tend à s'attacher aux parois, on retire la capsule du feu, sinon une vive attaque aurait bientôt lieu qui carboniserait le tout, quelquefois avec flamme, et perte d'ar- senic. On ajoute alors 6 grammes d'acide sulfurique et l'on chauffe modérément jusqu'à ce que la matière, brun noirâtre, tende à s'attacher au fond du vase» On fait à ce moment tomber sur la masse, échauffée jusqu'au point où l'acide sul- furique qui l'imprègne commence à émettre quelques vapeurs, 15 grammes d'acide nitrique que l'on projette goutte à goutte* Le tout se reliquéfie^ d'abondantes vapeurs nitreuses se déga- gent, et l'on chauffe enfin jusqu'à ce que la matière commence à se carboniser en donnant des vapeurs denses. Cela fait, le résidu noir ainsi obtenu est facilement pulvérisé et épuisé par l'eau bouillante. En général la liqueur filtrée est couleur ma« dèie clair; elle ne contient pas de produits nitrés décelables par le sulfate ferreux sulfurique. A ce liquide chaud on ajoute quelques gouttes de bisulfite de soude, jusqu'à ce qu'il émette l'odeur d'aoido sulfureux, et Ton précipite à la manient oiw — 264 — dinaire le sulfure d'arsenic par l'hydrogène sulfuré, etc. Je reviens à l'attaque de la matière suspecte par l'acide ni* tiîque. Dans cette première phase, les chlorures contenus dans les substances organiques sont, pour la plus grande part du moins, détruits par l'excès d'acide nitrique; l'eau régale formée, extrêmement pauvre en acide chlorhydrique, permet de chasser le chlore sans qu'une trace d'arsenic puisse se volatiliser. Je m'en suis assuré directement; O'%005 d'acide arsénieux ont été dissous dans 30 grammes d'acide nitrique; à la liqueur on a ajouté Q^%6 de sel marin, et évaporé à sec Dans le résidu, Tar- senic a été dosé. Il pesait 0'%00367, au lieu de O'%00378, qui est le nombre théorique. J'ai fait encore l'expérience suivante : 0^,005 d'acide arsé» nieux pur furent dissous dans 150 grammes d'une eau régale formée de 1 volume d'acide nitrique pour 3 volumes d'acide cfalorhydrique ; le tout fut mis. à bouillir. Au résidu sec on ajouta 40 grammes d'acide chlorhydrique fumant, on évapora de nouveau, et l'on dosa, sous forme d'arséniate ammoniaco- magnésien, Tacide arsénique restant. Il pesait 0",0090; ce qui, transformé par le calcul en acide arsénieux, correspond à 0",00469 au lieu de 0",005 qui avaient été pris. C'est donc à peine si 0'',0003 d'acide arsénieux avaient été volatilisés à l'état de chlorure d'arsenic dans ces conditions en apparence si propres à le produire. Lorsque^ dans la seconde phase du procédé que je propose, on ajoute de l'acide sulfurique à la matière déjà profondément attaquée par l'acide nitrique, l'oxydation devient très-puis- sante, mais la destruction se fait sans qu'il y ait jamais défla- gration, comme l'avait déjà remarqué Filhol. Enfin, pour éviter la réduction de l'acide sulfurique, pour assurer la destruction plus complète de la matière oi^nique arsenicale, et réduire la masse en une faible quantité (de 3 à 4 grammes pour 100 grammes de muscles) d'un charbon l^er, et facile à laver, on ajoute, dans la troisième phase, de Tacide nitrique q|ii, à cette température, attaque encore la matière, sans que l'acide sulfurique puisse être réduit et sans que le sulfure d'arsenic puisse naître en présence de l'excès d'acide nitrique et des corps oitrés du carbone. La matière charbon- — 265 — neuse, épuisée à l'eau bouillante, ne contient plus d'arsenic. Je m'en suis assuré de deux manières : 1<* J'ai traité le charbon provenant d'une expérience qui m'avait donné un anneau arsenical pesant 0'%0047 par la mé- thode de Devergie, et je n'ai recueilli, à l'appareil de Marsh, qu'une trace à peine visible d'ai*senié. 2° J'ai dosé l'arsenic retiré par ma méthode de 100 grammes de muscles de bœuf auxquels j'avais ajouté 0^,000 d'acide arsénieux. Il pesait 0^,00365 au lieu de 0'',00378 que demande la théorie. Une très- minime quantité d'arsenic avait donc été perdue et pouvait rester dans le charbon. Il me sera facile de montrer qu'à sa grande rapidité mon procédé joint l'avantage de jouir d'une sensibilité extrême. 20 grammes du cerveau d'un chien intoxiqué chroniquement depuis un mois ont donné, traités comme je l'ai dit plus haut, un bel anneau arsenical bien opaque^ pesant 0*',00l7i. Une quantité vingt fois moindre de substance cérébrale aurait cer* tainement encore donné un anneau notable. 2 grammes de la moelle d'un lapin ayant reçu depuis quinze jours de 0*^,005 à O^yO&O d'acide arsénieux donnèrent par ma méthode un bel anneau miroitant d'arsenic, de plus de 1 centimètre. L'arsenic pouvant exister dans les matières suspectes peut^ en suivant la marche que j'indique, être entièrement extrait et dosé. En effet, dans 100 grammes de sang de bœuf, je versai 0*^,0025 d'acide arsénieux; le tout fut évaporé à sec et traité comme ci-dessus. L'anneau arsenical pesa 0^,00478 au lieu de O^yOOlSS, poids théorique; 100 grammes de muscles frais hachés reçurent 0^,005 d'acide arsénieux, le tout fut desséché deux heures à 100*. L'anneau extrait par la méthode que je propose pesa 0^,00372 au lieu de lieu de 0''900379 que demande la théorie. Il me parait donc démontré qu'on peut, par cette voie, isoler la totalité de l'arsenic ccuitenu dans les matières suspectes, ce qu'aucune autre méthode n'a jusqu'ici résolu. Il me reste à dire comment on doit se servir de l'appareil de Marsh, pour le rendre propre à doser l'arsenic à l'état métalloïdique. — 26« — Action de l'oxygène électrolytique $ur la glycérine; par M. Ad. RenaRD. La glycérine, additionnëe des deux tiers enriron de son to- iume d'eau acidulée au vingtième d'acide suif urique et sou- mise à l'action de l'oxygène électrolytique, fournît différents produits d'oxydation, parmi lesquels j'ai pu constater la pré- sence des acides formique et acétique en grande quantité^ de Tacide glycérique, et, en outre, de la première aldéhyde gly- cérique; enfin il se produit encore un produit sirupeux, sans action sur les carbonates de baryte ou de chaux, mais qui, traité par la baryte caustique, donne une combinaison insolu* ble dans l'alcool répondant assez bien à la formule (C*H*0*)*Ba, et qui pourrait être l'adde correspondant à la deuxième aldé- hyde glyoérique. Malheureusement la proportion que Ton obtient de l'aldé- hyde et de ce dernier produit est tellement faible^ que je n'ai pu encore les soumettre à une étude sérieuse; aussi n'est^oe que pour prendre date que j'ai l'honneur de soumettre aujour- ,d'hui à l'Académie les résultats que j'ai obtenus sur ces deux nouveaux composés. L'aldéhyde glyoérique se présente sous l'aspect d'une masse .blanche, amoi-phe, dure et cassante, d*une odeur pénétrante, rappelant celle de l'acide formique. Elle fond vers 92*. Sons l'influence d'une température plus élevée, elle se sublime en se décomposant partiellement. Son analyse a donné des chiffres correspondant à la formule Elle est soluble dans l'eau et à peu près insoluble dans l'al- cool et Téther. Sa solution aqueuse, mélangée avec tue solution oonœntrée de bisulfite de soude, produit une élévation sensible de tempé- rature; mais il m'a été jusqu'à présent impossible d'isoler cette combinaison* Elle réduit à froid, avec formation d'un miroir métallique, le nitrate d'argent ammoniacal. Sa solution^ addi- — 267 — tiônnëe d'ammoniaque, donne, par l'évaporation^ des cristaux renfermant 36 à 37 p. 100 d'azote. Sou9 les influences oxydantes énergiques, acide nitrique ou acide chromique, elle s'oxyde vivement eu se transformant en acide formique. L'ozone agit sur sa solution et la transforme en acide acétique. L'oxygène électrolytique la transforme aussi en un mélange d'acide formique et d'acide acétique. Enfin, abandonnée à l'air en présence d'une petite quantité d'eau, elle s'altère et laisse un résidu visqueux^ présentant une grande analogie avec le dernier produit de l'oxydation directe de la glycérine par l'oxygène électrolytique. JW44-Uil Nouveau procédé pour le dosage de r oxygène libre dans l'urine; par M. D. Freirb^ Le procédé généralement employé pour doser l'oxygène, ainsi que les autres gaz de l'urine, consiste à soumettre le li-* quide à Faction du vide, au moyen de la pompe à mercure. Les résultats sont exacts, parce qu'on atteint un vide presque barométrique; mais ce moyen, d'une exécution longue, ré- clame des soins spéciaux et l'emploi d'un appareil dont le prix est élevé. J'ai réduit l'estimation des gaz de l'urine à une analyse volumétrique, au moins pour l'oxygène. On pourra probable* ment appliquer le même procédé à d'autres liquides que l'u- rine : eau ordinaire, lait, sang, etc., avec quelques modifica* tions. La quantité d'oxygène libre, dans l'urine^ ne dépasse pas quelques dixièmes de centimètres cubes par litre. Il fallait donc un réactif très -sensible pour déceler 'et mesurer exacte- ment cette petite proportion de gaz. Je l'ai trouvé dans l'acide pyrogallique. La proportion d'oxygène absorbé par une quantité détermi- née d'acide pyrogallique est connue depuis les rechen^es de Dœbereiner ; 1 gramme de ce corps, dissous dans un excès d'ammoniaque^ absorbe 38 centigramuics ou 260 centimètres — 268 — cubes d'oxygène. 0^,002 du même acide abeoibent 45; à cette dose, l'agent destructeur est vrai- semblablement insuffisant, et l'alcaloïde, après avoir manifesté sa présence par la mydriase, est éliminé rapidement et en nature par les organes d'excrétion; 3* Que les animaux vertébrés sont d'autant plus sensibles aux solanées vireuses que leur système nerveux est plus per- fectionné. L'aotdo ozQTltlqoo «t le orésol qui «n dértr» ; par MM» Oppbnheim et Pfapp. ^-* Dans une note précédente^ les auteurs ont signalé la formation d'un nouvel acide C'H^O*, l'acide oxuvitique, qui résulte de l'action du chloroforme sur Téther acétique sodé. Cet acide se forme également par l'action qu'exercent sur cet éther le chloral, l'éther trichloracétique et le tétrachlorure de carbone. En distillant avec un excès de chaux et par petites portions 800 grammes d'oxuvitate de baryte et 360 grammes d'oxuvitate de chaux, on en retire plus de 150 granunes de cresol pur, — 271 — C^H'Oi qu'on peut transformer en acide cr^lique C'H^O', en éther méthylcrésolique C'H^^O et en éther éthylcrésolique G'H^'O. Ces deux ëthers donnent par l'action du permanganate de potasse les acides méthyloxybenzoïque C'H^O' et éthyloxy- benzoïque C*H*^0'. Le premier de ces acides, fondu avec de la potasse caustique, a fourni de l'acide oxybenxoïque C^B^O'. Yoîci les points de fusion et d'ébullition de ces composés (1] : crésol (F. 31«) (E. 194'), — acide crcsolique (F. 168*»), — ëiher mëthylcrésolique (E. 174"), —éther éthylcrésolique (E. 188), — acide méthyloxybenzoïque (F. 96"), --acide ëthyloxyben- aoique (F. 137'), — acide oxybenzoïque (F. 200^). ânr une oombliiAlioii d'oxyde de métbyle et d'a- 6lde olilorhydri(|tie. Gomblnalsoiii moléenlâlres ; par M. FrieDBL. — L'auteur a fait passer dans un récipient entouré d'un mélange réfrigérant un mélange d'oxyde de méthyle et d'acide chlorhydrique purs et secs, et il a obtenu un liquide Incolore, mobile, fumant à l'air et passant à la distillation entre—S* et — l*. L'oxyde de méthyle bouillant, d'après M. Ber- thelot, à — 22', on est conduit à considérer le produit obtenu comme une combinaison directe d'oxyde de méthyle et d'acide chlorhydrique. L'eau et la potasse le dédoublent en s'empa- rant ébuUUioQ. — 272 — gorie nombreuse de combinaisons qui ont été appelées wiolicu' laires. M. Kekulé a désigné ainsi celles qui n'obéissent pas aux lois généralement admises de ratomicité. Formées par l'union de deux ou plusieurs molécules complètes pouvant exister iso- lées, elles semblent contenir encore ces molécules telles quelles. £lles sont peu stables et se dédoublent facilement, en parti- culier sous l'influence de la chaleur. Leur véritable caractère distinctif parait être leur non-eœistence à Véiat de vapeur. Mais ce caractère n'est pas absolu, d'après M. Friedel. Il n'existe donc aucune limite bien tranchée entre les combinaisons ato- miques et les combinaisons moléculaires ; les unes et les autres doivent pouvoir être réunies dans une même loi générale de la combinaison. Si l'on considère que l'atomicité, c'est-à-dire la capacité de saturation des atomes, varie à la fois avec la tem- pérature et avec la nature des atomes mis en présence, la dif- ficulté semble disparaître. Pour le composé qui a été le point de départ de ce travail, on peut sans trop se hasarder, dit M. Friedel, attribuer sa formation à deux atomicités supplémentaires de l'oxygène et peut-être même du chlore. Il ne faut, suivant nous^ accepter qu'avec réserve le prin- cipe de l'atomicité variable; la théorie perdrait ainsi toute sa rigueur. Faits relatif! à Tétiide des alcools polyatomiqoss proprement dits. Application à on nouTean mode d'ob- tention de l'acide formiqne cristallisable; par M. Loam. -^ Nous avons fait connaître dans ce recueil, t. XXI, p. 196, deux procédés de préparation industrielle de l'acide formique proposés par M. Lorin. Ce chimiste a complété ses expériences qui lui ont permis d'obtenir directement l'acide formique cris- tallisable. n rappelle d'abord une expérience qu'il a faite il y a plusieurs années. Dans une cornue assez grande à col un peu effilé, on amis 1^*^420 de glycérine pure et 3 kilo granoimes d'a- cide oxalique ordinaire en poudre ; la réaction a été continuée par des additions successives de cet acide, le matin et le soir, et en quantités telles que le niveau primitif du mélange fût atteint et autant que possible maintenu. On opérait à feu nu. — 278 — 65^,250 d'acide oxalique ordinaire ont fourni 42^,140 d'acide formique, au titre moyen 54^5 p. 100, et représentant 23^"^004 d'acide formique vrai. Ce qui est surtout digne de remarque dans cette expérience, c'est que la propriété éthéri^ fiante du résidu liquide était loin d'être épuisée. On oinient donc avec l'acide oxalique et la glycérine de l'acide formique indéfiniment, comme l'alcool ordinaire donne avec l'acide sulfurique de l'éther sulfurîque indéfiniment. Cette continuité et l'absence de précautions, en employant un'bain-marie^ etc., en font un procédé véritablement industriel. M. Lorin a obtenu avec la glycérine de l'acide formique de premier jet à 90 p. 100; il a étendu depuis ses expériences à d'autres alcools polyatomîques, la mannite et l'érythrite. De tous les alcools polyatomiques^ la mannite doit être pré- férée pour la préparation de l'acide formique à 56. Elle four- nît un produit plus abondant, d'une limpidité parfaite et ne laissant par distillation, qu'une petite quantité de résidu à peine coloré. Elle donne, comme la glycérine, de l'acide for- mique très-concentré à 86,4 pour 100. L'érythrite (1) a donné des résultats inattendus avec l'acide oxalique déshydraté ;* 85 grammes de cette substance et 2*^,400 d'acide oxalique ont produit 1,120 d'acide formique aqueux, contenant 985 d'acide formique vrai, d'où le titre moyen 87,95. Parla distillation des derniers acides bruts, on a obtenu de l'acide à un titre dépassant 98 p. 100. De tous les alcools polyatomiques essayés, l'érythrite est celui qui a donné sans contredit les résultats les plus nets. M. Lorin a préparé directement de l'acide formique cris- tallisable par une distillation ménagée de l'acide formique, obtenu avec l'érythrite et l'acide oxalique déshydraté. C'est là un résultat fort intéressant. (1) On sait que Térythrite^ C^H^^^O*, a été découverte par M. Stenhoose dans les lichens. C'est un alcool tétratomiqoe que M. Berthelot a placé entre la glycérine (alcool trlatomiqne) et la mannite (alcool hexatomique).— Elle a nne savenr sacrée faible et cristallise en prismes Tolumineiu trés-solables dans Teau et dans Talcool absola bouillant. P. Jmum, 4e PJmrn. a ée CAte., 4« liaii, t XXIL (Oetobn 1875.) iS — 274 — aor la M^mmmiu via et «iir mu tiiSa«iic# sur la dé- urwtinatlan du eluoMa^ par M. Cuahceu — RépooM de M, BtCHAHP, -^ At. Ghwœl a rappelé que depuis ioog- ieuipi PU arait tigoalé la présence normale dans le vin de sub- stances optiquement actives, autres que le glucose, capables de réduire le râunif cupropotasâque. D'autre part, M. Pasteur avait extrait de ce liquide, il y a dix ans, une substance qu'il considéra comme une espèce de gomme. Tout récemment M. Béchamp a annoncé avoir isolé deux corps, A et B, doués de propriétés réductrices sur le réactif de Trommer. Suivant M. Chancel» la substance A de M. Béchamp ne se- rait que le corps décrit par M. Pasteur et caractérisé conune gomme par la transformation en acide mucique. Quant à la substance réductrice» M* Chancel la considère comme identique avec la gomme de M. Pasteur et non comme une dextrinei en effet, si après l'avoir dissoute dans l'eau fai- blement alcoolisée, on ajoute quelques gouttes de perchlorure de fer et un peu de carbonate de chaux, on obtient un abon- dant précipité représentant; la presque totalité du produit soumis à l'analyse. La dextrine n*eût pas été précipitée dans ces conditions, comme Va montré M. Roussin. Suivant M. Chancel, on peut caractériser par le réactif cu- propotassique le glucose en présence de cette substance gom- meuse» Il faut, dit-îl^ opérer à une basse température dans des conditions d'alcalinité convenables. D'ailleurs le vin contenant à peine 1 gramme de gomme par litre et le pouvoir réducteur de cette substance n'étant que le septième de celui du glucose, on peut doser ce dernier corps par le procédé ordinaire, lorsque le vin en renferme plusieurs grammes par litre. Les procédés actuellement employés ne doivent donc pas être rejetés. M. Chancel ajoute que la substance B de M» Béchamp a déjà été signalée par M. Maumené. Béponae 4$ M. Béehttmp. — Dans ses Étudeê $ur le tm, im* primées «n IMd, M. Paâtour s^etprime ainsi : « J^ài reconnu la présence, dans les vins, d\me substance ayant toutes les propriétés générales des gommes, notamment — 275 — caUe d« fournir^ p^r l'acUoD de l'acide uitrique, uoç assn grande quantité d'acide mucique» » Ëyidemment M. Pasteur ti'avait pas pris le pouvoir rotatoire de cette substanoe et) parmi ses propriétés, n'avait considéni que celle de fournir de l'acide mucique. Or, en 1862 , j'avais déjà isolé du vin la même matière, et, bien qu'elle eût une apparencse gommeuae, je ne la désignai pas comme une gomme^ par la raison qu'elle était dextrogyre et que ies gommes sont lévogyres« Je l'avais désignée comme dextrine, à cause du sens de la rotation et aussi paixe que, sous l'influence de l'acide sulfurique^ elle acquérait la propriété de réduire le réactif cupropotassique comme le glucose. Le fait de donner de l'acide mucique ne suffit pas à carac- tériser une gomme; autrement la pectine, qui en produit, de- vrait, d'après les idées de M. Ghancel, être considérée coaune une gomme inactive. De même, le sucre de lait serait une gomme cristallisable et dextrogyre. M* Cbancel afârme, en outre, que la substance en question a été signalée comme réductrice depuis bien des années, par trois chimistes allemands, qu'il nomme. A cela je ne puis ré- pondre» M. Cbancel n'ayant pas indiqué ses sources. Quant à la matière dextrogyre B, à réaction acide et réduc- trice, que j'ai décrite et dont M. Cbancel attribue la décou- verte à M. Maumené, voici comment ce savant s'exprime dans la note qu'il a publiée à propos de mon travail : 0 L'existence dans les vins d'uh acide dextrogyre, signalé par M. Bécbamp, est une première confirmation de la décou- verte que j'ai faite : 1° de la formation de cet acide par l'oxy- dation du sucre; 2** de l'existence de cet acide dans le vin annoncé par le passage suivant de mon Traité du travail des vins : a J'ai extrait au moins en partie cet excédant d'acide in- e connu et j*ai lieu de croire qu'il est l'un, au moins, des deux c acides dont je vais parler (!)•)> a ...»• L'évaporation des deux acides, mêlés ou séparés, pré« sente un grand nombre de faits tous semblables à ceux qu'on (1) Il i'kgit 4'fteldM qol soot l« résvilat de ti^-^lntiressfeates siiir. Le premier a présenté les réactions et la composition de l'alcool butylique, et lui est identique. Le second est constitué par de l'alcool amylique. Enfin, de l'ensemble de ses recherches, M. Demarçay a con- clu que l'essence de camomille romaine est un mélange de plu- sieurs éthers, parmi lesquels dominent les angelates et valéria- nates de butyle et d'amyle. — 578 — §ttr myUMB» etOttUMUt; par M. LAmnim . -^ t'bybîscus èsculentus forme la basé des préparations de nafé. Q'est une malyacée qui est connue sous le nom de Gombo et qui crott dans les pays chauds, notamment en Syrie et en Egypte. Indëpen- damment de son emploi en médecine, Tbybisetts escalentus sert à fabriquer des cordages et des tissus, ainsi que du papier très-beau et très-résistant pouvant riraliser avec les papiers de chiffons purs* M. Landrin a fait l'analyse chimique du gombo. L'eau en* lèrt aux différentes parties de la plante et même à l'envdoppe du fruit une matière muoilagineuse très-abondante qu^il a ap« pelée Gùmhinê^ o'est ce mucilage qui sert à préparer de* pitês pectorales en pharmacie. La gombine ne donne pas d'acide tonciqtte par le traitement au moyen de facide azotique et n'est pas attaquée par la potasse. Elle se transforme en glucose sous l'influence des acides. Cette réaction et la coloration vio- lette que lui donne la teinture d'iode la rapprochent beaucoup de la dextrine dont elle est, du reste, un isomère. Outre œtte substance, le gombo renferme encore une résine qui se colora en rouge sous l'influence du chlore et des acides. En résumé, l'analyse du gombo a présenté les réeultat» sui- vants : fisu. . • t%si Gonbine* ..,••..••, ia«50 Cellulose 60,75 Rôgiûe . 0,93 Matières minérales 4,7^ Matièfes ooa doséss< . . » • i » 0,8& ^— ^■^"■^■» 100,00 La tige du gombo n'est pas la seule partie utilisable de la plante; si l'on examine, en effet, la composition chimique de la graine, on voit qu'elle contient une proportion notable d'huile : Ëau 4,*f Huile ie,60 Résina 1>21 Matières minérales 6^38 Matières non dosées 71,70 100,00 - 27« — L'lmîl« que Tmi extrait au moye» de Féther du du satfiiBa de carbone, ou par compression, a une odeur et une làveur peu agrëabks, qui l'empécheron t d'être employéecommecomeskibliâ» Elle pourra être utili^ëe araotageusement dans la fabrioatioU' des acides gras et des savons. Bnfin le tourteau épuisé constitue un excellent engrais ^ il renCenue 4,18 p« 100 d'atote et l|â6 d'acide phosphorique. 8ar la yréiMiratloii de l'onçnent mercniiel; par M. Wallet. — M. Wallet, pour obtenir ce médicament^ prend des poids égaux de tnerouM et d'axouge féoente^ sc^t pure, ioit durcie par la cire, comme l'indique le Codex. Il met d'abofd la totalité de Faxonge (i ^600 grammes) dans un grand mortier de fer de 0*,35 de profondeur et d'un diamètre intérieur de 0^^28 au fond* Aprts avoir pisté l'axonge^ il y fait, par. întenralles successifs d'une minute, et eu reomaut yigoii* reusement et constamment la masse^ des a£fusions d'une oin* quantaine de grammes à la fois de mercure qui se met à Tinaiant eu globules*de plus en plus divisés et s'éteint au bout de peu de temps d'une façon complète donnant un mélange de plus en plus apte, par sa densité croissante, à recevoir des aâusions nl«» térieures. Après vingt-cinqà trente aifusions semblables, leal^SOOgfaai*^ mes de merciire sont incorporés, et il ne reste plus qu'A C6m« pléter l'extinction^ but qu'on atteint par une forte trituration de trois quarts d'heure environ. On obtient par ce moyen, en une heure ou une heure et demie à peu près, 3 kilogrammes d'onguent merouriel remplissant toutes les conditions désirables* M. Wallet explique ce qui se passe dana cette droomstanoè de la manière suivante : La physique enseigne^ dit^il^ qUe la pesanteur l'emporte sur la cohésion dans les liquides en masse^ tandis que c'est l'inverse qui a lieu sous un petit volume» Elle nous montre aussi que dans ce dernier cas les liquides afEsotent la forme sphéro'idale et que cette propriété est d'autant pllM frappante que le liquide mouille moine. Or lemercUrfe eatdaoa ce cas; il devient donc évident que la préparation dis l'ongUent mercuriel doit être résolue en aflkiblittanten partie l'aotion de^ — 280 — la pesantettr, par oontre en exaltant la force de cohéûon sur le mercure dans la confection de ce produit, car on divisera alors plus facilement le métal fluide eo petits globules sphéroldaux de plus en plus ténus et par suite plus l^ers^ à la réunion des* quels s*opposera par la viscosité la graisse qui les tiendra en suspension dans sa masse. Donc en ajoutant à toute l'axonge pure ou durcie par la cire le mercure métallique par petites portions, on doit obtenir le meilleur résultat. ( Un. pharm. ) BUT la nature ohiaiiqae dea corps qui, dans l'or^a- nlame, préaentent la croix do polarlaatton; par MM. Dastre et Morat. — H. Dareste a découvert, en 1866, d'abord dans Tœuf de poule des corpuscules parfaitement sphé« riques, présentant, lorsqu'on les examine au microscope pola- risant, une croix dont les branches s'élargissent à partir du centre et dont l'orientation varie avec la position des deux Nicob. Ces corps ont été depuis signalés chez d'autres animaux : tortues, poissons osseux, et dans beaucoup de points de l'or- ganisme, tels que la vésicule ombilicale^ le foie, la capsule surrénale, les cellules des canaux séminifères, et plus récem- ment par M. Balbiani dans les corps adipeux des insectes. On n'a p^ oublié la sensation que produisit la découverte de H. Dareste. Se basant sur ce fait, que ce caractère optique ap« partenait déjà à la fécule^ ce savant pensa que les corpuscules étaient formés d'amidon animal. Croyant avoir transformé cet amidon en glucose, il établit sur cette réaction une théorie contraire à la localisation dans le foie de la glycogénie. Les re- cherches de MM. Dastre et Morat ont montré que la matière des corps polarisants était un principe azoté et phosphore, la lécithine de M. Gobley. La lécithine forme à peu près le dixième du poids du jaune d'oeuf. Ce corps sort toujours de ses dissolutions alcooliques et éthérées à l'état de dépôt flo- conneux, amorphe en apparence, mais en réalité formé de sphéroïdes A structure très-régulière et présentant le caractère optique de la croix. L'examen optique de l'œuf frais montre que la lécithine existe primitivement dans le vitellus et qu'elle n'est point le résultat artificiel du traitement* — 281 — Pommadd rétolatlve ; par M. le D' Guéneau de Mcsst. Carbonate d^ammoniaqae palvérisé.. 5 grammes. Camphre pulvérise 4 -— Âxonge 30 — Mêlez. Pour onctions sur les ganglions cervicaux indolents. mfoslon dlaphorétiqae et êîalaQoeue. Fettilles concassées de jaborandi. . . 5 ou 6 grammes. Eau bouillante Une tasse. On fait infuser et l'on administre l'infusion chaude ou froide. Dix minutes après Tinjection de cette infusion^ si le malade est couché et bien couvert, presque toujours la sudation com- mence et dure cinq à six heures. T. G. {Union médicale.) MATIÈRE MÉDICALE. Nous avions le regret d'annoncer il y a quelques mois la mort d'un de nos pharmacologistes les plus distingués, M. Da- niel Hanbury, et nous ajoutions qu'heureusement pour la science il avait eu le temps, avant d'être atteint par la maladie, de mettre la dernière main à une œuvre importante, la Phar^ macographia, entreprise en collaboration avec M. Fhickiger. Nous n'avons pas à faire l'éloge d'un livre pour lequel le nom des auteurs est la meilleure recommandation. On sait^ en effet, que si D. Hanbury était, sans contestation, le savant le mieux renseigné sur l'histoire et l'origine des substances médicales, il en est peu qui aient su pénétrer plus avant que M. Flùckiger dans la connaissance de leur structure intime et de leur compo- sition chimique. On conçoit donc quelle doit être la valeur d'un ouvrage, résumant dans un cadre très-méthodique les données de tous genres rassemblées par deux explorateurs aussi habiles. Nous n'insisterons pas autrement sur le mérite du livre; nous ferons mieux et plus utilement pour les lecteurs du Journal de pharmacie et de chimie en le prenant pour point de — 262 — dëptrcd'ttik certain nombre d'^ ^ mëdicale récemment éclaircis et qui soDt à peu près inconnus du public pharmaceutiquef rançais. Ces points sont indiqués et résu- mésdansla Pharmncographia et dans ks traités de matière médi- cale récemment publiés (l), mais la plupart sont assez intéres- sants pour mériter plus de développements que n'en comporte un livre classique. Nous les traiterons successivement en nous servant des renseignements donnés par les mémoires originaux et ceux que pourront nous fournir les collections. I. Deà diverses sortes ie Pareiba Brava ei de leur origine. L'origine du Pareira Brava n'a jamais été établie jusqu'à ces derniers temps d'une manière positive. On Ta attribuée, il est vrai, mais sans preuves évidentes, au Cissampelos Pareira Lam.; puis des doutes nombreux se sont élevés sur cette origine, longtemps admise par les auteurs. C'est ainsi que déjà Gui- bourt, dans sa 4* édition des Drogues simples, en 1850 (2), le rapportait plus volontiers au Botryopsis plabyphylla A. Saint- Hilaire ou à VAhtUa rufescens d'Aublet. En 1869, M. Flùcki- ger (3), sur des échantillons communiqués par D. Uanbury, montrait que le Cissampelos Pareira Lam.. ne saurait pro- duire le Poreira; enfin, D. Hanbury (4) lui-même, après avoir (1) L^annés 1874 à été partlcullèrenitnt féeonde en traités de matière mé* dicate : en Angleterre, la Pharmacùgraphia de FlûcMger et D. 8knbiiry» Londûnt U74t eo Allemagne, la seconde édition du Lerbuùh der Phurmm»*' gnone^ de Wigaod^ Berlin, 1874^ et d'autres traités, qui as rattachent plus ou moins à la pharmacognosie, entre autres Die Kohtioffe des Pflangenrei' càea, de Wiesner, professeur à Vienne, Lelpttg, 1873; en France, le froité praÛ^fÊê de la détermination des drogues simples, de 6. Planehon, nirls, 1874^75. (t) Guibonrtt Bistoirt naturelle des drogues simples^ 4* édltiOD, ParISi 1860, 1. 111^ p. 671. (4) FtOclLiger, Zur Geschichte des Buxius{Neues Jarbuch fur Pharmacie, t. XXXt, p. 1^57 278). (4) D. Hanbury, On Pateira Brmm {PharmaOêuHeal Journal, 2 et D août 1018)» — 388 — rattemblé de aombrsux éléments d» dlscuasion, « f«it an œr- uin nombre d'observations qui, s) elles ne TésolreBt pas eatiè- rement la question, réolairent au moins d'une vire lunière et peuvent servir de fil conducteur pour des reobarobe» nlbin rieures. Deux faits importants résultent de ces observa^oos { 1* les racines de Partira Brava ne sont pas produites par des CîtMm* pelot; 2° il existe diverses sortes de Pureiro, qui ont para suo cegsivement dans le commerce, On connaît actuellement V4ri- gine de quelques-unes; pour les autres, elle reste inoonnue, ot il faut attendre, pour aboutir, de nouveaux renseignemenUi . A. Tout d'abord, aucun des Partira Brava n'est produit par le Citsampelot Partira Lam, Les racines de cette espace reçu» parDt Uanbury, par l'intermédiaire de M, Wikon, directeuC du jardin botanique de la Jamaïque, montrent sur la coupe transversale la strocture que représente la figure A. On y voit nettement au-destous de l'^rce des faisceaux ligneux, divergeant en ^entatl du centre de la racioe vers la circonfé- rence, mais rien qui rappelle les couches concentriques qui ca- ractérisait ri nettement les diverses tortes de Poreira Braoa et que l'on peut voir indiquées dans les figures B et D. — Celte même structure, nous l'avons nettement constatée depuis long'^ temps dans une racine de Citsampelos, qtii se trouve d&tii le droguier de l'Ecole de pharmade et qui appartient i une forme trts-voisine du Ci»>. Pareira Lam., le Càiampeloi mtOf ritiana Petit-Thouart, que plusieurs auteurs r^ardent même comme une simple variété du C, Pareira {!). (1) C'est le Cùiampelot pareiToîdft 0. C. {Bisai tur ttt proptiiUt mi- diealf da planlei, ii\l. t, p. 16,6l Syitema piiuUanm,\.l,f. bib)i ~Vb Cinampeloi Partira Welld. — 284 — La ooDséquence est ëyidente : il faut chercher ailleurs que dans les Ciuampelos TorigiDe du Pareira Brava ^ et l'on s'ëtonne vraiment qu'une pareille erreur ait eu cours aussi longtemps dans la science. Elle tient à ce que le Pareira venait primitivement associé à la racine d'un Cisiampelos nomme Caapeba par les Portugais, et qu'il se fit entre les deux espèces une confusion, que consacra Linné en donnant à la plante du Caapeba le nom impropre de Cissampelos Pareira. B. Voyons maintenant quelles sont 'les diverses sortes de Pareira qui sont arrivées à diverses époques dans le com- merce: l*" C'est tout (d'abord le Pareira Brava^ le vrai Pareira Brava^ apporté en Europe par les Portugais et sur lequel l'attention fut surtout attirée vers 1688, lorsque Michel Amelot, ambassa- deur de France à Lisbonne, l'eut fait connaître à Paris. La dro- gue fut soumise à Tournefort^ figurée par Poncet(i), décrite par Geofiroy, qui fit sur elle un rapport à l'Académie des sciences (2), et expérimentée par le médecin Helvétius (3), qui lui attribua de grandes propriétés, surtout comme diurétique. M. Hanbury a retrouvé les échantillons de cette substance dans les collections de Floane, auquel Helvétius et Geoffroy l'avaient conununi- quée, et en la comparant aux racines de diverses plantes reçues du Brésil, il ne put en déterminer exactement l'origine. Les caractères de ce Pareira primitif sont faciles à étabUr. Les figures B et C en donnent une idée bien nette. La racine est tortueuse (fig. B), d'un brun noirâtre à l'extérieur, sillonnée longitudinalement et marquée de distance en distance de fis- sures ou de dépressions transversales et annulaires. Le tissu intérieur est d'un brun clair. Il présente comme particularité caractéristique une sorte de cylindre central dans lequel les faisceaux ligneux cunéiformes sont disposés en éventail autour de l'axe. Environnant cette colonne médiane, sont trois ou quatre couches concentriques plus ou moins régulières, séparées les (1) Poncet, Histoire des drogues, 1694, part. I, liv. ii, chap. 14. (9) Histoire de V Académie royale des sciences, année 1720, p. 56. (8) Helvétius, Traité des maladies les plus fréquentes et des remèdes spé- cifiquespour les guérir, Paris, 170S, p. 88. — 286 — unes des autM pir une ligne ondulée de couleur claire. La saveur de celte raoine est d'une amertume forte^ mais non persistante. Elle contient de la Pilosine^ principe amer que M. Flùckiger à identifié à la Bvtxine et à la Bibirine (1). Les caractères que nous venons d'indiquer se retrouvent tous dans la racine d'une espèce que D. Hanbury a refue de deux de ses correspondants du Brésil, M. Théodore Peckolti de la pro- vince de Rio de Janeiro, et J. Gorreo de Hiello» de Gampinas^ et qu*il a identifiée au Chandodendfon tomentoium Ruixet Pav. C'est le Coccutui elumdodendron DC.^le Cocculu${%) platyphylla Aug. de Saint-Hilaire, le Boiryopsiê platyphylla Miers (d'après Eichler). Cette liane a des tiges ligneuses, qui portent stir de longs pé- tioles de grandes feuilles cordées, ovales, plus ou moins acu- ininëesj glabt«s à la face supérieure, couvertes inférieoranent d'une pubescenoe blanchâtre. Les fleurs sont unisemées, très- petites. Les fruits sont charnusi ovales, longs d'environ 2 cen- timètres» noirs à la maturité, et ils forment par leur ensemble comme une grappe de raisin (fig. C). De lA le nom de Pareira Brava [m^ êayfêa^) donné à la plante par les Portugais. Le Pêrêira Bransa primitif a disparu actuellement des phar- macies; nous Tavons cependant trouvé encore çà et là dans nos inspettlobs) il eiiste dans les collections de l'École de pharma- cie, avec une étiquette indiquant sa vraie origine; nous l'avons vu aussi dans les collections de la Pharmacie centrale des hô- pitAlUt} enfin nous l'avons trouvé également à la Pharmacie centrale de France, où l'on a dû le vendre il y a une vingtaine d'années comme Pareira Brava. f* Ce Partira Braim a été tout d'abord remplacé par une autre racine, appartenant également à la famille des Ménisper- mées, mais dont D« Hanbury n'a pu déooutrir la véritable ori- gine* Elle est en morceaux cylindriques anguleux ou irr^^è- rement lobés, recouverts d'une écorce rugueuse brune. La consistance est dure, la saveur manifestement amère. Quant à la structure^ die est représentée par la figure D. Autour d'une (1) Flûckigeri /oc< ctY. (3) Flûeklger» /oc. cit BM^«, le fJtiG K>UT«bt ute-miuoe, m trourmt d« inulmwMfc couches (10 à 15], les unes complètement circulaires, lea autres représentant seulement une parUe de cercle. Ces zones sont formées d'un tànu ligneux, criblé de pores, coupé de nombreux rayons médullaires ; elles 1001 limitées et séparées entre elles par des lignes bien marquées de tissu cortical. Ces zones se développent en général très-irrégulièrement. Le plus wutem ellM u déjvttint ttutc» dn même o6lé, couaiBa daoi la figure D, de nunière que la moelle devient complétemeut Rg.D. excentrique, et fonne avK les premières couches qui l'ca- — 289 — tourent immëdiatement un angle saillant sur le cylindre total. Cette racine, quoique moins active que celle du Chondo- dendron tomeniosumy a cependant une amertume bien marquée; c*est dans son tissu que Wiggers a découvert le principe amer, que nous avons indiqué ci-dessus sous le nom de Pilosine {Buxine et Bibirine). 3* Depuis quelques années cette dernière racine est devenue elle-même très-rare et a été reihplacée par une drogue de va- leur tout à fait inférieure^ sans amertume marquée et qui ne doit posséder aucune' des propriétés thérapeutiques attribuées à la racine de Pareira vriaie. Les morceaux présentent une moelle bien distincte, beaucoup moins excentrique que dans le Pareira précédent. Le bois en est très-léger^ la teinte est mate et les couches concentriques se séparent facilement les unes des autres. L'origne botanique en est inconnue. A côté de ces diverses sortes qui se sont successivement rem- placées, on peut en signaler quelques autres, qui ont paru à diverses époques dans le commerce et dont on trouve çà et là des échantillons dans les drogueries. Ce sont tout d'abord deux espèces désignées par Aublet (1), sous le nom de Pareira Brava blanc et Pareira Brava jaune. 4* La première de ces deux sortes est rapportée par Fauteur à son Abuta rufescens, D. flanbury^ qui a reçu de M. Correa de Mello des échantillons authentiques de cette espèce, a pu en établir les caractères. La racine montre, au-dessous d'une écorce noirâtre^ des couches concentriques d'un tissu cellulaire blanc, très-amylacé, entourant un tissu ligneux criblé de pores. La tige présente une structure analogue, au-dessous d'une écorce blanchâtre; elle a une moelle bien évidente. L'iode colore en bleu la décoction de cette sorte de Pareira. 5« La seconde espèce, indiquée par Aublet, est rapportée par lui à son Abuta amara foliç levi cordiformi, ligno flavescente, que les botanistes modernes n'ont pas encore déterminée. (1) Aublet, Histoire des plantes de la Guyane française (illB), t. 1, p. 618, tab. 2b0. Jerm. de Pkâm. si es (Mm., 4* siaa, t. ZXU. (Oetohre 1875.) 19 — 200 — D'après D. Hanbury» c'est Urès-probableiiiMit la aorte qui a paru en 1873 sur le marché de Londres en assez grande quan* tité. C'étaient des morceaux d'une Uge ligneuse de 12 à 15 centimètres de diamètre, recouverts d'une éoorœ bUniliÂ- tre. L'intérieur était formé de nombreuses couches concentri* ques^ d'une couleur jaune marquée et d'une saveur amère, semblant indiquer la présence de la Pilosine. NotiS avons dafes le droguier de l'École de pharmacie un échantillon tout à &it semblable : il est indiqué sur l'étiquette comitae c Bois êe Cayenne^ déclaré de teinture ». Nous avons tout lieu de croire que c'est un échantillon du Pareira Brava Jamu d'Aublei. 6* Enfin indiquons avec D. Haubury et Fluckiger (1) les tiges du Ckondodendnm iomentonun Ruiz et Pav. ccMume ve* nues récemment du Brésil sous le nom de Pareira Braua» Les morceaux, longs de 40 à 50 centimètres, noueux et raboteux à la surface, ont de 3 à 10 centimètres d'épaisseur : ils se distin- guent de la racine par la présence d'une moelle bien évidente. Ils sont amers comme elle et doivent avoir des propriéléi actives. Si les médecins voulaient rechercher de nouveau les pn>* priétés thérapeutiques du Pareira^ pent-4tre trop oubliées de nos jours, c'est à ces tiges et aux racines du Ckoadadendroa tomerUoêum R. et Pav. qu'il faudrait revenir» Elles sont faciles à reconnaître et à distinguer des autres sortes moins actives. H faudrait surtout rejeter absolument les morceaux de Pareim Brava, sans saveur et sans propriétés^ qui, de nos jours ont malheureusement envahi ie commerce de la droguerie, G. PuifCHON. De l'huile de Banhoul; par le D' £. Heckel, Professeur agrégé à racole supérieure de pharmade de MMitpeUier. Depuis les communications récentes de M. Corenwinder à 1 Académie des sciences, les honunes spéciaux s'intéressent au (1) Pharmacographia. — 291 — bankoulîer (Aleuriies triloba ForBter) Aleurites amhinnx Person, Croion moluccanum L.) et de l'huile que son amande fournit en abondance. Le savant chimiste de Lille a présenté ce produit cotnme offrant des avantages sérieux au point de vue médical et économique : or, comme pendant deux années passées en Nouvelle-Calédonie (1668 et 69), j'ai eu à m'occuper de ce produit très^commun dans le pays, comme d'autre part Je n'ai pas confirmé les assertions de M. Goreuwinder après une étude très-suivie, Je crois de mon devoir de venir rappeler et développer les observations que j'ai déjà eu l'occasion de faire eonnaitre dans une de mes publications (1). Je serai heureux si j'arrive par ce moyen à éteindre certaines espérances chimé- riques qui pourraient se baser sur des opinions hasardées et qui ne sont certainement pas le fruit de l'expérimentation. Le myer de bankùul ou noyer des lUoiuques est un grand arbre de la famille des Enphorbiacées très«répandu dans les pays tropicaux. Il crott spontanément et à profusion dans les Moluques et dans le plus grand nombre des îles de TOcéanie (Sandwich, Tahiti, Nouvelle-Calédonie, Fidji, etc.); il a été naturalisé aux Antilles et à la Réunion, ses produits nous tiennent surtout de ces deux colonies. La partie la plus employée et la plus intéressante est le fruit qui ressemble assez à une noix (de là le nom de l'arbre) et dont l'amande fournit avec abondance une huile que Ton dit purgative. Beaucoup d'auteurs se sont occupés de ce produit, mais les travaux les plus importants sur la matière sont dus à MM. Gustent, O'Rorke, Payen, de Mondésir et Serres. M. Co«- renwinder (voir p. 268] a répété après ces auteurs que cette huile est drastique. Mes expériences sur ce produit ont été assez prolongées pour que je puisse me permettre de me pro<» nonoer avec maturité, et je ne crains pas d'affirmer que cette huile ne peut en aucune façon, dans les conditions normales, être considérée comme agissant à la façon de l'huile de ricin, par exemple. Pendant près d'une année, à Hiâpital militaire (1) Bi9ioir$ médéetÊieH pkarwnoetiiiquê deê prmdpêut: agemiê médica' menteius itUroMU m ikéfûpemtique depttis ce§ dit; d&mih^t wmée$. — 292 — de Nouméa, ayant manqué de ce dernier pui^tif, je dus y suppléer par l'emploi de celle du baokoul que je préparais moi-même et avec des noix les plus fraîches possible. Dans aucun cas je n'ai obtenu d'efifet sérieux sans employer la dose de 80 grammes : à 60 grammes elle n'agissait que comme laxatif très-léger. Peut-on réellement dire qu'à cette dose une huile agisse autrement que comme corps gras? L'huile d'olive, d'a- mandes douces^ agirait-elle autrement dans les mêmes condi- tions ? L'huile de bankoul obtenue par pression ne renferme, d'après mes recherches, aucun des principes résineux dont on a constaté Texistence dans les huiles de croton^tiglium^ de Jatropha curcca et dont j*ai indiqué les propriétés dans le Fon" tainea Pancheri (1) : c'est à l'absence de cette substance dans l'huile ainsi préparée que j'attribue son innocente action comme agent émétique et son impuissance comme purgatif. J'adopte donc et j'explique ainsi qu'il va suivre l'opinion for- mulée par O'Rorke sur ce produit : à savoir que le principe contenu dans la graine n'est pas émétiquey mais purgatif seule- ment» Il est remarquable, en effet, que comme pour le ricin et Vépurgej l'huile obtenue par pression (c'est le procédé le plus usuel) n'est pas drastique tandis que l'emploi des semences qui l'ont fournie, même en petite quantité, devient dangereux. On sait qu'une graine seule de ricin peut occasionner des effets purgatifs qui ne résulteraient pas de l'emploi de 30 grammes d'huile. Ce fait s'explique, pour ce qui concerne le bankoul^ par la séparation du corps gras d'avec la résine qui demeure presque en totalité dans le marc d'où j'ai pu la retirer en trai- tant le tourteau par l'alcool. Le produit de ce traitement dis- tillé laissait un résidu qui^ mêlé à l'huile obtenue par simple pression, exaltait les vertus purgatives de cette dernière. J'ai montré dans mon élude sur le Fontainea Pancheri que le même fait se produisait et qu'il existe une grande différence enue l'huile obtenue par expression et le même corps résultant d'un traitement par un dissolvant alcoolique ou éthéré (2). Sans (1) Étude au point de vue botanique et thérapeutique sur le Fontainea Pancheri (Heckel). (Thèse de doctorat eu médecine. Mootpeliier, 1870.) (2) La première est surtout un agent érupUf quand 11 est appliqué sur la — 298 — vouloir établir de généralisation prématurée (il faudrait faire les mêmes recherches sur le riein^ Vépurge et lejatropha curcas), je veux répéter ici encore ce que j'ai dit à propos de l'huile de Foniaineay que les pharmaciens ne doivent pas perdre de vue la probabilité de r influence du mode de préparation sur la va- leur des purgatifs huileux drastiques. J'ai eu également à m'occuper de cette huile au point de vue économique, et à ce sujet j'ai à signaler un fait curieux et important tout à la fois. L'administration coloniale en Nou- velle-Calédonie, heureuse de trouver dans un produit indigène abondant le moyen de renoncer à l'achat des huiles de colza qu'il fallait demander à la métropole et faire expédier chère- ment par la voie de Bordeaux (l'Australie ne pouvant les fournir] , résolut d'employer l'huile de bankoul comme com- bustible, particulièrement pour les usages du phare. Malgré tous ses efforts, cette tentative est restée infructueuse : cette huile présente le singulier inconvénient d'user très-rapidement les tuyaux de mèche en fer-blanc ; on les fit en platine, ils ré* sistèrent davantage, mais furent attaqués à la longue. L'admi-* nistration m'avait chargé de rechercher quel principe il fallait éliminer du corps gras pour éviter cet inconvénient : je ne pus résoudre le problème pas plus que les pharmaciens qui m'a- vaient précédé dans la colonie, et l'on dut renoncer à l'emploi de cette substance. — On voit par là conune nous sommes loin de l'emploi possible annoncé par M. Corenwinder, comme combustible sans épuration préalable I Mais je suis convaincu qu'il aura suffi de signaler le fait pour que la difficulté soit rapidement vaincue par l'habile chimiste qui a fait de l'huile de bankoul l'objet de ses études. Tel est n^n but et mon désir en publiant ces observations. peau, la seconde nn purgatif plus assuré. C'est probablement à ces diffé- rences de préparation qu'il faut attribuer rinconstance bien connue de l'huile de cro^on. — 294 — REVUE MÉDICALE. Sur la chaleur animale; par M. Cl, Beriiaiid (1). Il y a, dans cette question de la chaleur animale, deux points; H. Cl. Bernard se propose de ne s'ëtendre que sur un seul, celui de la topographie calorifique. A tour de rôle^ on a placé le siège delà chaleur animale dans le poumon, dans les capillaires, dans le tissu musculaire, etc... A son avis^ il n'existe pas de foyer unique; la chaleur se fait partout, mais il y a des points où elle est plus ëlevée, tout en ëtant réglée par des lois définies. Le premier point que l'on a discuté est celui de savoir si le sang artériel est plus chaud que le sang Teineux, si le sang du cœur gauche est plus chaud que celui du cœur droit. La théorie de Lavoisier était venue donner un solide appui à l'opinion qui défendait la température plus élevée du sang artériel. Les recherches de M. Bernard combattent absolument cette façon de voir; les erreurs d* interprétation tiennent à des vices d'expérimentation. Les méthodes ont varié beaucoup. Yoici celle qu'il a adoptée. Il prend deux aiguilles galvano- électriques, con- struites d'une façon spéciale et introduites dans une sonde de gomme analogue à la sonde chirurgicale : cette sonde est destinée à empêcher le contact du liquide sanguin avec l'aiguille. Des observations comparées et répétées permet- tent d'affirmer que cette enveloppe protectrice ne gène en rien rexaciiiude de cet appareil thermométrique. Il se borne du reste à mesurer les 1/50 de degré. Il prend un chien, auquel il découvre les artère et veine crurales et introduit dans les deux vaisseaux sa sonde aiguillée. La sonde restant à Tentrée, il a constamment observé le résul- tat suivant : la température du sang artériel est plus élevée que celle du sang veineux. Aussi loin qu'on pousse la sonde dans l'artère (jusqu'à la crosse de l'aorte), la température roste in- variable. (1) Note communiquée h rAesociation pour ravaoeement des sciences. — 996 — Sî^ au contraire, on fait remonter la sonde dans le conduit veineux, la température varie : à Pentrée de la veine, elle est au-dessous de celle du sang artériel; elle diminue progressive- ment, pour être égale au niveau des veines rénales et atteindre son maximum au niveau du diaphragme^ au point où les veines sus-hépatiques s'abouchent dans la veine cave ; au-dessus, elle diminue un peu, quoique restant toujours au-dessus de celle du sang artériel. Cette différence entre les deux températures est fondamen«> taie, et si Ton ne l'observe pas dans les vaisseaux des^ membres, c'est que le sang subit à la périphérie des déperditions multi- ples qui lui font perdre sa puissance calorique. Au sujet de ces expériences, M. Cl. Bernard a observé un fait intéressant. H avait gardé un chien sur lequel il avait pra- tiqué ces recherches; le lendemain, le chien était en proie à une fièvre des plus intenses. Il eut l'idée de rechercher si le rapport était le même dans cet état s il l'était, en effet, mais avec des différences beaucoup plus prononcées. On lui fit prendre alors une forte dose â*opium : la tempé- rature ne fut pas abaissée. 'Cependant à l'état normal l'opium amène un abaissement considérable ^ la chaleur, Heidenhain avait observé qu'une ^citation nerveuse amène un abaissement de température; si Tanimal était fébricitantj la même excitation ne produisait aucune modification. Ces faits peuvent être rapprochés de ses expériences avec l'opium. On peut tirer de ces recherches l'idée clinique suivante : c'est que la fièvre est un phénomène purement nerveux pro- venant de modifications, de troubles qui se passent du côté du système nerveux. Appuyé sur des investigations nombreuses, M. CI. Bernard croit qu'il existe des nerfs vasoraoteurs de deux ordres, dilatateurs et constricteurs. La fièvre n'est que la résultante de modifications profondes du côté de ce système, résultante qui a pour effet principal l'élévation de la tempéra- ture. — 296 — Sur les propriétés toxiques des alcools par fermentation; par MM. Oujaroin-Beaumetz et Agdigé. Nous ayons entrepris, sur l'étude des actions physiologiques et thérapeutiques des alcools par fermentation, une série d'ex* périences dont nous publions aujourd'hui les premiers résul- tats, ceux qui sont relatifs à leur action toxique. La série d'alcools que nous avons étudiée est la suivante : alcool éthylique, G'H'O; propylique, C'H^O; bntylique« C*H««0 et amyUque, C»H"0, La dififérence de solubilité que présentent ces divers alcools nous a forcés de varier leur mode d'administration : aussi nous avons dû comparativement, sur plus de soixante chiens, les faire absorber, tantôt par l'estomac, tantôt sous la peau, en ayant toujours soin de rapporter^ aussi rigoureusement que possible, la quantité d'alcool administré au poids de l'animal en expérience. Voici les résultats auxquels nous sommes arrivés : « 1. a. L'alcool éthylique absolu, injecté sous la peau à l'état pur, détermine la mort, chez les chiens, dans Te^ce de trente-six à quarante-huit heures, à la dose de 6 à8 grammes par kilogramme du poids du corps* b. Lorsque cet alcool est dilué dans la glycérine neutre, l'ac- tion toxique est plus rapide : la mort survient aloi*s dans l'es- pace de vingt-<|uatre à trente*six heures^ à la dose de 6 gram« mes à 7*', 20 par kilogramme du poids du corps. c. Enfin cette action toxique atteint son maximum d'inten- sité, pour cet alcool, lorsqu'on l'administre par l'estomac ; la mort arrive alors au bout de douze à quinze heures, après Y'm- gestion de ô<',50 à 6",50 par kilogramme du poids du corps. 2. a. L'alcool propy ligue, injecté pur sous la peau, produit la mort en quelques heures, à la dose de 4 grammes à 4'%ôO par kilogramme du poids du corps. b. Lorsqu'il est dilué avec de la glycérine neutre^ et intro- — 297 — duit toujours par Toie hypodermique, l'action toxique, comme précédemment, est augmentée; il suffit, pour produire la mort en vingt-quatre à trente six heures, de 3 grammes à 3*^,65 par kilogramme du poids du corps. €. Enfin, lorsqu'il est introduit par l'estomac, raction toxi* que est encore l^èrement augmentée : 3 grammes à S^^SO de cet alcool très-dilué, par kilogramme du poids du corps, dé- terminent la mort dans l'espace de douze heures environ. 3. L'alcool butylique est encore plus toxique que les précé- dents. a. Injecté sous la peau à Tétat pur^ il détermine la mort en six à sept heures, à la dose de 2 granunes à 2*%30 par kilo- gramme du poids du corps. b. Lorsqu'il est dilué dans la glycérine, la mort arrive au bout de vingt-quatre heures, à la dose de 1*',92 par kilo- gramme du poids du corps. c. Lorsqu'il est introduit par l'estomac, il suffit de la dose de 1*',76 par kilogramme du poids du corps pour produire des accidents mortels. 4. L'alcool amylique^ expérimenté dans les mêmes conditions, donne les résultats suivants : a. Injecté pur sous la peau à la dose de fjBO à 2", 29 par kilogramme du poids du corps, il détermine la mort dans un espace de temps qui varie de deux à sept heures. b. Lorsqu'il est injecté à l'état de dilution, toujours dans la glycérine, la dose toxique s'abaisse de 1",30 à 1*',63 par kilo- gramme du poids du corps. c. Enfin, lorsqu'on l'introduit par l'estomac, la dose toxique est de l'',40 à 1",55 par kilogranmie du poids du corps; elle produit la mort dans un espace de temps qui varie de trois à dix heures. De toutes ces expériences, nous croyons pouvoir tirer les conclusions suivantes : 1* Les propriétés toxiques dans la série des alcools de fer- mentation suivent d'une façon mathématique, pour ainsi dire, leur composition atomique ; plus celle-ci est représentée par des chiffres élevés, plus l'action toxique est considérable ; et — 2W — cela, aussi bieq lorsqu'on les introduit par la paaa que par restomac, 2*" Pour le même alcool, TactioD unûqiie est plut ooMÎdéra* ble Ifinqn'on l'introduit par la Toie f^Mtriqua qne lonqu'on Fadroînistre par la peau; dans ce dernier cas, la dilution de cet alcool dans un véhicule étranger augmente ses propriétés toxiques. 3* Les phénomènes toxiques observés paraissent en général les mêmes, sauf le degré d'intensité, quel que soit l'aloooldont on fasse usage. Quant aux lésions, elles suivent aussi une progression crois- sante, de l'alcool éthylique à l'alcool amylique. Les lésions de la muqueuse intestinale, surtout dans sa première fonction^ sont tout aussi intenses lorsqu'on administre les alcools par la voie hypodermique que lorsqu'on les fait ingérer par l'estomac« Nous avons observé des congestions intestinales allant jus- qu'à l'hémorrhagie dans les premières parties de l'intestin grêle, et cela aussi bien dans les cas où l'alcool avait été admi*» nistré par les voies digestives que par la voie hypodermique. Nous avons aussi noté que, avec le même alcool, la conges- tiou et Tapoplexie pulmonaires étaient plus fréquentes lorsque l'alcool avait été administré par l'estomac. Note êur Vaction physiologique du cuivre et de $es compoiés sur les animaux; par MM. Burq et Ducom (1). Les expériences que nous avons faites jusqu'ici fe(m procédé d* ex- traction de la digitaline cristallisée. Il pense arec M. NativeUe et Soubeii-an que la digitaline existe dans la plante à l'état de tannate, et il a essayé de la retirer directement par l'alcool et le chloroforme sans reoourir à aucune réaction énergique. Les feuilles anM* set du dilorore d'argent qu'elle a fourni, pui» ou la soumet à rAulKtkm, après l'avoir additionnée d'un eteèa du réactif ar*' geutique. Remarque*t-on que ce dernier âe décompose en for^ mant un précipité noir d'ai^ent métallique, on en eondut qu'elle oontieBt de Tadde formique. L'existeuee de ces deua acide» rend l'applicâiîoii du chloro* forme excessiTement dangereuse; il est important d'en débar- rasser cet aoestbésique* Pour cela, on le laye soigneusement arec une solution potassique^ puiê, après Fatoir décanté^ ou k discille sur du cblorttre de CHRONIQUE SCIENTinQUE. M. Constantin^ pharmacien à Brest et membre du conseil de salubrité de cette ville, vient d'être nommé chevalier de l'ordre de la Légion dlioaneur pour la découverte d'un vernis sans plomb pour les poteries communes. ▲uadémlu d* médeofnu* — Notre collaborateur M. Jac- quemiu, de Nancy, est élu correspondant de PAcadémie dans la 4* section (pbysique, chimie et pharmacie]. IL Yaiilant est nommé professeur de la chaire de zoologie au Muséum d'histoire naturelle. Ont été promus : au grade de pharmacien-major de 1** classe, M. Babeau ; au grade de pharmacien-maîor de 3" rlaise^ M. Ba- rillé. - 809 - ftêVftHll dêë dkédfeànlèntM t>atént6t M Allt1«tëÉi>é.— Lé itioiitaût dés tommes produites pai* restampillè dtt Patent mè^ dicines^ pour Tan née expirée au 31 mars derrlléi*, È^éét éle^i i 114,322 \ittei, «oit ptèft dé 3 mltliong dé frâfidé. u II é&t peut- être juste, ajoute le Médical Timèiy dé ta«éf là crédulité et Tigtioi^ticé; ttiàlft tiotu pféfëfériOAs cé^t&iûémeiit t|tté lé retenu public ûé dérivât p£i8 d'uâé 60Uit;é qui ûon-ftéulémént f Ide lé gôusèet de^ pàf tleuliél^, mais éticdte met en dftngéf la santë et la yié. « On SAit que les Patent finediàtnes «otit dés f emédéS se- crets. 1 1 CSoncoiirt. — Par arrêté en date du 0 septembre 1876» un concours t'ouvrira à rÉcole préparatoire de médecine et dé pharmacie d'Amieus, le 15 avril i876| pour un emploi de sup- pléant pour les chaires de chimie et de pharmacie* Un autre concours aura lieu, le 3 avril 1878, à TEcole pré^ paratoire d'Alger, pour on emploi de suppléant d6s ehillres d*histoire naturelle, de chimie et de pharmacie* n I I >il tt L'AdAdémié dM êcleflééd tt dééétbé à M. lé prôlesseut PâUl Bert le prii biéliUal de 10,000 ff^âéë. ^^ssfeBSBsaesttaBHaeesaeataKstoBS REVOÊ DES TRAVAUX DE PHARMACIE PUBLIÉS k. L'ÉTRANOER. •or !• luit; par M. Al« âcBMiDT (1). — Si Ton sèumet du lait à l'action d'un dialyseur pendant trente à trenté-six heures seulementi en ayant le soin d'agiter fréquemment le liquide externe pour empêcher la coagulation de la easéinej on trduve dans le liquide interne du dialyseur uA« solution neutre de caséine^ exempte de sucre de lait, et ne renfermant plus d'au- tres sels que les phosphates de chaux et du naagnésie* Les •«•««MMMMMkMM*Ma»«i>^MHi«k»«*ii*ftM^-M^>rfM««MkMMMMMk (l) NeuesRepert, f. Phartn., 1176, p«316# — 308 — acides en précipitent la caséine. Il découle de l'expérience précédente que les sels solubles ne contribuent pas à tenir la caséine en dissolution. Si| au contraire^ on laisse agir le dialyseur pendant un temps beaucoup plus long, la caséine se coagule; le liquide extérieur contient alors de Talbumine et des phosphates de chaux et de magnésie ; évaporé, il laisse un résidu brun, azoté. Cette expé- rience indique que la caséine est tenue en dissolution par une substance cristalloïde azotée qui exerce également son action dissolvante sur le phosphate de chaux. Le premier liquide dialyse, soumis à Févaporation, laisse un résidu coloré en jaune à réaction toujours acide, bien que le lait soit neutre jusqu'à la fin de l'expérience. Ce liquide^ neutralisé par un alcali, redevient acide en un petit nombre d'heures à la température de 3&^; l'ébuUition retarde l'appa* rition de la réaction acide, mais ne l'empêche pas de se mon- trer. Pour obtenir de la caséine pure, M. Schmidt conseille d'é- tendre le lait de cinq fois son volume d'eau distillée, de l'aci- duler avec de l'acide acétique, de laver le précipité, de le diviser dans l'eau par une vive agitation, enfin de l'y dissoudre par une addition de soude caustique. La solution filtrée est agitée avec de l'éther, qui la dépouille de la matière grasse, puis elle est soumise à la dialyse. On filtre au bout de vingt- quatre heures, et l'on obtient un liquide limpide, neutre au papier de tournesol, qui renferme toute la caséine en dissolu- tion. Une addition d'acide acétique en sépare la caséine, iden- tique à celle du lait, insoluble dans l'eau, soluble dans la partie du lait qui traverse le dialyseur (après sa concentration), comme la caséine spontanément séparée du lait aigri. Elle diffère de la caséine obtenue par la présure, car cette dernière ne se dissout pas dans le liquide externe du lait dialyse, elle se dissout aussi plus difficilement dans la solution de soude caustique que la caséine précipitée par les acides. On sait d'ailleurs que la présure coagule le lait rendu alca- lin par une addition de soude comme elle coagule le lait na- turel, mais le lait alcalin ne se coagule qu'à une température supérieure à celle du lait acidulé. ^ — 309 — L'expérience suivante met en relief le rôle du sucre de lait dans l'acidification spontanée du lait. On soumet du lait à la dialyse; quand le liquide dialyse ne contient plus de sucre de laity on en prend une partie et l'on y dissout une petite quan- tité de sucre de lait. Ce liquide, conservé pendant quelques heures dans un endroit un peu chaud, devient acide, tandis que le lait dialyse et non additionné de sucre de lait garde sa neutralité pendant un jour et demi à deux jours. La solution aqueuse du sucre de lait se conserve sans altération pendant cinq à huit jours. Il résulte de l'expérience précédente que le lait parait contenir un ferment qui transforme le sucre de lait en acide lactique. Yoici une autre expérience qui con- firme cette manière de voir : on verse une quantité suffisante d'alcool dans du lait dialyse, on sépare le précipité au bout de quelques jours, et on le dessèche dans le vide; le résidu sec, repris par l'eau, donne un soluté qui reste neutre pen- dant plusieurs jours ; mais l'additionne-t-on de sucre de lait, il est acide en moins de sept heures. L*ébullition n'enlève pas au liquide ses qualités fermentescibles^ le ferment est alors moins actif, mais il n'est pas détruit ; c'est pourquoi le lait bouilli devient moins rapidement acide que le lait non bouilli. L'auteur n'a pas réussi à isoler ce ferment. Dotâipe de l'azote dans les en^àkê ; par M. Lund (1). — M. K. Lund propose de doser l'azote des engrais à l'état d'ammoniaque et d'opérer la combustion, de la façon ordi- naire, en chauffant la prise d'essai avec un mélange de bitar- trate de potasse et de chaux sodée. L'ammoniaque est recueil- lie dans une solution alcoolique d'acide tartrique. Le bitartrate d'anmioniaque est insoluble dans l'alcool. Porlfloatloii de l'acide sallcyllqne ; par M. A. Rau- (I) Ttdskr.f» Phys, und Chem,, 1874, et American Journal of Phar- macy, Juin 1875. — 810 ^ Tf9T(4). mm' liWà^ sulicylique obtenu pnr le procédé de If. Kolbe ft toujpars uqe couleur jaune plus ou moins marr quéç, Ppur avoir pe produit tout à fait blanc, M. Kolbe a çqu9^Ulé 4« le tFaqsforiuer par les méibpdes cpnpu^ en éthers saliçjUquei ^% 4a décomposer peux-ci par una solution de spud^ caustique. Mais, ainsi que l'a observé M. Rautert, le ppid^ de Taoide salicylique que l'pn recueille aprèa l'opération n'çft plus guèr^ qup le quart du ppids de Tapid» salicyliqua miiB eu expérienop, D'autre part» on ne peut pas repourîr à la sublimation de Tacide lalioyliqup sam le décomposer on apide carbonique et en acide phépique» I^'acidp saliqyUqua peut» au cputrairpi ^tre volatilise dans un ^papç renapli de ga? PU de vapeyrP, à uqf t9mpérature ia« féri^urei pçUede son ppiptde fusipni sani subir dedécpui*- position poC(ible. liP propédé suivi par M, Rautprt oppaiate 4 distiller l'afiidp «alipyliqw dan# uq ppurapt de vapeur d'eau surphauffi^ 9QM% h pre^oo ordipaire, L'acidp «alicyliqua est mi^ dans un appareil di^tiUatpire çp cuivri? u^uni d'un double fond ; la cavité inférieure ppmpri^^ potre ]n% daux fonds de cuivre P9t rPIPplie par dp la paraffine, au milieu de laqupUp on a ^%é un thermomètre. Cette paraffine e^t portée tout d Sa- bord à une température de 170* C; cela fait, on amènç dans la cavité supérieure pput^napt l'açi^^ $alicylique un pourant de vapeur d'eau chauffée à 170* par son passage dans un ser- pentin plongé dans un bain de paraffine porté à la même tem- pérature, I^'acjde saliçylique yiept §p cQpdePMr ddP? un tube d'étain de 3 centimètres dç diamètre au mPÎn^ entouré par un réfrigérant Llebig; ce ^ub^ serait prpmptepiept gb^U'pé malgré le courant de vapeur d'eau, si l'on pe prenait la précaution d'engagef dans une tubulure spéciale soit une tige de verre, soit une tige de sapin, qni permet par un glissement facile de pousser à l'extrémité du tube l'acide salicylique çpodepsé. Vers la fin de l'opération, on est obligé d'élever la tempéra- ture des deux bains de paraffine à 185* G. ta distillation de i kilogramme d'^cidf «lipylique exige deux heures. Le produit a Todeur très-afiaiblie de l'acide phé- (1) Pharrnaceutische Zeitsckrifi fur Russland, 1875, p. 401* -^«11 — oiqiui} Ua Vâ»pwi% d'une bcmiUie d'un blanc d« aai^o ; o» le 9oiini«t à la prewe, puis on le fait boniUir dan» Taau diftiUée pour eu dégager les dernière* tracas d*aoide phonique, enfin on le fait cristalliser» Le résidu de la distillation est une matiite résinoïde de couleur noire. Pour une fabrication plus importants, on arait espéré ttrn^ placer la paraffine du bain^marie par un courant de vapeur à baute pression ; avec cinq atmosphères de pression, on a une température de 160^ G., mais on n'obtient plus alors que des traces diacide salicylique* La distillation sous une faible pres- sion (1/2 atmosphère)^ donne, au contraire, d'exceUeott résulr tats. L'agitation continue de l'acide salicf Uque au moyen d'un appareil bâte considérablement la distillatîoa. Sur la olre dnhttre^ par M. Flugkiger (1). — Probablement sous l'influence de la piqûre d'un insecte^ il s'est déposé sur l'ëcorce d'un hêtre une matière grisâtre, qui apparaissait sous le microscope sous la fonue de fils recourbés ou disposés en cercles; l'origine de cette texture est restée inconnue. L'eau parait n'exercer aucune action dissolvante sur cette sécrétion. Le sulfure de carbone bouillant a dissous les 2/3 du produit brut; la partie soluble dans le sulfure de carbone, soumise â des cristallisations répétées, a donné à M. Ad, Ropp une sub- stance en petites écailles blanches, fusibles à 81-82* C, qui ne perdent rien de leur poids quand on les chauffe à lOO^. Son analyse élémentaire conduit à des chiffres peu éloigna de la forn^ule C'*H'*0*, qui est celle de l'acide cérotique (Brodie),* mais la cire du hêtre n'a pas une réaction acide, et l'acide cérotique fond k 79*. D'autre part, une solution alcoo- lique ou aqueuse d'alcali caustique n'attaque pas la cire du hêtre même après une ébnllition prolongée. Fondue avec de la potasse caustique solide, elle paraît attaquée; la quantité du produit obtenu n'a pas permis d'en faire une étude plus eomplète. (1) Archiv der PAarm.JuUlet 187S, p. 8. — S12 — BMJta«rolie de raliin dans le pain et dans la farine (J. G. Thresh) (i). — On prend un échantillon du poids de 1,250 grains (81 ",25) vers le milieu du pain, ou un égal poids de farine: on le carbonise entièrement sur un disque de platine au moyen d'une l'ampe à gaz. Au charbon pulvérisé on ajoute de l'acide chlorhydrique de façon à en faire une pâte de con- sistance de crème, on verse sur le mélange 100 grammes d*eau et l'on fait bouillir le tout pendant quelques minutes. On verse encore de l'eau de façon à compléter un volume de 150 centi- mètres cubes, on filtre et l'on recueille 120 centimètres cubes, volume correspondant à 1 ,000 grains ou 65 grammes de pain ou de farine. A ce volume de liquide on ajoute de l'ammo- niaque, on fait bouillir pendant quelques secondes, on .laisse déposer le précipité et l'on décante le liquide surnageant. On délaye le précipité avec de l'eau distillée, on laisse déposer une seconde fois, puis on décante; afin de ne rien perdre du préci- pité, on reçTiit le liquide sur un petit filtre. Le précipité encore imparfaitement lavé est chaufie doucement dans une solution de 1 gramme de potasse ou de soude caustique pure ; on filtre cette solution sur le filtre qui a déjà servi à recueillir les par- celles de précipité entraînées pendant la décantation. Le filtre est lavé à Teau distillée, et l'alumine est précipité de sa solu- tion alcaline par T addition de quelques gouttes d'acide phos- phorique dilué et un excès d'acide acétique pur. Le liquide et le précipité sont portés à l'ébullition, puis le précipité est re- cueilli, lavé, séché, porté au rouge, enfin pesé. Du poids du phosphate d'alumine on déduit celui de l'alumine. G. MÉHU. REVUE DES TRAVAUX DE CHIMIE PUBLIÉS A L'ÉTRANGER. Sur la nitrile paratolulque et qo6lqaas*iins de set dérivés ; par MM. Paterno et Spica (2). — Le nitrile de Ta- (1) PharmaceuticalJoumal, mai 1875, p. 885. (2) Gaizeita chimica italiana, 1875, p. 25. — SIS — cide paratoluique a été obtenu par MM, Hofmann, Merz, Weith, Engelhardt et Latschinow ; mais aucuQ de ces chimis- tes ne l'a préparé à Vétat de pureté. Les auteurs ont réussi à l'isoler très-pur en employant le procédé indiqué par M. Letts, c'est-à-dire en faisant agir le sulfocyanate potassique sur l'acide libre. On a mêlé deux mo- lécules d'acide paratoluique pur préparé par l'oxydation du C3piène du camphre, avec une molécule de sulfocyanate potas- sique, et^ après avoir bien desséché le mélange, on Ta chauffé pendant quelques heures dans un ballon muni d'un réfrigé- rant à reflux* Le produit de la réaction a fourni, en le distil- lant, une huile contenant une substance solide (en grande par- tie de l'acide toluique). On a distillé de nouveau ce produit dans un courant de va- peur d'eau et l'on a obtenu un liquide qui a été lavé d'abord avec de la potasse étendue, puis avec de l'eau et enfin desséché sur le chlorure de calcium fondu. Soumis à la distillation, ce liquide passe en grande partie entre 210 et 216% et en le rec« tifiant, on obtient le nitrile paratoluique entièrement pur. Ce composé est liquide, très-refringent, parfaitement trans- parent et incolore; il a une odeur prononcée d'essence d'a- mandes amères et une saveur douceâtre; sous la pression ré- duite à 0**, de 761"", 8, il bout à la température corrigée- de 217*^8; refroidi, il se prend en une masse cristalline formée de larges lames qui fondent à la température de 28*, 5. Par l'action de la potasse, il se forme de l'acide paratoluique. Soumis à l'analyse, il a donné des résultats qui correspondent à la formule Lorsqu'on fait passer un courant d'hydrogène sulfuré dans une solution alcoolique de nitrile paratoluique, il se dépose au bout d'un certain temps une substance cristallisée dont une bonne partie reste dissoute dans l'alcool, d'où elle se sépare par une addition d'eau. Cette substance, purifiée par une cristalli- sation dans l'alcool bouillant, se présente sous la forme de beaux cristaux faiblement colorés en jaune, fusibles à 168*, qui constituent la tulfanUde paratoluiqtie Ci. — SdA — La sulfamide paratoluique dissoute dans l'alcool et traitée par l'hydrogène naissant, dëgagé en faisant agir l'acide cblor- hydrique sur le zinc, suivant la méthode employée par M. Hof- maun pour la préparation de la ménaphthy lamine ^ abandonne l'hydrogène sulfuré, se combine avee l'hydrogène et fournit la paratolylamine qui 8tf sépare quand on agite avec de l'éther le produit de la réaction aprè§ l'avoir traité par un excès de poCaMe* La toly* lamioe obtenue dissoute dans l'acide eblorbydrique a donne un chlorhydrate soluble dans l'eau et dans l'alcool, qui cris* tallise en magnifiques lames ou en aiguilles aplaties. Ce sel fournit arec le chlorure platinique un sel double qui crisuUise en petits cubes de couleur jaune orangé peu solubles dans un mélange d'aloool et d'éther et correspondant à la formule c'est le ehloroplatinate de tolylamine. sur l'acide oymenoarbpnlque; par MM. Paterno et PiLETI (1). — Lorsqu'on distille du cymensulfate sodiquesec avec son poids de cyanure potassique, on obtient une huile brune plus légère que l'eau qui, chauffée dans un appareil à reflux avec une solution alcoolique de potasse, s^ prend ep une masse brune cristalline après avoir évaporé et ajouté de l'eau. En versant de l'acide chlorhydrique dans le liquide aqueux, on obtient une petite quantité d'une huile que les auteurs n'ont pas pu axamin^r, Oq la partie solide, au con- traire^ ils ont extra ity par des traitements répétés à l'eau bouil- lante, un composé qui se sépare par le refroidissement, de la solution aqueuse en belles aiguilles blanches. On a fait cristalliser une seconde fols dans l'eau bouillante la substance ainsi préparée, afin de l'obtenir parfaitement pure. Elle se présente en aiguilles blanches, très-légères, très-peu solubles dans l'eau froide, plus solubles dans l'eau bouillantCf très-solubles dans l'&lcool, l'éther et le chloroforme. Elle fond à la température corrigée de 138-139*. Elle contient de l'azote ■■ t» t mV. ■■.'■' — — BHWP*' (1) GaMsetta chimca iteliene, 1B75, p. SO. — »i5 — et a donné à l'afialyee des résultats qui t'aeeovdent avec la for- mule ( C*0», AzH«. Les auteurs ne croient pas improbable que telle soit réelle- ment la nature 4e la substance obtenue par eu^i, quoiqu'ils trouvent un peu extraordi paire la résistance ^e c^ corps à l'action de la pot^ss^ alcoolique. sur les 4érlvét de |a (paanf^ine; par M, Nenkj [l), — La guanidine, C*H'Az', a été décpuverle par M. Strepker en souniettant la guaqine^ C*®H*Az*0', extraite du ^uaqQ, à Tacr tion de Tacide chlorbydrique et 4u cblorate de potasse. Plus tar4 M. HofmfLnn l'a préparée p^r synth^e en chauffant 4 150*, eq va^es clos, de l'ammoniaque çt du carbon^ite d'étbyk qui donnent naissance à de la guanidine et à (le I'aIçpqI, MM. Reynolds, Yolbard et Delitsçh ont montré qn^ sous l'in- fluence 4e la chalepr le sulfocyanate d'ammoniaque se trans- forme en urée sulfurée et en sulfocyanate de guanidine. Cç dernier peut servir à la préparation de la guanidiqe. (Voir ce recueil, t, XXI, p. 444, 4* série.) ^a guanidine obtenue par l'nn de ces procédés cristallise, e^t caustique, attire rhq)ï)idité et V^cide carbonique de l'air et forme avec les ^cide9 des $els parfaitement cristallisé^. Elle parait appartenir au typç ammo- niaque trois fqis condensé* M. Nencki, en chauffant Pacétate de guanidine bi^n sec et en fractionnant les produits, a obtenu une substance qu'il a désignée sous le nom de guanamine^ C^Az'H''. Il se dégage de l'e^u. de l'acide acétique, plus tard 4ç V^nfiin<)ni&q^e| et si l'pn épuise le résidu par l'e^u bouillante, la solution renferme la guan^mine à l'état d'^cét^te que l'on décompose par la po- usse, La guanaroine cristallisé en lames pacréeç ou en aiguilles très - solubles dans l'eau bouillante et dans l'alcool; elle donne deç sels bien cristallisés et diffère de la guanidine par une molécule d'acide cyanique en moins et par une molécule d'ammoniaque (1) Deutscht dAMit«eA« 6ê4êlinUfty t. VU, p. IM4. — S16 — ea plus. Elle est inodore, sans saveur, faiblement alcaline, entre en fusion quand on la chaufie et peut se sublimer sans altération. La potasse la décompose à chaud avec d^agement d'ammoniaque. L'auteur a observé qu'en chauffant du formiate de guani- dîne il se produit une nouvelle base^ qu'il nomme formogua^ namine, C^H'Az*, et qui diffère par C'H' de la guanamine. Ce composé fond à SôO*, est trës-soluble dans l'eau bouillante, peu soluble dans l'alcool, et forme des sels bien cristallisés et solubles dans Teau. Si l'on fait agir Féther chloroxycarbonique sur la guanidine, la réaction est tellement énergique qu'il est nécessaire de re- froidir. On obtient de petites aiguilles blanches qui constituent un éther ; le gtianidino^dicorhimate d^éihyle^ qui cristallise faci- lement, est insoluble dans l'eau, soluble dans Talcool et dans l'éther et fond à 162*. L'analyse a conduit à la formule En chau&nt cet éther à 100* avec de l'ammoniaque alcoo- lique^ l'auteur a obtenu une base très-alcaline, cristallisant en lamelles solubles dans l'eau et dans Talcool qu'il nomme gua- noline, C'«Az*H^*0* + H*0*. C'est une uréthane. On peut éga- lement produire la guanoline en décomposant le carbonate de guanidine par la potasse en solution dans l'eau. Le sulfate de guanoline se dépose en cristaux rhomboédri- ques et l'azotate cristallise en prismes rhombiques. L'auteur représente la f ormoguanamine et Pacétoguanamine par des formules de structure que nous ne croyons pas devoir reproduire. 8iir !• dOMc« de l'iode dans rnrine ; par M. Hilger (1). — Pour constater la présence de l'iode dans l'urine, il suffit de la traiter par une petite quantité d'acide azotique fumant, en ayant soin de refroidir le mélange. L'iode est mis en liberté et on le sépare ensuite de Turine au moyen du sulfure de car- bone. On peut aussi reconnaître avec certitude des traces d'iode dans l'urine, en la traitant par la potassse caustique; on (1) Annaien der Chenue uni Pharmaeiet U GiXXI, p. 212« — 817 — fait éraporer ensuite, on calcine le résidu, on y ajoute une faùble quantité d'eau distillée et l'on y recherche l'iode par les moyens ordinaires. M. Hilger a reconnu par diverses expériences que le dosage exact de l'iode dans l'urine peut se faire par la méthode dès volumes, à l'aide d'une solution titrée de chlorure de palla- dium; l'urine doit être préalablement acidulée par l'acide chlorhydrique. Les divers principes de l'urine, tels que les sut-* fates et les phosphates, ne modifient pas les résultats de l'analyse. Pour faire cet essai, on introduit dans un petit ballon de 10 à 20 centimètres cubes une solution de chlorure de palladium, selon la quantité approximative d'iode que renferme l'urine et que l'on a constatée par l'analyse qualiutive. On chauffe le ballon au bain-marie, puis on y verse l'urine acidulée par l'a- cide chlorhydrique, après en avoir déterminé le volume, jus- 'qu'à ce que tout le palladium soit précipité à l'état d'iodure. On agite pour faciliter le dépôt et de temps en temps on fait un essai sur de petites quantités de liqueur filtrée avec quel- ques gouttes de l'urine à essayer afin de reconnaître si tout le chlorure de palladium a été précipité. Un simple calcul don- nera le poids de l'iode contenu dans l'urine. But quelques compotes de Taldéhyde ; par M. Nengki ( 1 ) . — L'aldéhyde ordinaire, G^H^O*, qui, comme on sait, est le premier produit d'oxydation de l'alcool, C*H*0% peut se com- biner avec divers corps ; ainsi elle forme avec l'anunoniaque une substance cristallisée, l'aldéhyde-ammoniaque, C^H'O*, AzH^, elle s'uoit aux bisulfites alcalins et produit des combi- naisons cristallisées. M* Nencki a fait des recherches dans cette direction et a obtenu d'autres composés intéressants. l"* Si l'on fait un mélange de benzamide et d'aldéhyde, et si l'on y ajoute quelques gouttes d'acide chlorhydrique étendu, la benzamide se dissout avec élévation de température et par le refroidissement, on obtient une masse cristalline qui consti- tue Yéihylidène^enzamide, C"H"0*Az«. Ce composé est peu soluble dans l'eau bouillante, soluble, (1) Dtutsche chtwttiehe Gtidliehaft^ X. YII, p. 168. — 81» — au ooBirAire^ dans l'athur et cia&f i'alcool bottîUant ; il odstaU lite e» ailfttillas rhoiabicpieti blancheiàt fusiUes à 189*. U t6 dédouble ù chaud en aldéhyde et en benzâmide ioari l'influtnci de» adidéBtf 2* L'Uréfthane m eoinbine également avec l'aldéhyd^t L'an* teiit* prépare la pfemkr de Des ùbnpê en aoumettant à la tempe-* nlt«r« de 120 à 130* le nitratri d'ttrée à l'action de TaIcooL Le nitrattf d'uréè se décôtupote en nitrate d'amninaâa4|tt0 et eo urédianlf qtie Vcfn sépare au moyen de l'étheri Lorsqil'ail dissout Turéthatie dans Taldéhydey il se déposé un produit ^ui etialallisè au bout dé quel(|ues jours^ du immédia'> teinent si Von èjoute quelques ^uttes d'aeide + H*0*< * d* Mi Reynoldsi en chaufCant en vase oldS uti mélange d'u-* rée sulfurée et d'aldéhyde^ avait obtenu Vêthylidènê'iuifuréi OTI«S«Afc« = ^ J*, I A,«B^. L^auteur a chauffé, au contraire, dans une capsule une solu- tion d'urée sulfurée et d'aldéhydate d'ammoniaque, et il a eu un composé peu soluble dans l'eau bouillante, insoluble dans l'alcool froid et dans l'étber, fusible à 180* et se dédoublant, par une ébullition prolongée dans l'eau^ en aldéhyde, urée sul- furée et amuioniaque; ce corps a pour formule C'^fi^^Az^S et peut être coiisidéré comme la combinaison ammoniacale de la dtéthylidène'Sutfufée {C*H*)* J * POGGIALE. jÉÉÉriatttitial Hài ll'\ia± Tranif ormatlon da la lnm«liie an atrychalne ai rtei- ^nqmtmmati par M. P. L. Sonnbnschekn (1). ^ Si l'en con- (1) Berichte der deuitchen ohÊminhen Qtteliichëftf U YIII| pi il2. — 119 — âidèrele^ diyM»âlcaldïde§qui cxîsteni dalle une même plante^ oit venMurqoe souveat qu'il «ûste «ntre eux de* relation» étroited de eoinpontioii et même de propnëtéi^ C'0»taiD0i^ par eleniple, que la conhydrioe G^'H^^AzO' que Ton extrait du CofHum fnaculatum pjéaemu luie composîtioo trè»*yoifiiie dé la cooifâae G**H^^A& que fournit la même plaotc : la oonhydrine, qui renferme les éléments d'une mole* cule d'eau eu plua^ peut perdre cette eau sou» Tiafluenoe d^ l'acide phosphorique anhydre et se trantCcMrilier en Gonicine« C'est ainsi encore que parmi les nombreux aloalia que fournit Voplnm quatre peutent être cx>Déidévés oorame liomolo^ea lea uns des auirea, et que plnaieun sont isomères. Les baêea des différents quinquinas sont dans le tnême oa» : elles forment deux séries d^isomère» et quciques-unea ne diffèrent des autre» que par la quaùtité d'oxygène qu'elle^ aoatienneat« L'kàrma» Une du Peffanum harmaLa renferme 3 équivalente d'hydrof^èse de plus que l'harmine Cf^W^kz'O^ existait dan» la même plante^ et petit être traasfbranée en cette def aiwe par souStrao* tîon de H sous l'influence des oxydants^ 8f l'on fait une comparaisoB de ce fienre atitreleS dcudt aleAlis de» Siryektu»^ la strycbi^ne C*'H**As*0* et la bruoinè r/^H'^Az'O*, on voit que la seeoade renferme en plus 4 éqni« ▼aient» de carbone, d'hydrof^é etd'oxygèoe. fif « Sonoénacbein vient de montrer que ce se sont po» là de sûnple» fmm de for« mule»; il a été conduit par uao série d'expéiiettce» k reeowHdtiv que sou» Tinfiisence de Foxydation, la bruciné peut être tram* formée en strychnine, le carbone^ l'hydrogèue et l'oxygèu* qu'elle renfernae en plu» passant à l'état d'aeide carbchiifue et d'eau C*«H««Ai«0« + 0^ = C*W»Ai«0* + 2H«0« + 2C«0». t^tfefttf. Strychnine. Cette réaction intéressante paît être opérée sous l'influence de divers oxydants; l'acide azotique l'effectue bien dans les con- ditions suivantes : on chauffe de la brucine avec quatre ou cinq fois son poids d'acide azotique é(endu d'eau ; il se produit un dégagement d*adde catboftiqtte entraînant des vapeurs ni» treuses. L'action terminée, on concentre la liqueur rouge au — S20 — bain-marie, on la mélange avec un excès de potasse et l'on agite le tout avec de l'ëther. Ce véhicule, recueilli et évaporé, laisse une niasse brune contenant, mélangée à des matières colo- rantes et à une résine jaune, un alcali que l'on peut dissoudre dans un acide et obtenir pur à l'état cristallisé* La base ainsi préparée a les propriétés de la strychnine dont elle fournit tous les sels et toutes les réactions caractéristiques. L'auteur a ana- lysé son chlorhydrate et lui a trouvé la composition du chlor- hydrate de strychnine. La possibilité de transformer la brucine en strychnine pié- sente en toxicologie un intérêt pratique sérieux. L'auteur et H. Brand l'ont observée en effet dans des conditions utiles à rapporter. Si dans un mélange de matières organiques diverses on ajoute simultanément du nitrate de plomb et de la brucine et si l'on recherche les bases organiques dans la masse par la méthode de Stas, on obtient un alcali qui possède les pro- priétés, non de la brucine, mais de la strychnine, alors même que l'on s'est assuré de l'absence de toute trace de strychnine dans la brucine employée. L'action si manifeste exercée par la présence d'un nitrate dans le cas actuel, s'exercerait d'une manière analogue dans certaines circonstances en toxicologie* Mais il y a plus. D'après M. Sonnenschein la strychnine peut réciproquement être transformée en brucine. Si l'on maintient au bain-marie pendant plusieurs mois des tubes scellés renfer- mant de la strychnine mélangée à une solution alcaline de potasse, de soude ou de baryte, elle se trouve modifiée et possède alors toutes les propriétés qui caractérisent la brucine. Toutefois ce côté des recherches de lauteur a besoin d'être con- firmé par de nouvelles expériences. E. JUNGFLEISGH. le GériMt : GEoaG£8 MASSON. 3037 Paris. — ImprinMrie Arnous de RiTiire et G" , me Eadae, Î6. — S2i — Note sur les cuprocyanures et le pcdladocyanuré de potaisiim; par M. YiDAU, pharmacien-major. Dans un trèfr-intéressant mémoire publié en 1859 {Journal de pharmacie et de chimie^ t. XXXY^ p. 168, IIP série], M. Bui- gnet a montré qu'en versant progressivement une solution de sulfate de cuivre dans une solution de cyanure de potassium, il se produit du cyanure double de potassium et de cuivre, CuCyi KCy. La réaction a lieu entre 2 équivalents de cyanure alcalin et 1 équivalent de sulfate de cuivre. Ce composé remarquable peut s'obtenir aussi par le procédé suivant : On précipite par Thydrate de soude ou celui de potasse l'oxyde de cuivre (GuO) contenu dans le sulfate, on lave soi- gneusement le précipité et on le dissout à froid dans une quan- tité suffisante de solution de cyanure de potassium pur. Il faut avoir soin que l'oxyde de cuivre se trouve en excès. On filtre, et la liqueur filtrée incolore, évaporée à une douce température, cristallise lentement ; on recueille des cristaux bien blancs que l'on essore avec soin et qui, humectés, produisent sur le papier de tournesol rouge une tache bleue. C'est là le cyanure double que Von a étudié (1). Bien que contenant une forte proportion de cuivre, j'ai re- connu, comme M. Buignet, que ce sel ne présente aucune des réactions du métal; d'abord il est blanc et sa solution dans Peau est incolore; si Ton y plonge une lame de fer décapée, il ne se forme pas à la surface de celle-ci, même après un temps assez long, de dépôt de cuivre. Le sulfure de sodium, celui d'ammo- nium, les alcalis et leurs carbonates n'y déterminent pas de précipité. L'ammoniaque ne produit pas de coloration bleue, (4) U semble être identique avec celui que, d'après Gmelln, on obtient en précipitant le sulfate cuivriqne par le cyanure de potaMium et lavant le précipité jusqu'à ce qu'il 90lt devenu jaune serin par l'oxydation. On le dis- sout alors danft le cyanure de potasiiuui, et Ton abandonne ia liqueur à Téva* poraiion spontauée. On obtient ainsi des prismes rhomboidaux incolo- res, etc. (B«néliuB, 1. 111» p. 333). /o«rm. éê Pkâm. et de Ckte., 4« sian, t. XIII. (Novembre 1875.^ ai — 8*2 — ni le cyanure jauoej un composé rouge marron Toutes les réactions du cuivre sont donc masquées dans le cya- nure double, comme telles du fer le sont dans le ferro ou dam le ferricyanure de potassium, et il convient d'examiner si dans le cas présent on n'aurait point affaire à un corps d'une com- position analogue. Quoique le suUhydrate d'ammoniaque ne donne lieu k aucun précipité dans la solution du sel potassique^ cependant un cristal seo placé à Fouverture d'un flacon de sulfure pvend îniH médiatement une couleur noire. L'acide chlorhydrique donne un précipité blanc oaillebotté, soluble dans un excès d acide; si Ton chauffe, la liqneui devient bleue et sa couleur est exaltée par addition d'ammo- niaque. Avec l'acide azotique, le résultat est identique, peut» être un peu plus intense. L'acide suUnrique agit de la même manière, seulement le précipité blanc formé se disMwit très- difficilement dans un excès d'acide. Avec l'acide tartrique, la réaction est analogue ; le précipité formé ne se dissout pltu dans un eiecès malgré l'application de la chaleur, il se dissout dans l'ammoniaque qui ne communique à la liqueur aucune colora* tion bleue. Il est également soluble dans les alcalis caustiques, leurs carbonates et leurs sulfures; si on le lave soigneusement sur le filtre tant que leseauxde lavagecolorenten rouge le papier de tournesol, on obtient une poudre blanche qui se décompose asses facilement, au moins en partie, lorsqu'elle est exposée à l'action.des agents extérieurs (air, lumière et chaleur, etc.) (1). Ces phénoinèues semblent montrer défà que le sel en ques« tion n'est point un cyanure double ordinaire de cuivre et de potassium (S.Gy, GuCy), mais bien un sel à base de potane et dont l'acide résulterait de la combinaison de l'hydrogène avec un radical formé par l'union intime du cyanogène et du cuivre; on pourrait lui donner par analogie le nom de Cuproc^moÊft de potassium (Gu'Cy*, K*), et le précipité blanc obtenu par Taotion des acides et spécialement de l'acide urtriquesur sa (1) Le eorps Uane esMI, esmim Itndiqiieiit Benëliot et H. Rose, k ptopos d'an autre cyanure iloaMê 4e eul? rs et de potassium Jaune^ un protocja- niM 4e fwlvre Ca%y, en bien un esnposé spécial, l'adde eoproeyaoby* driqaeCuSCySH'Y -• 328 — solution^ ne tarait autre choie que Tacids ^uproeycmhydrique (Cu'Cy*, H»), La Bolutioa de cuprocyaoure de potassium ne donne à froid aucun précipité avec les sels de magnésie. A chaud, il se produit un léger trouble qui disparait par le refroidisse- ment. Les sels de chaux, de baryte, d*alumine et de sine le précipitent en blanc; les sels de manganèse en blanc deve- nant jaune sale; les sds de cobalt en rose soluble dans Vammooiaque et dans un excès de réactif; les sela de fer au minimum en bleu verdâtre, devenant jaune à Tair, et les Sels de fer au tinaximum en brun. Le précipité obtenu avec le per- chlorure de fer est d'abord brun, puis par addition successive de sel ferrique, il devient veit et finit par se dissoudre. La solu- tion a une bell^ couleur vert foncé, et il arrive qu'au bout de peu de temps elle laisse déposer un précipité bleu (du bleu de Prusse probablement)» La couleur passe du vert pré à oelle de Vhuile d'olive. Avec les sek d'argent on obtient un précipité noir soluble dans un excès de réactif et dans l'ammoniaque qui colore la liqueur en bleu. Le précipité noir devient blanc légèrement rosé par addition de quelques ^uttes de cyanure jaune, rouge orangé par addition de cyanure rouge, Manc avec le sulfocya* nure de potassium et gris rosé avec le nitroprussiate de 8oude« Le cuprocyanure de potassium précipite en vert les sels de cuivre, en blanc les sels de mercure, en gris verdâtie les sels de palladium, eu -blanc les sels de plomb, en jaune les sels d'or et de platine. Si Ton étudie l'un de ces précipités, celui de plomb par exemple, que Ton recueille sur un filtre, on peut constater d'a- bord que la liqueur qui passe à travers les pçresdu filtre neren- ferme pas trace de cuivre; mais si l'on prend un peu du dépôt blanc bien lavé, qu'on le traite par l'acide exotique en chauffant doucement jusqu'à siccité, on arrive à l'aide de l'ammoniaque à y déceler facilement ce métal. L'équation suivants reud compte de la réaction : (a) CU«Cy*K« -h aPbOA = Cu^S^b» 4- Wd, A. GoproejuniTe de ploidb. — 324 — On a dit plus haut qu'un cristal de cuprocyanure de potas- sium dissous dans une goutte d'eau ne donnait lieu à aucno dépôt de cuivre sur une lame de fer; si Ton ajoute une goutte d'acide chlorhydrique, la précipitation du cuivre sur le fer s'opère immédiatement. La réaction du cuprocyanure de potassium avec le nitrate d'argent est très-caractéristique; elle traverse une série de phases remarquables rendues visibles par des colorations qui varient du noir au blanc avec toutes les nuances grises intermé- diaires avant d'arriver à la dissolution complète; les couleurs nouvelles que communique au précipité noir primitif l'addi- tion de cyanure jaune ou rouge, de nitroprussiate de soude, de suifocyanure de potassium, sont les mêmes que celles qui seraient produites par ces corps sur le nitrate d'argent en l'ab- sence du cuprocyanure de potassium. Il existe une autre combinaison du cyanogène^ du cuivre et du potassium. Voici comment on peut l'obtenir : On traite une solution de sulfate de cuivre rendue alcaline au moyeu de la soude par du glucose à chaud, on obtient un précipité qui est un mélange de sous-oxyde de cuivre (Cu*0] et de métal, car, lorsqu'on le frotte avec un corps dur^ il prend l'éclat métal- lique, ce qui n'arriverait pas s'il n'était formé que d'oxydule de cuivre (H. Rose) ; on recueille le précipité, on le lave soigneu- sement et on le dissout dans quantité suffisante de cyanure de potassium pur, en ayant soin que l'oxydule soit en excès. On filtre ; la liqueur colorée en brun, évaporée doucement, laisse déposer de beaux cristaux que l'on essore. Ils ont une couleur brune légère (caramel) : ce sont des prismes rhombo'idaux. Ils se comportent à l'égard des divers réactifs à très-peu près comme le fait le sel précédemment décrit. Ce cyanure double de potassium et de cuivre paraît être le composé que, d'après Ittner, on obtient en dissolvant le cya- nure cuivrique dans le cyanure de potassium; la dissolution jaune donne par évaporation de petits cristaux prismatiques, jaunes et transparents. Gmelin assure que, dans ce cas, le sel cuivrique est transformé en sel cuivreux et que du cyanogène est mis en liberté ou décomposé^ assertion que le mode de préparation que nous indiquons rend très-probable (Ber- — 326 — zélias, t. ni). Ce serait alors un Cuproeyamtre de potassium (Cu^Cy*, K«). Les eu procyanures peuvent servir à différencier les sek de magnésie des autres sels alcalino-terreux. Avec eux, l'eau ordinaire donne une précipitation d'autant plus abondante que la proportion de sels calcaires qu'elle renferme est elle- même plus grande. Palladœyanure de potassium» — Pour le préparer, on dissout dans l'eau distillée du chlorure de palladium que l'on précipite par la potasse; on filtre, on lave le précipité et on le dissout dans quantité suffisante de cyanure de potassium pur; on a soin que l'oxyde de palladium soit en léger excès. On filtre; la liqueur incolore exposée à une douce température fournit des cristaux prismatiques, allongés, blancs, que l'on recueille et que Ion purifie en les faisant cristalliser de nouveau. Le sel ainsi obtenu ne précipite ni par l'ammoniaque ni par les alcalis, leurs carbonates ou leurs sulfures ; Tiodure de po- tassium est sans action sur lui. Les acides donnent à chaud un précipité blanc insoluble dans un excès, soluble dans l'ammo- niaque, et la solution ne précipite pas par addition d'iodure de potassium, La décomposition du palladocyanure de potassium (Pd% Cy^K*) est assez difficile; si l'on traite des cristaux par l'eau régale, on obtient à chaud un dépôt blanc dont on peut enlever les dernières traces d'acide azotique et d'acide chlorhydrique sans qu'il change de couleur. Si Ton continue à chaufier assez fortement dans une capsule, l'enduit blanc noircit peu à peu ; on le dissout alors dans^l'eau régale, on chauffe pour chasser l'excès d'acide, on reprend par l'eau, et dans la solution rouge que l'on obtient on arrive à déceler le palladium au moyen de l'iodure de potassium. Ce composé ne précipite pas les sels de magnésie, d'alumine et* de peroxyde de fer« Il donne au contraire un précipité blanc avec les sels de chaux, de baryte, de zinc, d'argent (soluble dans l'ammoniaque) et de plomb, un précipité verdâtre avec les sels de pix>toxyde de fer, un précipité rose soluble dans l'ammoniaque avec les sels de cobalt, un précipité bleu ^ale- — 826 — Yient sûluble dans l'aininotiiaque arec les sels de cniTie. Comme on le voit, le palladocyanure de po.tassium pourrait être employé pour séparer les sels de magnésie des sels alcalino- terreux, les sels d'alumine de ceux de zinc, les protosels de fer des perseh. Sur quelques riaetions de Phémùglobine et de $n dériné$: par M. C. fiussoN (1). L'hémoglobine, en absorbant Fiode, se dédouble en hématine en en globuline. Ce fait est prouvé par l'analyse spectrale donnant entre C et D la raie d^absorption de Thématine qui ne semble pas être modifiée par Tiode. M. Chautard a déjà dé- montré que ce métalloïde n'a pas d'influence sur les raies de la chlorophylle. Le microscope indique lui-même le dédoublement de l'hé- moglobine. En effet, lorsque la combinaison de l'iode avec les globules se fait sous le champ du microscope, les bords du disque deviennent plus accentués; puis, peu à peu, on voit se former de nombreuses granulations, qui ne sont autre chose que de l'hémati ne précipitée. En faisant arriver sous le couvre- objet une goutte d'acide acétique cristal lisable et en chauffant avec précaution» on obtient des cristaux analogues à ceux d'héminCs mais plus foncés et d'une teinte plus violacée. ïi s'est formé de l'bémine iodée^ iodhydrate d'hématine (2), (1) Mémoire présenté à l'Académie des sciences. (à) Od opère de la manière suivante : 1* Lorsque le sang se trouve sur une étoffe, on coupe, à Vâlde de ciseaux, QD6 bandelette au milieu de la tache, et Ton surpend le morceau dans un petit tube bomœopathiqne, où se trouvent quelques gouttes d'eau distillée. Dès que le liquide a pris une légère teinte jaune, on peut procéder à Topé- ration qui, pour être nette, ne devra pas être faite avec une solution con- centrée. 2* Quand le sang se trouve sur du bols ou du fer, on en lâcle une portion dans un verre de montre, où l'on a mis 2 ou 3 gouttes d'eau, et l'on attend fae le liquide paraisse légôremeùt coloré en plaçant le verre sur une feuille de papier blanc. Cela &it, on plonge une baguette dans le liquide provenant de l'une ou de l'antre opération, puis on toucHe avec elle une plaque de verre à miero- — 827 — Les cristàtuK d'hëmlne iodëe appartiennent^ comme eèiut de rhémine chlorée^ au système rhombo'idal, se présentant iOtt«* ▼ent sous la forme de petits bâtonnets qui s*entre^roi9ent et semblent former des étoiles ou des croix de Malte. Ils sont plus foncés que les cristaux fournis par le chlorhydrate d'hé* mine, qui souvent disparaissent dans la masse de chlorure àt sodium (1). Avec le bromure de potassium, on obtient, de la même façon, des cristaux d'hémine bromée, analogues aux précé*- dents, mais ayant une teinte généralement rosée. En traitant le sang par le borate de soude et l'acide acétique cristallîsable, on obtient tous les cristaux décrits-dans le Traiié de chimie anatomique de MM. Robin et Yerdeil, sons le nom à'hématotdinê. Ils appartiennent au type du prisme rhom<* bo'idal oblique; quelquefois ils se présentent sous la forme dé larges tables rhomboïdales; d'autres fois, deux on trois prismes sont adhérents ensemble par leurs grandes faces, les petites faces étant souvent couvertes de petites aiguilles. On rencontre un grand nombre de ces aiguilles, isolées ou réunies en masse. La couleur des cristaux varie du jaune brun au jaune paille; quelques-uns sont incolores^ surtout les fines aiguilles. Ceux qui dérivent de l'bémine, borate d'hématine, sont d'un jaune brun ; ils rappellent les chlorures^ les bromures, etc. A côté de ceux-ci, on en voit d'autres plus clairs, jaune paille t quoique appartenant au même type, ils sont déformés par troncature. Près d'eux, se trouvent des aiguilles incolores et transparentes,, lorsqu'on les observe sur leur face la plus large; noires par dé- seops} on évapore avec précaution le liquide déposé. Si le résida est peu visible par transparence, on dépose une nouvelle goutte, qu'on dessèche de nouveau. Alors on laisse tomber, sur la tache ainsi obtenue, une goutte de solution d'iodure de potassium au 1/20. On évapore de nouveau, puis on met le couvre-objet, et l'on fait arriver un peu d'acide acétique cristal tisable. On chauffe & la lampe à alcool, Jusqu'au moment où 11 se dégage quelques bnlles; après refroidissement, on eiamine au mlseroscope : on voit alors les cristaux d'hémine iodée. (1) Le procédé Telchmann doit être modifié dans les recherches de méde- cine légale. Les cristaux de chlorure de sodium doivent être remplacés par une solution au 1/20, sans quoi rhémine se trouve perdue dans la masse de sèl qui ae trsnve en excès par rapport au sang. — 328 — faut de transparence^ si elles sont Tues sur le côté le plus étroit. En même temps, on trouve, tout autour de ces cristaux, des granulations^ couleur rouille, qui prouvent que le fer de Thé- matine est sorti de sa combinaison lorsque ces produits sont passés du type de rhëmatine à celui de riiématoïdine. Enfin on observe encore, quoique parfois un peu plus diffi- cilement, de l'hémoglobine cristallisée, lorsqu'on agit sur du sang frais. Avec le suif hydrate desoude^on obtient, maisdifficilement^ des cristaux aiguillés, incolores ou d'un jaune paille, et quel- quefois de gros cristaux d'hémine colorés en noir. Le sulfliy- drate d'ammoniaque, dans les conditions indiquées plus haut, communique quelquefois au sang ancien la teinte produite par le sulfocjanure réagissant sur les persels de fer. On observe également de nombreuses granulations, couleur rouille ou d'un noir vert, des cristaux ovoïdes jaune clair et des aiguilles jaunes ou incolores. ' Le cyanure de potassium donne les granulations signalées, des aiguilles extrêmement petites, des cristaux plus volumineux, d'un jaune très -pâle. Avec le cyanure jaune, le milieu de la plaque prend une teinte d'un vert bleu. On voit, autour de cette tache, des ai- guilles incolores, des cristaux d'hématoïdine jaune pâle, enfin de gros cristaux bruns, quelquefois très-irréguliers, terminés par des sortes de têtes. Avec le cyanure de mercure, outre les cristaux aiguillés, on observe des masses irrégulières de cris- taux agglomérés, de teinte foncée, qui pourraient être le ré- sultat d'une combinaison de cyanure de mercure et d'héoia- tine. Ces dernières réactions ne se produisent pas avec la même facilité que les trois premières; elles réussissent d'autant mieux que le sang est plus ancien. Elles sont très-nettes avec du sang délayé dans l'eau, et abandonné pendant quinze jours à une température variant de 20 à 30*. Sous l'influence de la putréfaction, la globuline de l'hémoglobine se détruit; l'hé- mâtine seule reste, en sorte qu'il n'est pas nécessaire, pour former les cristaux d'hémine, de vaincre la résistance produite — $29 — par la combinaison de ces deux corps. Aussi, dans ce cas, les cristaux d'hémine chlorée, bromée ou iodée sont-ils plus gros et beaucoup plus réguliers. L'acide acétique cristallisable donne seul, sans le secours d'aucun réactif, de magniâques cristaux d*hémine acétique. On obtient également, dans ces conditions, des produits cris- tallins avec les acides phénique, oxalique, valérianique, tar- trique, citrique, silicique, provenant de la décomposition par l'acide acétique des sels alcalins correspondants. Ce fait rend ses réactions précieuses, puisque, dans les re- cherches de médecine légale, c'est surtout quand le globule sanguin est détruit qu'il faut rechercher Vhématine. Ce sera toujours à l'aide des trois premières réactions qu'on devra le faire, puisque, dans aucun cas, elles ne font défaut. Remarques sur les réactions de rhémoglobine et de ses dérivés. — Examen médico-légal des taches de sang; par M. HÉ- NOCQUE (1). La recherche des taches de sang est d'une importance si grave dans les expertises médico-légales que nous ne saurions laisser passer sans les signaler les travaux qui peuvent apporter des éléments nouveaux de diagnostic. Il y a longtemps que Teichmann avait indiqué la formation de cristaux par l'ac- tion de chlorure de sodium et d*acide acétique sur le sang comme un caractère permettant d'affirmer la présence du sang dans une tache. Aujourd'hui, M. C. Husson, ayant étudié une réaction souvent employée par les micrographes, présente la réaction de l'iode sur le sang comme un des moyens les plus certains de reconnaître Fhémine et i'hématine. L'hémoglobine, en absorbant l'iode, se dédouble en hématine et en globuline, et l'on peut suivre directement sous le microscope la formation des cristaux d'hémine iodée, d'iodhydrate d'hétnatine; pour cela il suffit, après avoir traité le sang par l'iode, d'ajouter une goutte d'acide acétique et de chauffer le porte-objet. (1) Gazette hebdomadaire de fnédeeine et de chirurgie. — S80 — Cet caractères^ auxquek M. C. Hutson ta a joint d'antres paiement importants, donnent plus de prédsion aux recher» ches du sang par l'examen microchimîque. Celui-ci est sou- Tent le seul applicable pour les taches dans lesquelles les glo- bules du sang ont été détruits, et d'ailleurs il peut senrir de complément alors même qu'on peut reconnaître les globules. On sait combien il faut accumuler de preuves en pareil cas, et les examens spectroscopique, microchimique et micrographique doivent être employés concurremment» L'examen micrographique est d'ailleurs encore considéré comme le plus certain ; mais il n'est pas infaillible à tons ^ards. D'une haute valfeur pour reconnaître le sang, mettant en évidence les globules et souvent la fibrine ou des mucosités, ou des tissus, le microscope peut dans bien des cas fournir les preuves les plus rigoureuses ; il a pu même servir à distinguer le sang de l'homme de celui des oiseaux ou des reptiles. Mais d'autre part on ne saurait oublier les réserves prudentes que recommandent Virebow, Casper, Robin, et à propos desquelles a eu lieu récemment une discussion fort intéressante entre Richardson et Woorward. Celui-ci a eu pour point de départ un travail o& Richardson mettait surtout en relief les condi- tions d'évidence que présente l'examen micrographique, M. Woorward s*est placé à un point de vue en quelque sorte opposé, en montrant quelles sont les bornes que l'examen ne saurait faire franchir. Divers articles ont été publiés à ce sujet dans le Mimthly microêcopical Journal (novembre 1874> février, mai 1875), et nous les signalons aux experts. Nous ne voulons pas insister sur cette discussion, ni ménoe la résumer; car le sujet demande à être examiné très-sérieu- sement, et| comme le font remarquer Richardson et Woor* ward, il y a une grande responsabilité à traiter de pareille matière. Puisque la discussion a eu un asses grand retentisse* ment en Amérique, nous pouvons indiquer la conclusion prin- cipale sur laquelle les deux auteurs sont restés d'accord, à savoir : qu'avec du sang desséché, la mensuration des globules rouges ne permet pas de distinguer avec la certitude nécessaire aux conclusions d'expertise le sang de l'homme du sang des animaux domestiques mammifères. Nous n% croyons pas que l'exanaen iiiîcroclii8ii€[iie puisse, quaDt à présent, donner des indications plus précises; M. €. Husson ne nous dit pas qu'il y ait des différences entre Tiié- mine iodée des divers animaux, et tout nous porte à croire qu'il n'y eu a pas, ou du moins qu'on n'a pas encore trouvé dans les cristaux du sang des caractères propres aux diverses espèces. Sur rexiêtence de corpuscules ferrugineux et magnétiques dam les poussières atmosphériques; par M. G, Tissandusr (1). Je recueille les poussières atmosphériques au moyen de quatre méthodes différentes. « 1* Pexpose à l'air libre, à une certaine hauteur au-dessus du sol, une surface horizontale de 1 mètre carré, en papier ou en porcelaine, pendant plusieurs jours : je rassemble avec un pinceau les poussières qui s'y trouvent déposées. Par un temps calme, et au milieu de prairies éloignées de toute habitation, j'ai toujours obtenu de 0'',OiO à 0'%050 de sédiment aérien en vingt-quatre heures. f 2* A l'aide d'un compteur à gaz, disposé pour opérer une aspiration constante et automatique, je fais passer bulle à bulle un volume de 10 mètres cubes d'air dans un flacon contenant de Teau chimiquement pure. J'évapore le liquide dans le vide, au-dessus d'acide sulfurique. Dans l'air le plus pur, le résidu a toujours été très-appréciable. a 3* Je sépare des eaux météoriques, pluie ou neige, les sédiments dont elles sont chargées, en évaporant ou en filtrant un volume de plusieurs litres de celle-ci. A la campagne, loin des centres habités, ces sédiments sont considérables. Les pluies recueillies notamment à Sainte-Marie-du-Mont (Man- che), le V% le 10 et le 12 juin 1875, m'ont successivement donné des résidus secs de 0",0751, 0",0231, 0",0232 pour 1 litre. (( 4* Je prélève la poussière accumulée par le vent, dans cer- taines parties inhabitées des monuments élevés. (1) Mémoirs inéBsoté à TAcadéBiliies sdeness. — S82 — « Les pouMières aériennes recueillies par l'une ou l'autre de ces méthodes sont placées sur une feuille de papier glacé; j'y promène un aimant dans tous les sens et à plusieurs reprises. Un grand nombre de corpuscules adhèrent à l'aimant. A. Taide d'un pinceau, je les fais tomber sur une autre feuille de papier, puis, en m'aidant d'une loupe, j'approche de ces poussières un second aimant, et j'en vois un certain nombre qui s'y préci- pitent violemment, tandis que celles qui n'avaient été retenues que par l'adhérence due à leur ténuité restent sur le papier. Je réunis les premières sur le porte-objet du microscope, pour les examiner sous un grossissement de 500 diamètres. » Les parcelles aériennes attirables à l'aimant sont de nature très-différente et peuvent se diviser ainsi : a fragments gri- sâtres, amorphes, de 1/10 à 1/20 de millimètre; 6 particules noires et opaques mamelonnées beaucoup plus petites, de 5/100 à 1/100 de millimètre; c particules fibreuses de même grandeur ; d corpuscules noirs et opaques parfaitement sphé- riques, de 2/100 à 1/100 de millimètre de diamètre environ; e corpuscules sphériques semblables^ munis d'un petit goulot. 4 % * é Gorpiiscalei«atUj*és ptr l'timant, recueillis dane le sédiment de U neige dn mont Blanc à 2,710- d'altitude (jnillet 1874). 500 D. ' Corpinseales attirés par l'aimant, recaeillis dans le sédiment de la pluie tombée i Sainte' Marie-dn-Mont (Manche) le il juin 1875. 500 D. Corpuscules attirés par Taimant, recueillis dans la poussière déposée sur une surface de i mitre eané, à Saint-Xandé (!«' mai 1874). 500 B. — 3S3 — Coppnsculas attirés par rtimint, recueillis dans U poussière apportée par le Tent dam une des tours de Notre-Dame fermée aux yisitenrs. 500 D. Globales sphériqnes d'oxyde de fer magnétique, obtenus en recueiUant les parcelles de fei incandescentes d'nn briquet i pieire. 250 D. Globoles d'oxyde de fer magnétique, obtenus en faisant brAler d^ la fine limaille de fer dans une flammA d'hydrogène. 500 D. Ces corpuscules attirables à raimant sont essentiellement formés de fer; mais leur faible poids ne m'a pas permis d'y rechercher le nickel ni le cobalt, ni d'en faire l'analyse com- plète. Je les ai rencontrés dans toutes les poussières atmosphé- riques que j'ai examinées : dans le sédiment de la neige des Alpes prélevée par mon frère, M. Albert Tissandier, lors de son ascension du mont Blanc en 1874, au col des Fours, à 2,710 mètres d'altitude; dans les sédiments provenant de pluies recueillies pendant plusieurs niois à l'observatoire mé- téorologique de M. Hervé-Mangon, à Sainte-Marie-du-Mont (Manche), au milieu de vastes herbages et non loin du voisi- nage de la mer; dans plus de quarante échantillons de pous* sières aériennes recueillis, depuis 1871 jusqu'à ce jour, dans des localités différentes et dans des monuments élevés. Les figures précédentes reproduisent l'aspect le plus caractéristique — Uâ — de quelques-uns de ces corpuscules, dont j'ai fait un grand nombre de préparations microscopiques. Pour rechercher Torigine de ces corpuscules, j'ai procédé à l'examen méthodique de parcelles ferrugineuses magnétiques de source terrestre. Yoici les principales substances que j'ai passées en revue an microscope ; a 1* Minerai de fer magnétique pulvérisé. Il offre l'aspect de grains à cassures planes^ tout à fait différentes des globules aériens. c 2« Minerais de fer pulvérisés de provenances diverses : fer oligiste, sesquioxyde de fer, etc. Ils ne donnent aucune parcelle attirable à l'aimant. n 3<» Oxyde des battitures de fer pulvérisé. Il offre l'aspect de fragments amorphes à cassures planes. « 4« Rouille provenant de fer oxydé, soit à l'air libre, soit dans l'eau de mer, soit dans l'eau douce» Dans tous les cas, la rouille renferme des particules plus ou moins abondantes, attirées par l'aimaftC Ces particules resiemblenC aux corpus- cules précédemment mentionnés en a, mais elles sont amor- phes, grisâtres, et ne présentent januiis use torme fibreuse, dmt melonnée ou sphérique, caractéristique des groupes 6, c, dy e* Ces observations m'ont conduit à conclure à priori, comme je le supposais, que les corpuscules aériens, mamelonné ou globulaires, n'ont pas une provenance terrestre, et qu'ils sont constitués par de l'oxyde de fer magnétique d*origine cos- mique. Pour expliquer Içur présence dans l'atmosphère, j*ai recoun au phénomène des météorites et des étoiles filantes : je suppose que ces masses métalliques, se brisant en fragments, font jaillir autour d'elles des parcelles incandescentes de fer métallique, dont les plus petits débris, entraînés par les courants atmo- sphériques, tombent à la surface entière du globe, sous forme d'oxyde de fer magnétique , plus ou moins complètement fondu. La traînée lumineuse des étoiles filantes serait due à la combustion de ces innombrables particules, offrant l'aspect des étincelles de feu qui jaillissent d'un ruban de fer quand il brûle dans l'oxygène. — S86 — Pour ooafirnicr cette hypothèse, j'ai fait tomber à trairen une flamme d'hydrogène, de la limaille de fer eictrémemettt fines dans ces circonstances, elle brûle avec éclat. J'ai reçu sur une plaque de porcelaine la limaille ainsi brûlée, et, Teiami* uant au microscope, je Tai trouvée formée de globules parfai- tement sphériques, de sphères munies de petitt goulots, de globules allongés à la façon des larmes batayiquea, ou, de masses mamelonnées et fibreuses, incomplètement fonduea. J'ai recueilli sur un porte-objet la poussière tombant d'un briquet à pierre, où je faisais étinoeler le fer, et j'y ai trouvé au microsoope des globules de même nature. Enfin, en brûlant un gros fil de fer dans roxygèoe, j'ai constaté que les globules d'oxyde de fer msgnétique formés étaient bien plus nombreoK ei bien plus petits qu'on ne le croit communéoient. En outre de ceux que l'on voit à Tœil nu, il en existe d'autres, tombés au sein de l'eau placée au fond du vase, et qui we peuvent itre reconnus qu'à l'aide d'un fort grossiseraient. Ils sont sphé* riques pour la plupart, et dans le nombre il en existe dont le diamètre n'excède pas 1/10 de millimètre. J'ajouterai» eu terminant, que les corpuscules sphériques dont j'ai reconnu la présence dans l'air ont un diantètre qui exoède rarrasont 3/100 de millimètre* Études 8ur /es ferments contenus dans les plantes; par M. C. KosvAifif (1), Docteur es sciences physiques à NaDcy^ Le 5 mars 4875, j'ai commencé des expériences sur les fer- mants contenus dans les bourgeons d^arbres et les Jeunes feuilles de plantes t j'ai trouvé que dans les diverses espèces végétales^ il existe un ferment naturel capable : 1* d'agir sur le sucre de canne, en le transformant eu glucose ; 2* de transformer l'em- pois d'amidon en dextrine et en glucose; 3* de dédoubler la digitaline soluble pure en glucose et en digitali rétine. J'ai constaté en outre que la digitaline soluble blanche pure, sou- (I) MéMlm frènmé à l'Aeaiétaile 4es seisnsss. — 886 — mise à une longue ébuUition dans l'eau, se dédouble sponta- nément en glucose et en digitalîréthie. Le procédé général employé était le suivant : on prenait les bourgeons d'arbres ou les jeunes feuilles de plantes fraîches ou sécbées, on les incisait, puis on les macérait dans Teau froide; après douze heures on exprimait le macéré^ op le filtrait et l'on faisait réagir sur lui la liqueur tartro-cupropotassique de Feh- ling, à chaud; si elle était réduite en rouge, il y avait présence de glucose dans les bourgeons ou feuilles; puis on ajoutait an macéré l^^ôO à 4 grammes de sucre de canne et on laissait réagir pendant un certain nombre d'heures^ à une température de 18^ 20 ou 30' centigrades; ordinairement après vingt-quatre heures le sucre de canne était entièremeut interverti, ce que le réactif cupropotassique de Fehling m'indiquait clairement d'une part; d'autre part^ le macéré sucré était évaporé après quelques jours et laissait pour résidu un sirop de glucose cris- tallisable ou incristallisable, réducteur énergique du réactif susdit en beau rouge. Au lieu de sucre on ajoutait quelquefois au macéré de l'empois d*amidon, et la conversion en dextrine et en glucose était démontrée de la même manière; le produit de l'évaporaiion à siccité était soluble dans l'eau, le glucose était dissous dans l'alcool qui laissait la dextrine, les deux étant réducteurs du réactif Fehling. Dans plusieurs expériences je fis tremper les boui^eons ou feuilles avec l'eau froide et le sucre, dans un ballon surmonté d'un tube deux fois coudé à angle droit, afin de recueillir les gaz, mais il y eut une forte absorption d'oxygène par ces matières vertes. En même temps une détermination microscopique était faite avec les dépôts des macérés sucrés ou les macérés eux- mêmes : on arrivait ainsi à constater l'existence de cellules or- ganisées agglomérées, moniliformesou tubiformes, voire même de véritables petites algues, et quelquefois de spermatozoïdes* Le ferment diastasique était ainsi constaté dans les plantes sui- vantes : l"" Bourgeons à* Olmus campestris frais : macération froide, point de réduction, point de glucose naturel dans les bour- geons. Après addition de 4 grammes de sucre de canne, réduc- tion en rouge après quarante-huit heures, sucre interverti par — 8S7 — le ferment des bourgeons, production d'un sirop analogue à la mêlasse réducteur énergique, acide au tournesol. 2^ Le même macéré convertit Tempois d'amidon en dextrine et en glucose après quarante-huit heures, avec formation d'un peu d*acide lactique. 3* 'Bourgeons de Populus nigra : décoction et macération froide renfermant du glucose naturel; la macération froide convertit la poudre d'amidon en dextrine et en glucose en deux jours, avec formation d'un acide végétal (lactique?). Expérience répétée deux fois. 4" Bourgeons de chêne, contiennent un peu de glucose na- turel : expérience faite deux fois dans les mêmes conditions que ci-dessus et résultats identiques, y compris une grande quantité de cellules agglomérées. ô* Bourgeons de coudrier avec les ovaires et stigmates : la macération à froid contient du glucose ; 2 grammes de sucre de canne ajoutés, sont convertis en glucose dans vingt heures; après cinq jours, l'évaporation laisse un sirop de glucose fort réducteur. Apparition, après quatre jours, de cellules agglo- mérées et de spermatozoïdes longs, effilés, transparents, à grosses têtes. Les ovaires seuls de coudrier avec leui's stigmates, donnent les mêmes résultats. 6° Fleurs de Cornus sangutnea: la macération froide fournit du glucose ; l'%50 dç. sucre de canne ajoutés, sont intervertis en vingt-quatre heures ; après trois jours, liqueur très-visqueuse^ peu acide, s'étirant en fils, laissant par l'évaporation un sirop visqueux de glucose incristallisable, énergique réducteur, et apparition de beaucoup de spermatozoïdes morts, longs, effilés, à têtes pointues, transparents. 7^ Jeunes feuilles de grande chélidoine, fraîches, contien- nent du glucose naturel; 1",Ô0 de sucre de canne ajoutés an macéré, sont intervertis en vingt-quatre heures ; liqueur vis- queuse, acide au tournesol ; fermentation visqueuse avec pro- duction de gomme, de glucose et d'acide lactique. L'évapora- tion donne une masse glutineuse, réduisant énergiquement le réactif Fehling. 8*" Fleurs de Prunui spinosUf mêmes résultats que ci-dessus; de plus l",ôO de sucre de canne ajoutés au macéré le rendent filant /•«m. de PkÊm. $t dé CktÊi., A* nui, t. XXII. (No^ambie 1875.) 3^ — iu — âprèf deux jour», à réaction acide, visqvcux; le ■àicroseo|»c y montre des cellules organisées, transparentes, Tésioulaires; il laisse par l'évaporation un sirop qui se couvre de petits groupes cristallins circulairas et rayonnant d'un centre oomaïun, d'un glucose énergique réducteur du réactif Fehliog. 0» Le 8 arril, de jeunes feuilles de digitale pas sëchées furent macérées dans l'eau froide; le 9, le macéré filtré fut divisé en trois parties : une partie réduisait le réactif Fehling, d*o«i glucose naturel dans ces feuilles. Une autre partie, addi- tionnée de {",60 de sucre de canne, avait interverti ce dernier après vingt*quatre heures ; le 10, elle était visqueuse, étirable en fils élastiques, comme une pâte gommeuse, acide au tour* nesoly trouble, laissant par Tévaporation un glucose gommeux, visqueux, produit par Taction du ferment digitalique et éner- gique réducteur. Une troisième partie du macéré fut addi- tionnée de digitaline soluble, pure, blanche, puis exposée an soleil le 0, Mais le 11 le soluté se troubla de plus en plus, des iocons blanchâtres s'y formèrent; le 12, la liqueur trouble flo* cooncuse fut filtrée, les flocons furent recueillis soigneusement sur an filtre et lavés,*' puis séchés et traités par l'aloool à 90 p. 100 bouillant) qui les dissolvait et laissait par Tévapo- ration un résidu jaunâtre qui n'était autre chose que de la digi* talirétine, car il en possédait toutes les propriétés, comparées a^ec celles de la digiulirétine pure, que j'essayai en même temps; d'un autre côté, la liqueur filtrée et évaporée réduisait CB bnat k réactif Fehiing^ ^l y avait du glucose. Ainsi la digitaline pure fut scindée en glucose et tn digitalirétine par le fenncni que d'ûUeucs j'ai isolé, comme on le verra ci- dessous. Le 15 avril, je fis macérer de jeunes feuilles de digitale peu sèches dans l'eau froide ; le macéré, filtré après vingt-quatre heures, réduisait fortement en jaune le réactif Fehling^ d'oè glucose naturel dans ces feuilles; le 16, j'ai dissous dans nn# portîcMi A du macéré de la digitaUne «oluble et l'ai placé au soleil. Une autre portion B du macéré fut placée au soleil comme témoin et sans mélange. Une troisième portion C addi- tionnée de l^yiù de sucre de caone fut également placée au seieii; celâe dernière G était déjA visipseuse après deux heures; — 389 — le 18, elle était vîsqueuM comme de la gl«, acîâe au teurnesol; ssere totalement interverti, acide laetique et matière gommeufle produits; évaporée, elle laissa un endait glutineax, élastique, analogue à une pâte gommeuse et énergique réducteur. Cette transformation rapide du sucre en glucose par le ferment digitalique est vraiment remarquable. Le 17 avril, le ma- céré A était trouble, le témoin B l'était également; le 18, le trouble augmente dans A et dans B, il s'y forme des flocons; le 22, les macérés A et B laissent déposer des précipités grir sa très et sont légèrement acides ; le 24, le témoin B est filtré^ son précipité, recueilli sur le filtre et sécl^é^ est traité par l'alcool à 90 p. 100 bouillant; la liqueur alcoolique évaporée laisse un résidu granuleux, blanc jaunâtre qui a tous les carac- tères de la digitatirétine ; mais la liqueur B du témoin, séparée de son précipité et évaporée, laisse un enduit encore aiper^ ré* duisant fortement le réactif Fehling : c'est du glucose. Ainsi la digitaline naturelle du témoin B fut dédoublée en digltaliré- tine et en glucose, par le ferment naturel de ces feuilles; seu- lement le dédoublement ne fut pas complet, car cet enduit est encore amer, il renferme encore de la digitaline non décom- posée. Mais le précipité grisâtre de la liqueur A qui avait reçu de la digitaline, recueilli sur un filtre, lavé et séché, fut égale- ment traité par l'alcool à 90 p. 100 bouillant; la liqueur alcoo* tique évaporée laissa un résidu blanc jaunâtre, granuleux, peu amer, montrant sous le microscope des granules traosparjents et donnant toutes les réactions de la digitalirétine; d'autre part la liqueur brune, séparée du précipité A et évaporée^ laissa qn eQ- duit granuleux brun, amer, puissant réducteur du réactif ci- dessus, et présentant encore les réactions d'une petite quantité de digitaline non décomposée; ainsi il renferme du glucose produit du dédoublement de la digitaline et en outre un peu de digitaline intacte; le ferment digitalique avait agi puissam- ment sur la digitaline ajoutée au macéré. Le 21 avril, un macéré dans l'eau froide de douze beurçs, de jeunes feuilles de digitale peu sèches, donnait les réactions du glucose ; on y ajouta trois cuillerées d'empois frais d'amidon ; après vingt-deux heures la conversion en dextrine était déjà avancée ^ le lîqtnde est acide, gommeux^ opalescent ; filtré le — SAO — 27 et évaporé, il laisse une matière gommeuse, sèche, soluble, énergique réductrice en rouge du réactif ci-dessus, et colorant Fiode en rouge bleu : c'est de la dextrine mêlée d'amidon so- luble et de glucose; le ferment digitalique avait agi énergique- ment sur l'amidon. (A suivre.) Remarques concernant une note de M. F. Glénard, «tir la coa- gulation spontanée du sang en dehors de V organisme; par MM. E. Mathieu et Y. Urbain. Dans une note insérée àansle Journal de pharmacie et de chimie f p. 247, nous avons rapporté une série d'expériences desquelles il résultait que l'acide carbonique est l'agent de la coagulation spontanée du sang. Entre autres preuves, nous indiquions la possibilité d'empêcher la coagulation en conduisant le sang directement du vaisseau dans un tube endosmotique, formé par une membrane animale humide, telle que intestin de poulet ou de pigeon ; l'élimination de l'acide carbonique au travers de la membrane rendait le sang incoagulable. M. F. Glénard a reproduit l'expérience que nous venons de rappeler, mais en variant un peu le procédé : au lieu de rece- voir le sang dans un tube intestinal, il isole un vaisseau sur un animal vivant, place une ligature à ses deux extrémités et le détache ; la dessiccation peut se produire avant que le sang in- clus dans le tube vasculaire se soit coagulé. M. Glénard admet que c'est la constitution même du vaisseau qui met obstacle à la coagulation, et il ajoute que ses segments d'artères remplis de sang peuvent être impunément plongés dans tous les gaz, l'acide carbonique compris, sans qu'il y ait coagulation. Ces dernières affirmations nous paraissent tout à fait inac- ceptables. La paroi même du vaisseau n'a qu'une influence relative sur le phénomène de la coagulation, car on observe, d'une part, qu'elle n'empêche pas la formation des ooagulum, après une simple ligature faite sur le vaisseau d'un être vi- vant ; d'autre part^ qu'une membrane intestinale peut lui être — sai — siibstitaëe, sans que le sang se coagule^ à condition de lui im- primer un lëger mouveiuent d'oscillation. Quant à l'action de l'acide carbonique, elle nous parait démontrée : 1^ parce que la coagulation se produit lorsqu'on empêche Texosmose de l'acide carbonique, en mettant les segments pleins de sang sous l'huile ou dans un milieu plein d'acide carbonique; 2* parce qu'un courant de ce gaz, passant au travers de ce sang incoagulé, y détermine la formation presque immédiate de caillots fibrineux, peu colorés, comme ceux qu'on obtient après un battage, alors qu'un courant d'air, d'hydrogène ou d'oxyde de carbone le laisse fluide. En prenant l'artère carotide ou la jugulaire d'un chien, et suspendant ces vaisseaux, remplis de sang, dans un vase ren- fermant de l'acide carbonique, nous avons obtenu des caillots parfaitement développés après trois quarts d'heure ou une heure. En s'adressant aux veines jugulaires d'un âne, la coa- gulation dans l'acide carbonique était complète après deux heures d'attente, alors que le contenu du segment laissé à l'air n'était pas coagulé; sous l'huile enfin, la coagulation était achevée après trois heures. Nos tubes, empruntés à des intes- tins d'oiseaux, nous avaient déjà donné ces résultats, à quel- ques nuances près; aussi sommes-nous surpris que M. Glénard n'ait pas observé le même phénomène après vingt heures d'at- tente, en se servant d'un procédé presque identique au nôtre. Mais peut-être son expérience a-t-elle été faite par une tem- pérature très -basse, tandis que nous opérions eu été. On doit remarquer cependant la lenteur avec laquelle se produit la coagulation du sang, placé ainsi dans une mem- brane animale au sein d'une atmosphère d'acide carbonique. Mais deux particularités expliquent ce résultat : d'une part, la différence de vitesse avec laquelle s'effectue l'endosmose de l'acide carbonique, suivant que le gaz passe de dedans en de- hors, ou de dehors en dedans de la membrane; d'autre part, le pouvoir absorbant considérable du sang pour l'acide carbo- nique. L'expérience suivante met le premier fait en relief. On prend deux ballons de baudruche identiques : le premier renfermant 20 centimètres cubes d'eau distillée, privée de gaz, est placé — «Ai- dai» une atmosphère d'acide carbonique ; le second^ coiit^nUnt 20 centimètres cubes d'eau saturée d'acide earboaiqBef est laissé à Tair libre. Après une demî-heure, on détermine la quantité de gaz conlenu dans chaque ampoule, et l'on trouve que, dans le premier cas, 5 centimètres cubes d'acide carbo- nique ont pu pénétrer dans Tin teneur de la baudruche, alors que, dans le second, 15 centimètres cubes en sont sortis* L'en* trée de l'acide carbonique au travers de la membrane est pro- bablement gênée par la sortie de l'eau» qui transsude d'une manière incessante. Le second fait résulte des déterminations suivantes : 100 oen* timètres cubes de sang défibriné absorbent en moyenne 220 cen- timètres cubes d'acide carbonique, tandis que 100 centimètres cubes de sérum en absorbent 130 environ* Lés globules 8an<» guins peuvent donc retenir, d'une manière intime, plus de 90 centimètres cubes d'acide carbonique pour 100 de sang. Or il résulte de nos recherches antérieures que le gaz acide ne coa- gule la fibrine en dissolution qu'au moment où il peut exister à l'état libre dans le plasma. De là un nouveau ralentissement de la coagulation, qui ne peut avoir lieu que si l'affinité spé- ciale des globules sanguins est satisfaite. Observation relative à un acide dexirogyre du vin; par M. Maumenê (1). Une note adressée par M. Béchamp à l'Académie des sciences m'oblige à présenter une observation* M. Béchamp, pour conserver une découverte dont il appré- cie avec raison la grande importance, et en des termes auzquds j'ai plaisir de rendre hommage, écrit : <( Jtf • Maumené ne me conteite donc pas la matière réductrice B (2). » Je voudrais ne plus rien contester à personne, à M. Béchamp surtout, pour qui tout chimiste doit éprouver les bons senti- ments dus aux travailleurs distingués, et pour qui je dois partît m^ (1) Mots présentée à rAeadémie des selenees. (3) V(Hr ce recueiJ, p« 274. — 913 — .cBlièrêment ressentir une vive sympathie, puisqu'il est l'un des premiers à reconnaître publiquement a fM9 tmet tAéoriqmes îrèth intéressantes »; mais je suis forcé de dire : «c Amicus Béchamp^ sed magis arnica veritas, » Il est impossible de roir dans la matière réductrice B un corps nouveau : c*est, comme je Tai déjà dit, Tacide trîjiénique obtenu du même coup avec l'acide héxépique dans l'action du sucre et du permanganate de potasse. Je crois avoir droit à cette découverte dans le vin, et j'espère que M. Béchamp se contentera d'avoir indiqué certains caractères de mon acide doat je n'avais pas cru pouvoir parler plus tôt, faute de leur trouver des garanties d'exactitude suffisantes. L'Académie me permettra de dire à cette occasion quelques mots de mes deux acides. Je suis resté depuis leur découverte (1872^ Comptes rendus, t. LXXY, p. 85 et 126) hors d'éut de présenter ces acides, et leurs principaux sels, dans un état de pureté complet. Je ne crois pas qu'aucune étude présente des difficultés plus grandes. J'ai pourtant ajouté quelques tènsei- gDements à ceux dont j'ai offert la note à TAcadémie* La So- ciété chimique a bien voulu les admettre dans son Bulletin (U XXII^ p. 2)y mais leur histoire est encore incomplète^ et je comprends tout ce que cette lacune peut m'inspirer de regrets. Je crois avoir trouvé un moyen plus commode pour obtenir séparément les deux acides. L'acide héxépique peut être obtenu presque pur dans l'action du lactose et du permanganate dé potasse. L'acide trijiénique peut l'être de son côté dans l'actiod du glucose et des solutions alcalines de cuivre. C'est l'acide gum-^ mique de Reichardt et luomique de Felks. Probablement je pourrai terminer ce travail d'ici à quelques mois, et je m'empresserai de le soumettre à l'Académie. Qu'il me soit permis d'ajouter : dans toutes les oxydations du sucre où le corps oxydant peut agir avec lenteur, le pre* mier acide formé est l'acide hexénique G**H"0*^ (mannlti* que, etc.), le second est l'acide héxépique C*"H"0", si la quAn- tité de base en présence ne dépasse pas 1 équivalent pour 1 de sucre. Mais si cette quantité atteint 2 équivalente^ elle déteN — 844 — mine la formation de Vacide trijiéniqne ou au moins de l'aâde. trihënique {triachéniqtdé) G*H*0^. ACADÉMIE DES SCIENCES. Caractères chimiques et spectroscopiques d'un nouveau métal^ le Gallium, découvert dans une blende de la mine de Pierrefitte^ vallée d^Argelès (Pyrénées) ; par M. Legoq de Boisbaudran. Un pli cacheté, déposé dans la séance du 30 août 1875, contient la note suivante : Avant-hier, vendredi 27 août 1875, entre trois et quatre heures du soir, j'ai trouvé des indices de l'existence probable d'un nou- veau corps simple, dans les produits de l'examen chimique d'une blende provenant de la mine de Pierrefitte^ vallée d'Ar- gelès (Pyrénées). Yuici les données que j'ai pu recueillir jusqu'ici : lo L'oxyde (ou peut-être un sous -sel) est précipité à la longue par le zinc métallique^ dans une solution contenant des chlorures et des sulfates. Il ne paraît pas que ce soit le métal lui-même qui se réduise par le zinc. 2« Le chlorure est précipité par une faible quantité d'am- moniaque. Dans un mélange contenant un excès de chlorure de zinc, le nouveau corps est précipité avant le zinc, lorsqu'on traite la liqueur par de l'ammoniaque en quantité insuffisante. Dès le deuxième précipité, la proportion devient faible, presque tout se trouvant dans la première fraction. 3« Même dans des conditions qui doivent correspondre à un état de peroxydation^ l'oxyde est soluble dans l'ammoniaque en excès. 4* Les sels sont précipités par le sulfbydrate d'ammoniaque, dont un excès ne paraît pas redissoudre notablement le sulfure formé. 5* Les sels sont précipités par l'acide sulfhydrique en pré- sence d'acétate d'ammoniaque et de beaucoup d'acide acétique libre. En présence du zinc, le nouveau corps se concentre dans — 346 — les premiers sulfures déposés. Il a fallu néanmoins six préci- pitations successives pour le voir disparaître à peu près com- plètement du sulfure de zinc. G"" Les sels ne sont pas précipités par l'acide sulfhydrique en solution légèrement acidulée par Tacide chlorhydrique. T L'oxyde se redissout dans un excès de carbonate d'am- moniaque^ en même temps que le zinc. 8<* La quantité extrêmement faible de substance dont je dispose ne m'a pas permis d'isoler le nouveau corps de l'excès de zinc qui l'accompagne. Les quelques gouttes de chlorure de zinc dans lesauelles j'ai concentré la nouvelle substance donnent, sous l'action de l'étincelle électrique^ un spectre composé principalement d'une raie violette, étroite, facilement visible, placée, à peu de choses près, à 417 sur Téchelle des longueurs d'onde. J'ai aussi aperçu une très-faible raie vers 404. Je poursuis cette étude et j'espère pouvoir me procurer, dans quelques jours, un peu plus de matière première, afin de dé- terminer les réactions de la nouvelle substance. Une note additionnelle, présentée dans la séance du 20 sep- tembre, contient les détails complémentaires qui suivent : Les expériences que j'ai exécutées depuis le 29 août me con- firment dans la pensée que le corps observé doit être considéré comme un nouvel élément^ auquel je propose de donner le nom de Gallium* 9" Le sulfure est réellement insoluble dans un excès de sulfhydrate d'ammoniaque. 10* Bien que la quantité dont je dispose soit encore très- faible, j'ai obtenu le chlorure dans un état de concentration tel, que la raie 4l7 est déjà assez brillante sous l'action de l'étincelle d'induction. llo Le chlorure donne la raie 417 dans la flamme du gaz, mais elle y est plus faible qu'avec l'étincelle éclatant sur la solution. 12* Les sels sont facilement précipités à froid par le carbo- nate de baryte. 13" Dans un mélange avec un grand excès de chlorure de -- 846 — zinc, le uottTean eorpe est précipité par le ftttlfhydrate d'*m* moaiaque, avec les premières portions du sulfure de zinc. 140 Des évaporations réitérées arec de grands excès d'eau régale ne paraissent occasionner aucune perte par rolatilisation de chlorure. 15* Le sulfure me paratt devoir être blanc comme celui du zinc. Ce point est à éclaircir, après purification complète de la substance. i6^ Quand on chauffe du chlorure de zinc hydraté, conte- nant des traces du nouveau corps, jusqu'au point où il se forme une petite quantité d'oxychlorure de^zinc, tout le gal- lium reste à Tétat insoluble (sous forme d'oxychlornre, je suppose). 17* Le spectre est plus brillant avec une étincelle de lon- gueur moyenne qu'avec une étincelle très-courte. Sur un composé de platine^ d*étain et d*oxygine, analogue au pourpre de Cassius {oxyde plaiinostannique de M. Dumas) ; par MM. B. Delaghanal et A. Mermet. Il est dit dans les traités d'analyse chimique que^ c lors- qu'on mélange des solutions de bichlorure de platine et de protochlorure d'étain^ il se développe une teinte brune, mais sans qu'il se forme de précipité d. Cette indication est exacte; mais, si l'on étend de beaucoup d'eau la solution mixte et qu'on la fasse bouillir, il se sépare un corps brun qui, lorsqu'il a été lavé pendant longtemps à Veau chaude, ne contient pas de chlore, mais seulement de l'oxygène, de l'étaiu et du platine. Cette intéressante combinaison, qui rappelle le pourpre de Cassius^ est comme lui un hydrate, et montre, comme lui aussi, une composition qui varie suivant les conditions où il se produit. Nous avons pu l'obtenir, non-seulement comme il vient d'être indiqué, mais encore en plaçant une lame d'étain dans du bichlorure de platine dissous ; la liqueur prend alors une teinte foncée et un précipité se séparej on l'augmente beau- coup en étendant d'eau et faisant bouillir. Ce procédé, comme — 849 — OR le Mît, fournit^ dftii0 de semblables eMditions, le pourpre d'on Le corps douTeau que nous déerirons se dissout dans les flux vitreux en leur communiquant une teinte grisâtre; il perd de Teau à 100^. 8i on le calcine, il éprouve encore une perte de poids qui doit correspondre à un dégagement d'oxy- gène; examiné au microscope, il apparaît sous forme de grains amorphes, translucides et jaunâtres. Les alcalis bouillants, l'eau régale l'attaquent; les carbonates alcalins, à la tempéra* turede fusion, fournissent un stannate et du platine divisé. Là composition varie avec le mode de préparation; ainsi l'on a trouvé, en analysant un produit séparé, d'une part, avec les solutions de bichlorure de platine et de protochiure d'étain, et, d'autre part, avec le bichlorure de platine et une lame d'étain, les nombres suivants t Produit préparé avec PtCI« + SûCl (desiéeké à 160^). Oxygène 28,51 ËtaiD. 60.00 Platine^ ..«..< < 11,49 100,00 Produit préparé avec PlCl* + Sn (desséché à 160*). Oiygène é 27,ai Étain 55,50 Platine 17,19 100,00 . A là suite de cette communication, qui est plutôt une prise de date, nous nous proposons d'examiner si de semblables corn* posés ne pourraient pas être obtenus avec les autres métaux de la série du platine. Étude des pyrites employées en France, à la fabrication de l'acide sulfurique; par MM. A. Girard et H. MoRiN. La pyrite de fer se rencontre, en France, dans un grand nombre de localités; mais, parmi ces gisements, beaucoup — 848 — sont sans valeur industrielle, et c'est en somme à deux groupes principaux que s'adresse exclusivement la fabrication des pro- duits chimiques : l'un est le groupe du Rhône, l'autre le groupe du Gard et de l'Ârdèche. De ces deux groupes^ le premier est situé dans le départe- ment du Rhône, à gauche et à droite de la Brevenne; il oc- cupe la partie centrale de deux concessions, dont l'étendue est de 40 kilomètres carrés, et l'on y distingue, sur la rive gauche, le gisement de Ghessy, et sur la rive droite le gisement de Saint- Bel. L'un et l'autre se développent parallèlement à la rivière en suivant une direction sud-ouest-nord-est nettement prononcée; la production de ces mines s'élève à 12,000 tonnes par an. Le deuxième de ces groupes se compose d*un nombre assez considérable de gisements qui tous, chose remarquable, s'al- longent, dans les départements du Gard et de l'Ardèche, sui- vant une ligne presque droite dont Torientation sud-ouest- nord-est est la même que celle des gisements du Rhône. Cette ligne, après avoir passé sur les gisements des Pallières, de Saint-Martin, de Saint-Julien-de Yalgalgues, etc., se prolonge, dans l'Ardèche, par Joyeuse, Privas, Soyons, etc. La produc- tion totale de ces mines représente environ 40,000 tonnes chaque année. Pyrites du Rhône ou de Saint-Bel. — C'est sur la rive droite de la Brevenne, au gisement de Saint-Bel ou Sourcieux, que l'exploitation est aujourd'hui concentrée; elle se subdivise en deux régions séparées par un étranglement stérile, et dans chacune desquelles la pyrite se montre encaissée par un terrain de schistes argileux. La première (septentrionstle) comprend une série de filons parallèles, au milieu desquels s'étend une masse compacte que l'on désigne sous le nom de masse du Pi^ geonnier. Là le minerai se montre habituellement riche à 46 ou 48 p. 100 de soufre, ne contenant que des traces d'arsenic et mélangé à 10 ou 12 centièmes de gangue argilo-sableuse et bary to-sul fa tée . La deuxième région de Saint-Bel (méridionale) est formée de deux filons, dont l'un (masse du puits Bibost) présente un déve- loppement énorme. Cette masse, en effet, reconnue sur toute la — 349 — longueur de la région, atteint, à certains niveaux, une puis- sance qui n'est pas moindre que 40 mètres ; en profondeur, son étendue est encore inconnue. La pyrite y est d'une remar^ quable pureté ; elle ne contient, en efiet, pas moins de 50 à 53 p. 100 de soufre ; la proportion de gangue argilo-sableuse, exempte de composé barytique, y est très-faible. L'arsenic ne s'y montre qu'en proportions trop minimes pour être dosé. Pyrites du Gard. — Les gisements de pyrites sont nombreux dans le Gard; mais^ parmi ces gisements, ceux de Saint- Julien^ de-Yalgalgues et du Soulier sont les seuls qui, par leur impor- tance, doivent fixer l'attention. La production de Saint-Julien est considérable : elle s'est élevée, l'année dernière, à 24,600 tonnes ; la pyrite s'y ren- contre, non plus dans les schistes argileux, comme à Saint-Bel^ mais dans le lias et le trias ^ où elle forme, au milieu du calcaire, une couche régulièrement stratifiée. Sa ti- chesse en soufre varie généralement de 40 à 45 p. 100; la gangue, qui est essentiellement calcaire, représente habituelle- ment de 3 à 6 centièmes du minerai ; elle renferme enfin envi-* ron 1 millième d'arsenic et des proportions quelquefois dosa- blés de fluorure de calcium. La mine du Soulier, voisine de Saint-Julien, a eu longtemps une grande importance : elle fournissait 10,000 tonnes par an; cette importance est aujourd'hui beaucoup moindre. La pyrite s'y rencontre dans le trias eu lentilles et en amas indépendants; sa composition, analogue à celle de Saint-Julien, nous la mon- tre cependant généralement moins arsenicale. Pyrites de VArdeehe, — A l'extrémité de la ligne nord-est des gisements du Gard et de l'Ardèche on trouve, en face de Valence, l'importante mine de Soyons ; celle-ci fournit actuel- lement 10,000 tonnes par an. La pyrite, qui s'y présente en un amas stratifié dans le trias, est riche en soufre, dont la pro- portion s'élève à 45 et même quelquefois à 50 p, 100 ; la gan- gue en est simplement argileuse et exempte de calcaire, mais on y rencontre des proportions d'arsenic qui, dans certains échantillons, s'élèvent jusqu'à 3 millièmes. Le fluorure de calcium y est également assez abondant. — 960 — Telles sont les pyrites que U Csbrication fraBçaise des duits chimiques demande à noire sol; parmi œs pyrites, les unes sont d'une pureté remarquable, les autres, quoique ren- fermant une certaine proportion de matières étrangères, «mt cependant d^s qui^lités industrielles recotnmandables. Ënlin, en ne tenant- compte que des masses jusqu'ici reconnues, Fa- bondance de ces pyrites est telle^ que rapprovisionnemeut de nos usines peut être considéré comme assuré pour un siècle au moins. Sur la formation du noir d'aniline^ obtenu par félecfrolysê de $es sels; par J^. J. J. CodUfLUOJ^. • On sait qu'on obtient le noir d'aniline au aïoyeu d'un des sels de cette base que l'on dissout dans l'eau, et auquel on ajoute du chlorate de potasse et un sel métallique; 007S8 — avec 46 gouttes de SO^Ca au 10*. . 0^00277 O,0OS79 — transforaié aoparayant en Aa*0*, avec 3 gouttes de SO^Cu an iO*. 0^0023 0»OOSf79 Je dois ajouter que, non-seulement les sels de cuivre dimi- nuent le poids de Tanneau arsenical, mais qu'ils augmentent beaucoup, surtout avec des liqueurs diluées, le temps qui lui est nécessaire pour apparaître. Il pourrait se faire^ dans ces conditions^ que des traces d'arsenic qui se trouveraient dans le zinc ou l'acide sulfurique ne donnassent pas d'anneau, même au bout d'une demi-heure d'essai à blanc, et que l'ex- pert, se croyant suffisamment renseigné, versât alors les ma- tières suspectes, mais non arsenicales, dans l'appareil. Grâce à la très-lente formation de l'anneau en présence du cuivre, dans ces liqueurs très-étendues, Tarsenicdont on pourrait alors recueillir des traces serait attribué aux dernières substances versées dans l'appareil, tandis qu'il proviendrait en réalité de celui qui était contenu dans les réactifs. — 557 — Hote sur les solfocarbonates; par M. Gélis. — Oa sup- pose généralement que Faction du sulfure de carbone sur les polysulfures alcalins donne des sulfocarbonates avec précipita- tion de soufre ; cependant une partie du polysulf ure échappe à la réaction, M. Gélis s'est proposé d'éclaircir ce point douteux. Il a préparé par synthèse des sulfures théoriquement purs, en combinant des poids calculés de soufre avec des quan- tités connues de sulfhydrates alcalins, et il a observé que les polysulfures alcalins ne donnent pas avec le sulfure de -carbone dés sulfocarbonates à base de monosulfure, GS*, MS, mais à base de bisulfure alcalin dont la formule est GS', MS*. Un équivalent de sulfure de sodium cristallisé et un équivalent de soufre, humectés de i5 grammes d'eau, donnent en quelques instants, à la température du bain-marie, une solution de bisulfure de sodium qui ne tarde pas à cristalliser. Si l'on ajoute à ces cristaux un équivalent de sulfure de carbone, tout le suif ure de carbone est absorbé, tout le soufre reste dissous et Ton obtient une liqueur limpide. Si au lieu d'un bisulfure^ on prend un trisulfure ou un quadrisulfure de sodium, il se dépose dans le premier cas un équivalent de soufre et, dans le second, deux équivalents; mais tout le sulfure de carbone est absorbé. G'est toujours un sulfocarbonate de bisulfure que l'on obtient. La quantité de chaleur produite dans cette réaction est con- sidérable, aussi ne doit-on pas négliger la précaution de refroidir le mélange. Les sulfocarbonates ordinaires à base de monosulfure diffè- rent des sulfocarbonates à base de bisulfure. L'eau ne forme aucun dépôt avec ces derniers, l'alcool les dissout entièrement, le sulfure de carbone ne leur enlève pas de soufre, tandis que les sulfocarbonates de monosulfure sont très-peu solubles dans l'alcool même étendu. Ge moyen peut être employé pour les distinguer. n est du reste facile de confondre ces deux ordres de sels. La couleur des précipités qu'ils donnent avec les sels métal* liques est à peu près la même. — 5fc8 ^ prèparatton do eamplir« monobrooié «rtotalUcé; ^ M. Clin. — M. CHq a présenté à FAcadéiuie des scîeuces de beaux échantillons de camphre moBobremé crfetalUsé, G'^^'firO*, qu'il avait obtenus par l'action directe à 100*, du brome sur le camphre, sans pression et sans distillation. Ce composé est un rentable produit de substitution dans lequel un équivalent de brome a pris dans le camphre C'*H^H)* la place d'un équivalent d'hydrogène. M. Boumeville a fait avec le camphre monobromé, employé en injections sous-cutanées, plusieurs expériences sur des gre^ nouilles,*des cobayes, des lapins et des chats. Ce corps diminue le nombre des battements du cœur et des inspirations, il abaisse la température d'une façon régutière, paraît posséder des propriétés sédatives et ne produit aucun trouble sur les fonctions digestives. Administré à des malades atteints d'affec» tions hervenses très -diverses, dans le service de M. Gharoot| on en a obtenu des résultats satisfaisants. Reoheroheg sur le verre trempé; par MM. db LtmrBS et Feil. — La cassure du verre trempé (1) présente de l'analogie avec celle des larmes bataviques ; cependant dans quelques cas particuliers, il est possible dé le scier ou de le percer sans déterminer Sa rupture. Ainsi un disque peut être percé à son centre sans éclater. Une plaque carrée de glace de Saint-Gobaîn trempée montre, lorsqu'on l'examine à l'aide de la lumière polarisée, une croix noire dont les branches sont parallèles aux calés du carré. Il est toujours possible de scier la plaque sui- vant ces directions sans qu'elle se brise; niais en dehors de ces lignes, on ne peut pas parvenir à scier ou à percer la plaque sans la briser. En regardant à la lumière polarisée les deux fragments pro- venant d'une plaque carrée sciée en deux, on aperçoit des bandes noires et des franges colorées àontla disposition prouve que l'état moléculaire des fragments n'est plus le même qu'avant le sciage. Avec des plaques trés*minces, la trempe est plus uniforme, et, la tension étant plus forte suivant les petites (1) Voir ce recueil, t XXII, p. S19. — «6» — dimentioDs, la brisure est plus régulière que dans les blocs et les plaques d'une certaine épaisseur. Le verre trempé, par son aspect^ ne diffèrepas du verre recuit : cependant on y observe plus fréquemment que dans ce dernier la présence de bulles, qui atteignent parfois un volume consi- dérable. Les auteurs ont observé que ces bulleé se forment presque subitement, au moment de la trempe, dans du verre en apparence homogène* En opérant sur de grosses boules en verre de SaiD^Gobain, on remarque qu'elles laissent dégager, au moment de leur brusque solidification à Tair^ des bulles asseï nombreuses qui restent emprisonnées dans leur masse. Si Ton chauffe l'extrémité d'une baguette en verre plus fortement que l'autre, on constate que la partie la plus fortement trempée renferme des bulles d'un volume plus grand que celle qui a été moins trempée. Ce sont donc les bulles très-petites contenues dans le verre qui subissent^ par le fait de la trempe, la dilata- tion énorme qui les amène au volume qu'on observe dans le verre trempé. Au moment où le verre se trempe, sa densité diminue et son volume augmente. Des bulles à peu près sphériques acquièrent ainsi un volume très- elle se conserve très-bien. Uad^ borique est aussi plus soluble dans la glycérine qoe dans l'eau distillée. Biais cependant il l'est moins que k boiate de soude. {Unie» p/mrm.) *m Hamède contre le corjraa àkgn ; par M. le D' Hagbr. Acide phénique 5 grammes. Alcool recUflë IS — Liqueur ammoniaeale eanstiqne.. . . ' fi ^ Ba« dMHMe. * m 4- — 3d7 — Oa mêle. On respira ce mélange une i devx minutes toute» le« heures pour cN>lnbatUre le corysa. Adjuiniitratioii da la ¥laiida oraa ; par M. le D* Lailler. viande crue râpée, 100 grammeB. Saere pulvérisé. . • 40 — Vin de Bagadte, 30 ^ Teioturede cannelle* ,.••.•... 3 ^ On incorpore le sucre à la viande crue, puis on ajoute le vîn et l'on aromatise arec la teinture de cannelle. Le mélange ainsi obtenu est agréable au goût et d'une digestion facile. T. G. {Union mUte.) Sur un vinaigre contenant du zinc; par M. Jaillard, âen principal (1). Dans «ne cantine de la Tille d'Alger as nMaifestèrent demie* wment de^ accidents ches les ocwscwnBsateor» qui faisaient usage d'aliments vinaigrés. M. H...^ appelé à leur donner ses soins, constata, chez la plupart, des symptiècnes àpeu près iden-» tiques, à savoir : des vomissements, des selles abondantes^ de la céphalalgie et de t'abattemeut^ qui cédèrent fscileineat à quelques jours de repos, et qnil attribua à la mauvaise qualité de la nourriture qui leur avait été servie. M. H... préleva sur la provision de vinaigre, qui existait dans rétablissement en question, un échantillon qu'il voulut bien confier à mon examen» Ce vinaigre, au premier abord^ ne semble présenter aucune altération. Il a une couleur blanc rosé, upe saveur fran- chement aigrelette j une densité égale à 2^,3; en un mot il offre les caractères apparents des bons vinaigres blancs. — Mais il en diffère pourtant sous le rapport de ses propriétés chimiques. En effets vient-on à le traiter par Facide sulfhydrique, il four- (1) Gafette médicale de V Algérie. — 868 — nit un précipité blanc qu'on n'obtient pas avec les vinaigres purs, et qui nous à fait soupçonner qu'il devait contenir un sel de zinc. Pour m'en assurer, j'ai évaporé 20 centimètres cubes de ce condiment; j'ai incinéré la matière extractive qu'il a laissée, puis j'ai repris les cendres provenant de l'incinération par Teau bouillante acidulée avec l'acide nitrique» Celles-ci s'étant complètement dissoutes, on a traité la solution par l'ammonia- que, destinée à précipiterle fer et les phosphates de chaux et de magnésie, et à dissoudre le zinc de manière à le séparer de ces éléments inorganiques. Le tout ayant été jeté sur un filtre, on a obtenu une liqueur claire qui, additionnée d'acide snlfhy- drique, donna un précipité blanc, insoluble dans les alcalis et les sulfures alcalins, mais soluble dans les acides forts, préci- pité évidemment formé de sulfure de zinc, qui a permis d'ap* précier la quantité de ce métal et de déterminer qu'elle s'élevait à 3'',2 p. 100 de vinaigre. Ce premier point établi, on a recherdié à quelle cause il fallait attribuer la présence de cet agent toxique, et il résulta des explications fournies par le cantinier qu'on devait l'attri- buer au séjour plus ou moins prolongé de ce vinaigre dans un vase de zinc, séjour pendant lequel l'acide acétique avait atta- qué le récipient de manière à former de l'acétate de zinc. En supposant que le zinc trouvé fût à l'état d*acétate, on arrive par le calcul à établir que ce vinaigre renfermait 9,66 de ce sel pour 4 ,000, ce qui explique les accidents observés. Note sur la digitaline^ par M. Tanret (1). Dans le compte rendu de mon travail sur la digitaline qui vient d*être inséré dans le Journal de pharmacie et de chimie^ il s'est glissé une erreur qu'il importe de rectifier» Il y est dit que je pense que la digitaline se trouve dans la plante à l'état de tannate. Or c'est tout le contraire. Je dis en effet : « Selon M. Nativelle, et après lui Soubeiran, elle s'y trou- verait à l'état de tannate ; voilà pourquoi dans toutes les mé- (1) Voir ce reeaell, p« SOS» — 869 — thod68 d'extraction, après avoir épuisé la digitale par l'eau ou l'alcool, on traite par Tacétate de plomb pour dégager la digi- taline de sa prétendue combinaison avec le tannin. Mais si elle peut être retirée directement par l'alcool et le chloroforme et devenir alors précipitable par le tannin^ c'est qu'alors évidem- ment elle n'y était pas combinée. C'est sur ce fait que repose mon procédé d'extraction^ ainsi que sur la solubilité du tan- nate de digitaline dans l'alcool, son insolubilité dans le chlo- roforme et sa facile décomposition en solution alcoolique par l'oxyde de zinc ou l'oxyde jaune de mercure. Ainsi la digitaline existe dans la digitale^ soit à l'état de liberté, soit combinée à un corps que j'ai lieu de croire un acide^ mais autre que le tannin, combinaison soluble dans l'alcool et le chloroforme. » En second lieu, je considérerais la digitaline comme une base, puisqu'elle se combine au tannin. Je ne suis pas aussi affirmatif, car j'ai dit : « Mes expériences, trop peu nombreuses pour être concluantes, me permettent d'avancer cependant que, du moins dans certains cas, elle se comporte comme une base* » Quand j'ai communiqué mon travail à Nantes^ il n'y avait guère plus d'un mois que j'avais entrepris des recherches sur la digitaline. C'est pourquoi le procédé que je donne, vrai dans son principe, devra cependant être modifié dans les détails, afin de pouvoir donner le plus grand rendement possible. Ainsi maintenant j'épuise la digitale avec de l'alcool à 50«, puis je distille; le résidu de la distillation- est agité encore tiède avec le chloroforme, etc. Aux oxydes de zinc et de mercure^ c'est celui de plomb précipité que j'ai été amené à préférer, et enfin, point essentiel, c'est à l'ébullition que je traite la 'solution al- coolique de digitaline par le charbon, et en en employant le moins possible, car il absorbe considérablement de digitaline. Pour donner ce corps cristallisé, la solution n'a pas besoin d'être parfaitement décolorée ; dans ce cas, les premières por- tions qui se déposent sur les parois de la capsule retiennent la plus grande partie de la matière colorante. Je soupçonnais la combinaison de la digitaline avec un acide. Depuis^ j'ai été assez heureux pour avoir probablement trouvé ce dernier. Voici comment je l'isole : JMm. 4e Phêrm, $t ie Ckim.^ 4* siRis, t. XXn. (NoTembre 1875.) 2i — 870 — Quand )a dfgit&Une a été enlerëe par le tannin, on ttgite le chloroforme avec une solution alcaline; celle-ci se colore alors en rou^ assez intense. Ou la déi^ante, on y ajoute un léger excès d'acide, puis on l'agite avec du chloroforme. Celui-ci se colore en jaune brunâtre. On le sépare, on Tagite avecdu charbon ani- mal bien lave, puis on fait évaporer. Il abandonne alors un acide cristallisé, que je n'ai pas encore eu le temps d'étudier. Ccst sans doute celui qui était combiné à la digitaline. Aussitôt que les résultats que j'aurai trouvés seront plus complets^ je m'empresserai de les communiquer k la de pharmacie de Paris. Deuxième note sur Vhuilede Bancoul; par M. Heckel (f). Des recherches de MM. Vieillard et Desplanches sur la flore nëocâlédonieune, il résullerait qu'il existe dans notre colonie pénitentiaire deux espèces d^Aleurites, VA. triloba et 1*^4. inte- grifolia : le premier de ces deux arbres donnerait des graines purgatives ; le second, au contraire, porterait des noix dont l^amande pourrait être ingérée inpunéinent. Je tiens ce rensei- gnement de mon ami, M. le professeur Bavay, de l'École de médecine navale de Toulon, qui a séjourné en Nouvelle-Calé- donie en même temps que les deux botanistes susnommés. M. BorieSy pharmacien de la marine en retraite, me dit avoir vu à Bourbon l'amande de VA. triloba mangée impunément après Tablalion de Tenibryon. On a volontiers et souvent à tort prêté â cet organe l'action drastique des huiles d'Euphorbiacées; j'ai constaté que cette assertion, déjà très- vieille, était fausse pour ce qui touche au Fontainea Pancheri ou Jatropka curcoM et au fiicin. Il me parait probable qu'il doit en être de même pour les Aleurites. Cependant le fait mérite d*être vérifié^ et je ne puis qu'engager nos confrères de la marine à entreprendre ces recherches dans les milieux favorables. mfm^^ (1) Voir ce recueil, p. S90. — 87! — CaHMkvM dam Purine d'un enfant; parj MM. W. EisniN et Ml)LLER(l). n i^ftgitd'itn enfant de quatre mots qnf fat pris, an deuxième jour de sa naissance^ d'un ictère considérable qui dura de dix à douze jours. Bientôt après se montra une altération très-spé- ciale de r urine. L'urine, incolore à ton ésiiisiony n'éprouve aucun change- ment si l'on a soin d'empêcher son contact avec l'air atmo- sphérique. Dans le cas contraire, Me derieDl peu à peu d'un rouge inteosej pareil a celui du tiq de Boutig^pne. La potasse la colore en brun ; la chaleur et Taoîde nitrique ne produisent pas de précipité d*albttniine, A l'âge de quinze mois^ l'enfant est encore en faonnesaoté : il pèse 10^*^25 ; seulement son visage est trc»*pAle. L'urino n conservé ses principaux caraotèrea, à cela prêt qu'elle se colore en brun au lieu de rougir. La densité est 1,030-1,045; la réaction est acide. Le corps anormal contenu dans Fnrine possédait tnnt pro- priétés caractéristiquet i la coloration en brun par la potasse, la réduction immédiate de Taiotate d'argent, la rédoctton à chaud de l'oxyde de cuitre an tolntiott alcaline. En traitant Sttcoessivetnent le résidu de révapoiaiion de 300 centimètrts cubes d*urine par l'eau, l'alcool et Tétlier, on obtint une niasse jaune, sirupeuse, qui donna lieu à des réactions très-précises, et qui ne laissèrent aucun doute sur sa nature : c'était de la caiéchine ou oxyde catéchique que l'on tMntre dans le cachou , le kino , etc. , et qui est considéré comme un congénère du tannin. Il est impossible de se rendre compte de sa genèse. Suivant Hoppe-Seyler, si l'on chauffe en tubes dos pendant quatre à cinq heures, à 200*, 280*, de l'amie don, de la cellulose et des sucres, on obtient toujours une certaine quantité de catédiine. L'urine dont il s'agit ne con« teoait aucun de ces corps. Steedeler considère oomuie constant mmmmi^mtmtà (0 Arch. fur pa/A. Anath. wd Phyu, t. UUI* p. U4. Rmue 4m Kienm médicales. — 872 — dans l'urine l'acide phénique, qui ne diffère de la catéchioe (acide oxyphénique) que par un atome d'oxygène; mais il ne s'agirait que de quantités très-minimes^ ce qui n'a pas lieu dans le cas décrit plus haut. SÉANCE DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMACIE DE PAKIS DU 6 OCTOBRE 1875. Pfésidenee de M. Plamgioii. La séance est ouverte à deux heures. Le procès-verbal de la précédente séance est lu et adopté. La correspondance manuscrite comprend : Une lettre de M. Ducom accompagnant la suite de son tra- vail sur l'action physiologique du cuivre et de ses composés sur les animaux : -^ une note de M. St. Martin sur le mais géant accompagnant des échantillons de cette plante, ainsi que des minerais de fer, cuivre, soufre et ai|[ent provenant du dé- partement de l'Hérault. La correspondance impritaée comprend : Le Journal des connaissances médicales; l'Union pharma- ceutique; le Journal de pharmacie d'Alsace-Lorraine; l'Art dentaire ; le compte rendu de la Société des pharmaciens de rSure; le Journal de pharmacie et de chimie; la Gazette médicale de Bordeaux; le Journal de pharmacie d'Anvers; l'Étoile de la Méditerranée; le Bulletin de la Société royale de pharmacie; l'Association viticole de Liboume; le Bulletin de la Société de pharmacie de Bordeaux ; la Pharmacie de Lyon ; le Moniteur thérapeutique; Arehiv der Pkarmaeie; la Revista pharmaceutica ; le Bulletin commercial ; Remsta de phamuuia ; American journal of pharmacy; Éloge historique du docteur Raimundoy Cornot; Zeitschrift de» algememe œsierreich Apo- thekers vereins; Du phénate et du salicylate de quinine; Étude sur les propylglycols, par M. Tardieu. M. Petit rend compte A la Sddiété de ses nouvelles expé- riences sur l'action de la diastase sur Famidon. En présence d'un excès de diastase et après quelques heures de contact _ 875 — à la température de SÙ", Famidon serait transforme en trois corps distincts. La quantité de dextrine prëcipitable par l'alcool serait peu considérable (environ 5 p. 100); le reste se- rait composé à peu près de 3/5 de maltose fermentescible et réduisant la liqneuir de Fehling, et de 2/5 d'une nouvelle matière sucrée fermentescible, mais sans action sur la liqueur de Febling. On s'était opposé à l'action ultérieure de la dias- tase en faisant subir aux liqueurs une ébullition prolongée avant de les soumettre à la fermentation. Rappelant ensuite ses expériences déjà anciennes sur le me- lon, M. Petit expose à la Société les recherches qu'il a faites^ cette année, sur le même sujet, et qui confirment l'opinion déjà émise par lui, à savoir que dans un melon cueilli avant sa maturité et ne communiquant plus avec les feuilles, il y a transformation des sucres intervertis en sucre de canne. A deux jours d'intervalle, on voit la déviation polarimétrique passer de gauche à droite. M. Lefranc rappelle à cette occasion des expériences analo« gués de M. Dubrun&ut sur les topinambours. M. Méhu présente un échantillon de sulfure de mercure net- tement cristallisé^ obtenu par voie humide, en laissant exposé à l'air du sulfure de mercure dissous dans le monosulfure de sodium à la faveur d*un alcali caustique. Une étude ultérieure fera connaître les conditions précises de la préparation de ce corps, La séance est levée à trois heures et demie. REVUE MÉDICALE. Des CAVSM de la coagulation tpontanéa an sancr à son iMoa da Torç anlame ; par M. F. Glênard (1). — Lorsque sur un animal vivant (Solipèdes, Ruminants^ etc.) on enlève un segment artériel ou veineux plein de sang et qu'on le conserve à l'air, le sang ne s'y coagule pas, quelle que soit la capacité du segment. Après un temps variable, en rela- (1) Volrcereeueil, p. 840. — 374 - tipn avec le volume du vaisseau et la inasee du sang coasem, k segment sèche au poiot d'offrir U consistance de la corne. Si, à cet état, on reprend le sang ainsi transformé par la des- siccation en une masse céreuse ou même pulvérulente, et qu'on le désagrège dans Teau, il s'y dissout, et cette solution est susceptible de se coaguler spontanément en masse, même après filtration. Le retard de la coagulation apontanée est en raison directe de la concentration du sang ; dans Texpérience précédente, si Ton s oppose à Tévaporation, le sang se coagule spontanément dans sou segment, mais ce n'est qu'au boul de dou^^à quinze heures après issue de l'animali et non après cinq à dix minu* teS| (xwroe lorsqu'on le reçoit dans la palette. La coagulation du sang de la saignée dans la palette est causée par le contact du corps étranger. La seule expérience, en effet, dans laquelle on voit constam- ment le sang issu de Torganisme se maintenir fluide pendant douse heures au moinSi sans Tintervention d'agents physiques ou chimiques artificiels (comme le (ix>id ou les solutions alca* Unes), est celle qui consiste à le garantir du contact des corps étrangers. L'influence coagulatrioe du contact des corps étrange» est d'autant moins grande que, par leur structure pl^fsique, ces corps étrapgers se rapprochent davantage de la structure pAy- iiçue des vaisseaux. A part le contact d«s corps étrangers, aucune des conditions nouvelles au milieu desquelles se trouve le sang à son issue de l'organisme n'est capable, par elle-même ou par sa combinat- son avec les autres, de déterminer la coagulation. La coagu- lation, pas plus que la fluidité du sang, ne sont dues normale- ment à une intervention gazeuse de nature chimique par dé- faut ou par excès. Le sang renfermé dans son segment et isolé de l'animal peut être imprégné d'acide carbonique, d'oxygène, même d'acide sulfhydrique, sans se coaguler, sans perdre sa coagulabilité qu'il manifestera lorsqu'on videra le sang dans la palette (con- tact étranger). Le sang conservé dans son segment est revivifiant tant qu'il — 876 — e»t fluide, et du sang' de bœuf peut, lept heures après loo issue de roinaDÎsme, être appliqué arec succès a «ne tranifusion chec tto chien saigné à blanc. Le sang est vivant tant qu'il est coagulable spontanément* La coagulation est la mort du sang. La ooagulabilité est en^ rayée, mais non détruite^ pair la concentration du sang, de même que les manifestations de la rie sont suspendues par la dessiccation , chec les Tardigrades et les Rotifères ; dans les deux cas, l'addition d'eau restituera les conditions physico^ chimiques nécessaires aux uns pour faire acte de vie, à l'autre pour se coaguler spontanément. :■«: Emploi de l'bydrato de «diloral comme traitement préventif da mal de mer; par M. Giraldès, membre de l'Académie de médecine. — Au mois de juin de cette année, je me trouTais à Boulogne, en route pour LondreSi Là kber était assez mauvaise pour faire hésiter quelque» p«fr8oniies à faire la traversée; j'étais au nombre des hésitants. Gepehdant je me suis décidé à partir, sur l'indication qui m'a été donhée par un confrère de Boulogne, qu'un des médecins des Transat^ lantiques employait avec succès ie sirop de chloral contre le mal de tuer. Je pris chet un pharmacien de Boulogne une quantité de sirop pouvant contenir 0,30 de chloral. Je me sois embarqué, et, suivant mon habitude, je me suis assis de façon à n'être point dérangé; aussitôt les premiers mouvements de roues, j'ai pris le sirop de chloral. Pendant la tt*aversée, je voyais passer à c6ié de moi les cuvettes, j'entendais réclamer avec instance ces précieux ustensiles, tandis que j'ai passé sans encombre et suis arrivé à Folkestone en bon état. Au retour, même résultat. Seulement, au lieu de 0,30 de chloral, j'avais fait préparer une potion avec 0,50. Le 29 septembre, j'ai traversé la Manche, de Calais à Douvres, par le train de deux heures après-midi. En raison de la saison avancée, je prévoyais que la mer serait mauvaise; c'est pour- quoi j'ai fait faire la potion suivante : chloral, 3 grammes; eau distilléci 60 grammes; sirop de groseilles, 60 fpramntes; — 876 — essence de menthe française, 2 gouttes. AussîtAt arrive au ba» teau, j'ai pris près de la moitié de la potion ; je suis arrive â Douvres parfaitement portant» alors qu'à cAtédemoi mes com- pagnons de route étaient malades. La mer, cette fois, était excessivement mauvaise. A mon retour, le 30 octobre, départ de Londres à huit heures du matin ; embarqué a Douvres à dix heures, mer furieuse. J'ai pris le restant de la potion, je me suis endormi au bout de peu de temps^ et je ne fus réveillé que par un violent coup de tangage à vingt minutes de Calais, où je suis arrivé eu bon eut. n importe de remarquer qu't7 m'e»t difficile de traver$er la Manche avec une mer un peu agitée, $ans être malade. Après cette double épreuve, il m'est permis de croire à l'efficacité du chloral pour prévenir le mal de mer (1). Goa^rès Intornatlonal des «ctaac— médlo«lc« (4* •ion. — BmxellM) — Nous donnons ci-après les conclusions de quelques travaux qui sont de nature k intéresser nos lecteurs. L Assainissement des ateliers où Von fabrique les allumeties chimiques. — 1* La section de médecine publique émet le vcen que remploi du phosphore rouge amorphe soit substitué à celui du phosphore ordinaire dans toutes les fabriques d'allu- mettes (2). 2« En attendant l'adoption universelle de cette mesure radi- cale, elle recommande, dans les conditions actuelles de fabrica- tion, les mesures suivantes qui sont destinées à prévenir les ac- cidents toxiques généraux, et plus spécialement la nécrose du maxillaire : installation de la fabrication dans des locaux suffi- samment spacieux ; ventilation puissante exercée au moyen de tuyaux d'appel établis dans le sol, et aboutissant à une chemi- née d'aspiration; soins constants de propreté. A c6té de ces moyens physiques de préservation vient se ranger l'emploi, comme antidote chimique^ de l'essence de térébenthine dans les ateliers. (1) De nouveaux faits semblent conflrnier Tobiervatlon de M. Giraldès. (jt) L'Académie de médecine de Paris a déià émis es vœu. — 877 — 3* Les acddeato locaux pourront être conjures par des gar- garismes astringents et surtout par l'obligation imposée aux fa<- bricants de ne point admettre dans leurs ateliers les ouvriers ches lesquels un examen préalable de la bouche a permis de constater que l'appareil dentaire est affecté de carie pénétrante ou toute autre affection de nature à favoriser Faction nocive des vapeurs pbosphoriques, 4* Les enfants ne peuvent être employés dans les ateliers où se manipule le phosphore. 5* Lorsque les autorités permettent rétablissement de fabri- ques où l'on travaille cette substance, elles doivent imposer ce% conditions et tenir la main à leur exécution, aussi bien dans l'intérêt des ouvriers que dans celui des fabricants, qui sont civilement responsables des accidents dus à leur incurie ou à leur négligence. Ces conclusions sont adoptées. II. Pharmacopée universelle. — M. Belval donne lecture des travaux de la neuvième section sur c l'établissement d'une pharmacopée universelle »• (Rapporteur, M. Gille.) (Le Congrès pharmaceutique international de Saint-Péters- bourg (août 1874) a adopté en principe l'établissement d*une pharmacopée internationale écrite en latin, indiquant les poids et les mesures d'après le système décimal, les températures d'après l'échelle centigrade, les noms chimiques d'après la no- menclature de Benélius, etc.] La section de pharmacologie au Congrès de Bruxelles : r Se ralliant aux vœux émis antérieurement sur l'utilité d'une pharmacopée universelle officielle, propose au Congrès d'attendre la communication du projet rédigé àSaint-Péters- bouig pour s'occuper de cette question ; 2* Admet l'amendement de son rapporteur M. Gille, par le- quel elle charge les organisateurs du Congrès de Bruxelles de prendre les mesures qu'ils croiront nécessaires pour aboutir à Tinstitution d'une pharmacopée internationale. III. Anesthésie chirurgicale. — M. Bouqué lit les conclusions sur la question de Vanesthésie chirurgicale. Quel est le meilleur agent anesthésique? Le chloroforme, l'éther^ le chloral en injections intra-veineuses, ont successi- — S78 — vtflQMit OGQupé U MetîoD. L« oUofml avait «ai âoqutat déBm- ieur dans la penoone àt M. Oré (de BordoMiz) ; M. Dmtflt t appuyé l«s iojectioas intra-^Teineutcs, mais la plus ettrême lé- ienre a été impotée à racsemblée par la diwiMNOii souletéc à ce sujet. M. Gayet (de Lyon) a rappelé que les ckirurgiens lyonnais aTaient conservé la tradition de Téther, s appuyant précisément sur les raisons qui venittent d*étre invoquées* ly . Organùaiion du Mervice de i*kfgièm pubiifmè. ^^ Le ser- vice public de l'hygiène demande due double organisaiioa : 1* Vcrganiêaiùm fmiùmàli; 2* Vorgamêation ir^temnHmmU. Uùrganiêaiim nationale comprendrait Tétablissemeat par la loi, dans tous les pays et à tous les degrés de la htémvchia ad> ministrative, de eonseik d'hygièue et de salubrité (conseil supé- rieur, cominissîon provinciale, comité local). Pour les communes de peu d'importance, ciroonscriptioas sanitaires comprenant plusieurs communes on seetions de eom- munes réunies. Les secrétaires du conseil supérieur^ de la commission piv- vinciale, du comité local, auraient droit de surveillance (et au besoin d'exécution) des mesures d'hygiène reconnues d'utilité publique. Rapports au moins annuels publiés par chacune des branches de ce service. Indépendance et autorité aussi oomplètes que possible des services sanitaires dans leur sphère d'action, en vue du béné» fice de rhygièue publique. T. La section de médecine a examiné la question de Vakool comidéré comme agent thérapeutiqw; elle pense que d'une ma- nière générale il convient de proscrire l'alcooU ^ ■* *'■ ■ "■■ ■■ ■ ■ TOXICOLOGIE. Sur Vactiùti physiologique du cuivre ei de ses compoiés sur les animaux; par MM. Buhq et DucoM (1). Dans une première note communiquée à la Société de phar- (I) Vetr •Munie/ de pharmacie H de chimie, p, SS8. — »79 — macie, dans sa dernière séance, nous avons eu Pbonneur d'ex- poser sommairement : l"" l'action ducuiyre métallique et de ses oxydes sur les chiens; 2* l'action sur les mêmes animaux, des aliments conservés dans des vases de cuivre non ëtamés. Nous venons aujourd'hui soumettre à la Société le résumé de nos expériences concernant l'action sur les chiens, des sels solubles de cuivre. Nous avons essayé l'action des sels solubles de cuivre sur huit chiens^ en nous plaçant dans les conditions établies dans notre première note; il importe, surtout ici, de dissimuler aux animaux la présence des sels de cuivre qu'on leur admioistrei car ces sels» mélangés simplement aux aliments, leur commu- niquent une saveur si désagréable, que les chiens les refusent avec opiniâtreté et ne les absorbent qu'à la dernière extré* mité. Les sels solubles de cuivre que nous avons administrés sont ; le sulfate, Tacétate neutre et le chlorure double de cuivre et d'ammonium. Nous résumerons les résultats que nous avons obtenus de la manière suivante : Les sels solubles de cuivre donnés aux chiens progressive- ment, depuis la dose de 10 cenlîgrammes jusqu'à 1 gramme par jour, sont facilement tolérés et n'amènent en général au- cun accident ; lorsqu'on dépasse la dose de i gramme et qu'on l'élève à 2, 3, 4 grammes par jour, les animaux sont encore bien portants et ils mangent bien leur pâtée; mais le plus sou- vent, au bout d'une heure ou deux, ils vomissent une partie plus ou moins importante de leur ration; on peut néanmoins continuer le plus souvent à leur faire prendre, dans ces condi- tions, S, 3 et 4 grammes de sel de cuivre par jour ; mais il ar- rive un moment où les chiens refusent obstinément le bol cui- vré d'abord, puis la pâtée qui ne contient pas de cuivre; ils maigrissent alors rapidement, et finissent par succomber au bout de quelques jours sous l'influence évidente du régime slu* quel ils ont été soumis. Dans nos premières expériences, sur six chiens soumis à l'ac- tion des sels solubles de cuivre, trois ont succombé, deux après avoir pris de l'acéuie neutre^ le troisiènt après avoir pris du — 880 — chlorure de coirre et d'ammonium ; les trois autres, très-amai- gris, ont été pendus pour être soumis à Tautopsie. Dans une nouvelle série d'expériences portant sur deux chiens, et qui dure encore, nous sommes arrivés progressive- ment à donner à chacun d'eux, 4 grammes de sulfate de cuivre par jour; ils vomissaient plus ou moins abondamment chaque jour, mais ils ne paraissaient pas malades, et après avoir pris du 8 au 31 juillet 1875, le premier 23«',60, le second 27*',50 de sulfate de cuivre, ils avaient conservé leur gaieté et leur appétit; remis à leur régime ordinaire depuis le i** août, ils paraissent être aujourd'hui dans un état de santé parfaite. Ajoutons, en terminant, que dans les viscères des douxe chiens mis en expérience dans la première phase de notre tra- vail, nous avons constaté la présence d*une quantité notable de cuivre ; nous donnerons le détail des autopsies dans le mé- moire où seront consignées nos expériences. empoisonnement par les fleurs du cytise; par M. J« GLOUiTy Profossior de pharmacie et de toxieologte à TËcole de médeoinede Rooco. On sait) depuis longtemps déjà, que l'usage des graines du iaiix-ébénier (Cytisus laburnum, L.) produit sur réconomie des effets dangereux. En 1869, MM. HusemaDnetMarmé étudièrent les propriétés de la cytisine, après l'avoir obtenue cristallisée et dans un grand état de pureté (1). Os lui assignèrent la composition suivante G^^H*''Az*0'; on voit donc que, contrairement à l'opinion de BIM. Chevallier et Lassaigne, c'est un principe axoté. C'est surtout dans les semences et dans l'écorce que ce principe est contenu, il existe en moindre proportion dans les feuilles. M. le docteur Rouge avait publié, en 1868. une obser- vation fort intéressante d'empoisonnementdequatone personnes à Lausanne, par l'usage de beignets à la fleur de cytise. C'est un fait de ce genre qui va maintenant attirer notre (1) Voir Joumai de phmtnade et de ckime, 4« série, 1870, p. 509. — »81 — attention y car si l'on admet, avec certains auteurs, que 0*^,25 de cytisîne produisent autant d'effet que 0^,15 de tartrate antimonico-potassique, il est alors difficile de supposer que cette matière active ne soit pas contenue en très-notable quan- tité dans les fleurs, car nous allons voir qu'il faut très«peu de celles-ci pour amener des accidents. Comme tous les auteurs sont au contraire d'accord pour admettre qu'il y en a plus dans les semences et Técorce que dans les feuilles, plus dans celles-ci que danç les fleurs, il faut bien supposer que la cyti-> sine a des propriétés excessivement énergiques, et plus grandes que celles qu'on lui a attribuées jusqu'à ce jour« Le 18 mai dernier, une famille de Rouen, composée de sept personnes, mangea^ le matin à la fin du repas, des beignets faits avec les flenrs de cytise. L'analogie de forme avec celles de l'acacia quelquefois employées pour la confection de ce mets, fit supposer à la cuisinière qu'il y avait innocuité com- plète à employer ces fleurs en place des autres. Huit grappes^ pesant ensemble 60 grammes environ, furent employées à la composition de l'entre-mets^ les fleurs seules servirent, les pédoncules floraux ayant été rejetés; deux personnes seulement mangèrent les beignets froids. Quinze minutes environ après la fin du repas, trois dames furent prises d'un léger malaise, puis survinrent des vomissements, des vertiges; à des sueurs froides qui durèrent un certain temps, succéda un l^er mou- vement de fièvre, puis la face redevint pâle; une accélération de la respiration, les traits fortement contractés, annonçaient de vives souffrances, que venaient augmenter de temps à autre de brusques contractions musculaires. Après neuf heures il y eut un moment de langueur, de tendance au sommeil, mais cet instant dura peu, et l'insomnie fut générale dans la nuit qui suivit l'accident. Tous ces phénomènes se reproduisirent chez les cinq personnes qui furent malades (sur sept), mais avec des degrés d'intensité différents; ainsi les vomissements durèrent chez l'une d'elles douze heures consécutivement, pendant que chez une antre ils ne se répétèrent que deux ou trois fois, mais par contre les accidents furent plus violents chez la dernière que chez les autres; l'effet purgatif fut aussi très^variable. Chez un homine de constitution vigoureuse et dans la force de — 382 — l'âge, les accideots farent légers et ne se déclarèrent que deux heures au moi Ds après le repas; chez la servante qui avait mangé les beignets froids, ils ne sunrnirent qu'au bout de dix heures environ. Chez aucun des malades il ne s'est vrai- ment pas déclaré d'accidents d'asphyxie (c'est surtout à la fin des effets narcotiques que nous les avons observés), de sorte que la respiration artificielle proposée par MM. Busemanu et Marmé pour combattre l'empoisonnement, n'a pas été essayée; mais nous ne pourrions préconiser Temploi de la limonade tartrique, ainsi que Ta fait H. A, Chevalier^ comme contre- poison, car son usage n'a guère modifié l'état des malades aux- quels on l'a administrée. La nature a bien mieux agi que l'art dans ce cas d'empoisonnement d'ailleurs bénin^ car ceux qui ont eu le plus de vomissements rapides, sont ceux aussi qui se sont le plus vite rétablis. Il résulte donc des faits que nous avons été à même d'ob- server, que l'introduction dans l'organisme de 8 grammes environ de fleurs de cytise peut déterminer des accidents éinéto- cathartiques violents, et que, par conséquent, Tact! vite de la oytisine doit être considérable, puisque dans 8 grammes de fleurs il ne peut y en avoir qu'une très-minime quantité. Son action semble générale sur l'homme et les animaux, car ad- ministrée à ces derniei*s, elle amène rapidement la mort, en provoquant des vomissements et des convulsions; on prétend cependant que les chevreaux peuvent brouter impunément les feuilles du faux ébénier, et que les lièvres et les lapins ron- gent son écorce. 11 nous a paru utile de signaler les accidents graves dont nous avons été témoins, afin de mettre bien en garde contre les méprises funestes qui pourraient avoir lieu par suite de Fusage alimentaire du cytise. BIBLIOGRAPHIE. m— Igaem^Mt àm lalwratalre ou exercfmt proy rea- ■Mi ém «Mato pralltii«; pa« Lcwooii-Bloxan, professeur de ^iinie k Kiog's ooUq^de Londres, etc. Traduit de Panglais — 388 — par le docteur Dasiiv. 1 toI. iii<*li arec 89 figareg imercalëes dan» le texte:* Pvix '. t^h^ Paria, ohes Adrien Delabaye et G*y éditeurs. Cet ouvrage eontient : P Une série de tableaux pour l'analyse de» tabstauees mm^ pics; ft Une desorifrtion abrégée de toute» les substances simples ; 3* Des Instructions relatives aux maflipulatious cbimiques } 4"* Un ensemble de tableaux relatifs à Temploi du chalu- meau ; S*" I>es indications pour la préparatUm dei réactifs. CHRONIQUE SCIENTIFIQUE. Conconrs. — Un concours s'ouvrira le 15 mars 1876 à TE- cole préparatoire de médecine et de pharmacie de Limoges, pour lui emploi dç si^^pléant des chaires de chimie et de pher- macie. M, Janesen, membre de l'Académie des sciences» a été nommé directeur de l'observatoire d'astronomie physique ci'éé par décret du 6 septembre 187$, Enselfl^omeiit de la pharmacie. — Les recteurs d'Aca- démie viennent de recevoir des instruotions minislérielks pour la mise en vigueur, à partir du 1*' octobre prochain , du iiou- vetitt décret relatif aux études de phariiia<»e. Oonconrf . — Le comité médical des Bouches-du-Rhdne^ siégeant à Marseille, vient de mettre au concours, pour Tan- née 1876, les deux questions suivantes : Première question. — De l'exercice simultané de la méde- cine et de la pharmacie, ses avantages et ses inconvénients par rapport aux praticiens et aux malades dans les grandes et les petites villes. Deuxième question. — Origioe des spécialité en pharmaôe et leur valeur au point de vue scientîfiipie; avantages et inoon« vénients qu'elles offrent aux médecins, aux pharmaciens et aux malades ; y a-t-il lieu d'en favoriser le développement ou d'en restreindre l'usage? Il sera délivré une médaille d'or^ d'argent ou de bronze aux mémoires qui seront Jugés dignes de ces récompenses; les mé- moires devront être envoyés au plus tard le 20 man 1876. Facultés dM aolMiOM. — Il est créé a la Faculté des sciences de Glermont et à celle de Poitiers une chaire de bota- nique et de zoologie. La chaire d'histoire naturelle existante dans chacune de ces deux Facultés prend le titre de chaire de géologie et de minéralogie. Il est créé également une chaire de xoologie k la Faculté des sciences de Marseille. École rapérlenrc de pharmaclo de Parts. — Le prix Oesportes, consistant en une somme de 700 francs, sera décerné chaque année, après concours, à l'élève qui se sera distingué dans les travaux pratiques de micrographie, dans les études de botanique générale^ anatomie, oi*ganographie et physiologie, et dans la connaissance des plantes. Le concours aura lien â la fin de l'année scolaire. Pliarmacte mllttatre. •— Liste, par ordre de mérite, des candidats admis à l'emploi d'élève du service de santé mi- taire (décision du 8 octobre 1875). — Élèves de 3' année : MM. Massie, Gauffrès. — Élève de 2* année : M. Mathey. — Élèves de T* année : MM. Roch, Boutron, Garéne, Wagner, Bulud. 386 — REVUE DES TRAVAUX DE PHARMACIE PUBUÉS A L'ÉTRANGER. sur la toliiblllté du phosphore dans l'alcool. — M. AshburtOD Thompeon (1) accepte comme un chiffre cod- stant que Faleool absolu dissout 1/320 de son- poids de plios- phore. Pour obtenir cette teinture saturée de phosphore j il chauffe Falcool dans un matras, ajoute le phosphore et main- tient le liquide en ébuUition pendant plusieurs minutes. Gela fait, il ferme le flacon, et laisse déposer pendant vingt-quatre heures l'excès de phosphore dissous, en ayant le soin d'agiter la liqueur de temps en temps pendant son refroidissement. Après quoi, il décante Talcool phosphore en évitant autant que possible le contact de Tair et le conserve dans un flacon de verre de couleur pour prévenir l'action de la lumière. Cette liqueur contient 1 gramme de phosphore par 320 grammes d'alcool absolu si l'on a employé de l'alcool rigoureusement déshydraté et un vase absolument sec^ car quelques gouttes veau modifient profondément la puissance dissolvante ' de rSilcool. [A ce liquide saturé, j'aurais préféré une solution d'un poids déterminé de phosphore dans un poids également fixé d'alcool à 95* G. 9 car, dans le cas précédent^ la saturation peut n'être pas atteinte par un manipulateur inhabile, et, d'autre part, il n'est jamais prudent d'user d'un liquide saturé puisque l'abais- sement de la température en modifie sensiblement le titre. Enfin chacun sait combien il est difficile de se procurer de Falcooirigoureusemcnt anhydre.] La maladresse de l'opérateur peut modifier à un si haut degré la proportion du phosphore libre de la teinture alcooli- que, qu'une maison de Bristol a envoyé à M. Ashburton Thomp- (1) Pree phasphoru» in medidne, par M. J. Ashborton ThompsoD, an Y(^ome ln-8, Londoo, 1874, p! 29. J&um. 4€ Pkêm. et de CMm., 4« sian, U XXII. (Novembre 1879.) 25 — 886 — 8on une teinture de phosphore qu'on disait oonteair 0>%06ô de phosphore libre par 4 drachmes (14**, 16), richesse que l'al- cool seul ne pouvait donner; c'est probablement parœ que ce liquide contenait de l'acide phosphorique ou quelque autre compose oxygéné de phosphore dosé comme phosphore libre. Une faible addition d'eau à cette teinture saturée en préci- pite du phosphore; son addition à une potion détermine la sé- paratiott immédiate de lout le phosphore à l'état solide ; laii- queur se trouble ioimédiatement et le phosphore dÎTÎsé rou(^ rapidement à la lumière. Pour parer a cet inoonTénieat» M. Ashburton Thom|ison a d'abord employé la miaCiIre iui- Taaie : Teinture laturée de phosphore 11,22 Alcool rectifié 10^62 Eau distllés de menthe MM Mais, en arrivant dans l'estomaG, cette mixture dépose encors du phosphore solide, provoque des vomissements et des éruc- tations désagréables. C'est alors que le savant chîrur|(iea de Royal Mateinily Gharity a eu recours au mélange suivant qu'il considère comme la plus élégante dissolution de phosphore (tV is the most élégant fluid préparation of phasphorus) : et Tel Dtare saturée de phosphore 11^22 Glycérine 42,51 B«^rU de menthe o.SO Ce mélange est limpide, à la condition d'employer de la gly« oérine bien dépouillée d'eau« Le sixième du volume de cette mixture renferme 1/12 de grain (O^^ÛOSIM) de phosphore; c'est la dose habituelle pour un jour. M. Robert H. Gowdrey (1) a fait divers essais sur la solubi'* lité du phosphore. A la température ordinairei l'alcool de den* site 0 822 dissout 0,25 p. 100 de son poids de phosphore. L'al- cool de densité 0|83ô n'en dissout plus que 0,18 p. iOO de sou poids. La glycérine de densité l,2ù dissout 0,17 p. 100 de son poids. "-— ^- "— . « • * ^ -. — ^ — — — — ^_ ,.. (1) The Phanmcist, de Chicago, avril ll75i — 887 — M. Gowdrey reconnaît aussi que la solution aléoôliqtte de phosphore subit facilement raction oxydante de Pair, Surtout 80u4 l'influence de la lumière; aussi faut-il la prot^èr du Contact de lair et là conserver dans des flacons opaques. Elle peut être mélangée à la glycérine et non pas aux liquides aqueux qui en précipiteraient immédiatement la plus grande partie du phosphore. — ^•"— ----- - Hnt la teaminonée; par M* A. He$$. — En comparant la scammonée du commerce avec la résine extraite des ra- cines du Convolvulus scammmin L. importées en Europe depuis quelques années, M. Hess a observé que le tannin né figurait point au nombre des éléments de la scammonée de Smyrne, tandis que Von constate sa présence en très-petite proportion dans le produit extrait de la racine.. Ce tannin colore en violet les persels de fer; on peut en débarrasser le produit artificiel en faisant agir le noir animal sur la solution alcoolique. ^M . Électnaireft ^lycérlnéi (1). — La glycérine est indiquée partout où l'on veut prévenir la dessiccation d^un produit pharmaceutique, alimentaire ou industriel. M. Schulze^ d'Iéna, propose en conséquence de remplacer une partie du sirop simple de Télectuaire de séné de la pharmacopée germa- nique par de la glycérine. Préparatton de l'hydrogène pbotphoré por; par M. UOFMANN (i). — • Sous le nom d'iodure de phosphonium^ on désigne une combinaii^on cristallisée d'acide iodhydrique et d'hydrogène phosphore Pfl^I. Au contact de Teau et mieux en- core d'une solution de potasse caustique, ce corps se décompose et de l'hydrogène phosphore est mis en liberté. Four obtenir ce dernier gaz à l'état de pureté» M. Hofiiiann- conseille de mettre dans une éprouvette cylindrique eu verre un mélange d'iodure de phosphonium et de verre réduit en fragments de la grosseur d'une lentille, de fermer rappareil par un bouchon (1) Pharmaceutical journal, mars 1875, p. 705. (2) Neues Repert, fur Pharm,, 1S75, p. 864. — S88 — de caoutchouc perce de deux trous. Par l'un de ces trous passe un tube de verre muni d*ua entonnoir et d'un robinet : ce der- nier sert à faire arriver goutte à goutte la solution alcaline dans Tintérieur du cylindre ; Vautre trou reçoit un tube de verre coude pour le d^agement du gaz. En ouvrant le robinet, la liqueur alcaline tombe sur l'iodure de phosphonium; le d^agement d'hydrogène phosphore est immédiat, sans quil soit nécessaire de recourir à une source de chaleur, et il cesse aussitôt que l'on arrête l'écoulement de la potasse caustique. Pour obtenir l'iodure de phosphonipm en grande quan- tité, M. Baeyer verse dans* une cornue tubulée et pas trop petite du sulfure de carbone dépouillé de toute trace d'eau, puis il y dissout 100 grammes de phosphore, enfin il ajoute 175 grammes d'iode par petites portions, en ayant le soin de bien refroidir l'appareil. Après quoi il distille pour recueillir le sulfure de carbone. L'appareil refroidi, il engage dans le bec de ]a cornue un tube de verre d'un grand diamètre et à min- ces parois, et il fait communiquer l'autre extrémité de ce tube, par un tube de dégagement, avec un flacon contenant de l'eau, en prenant soin que ce dernier tube se termine dans le voisi- nage de la surface de l'eau sans la toucher. L'appareil ainsi disposé, au moyen d'un entonnoir à robinet effilé à son extré- mité, il fait arriver 50 grammes d'eau par toute petite dose sur l'iodure de phosphore de la cornue. Chaque goutte d*eau pro- voque une vive réaction ; Fiodure de phosphonium remplit peu à peu toute la cornue et même le tube lai^ge qui la ter- mine ; il se dégage en même temps une petite quantité d'adde iodhydrique qui va se condenser dans l'eau du flacon. Quand l'action de ces 50 grammes d'eau est épuisée, il chauffe la cor- nue d'abord avec beaucoup de précautions, puis graduellement au rouge faible pour amener tout l'iodure de phosphonium dans le tube de verre. L'opération terminée, on brise ce tube et Ton y trouve l'iodure de phosphonium en croûtes épaisses, assex semblables à celles du sel ammoniac; son poids s'élève à 120 grammes environ. La moitié du phosphore n'entre pas en com- binaison et reste dans la cornue à l'état de phosphore rouge, avec quelques traces d'iode. — S89 — sur le aulfate de qnlnidine on oonqninine (oonohl- Bine); par M. 0. Hesse(I). — Le sulfate de quinidine peut contenir des sulfates de quinine, cinchonine et cinchonidine ; M. Hesse se fonde, pour caractériser ce mélange, sur la façon dont l'iodhydrate de quinidine se comporte Yis-à-vis de Veau et de l'ammoniaque. Yoici le mode opératoire : on prend 0",5 du sulfate à essayer, on verse 10 centimètres cubes d'eau, on chauffe le tout vers 60* G., puis on ajoute 0^',5 d'iodure de po- tassium pur, on agite la masse à plusieurs reprises, puis on la laisse refroidir; au bout d'une heure, on recueille le précipité sur un filtre. Si le sulfate de quinidine est pur, l'addition d'une goutte d'ammoniaque au liquide filtré n'en trouble plus la transparence. Si l'ammoniaque produit un précipité, c'est que le sulfate de quinidine essayé renferme de la quinine, ou de la cincho- nine, ou delà cinchonidine, ou leur mélange. Pour caractériser ces alcaloïdes, M. Hesse propose la marche suivante : on prend QF'jà du sulfate et 40 centimètres cubes d'eau distillée, on chauffe le tout vers 60* G. pendant cinq minutes environ, et Fon ajoute à la solution 3 grammes de tartrate de potasse et de soude cristallisé. Si la liqueur ne contenait ni quinine ni cinchonidine, elle reste parfaitement limpide ; on obtient au contraire un précipité dès que la proportion des alcaloïdes étrangers |itteint 6 p. 100 du poids total. Si le tartrate double donne un précipité, on le laisse déposer pendant une heure, puis on le recueille sur uu filtre, on le lave avec un peu d'eau distillée froide, enfin on chauffe le liquide filtré et Ton y ajoute 0^,5 d'iodure de potassium. S'il se forme un précipité, celui-ci sera principalement formé par la quinidine, que l'on recueillera après une heure de repos; le liquide filtré de nou- veau, puis additionné d'une goutte d'ammoniaque, donnera un précipité de cinchonine, pourvu que la proportion de cet alca- loïde atteigne 2 p. 400. L'examen optique s'accorde avec cet essai chimique et le confirme. (I) Neues Bepert f, Phamu, 187&, p. 344. Le mot allemand chinin a. pour correspondant français quinine; Il est donc plus rationnel d'écrire eonquinine que conchinine pour représenter le mot allemand conchinitu — 8»0 — Quelquefois Ia suUitedequiQidip^ v^f«rM^4tfi9^d«dMHx QU ie «ovdç. Pour ms^nifestçr leur préft^QCf , Qp traite 0^,5 du «ulfaia d^ quioidine suspect par 7 ceptimètreB cubes de chlç- rof orme pur; la solution e$c complète et le liquide p^Cait^* ment limpide ayec uo sel de quinidioe pur. Mai3 le «ulfate de ^uipidioe eu lopgueç aiguilles pe se dissout qu'avec uœ cer- taine lenteur; aussi, en opérant sur un sulfate de quinidine riche ep sulfates do quinine et de cinchooidine, le ciiloroforiue laisse un résidu presque insoluble dans les conditions précé* dentés ; on évite cette difficulté en substituant au cblorpformn pur un mélange de 2 volumesde cklorofonnepur at de 1 volunae d'alcool 4 07 p. 100, qui dissout bien les §MÛate^ dç quînipe et de cincbonidine. JSxpérienccs thérapeutiques, -« M. le docteur Macbiavelli (1}, médecin principi^l de l'armée italienne, vieqt d« confirmer, par trente-neuf observations recueillies à Tbôpital de Milan, le» qualités fébrifuges des sçls de quinidine (sulfate et cbbrhf' drate), La dose moyenne était de 1 gramme par jour çq d^ux fois, dont une moitié était prise le matiii et l'autre le agir; Ws sels de quinidine se sont montrés d'une valeur égale 4 ceu« de quinine, dans les formes les plus variées et les plus irr^ guUères de la fièvre intermittente. Les sels de quinidine SQOt plui fplubles que ceux de quinine, et ils ne provoquent pat, cbes( les personnes nerveuses ou afiaibljes, des phénom^oas de QarcpM&mç aussi prononcés. Souvent aussi l'administration du médicament par lea voies digestives a été secondée par des înjectioai sous-^culan^es «vec une solution coptanant : Sulfate on chlprliydrate 4e quinidine. , . i,00 Acétate de morphine.. • 0,05 Eau distillée 60,00 G. MÉSU. (1) Nfues Repert, fur Pharm.f 1875, p. UT. m ^ REVUE DES TRAVAUX DE CHIMIE PUBLIÉS A L'ÉTRANGER. Actloii eu br«m6 •» le ehloral anhydre; )>ar M. Oglialoro (1).-— L'autfUP a chauffé dant des tubes scellés, de 140 à 150*; un mélange de 15 grammes de ohloral et de 19 grammes de brome. Au bout de trois jours le liquide est devenu à peu près incolore. Le produit de la réaction a été d'abord chauffé au bain-marie dans un appareil à distiller, en y faisant passer en même temps un courant d'acide carbonique bien sec; puis on l'a distillé. Mais après plusieurs distillations, ayant reconnu que le point d'ébullition des produits obtenus n'avait pas lieu à une température fixe, M. Ogliiiloro les a divisés en deux portions ; il n réuni dans la première tout ce qui distillait au*des80us de 135* et le reste dans la seconde. En traitant séparément ces produits par l'eau, U deuxième portion se combine presque entièrement avec un dégagement considérable de chaleur^ la première^ au contraire, est insoluble dans Teau* Si on la traite par le chlorure de calcium fondu et si Von distille plusieurs fois, on obtient entre 102'405« un liquide qui pres- sente toutes les propriétés du chloroforme bramé que M. Paterpo avait déjà préparé, en chauffant dans des tubes scellés un meT lange de brome et de chlorofoi'me. C'est un liquide incolore et transparent qui se conserve sans altération dans robscurité, mais qui exposé à la lumière prend une teinte légèrement jaune. Il a une odeur agréable qui rappelle celle du chloro- forme. La formation du chloroforme brome est accompagnée d'au- tres produits^ tels que : Tacide bromhydrique, l'oxyde de car- bone, rhydrate de chloral, le bromure de trichloracétyle et Tacide trichloracétique. On sépare celui-ci sous la forme de beaux cristaux rhoinboédriques iqcolores et déliquescentSt La 1 (1) Gatzetia chimica iialianat t. IV, p. 467. — 892 — . production de cet acide est due éTÎdemiiieDt au compoié G^CPO'Br, qui accompagne le chloroforme biomë, et qui pro- Tenaot du chloral, c'est-à-dire de l'hydrure de trichloracétyle, se décompose ea présence de l'eau en acide brombydrique et en acide trichloracétique suivant l'équation CHaWBr + inO« = HBr + C*C1»0*H. La formation du chloroforme brome peut s'interpréter de diverses manières. Il est probable que le composé C^Cl^CBr se forme d'abord, et que cet oxychlorobromure se décompose en partie par la chaleur en C*Gl*Br+G'0\ n résulte donc de ces recherches qu'en chauffant dans des tubes scellés un mélange de brome et de chloral anhydre, il se produit du chloroforme brome, du bromure de trichloracétjle, de Tacide bromhydrique et de l'oxyde de carbone, selon les deux équations suivantes : C«CraOi + Bf« a CH:PO>Br + HBr, C*Cl»HO« + Br" == C«CPBr + CW + HBr. seoberches sor la série de l'hydrobenaolne; par MM. FoRST et ZlNCKE (1). — L'essence d'amandes amères traitée par une solution alcoolique et saturée de potasse caus- tique fournit de la benzoîne^ G'*H"0*, mais on obtient pins facilement ce dernier produit en transformant l'essence en faydrure de benzoyle, G'*H*0*, et en traitant celui-ci par une solution alcoolique de cyanure dé potassium. La benzo'iae cristallise en prismes transparents, très-brillants, sans saveur ni odeur, fusibles à ]20«, volatils, inflammables, insolubles dans l'eau et solubles dans l'alcool. Lorsqu'on traite l'essence d'amandes amères dissoute dans l'alcool par l'hydrogène naissant, dégagé par l'acide chlorhy- drique et le zinc, il se forme de Vhydrobenzoiney C*'H**0^, qui cristallise en tables rhomboidales, fusibles à 136«, volatiles, solubles dans l'éilier et dans l'alcool. On a considéré l'hydro- benzolne comme un glycol stilbénique ; en effet le bromure de iiilbène G*'H^'Br*, traité par l'acétate d'argent et ensuite par la ■ - ■ ■ > (1) Deutsche chemische GeselUchaft, t. YllI, p. 1708. — 89S — potasie, donne de rhydrobenzo'ine et de risohydrobenxoïne iaoïnëriques arec les alcools toluylénique et isotoluy Unique; maïs il résulte des expériences des auteurs que ces deux alcook n'existent pas. MM. Forst et Zincke ont répété les expériences de MM. Am- man et Fittig, relatives à Taction de l'amalgame de sodium sur Pessence d'amandes amères en présence de l'eau, et comme eux, ils ont obtenu de l'hydrobenzoïne et de l'isofaydrobenzoïne avec tous les caractères constatés par ces deux chimistes. Ils ont reconnu également que Thydrobenzoïne se produit lors- qu'on traite l'hydrure de benzoyle en solution étliérée par l'amalgame de sodium, ou bien selon le procédé de M. Zinin, en faisant agir l'hydrogène naissant sur l'essence d'amandes amères en solution alcoolique. MM. Forst et Zincke ont répété aussi les expériences de MM. Limpricht et Schwanert, en chauffant le bromure de stil- béne avec l'acétate de potasse et l'alcool à 170-180*; il se forme du s/i/Mntfmonoirom^ C**H"Br; mais si, au lieu d'al- cool, on emploie de l'acide acétique cristallisable, on obtient^ outre un peu de stilbène monobromé, deux éthers acétiques correspondant à l'isofaydrobenzoïne ; si l'on remplace l'acétate de potasse par l'acétate d'argent^ d'après les indications de MM. Limpricht et Schwanert, on peut isoler trois éthers acé- tiques, le mouoacétateC**H'*(0*C^H']et le diacétate correspon- dant à l'isohydrobenzoïne, et un autre diacétate C**H^*(œC*H*)*, dérivé de Thyclrobenzoïne. Le bibromure de stilbène obtenu avec le stilbène provenant de ces réactions, agit sur l'acétate de potasse ou d'argent comme le bromure de stilbène primitif. Ce corps peut donc donner naissance à deux alcools, qu'on a représentés par la formule atomique C**H*«(OH)». Les auteurs ne pensent pas que l'isomérie de l'hydrobenzoïne et de l'isohydrobenzoïne soit démontrée; aussi ont-ils entrepris de nouvelles expériences pour résoudre cette question, ils ter- minent leur travail par un tableau comparatif des propriétés des dérivés de l'hydrobenzoïne et de l'isohydrobenzoïne. Le bibromurCy G*'H"Br*, provenant de l'hydrobenzoïne, est peu soluble dans l'alcool et Téther, et fond à 233*. Celui qui correspopd ^ ri^Qhydrobçnzo'Uie e$l ^gittemeiit peu «olvbto dvii l'alcool et Vétber, mais foqd à 232«, Le diacéiate^ C"B"(C*H*0*)\ obtepu eu traitant lebromum de stilbène par l'acëtate d'argent, ou bien rhydrqbçnfoiQa par le chorure d'acetylei cristallise en beaux prisines a«$e« solables dans l'alcool chaud; il fopd à 134''. Le diacétate préparé comme le précédent, en ramplaçapt l'hydrobenioïqe par ion isomère riaobydrobeDzo'îoe, criatallÎM CQ lamelles gu en prismes fusibles à i 17-1 W la première (ois, et à 105-106'' la seconde ou la troisième fois. Le monoacétaie G"H*'(C*H'0*), obtenu en traiUnt Vhydro- benzQïne par Tacide acétique, cristallise en longues aiguillei très-solubles dans l'alcool et fusibles i 84% Le motioacAat^pré* paré en traitant le bromure de stilbène par les acétates da potasse ou d'argent, cristallise, au contraire, en aiguillos ooortes et larges, insolubles dans l'alcool et fusibles h S7*6H'' P0G«IA16, ku^*, *.,^^V=^ mmwt Snr une trotalème dlnltrobensloe ; par MiM. Rinnb et Th. ZiNCKE (I). — Il y a quelque temps MM, Rinne et Zincke ont montré que lorsqu'on traite la benzine par un mélange d'acides nitrique et sulfurique, en même temps que la dinitro- benzine connue depuis bien longtemps, il se forme un composé isomérique que les auteurs ont désigné sous le nom de paradi" nitrobeniine. (Voir ce recueil, t. XXT, p. 272). Dans les mêmes conditions un troisième corps isomère se forme simultanément, Yorthodinitrobenzinp, La première dinitrobenzine connue se trouverait être la métadinitrobenzine, L'orthodinltrobenzine mélangée à la paradinitrobenzine con- stitue les croûtes dures qui se forment dans les eaux mères de la dinitrobenzine ordinaire. Par cristallisation dans l'alcool ces croûtes donnent un dépôt cristallisé du second isomère, tandis que le troisième reste dans la liqueur. Cette dernière, éyaporée, fournit bientôt des cristaux qui, purifiés par cristallisation dans l'acide acétique, fondent aundessus de lOO"*. (1) Berichteder deutschen ckemischen Gesellichtift^ t. VU, p. 1379* — 3M - L'prthodipitrobenxine constitue ie^ aiguilles groupées. Sim* bl#s à 118% 9ublimabUs à une température plus élevée, H>lublef dans l'alcool, la benzine, le chloroforme, et un peu solubles dans Teau bouillante. L'étain et l'acide cblorhydrique la trans- fprment en phénylènediamine identique au corps décrit par M. Griess. L'acide sulfhydrique et l'ammoniaque la réduisent partiellement à l'état de nitraniline, fusible à 7V^ identique à la nitraniline que produit la réaction de l'ammoniaque sur U bromonitrobenzinet Alcool allyllqoe 490* !•• produite àe la distillation •ècbe do bois; par M. B. Abonheim (1). -* Reqbercbes sur l'esprit de bois; par MM. M. Grodski et G. Rraemer (2}. — En fractionnant l'esprit de bois brut et en isolant les produits qui bouillent vers 97% on peut isoler d'après M. Âronheim| une petite quantité d'alcool allylique. Ce composé a été trans- formé en bibromure et en iodure d'allyle* il se trouve ainsi nettement caractérisé. D'ailleurs MiVf , Grodski et Rraemer l'ont i$olé également dans les portion9 les moins volatiles de l'esprit de bois. D'après un fabricant, M. Rrell, l'esprit de bois brut eq renfermerait environ 2 millièmes. En dehors de l'acide acétique, les produits solubles dans l'eau qui accompagnent l'alcool méthylique dans l'esprit de bois brut sont surtout l'acétone et l'éiher métliylacétique. On y trouve aussi des dérivés de l'acétone^ de la pliorone, de l'oxyde de mésityle, etc. D'après MM. Grodski et Rraemer, la méthode proposée par M* Rrell pour doser l'alcool méthylique dans l'esprit de bois brut, méthode qui consiste à transformer l'alcool en étber iodhydrique par Tiodure de phosphore, conduit à de9 résultat* inexacts, la présence de l'acétone yenant fausser les chiffres obtenus. Snr les oombinaisons des éléments halogènes aveo les métanz; par M. F, Gramp (3). — Le chlore^ dit-on, dé- (1) Ben'ehte der deuischen ehemfschen Getelisehaftf t. Vil, p. 1881. (t) B9riehtêdir dtutsûken ehémiêehên €rfM//joAâ/V, t. VII, p. l4fS. (8) Berichteder deutschenehemischenG€s$llschaft,t. Vil, p» 1711 • — 806 — place le brome et l'iode des bromures et des iodares métal- liques et le brome déplace l'iode des iodures. l^e jeu des affi- nités, dit-on encore, se trouve renversé dans les combinaisons des éléments en question avec Toxygène. M. Gramp a réuni un certain nombre de faits qui ne sont pas conformes à cette règle généralement formulée. Le bichlorure de mercure chauffé en vase clos vers 250* avec de Fiode et de l'eau donne après six heures des aiguilles rouges d'iodure de mercure, la décomposition s'effectuant suivant la formule BgGl+ P=:HgI + Cll. Si l'on remplace l'iode par du brome, une réaction analogue se. produit. Le bibromure de mercure n'est pas attaqué par l'iode dans les mêmes conditions. Dés la température ordinaire, une solution aqueuse saturée d'acide iodhydrique décompose entièrement le bichlorure et le bibromure de mercure. Inversement, même à l'ébullition, les acides chlorhydrique et bromhydrique sont sans action sur le biiodure de mercure. Le protochlorure de mercure^ sous l'action de l'acide iodhy- drique concentré, donne d'abord du biiodure de mercure, puis du protoïodure. n n'en est pas de même, en général, pour les métaux autres que le mercure : les iodures de baryum, de zinc, etc., sont dé- composés par Tacide chlorhydrique avec dégagement d'acide iodhydrique. Cependant l'iode décompose à froid les chlorures des métaux supérieuiv : le bichlorure de platine est réduit à Tétat de protochlorure, le chlorure d'or et le chlorure de pal- ladium se transforment en iodure. n est bon de remarquer que ces faits ne sont pas aussi con- traires à la règle générale qu'ik le paraissent tout d'abord. Les phénomènes d'insolubilité ou de volatilité interviennent dans les expériences citées pour modifier le sens des réactions; en doit-on conclure avec l'auteur que les affinités relatives des halogènes varient avec les métaux auxquels on les combine? Ne faut-il pas tenir compte également des conditions expéri- mentales? — 8«7 — sor la dUatetloii du pbosphore ; par MM. Pisati et Fran- chis (1). — D'aprè8 les auteurs, le phosphore bout à S78%3 sous la pression 762 niillimëtres. Les deositës du phosphoie solide sont : 1,817 à 0* 1,833 à 20* 1,807 à 44* Les densités du phosphore liquide sont : 1,749 k 40* 1,695 à 180» 1,603 à 200- 1,528 à 280* Ces résultats ne sonl pas conformes à ceux de Schroetter qui attribuait au phosphore liquide à 44* une densité plus grande que celle du phosphore solide à 10*. Les auteurs attribuent cette différence entre leurs résultats et ceux de Schroetter à ce que, suivant les conditions opératoires, la pix>duction plus ou moins abondante du phosphore rouge entraine des contractions parfois considérables que leur prédécesseur n'a pas évitées. Prodactloii de Taolde paralaotlqne par farmentatioii; par M. Maly (2). -* En maintenant à une température comprise entre 30* et 40* une solution sucrée dans laquelle on a plongé des fragments de muqueuse gastrique, le sucre se transforme peu à peu en acide lactique; mais la liqueur devenant acide, la réaction s'arrête bientôt ; si Ton vient à neutraliser exactement la masse, la transformation s'effectue de nouveau. La muqueuse gastrique vivante n'exerce pas la même action ; celle-ci est due à un ferment qui a été trouvé identique au ferment lactique ordinaire. Ce fait ne présenterait donc rien de particulier si son étude n'avait conduit Tauteur à l'observation suivante. L'acide lactique formé dans ces conditions est de l'acide lactique ordinaire ou de fermentation accompagné dans la moitié des expériences par son isomère, l'acide paralactique ; 0) GoMzettaehimica Haiiana, 1874, p. 446« (2) Afmohn der Chemiê und Pharmadt, t. CLXXIll, p. 227 et Benchit dêr deutschen chemischen Gesellschaft, t. Vil, p. 1567. l'auteur a inéii^ observé UA cas ôtSl lé pi^uit obtehti était de l'acide paralactique MCoutenant pas d'acide lactiqtifi ordinaire. La nature du sucre etnployë ne parait pas avoir d'influence sur la formation prédoinioante de l'un ou l'autre des Iso- mères ; on a obtenu des rësuhats aûaldgues avec le sucre de canne, le glucose, et le sucre de lait. Quant à l'identité de l'acide paralactîque ainsi formé^ elle a été établie d'abord par son action sur la lumière polarisée, puis par les propriétés de son sel da aine qui cristallise avec 4 équivalents d'eau et qui est beaucoup plus soluble dans l'eau que le lactate de zinc ordinaire. j^rddmtd d'oxyââtlo A de l'hydrate d'èftsenOe de téré- benttaille; par M. C. HeMPEL (1). — Diaprés plusieurs travaux récents, l^oxydation de l'essence de térébentliine ne produit ni acide toluiqué, ni acide téréphtalique; d'après d'autres, au contraire^ elle donne ces deux acides. Comme on a montré que l'essence de térébenthine se transforme facilement eu cymène sous diverses influences, ou peut se demander si ces divergences ne seraient pas dues à la pfésefiCS du cymène dans plusieurs daa édbaotillont d'atscave euiployéa* Pour éclaircir oe point ^ M. Hempel a ox.ydë| non pas l'ea- aence elle-même, mais son hydrate orUtaliisé» U terpine, qua Ton peut avoir facileuient à l'ëidit de pureté. Il admet que les produits d'oxydation de la terpîne sont identiques à ceux du térébenthène* Sous l'influence de l'acideasotique étendu^ la tarpine s'oxyde en produisant les acides térébique^ toluique et térépkulique ; ces trois corps ont été isolés et obtenus à l'état de pureté, ce qui a permia de les oaraotériser nettement. L'oxydation s'effee- tuant avec facilité^ plus rapidement que celle du cymène, M. Hempel considère comme inadmissible la foi^matîon inter- médiaire du carbure. L'action exercée par un mélange d'acide sulfurique et de bichromate de potasse est toute diflérente. L'oxydation s'efliec- tue avec énergie, la réaction est tumultueuse ; si Von a em- "*— ^ -^ -^'■■^ - . ^ . I •■- lui — 'iiiii-n tÉiln Tir "* (I) Berichte derdêUfschm themiiûhen Gêsetlichttfftt, Ylïl, p. W. — 8D6 — ployé un éxéh» d'acide chromique, il se dégage de l'acide car- bonique et l'on ne retrouve que de l'acide acétique dans la liqueur. Par une oxydation ménagée, on obtient un composé Aoide^ soluble dans l'etiu, restant après évaporation de son dis- solvant êoUB forme d'un liquide sirupeux, ne donnant que des leto Ineristallisables. M. Bempel s^occupe de IMtude de ce nou- rel adde. rréwmotd* l'âlMol étbyllqoe dans l'esprit de bols; par M. ViTTBllILlAN (I). •— L'auteur a isolé par distillation fractionnée plusieurs centaines de grammes d^alcool ordinaire d'un échantillon d'acétone extrait par un fabricant de l'esprit de bois brut. Il a caractérisé cet alcool très-nettement, notam- ment en le transformant en divers étiiers. Il est permis cepen- dant de Conserver quelques doutes sur ce sujet, le produit ayant passé par le commerce. Depuis longtemps déjà, M. Ber- thelot a montré à reconnaître le mélange de l'alcool éthylique à FespHt de bois et depuis longtemps aussi les fabricants de OOttlenn d'aniline sont intéressés à essayer l'esprit de bois qu'ils emploient, les dérivés éthylés donnant dans leurs fabrications des nuances différentes de celles que fournissent les dérivés méthylés : or jatnais la présence de l^alcool ordinaire n'a été signalée dans l'esprit de bo&s qu'après addition frauduleuse. On doit donc attendre sur c5e point de nouvelles expériences exécu- tées sur un produit d'origine plus certaine. 80r l'émodlne; par M. G. LibbbrmaNN (2). ^ Lorsqu'on extrait de la rhubarbe l'acide cbrysophanique, on obtient en même temps un produit très- nettement cristallisé qui a été découvert, il y a quelques années^ par M!VI. Warren de la Rue et Mûller, et désigné sous le nom d'émodine. MM. Graebe et Liebermann ayant depuis longtemps montré que l'acide cbrysophanique est un dérivé dé Tanthracène, M. Liebermanâ a examiné Témodine au point de vue de sa constitution. Un échantillon relativement considérable d'émo- (4; Beriekh éer d^utr-hm ch^mîschén Geèèîîschafl, l. Vlil, p. 6§I (2) Berithiêxfer deutschen chemischen Gesellschafty t. Vill, p. 515. -^ 400 — dine lui a ëtë doonë par M. TromDesdorff, d'après lequel l'adde chrysophanique^ extrait de la rhubarbe, se trouye nuélaiigé à 2 p. iOO d'ëmodine. En distillant Vëmodine arec la poussière de sine, on obtient environ 25 p. 100 d'un carbure ressemblant à Tanthraoène, cristallisant et se sublimant de la même manière, formant comme lui un dërivë picrique rouge, fusible à 205*, maïs don- nant par oxydation une anthraquinone fusible vers 170 et non à 275*. L'anthraquinoDC vëritable ne peut être obtenue qu'après plusieurs traitements à Tacide sulfurique concentré du produit d'oxydation de l'anthracène. M M . de la Rue et Mûller représentent l'ëmodine par la formule C'^H'^0", et Skraup par la formule C"H*»0", qui correspond à une composition très- différente. D*aprèsM. Liebermann, les nombres que Ton obtient en analysant l'émodine cristallisée correspondent à la seconde formule, tandis qu'après dessicca- tion les résultats sont conformes à la première. L'acide acétique anhydre donne avec l'émodine deux com- binaisons , l'une fusible à 180* renfermant une molécule acétique, l'autre fusible à 190«en renfermant trois. Toutes régé- nèrent l'émodine sous l'influence des alcalis. Ces deux combi- naisons ne permettent pas d'admettre l'identité supposée d'abord par l'auteur de l'émodine avec la purpurine. D'ailleurs la composition de l'émodine la différencie égale- ment de la purpurine. Des expériences de l'auteur il résulte que l'émodine a pour composition C"H"0" et renferme C*H* de plus que la pur- purine. Ce serait de la méthylanthraquinone trioxydëe. E. JUNGFIBISCH. £rrata. Page 284, ligne 16, au lieu de : Poncet, lisez : Pomet* — ligne 21, — Floane, — Sloane. — ligne 23, — il ne put, — il a pu. ^"^^^^^— ^'— '^■^"'^^^-^^^^^^— ^^'^'^^''^^■^— ■"^— ^^^■— ^'^^— ^^■^^— ^'■^— ■-^■■— ■^^^— Le Gérant : Gbombs MâSSON. $970 Piris, — Imprimerie Arnoui de RiTiàie et G* , me Baeine, t6. 1 — 401 — Sur la théorie atomique (1); par M. Berthelot. Gerhardt a tenté de réunir, sous une expression commune, la théorie des radicaux symboliques , celle des substitutions et celle des homologues. Il a réduit tous les composés organiques à quatre types fondamentaux : l'hydrogène, l'eau, Tacide chlor- hydrique et Tammoniaque : sortes de moules généraux dans lesquels il s'efforce de faire rentrer toutes les substances et tous les phénomènes chimiques. Depuis on a remplacé ces types par quatre autres plus ration- nels, car ils représentent les rapports les plus généraux de la combinaison chimique : ce sont rhydrôgène^ monoatomique, c'est-à-dire apte à se combiner avec un seul atome des autres éléments ; l'oxygène^ diatoinique ; l'azote, triatomique ; le carbone^ télratomique. Ces types, envisagés comme exprimant les nodules les plus répandus de la combinaison chimique, peuvent offrir quelques commodités de langage. Mais ils ont été présentés à un point de vue plus élevé, et comme l'expres- sion d'une révolution dans la chimie, comparable à celle que Lavoisier a opérée il y a un siècle, et désignée sous le nom ambitieux de chimie moderne, fondée sur la théorie atomique. Nous allons exposer ce système dans toute sa rigueur logique, d'après les ouvrages de ses adeptes : Gerhardt, MM. Canniz- zaro, Williamson, Wurtz, Rékulé, Hofmann et Franckland, qui comptent parmi les noms les plus illustres de la science contemporaine. I. — 1. Que tous les corps soient formés de particules très* petites, indivisibles par les Qioyens physiques ou chimiques dont nous disposons^ et qui constituent autant d'espèces de matières distinctes que nous reconnaissons de corps simples, tous les chimistes sont d'accord sur ce point La conception de ces particules indivisibles ou atomes parait être la conséquence nécessaire des lois fondamentales qui président à la combinai** (1) Elirait d'un volume de la Bibliothèque tcientifique internationale^ ort simple avec celui des composants : telle est la première loi de Gay-Lussac. Elle conduit à cette conséquence que les poids de tous les gaz, pris sous le même volume, sont proportionnels à leurs équivalents, ou dans un rapport simple avec ceux-ci. Mais, s'il en est ainsi, les rapports de volumes suivant les- quels les gaz se combinent doivent demeurer les mêmes, à toute température et à toute pression suffisamment distantes du point de liquéfaction ; c'est-à-dire que tous les gaz doivent se dilater ou se contracter d'une même quantité, pour une même varia- tion de température ou de pression. Cette conséquence est confirmée par la loi de Mariotte et par la deuxième loi de Gaj- Lussac, établies par les expériences des physiciens. 3, Jusqu'ici nous sommes restés dans le domaine de Texpé- rience et de ses conséquences les plus immédiates. La théorie atomique moderne prétend aller au delà. Elle suppose avec Avogrado et Ampère que des volumes égaux de tous les gaz, pris dans les mêmes conditions physiques^ renferment exacte- ment le même nombre de molécules^ attendu que le poids de chacune des molécules doit eue proportionnel au poids de l'atome lui-même pour les corps simples, ou à la somme des poids des atomes pour les corps composés. Cette hypothèse est conforme aux lois de Mariotte et de Gay-Lussac, mais, je le répète, elle n'en est point la conséquence nécessaire. 4. Rien de bien nouveau n'apparaît encore dans ces concep- tions, qui transportent à la molécule intégrante les propriétés connues des gaz pris en masse. L'originalité des déductions — 40» — commence quand il 8'agii d'expliquer Pacte de la combinaison chimique. Unissons deux gaz, et, pour prendre le cas le plu8 simple, unissons deux gaz qui se combinent à volumes égaux et sans condensation, tels que le chlore et l'hydrogène dans la forma- tion du gaz chlorhydrique. Le chlore et Thydrogène renfer- maiept^ diaons^noua, chacun le même nombre de molécules; le gaz chlorhydrique en renferme aussi un nombre égal à Ift somme de ses deux composants^ puisqu'il en occupe les volumes réunis; c'est-à-dire qu'il renferme le double du nombre des molécules du chlore, pris isolément. Mais chacune des molé- cules du gaz chlorhydrique est formée de chlore et d'hydro- gène. D'où il suit que chaque molécule de chlore s'est partagée en deux, dans l'acte de la combinaison ; de même pour l'hydro- gène. Chacun de ces éléments, dans l'état libre, est donc formé de deux atomes^ comme le montre la formule suivante : HH-f cicisHcT + ici La combinaison devient ainsi une simple substitution^ la con- stitution moléculaire du gaz chlorhydrique étant exactement la même que celle du chlore ou de l'hydrogène libres. Le chlore libre, comme le disait Gerhardt, est du chlorure de chlore ; l'hydrogène libre est de l'hydrure d'hydrogène. Il en est de même de l'oxygène et de l'azote, comme le prouve la formation du bioxyde d'azote, et il en est de même plus généralement de tous les corps simples gazeux. Ce n'est pas là une conception isolée. Elle s'applique égale- ment aux combinaisons effectuées avec condensation. Soit, par exemple, la formation de l'eau. L'eau résulte de l'union de deux volumes d'hydrogène avec un volume d'oxygène, pour former deux volumes de vapeur d'eau. — Chaque volume de gaz aqueux renferme son volume d'hydrogène; par conséquent chaque molécule d'eau renferme une demi-molécule d'oxygène, unie avec une molécule (deux atomes) d'hydrogène; c^est-é^dire que la molécule d'oxygène s'est partagée en deux : il y a eu substitution de deux atomes d'hydrogène vis-à-vis de chacune des demi-molécules ou atomes d'oxygène — 404 — De même, dans la formation de l'ammoniaque, trois atonies ou demi-molécules d'hydrogène se substituent à une demi- molëcttle, c'est-à-dire à un atome d'azote : AsAz+ 3HH = (i'JAi + (H») Ai Enfin les analogies montrent que dans la formation du gax des marais, quatre atomes d'hydrogène se substituent à un atome ou demi-molëcule de carbone (supposé gazeux) : eê + 4HH = + (H*)€ + (H*)6 5. Tel est le système atomique dans toute sa pureté : il repose sur cette hypothèse, que des volumes égaux de tous les gaz simples ou composés contiennent le même nombre de mo- lécules, dont le poids est proportionnel à celui des atomes. Il envisage tous les gaz comme construits de la même manièrCi au point de vue chimique ; car il remplace la notion ancienne de la combinaison par celle de la substitution. 6. Développons davantage cette dernière notion, conformé- ment à l'évolution historique de la science^ et nous parvien- drons aux quatre types fondamentaux des atomistes modernes. En effet, dans les formules précédentes, nous avons vu un atome d'hydrogène saturer d'abord un atome de chlore, dans l'acide chlorhydrique; puis deux atomes d'hydrogène saturer un seul atome d'oxygène, dans le gaz aqueux ; puis trois atomes d'hydrogène saturer un seul atome d'azote, dans le gaz ammo- niac; enfin quatre atomes d'hydrogène saturer un seul atome de carbone, dans le gaz des marais. Transposons ces rapports de combinaison, c'est à- dire supposons que ces rapports pré- existent dans les corps simples libres, au lieu de se produire au moment où l'on oppose les éléments pour former les composés. D'après cette nouvelle hypothèse, le corps simple serait con* struit à l'avance suivant le type du composé qu'il doit engen- drer : le chlore devient dès lors un élément monoatomique; l'oxygène, un élément diatomique ; l'azote, un élément triato- mique; le carbone, un élément tétratomique; ce que nous re- présentons pas les formules suivantes : Ci'iO"; Al'"; 6""- — 405 — Noos exprimerons ainsi les rapports généraux des combinai- sons que chacun de ces éléments peut former avec un autre élément monoatomique, chacun d'eux offrant un certain nombre de points d'attache, de liaisons, de branches, qiii expriment le degré de son atomicité, conformément aux figures suivantes : Cl- -^- ^a/ j, I -^- 7. Si dans les combinaisons dérivées d'un élément polyato- mîque, un autre élément de même caractère vient à intervenir, il donnera naissance à un système plus compliqué ; chacun des deux éléments polyatomiques pouvant s'associer d'autres atomes, jusqu'à sa limite propre de saturation : Tun d'eux constitue ce que Ton appelle une chaîne latérale par rapport à l'autre. Des édifices moléculaires d'une complication indéfinie peuvent ainsi prendre naissance. Dans ces édifices on peut séparer par la pensée non-seule-* ment les éléments simples, mais tout groupement partiel d'élé- ments, assemblé autour d'un corps polyatomique : si ce dernier n'est pas saturé dans le groupement partiel, celui-ci constitue un système incomplet, c'est-à-dire un radical composé. 8. Signalons encore la conséquence suivante, très-importante et conforme à une remarque déjà ancienne de Laurent sur le nombre pair d'équivalents de l'hydrogène et des corps ana- logues en chimie organique : la somme des atomicités dans tout corps isolé, simple ou composé, est nécessairement paire y d'a- près l'hypothèse fondamentale du système atomique sur la combinaison chimique. C'est ce que l'on peut vérifier sur les quatre formules typiques, qui ont été présentées plus haut pour exprimer la formation de l'acide chlorhydrique (2 atomicités), de Teau (4 atomicités), de l'ammoniaque (6 atomicités) et du gaz des marais (8 atomicités). ^ 9. Nous avons exposé jusqu'ici le système atomique et la série des déductions qui découlent de son principe fondamen- tal, dans toute leur rigueur abstraite et avec la netteté des for- — 406 — muks logiques. Il reste à chercher jusqu'à quel pcûiit ces formules sont conformes aux faits et aux lois essentieUes de la chimie : c'est ici que la discordance entre le système et Texpérienoe a fait naître plusieurs écoles d'interprétation distinctes. En effet, tout le système que nous venons de présenter repose sur la notion de la saturation, c'est-à-dire qu'il n'admet en principe que des combinaisons dans lesquelles toutes les ato- micités sont satisfaites. Or la loi des proportions multiples est contraire à cette opinion absolue. L'existence des cinq oxydes de l'azote^ des deux chlorures de phosphore, des quatre hj- drures de carbone, des deux chlorures d'étaio tend à établir que le type moléculaire représenté par un même élément n'est pas invariable. Diverses explications, fondées sur des hypothèses nouvelles^ ont été proposées pour faire disparaître la difficulté. Elles se rattachent à trçis ordres d'interprétations : l'une main- tient la notion de l'atomicité absolue; l'autre invoque les satu- rations successives d'un même élément, dont l'atomicité est assujettie seulement à demeurer paire ou impaire; la der- nière reconnaît franchement le caractère relatif de l'atomicité des éléments, c'est-à-dire qu'elle abandonne au fond la base théorique du système pour se réduire à une notation conven- tionnelle. II. Atomicité abêolue dêi élémentê. — Cette notion, déve- loppée à l'origine par M. Rékulé et que certains de ses élèves semblent conserver encore aujourd'hui, exclut la loi des pro- portions multiples, prise dans la forme simple sous laquelle elle a été enseignée jusqu'ici. Les faits qui ont conduit à admettre cette loi peuvent être interprétés autrement, à l'aide des hypo- thèses suivantes : i* Les combinaisons qui semblent en proportions multiples ne répondent pas en réalité au même poids moléculaire : celles qui ne sont pas saturées doivent être doublées dans leur expres- sion. Par suite la combinaison renfermera deux atomes de l'élément polyatomique^ dont les atomicités libres, en nombre nécessairement pair, compléteront réciproquement leur satu- ration. Cette interprétation est conforme aux densités gazeuses des trois hydrures inférieurs du carbone et à la plupart des — 407 ^ fâîU connus en chimie organique; mais elle ne s'applique ni aux cblonures du phosphore, ni aux oxydes de Fazote. 2® Entre les deux chlorures de phosphore^ un seul est vrai- ment saturé, c'est le protochlorure ; le perchlorure n'est pas une vraie combinaison atomique, mais un composé spécial, dit molieulaire^ et formé par l'addition du chlore avec le vrai corn» posé atomique. La même interprétation s*applique aux hydrates cristallisés que forment les acides, les bases et les sels^ au delà des limites théoriques de la saturation. Elle s'applique même au chlorhydrate d'ammoniaque, AzH'HCl, et aux autres sels ammoniacaux, dont la formule surpasse la saturation de l'azote triatomique. Entre les composés atomiques et les composés moléculaires, la distinction est clairement indiquée par la théorie : les premiers seuls peuvent être changés en gaz, les autres ne pouvant exister sous cette forme. Telle est l'hypothèse; mais nous devons dire qu'elle n'est pas conforme à l'expérience, le perchlorure de phosphore, aussi bien que les hydrates acides et les sels ammoniacaux, pouvant exister à l'état de vapeur, d'après les travaux les plus récents. Seulement ces composés complexes, de même que beaucoup de composés réputés atomiques, éprouvent dans l'état gazeux une dissociation partielle et ne subsistent qu'en présence des produits de leur dédoublement. 3* Le doublement des formules et les combinaisons molécu* laires ne suffisent pas encore pour tout expliquer : le bioxyde d'azote, par exemple, et l'acide hypoazotique, le premier surtouty demeurent en dehors, parce que leur densité gazeuse est seule- ment la moitié de la densité prévue par la théorie de l'azote triatomique. De là cette nouvelle supposition : qu'un corps gazeux peut se détendre^ c'est-à*dire occuper un volume double de celui qui répondrait à sa vraie constitution atomique. C'est là évidemment la substitution d'un vague énoncé verbal, à la place d'un fait incompatible avec la théorie, c'est-à-dire du mysticisme scientifique. III. Saturation iuecesiive des éléments; atomicités paires et impaires. — En présence de ces difficultés que rencontre la théorie de l'atomicité absolue, M. Frankland a fait intervenir une conception plus élastique, celle des saturations successives. — 408 — assujettie seulement à satisfaii'e à l'hypothèse fondamentale de tous les systèmes atomiques modernes, c'est- à^ire à régatité du nombre des molécules dans tous les corps simples ou com- posés, pris sous le même volume. La nouvelle conception consiste à admettre que dans tout élément polyatomique deux des atomicités disponibles peuvent se satvrer l'une Vautre : elles deviennent ainsi latentes. Par suite un élément triatomique peut aussi jouer le rôle monoatomique; un élément tétratomique peut jouer le rôle diatomique^ etc. ; les atomicités latentes étant nécessairement en nombre pair, l'atomicité active d'un élément donné sera toujours paire ou toujours impaire pour le même élément. Les symboles suivants traduisent ces énoncés : X ^- -2 Pentatomique. Triatomique. Monoatomiqae. Cette saturation intérieure des affinités d'un atome n'a-t-elle pas quelque chose d'étrange, surtout si Ton substitue une telle conception à celle de la loi des proportions multiples ? Cependant, d'après cette hypothèse, la loi des proportions multiples conserve dans la plupart des cas sa signification : mais en même temps la théorie atomique perd une partie de son originalité; car elle cesse d'assigner la limite et le nombre des combinaisons possibles. Elle ne se distingue plus en réalité de la théorie ancienne des équivalents que sur un seul point : le caractère pair ou impair de l'atomicité d'un même élément. Ce caractère, pour n*être pas purement verbal, implique que la somme des atomicités soit paire dans tous les corps gaxeux, réduits à la même unité de volume moléculaire. — Or c'est ce qui n'est point vérifié par l'étude du bioxyde d'azote, dont la formule moléculaire, AzG, est triatomique. Le mercure et le cadmium gazeux, qui renfermeraient un seul atome, et surtout l'ozone^ qui renferme trois atomes d'oxygène, sous l'unité des volumes moléculaires^ sont également incompatibles avec la théorie à moins de recourir à l'hypothèse contradictoire des gaz détendus. — ao9 — lY. AicmicUii relatives. — M* Wortz a cherché à écarter toutes les difficultés^ en admettant que chaque élément ne possède pas d'atomicités absolues, mais seulement une atomi- cité relative et qui dépend de l'autre élément auquel il est associé dans la combinaison. L'azote, par exemple, dans cette manière de Toir, devrait jouer tour à tour le r61e monoatomique (protoxyde)^ tria- mique (acide azoteux) et pentatomique (acide azotique anhy- dre) ; mais aussi le rôle diatomique (bioxyde d'azote) et tétra- tomique (gaz hypoazotique) : multiplicité de relation qui tend à rendre illusoire toute la théorie atomique, en la réduisant aux phénomènes des proportions définies. En effet, si un même élément peut avoir des atomicités latentes, qui se satisfont suc- cessivement; si ces atomicités peuvent être tour à tour paires et impaires, en prenant toutes les valeurs possibles ; enfin si un même corps simple ou composé peut se détendre sous la forme gazeuse^ de façon que ses molécules demeurent for- mées tantôt d'un atome (mercure, cadmium), tantôt de deux atomes, tantôt de trois atomes (ozone, bioxyde d'azote), tantôt de quatre atomes (phosphore, arsenic), tantôt de cinq atomes (gaz hypoazotique au-dessus de 100 degrés), il ne semble plus permis de conserver l'hypothèse fondamenule d'Avogrado et d'Ampère, c'est-à-dire la conception nouvelle de la combi- naison chimique. y. —Nous avons exposé dans toute leur rigueur logique les principes sur lesquels repose le système atomique ; nous n'avons pas à rappeler ici comment, à défaut des densités gazeuses des métaux, et parfois en contradiction avec elles, on a employé les chaleurs spécifiques sous la forme solide pour déterminer les poids atomiques absolus; détermination dont le principe même est contestable. En effet, c'est seulement sous la forme gazeuse que la thermodynamique moderne attribue aux cha- leurs spécifiques un rôle capital, en tant qu'expression des forces vives des molécules ; mais dans l'état solide, les relations du poids atomique avec la chaleur spécifique n'ont rien de nécessaire, et elles conduisent en fait à des poids atomiques contradictoires avec ceux qui résultent de la densité gazeuse, pour le mercure et le cadmium, par exemple. — «10 — On voit par cet déreloppetnents cpie la théorie atomique nouyelle n'e (9) En voici le tableau : ÉQUIVALENTS : KtOm + M'S = AzO'M ' + MS. POIDS ATOMIQUES : 2AzG«Ag + Na»S ^ 2AzG»Na + Ag«S I Az»0«Pb 4- Na»S = 2AzO*Na + PbS 2AzG»Ag + Bas = Az«0«Ba + Ag«S Azrë8enter l'ëquation de la courbe figurative de Vin» version par l'expression dans laquelle A; est un coefficient qui dépend de la tempéra- ture et de la nature de Vacide, f {a) une fonction de la pro- portion d'acide qui ne ressort pas des expériences. L'hypothèse sur laquelle s'appuie cette théorie, c'est que la quantité de sucre interverti, à chaque instant, est proportionnelle à la quantité de ce corps qui existe dans la liqueur. Les faits pa- raissent la justifier. L'expérience permet aussi d*affirmec que le glucose et le lévulose, produits de la décomposition du sucre de canne, n'ont aucune tendance à se recombiner, du moins en présence de J'acide qui a déterminé leur séparation. Quelque petite que soit la quantité d'acide, Tinversion est totale. L'action d'une solution de bisulfate de potasse sur le sucre nous a montré que ce sel existait en partie décomposé dans la liqueur. Le sulfate d'alumine a présenté un phénomène de même ordre, avec cette particularité que la décomposition est pro- gressive; l'acide acétique n'agit pas plus que l'eau pour la fa- voriser. Le sulfate d'ammoniaque, et probablement d'autres sels ammoniacaux, n'offrent pas d'indice de l'action décomposante de l'eau. Il en est de même des sels de plusieurs alcaloïdes qui ont été étudiés par la présente méthode. Une liqueur acide, telle que la solution du sulfate neutre de quinine^ n'agit point du tout sur le sucre de canne. Le déplacement total d'un acide faible, tel que l'aeide acé- tique, par un acide fort, tel que l'acide chlorhydrique, a été mis en évidence par l'inactivité du système à l'égard du sucre, et ce résultat confirme les données de la tliermochimie, d'a- près les observations de M. Berthelot. Je termine en constatant par l'expérience le caractère exo- thermique du phénomène de l'inversion. — 425 — éSur une nouvelle réaction des iodates et des iodures ; par M« Corne, Pharmaelen-élève à l'hôpital militaire de Naney. Si à une solution d'un iodate dans Veau distillëe on ajoute de l'empois d'amidon et quelques gouttes d'une eau qui a se • journé sur du phosphore, on obtient une coloration bleue très* intense. Il m'a paru intéressant de rechercher : 1* si cette réaction était particulière à Tiodate, ou bien si elle était le résultat d'un mélange de cet iodate ayec un autre corps; 2» quels étaient les corps qui pouvaient empêcher la réaction de se produire ; 3* enfin quelle est la composition de cette eau phosphorée^ et à quel élément la réduction devait être attribuée. Et c'est à ce triple point de vue que j'ai réalisé les expériences suivantes. Après avoir préparé de l'iodate chimiquement pur et de Tiodure également exempt de toute impureté, j'ai pu constater que l'iodate au contact de l'amidon et de l'eau phosphorée développait instantanément la coloration bleue, tandis que l'iodure placé dans les mêmes conditions ne donnait pas trace de coloration. J'ai mélangé l'iodate successivement avec des acides^ des bases, des sels, et après avoir opéré comme précédemment^ j'ai pu m'assurer que toutes les fois que les agents employés n'avaient pas fait subir de transformation à l'iodate, le réaclîf s'est toujours montré tel que dans la réaction pure. Je me suis demandé quel était le corps réducteur qui pou- vait mettre l'iode en liberté. L'agent principal de la liqueur est ce que l'on désigne en chimie sous le nom d'acide phospha- tique; c'est un composé en proportion inégale et variable d'a- cide phosphorique et d'acide phosphoreux ; après avoir constaté que l'acide phosphorique ne produisait pas la réaction, tandis que l'acide phosphoreux la produisait au plus haut degré, j'en ai conclu que le phénomène de coloration était dû à l'acide phosphoreux. Un chimiste italien^ M. PoUacci, fense que lorsqu'on met — 426 — une lamelle de phosphore en contact avec un iodate, la réaction se produit; mais cette interprétation des faits ne me semble pas exacte. En effet, si Ton a soin de mettre dans la liqueur un morceau de phosphore la?é et desséché dans du papier Joseph, aucune réaction ne se produit tout d'abord, mais elle a lieu à la longue^ et si ce chimiste a obtenu immédiatement la colora- tion bleue, cela tenait à ce qu'il n'avait pas prit les précau- tions que je riens d'indiquer, et que le morceau de phosphore était imprégné d'eau phosphorée. J'ai pu vérifier par des expériences faites avec le plus grand soin que le réactif phosphatique est sans action sur les bromates et les chlorates. Son action sur les arséniates est également nulle. L'eau phosphorée peut également être utilisée pour la re- cherche des iodures. On sait depuis ' longtemps que si l'on ajoute quelques gouttes d'une solution d'hypochlorite à un mélange d'iodure et d'amidon^ on a immédiatement une colo- ration bleue ; mais dans le cas où il y a excès d'hypochlorite^ la coloration n'est que passagère et dans plusieurs circonstances elle peut même ne pas se produire. J'ai pu constater que toutes les causes d'erreur pouvaient être évitées en faisant usage de l'eau phosphorée et en agissant de la manière sui- vante. On prend la liqueur à analyser, on y ajoute quelques gouttes d'hypochlorite de soude^ on fait bouillir pendant quel- ques minutes; l'hypochlorite transforme l'iodure en iodate qui avec l'eau phosphorée et l'amidon produit la coloration bleue Cette manière d'opérer m'a peimis de déceler la pré- sence d'une goutte de solution d'iodure de potassium au 1/10 dans un litre d'eau. Ce réactif m'a paru plus sensible et j^us sûr que tous les réactifs employés jusqu'alors. Noiû êur la garantie de la pierre de touche; par M. E. Duius, essayeur de la garantie. La pierre qui sert depuis un temps immémorial à déterminer d'une manière approzinutive le titre des matières d'or a été ~ 427 — l'objet de rattention et de Tëtude d^un grand nombre de saFants qui lui ont donné les noms les plus divers : c'est ainsi que Pline l'appelait Lapis Lydicus, parce qu'elle ptovenait alors delà Lydie, puis lui sont venus successivement les noms de basaniie; de jaspe phthanite (Hauy)^ de quartz-jaspe et quarts-résinite (Dufrënoy); de pbyllade quartzeux (Dela- fosse), etc., etc. Toutes ces dénominations se rapportent évt« demment à des minéraux d'une teinte plus ou moins noire et dans tous les cas très^divers. Yauquelin, qui a donné la première analyse exacte d'un éoliantillon de pierre de touche de bonne qualité, a trouvé qu'elle était surtout composée de silice en grand excès, de charbon et de quelque»-uns des éléments des cendres du bois. Un fragment de pierre de touche de bonne qualité, servant depuis longtemps au laboratoire du bureau de la garantie^ et qui est peat*ètre l'échantillon sur lequel Yauquelin a fait son travail, a été analysé, sur la demande de M . Dumas, au labo* ratoire des hautes études de l'École centrale des arts et manu- factures, par MM. Mermet et Delachanal, et voici les résultats auxquels ils sont arrivés : « SUIoe. 84,40 Alomine • . . • 5,25 Oxyde de fer 1,15 Chaux 0,43 Magnésie 0,18 Potasse 0,69 Soude ' 1,70 , . , . ( traees reconnues "•"•ne I ,u,peetr(»cope, Acide phosphorlque > . . . 0,05 Soufre 0,60 Eau 0,70 i Azote 0,19 Hydrogène 0,09 Carbone 4,37 Perlc8 0,25 100,00 M. Dumas, qui a étudié avec beaucoup de soin la coustltu*^ — 428 — tîon des minéraux portant vulgairement le nom de pierre de touche, les considère comme un bais fomUf oonsenrant encore du charbon au milieu de la silice dont il est injecté. Il base principalement son opinion sur ce que certains échan- tillons trouvés dans les Alpes, possédant toutes les qualités d'une bonne pierre de touche, et donnant au chalumeau une scorie de silice pure, conservent encore la forme de branches ou de troncs d'arbres, assez nettement caractérisée pour que Ton ait pu déterminer le genre d'arbres dont ces débris pro* venaient. D'une autre part, M. le docteur B. Renault, qui a examiné au microscope un échantillon de bois fossile offrant tous les caractères d'une bonne pierre de touche, a constaté que la matière organique de cette espèce minérale était une sorte de bitume provenant de la transformation en houille des tissus ligneux primitifs; ce bitume remplit Tespace même occupé par les parois des cellules et des fibres, et permet, par sa colo- ration foncée, de distinguer actuellement la forme et les détaib des cellules et des fibres plongées dans la silice moins colorée qui les entoure et les remplit Le fragment de pierre de touche, examiné par M. B. Renault, est un rameau principal d'où s'échappait un rameau secon- daire accusé par les traces encore persistantes de l'insertion de sa base. Toutes ces expériences prouvent de la manière la plus évi- dente que la pierre de touche a une origine végétale. L. ACADÉMIE DES SCIENCES. Transformation du sang en poudre soluble; propriétés ehi- miques^ physiques et alimentaires de cette potidre; par M. G. Le Bon. Lorsqu'on réduit le sang en poudre par évaporation, on obtient une poudre à peu près aussi insoluble dans l'eau que — 429 — pourrait l'être du sable» et dont rindigestibilitë oompiète est démontrée par ce fait, qu'elle peut macérer TÎngt*quatre heures dans une solution acidifiée de pepsine chauffée à 40* sans être attaquée. Quant aux préparations qu'on trouve dans les phar- macies sous le nom d'extrait de sang, elles ne sont peut-être pas tout à fait aussi insolubles que le sang en poudre ordinaire; mais il est facile de constater» au spectroscope, qu'elles ne contiennent pas d'hémoglobine, substance qui forme, comme on le sait, les 86/100 des globules. Ayant eu besoin, il y a deux ans, d'une grande quantité de sang pour des recherches sur ce liquide j j'ai cherché à le réduire en poudre sans modifier sa composition ni ses propriétés; je crois y être parvenu en opé- rant à basse pression à une température qui ne dépasse pas celle du corps et en faisant usage d'un appareil particulier dont la desk^ription détaillée entraînerait trop loin. L'échantillon que je joins à cette note a été préparé il y a dix-huit mois; il suffit de l'agiter pendant quelques minutes dans l'eau et de filtrer la solution pour avoir un liquide d'un beau rouge, ayant exactement les propriétés du sang défibriné, précipitant comme lui par la chaleur et donnant au spectro- scope les deux bandes d'absorption de l'hémoglobine, réaction absolument caractéristique. Soluble dans Teau, le sang en poudre, préparé comme Je viens de l'indiquer» l'est égale- ment dans une solution acidifiée de pepsine, ce qui indique sa parfaite digestibilité. Je me bornerai à^ faire remarquer que ce sang, privé par conséquent des 4/6 d'eau qu'il contient, forme l'aliment le plus nutritif sous le moindre volume et, par suite» pourrait être utilisé avantageusement pour les armées en campagne, en rai* son de la facilité extrême de son transport. On pourrait» par exemple, l'associer à des farines de diverses légumineuses et en préparer ainsi un aliment physiologiquement complet et aussi transportable que le riz et le biscuit, auxquelsil serait infiniment supérieur. On a fait récemment, en Angleterre» en Suède et en Russie, divers aliments avec le sang liquide» surtout pour les troupes; les résultats» au point de vue hygiénique, ont paru excellents; mais la difficulté de conserver le sang avait empo- ché jusqu'ici de généraliser l'emploi de cette substance* J'ajou- — 410 — terai que le sang «n poudre toluble pourrait^ en raison de u richesse en fier et de ses propriétés toniques, être utilisé par la thérapeutique. De la putréfaction produite par le$ haeiiriiB^ en prisenee des nitraiei akal%n$; par M. MiusBU Oo a admis jusqu^hà que la présence des nîtrites dans taines eaux naturelles est due à une oxydation de l'ammo- niaque^ J'ai rencontré récemment une eau qui, fraîche, ne présen- tait pas traces d'ammoniaque ni même de nîtrites, et qui, après quelque temps, manifestait la présence des nîtriieSi Comme elle ne contenait, à l'état frais, aucune autre combi- naison asotée que l'acide nitrique, je ne pus attribuer la pré- sence des nitrites qu'à une réduction de l'acide nitrique lui- mâma. Cette réduction était produite par les animalcules -connus sous le nom de bactéries, que je pus observer au mi- orosoope : aussi la réduction Qessa*t-elle dès que j'ajoutai à cette eau de l'acide phénique^ salicylique ou bensolque, de l'alun ou même du sel de cuisine en solution concentrée. Pour vériBer le fait, j'eus recours aux expériences suivantes: Je pris d'abord de l'eau pure qui ne contenait que quelques bactéries, et j*7 ajoutai des nitrates alcalins < je n'observai peint de réduction. J'ajoutai alors différents corps organiques, comme de l'acide oxalique, citrique^ tartrique^ elo. ; la réduc- lioo fui si lente^ qu'elle n'était presque pas manifeste. Le phénomène fut tout autre lorsque, au lieu de combi- naisons aoidea, j'introduisis des corps organiques du groupe des hfdratfs de carbone, tels que U matière amylacée, la eellu- lose^ les sucres, etc. La présence de différentes espèces de sucre produisit surtout une rédnotion rapide s cette réduction cessa dès que j'ajoutai de l'acide phénique, de l'acide salicylique, etc. 9e l'eau récemment distillée, mêlée avec du sucre et des ni- tca^ akaiias, puis chauffée dans un ballon dont le col fut temé à la lampe pendant Pébullition, n'o&it aucune réduc- — ait — tion, même après d«t semûnes entière x il y avait absenoe de bactéries. Je croîs pouToir formuler, dès maintenant, les condusions saiyantes : V La présence des nitrites dans IVau ordinaire est due A la présence des bactéries, lorsque celte eau contient des nitrates et des corps organiques, principalement du sucre, une matière amylacée, de la cellulose, etc. 3* Les bactéries sont les agents de transmission de l'oxygène, même lorsqu'il est engagé dans une combinaison chimique : c'est probablement à cause de la consommation d'oyxgène qu'ils effectuent que ces animalcules sont si dangereux pour l'homme. S* Les nitrates sont utiles comme engrais, non-seulement par l'azote qu'ils contiennent^ mais aussi par Toxygène à Taide duquel les bactéries détruisent la cellulose. 4* n y a là sans doute aussi l'indication d'un nouveau point de vue auquel on peut envisager l'étude de la putréfaction des végétaux. L'auteur exprime, en terminant, le désir qu'il lui soit permis de poursuivre lui-même ses travaux sur ce sujet. «=s=sssssss=^paa Quantités de chaleur différentes produites par le mélange de l'huile d'olive avec l'acide sulfurique concentré^ euivant que l'ébullition de l'acide est plus ou moim récente; par M. E* J, MAUMENt. L'acide sulfurique produit avec certains corps, sinon avec tous, un dégagement de chaleur plus grand lorsqu'il vient d'ê- tre soumis à k température de son ébuUition, 326% que lors- qu'il est refroidi depuis plusieurs semaines. H en est vraisem- blablement de même de beaucoup d'autres corps doués, comme l'acide sulfurique, de la propriété de bouillir à une haute tem*- pérature sans éprouver aucune modification chimique propre* ment dite. Ces corps subissent, comme l'acidet une l^re altération de structure moléculaire, dont le signe est un chan- — 482 — gement du nombre des calories produites par leurs actions chimiques. J'ai observe ce fait en analysant récemment des huiles par le procédé que j'ai imaginé en 1852 : 50 grammes d'huile d'o- live, mêlés avec 10 centimètres cubes d'acide bouilli^ produi* sent une élévation de température de 42*. Jamais je n'avais employé d'acide pur. Ces jours dernieis, l'emploi d'un échantillon de cet acide, conservé depuis au moins deux mois, m'a donné 34*,5 au lieu de 42*. L'huile d o- live était d'origine certaine ; porté d'abord à attribuer cette différence aux impuretés de l'acide ordinaire, j'ajoutai 1/2 cen- timètre cube d'acide azotique pur à 50 centimètres cubes en- viron d'acide, et, malgré cette addition, l'élévation de tempé- rature de 34«,5 se reproduisit. L'acide employé présentait bien la densité 1.845. La pensée d'attribuer la différence à une modification de structure de l'acide bouilli me vint alors, et fut confirmée par l'expérience. L'acide pur soumis à l'ébullition, et ayant laissé distiller quelques centimètres cubes, fut essayé immédiate- ment; il produisit, toujours avec la même huile, Télévation de température de 44* au lieu de 34*,5. Vingt-quatre heures plus tard, le résultat fut le mêuie. Ainsi le chauffage, vers 326*, donne à l'acide sulfurique une structure différente de celle qu'il possède quand il est resté plusieurs semaines aux températures ordinaires. Cette modifi- cation ne parait pas pouvoir être révélée par les propriétés physiques L'acide, sous ses deux formes^ ne possède pas trace de pouvoir rotatoire (sous l'épaisseur de 226 millimètres). Les actions chimiques accusent seules cette différence de structure. L'huile d'olive n'est pas unique sous ce rapport. Les autres huiles présentent des résultats analogues. L'eau elle-même me parait, au moins jusqu'ici, donner lieu à des différences du même genre; 50 centimètres cubes d'eau ordinaire, mêlés avec 10 centimètres cubes d'acide, donnent une élévation de température de 35 à 36* avec l'acide récem- ment chauffé^ de 33 seulement avec Pacide ancien. Je m'oc* cupe d'ailleurs de constater plus sûrement ce fait — A33 — Quantités d'azote et d'ammoniaque contenues dans les beitet^aves; par MM. Champion et H. Pellet. Oo peut déduire des expériences des auteurs les conclusioDS suivantes : 1* Pour un même terrain et pour une même dose d'azote dans l'engrais, les betteraves contiennent d'autant plus d'azote qu'elles sont plus riches en sucre. 2^ Pour une même richesse saccharine,' les betteraves con- tiennent d'autant plus d'azote que l'engrais était plus azoté. 3** La proportion d'ammoniaque, dans les betteraves, dimi« nue lorsque la richesse augmente. Ces mêmes relations ont lieu pour la canne. Sur la structure intérieure du grêlon et son mode de formation probable; par M. A. Rosenstiehl. En poursuivant ses études sur les mouvements de l'atmo- sphère terrestre, M. Faye a été conduit à s'occuper de la for- mation de la grêle. La lecture de cet exposé si lucide me rap- pelle une observation que j*ai faite sur la structure intérieure du grêlon^ et qu'il n'est peut-être pas sans intérêt de faire con- naître actuellement : elle vient appuyer, dans sa partie essen- tielle, Texplication donnée par l'éminent astronome. C'était lors d'un orage à grêle, qui s'est déchargé sur Mul- house, le 19 mai 1872^ entre une et deux heures de l'après-midi. Les grêlons étaient tombés en grande abondance, et, en peu d'instants^ le sol de mon petit jardin avait été couvert d'une couche de grêle qui, par places, avait 10 centimètres d'épais- seur. Les grêlons étaient de plusieurs dimensions; le plus grand nombre mesurait 10 à 15 millimètres; mais beaucoup avaient 4 à 5 centimètres de diamètre. C'est la seule fois que j'aie été témoin d'un orage à grêle; aussi en ai -je observé quelques dé- tails avec un vif intérêt. Les petits grêlons é(aient sensiblement sphériques ; les gros, au contraire, étaient fortement aplatis, et Joum. U Pkttrm. et dt Chim., 4« sébib, t. XXII. (Décembre 1875.> 28  — wa — leur fturface^ kua d'être unîei éuit «otitoeraeiit couTerte de mamelons d'au moins 1 centimètre de diamètre; on aurait dit une agglomération de petits gréions : c'est là l'impression que produit généralement l'aspect des gros gréions, et on la trouTe énoncée dans la plupart des orages à grêle; mais telle n'est point cependant leur structure intérieure. Comme j'avais aban- donné plusieurs beaux exemplaires sur le plateau d'une ba* lanee^ après en avoir déterminé le poids moyen, qui était de Sft grammes, Il arriva que la face en conUct avec le métal conducteur du plateau fondit plus rapidement que la face op- posée ) l'épaisseur en fut réduite de moitié, de sorte que, en retournant les gréions, J'eus sous les yeux une coupe faite par leur milieu^ ooupe à surface parfaitement polie et d'un fort bel aspect; à première vue on y distinguait des cercles concen- triques, qui, d'une forme presque régulière vers le centre, se déformaient en s'agrandiiiani et tendaient à devenir parallèles aux contoun extérieurs du grêlon. Les zones ainsi limitées étalent d\ine opacité différente; en outrçj et c'est là le fait sur lequel je désire appeler l'attention, je reconnus distinctement des fibres, qui partaient d'un noyau intérieur et se dirigeaient vers la circonférence en ligne drgite, cominQ les rayons d'unç rotie; ces fibres se prolongeaient dans les mameloqs et s'y éta* laient en éventail, en rayonnant vers l'extérieur. La^ masse eP- tière du grêlon était ainsi finement fibreuse. Il résulte d'abord de cette description qu'il n*y a pas eu ag- glomération de plusieurs petits grêlons , ainsi que l'aspect extérieur pouvait le faire croire, mais que Iç gros grêlon ne constitue qu'un seul ipdivldu. Avant oette époque, j'avais eu assez fréquemment l'occasion de répéter les expériences fondamentales sur les ^lutiops %t^ Unes sursaturées et les corps à l'état de surfusion \ on sait que sl^ dans un pareil milieu, on introduit subitement un germe cristallin d'une nature appropriée, ou voit partir, de ce noyau comme centre, des bouppes d'aiguiller qui s'élancent d^AS toutes les directions : l'ensemble, d'une forme sphérique au dé* but, se déforme rapidement à mesure que les aiguilles s'allon- longentj peu d'instants avant que*le contenu liquide du vase ne soit entièrement pris en masse solide, l'aspect général est A35 - Celui d'une portion de sphère à surface mamelonnée. L'analo-* gie entre la structure des gréions et celle d'une masse cristal-* line formée dans un milieu à l'état de surfusion est si frappante, que Je considère cette comparaison comme le complément de la description. Si je n'ai pas fait connaître plus tôt le résultat de mon ob« serration, ce n*était pas la difficulté de concevoir un nuage en état de surfusion : s'il est possible de refroidir de l'eau lipide à 10* au-dessous de son point de congélation, sans qu'il y ait changement d'état, n'est-il pas permis de croire que la température d'un nuage, qui est un amas de fine poussière d'eau en suspension dans Tair, puisse s'abaisser, dans certains cas,* de manière à se trouver dans cet état si propice à une con- gélation rapide ? La difficulté résidait dans l'impossibilité où j'étais de me rendre compte de l'apparition subite de germes cristallins dans le sein d'un nuage. La lecture de la dernière communication de M. Faye me parait montrer par quelle voie cette introduction peut se faire. Que l'on se figure, au-dessua d'une nappe de nuages à l'état de surfusion, des oirrhus com- posés de fines aiguilles de glace, ainsi que l'éminent académi- cien le décrit, et entraînés vers le bas par le mouvement tOUi- billonnaire qui accompagne les orages; à l'instant même où les aiguilles de glace pénétreront dans le nuage refroidi, la cris- tallisation commencera sur toute la surface de contact; autour de chaque glaçon, quelque petit qu'il soit, comme centre, i« grouperont, dans tous les sens, des faisocauii criataUina dont l'ensemble constituera le grêlon, et dont l'accroissement Mra d'autant plus rapide que la température du nuage nuril éti plus basse. Sur hê lois qui régissent les réactions de l'addition dirqctei par M. V. Markovnikoff. Les recherches classiques de M, Berthelot fur la synthèse des substances organiques ont dén;ontré, pour la première fois^ que l'éthylène et ses homologues s'unissent directement à une — 486 — inoiëcule d'un acide halo'idhydrique quelconque; mais c'est aux découvertes de M. Wurtz que nous devons la connaissance da fait, que la plupart des substances ainsi formées sont isomé- riques aux vrais éthers haloïdhydrîques des alcools monoaio- miques de la fermentation. La théorie de la structure chimique explique alors suffisamment la constitution de ces isomères; elle explique aussi pourquoi l'éthylène, combiné à Tacide iodhydrique^ forme le même iodure d'éthyle qu'on prépare avec de l'alcool éthylique ; mais cette théorie ne pouvait, par exemple, expliquer pourquoi l'amylène, dérivé de l'alcool amy- lique, fournit de Tiodhydrate d'amylène, isomérique avec riodure d'amyle, obtenu en partant de ce même alcool. Les réactions d'un tel genre n'entrent pas dans le cercle des phéno- mènes chimiques embrassés par cette théorie. On sait que, non-seulement les hydrocarbures, mais aussi d'autres corps non saturés, de même que certaines combinaisons saturées^ sont aptes à l'union directe; d'autre part, nous savons que, pamd les molécules minérales, ce n'est pas aux hydracides seuk qu'appartient la propriété de s'unir directement aux composés oi^ganiques. Nous en concluons qu'en général cette faculté est commune à un grand nombre de molécules. Il en résulte la nécessité de rechercher les lois auxquelles ces réactions sont soumises; mais ce problème présente quelques difficultés dues non-seulement au nombre insuffisant d'observations^ mais en- core à cette circonstance qu'avec la même substance non satu- rée on arrive parfois à des dérivés isomériques. En examinant la plupart des cas» suffisamment étudiés» de l'addition directe, je suis arrivé, il y a quelques années» à la conclusion suivante : Lorsqu^ à un hydrocarbure noniaturé^ ren- fermant des atomes de carbone inégalement hydrogénés, s'ajoute un acide haloidhydrique^ Vêlement éleclronégatif se fixe sur U carbone le moins hydrogéné. Cette loi générale semble être adoptée aujourd'hui par la plupart des chimistes; quant à l'acide hypochloreux» les deux cas, le mieux connus alors, de son addition aux hydrocarbures» amenaient à des conclusions opposées. Avec le butylène (GH')*CGH* il donne la monochlor- hydrine (CH')«CC1GH»0H (Bouttlerow), tandis qu'avec le pro- pylène Gfl'CHCH' il forme la monochlorhydrine GH»GH(OH) — 487 — CH'Gl (Beuttlerow^ Markovnikofl). Faute d'obseirations^ je n'ai donc pas pu arriver à une conclusion générale sur la distribu- tion des éléments de Gl(OH]. Pour le cas de P addition des kydra • eides aux molécules saturées^ contenant un élément négatif fixé à celui de ses carbones qui est doublement lié, je me suis permis de donner comme une règle que l'atome de Félément négatif d*un hydracide se place à côté de son pareil qui s'y trouvait déjà. Par exemple, CH>CHBr + H! = GH>GHBrI. m: VUE PHARMACEUTIQUE. 8ar le lapnlin; par M. Sarrazin. •— Le lupulîn du com- merce est rarement exempt de sable. Pour le séparer, H* Sar- razin a eu recours à des tamis à mailles de différentes dimen- sions, mais il n'a pu y arriver par ce moyen. Il a eu aloi'S recours au lavage. Pour cela, il a pris 50 grammes de lupuliù du commerce, et il l'a agité avec ÔOO grammes d'eau environ, puis il a décanté vivement de manière à ne laisser que le sable au fond du vase. Le lupulîn a été recueilli sur un filtre et séché à 25 ou 30*. M. Sarrazin a séparé ainsi de 31 à 34 pour 100 de lupulin, mais en évaporant l'eau de lavage, il a obtenu 2 à 3 pour 100 d'extrait. Il a pensé alors, et avec raison, qu'il était préférable d'avoir recours à la préparation d'un extrait alcoolique. 30 grammes de lupulin ont été mis à macérer dans 100 gram- mes d'alcool, et après deux jours, le tout a été jeté sur un filtre. Le résidu a été mis en contact avec 200 grammes d'eau bouil* lante, et l'infusé évaporé au bain-marie. Le liquide alcoolique a été également évaporé, et le mélange des deux extraits con- centré à la température de 45 à 50*. 1 gramme de cet extrait correspond à 5 grammes du lupulin du commerce. Snr la oompocMon du JaborandI ; par M. Hardt. — Le - i88 — jaborandi {Pilocarpus pinnatm) a un« composition compleie. n fournit une essence, un alcaloïde particulier auquel a été donne le nom de Pilocarpine^ un acide Tolatil| et uu denûènic alcaloïde dont l'étude n'est pas encore complète. Pour obtenir la pilocarpine, on fait successiyement un extrait aqueux et alcoolique des feuilles et des tiges du jaborandij on traite par l'acétate de plomb ammoniacal, on précipite k li- quide, privé de plomb au moyen de l'hydrogène Sulfuré, par le bichlorure de mercure* On obtient un précipité et des eaux mères ; le précipité, décomposé par l'hydrogène sulfuré, donne le chlorhydrate de pilocarpine. Le chlorhydrate de pilocarpine est bien cristallisé, soinble dans l'eau, insoluble dans l'alcool absolu et dans Féther. Il forme avec le chlorure d'or un sel double parfaitement cristal- lisé. Décomposé par l'ammoniaque en présence d'éther al- coolisé, il se décompose et donne la pilocarpine libre. En faisant passer un courant d'hydrogène sulfuré dans les eaux mères qui restent après l'addition du deutochlorure de mercure, on obtient un liquide qui donne par l'ëvaporation un corps .volatil, formant des cristaux volumineux, et paraittaat jouir de propriétés acides^ Le liquide restant, évaporé de nouveau, se prend en une masse de cristaux. Cette nouvelle substance est le chlorhy- drate d'un alcaloïde qui peut être mis en liberté au moyen des aloalis. Le chlorhydrate de pilocarpine est la seule de ces substances qui ait été jusqu'ici l'objet de quelques recherches physiok» giques j il est toxique : injecté dans la patte d*une grenouille dont le cœur a été mis à nu, il arrête les mouvements du cœur; et quand ceux-ci sont complètement abolis, l'injection d'une solution d'atropine dans l'autre patte les fait reparaître presque immédiatement. (Joum. df thérap.) 8nr le plcreenia ezoelsa ; par M. Bâillon. — Le Pierama excelsa {Quassia excelsa) est un arbre très-rare dans les cultures, et il est même probable qu'il n'y a pas d'autre individu vivant -dans notre payi| peut-être même dans le reste de l'Europei fue — 4»9 — celui qui a été présenté dernièrement à U Sooiélé d'IiortîMl» ture par M. Bâillon. Ce yégétal a été obtenu de graines semées vers I86S« et qui avaient été données par Barillet-Deschamps au jardin de la Faculté de médecine. Difficile À déterminer à cause de sa jeu« nesse, le petit arbre se distinguait déjà par Tamertume extrême de toutes ses parties. Il végéuit faiblement dans une serre chaude où on Tayait placé à cause de sa patrie présumée (Martinique), mais qui ne lui convenait guère^ lorsqu'un obus prussien détruisit cette serre le 20 janvier 1871» Comme la nuitqui suivit fut très-froide, la plupart del plan- tes qui s'y trouvaient périrent presque immédiatement; maie celle-ci résista. Comme en même temps son bourgeon terminal avait été coupé par un éclat du projectilei on put l'examiiier à loisir et voir qu'il contenait une jeune inflorescence dont les fleurs, bien qu'assez peu avancées encore en développement! présentaient tous les caractères des rutacées et des groupes voi* sins de cette famille. La plante, convenablement rempotée, fut placée alors dans une serre froide où elle reprit bien ; elle se couvrit de feuilles au priiAteraps, et depuis lors elle n'a o«lsé de développer des feuilles ohaqué année) m plein air^ et de porter, en orangerie^ à la fin de Thiver, des fleurs femelles^ Le Picrmnia earce/ia est commun, dit^on^ à la Jamaïque^ où il atteint jusqu'à une soixantaine de pieds de bautéur* LeI to^ Ions anglais l'appellent bitter ash, c'est«-à<^dire frêne amef ^ et il fournit leé bûches dites de f tfoista j'amne ou de qtMêia de la Jamaïque, Il sert surtout à la fabrication de ces timbales qui se vendent aujourd'hui dans la plupart des pharmacies de Jion» dres et de JParis, et qui communiquent une grande amertume aux boissons qu'on y laisse séjourner* Ces vases sont souvent désignés sous le nom de verres de quaeeia amaro; mais cette dernière espèce est tix>p petite pour qu'on puisse trouver dane ses tiges ou ses branches principales des vases aussi gros que hl bras, oomme on en voit assez souvent dans le commerce» Les copeaux de déchet ne sont pas perdus; on les vend aussi fréquemtnent c6mme bois de quaeêia amara^ et ils ont toi mêmes propriétés. On s'en *est beaucoup servie dit-on ^ en Aa« gleterre pour donner de l'amertume à la bière» L'écoM) bkn* — 440- châtre et fibreuse à l'intérieur, d'un gris noirâtre à l'extérieur, est aussi extrêmement amère. Le bois est d'un grain moins fin que celui du yéritable qtiosêia amara et moins susceptible de poli; mais il est assez agréablement satiné; les insectes destruc- teurs redoutent sa grande amertume, et il en résulte qu'on l'emploie avec avantage à la fabrication des coffrets dans les- quels on conserve les étoffes à l'abri de leurs attaques. H a serri aussi à faire des objets délicats d'ébénisterie. Il est regrettable qu'un arbre aussi utile soit peu cultivé en Europe. Ce n'est pas, comme on l'a pensé jusqu'ici, un arbre de serre cbaude* Originaire des Antilles, il n'y croit probablement qu'à une assez grande altitude. Il souffre en serre chaude, et le pied présenté par M. Bâillon ne se portait bien que depuis qu'il avait été placé en orangerie. C'est un arbre qui perd ses feuilles à la mauvaise saison et qui se contentera sans doute des mêmes conditions climatériques que les orangers^ les eucalyp- tus et le gymnocladus chinois. 8iir la locsallMitioii de l'«n«iio danc las divers tietiie des «nlmaoïc empoisonnés; par M. Scûlosuboff, de Mos- cou. —> Il résulte des expériences de oe savant que l'arsenic, loin de se localiser dans les muscles, se condense tout spéciale* ment dans le tissu nerveux et qu'il n*envahit que consécutive ndent le foie et les muscles. Lies recherches ont été faites sur des chiens, des lapins^ des cobayes, des grenouilles. Les animaux en expérience prenaient leur nourriture ordinaire additionnée d'un volume connu de solution titi*ée d'arséniate de soude. M. Scolosuboff a remarqué que les chiens peuvent absorber impunément des quantités énormes d'acide arsénieux qui sont, pour un même poids d'à- ninoAl, inoflensives a des doses de quinze à dix-huit fois plus fortes que les doses mortelles pour l'honune. Pour retirer l'arsenic des tissus, l'auteur a eu recours à la nouvelle méthode qui a été indiquée récemment par M. A. Gautier. Elle consiste, on le sait, à dissoudre la matière oi^a« nique dans l'acide nitrique mêlé d'un peu d'acide sulfurique, à dessédier presque, à ajouter alors un peu d'adde suif urique, ~ 441 - à chauffer jusqu'à ce que les vapeurs d'acide suif urique coin- menceot à se dégager, et à ajouter alors, goutte à goutte, de l'acide azotique pur. Gela fait, on chauffe jusqu'à commence- ment de carbonisation, et l'on épuise le tout par l'eau bouil- lante; la liqueur, traitée à chaud et longtemps par l'hydrogène sulfuré, laisse précipiter le sulfure d'arsenic, que l'on trans- forme par les moyens ordinaires en acide arsénique et qu'on yerse dans l'appareil de Marsh. C'est surtout dans la substance nerveuse que se concentre, avons-nous dit, le poison* Ainsi, chez le chien, la quantité d'ar- senic retirée de iOO grammes de muscles frais étant ^ale à i, celle de 100 de foie égale 10,8; celle de 100 de cerveau, 36,5; celle de 100 de moelle égale 37,3. Les résultats sont plus frappants peut-être dans les empoi- sonnements aigus. On les obtenait en injectant sous la peau de l'animal des doses connues d'arséniate de soude. L'arsenic se localise donc tout spécialement dans le tissu ner- veux des animaux empoisonnés, et dans les empoisonnements aigus, qui sont les plus fréquents, l'expert légiste devra re- chercher ce métalloïde surtout dans le ceiTeau des victimes, le foie, quand les accidents ont été très-rapides, pouvant quel- quefois n'en point contenir. D'après M. Scolosuboff, c'est par l'action des centres nerveux sur les organes périphériques que doivent s'expliquer, chez les individus soumis aux arsenicaux, l'atrophie et la paralysie iriusculaire, ainsi que les aberrations de sensibilité que l'on observe surtout sur les extrémités des sujets soumis à l'action de ce terrible poison. La localisation de l'arsenic dans le tissu nerveux pourrait s'expliquer peut-être par la substitution de ce métalloïde au phosphore dans les lécithines cérébrales. T. G. {Bull. Soc. ehim.) — *M — Note 8Uf la manière de séparer la eholestérine des matières passes; par M. A* Comkaillb. On éprouvé de la difficulté à tëparer la cliôlediérîne dn inAtièred graêSés. On Ut soUTéût dânft !(« analysé» : t Ma- tièféi grasMi «t cholMtërîné », parce qu'on n'a pas pu Isoler celle-ci de celles-là. Yoici un procédé qui m'a parfaîtemêût réttssi. Il est basé sur la pmpHété que possède la choies- téfine de résister à Tactidn des alcalis ttiéine concentrés et bouillants. J^avais à rechercher si la matière huileuse extraite d'un foie malade ne contenait pas de cholestérine ; matière qui âvaitété enlevée A l'aide de Téiher ordinaire et qui se dissolvait entière- ment dans Falcool A 85*. Pour enlever la cholestérine^ J'ai saponifié la matière grasse par la soude caustique et, après refroidissement et dissolution de la masse savonneuse dans l'eau, j'ai agité avec de l'éther. Gelui-cii séparé et évaporé, a donné de nombreuses lames de cholestérine. La séparation de cas substances, souvent très«difficîle, de- vient ainsi des plus nettes. SSANOB DE LA SOCIÉTÉ DE PHARMAGIB DE PARIS DV 8 NOTEMBRE 1871. Présidence de M. PuacHoa. La séance est ouverte à deux heures. Le prO0èt*verbal de la séanoe précédente est lu et adopté» La coMf^pondance manuscrite comprend : Une note de AL Stanislas Martin sur un minerai de carbo- nate de soude et de carbonate de chaux trouvé en Espagne, ac- compagnant un échantillon de ce minerai ; Une lettre de M. Y von , pharmacien à Paris ^ demandant le titre de membre résidant de la Société. Cette demande est renvoyée à une, commission composée de MM. Baudrimont et Fr. Wûrti ; — 4&8 — Une note de M« Sermant, pharmacien à ManeilUi remiie par M. Limousini sur les analysée d'inoriutations des ohan- dières à yapeur. Cette note est renvoyée au Gomiië de rédaction du Journal de pharmacie et de chimie (l)é La correspondance imprimée comprend : Un numéro Arekiv der Pharmacie ; quatre numéros du Mo- niteur thérapeutique ; un numéro du Bulletin commercial; un numéro du Bulletin de la Société royale de pharmacie; un numéro du Journal de pharmacie d'Alsace^Lorraine; un nu- méro du Compterendu.de la Société d*éihulatioa et de pré- voyance des pharmaciens de r£st; deus nnméft» de la Gaaette médicale de Bordeaust ; un numéro de GaMa de étmidad tnw litar; un numéro de Niêure tigdèchHft tàoi^ dé pkatmâcie in Nederlandf un numéro de la Société del sciences médicales de l'arrondissement de Gannat) cinq numéroê du PAarmùûeuHcal Journal; quatre numéros Anzeigen-Blatt zur Zeiischrift des allgemeinen œsterreich. Apotheker-Vereines ; le Smithsonia report de 1873; une brochure de M. Di Girolamo Dian : « In- tomo ilcomportarsi dello solfo neW attuale condizione délia vite derivata dalV oïdium Tuckeri. a L'auteur expose dans ce travail les résultats qu'il a obtenus en 1864| et qui sont opposés à ceux qu'a publiés M. Pollaccii M. Limousin présente à la Société des capsules en gélatine destinées en AUenUigne à retn|>lacér les cachets médicamenteux dont il est Tinventeur. La Société le forme en comité secret pour entendre le rap- port de M« Méhu sur la candidaluro de M. Legfip au titre de membre résidant. Dans la prochaine séance, la Société se pro^ noncera sur les conclusions de ce rapport. M. Yigieri au nom de la commission du prix des thèses^ lit un rapport sur ce concours. La Société vote les conclusions de ce Irapport qui accorde la niédaille à M. Oiraud et une mention trà»*honorable à M» P. Caaeneuvet A la suite de ce rapport) M* Planohon fait obsetrer à la Société que la commission ti'a pas admis au concours là thèse de (t) Noos la publierons pfoolMlnéinsnt — hhi — M. Lajoux qui n'avait pas soutenu, conformément au règlement de la Société^ sa thèse dans le courant de l'année scolaire 1874-1875. Après une discussion à laquelle prennent part MM. Bussy, SchaeufTele, Dubail, Grassi, la Société décide que le prix sera décerné dans la séance d'avril et que la date de cette séance sera fixée par le bureau de manière à la faire coïncider^ autant que possible, avec la réunion des Sociétés savantes. Sur la proposition de M. Latour, cette séance sera la séance solennelle de la Sociéié de pharmacie. M. Bussy, chargé de rendre compte des travaux de l'Acadé- mie des sciences, demande à la Société de vouloir bien confier ce soin à M. Poggiale. M. Poggiale accepte, tout en regrettant que M. Bussy ne continue pas à faire ces comptes rendus. La séance est levée à trois heures et demie. REVUE MÉDICALE* De Pinfiuenee des acides sur la coagtdationdu sang; par M. Oré. Les effets pi*oduits par les injections de chloral dans les veineSy sur lés animaux et sur l'homme, ont maintenant été vérifiés par un grand nombre de chirurgiens et d'expérimenta- temrs. Si le chloral a pu être introduit directement dans le sang, c'est qu'il est complètement soluble dans l'eau. Or il est certaines substances que, dans des cas déterminés, on pourrait songer à mettre en contact immédiat avec le sang; mais ces substances ne sont pas solubles, et ne peuvent le devenir que sous l'influence des acides ou de l'alcool. Or on enseigne, de- puis longtemps, que le sang se coagule par l'action des addes et de l'alcool; n'y aurait-il pas, dès lors, imprudence et témé- rité à les employer, pour rendre solubles des coips que l'on voudrait introduire directement dans le torrent circulatoire? Je me suis demandé si ces propriétés coagulantes, attribuées aux acides et à l'alcool, étaient bien réelles. — &&Ô — Les expériences suiyantes me peruiettront de répondre à cette question : Première expérience (16 août 1S7&). — Par la veine crurale droite, J'ai injecté à un chien de talUe moyenne 6 grammes de vinaigre concentré, additionné de 6 grammes d'eau distillée. La durée deTinjectioa a été de trente secondes. Aucun phénomène particolier ne s'est produit, ni avant, ni après l'injection. Deuxième expérience (24 août). — J*ai injecté an même chien 16 grammes de Tlnaigre^ additionnés de 100 grammes d'eau distillée. Aucune particula- rité digne d'être notée n'a suivi cette injection, que l'animal a supportée sans CD être nullement incommodé. Dans une troisième et une quatrième expérience, j*ai porté la dose de vinaigre k 20 et 25 grammes. J'ai observé la même innocuité, ainsi que le manque absolu de coagulation. Donc le vinaigre ne coagule pas le sang; mais ce pouvait être là une exception, tenant à l'acide lui-même. J'ai songé à remplacer le vinaigre par les acides minéraux les plus éner- giques, tels que les acides sulfurique^ nitrique, chlorhydrique, phosphorique. Cinquième expérience (S6 août). — Par la veine crurale droite d'un chien de taille élevée, J'ai injecté 2(',&0 d'acûfe sulfurique, étendu de 60 grammes d'eau distillée (ce mélange produit l'effervescence quand on le laisse tomber sur la pierre du laboratoire); iS grammes de ce mélange ont pénétré. Pen- dant rinjection, les mouvements respiratoires sont devenus plus amples, plus précipités; le chien a paru souffrir. Cet état de choses a duré de quatre à cinq nilnute?, puis le calme est revenu. Le lendemain et les Jours sui- vants, l'animal présentait l'état le plus normal. Le 30 août, je l'ai sacrifié^ par la section du bulbe rachidien, afln de constater ce que l'acide sulfiîriqne dilué avait produit du c6(é des voies circulatoires. L'examen du sang n'a révélé de coagulation nulle part; quant aux parois des vaisseaux et à la membrane du cœur, elles offraient l'état le plus normal. Sixième expérience (2 septembre). — Chien boule-dogue, de taille moyenne. Injection de : acide phosphorique, 6 grammes; eau distillée, 100 grammes. A part de grands mouvements de dilatation et de resserre- ment de la poitrine, l'animal n'a rien présenté de particulier. . Septième expérience — Le même Jour, injection d'acide nitrique, 5 gram- mes; eau distillée, 145 grammes. 190 grammes de la solution ont pénétré. Pendant l'injection, mouvements fréquents de déglutition, ainsi que de di- latation de la poitrine ; puis, le calme revenu, l'animal n'a plus rien pré- senté d'anormal. Huitième expérience, faite avec V acide chlorhydrique, .administré de la — 446 — > même manière et à la néme deee* Mémefl pMnomèoefl que prMdemmeDtj avec une toux petite et fréquente les premiers Jonrs. L'auti^a de aei animaux, faite plusieurs jours après rexpérlence^ n'a révélé aucune lésion; dana lea parois de l'appareil vaiealalrey II n'existait pas la moindre traee de coagulation. Nwvièw^ 0t dùçiéini exfiérienot, -" T Injection» à an eblea d« poids de 10 kilogrammes, de 15 grammes dWcoo/ dans ISO grammes d'ean; 7â grammes d'tnleotion ont pénétra, donc l^,Vï d'aiceol* X^ InJeetipOp à nn autre oliieii, de n grsaim d'aleool dans 100 grammes 4'eatt« 7{i grammes ont pén<^tfé, l>ans les deosi cas, les aniinaiix ont pré* sente tous les symptômes de l'ivresse, aaoa aoeon disordra da oôté de l'appareil respiratoire, ni auoaiie eoeguliUon. l/antopeia a permis de cgostater oei dernim faits» Conclusion* — i^ Si les acides, mis ea contact arec le sang dans un vase ouyert à Pair libre, coagulent Palbuiniiie^ Il n'en est plus de même quand on les injecte directement dans le torrent circulatoire; il en est de même de l'alcool. S* La plupart des substances insolubles dans Teau, cessant de l'être en présence des acides et de l'alcool^ pourront être injecté^, sans déterminer aucun accideat de coagulatiao, après aToir subi Taction da cas derniers. Il est facile de préToir les nombreuses applications thérapeu- tiques qui découleront de ces expériences^ notamment en ce qui tQUçbe aux empoiaonneo&ent^ VARIÉTÉS. 0or la f eiWMMliitlon 4* la «éUvlMa et la ppadaatfan dhi ffas dae marais; par M. Léo Popofp, de Saint-Péters- bourg (1). — Les nombreuses expériences qui ont été tentées poar déterminer la préteaee du gm des maraia dana l*eifa- nisme n'ont donné que des résultats contradictoires. L'origine de ce gaz ne peut s'eiçpliquer par les réectione ^^^ (1) ArchivfUrdie gesammie Physiologie, t. X, p. lUj 1865. Revue des seieneet médieaiet» - hàV — beaucoup trop ylolentes qui serrent à sa préparation dans les laboratoires; elle reste encore inconnue. Sous la direction de M. Hoppe Seyler, l'auteur a cherché à déterminer la cause de son développement dans le limon des marais. Divers essais l'ont amené à en attribuer la formation à une fermentation spéciale des substances ayant la composition du sucre ou celle de la cellulose. Ainsi l'on comprend que cette dernière substance, par exemple, en absorbant une molécule d'eau^ puisse se trans- former en gaz des marais et en acide carbonique - Q>Hi«0> + HtO » 3Ga> + 8GII*. GeUnlese. L'examen de la vase d'un canal révèle la présence de débris de cellulose et celle d'une quantité considérable d'organismes inférieurs, microccocus rouge, jaune, vert, bleu, violet, mais surtout rouge : monas prodigiosa d'Ërembexg; palmella proiig.y mierococcus prod.y bacteridium prodig.^ Schrœter, et aussi Jaune, micrœoecus lut., Gont. Ils sont accompagnés de quelques bactéries, bacterium termOy de sarcines et de quelques diatomées (navieulae). Ces déterminations histologiques ont été faites par von Recklinghausen. La quantité de ces organismes inférieurs varie avec la rapi- dité de la fermentation et augmente avec elle. En déterminant par l'analyse le poids des substances minérales ou oi^niquet qui se trouvent dans les vases, après et avant la fermentation, on trouve, quand celle-ci s*est accomplie, une diminution de 25 p. 100 de la matière organique. La quantité d'azote ne varie pas, et est toujours relativement très-faible. Gomm« dans la fermentation alcoolique, d'après Pasteur, il y a dans cette fermentation absorption d'oxygène. L*auteur est donc parvenu à isoler le ferment. Il s'est attaché •ntuilc à déterminer let substances formeptaseiblef . Le papier à filtre est celui qui lui a donné les résultats les plus accusés. "Voici d'ailleurs le résumé d'une expérience : Dans un ballon de 200 centimètres cubes qui était surmonté d'un tube re- courbé plongeant dans une cuve à mercure, on plaça du papier à filtre, on recouvrît celui-ci avec de l'eau de fontaine — «AS — et Ton y ajouta des traces de microccocus rouge. Après deux jours, le papier était dëjà recouvert de taches rouges qui augmentèrent de plus en plus^ et après un mois l'eau qui se trouvait dans -l'appareil avait diminué de volume et possédait la composition suivante : acide carbonique, 19,20 p. iOO; gax des marais, 17,91 p. 100; hydrogène, 32,76 p. 100; azote, 30,04 p. 100. Après deux mois, on ouvrit le ballon; le li- quide était neutre, avait l'odeur de l'hydrogène sulfuré ; le papier était presque détruit, et à l'examen microscopique on trouvait les organismes inférieurs mentionnés plus haut. D'autres substances ont été également soumises à l'action de ce ferment et ont dégagé du gaz des marais ; d'autres en ont produit sans addition du ferment. L'auteur résume ainsi les résultats de ses expériences : La glucose, le sucre, l'amidon de pomme de terre, ne dé- gagent de gaz des marais ni en présence ni en l'absence du ferment. Les substances qui contiennent beaucoup de cellulose sont aptes à dégager du gaz des marais en l'absence du ferment (foin contenu dans l'estomac du bœuf). La cellulose de la pomme de terre dégage du gaz des marais avec ou sans ferment. Le papier à filtre surtout donne des résultats plus avantageux que la cellulose delà pomme de terre qui développe aussi d'autres produits. Le gaz des marais se produit encore par la fermentation de substances telles que la gomme arabique qui ont la formule empirique de la cellulose. Les sels des acides organiques comme les acétates et les for- miates ne sont pas aptes à amener le dégagement du gaz des marais. E. Hardt. Sodélé de prévoyance des pbamuiclaiit da la aaiaa. Présidence de M. Crinon. Séances du 13 juillet et du 10 août 1875. — Le Conseil vote une somme de ÔOO francs pour les inondés du Midi. M. le président fait part au Conseil de )a mort de M. Lebeault. — 449 — M** Ycuve Fournier fait un doa de 2^000 francs. Le conseil, à runaniinité, Vote des remerciments. Ont été condamnés pour divers délits relatifs à l'exercice illégal de la pharmacie, les nommés Escudier et Gailhac^ Simo- net et Barbier, Guesquin et Dadiès, Lemaire et Lenoir, Dumont et Barbey, Yoodkook Rousseaux et Pelosse Pimpel. Sont nommés membres titulaires : MM. Barion, Hogg et 'Walter- Douglas. Sninreiition à l'eDiel^nieiiieiit tiipérieor. — Le conseil municipal de Paris vient d'être saisi de l'amendement suivant au projet de budget de la ville de Paris pour 1876 : « Les sous- signés ont l'honneur de proposer au conseil l'inscription, au budget des dépenses ordinaires de la ville de Paris, d'un crédit de 200,000 francs, à titre de subvention, aux principaux éta- blissements d'instruction supérieure de Paris dépendant de l'Université de France, savoir : la Faculté de droit, la Faculté de médecine, l'Ecole de pharmacie. » En ce qui concerne l'École de pharmacie, la subvention de la ville ne s'appliquera pas à la reconstruction de cet établisse- ment, mais au matériel des laboratoires, à l'accroissement du personnel et à certaines augmentations de traitements. Bnwign^m^nt médical et pbarmaoeotlqDe à liUe. — Le conseil municipal vient de voter la délibération suivante : fc Art. 1". — • Le conseil municipal, confirmant ses délibé- rations des 12 juillet 1872 et 14 août 1775. réclame avec instance la création d'une Faculté de médecine à Lille, avec École supé- rieure de pharmacie, « Art. 2. — La ville s'engage à pourvoir immédiatement, à ses frais, cette Faculté, des bâtiments, du matériel et de la biblio- thèque nécessaire à son fonctionnement. Les traitements des professeurs et fonctionnaires, les dépenses d'administration et de régie seront éublis d'après le urif réglementaire adopté par le ministre. » feoole aupérleiire de pharmacie deHancy. — M. Heckel /Mm. d€ Pkërm, et iê CJUm.. 4* rtBiB, t. XXII. (ntetBbrt 1875.) 29 — A50 — pharmacien de 1" clawe, docteur es sciences naturelles^ est chargé du cours d'histoire naturelle médicale. Par décret du 2 novembre 1875, il est Institué trente-six places d'agrégés près les Facultés des sciences. Concotirt. — Un concours pour la nomination à un emploi d'agrégé de physique et de chimie et à un emploi d'agréé d'his- toire naturelle, est ouvert i la Faculté de médecine de Paris. Les concurrents sont, pour la physique «t la chimie ; MM. Garran de Balzan, Riban, liesueur, Byasson, Bourgoin^ Hardy, Magnier de la Source, Prunier et Leooir. Pour This- totx€ naturelle ; MM. de Lanessan^ Chatin et Gaillard. âsse: RETUE DES TRAVAUX DE PHARMACIE PUBLIÉS A L'ÉTRANGER. sur la dvIeMnêrlna; par M. GnsSLfift (4). -^ PfoflF a découvert dans la douce-aïuère [Salcatum dulcamara) un prin- cipe cristallisé, le pvcroglycion nommé aussi dulcûrùUt qui parait avoir été également obtenu par Bilts* Mais plusieurs autres chimistes allemands, qui n'ont pas réussi k restraire, en ont mis l'existence en doute* M. Wittstein avait extrait des tiges de la douae-amère une substance amorphe, d'un jaune pâle, d'aqiect résinoïde, ino- dore, à laquelle il avait donné U nom dk dulcanrnrùie. Sa saveur, d'abord amère, devient sucrée peu à peu.'Gbauffîe, elle donne un liquide jaune, qui devient sucœssivemeat brun, puis noir, et donne finalement Todeur de la oonie brûlée. Ce produit contenait 67,13 de carbone, 7»3 d'hy« drogène et 2,04 pour 100 d'azote. M« Geissler a modifié le procédé Wittstein : il traite immé- (1) Arehiv dw Pharm», oct. 1875. — â51 — diatement Textrait de tiges de douce-amëre par l'infusion de noix de galle, broie le prëclpité avec de Thydrate de chaux, puis le dessèche. La masse est traitëe par l'alcool bouillant; le liquide alcoolique est mis en digestion pendant quelque temps avec de l'oxyde de plomb récemment précipité pour enlever les demiferes traces de tannin. Le liquide alcoolique laisse par évaporation la dulcamarine ; mais la richesse en azote de ce produit a varié avec chaque opération. Aussi Fauteur a-t-il eu recours à la méthode recommandée par Rromayer. Il ajoute du noir animal en grains récemment calciné et bien lavé à l'extrait de douce-*amère, et laisse le mé- lange en digestion jusqu'à ce que la saveur am^e ait disparu. Le charbon saturé est lavé à l'eau chaude jusqu'à ce que celle-ci sorte incolore, après quoi on le dessèche et Tépuise par l'alcool» Le liquide alcoolique évaporé laisse une masse 4e cou- leur foncée, qui, fondue^ a l'aspect d'une résine oassanle, transparente, soluble dans l'alcool qu'elle colore eu roiige brun. Elle est azotée, beaucoup moins azotée que le produit obtenu par le procédé Wittstein^ mais la proportipn d'azpte n^y est pas constante, ce qui a conduit M. Gepssler à penj^r que la dulcamarine pure n'est pas azotée. Pour avoir la dulcamarine non azotée^ M. Geissler dissput dans l'eau la dulcamarine obtenue par la méthode précédente, il ajoute de l'ammoniaque qui^ peu à peUi occmyo^ mi pré- cipité gélatineux. Cette gelée est surtout abondante aveo jb| dulcamarine Wittstein, laquelle est plus riche en MOt». I#a liqueur filtrée ou décantée donne par l'acétat9 neutre d^ plomb un précipité abondant qui retient la dulcamarine; après ftvoir lavé c^ précipité^ on le décompose par Thydrogè^e suUiNréi «t Ton obtient une liqueur d'un jaune l^er qui him U dolca? marine par son évaporation^ Un second traitemeoUa ^cnàjp^f (aîtement pure. La dulcanoarine est li^èrement Jaune, ioodone ; M savtur» d'abord amère, devient sucrée; elle se dissout dans ^ par* ties d'alcool à 90 p. 100 à chaud, et dans 8^5 parties â'^kovi froid; elle se dissout dans 25 parties d'eau chaude et 80 par- ties d'eau froide* Sa solution aqueuse mousse beaucoup quand on l'agite. Elle est insoluble dans Téther, le chloroforme, la _ 462 - benzine, le sulfure de carbone, l'éther de pétrole. L'ëther aoé« tique et l'acide acétique la dissolvent bien. L'acide tannique la précipite. A lOô» G. elle perd ô p. 100 d'eau, fonda 160 G., brunit vers 205* et se décompose au delà de cette température en donnant des vapeurs neutres au papier de tournesol. Ghau£fée à 100** avec dix ou douze fois son poids d'acide sul- furique au dixième, elle se décompose en 62 à 64 p. 100 de dulcamarétine et en sucre. Dès que le mélange a atteint une température de 50 à 60*^ il s'en dégage une odeur de miel; la liqueur prend une teinte orangée qui passe au brun. La réac- tion a lieu suivant l'équation C**H«0» + 2HW= C»H»0" + C*«H»«Oi» Dolcamarine DaicainaretiQe. Sucre. qui montre que la dulcamarine est un |[lycoside. La dulcamarétine est amorphe, résinoïde, brunâtre, inodore et insipide ; elle adhère aux dents quand on la mâche. Elle est insoluble dans Teau^ l'éther, le chloroforme, le sulfure de carbone, l'alcool amylique; elle se dissout dans dix-huit fois son poids d'alcool à 90 p. 100. Le produit azoté qui accompagne la dulcamarine ne con- tient pas de solanine. Les tiges de la douce-amère donnent 0,38 à 0,40 p. 100 de dulcamarine. Solntlon oonoentréa d'aoide talioyllH>o« + s>ok:i«. OxycUonirA Acide CUonm de sttÛàriqiié dé sttUiiryU. inlfiiryta. L« résidu laissé à la distillation est en effet de l'acide sulfu- rique* L'auteur s'occupe actuellement à réaliser quelques-unes des réactions indiquées par les analogies de ce corps intéressant, (t) BtrMU d9f dmÊttohm chmniêchm QnêUêehafi, t. VUli p. 1004. — A6e — DMft#« dm VmtMé tvlfttiriqiia^ par M. W. Hbnpsl (1)« -^ M. Hempel propose d'employer/pour doser Tacide ralfurique dans les eaux, la méthode suivante, qui^ en présence de la difficttltéduddsage Tolamétrique de Tadde suUuriqu» et des •ulfalet, p«ut rendre des services daat un asseï grand nombre de eas# Cette méthode est fondée sur l'insolubiUté des sulfate et chromate de baryte. EU« n'est donc^ à proprement parler, qu'une modification des procédés indiqués précédemment par MM. Wildenstein, Tromsdorff^ Boutron et Boudet. Yoici en quoi elle consiste i On prépare une solution d'azotate de baryte à 5 grammes par litre et une liqueur titrée de chromate de potasse équiva« lente à la première ; un volume déterminé de Vune des solutions précipite exactement un volume égal de rautre« Lorsqu'à un volume déterminé du liquide dans lequel on veut doser l'acide suif urique, on ajoute une quantité mesurée de solution bary» tique plus que suffisante pour précipiter tout l'acide sulfurique et l'on fait bouillir, le mélange se trouve tenir en solution dé la baryte en excès dont le poids, s'il était connu^ permettrait de calculer la quantité d'acide sulfurique cherchée. Le dosage de cette baryte se fait au moyen de la solution de bichromate. Jusqu'ici, on le voit, la méthode n'est pas nouvelle. Le terme de la réaction, le moment où Ton a ajouté assez de bichromate, est assez difficile à saisir. On y parvient par l'artifice suivant : on dépose sur une soucoupe de porcelaine une goutte de so« lution de nitrate d'argent, puis on place à côté une goutte de l'essai) au contact il se forme imniédiatement du chromate d'argent rouge caractéristique, dès que le chromate est en excès. Il est indispensable de ne tenir compte que de la colo- ration immédiate; l'essai contenant en effet en suspension du chromate de baryte prédpiléi celui-ci, réagissant à la longue sur le nitrate d'argent, donne une coloration. On doit opérer àcbaud« On sait que MM. Boutron et Boudet arrivaient au dosage de la baryte en excès en la précipitant par une solution titrée de savon : dès qu'un excès de cette dernière avait été ajouté. mtl^mmmimm^m^mmm (1) ZêHicMft fur maitftiêtht OAmiêt t XIV, p. J7. — 460 — l'essai prenait la propriété de fournir par ragiulioD une mousse persistante. Titrée® ^Q protolodnre de cmlvre; par M. Ulex(1). — Le commerce européen commence à recevoir, en quantité no- table, de Viodure cuivreux obtenu au Chili avec l'iode que renferment les nitrates de soude naturels et utilisé pour la fabri- cation de riode, M. Ulex propose de doser Piode dans ce pro* duit en le transformant en un iodure soluble. Il pèse Q^fSO de matière et 0^,80 de zinc en poudre; le tout étant délayé dans de Teau^ la réaction s'effectue rapidement, le zinc passe à l'état d'iodure de zinc soluble, tandis que le cuivre se trouve réduit La liqueur filtrée; et réunie aux eaux de lavage du résidu insoluble, est additionnée de deux ou trois gouttes de solution de bichromate de potasse^ puis dosée avec une solution de nitrate d'ai|;cnt. L'apparition du chromate d'argent rouge indique le terme de la réaction. L'iodure cuivreux ayant été précipité dans des liqueurs ren- fermant des chlorures, il est indispensable de le laver à l'eau avec soin avant de pratiquer l'essai précédent. Ce procédé est plus exact que celui généralement en usage; ce dernier consiste à isoler l'iode en distillant l'iodure cuivreux en présence du perchlorure de fer« Action de la lumière rar le enore de oenne ; par M. U. Kreuslee (2). — D'après M. Raoult, les solutions de sucre de canne soumises à l'influence de la lumière se trouvent partielle- ment interverties. Ce fait assez surprenant est contredit par M. Kreusler. D'après ce dernier auteur^ si Ton opère en laissant les solutions sucrées au contact de l'air, il y a transformation d'une petite proportion de sucre^ mais cela est dû au développe- ment de divers cryptogames. Lorsqu'on expose à l'action des rayons solaires des solutions sucrées renfermées dans des vases scellés et parfaitement purgées d'air, leur pouvoir rotatoire ne varie pas et, par suite, le sucre n'est pas altéré. (1) Archiv. fur Pharmacie^ t. V, p. 626. (2) Berichte der deuUchen chemiichen Getelischaft, t. VUI, p. 95. — 461 — noiivelltt modlflcation do pliotptaore; par MM. J. HouRTONetE. Thompson (1). — Le phosphore, maintenu en fusion pendant quelque temps sous une couche de potasse caustique concentrée, reste liquide après refroidissement. Ce fait avait été attribué à un phénomène de surfusion. D'après les auteurs^ sa cause serait toute différente. Le phosphore li- quide ainsi obtenu étant lavé à l'eau, peut ensuite être conservé pendant plusieurs mois sans se solidifier. Refroidi dans de la glace, il se solidifie vers -f- 3«,3 et il donne alors du phosphore ordinaire mélangé d'une autre variété de phosphore pulvé- rulente et cristalline. Le phosphore liquide se conserve à l'air sans s'oxyder; il n'est pas lumineux dans l'obscurité. Sur la Ratanhine; par M. Rrbitmair (2). — Lorsqu'on dissout de l'extrait de rata nhia dans une grande quantité d'eau, qu'on précipite la liqueur par du sous- acétate de plomb et qu'on traite par un a>urant d'acide sulfhjdrique le précipité lavé et délayé dans de l'eau , la liqueur filtrée, complètement dépouillée de ploinb^ étant évaporée puis abandonnée au re- froidissement, se prend bientôt en une bouillie cristalline de ratanhine« On purifie le produit en exprimant les cristaux, les lavant à l'eau froide qui les dissout peu, les traitant par l'am- moniaque mélangée de carbonate d'ammoniaque ; il se forme une liqueur qui, filtrée et abandonnée à l'évaporation spon- tanée, donne après quelques jours des aiguilles entre-croisées de ratanhine. L'auteur représente la ratanhine par la formule G'® H^' AzO*, Cette matière brûle en répandant l'odeur caractéristique des matières azotées. Elle est insoluble dans Feau froide, l'alcool et l'éther. E. JUNGFIBISCH. (1) Journ. of the Chemical Society, avril 1875. (2) Annaien der Chemie und Pharmacie, t. GLXXVI^ p. 64. — A6t — «aftMHaa«aaMMMtoB«i TABLE ALPHABÉTIQUE DES AirrEURS CITÉS DAffS LES TOMES XII ET UH JOURNAL DE PHARMACIE fJT DE CHIMIE. A Pa«ei AIME», fiathercbe 4« saQg 4m« r«rin«« .»,.••.,,».. J^l. ttl AiuTo et Gànnizzaro. Action de l'acide iodhydriqiie sur Tacidc santoniqne : métasaDtonIne , . . . . XXII. T9 AnsTiB. EmpoisoDoement {»ar le cbloral XXt. 15ê AioMHsm. Alcool illyliqae XXn. 9W kvLmt at DviAiDUC^-BiADim. Proptiètéa itdqaae 4m aloaila ie fanoiftUtiMl* .*..... i « ,.....*. XZIL M ÀxuàMDp Sirop de bavgews da «apia • UIL 919 B Aatt. Radiertha db i'atok «t dM ^riiNipia aiMra aeaMaMii. • XXL 4M Bairw- PfTOcai^biM .••«»..»» Ui. Ml — et HonuiTRp Sur réosioe ,,...». , . ^ XXI* 5S$ Bailloh. Sur les Jaborandi XXI. 90 — Sar le ptcrnaîa excelra XXH. iS8 BailMtd. PormatîoA coAtempôrafae de la zigaelioe «t d» ta au- laefaMa a«r 4Paaaiaaie8 «aaaales raïaaiaai. XXL 4TS UàMMMMk Qimtê de Mgtéflia ^ oMMMMa* .»..».••«• XXf . éf — Action de la cbalear sar le dipbénylmétane et le phé- pyUolii^oa^ Baaaopbèbone XXI. loi — Sur le fluorène XXI. 109 — Floorène et l'alcool qui en dériTe XXII. 900 Bakhoutih. Pr^tration des snppositoires. « , XXJI. 51 Babtib (de la). Rapport de de Luynes sur la trempe da Terre. • XXII. 919 BADDaiMOirT et Ghvyâlueb. Dictionnaire des falsificatioas. . . . XXI. S45 — (Ernest). Préparation da monosnlfare de sodiom cristaUisé ; « XXn. 15 — Fermentation Tisqaease XXII. 195 _ 463 — Pages Bavbi» Ciombinaleon cristallisée de la eofiine atec IMode XXt. 7t Batnb et Nelson. Identité de l'acide ipomique et de l'acide se- baefqve XXI. Ail BteHi». But les microzymas et lee bactéries XXI. 418 — (J.). De la recherche do gtncose et des dextrlnes ; la-* floence des matières albuminoïdes sur la rédaction du réactif cnpTOpotassiqne XXI i58 — Gomme du Tin et détermination du glaeose XXII. S74 Bbckbtt et Ai>LEa Wmght. Narcotlne^ cetarafne et hydrocotamine. XXII. 454 fiÉGum. État de la cantharidine dans les insectes vésicants. • . XXI. 314 Behrema. Préparation de l'oxychlonire de soufre XXII. 458 Békétofv. Action de l'hydrogène snr le nitrate d'argent XXI 505 Bkllamt et LECBAETttR. De la fermentation des pommes et des poirfs XXI. 196 BmolT. fitrage des phosphates employés en pharmacie et du sons-nitrate de bismuth XXt. S88 Bergeeoh et L'HAte. Présence dn cnitre dans l'organisme. . . . XXI. S5i Bebnaed (Cl.). Chaleur animale XXII. 894 Berquiee. Table ponr la dilntion de Talcool à an degré déter^ miné XXI. «66 Bert. Tnflnence de Tair comprimé sur les fermentations. .... XXH. SOS BBRTHSLOt. Action de la chalear snr Taldéhyde ordinaire XXI. 15 — Sot une noatelle classe de composés organiques et sor la fonction Téritable da camphre ordinaire. . . XXt. 81 — Sar la préparation de Tacide formiqae crfstallisable. XXI. 85 ^ Snr l'oxydation ménagée des carbures d'hydrogène : amylène XXI. iTt — Acétate d^ammoniaque XXt. ISS — Snr les carbnres pyrobenzéniqnes et sur le chrysène. XXI. 8S0 — Reconnaissance de Talcool ordinaire mélangé atec Tesprit de hois. XXt. 468 — Acide acétique anhydre XXTI. 8 -• Synthèse des camphres par Toxydation des eamphènes. XXtf. 88 — Acétylares de cai?re et d'argent XXII. 99 — Sar le partage d'an acide entre plasieors bases dans les dissolutions XXII. 161 — Sar la théorie atomique XXH. 401 Bertrand. Recherches sur le bismaihage . XXU. 105 BniL. fkir le kumys XXt. 58 BoRiERRE. Sar réhuUition de l^adde sulfurlque XXt. 406 Bo XXI. ns DAtTfti «1 MoiAT. Qorpt qai prtietiMl k «iraix ée yÉltHHHw. XXH. MO DaVi». Mue rédiisait U liqwv d« F«Uiog mm dévHT ai H^i- rimMre. ..,.»..««•«.... ^ XXIL Mt DttiAVt. PttUieatioa. ........ i ...«..*.... . XXI. 1«4 Dlia*t« Dissoeiiti*B d«s sels hydratés* « > . • » t . é • • » • XXi% M •- M SAUfTi-GLAïai-DsTiiLi. Rithéaiim at ms oaaipaiéa axygtak « % . » » «... % » XXIt Sll DttittAtti at Fatlf . RwAMlitB fltr toi Miaitfaa à fiefa. « . XXI. 44# DiLAGHAiiAL M llttttT. Dasaga dt MMia ^ eirbatta daaa lia aalvMaiMiiaiWk • •»»•••••• XXli* 178 -^ — Ganpaté da plataaai, i%lalB at d'axy- «taa (axy«a flMiailun^»). . . . XXn. %H •^ ^ Taba spactra-^leclrifaa XXII'. 418 Dainvon at Volbabd. S«r Tarta «aMvéa «I tagoiaidiia. . . > XXL 4U DniARÇAT. Sir te< étfcars titaaifua »»*...«. XXI. WÊÊ ^^ Ssflaaca la auMOMa vaHMaa* •»• .%••••• jljLH* vra — at Cahovu. Sar las àydfoaaitalis fri pmmt naia' aanea daas la distMatiai das aiidat fras kits. »..«.». XXO. Ml taiEM at VAK Wflvm laJiQtiaas tatra-^iasissi da allsnl. XXir. M t^AiMi Déeaeté éé salap. . . . * > «».... XXf. 4V DiTTB. Dasaga da facMa boriqm. .. .4 .*».»».... . XXI« Sli <— MttbHilèdeattraladasattdaatsaaoBikiaaisaBafaereai. XXII. 4S DmiATi. êabsiaaaas qai eaatnbaaat à la fteetiaa adda da fiffia. XXD. m DoMiT AftANsoN. Aeada ganmifèia ds la T\NMa. ...... XXI. lit DiAcniDoiFr at ICoukaki. Sar falaaa. . . « « . XXI. 411 Dtian. Préparaliaa da Paan da gaadraa. XXII. ilO ]Nmoia% Vrèparaliaa da saUétinta da aaida. .«•.*'•«.. XXI. 44 ftvcoH al luiQ. ActiaB «da auvra at da ses savpasis aar laaaa4* aan ^ XXU. wm^f% IkoMi. . XX.H. 4ii DtJQunMiL. GoMpta vaadi dw iravaii da te flsaiélé da ph»- «aeia da Paris. %«...«.* XXI. Ml m ^ BraMkydrata isitra d'ésènaa. . 4 . « XXII. 41 §itAL. IfitaUUté dis fiRMi ■îsiisiiipiiias) UÊmmm, . « • XXI. . u ■ ^ges iMniM «t lluuM. Qilkiiiti 4tiiB l'«Ha« XXII. 371 Emdb et CLADt« Tiauf«nMtiM 4f fÊAÏ4% iri^fM en allmteVne. XXI. 565 Ir«iu Ait quiiliiaM réaoiMM 4e MlMtefteee axetèes de f erga- nieiie XXI. IM — Sur la eulMCitation du mereue à lliydregèiie dans la eréatine XXf. iSf >«- Caractèree da glyooeoUe XXII. S7 «- aacherthes sirktaarfM î XXn. tU latiMMnrBa. Éther néthylexalkiiie XXf. 168 ÊTAiD. Sor ^aetqm léaeCieM dee eete de chrene. ....... XXn. f68 F Faeiha. Ilentta^ «»«•...*« XXI. 453 Fin. |Mt99 Lunrse* VeiTe tceoipé • . XXH. 868 fwn. AtphereheseBrJipdaciyttwîlHtteHafntiéfiér . . . XXi. d«8 <«- Principe toxique da sang putréfii. . « . . « XXii* #1j8 FfUSTi H Patevcq. Qar l'acide cfnufMarbeaifM* f XXII. 51i Fi^pum, floorescéioe et phtaléine de J'orcine XXf. 688 ^ CémligQOpe, .,.•••.•« XXI. 587 ^ Action da colorai jnir Taldèbyie et le toloèM UII. «84 FMD9T/ iecberclMi ftr l'asvîc Ma«e« • XXI. 8T8 ^ Ars^oiat» dQ popde « XXf. 888 iv- ifor le pb^Qoinèpe t^^eroiiqiie qui accQnipagMi'i««ereiM.XXn.S55-483 F^VGKifiQi, Svr la cire da b^tre. ..^«.««^ XXII. 811 — et Hahbdbt. Ac^aitioei* «••«« XXH, i9ê FpioQP' fh l'naaai des èlam^ges conienaM 4i floab; proeUé d en^i rufide. »... t . . XXi, 884 -*- Action 466 B(pid86 aXBMPlaiBM «i BèdieiiaeaCeMear |8i6litf66W^Mff8tlesét8iBageecpiaeiiantdiiploab XXH. 68 f F69|fiT fl ^mcKp. Série àfi l'hydrol^Q^oIae XXII. 888 Fasiu. Dosage de l'oxygène libre dans rarine XXII. 267 FaÉMT et DmÉaiiH. Recbercbes sor lef ^etteraTes à sacre. • . . XXI. 449 FaiBDKL. Combinaison d'oxyde de méUiyle et d'acide cblorby- driw, , XJft m 1 I 0 j Oallois et Haidt. Poison de Vécorce 4n mancooe. .,.,.... XXI. 384 I — — Effets toxiqaes de l'écprce de ^ancon^. . . • XXII. S18 6AinK>Lm. Solobilitè da borate de soude dans la glycérine. . . fUS* .^^9 I GiiJDBmoT. <3lyc6rin6< • ; • é . • . « XXII. 837 ~ 4(« — Gadtiia. Prodoclion àê la AbriM du sang XXn. 904 — Dosage de Taneaie daas les diven tissas XXII. Ml ^ Goadaite de rappanil de Mars h ; dosage de l'aneak. . XXU. S» — D^aïusac et GAsaNauva. Notiea chûaiqie de la Ba- tière colloïde dans les kystes de l'oyaire XXL il S Gatoh. ProdactioB spoataaèe de cristav daas les oals sans d6- foloppemeal d'orgaaismes XXO. 17 GussLia. 8or la dalcamariao XXII. HQ Qtus. SoUocarboaates XXU. S57 GÉaiaD». Altérctioa de la Seiae aax abords de Paria XXO. 111 GaaaAaD. Staapisme ea feoilles XXI. 4M GuALDis. Emploi de l'hydrate de ehloial coauiio trailaaeat prè- Teatif du mal de aier XXII. S7S GiaïaD et Da Lqthbs. Pootoir rotaioire du sacre cristallisaUe et prise d'essai XXII. MS — et Ifoanc. Pyrites employées ea Praace à la fabricalioa de l'acide sulfuriqoe XXH. 547 GfkAUD. Ëtade comparatiYO des gommes et des modlages. . . . XXI. 4êS GLÉHAaD. Recherches sur l'éaiètiBe XX.II. 17S — GoàgalatioB spoBlaaée da aaag XXn. 87S GoauF-BiaiifU. Ostrnthiae XXI. 17$ — Traité d'analyse soocbimiqpn XXI. SSl Ooai. Digitaliae NativoUe XXI. SM QaiMP. CooibiaaisoBS des élémoats halogènes vnc ke métaux. . XXU. MS Qaounx. Uréides de Tacido pyruTiquOr XXI. 114 — Uréides pyruviques XXI. SM -— Recherches sur le groupe arique XXI. 410 GaoDaai et KaAnna. Sor l'esprit de bois XXII. Sn GaoTB et Touaas. Acide léfuliaiqae. XXU. 1S8 GaoTaa. Triméthylamiao obteoue de la raie XXU. 4S Gaimanao et Vobbtbb. Fabricatioa do la soado caastiqoe. • . . XXII. 1S9 Guaua. Sar le jaboraadi XXL 14S-t49-S47 «— Poudre de Goa XXU. 151 H HinBO. Papier peiat arsenical .... XXIL 14S EàRBUBT (mort de) XXI. Slt — et Flcciigeb. Aconilines XXU. 180 Habdt et Gallois. Poison de l'écorce de mancooe XXL S14 -— — Effets toxiques de l'écorce de mancone. . . XXU. 118 — — Composition du jaborandi XXII, 457 Habtsbh. NouTeau principe extrait du lierre XXI L 150 — 469 — Pigw Haciiahii. Protoehlonm da coiTre XXI. 176 Hadtkfeuilu el Tioost. Diacolaiion de l'hydrogène dane les métaux et décomposition de Tean parle fer. ... XXI. 409 — ^ Sur les fontes manganésifères. ... XX t. 491 Hatsh et Nachbt. NooTeaa procédé pour compter les globales du sang XXI. 507 Heckxl. Action des solanées Tireuses sur les rongeurs et les marsupiaux \ XXII. MO . — Huile de bancoul XXII. 890-370 HxLD et llELiHOEi. Acidos contenus dans les pétroles bruts, . . XXII. iStt HsHPKL. Produits d'oxydation de Thydrate d'essence de térében- thine. XXII. 598 — Dosage de l'acide snlfurique XXII. 459 HniHiKOBi. Glycérine cristallisée XXII. i9 HAnogque. Hémoglobine et ses dérivés XXII. SS9 HnfiT. Produit d'addition du propylène à l'acide hypochloreux. . XXT. 119 Hsinsuif. Essai rapide des quinquinas XXI. 498 Hkss. Scammonée XXII. 587 Hbssb. Sulfate de qninidine ou conquinine XXII. 589 HxTST. Cours de chimie générale XXII. 65 HiLcn. Dosage de l'iode dans Turine XXI. S56 — Falsification de la cire des abeilles axec la cire du Japon. XXI. 499 — Dosage de l'iode dans l'urine XXII. 516 HnsGB. Sur la distillation de l'acide acétique XXI. 457 HoFMAHN. Gérulignone XXI. 75 — Formation de pbénylène-diamine dans la fabrication de l'aniline. XXI. 566 — Gérulignone XXI. 537 Horaiim et B^btu. Sur l'éosine XXI. 5S5 HomÀHM. Préparation de l'hydrogène phosphore pur XXII. 587 Holmes. Sur le séné XXII. SS6 HoppE-SETun. Matière colorante de l'urine XXI. 160 HouBTOivetTHOMPSOif.NouTelle modification du phosphore. . . . XXII. 461 HowAED. Aricine. . XXII. 250 HuEPREE et Zelue. Préparation du glycol XXI. 568 HusEHARH. Identité de la lycioe et de la bétalne XXL 514 — Réactif de la morphine XXI. 517 HnssoN. Hémoglobine et ses dérivés XXII. SS6 I IsAHBBtT. Précipitation de Targent par le protoxyde d'uranium. . XXII. 115 — *70 — J jACQtEMiif. RMh«rci6 t9i1«6Mgl4a6 étt eytflttn de poMMltn. . XXf. U — De H nitfofemitiM âil point de tM iialytiqae et toxi- eologiqne • XXI. 875 <— De la eitrebeoflM* XXr. i55 -- FilsIlleaUoii de fenêiice de gireiei XXn. f 00 lAfLLAifr. ÀlténUien spoeUnée du chlorofoiiBe. . .- XXII. S05 — Vinaigre cenieiiat dn.iiee XXII. SOY JàMiEé Bïït la réeoite de la gomme-gotte XXI. 418 JJIAH. NeoteHe nèthede de doiage par lee Kqaenn titrées. • . . XXI. 407 Suàimti. biseoire proBofieé eut la tombe de Koueher XXI. 45t JoBST. Salicylate et phéaalo de qtilaiae XXIL f 40 loiDAH et Taapf. Gotoa fené XXT. Ml K KiLBiomiBi. Fleuri de tilleal XXL S61 Kappbis. Séparation da fer et du coliaU des sels de maigaoèse. XXL 450 KixHKOT. Racine de FraseriaWalteri XXI« Sa4 — Arbaline da kalmia latifolia. •..!•• XXII. Ul Klvnob. Berbérine XXI. MO KoBama et GoaBBTTA. Sur deu nooTeaia dèrifée de l'aeide phlorétique » * . . . XXII. 78 KooLBAveco. Aclion da saUate d'ammoniaque souillé de solfo* Cfanore sur la téi^étation XXII, ftiO KoLBB. Préparation de l'acide salyciliqae et de l'acide paraoz|* benioYqae XXI. 440 — etTHiXBscH. Acide salicylique. XXI. S58 KONDBAKi et DBAOBifDOBFP. Sor l'aloès XXI. 450 KosHANii. Ferments contenus dans les plantes XXIL 555-480 KaAma. Produits d'oxydation de l'alcool isobutylique et sur la trichloracétene que l'on obtient atec l'aldéhyde isobutylique. . XXL 580 Kbbitmaib, Ratanhine XXIL 461 Kbbuslkb. Action de la lumière sur le sucre de canne. ..... XXIL 400 ïaoïfLUii. Empoisonnement par Tacide phènique XXI. 150 KuNZBL. Extraction de Tétain des débris de fer-blano XXU. 158 KUPFFBBSCBLASOEB. Rocherche des matières goudronneuses dans rammooiaque du commerce XXU. 104 KuiBATOw. Olibène » XXL 514 L Lagbangi. Dosage du cuivre par les liqueurs titrées XXI. 45 LajODt« Procédé poor la détermiDaiion do lu soMilNé doe sols. XXn. 840 - 474 - Ftget Lavt. Swr le procédé de M. Deacon pour la UhriCAlieo du — Solubilité de la chaux XXII* 301 I^AUDOUPH. Sur quelques dérivés oonreanx de runethol. . • • • ^Xll. 959 Landbin. Sur l'hybiscus esculentoe* ••••.».,•.«.»• 2XU* 979 UifG. GljcériDO ,..«,.« « « XXU. 9i7 Lahgb. PotioQ contre lliéou^tQrie. ,•,«.•..•, JJl. 2(99 Laussedat. LiaSHisse. « « < « « '. • ,XXII. 145 Lb Bon. Sang en poudre soluble XXII. 498 LscHAat laa et Bellamt. De la rermentation das pommes et des poires «.«.«•.,,«» XXJ, 199 I^ECOQ BB BoisBAUDRAH. SolutioDs d'aluD de chrome . X^L . 315 — Caraciérea- d*ua nouYeai» métal le Ga(« Lkport. Rapport sur le cataplaame aa Fuem criipus. ,.,,•« XXI, 190 Uvoiiia. Équilibre chimique entre les gaz : iode et hydrogène* • XXI. 585 Lascoivn. Déplacement mutuel des acides acétique et (ormiqae. XXII, 9il UinERHAiiii. Gérulignone ,,••.•«•« XXI. 75-527 — 8or l'émodioe XXII, 899 Livoneiii. Instrument destiné à doser les poudres. XXI. 999 LoiBiAu et BoiviH. Influence de l'eau distillée bouillante sur la liqueur de Fehiing, ..««,,..•». t • • • XXI. 904 Uaan. Ëlhériflcation du glycol XXI. 40 — Préparation de l'acide formiqua trèa-concentré* . « « • . XXII. 199 — Alcools poljatomîquet; acide (ormique cristallisable* . t XXII. 979 LiOiddov«»Bloxan. Enseignement du laboratoire. t XXII. 589 Lowi. Préparation de l'hydrogène .,,,«. XXII. 155 Ldca (de). Absorption de l'ammoniaque de l'air par la terre lol^ canique de la solfatare de Fonizolea, , , , . . . . XXU. 114 LuifD. Dosage de Tazote dans les engrais. ..••,,,...« XXII. 509 LuTNEs (de) et GiiAiD. Pouvoir rota toi re du sucre criatalliaable et prise d'essai XXII. 905 — et Fbil. Verre trempé , XXIL 858 M Macagho. Doeaga de laglyeériae et de l'acide sneclniqoe d«Tin. XXII. 158' lliisCH. Falsiflcation de la serpentaire* XXI. 595 BIalugamd. Rapport de Thénard sur in appareil à titrer l'alcool des ^08 XXI. 479 Malt. Production de Tacide paralaettqoe par fermentation. • . . XXII. 807 MAnKOvmxoFF* Réactions de raetien directe. • » XXII. 488 Maitinbon. Appareil à pulfériser les liquides. • XXII. 08 — 472 — Maitdi (Slaii.). Sylphiim XXI. Stt " Sir»p «riodvra àe câlchnn XXIL SU MARTms. EierètioB de la gomiM arabiqfne produite par VAeadê verek d« Sénégal. XXI. SM If AsiKG. Matières résinenseï de Tagaric blanc XXf. SIS If Assn. Silicate de petaaee et silicate de soude. . XXI. Si MlTinu et UasATH. Rôle de l'acide earboai^e dans la coagnla- tioB spontanée dn sang. Réponse à Gan- tier. . . . XXn. ti7 — — Goagolation spontanée du sang XXII. SIO If ADDR. GompositioB chimique de certains parenchymes des Té- géUu. XXI. 4M llACMSiii. Déreloppoment dos Tapeurs nîtreasos pendant la cais- son des jns encrés XXI. S< ^ Sur m appareil destiné à la mesvre des gaz dans les analyses industrielles XXI. IM — Sucre interrerti XXn. 47 — Prise d'essai des sucres XXn. 804 — > Action de Foione sur les jus sucrés. Action des sels acides sur le sucre XXIT. t6l — Acide dextrogyre du TÎn XXII. M Quantités de chaleur produite par un mélange d'huile et d'acide sulfurique XXII. 451 Matit. Fermentation du suc de groseilles XXL 4g IIÉHU. Rapport sur le quatrième congrès international pharmaceu- tique XXI. ISt — Pharmacie russe. » . . XXn. gO-lS9 — Analyse des calculs intestinaux XXII. tli Mblihobe et Hbcd. Acides contenus dans les pétroles bruts. . . XXII. t5% Melsens. Charbons décolorants XXI. 40 Miaun. Respiration des végétaux XXII. 3M MmiirG (du) et IfuscuLUS. Sur un nouToau corps qu'on trouTo dans Turine après Tingestion d'hydrate de cbloral XXI. 49t Miinnr. Préparation continue du chlore XXI. tl7 ~ Solfocarbonates métalliques doubles XXII. S58 — Réactif propre à reconnaître les sul(ocari>onales. . . . XXII. S5i — etDuLACHANAL. Dosago du sulfure de carbone dans les sulfocarbonatos XXII. i7S — — * Composé de platine^d'étaiB et d'oxygène (oxyde platinostaonique) XXII. S46 — — Tube spectre-électrique XXII. 41» IftustL. Prntréfaction en présence des nitrates alcalias XXII. 4S0 MiTsa. Acide étiiyinitrolique XXII. 1S9 — 478 — Pages M1CHAEU8. GombiDâisons phosphorées aromatiques XXI. 17t — et ScHiMÀinf . Cristaux des chambres de plomb. . . . XXI. S67 MiEscHEi. Protamiee XXI. 17S MoBB. Traité d'analyse chimique à Taide des liqnears titrées. . XXI. 45S MoNTGOLFiKR (db). Svlt le campbro mooobromé et dtbromé. . . . XXI. S9T MchAT et Dastbb. Corps qoi présentent la croix de polarisation. XXII. t80 MoBEAU. Air de laTossie natatoire des poissons XXI. 411 MoBiN et 61BAB0. Pyrites employées en France à la fabrieatioB de Tacide sulfuriqne XXII. Si7 MuLLEB. Salaison du bearre XXI. 7i MuNTz. Matière sucrée eoBteniie dans les champignons XXI. 476 — Fonctions des champignons XXII. 55 — Ferments chimiques et physiologiques XXIL 87 lluscuLus et DE Mebing. Sur un nouveau corpe qu'on trouTO dans Turine après l'injection d'hydrate de ehkiral XXI. iM N Nachit et Hatbm. Nouveau procédé pour compter les globules du sang XXI. M7 Natiybub. Sur la digitaline. Réponse à Kossmann XXI. S91 Nelson et Ba^ne. Identité de Tacide ipomique et de l'acide séba- cique. XXI. 441 Nemki. Sur les dérivés de la guattidine XXII. 515 ^ Sur quelques composés de l'aldéhyde XXll. 517 NiCGELEP* Sur une matière coloraute de Turine XXII. ISS 0 Obbblih. Note sur l'apomorphine. XXI. 80 06UAix)B0. Action du brome sur le chloral anhydre. XXII. 591 OppiuiiEiif et Sauxanh. Glycérine XXII. S57 — etPpAsp. L'acide ozuvitique et le erésol qui en dérive. XXIL S70 Oui. Hydrate de cbloral neutralisé par le carbonate de soude. Coegulation du sangl Ànesthésie XXI. 4S6-444 OsT. transformation de l'acide salycUique en acide paraoxyben- soVqne XXI. 448 Otto Heb«t. Acides citrique et diaconique XXL 78 OuBEKAifs. Acide podocarpiqoe XXII. 158 — ♦74- TAfeNBU. Emploi da pennanganalA de poCasse duQs le tilrage dei laiamle de fer Ul. Ut Paiteoi, Noa? elles ekeeifttiMi wt U Mtiiie de U ferMeetoUen eleeeUqM XXI. f7S — Sur née dUUecUei estre lee pitéwls ergeaiftet b«I«* iele et eiUOeieki XXII. m Pateimo. Quelques dèriTés du thymol Datorel et de Ujnel ff»- thétique XXU. %U — et Sfica. Snr toMtffito pinlelii^ie el pe>qaee me de ses dérifés . XXII. Slt -^ etFiLBTi. Sur Taeide efveMiièw^Mi XXII. SU Patbodilu». PBlsiicalioB de la nelae de Mfgala de Tiiigi- Die par la latine d^Aeeléptode d«m|le-TetM. . XXI. 4M — Sirop d'éeorces d'oranges amères XXII. ItS — Recherche des composée arseDicaux dans les sels alcalins et alcali no-terreex • XXn. IN Pattison MouiB. 6omme>rèsine Kanri de la NoBvelle-Zélande. . XXI Vie PAtLBT. PablieatioB XXI. f M PtUGOT. 8ar les matières saliaes qve la betteraTO à saere em*» pranle au sel et aux engrais ••.••.... XXI. Hê Pbllbt etCHAinoN. Sur la décomposicfon de la liqueur de PeMlBf ; dosage du glucose eu présence du sucre. • XXI. lit — ' Quanliiés d'asole et d'ammoBiaque dues les betterafos XXII. ISS Pnsoinm. Titrage de fiodure de potassium XXf. 5 Pbtbbsbr et BoTTGXB. Action réductrice du stannite de soude sur le fulmicoton , XXI. 16e Pbttbnkofbb. Réactif de l'acide carbooique libre de» eaux po- tables xxn. 2S1 Ppaff et OppBimBm. L'acide oxuTitiqtfe et le crésol FF. Permentatioa de U ceUnleee. XXII. 44i Powu. 8ir rèlatérine XXli. 865 Pbincs. Bromure de fer. ....».•.« XXI. 4it PBinnEii« Action da chlore sur l'éther isobatyliodhydriqae. » . • XXa« 198 R ILUB. Vermillon préparé par teie hwmde» • XXI. I6S Rabotbau. ReoberelMe iw le ete faetri^M. • « . « 4 • . • • • XX1« 614 Havaumo. Baryte et bioiyde de beryMi XXI. 60 ItuHJLT. Emploi du charbon decornoe dans la distillation de !'»• dde solfnrique. « * XXI. S9 Rautbbt. Poriicatien de l'adde salicyli^M. *......«.. XXIi. 806 Rmhauu». Sur quelques propriétés physiques de la quinint. • • XXK 8 Rn«HAii>T« Présence de la dextrine date lïiriie. ••••«.. i XXII. 6t — Tapis ronges arsénienx • • XXII. 886 Ruxa et Tibvavn. Acide saccbaro-Tanillique XXIL 866 RniAiD. Actioa de l'exygéne éleetrelytiqae eor l'akeel viniqo*. XXI. 468 «— Action de l'oxygène électrolytique sur l'alcool méthy- lique XXII* 48 *- Action de l'oxygène électrolytique sur la glycérine • . • XXII. 866 RmnfAiP. Recherche de l'acide eyanhydriqne. . « XXIL 148 RuAN. Bar les camphénee XXIL 44 -* Transformalioa du eamphie dee Ineriaées e» eamphènei el réciproquement des eamphénee ea enaplm XXIL 65 Rien et Bardt. Recherche et doeage de l'aleeel métliyKqie en présence de TalcoelilBiqne XXI. 466 ^ — • De la flamme do soifre et dee divenes ltt«« miène utilisables en photographie XXO. 108 Bons et Zuau. Sar une seconde dinitrobenâne. r XXL 8T8 ** — Sur une troisième dinitrobentine XXH. 864 Rmcoi. NouToau eUomre d'uranium . XXL 446 BMBHstaaL. Structure intérieure du grêlon XXII. 488 RofBBi. Pepsine du pore XXL 166 RoocBta. Recherche du plomb dans les eu d'empoiseunement XXI. 156-^847 Rcoesiir. Nature de la matière sucrée de la racine de régliese. Combinaison ammoniacale de la glyoyrrhMae XXIL 6 RuiiF. Pureté du ehlerofeime XXL 78 — 476 — Saoc. CoDieiratioD dêtcrafs XXI. 4ft Sacbbb. Diffwibité des sels XXI. M Sinmt-GLAïKi-DBTiLui et Ddiat. RiitMii«m et sa» CÊmpùeH oxnéBéi XXI. Sfi Saut. Sar la formatioD de racide iodiqne dans lei iaMMe iedéee XXI. iff Sallbbon. Sur la aoQTelle Ulance de lleadeleef. XXI. 188 Saloun et OmRHui. Glyeérine XXH. m SAiRAnN. Sor le lapolin XXII. 4S7 SdUBi et Wua. Camphre de enbèbe XXI. 8f8 ScaBuiBa-Kisnaa. Préeenee de l'aeidt siUari^[«e ashydra daas les prodolte gaieoz de la comlHietMB de la pyrite de for. . . . XXII. 117 ScBiFF. PblerétiBe XXI. M5 — Sar la lanroelAariiie XXI. Ht SGHLAGDBRHAiTPnoi. Doeage d'n Mélaage d'adde areènlen et d'exyde d'aatinelie XXL t8S Sgblobsdig. Snr ramnoniaqne de l'atBMepMre XXT. M9 ScHMfTT. Sarraeénie povrprée XXT. 818 ScHMiDT. Sur le lait XXU. 887 ScHHBTZLii. Aotien du berax daoe la (emeatatieB et la pitré- faction XXI. 414 ScHoaLBimi et Dalb. Snbèroae XXL 17S SanoTTiR (mort do) XXI. 811 ScmjLTx. Sor lei dériTès da dipMayle XXIL 75 SCBUMAHH et If iGHABLis. Grîstaiiz des chambrée de plomb. . . . XXI. 887 ScHDTziifBBaoBa. EeehercbM Mr les BMtièree albamîaoldei. . . XXI. 186 — Sur aao (ermeatattoa batyriqM epéeîale. . . . XXI. 881 — Fermeatatioas XXIL 8S ScoLosuBOPF. Localiiation de l'araeiiie. XXIL 448 SHiJTTLBwoaTH. BoBioate do lilhima XXIL 148 Ste. Formale XXIL BIS Ssun. PuMieatiOB XXL 184 SisTiHi et Gaiihiuabo. Santoatae XXL 885 Sbtox. AbsorptioB da gas par les ils de fer XXI. 180 SuBiL. PomnMide résolative. ..*.•• XXL 518 SiDOT. ProlMolfore de carbooe XXIL 181 SiLTA. AetioB rédactrieo de t'acide iodhydri<|Qe XXII. 558 Skalwbit. Oiycioebooidiae XXI. 185 SaiTH. YaapoB oa thé de la GaroUie. XXU. 50 SoRinDfscmiN. Transformation de la brucine en strychaine et — 477 — Pag»B réciproquement XXII. 518 Spiga et Patbiiio. Sur le nitrile iNuratolnique et gaelqnes-Hins de ses dériTés XXII. SIS Steffbn. GrayoDs de sulfate de cuÎTre XXII. 70 STEiifBt et Gkgh. Ëther diithylique de Tacide xanthoacétique. . XXII. 807 Stbrhousb. Action du brome sur l'acide protocaléchucique. . . XXII. 75 SraoHL. Sur le dosage du glucose dans les urines XXI. 191 SnoMt et Zincn. Sur les acides diphtoylacétiqe et beniiliqoe. . XXI. Ai% T TjuruT. Préparation de la digitaline cristallisée XXU. SOS — Digitaline XXII. S68 Thibaut. Hyoscyamine XXI. liS — Modification de la méthode do Will etVairenlrapppour le dosage de l'aiote XXII. 59 — Note sur un étamage XXU. 184 — NouTol appareil pour la fabrication continue du super- phosphate de chaux XXII. 195 THixaifusBB et Casse. Injections intraveineuses d'oxygène dans le traitement de l'empoisonnement par le phosphore XXII. 568 TunanY. Maladie de la mauTo XXII. 56A Thieusch et KouE. Acide salicylique. . XXI. 558 Thomsxk. Préparation de l'acide hypopbosphoreux XXI. 870 Tboiisor. Préparation de l'eau oxygénée XXI. 581 — et Hourton. NouTolle modification du phosphore XXU. 461 TauESH. Recherche de l'alun dans le pain et dans la farine. . • XXII. 518 TuKAHN. Acide vanillique XXII. 855 ^ et RBiMEn. Acide saccharo-Tanillique XXII. 855 TusARDiEi. Corpuscules aériens et matières salinee eonteanes dans la neige. XXI. 815 -* Dosage deFacido carbonique de l'air à bord du ballon le Zémtk XXI. 495 — Ascension à grande hauteur du ballon le Zémtk, . . XXI. 495 — Corpuscules ferrugineux dans les poussières atmo- sphériques. XXII. 551 ToLLXNs et GaoTX. Acide léTulinique XXII. 858 TuArp et JoEDAN. Coton ferré XXI. 861 TaoosT. Explosion de nitrate 4e méthyle. XXI. 151 — et Hautefecillb. Dissolution de l'hydrogène dans les métaux et décomposition de Tean par le fer XXI. 409 — — Sur les fontes mauganéeifèree. • . . XXI. 491 — 478 — TmncHOT. incoATéfiWi éo$ tmm tm fen» di Mite* imt hi analyses chimiques » , XXI» 908 — •( FuDET. De la lithiDe dans lei mhx niaélltos. • , , XXU, |U U UiA. TUffage d« ywmedwe éèmànê^ XUI. Mi Ufeon et BocHjm. Oatrener XXI. i64 UiBAiH. Sur k eeepluîeo de l'albumipe XXI. 98 — et Mathibu. Rôle d» Pattde cariMoiqne dans k eeagn* ktion iintMdi di «m» ••«••** JXiU MT ^ — Geagnktion spontanée dn ang, »••••« X^IL S40 T Taunt A t Vivo. NeiTel antidele de k strrchBk». XXII. 564 Vatin. Séparalk» 4ki HMÉilks de CMve et4e fer. XXI. 125 TioAV. Bktiqne chimiqiie. Action da monosnUwe de sidiMi sir l'aMlale d'ai^ieat. KXI. «TS «— Car qoelqaes réacUene ^m eeiniee des aalllree eieréee. xm. 50 •»- Cnprocyanwes etpelladocyannre de poteesim XXII. 5tl Vwisi. De l'empki de k gif cérine pwe tes k piépaeelien dee fâtee el des pilnks « XXf. Mi YiMsoif. Qvinquinas à lllede kRéanka XXI. 115 VioLBm. DiftlribotiM 4« eaere ei des pii«eipee vkéitei éUÊê k beUeiaTe XXI. «•$ TtffvmuAN. Alcool étlnrUqne dans Tesprit de bois XXn. 599 V«tiu Election de k narcèine. XXI. 198 — Goagideilkn imML XXf. 179 TeuAH» et DsuMGB. Snr ruée enltarée et k gnesMke. . . . XXI 444 — «— Poeegede Ficide eei»e«ii|>e. XXfi. 455 VateTB et GnimBane. Fabrieatkn de k tonde canetifte. . . . XXII. 259 W Wauaoi. Sw k càpyétene XXf. tTl Wallr. Préparation de l'ongientOMrqMM. XXII. tr» Wneua. Encre ronge à «nrqver k Hnge , XXI. 995 Wbith. Action de l'nicoél Mé»ytlqte eir le «Moitydrate d'am- «onkqM XXII. 80 wbbki^ht* MOMieno w prcpMiMon nos ^ar^^vs looes. . . » . * A ai. sss — 479 — j?tagtt WsTTiK et Dehsfpb. iDjecUoD» iotnTeioeiiMS de chloral .... XXII. 5t WiLCKEjrs. Komys. •»•..»•*.». ...•,,».... XXI. 169 Wiuu. Empoisonnement par l'arnica XXI. 518 WiNGiuB. Une conilûoaiflon de protocblontre de cuivre. , , , , XXL 79 Wihtee-Bltth. Poivre du conimerce XXIt. il Wi88 et ScHAEB. Camphre de cubèbe XXI. SSê WiTz. Dosage de Tacide acétique et des acètalat en pvàieiice die acides miAkaiix. « • • XXI* 969 WoiLLsz. SpiiMc^pt. XXir. 55 WaMi(F.) Rapport sur le prix deo Uièiee XXI. S48 y ITfipii tt iouiRiviLLB. Prèsenee d'M9 ^«MtUé e9i>idAwMe iê rvÎTre dans le foie. .«tt*. ••»•»•«. *••,.,» Xll. M Z Zbllbi et HcBFREa. Préparation dû glycol XXI. S66 Zbngee. Diverses sources de llode XXH. itê Zuicn* Formation de l'anlliracène par le chlorure de henzylc. . XXI. H% — et RiRiiE. Sur une seconde diàitrohensine XXI. S7S — et Stmons. Sur les acides diphénylacétîque et hensillque. XXI. iiS — et FoisT. Série de rhydrobenxoYoe . XXII. 595 — et RiMiiB. Sur une troisième dinitrobeozioe XXII. 594 Zufjto. action de Vhypochlorite de calcium sur les cyanures. . . XXII. 101 — 480 — TABLE ALPHABÉTIQUE DES MATIÊIIES CONTENUES DANS LES TOMES XXI ET XXU BU JOURNAL DE PHARMACIE ET DE CHIMIE^ A FaCW Absorption de«liqmdM eolorts; parCavrot XXII. MO Acacia gommifèro do la Tooino ; par Dounot AdaaMo XXI. fia — Torek ; par Maftios XXI. &0S Acadénio do mèdociDO XXII. 145 ^ do9 scioDGOS (séanco pnbliquo ananoUo do V) XXII. 144 AoéUto d'ammoniaqoo; par Bortbolol XXI. 18S AcétylnrosdociiiTro otd'argonl; parBorIbolot XXH. M Acide acétiqao et acétates en prèseoco des acides minéraux (do- sage de 1'); par Witz XXI. Ml ^ — (distilUtion de i') ; par Hirscb XXI. 457 — — anhydre ; par BertheloL XXII. S — arséoieui et oxyde d'antimoine (dosage d'an mélange d') ; par Scblagdenbaoffen XXI. IM — boriqoe (dosage de V); par DiUe XXI. SIS — carbonique des eanx potables (réactif dol'); par Petlenko- fer. XXU. Ml — — (dosage do 1'); par Tissandior XXI. 4M — - (dosage do 1']; par Volbard XXU. 4M ^ eyanhydriqae(rocbercbo de T); par Reioard XXII 14S — cymencarboniqno; par Paterne et Piloti XXH. 514 — dextrogyre du Tin ; par Maanené XXIL 541 — dioxymaléique ; par Boorgoin XXI. 10 — entre plusieurs sels dans les dissolutions (sur le partage d'un); parBertbelot XXII. 161 ~ étbylnitrolique ; par Meyer XXII. 15t — formique cristallisable; par Berthelot XXI. M — ~ trés-concontré (préparation de Tj; par Lorin. . . XXU. 19€ — — cristallisablo. Alcools polyatomiquos; par Lorin. XXII. t7t — bypephospboreux; parThomscn XXI. S70 — 481 — Paget Acide iodhydriqne (action réductrice de V) ; par Siha XXII. 559 — iodiqoe. Fonnalion daoH le» flammes iodées; par Salet. . XXI. i9S » léTuliniqne; par Grete et Toilens XXII. 358 — oinfitiqaeet crèsol; par Oppeohein etPfaff. XXII. S70 — paralactiqne par fermentation (prodoclioo de 1'); parllaly. XXII. 507 -> pbéniqne (empoisonnement par I'); par Kronlein XXI. 159 — plilorétiqne (dcnx nou?eaax dérÎTés de 1'); par Kœmer et Corbetta XXII. 7« — picriqne dans la bière XXI. i55 — podocarpiqne ; par Oodemans XXn. 158 — protocalécbnciqne (action dn brome snr 1'); par Stenbonse. XXII. 75 — saccbaro-Tanillique ; par Tiemann XXII. t5S — salycilique ; par Tbîerscb et Kolbe XXT. 558 — — Traosfomiation de cet acide ea aeide paraoxy* benioTqne; par Ost. XXI. ii8 ~ — Préparation de l'acide salyeiliqne et de l'aeide paraoxybeoioTqoe; par Kolbe XXI. 448-71 — — par Raotert XXII. 509 — ~ (sointion eoneoitrée d'); par Boee XXIf. 458 -- santoniqne action de Tacide iodbydrique sor V); par Gan- nissaro et Amalo XXfl. 79 — suHuriqie (emploi d« cbarbon de cornie dans la distillation de V); par Raonlt XXI. 59 -- — (snrrébttllitionder); par Bobierre XXI. 408 — — (dosage de 1'); par Hempel XXn. 459 — ▼aailliqne ; par Tiemann XXIL 855 Acides acétiqne et formiqne (déplacement mvtnel des) ; par Les- c«ar XXn. 991 — citriqneetdiaeoaiqiie; par Otto Hergt XXI. 78 — dipbénylaoétiqaeet beniiUqne; parZincke etSymons. . . XXI. 449 — ipomique et sébaciqne (identité des) ; par Bayne et Nelson. XXI. 441 Aconitines;par FlttckigeretHanbury. XXII. 180 Addition directe (snr les lois q«i régissent les réactions de V); par MarkoTnikoff • XXII. 455 Afiric blanc; par Fleary XXI. 279 — — (matières résineises de 1'); parllasing XXI. 515 Air (sur one nonyoUe propriété del'); par Gonlier. XXII. 186-954 Alb8mine(8ar la coagulation de r); par Urbain XXI. 98 Aleool. Table poor la dilution de Talcool à in degré détermiiié; parBerqnier XXI. 988 ^ allyliqoe ; par Aroabeim XXII. 595 — isobutylique (prodiits d'oxydation de V). Tricbloracétone ; par Krœmer. XXI. 599 Jûurm, é€ Pkârm. et de ClUm., 4« sÉin, t. XXII. (SéeMobre it76.) 3f — m% — Alcool mèfhyliqvo. Reco^MiMMCo de l'tlpool oriiwi* m^^ê^jk avoc rofprit de boU • . • « . XXL 1^8 •^ — Doeage de l'alcool mMbyliqie en k^mb^ ^ l'alcfol f iiifit ; par Rklia et fiardf . • . « XXI. 469 — f inique (aelioo de roxygëm ilecirolytiqve mit V); par Re^ aard. XXI. 492 — Appareil 4 titver l'ateoel dee Yiae; par llaUigand XXI- 479 — nèlhyliqoe (action de l'oxygène électrolytiqae sor l*} ; par Re&ard XXU. ii •^ — Son action sur le cUorhydrala d'aniaoniaqva; par Weith , . . XXII. 90 Aieooli de fermenUtion (propriétés teii^mi dee)} pac ]>iijar4iJM> Beafpeto et Andigé «»..»• XXII. tH Aldéhyde ordiaaiif (actisa de laekalevr a«r 1') ( pai Berikelot. . XXI. 15 — (action du brome snr r); pw PiMar. «,»•..... XXII. 8S9 — (sur ^iMlqiiai «o«peeéa del^j parNanU XXII. 317 Aloéi; par l>ragendQrff et &Mi4raki XXI. 436 *ti> et principes amers semblables ; par Baali« •*•»... XXI. 496 AUantsUia. Transformatiaa de l'acide «riiia as aUaalMe ; par CUos etEmda XXI. 565 AJon (Jtodirome (solutions d'); par Lecoq de Boisbaudna» . • • XXI. 515 — Rechercbe de l'alun dans le paia ei daM la lanaa; par Threefc ,.••., XXII. 5» Ammoniaque de l'atmosphèfa; par Sdilosingt • # • t XXI. 909 -«« de commerce (recherebedMmalièresiaadreAaauses dans D ; par Kupfferschlaeger XXII IM ^ Absorption da l'amaMaiatM da Tair par la tena foleanique de la solfatare de Pouuoles; par de l.ujca XXU. 114 AmylQgèna ou amidon soluble ; par Boadonoaaii. • • « XXII. 119 Analf 50 wocbimiqwa (IraiH d') ; par OoraprBaaaaei. XXI. 553 Ai^thal (dérivée da 1') ; par Laadolph XXII. 959 Aniline. Formation de phéoyléne-diamina daaala faàrifiati99 da — l'aniliie; par Hafmaan. XXI. 566 — (couleurs d'); par Brnn XXII. 120 — Hoir d'imilioe obtenu par l'èlectrolyse ; par Caquillian. XXIL 550 AQthraeène. Formation de l'aaCbneène par la eblataw da benayle ; parZinaka XXI. Uê Apomorpbloe; par Obarlin , . XXI. 66 Arbutine ; par KaaMdy X^ll* IM Aifent, Précipitation de Pargent par le protosyde d'ttraaium s parbambert XXU. 115 Arsenic. LocaKanlian dans les divers tieiMj par BcaleadMf. . . XXU. 440 Aricine$ par Howard • . • XXU. 950 Àriica (empoisoDiiemeot par V); par Wiiiis , • . . XXI. AâS ArsénSalade soude; par Fleory. .... h. XXL lift AfMDit. Dosage de TaneBie dut 1m dWeis tiiMS $ ptr OtaAm. XXII. tâi •— (dosage de r); coodutte de Tappaveil dé Matsh ; pur . Gantier « . . XXII. 35S Azote (modifieation de la Bélhtda de Wiil et Vanaatnipf pour le dosage.de r); par Thibault XXII. 59 — et ammoMHie. QuBtiUe eeilenaei daas kee betterares; par CliampioB et Pellet , XXII. 433 fi Balance de Mendeieef; par Mien». ...•., XXI. 9M BalloQ k Uwitk, Aseeasion ; par Tissandier XXI. 495 Bancottl (noix de); par Gerenwinder * XXII. 868 — (fcuik de); par Heckal XXU. %êê Baryte et bioxyde de barfnm ; 'par RamnelBberg XXI. Si Oensoale de lithium; par Shuttleworth XXil. 149 derbérlMs P^c Klo*»S« • XXI, SIS Betterafe (dietributioo du niere et dee prinolpee nfnérai» dans la); par Violette. XXI. — k sacre; par Péliget XXi. — à sucre (recherches sur la) 5 pur Pfémir «t Dehérain. . XXI, 449 Beurre (salaison du) ; par Muller XXI. 72 Bîsmuthage (recherches sur le) ; par Bertrand XXIf . lOS Bixine; par Oari Ëtti XXI. T9 Borate de soude. Solubilité do ce sel dans la glycérine; par 6an- dolpfae • XXn. 8M Bromure d'acétylène (per) (action du cMore sar le); par Bourgoin. XXI. 86 — (per) d'acétylène brouté; par Bourgoin XXI. 184 — de fer; par Prince XXI. 419 — de fer (pilules et sirop de). XXI. 419-420 Bmcine. Transformation de la bnicine en strychnine et récipro- quement; par Sonnenscheio XXII. 518 Burette de Pi nehon; remarques do Dumas XXI. 287 Gafé-chieorée (empoisonnement de quatre personnes par le) ; par Clouet XXII. 136 Caféine; par Ommaille. ... « XXII. 414 — A8A — CftieuU iBtestiBMa (aialyra d«); par Méhv UU. Sli OimphèiiM ; par RibaD XXII. 44 GtBpknBOBoiiMié«ldihrMié;p«ff4altoBl9ilier» ...••. XXI. S9T — decttkèbe; par Wîm et Schaer XXI. Sii — TraDstormatioii du camphre des lauiBèes an eamphèoe, et réoiprofaMMBt des camphènee en camplire; par Berihelot XXII. 5 — Syathèse des eauphres par ToxydatMa des eaapMMS ; par Berthelot XXH. M — moDobromè cristallisé; par Clio XXII. SM CaDoelle dite de Padaog ; par CaieDeaTC XXI. S2S Gaotharidine dans les insectes f èsicante ; par Bègnin XXI. S14 Carbonate de fer ancien XXL S&4 Garirares d'hydrogène : attylène (oxydation néMgèo des) ; par Berthelot XXI. 177 — pyrobensèniqnes et cbrysène; par Berthelot.* XXI. 5M Gatéchine dans l'urine; parEbstein et Moller XXII. 371 CSellulose. Application de la cellalose dissoute dans le réactif de Schweiier ; par Bottger. XXL âft Gemlignone; parHofmann XXI. 7;^ ^ par LiebennanB» HofiiaMi et Fischer XXI. St7 Chaleur animale; para. Bernard XXII. S»4 Chambres de plomb (cristaux des); par Schnmaan et Michaelis. XXI. SS7 Champignons (fonctions dos) ; par liants XXIL S5 -* (matière sucrée coatenue dans les); par llttntz. . XXI. i7g Charbons défH)lorants ; par Melsens . XXL 40 Chaux (solubilité de U); par Lamy XXIL 50t Cheveux hloods XXI 365 Chloral (empoisonnement par le); par AnsUe XXI. IM — aahydre (action du brome sur le) ; par OgUaloro. ... XXIL 591 -- anesthésie; par Oré XXI. 426 — (injections intraTeiaeuses de); par Deneflo et Van Welter XXIL 58 -^ Action du chloral sur Taldéhyde et le toluène ; par Fischer. XXII. 154 Chlore. Procédé Déacon pour la fabrication du chlore XXI. 91 .— (préparation continue du); par Mermet XXL S17 Chloreforme (altération spontanée du) ; par Jaiilard XXIL 505 — (pureté du) ; par Rnmp XXL 75 Chlorure d'uranium (nouTean) ; par Roscoe XXL 446 Cholestérine et matières grasses. Séparation ; par Commaille. . . XXIL 4i9 Ghreme (réactions des sels de); par Elard XXIL 956 — (Tort de) ; par Casali XXIL 15i Chronique scientifique XXIL 506-365-4i9 — 486 — PftfM Chryséâne; par Wallach XXI. tTf aochoBidise (ozy); iMir 8kalweil. XXI. US Cire. Falsiflcation de la cire des abeilles avec la eire dv JaJMB ; IMur Hilger XXI. i9t — da hêtre; i>ar Flttckiger XXn. 511 >- di JapoB XXn. 197 Citrate de magnésie da commerce ; par Barbier XXI. ift Côile adhésifs XXII. 150 Gombioaisons phosphorées aromatiques; par Michaelis XXI 171 Combustion (iofloence de la pression sur la); par Cailletet. . . . XXI. SU Composés oiganiqnes (noaTolle classe) ; par Berthelot XXI. 81 Congrès international pharmacentiqae (rapport sur le rv«) ; par Méhn XXI. 15S — dee sciences médicales, à Bruxelles. . • • XXII. S76 Conine. Combinaison cristallisée de la conine aTOC Tiode; par Baoer ; XXI. 7t Conseil d'hygiène pibliqne de la Gironde (travaux do) XXII. 145 — — et de salubrité XXII. %%l Corps gras neutres (décompotition des); par Bock XXII. lli — qui présentent la croix de polarisation ; par Dastre et Moral. XXII. 9êO Gorpusenles aériens et matières salines contenus dans la neige; par Tissandier XXI. tlS Coryxa aigu (remède contre le) XXII. 56g Coton ferré > par Jordan et Trapp XXI. t61 Cours de chimie générale ; par Hétet XXII. 65 Créntine (substitution du mercure à l'hydrogène); par Engel. . . XXI. 469 Cni?re. Dosage du cuiTre par les liqueurs titrées; par Lagrange. XXI. 45 — dans le foie ; par Y?on et BourneTille XXI. 414 — («ne eombinaison de protochlorure de) ; par Winekler. . XXI. 79 — et fer (séparation des limailles de) ; par Yavin XXI. 195 — Solution de protochlorure de cuivre dans l'hyposulflte de soude; par BOtlger XXI. 167 — (protochlorure de) ; par Haumann XXI. 176 — Présence du cuivre dans l'organisme; par Bergeron et L'H6(e XXI. 951 — Action du cuiTre et de ses composés sur les animaux; par Burq et Ducom XXII. 196 » Action physiologique du cuivre et de ses composés; par Burq otDucom XXII. 576 ^ (titrage du protoYodure de) ; par Ulex XXIL 460 Ciprocyanures et palladocyanure de potassium; par Vidau. . . . XXII. 511 Cyanure de potassium (recherche toxicologique du); par Jac- quemin XXI. 14 MO iijênwm (aetifti da l'hypochtorito 4e ealcioi sir les) ; ftf Si m. ILXII. Ifl Cyiise (MipoiioiDeMBt par les Itirs et) ; par QMil XXII. 310 D Deitritte; par BcDdonoean XXI. tlS Dictioanalra des faltiflcations ; par Chetallier et BaadrimoDf . . XXI. SSS Digitaline: repense à Kossma on; par NalWelle XXL 291 — Nativelle; parGon XXI. S40 — erisUUîsée; par Tanret XXII. 503-56« Discoors proneneé sur la tombe de Roacher; par Jeaonet. . . . XXI. iS2 Dosage de Talbamine par le tannin XXI. S47 Dolcamarine; par Geissier XXn. 450 Em de Pagliari; par PeUaeei XXL li9 -7 oxygénée (préparation de V) ; par Thonson XXI. SSt -^ -» (cooserTation de V); par fiottger XXI. 5i2 Eau de la Seine. Altération par les égonts colleelews ; par Bondet. XXI, ê& BauHle*Tie (eoloration artificielle des); par Caries. .••».. XXII. liT Éeole supérieure de pharmacie. AllocuGen dn directear. Prix. • XXI. M Beeles die médecine el de pharnaeie. XXII. Hê — ^ — de plein exercice XXII. itt Éeorce de Mancone (effets toxiqaes de V) ; par Gallois et Hardy. • XXII. SIS Blatérine; par Power XXIL 3C5 Klectnaires glycérines XXII. 397 Émétioe (reclierclies sur 1'); par Glènard XXII. I7S Boiodine; par Liebermann. ... ». XXII. 399 Entre ronge à ntarqner le linge; par Wegler XXI. SCS Engrais (dosage de Tasole dans les); par Land XIII. 309 £oeine ; par fiœyer et Hoffmann XXI. 533 Éférine (brombydrate neutre d'); par Dnqueenel XXII. 48 Kspritdebois; par Grodskiet Kr»mer » • XXII. S9S — (alcool ètbylique dans V); par Wittemilian. • « XXH. 599 Btseoce de camomille romaine; par Demarçay XXII. 876 — de girofles (falsification de 1'); par Jacqueain XXII. 100 — de térébenthine (produiu d*oxydatioQ de V) ; par HempeL XXII. 398 ÉUmage (note snr nn); par Thibault XXII. tSi âtamagts contenant du plomb; par Fordos XXI. 594 ~ 487 ~ Pagei Èther dlélhylique d« Taeide lanthoMétique; par Geel et tSteitaMT. KXII. tOt •^ iiOkiilyliodbydriq«6 (âctlto d« eM«M Mf T) ; H' ^Wlier. XXTT. 191 — métbyioxaliqoe; par Erlonmayer XXI. 169 Élheri» tilaniques ; par Deroarçay. . • XXI. 599 Éthylène chlorobromé; par Boorgoin XXII. 9S — perchloré; parBourgoin XXIT. 581( F Fer dan$ rorganisme ; par Picard XXI, 34 — Absorption du gax par les flis de fer; par Sevox. XXI. 800 — et cobalt. Séparation du fer et du cobalt des sels de manga- nèse ; par Kappers XXI. 458 — Dissolution de l'hydrogène dans les métaux et décomposi- tion de Teau parle fer; parTroostet Haulefeuille. . . . XXI. 409 ^ Emploi du permanganate de potasse dans le titrage des mi- nerais de fer; par Parnell XXI. 519 — (carburation du) ; par Boussingault XXI. 490 — Présence de Tacide suUurique anbydre dans les produits gazeux de la combustion de la pyrite de fer; par Scbeurer- Kestner XXll. 117 Fer-btaoc (extraction de l'étain des débris de}; par Kuniel. . . XXII. 15S Fer hydrogéné; par Cailletet XXII. 106 Fermentation visqueuse; par Baudrimont; XXII. 195 — des pommes et des poires; par Bellamy et Le- cbartier XXI. 196 — butyrique spéciale; par Schutzeoberger XXI. SOI — alcoolique ; par Pasteur XXI. 875 — Discussion à l'Académie de médecine ', XXI. 316 — de la cellulose ; par Popoff. , XXIL 446 — Action du borax dans la fermentation et la putré- faction ; par Schnetzler XXI. 414 Fermentations; par Schutzenberger XXII. 65 — (influence de l'air comprimé sur les); par Bert. . XXII. 808 Ferments chimiques et physiologiques; par MUnlz XXII. 97 — contenus dans les plantes; par Rosroann XXII. 555-480 Fibrine du sang (production de la) ; par Gautier XXII. 804 Fluorène; par Barbier* •<«••«••».. •. XXI. 109 — et alcool qui en dérive; par Barbier • XXII. 806 FloorMcéine et phtaléine de l'orcine^ par Fischer* .•..•«. UI. M5 Feniea maogaoésif ères; par Troost et Haute feuille « . XXI. 491 — M8 — FfiMria waittri; ^ Kesiêdy UI. 5S4 /■cm crûinii (rapport tv la caUplMwa de); par Laftrt XXI. 190 G Gallimn ; par Leeoq de BeiibandraB XXII. Sii Gaz. Appareil destiné à la mesure des gaz dans les analyses in- dostrielles; par Manmené XXI. S06 Germes microecoplqies (mnlabilité des) ; par Doval XXI. S5 Globales da sang (noiiTeaa procédé poor compter les); par Nachet et Hayem XXI. &07 Glncose. Dosage dn glacose dans les urines ; par Strohl XXI. 191 — Dosage da glacose en présence da sacre. Liqaear de Fehling; par Pellet et Champion XXII. 919 — et deitrine (recherche du). Inflaence des matières alba- miooldes sar la rédaction dtt réactif cupropolassiqoe XXI. 458 Glycérine cristallisée; par Henninger XXII. 49 — par Land^ Gaadeffroy, Oppenheim et Salzman XXII. 957 ^ (action de Tozygène éleclrolytiqae sur la); par Renard. XXII. — Son emploi dans la préparation des pâtes et des pilules XXI. Glycol (éthériflcation da); par Lorin XXI. 49 — (préparation du) ; par Huefner et Zeller XXI. 598 Glycocolle ; par Eogel XXII. 57 Glycyrrbizine ammoniacale; par Roassin XXII. 9 Goa (poudre de); par Gubler XXII. 151 Gommes et macilages; par Giraod« XXI. 495 Gomme du Tin et détermination du glacose ; par Cbancel et Béchamp. XX f 1. 974 Gomme-gutte ; par Jamie XXI. 419 Gomme-résine Kauri; par Pattison Mouir XXI. 959 Goadron (préparation de Teaa); par Drèger XXII. 910 Gouttes antigastralgiques XXI. 199 Grêlon (structare intérieure du); par Rosenstlehl XXII. 455 Goanidine (sur les dérivés de la) ; par Nenki XXn. 515 H Balogénee. Combinaisons des éléments halogènes avec les métaux; par Gramp • XXII. 505 Hémoglobine et ees dérifés; par Hénocqueet Husson. . . . XXII. 596 599 Hoile de bancoul ; par Heckel XXII. 900-370 — 48© — Pagett Hoil« d'olÎTe et acide salfariqne; chaleur produite; par Mau- mené ; XXU. iSl HybiacQsedCttleDtas; par Landrin XXII. S78 HydrobenxoYne (série de K); par Zincke et Foret XXU. S9S Hf drocarbores de la série benxéDÎqoe (action dn platioe et do pal- ladinmev toi); par GoqailliOB XXU. lltt — qtài prennent naiseaoce dans la distillation dee acides grae bmla; par Gahourset Demarçay. XXII. Ml Hydrogène (préparation de T); par Lowe XXU. 15S — - phosphore par (préparation de Y); par Hofmana. . . XXII. 3M Hydrnre d'éthylèno tétrabromé et porbrenare d*aoéCylèM (identité des dérivés de 1'); par Botrgoin XXI. iTS Hyoscyamine; par Thibant XXI. ît& I Infusion sialagogne XXU. Ml InTorsion (phénomène thermique qui accompagne 1'); par Fleury XXU. t5S-4i5 lodates et iodures (nooteUe réaclion des); par Corne XXII. 4S5 Iode dans les urines (dosage de l'}; par Hilger XXI. i&6 — Méthode de préparation des dérivés iodés; par Weselsky. . XXL 5it8 » et hydrogène : équilibre chimique des gai ; par Lemoine. ., . XXI. 3S5 — (dif erses sources de 1') ; par Zenger XXII. MS lodoforme (crayons d*) XXIL 123 lodure de potassium (titrage de V); par Personne XXI. i Ipécacuanha dans llnde XXU. 159 J Jaborandi; par Bâillon. XXI. tO — par Gubler XXI. 145-i4«-S47 — par Planchon XXI. «85 — par Hardy XXU. 457 Jus sucrés (déToloppenent des Tapeurs nitreuses pondant la cuisson des) ; par ManneDé XXI. St K Komys (sur le) ; par Biel XXI. ftS — par Vilckens XXI. 169 — A00-- L Lttt (coegulalion do); par V«g«l 4 * . « # XL tlê — de fenma (conpMitioa du) ; H* BnoMr» XXI. SIS T (dosage des matières grasaa» dana le); pu Oaavar XXII. iM — par Scbttidt » . . « . . • . XXII. SOT LatroftéariDe; par Scbiff «...••«. XXL 171 Uarra (aouyeaa priacipe exlrail da) ; par Hantaii« «•••«• XXIL IM U4aeirdeFehliDg;parLai8aaaatBaiTHi XXL iOi Liquear8titr6M(DoaTaUanétbo4e4adaaa9aparlaa)}ptr Jaaa* . XXL 4^ Lai relalife i la liberté de reoseignement Mpènaar XXII. ttS Letion eoatre le pytinaait. . • , , ^ . . ^ . . ^ » « . XXII. 6t LapulÎD; par Sarrazin XXII. 4S7 Lycioe ei bétaïoe; par HasamaoB, . . ,• XXL SI 4 M Mal de mer (emploi de lliydrale de chloral dans le); parGîraldès. XXTL S75 llancone (écorce dé); par Gallois e( Hardy XXL Sii ManoKe (poatoir rotatoire de la) ; par Boacbardat XXL iOi Matière colorante pourpre dériyèe du cyanogène; par Bong. . . XXL lli — colloïde dans les kystes de ToTaire; par Gantier, Daren- berg et Gazeneufe XXL 415 — grasse de la graine de Varbre à boile'de la Gbine; par Gloet XXn. S60 Matières albuminoYdes ; par Scbotzenberger XXL 18g Mante (maladie de la) ; par Thierry XXII. Sé4 Menton; par Farina XXI. 4S5 Métbylamine (tri) obtenu de la raie ; par Grofos XXII. 48 Micromycèles parasites du Glêckoma keàtracea; par Griè XXL 1S7 Microtymts et bactéries ; par. Béchamp ..».•.. XXL 4tS Mannaiea romaines (xigueli ne et malachite); par Balland* • • . • XXL 478 MorphîDO (réactif de la); par Husomann XXL 517 N Narcéi ne (réaction de la) ; par Vogel XXI. 168 Narcotine, cotarnine et bydrocotamint; par Beckett et Wright. XXII. 454 — (noofelle modification du) ; par Hoorton et Thompson. XXII. 461 Nitrate d'argent (action de l'hydrogène sur le); parBékétoff. • . XXL SOS — de bismuth (sous-) et phosphates (titrage des); par Bonott XXI. S88 — de méthyle (explosion de); parTroost XXL 151 — â9i — Pages Nitrate de 808dê (iêluMlttè dv). Sa eombfnalron atte fe&tt; par Ditlé« : XXII. 45 NUrile paratoluiqieetiMdèrités* pftf-MemoetSpfca XXII. 51S NitrobeDzine(di)(9iir vneMCOIide)^parRittneetZllieke XXI. S7i -M par Jaeqaemin XXI. 575-455 ^ (di)(8iir une troielème]* parRiiitte etZincke. . . . XXII. 594 Nomiiiations. XXI. 71-i«S*-t58-557-4S4 XXIÎ. 66-i49«-9SÀ 0 GEttfs. ProduoiioD gpontaoée de cristaux dans les œafs sans di- Teloppement d'organismes ; par GajoD • • • . XXII. 97 — (ooBserTation des); par Sacc XXI. 498 Ûléate de mercure • • • « XXI« M# OUbène; par Kurkatov XXI.. il4 Onguent nercuriel (préparation de T); par Wallet XXII* t79 Opium (eseai de Y) XXI. 855 Oranges amères (sirop d*écorces d'}; par PatrouiUard. ...... XXIL 1S5 Ostmtbine; par Gorup-Besanez. XXI. 175 Outremer ; par BUcbner et Unger. • XXI. 8<(4 Oifde(bi) d'hydrogène dans la sé^edes végétaux; par Glermont. XXII. 956 — de métbyle (combinaisons de l'acide cblorbjdriqoe avec l'); par Friedd . XXII. 971 -^ platinostannique; par Delacbanal et Mermet XXII. 549 Oxone (action de l'ozone sur les jus sucrés] ; par Maumoné. . • XXII. 901 Papier peint arsenical ; par HMibtig. . • • • « XXIL 145 Pareira brava (diverses sortes et origine du); par Plancb'on. . . . XXIK 981 Parenebymes des végétaux (composition eblmiquo de cerlains); par Maudet XXI. 498 Pfpsiie do porc; par Rotber • XXI. 166 Pétrol8S >ruts (acides conlenui dans lee); par Heâd et Melinger. XXU. 958 Pbarmaeie russe; par Mébu XXIL 60*159 Pbarmaciens de la marine XXIL 145 — de 1" classe XXII. 147 Pbényle (di) (sur les dérivés du); par Schultz XXIL 75 Pliénytttéthanevdi)etphényltolûène; par Barbier. . « XXI. lOf Pbloréline; par Hugo 8chiff XXI. 985 Pbospbates (super) de chaui (appareil pour la fabrication continue des)^ par Tbibailt. < XXIL 195 "H I — iOS - Phosphore. AcIiM ë« pho«pli»m 4iMMtt str l« chtoraltiopotaMa; par Botigor HH. tSl — InjoctioDS iDtnTOiBtMef d'oiygèno toi la tfaifaMaai de rampoisooaanaat par la phaspbaia; par Thiar- Dotsa ot Cassa XXIL US -* Solttbiltté da phosphore dans Talcool un. SSS — (novraUa nodiicatioa da); parHoortonatThonpsoa,. XXII. Ml Pier»Bia aïoelsa; par BaiUoa XXII. iSt Pierre de toache ; par Damas XXII. iM Pilalas d'albomina iodée; par Collas XXI. 125 Plomb (recherche du plomb dans les eu d'empoisoQnemenl); par Roacher. XXI. 15«-ti7 — Action des liquides allmealaires sur les Tases en étaîn con- tenant du plomb; par Fordos XXIL !• Poivre du commerce ; par Holmes XXII. 9K Polygala do Virginie (falsiication de la radno) ; par Patrouillard. XXI. 4S0 Pommade contre Teciéma XXI. soo — résolntiTO XXII. Ml — — par Siebel XXI. Potion contre rhématnrie; par Lange XXI. Produits organiques naturels ot artiflciels (distinction entre les); par Pasteur XXII. t7S Prepylène. Produit d'additioa du prepylèno à Tacide hypochlo- reni; par Henry XXI. lit Protamine; par Miescher XXI. ITS Poudre contre le rachitisme XXI. Itf — (instrument destinée doser les); par Limousin XXI. 2SS — contra l'hémoptysie XXI. 500 — et pommade au tannin XXn. IIS Poussières atmosphériques (corpuscules rerrnginoux dans les); par Tissandier. . . . .' XXH. SSI PulTérisatioo dos liquides (apparail pour la) ; par Maitauson. . . XXn. 00 Putrétactiott produite par les bactéries en présence des nitrates; par Mensel XXU. 4M Pyritea employées en France; par Girard atMorin XXH. 547 PyrocatécliiBe;parBmyer XXI. Wï Q Quinidino (sulfata de); par Basse XXO. SêO Quinine {sur quelques propriétés physiques de la); par RegnauM. XXI. 0 Quinquinas à rtlo de la Réunion; par VinsoB XXI. 11 — (essai rapide des); par Herbelin XXI. 408 — 498 — QniiMiaiaas (siège des alealoViles dans 1m écorees de quinqtlM); par Gartoa XXQ «i R Rapport sur le prix desthèises; par F. Wortz. XXI. 5li Rathanioe; par Krelmair XXII. 461 Régianioe; par Phipseo XXII. «5t Respiration des Tègèlaax; par Merget. XXII, SOS RaIhéDiamet ses composés oxygèoés; par Debiaj et Saiate-Claire- DetUle XXI. Ili S Salep (décodé de) ; par Depaire XXI. i Saltcylate et phéoate de qniaine ; par Job3t XXIf. Ii9 Sang putréfié (priacipe toxique du) ; par Fellz XXI. i28 (principe toxique); par Feltz XXII. il6 — (rôle de l'acide carbonique dans la coagulation spontanée du); par Mathieu et Urbain XXII. Si7-Si0 . (coagulation spontanée du); par Glénard XXII. S75 — en poudre soluble; par Le Bon . XXII. iSS — (influence des acides sur la coagulation do); par Or^. . . XXII. iii Sangsues. GonserTation dans Tacide salicyliqne XXII. S50 Santonine; par Gannizzaro et Sestini XXI. 56S Sarracénie pourprée; par Schmilt XXI. 319 Scamnionée; par Hess IXII. 587 Seigle ergoté; par Ducros XXI. 417 Seine. Altération de la Seine aux abords de Paris ; par Gérardin. XXII. 1 19 Sels (diffnsibililé des); par Sachse XXT. 80 — hydratés (dissociation des); par Debray XXI. lOS — alcalins et alcalino-terreux (recherche des composés arse- nicaux dans les) ; par Patrouillard XXII. 185 Serpentaire (falsification de la); par Maisch XXI. St5 Silicate de potasse et silicate de soude; par Massie. XXI. 94 Silphium; par SUn. Martin el Cauvet XXI. li9-929-Si8 Sinapisme en feuilles; par Gerrard XXI. 459 Sirop antiscorbtttique XXI. 48 — diaphorétique XXI. 48 — dliypophosphite de fer; par Caries XXI 418 — diodure de calcium; par Stan. Martin XXII. 911 Sirop de b>Mfioti4» Mipii i HT AviMr4«. XXII, S19 Sociélè 4'eDQoarag9iiien(, *,,,,,,, f $ XXII. Ud — de pharmacie de Paris. ..••... XXI. SM!i9-3S6- 123-505 XXU. 58-lS»-Sli-572-4i2 — de pharmacie (compte reoda des traTaux de la) ; par Do- quesoei XXF. Si5-S30 — de prèToyance des pharmaciens de la Seioe. XXI. tSS-SM-l&lS — — _ ^ XXIT. 66-li«.f24-4i$ Solaoèes Tireases. Lear actioa sur les rongeurs et les maiwtpiaax ; par Heckel XXif. S69 Solubilité des sels (procédé pour la détermination de la); par LajoM : XXII. 149 Sonde caustique (fabrication de la); par Graneberg et Yorster. . XXII. 259 Soufre (oxydation du) ; par Pollacci. • • XXn. 76 — (flamme du). DÎTerses lumières utilisables en photogra- phie; par Riche elBardy , XXII. 109 — (oxydalioD du); par Pichon XXII. 19| — (o^ychlorure de) ; par Behreod XXII. 458 Spécialilés pharmaceutiques (rapport mr les); par Buignet. . XXI. 116 Spectres des gax raréfiés (action d'un électro-aimiint sur les); par ChauUril ,,,.., XXI. 110 SpiroKope; par Woillex , XXII. 55 Slannite 4^ soude. Action réductrice du s(#nnite de soude sur le fnlmicoton ; par Petersen et Bottger. . . » ^ XXI. 166 Storax (falsification do) XXI. 161 Stiychnine (noofel antidote delà); par Valentay Vivo XXII. 564 Sobérone; par Dale et Schorlemmer , XXI. 175 Substances azotées de Torganiitme; par Engel «... XXI. 194 Soc de groseilles (fermentation du) ; par Mayet. ....... XXI. 48 — gastrique; par B^buteau XXI. 2U Sucre contenu dans les feuilles de Tigne, le meloq et les bananes. XXI. 57 -•- Quelques réactions peu connuAS des matières sqcrces; par Vidau . XXU. SO -^ ioteryerti ; par Maumené » . • # , XXII. 47 «- (poHToir rotaloire do)- Prise d'^sai; par Girard et de iuynes , ,....., XXII. 20S «- (^Uon de la lumière solaire ï^ur Iç); par Kreusler* . » . . XXII. 460 Sucres (prise d'essai des); par Idaumené, »,..,..,.., XXU. 204 ^crerjes (coloration des); par GhoTallier XXI. 46 j)ulfaio d'ammoniaque. Action do sulfate d'ammoniaque soutllé de snlfocyanure sur la végétation ; par Kohlrausch XXU. 229 — 4«cuiTre (crayons de); par Staffeo. , XXII. 70 Sulfines (recherches sur les) ; par Gahours XXU. 81 — 40& — Pages SaUocarbonates contre le phylloxéra ; pv Doufts * . . XXH. ^H — (dosage di) suUure de carène dau lee}; par De^ lacbanal et Mermet XXII. 178 — métalliqaes ; par Mermet. ...».,.,.•• XXII. 55i — (réactif des); par Mermet. .,»*,...... XXII. 35S — par Géli«. . . . . , XXII. 557 SuUoejanogène (per) transformalion da) ; par Ponomareff. . . . XXI. lOd Sulfovinate de soade ; par Dabois. ..,.,.,.,,.,.,. XXI. 44 SnUurefi. Origine des sulfures qu'on rencontre duns les eaux sul- fureases; par Pollacci « r • • XXI. 96 Sulfure de fer (sesqai) ; par Phipson XXJ. $68 — de sodium sur l'azotate d'argent (action du) ; par Yidaa* XXI» 479 — — cristallisé ; par Ernest Baudrimont XXII. 15 — (proto) de carbone ; par Sidot XXII. 201 Sumbul (racine de) ; par Braun. XXI. 168 SoppoMloires (préparation des); par BarnouYin XXII. 51 T Tapis rouges arsenicaux ; paf Reidiiirdt • XXII. MO Tanriue; par Engel • XXII. tU Terpilèoe (synthèse d'un) ; par BouchardaU XXII. 115 Thé de la Garoliae o« Yaupon; par Snîth XXII. èO Théorie atonàique ; par Berthelot. ............... XXil. 401 ThiamnéHne; par Pootmaraff XXII. 906 Thymol. Dérivés du thymol naturel et du thynol ayaliiillqae ; par Paioraft XXII. 155 Tilleul (fleurs de); par Kalbrunner XXI. 361 Timbres-poste » XXI. S56 Traité pratique de la détermination des drogues simples; par Plancbon XXI. 163 — d'analyse chimique à l'aide des liqueurs titrées; par Mohr, . • • . XXI. 455 Trempe du Terre; par de la Bastie. Rapport de de Luynes. . . . XXII. 219 Tube speclro-électrique ; par Delachinal et Mermet XXII. H 8 U tirée eutf urée et guanidine; par Delitsch et Vothard XXI. 444 Uréides de faeid* pyratique ; p«r<3ftraaux XXI. 114 — pyruTi^ttee; pardrimaux XX4. SOS Urine (matière colonmte de r); par Hoppe-Seyier « XXL 160 — A©6 — Pages Urine. NooTean corps qn^on trouve dans Tarine après Tingestion d'hydrate de cbloral ; par Masculus et de Meriog. . . . XXI. 492 — (présence delà deitrine dans r); par Reicbardt. ..... XXII. 69 — (recherche do sang dans I'); par Almeo XXII. lift — (sar une matière colorante de 1'); par Niggelep XXII. ita — (sabstanoes qui contribuent & la réaction acide de V); par Donath XXII. S09 — (dosage de Toxygène dans V) ; par Freire XXII. 267 — (dosage de Tiode dansl*); par Hilger XXII. SI 6 — réduisant la liqueur de Fehling sans déTÎer an polariniètre ; par Dayid XXIL S63 Urique (recherches sur le groupe); par Gri maux. ....... XXI. 416 Vases en Terre de Bohème dans les analyses chimiques (inconTé- nient des); par Truchot. XXI. 208 Vermillon préparé par Toie humide; par Raab XXI. S65 Verre trempé; par deLuyneset Feil. XXII. S58 Veesie natatoire des poissons (air de la); par Moieau XXI. 111 Viande crue (administration de la). XXH. 567 Vin diurétique XXII. Si ^ (doeage de la glycérine et de l'acide succiniquo do); par Ma- cagno XXII. ISS Vins plâtrés (nouveau procédé pour reconnaître les) ; par Bretet. XXII. 167 V^n (présence de la fuchsine dans le) XXI. 16t inatgre contenant du linc; par Jaillanl XXn. S87 Vi le GérmU : OumoM MASSON. sus Pftris. — Imprimerie Araons à% lUri^re et €* , nie ftaeiue, SS.